27/06/2013
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Sommet diplomatique Manche Silice - Lendavie à Goriska

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Sommet diplomatique entre la Manche Silice et la Lendavie à Goriska


Bureau de la Nation

15 Septembre 2010, à Goriska, 11 heures du matin. Le temps est clair dans la capitale Lendave, et le président de la République, Kristjan Šimen, attend devant le Bureau de la Nation l'arrivée des représentants de l'exécutif Siliquéen, les Triumvirs Firmino Costa, Anselmo Martinez et Vittorio IV Podestat. Le président est accompagné de la ministre des affaires étrangères Marinella Colina, du premier ministre Gabriele Webern et de la préisdente de la chambre républicaine Marta Vesel.

Les trois dirigeants et leur équipe diplomatique on atterri il y a une heure à l'aéroport Emerin Busa, au sud de la ville, et se dirigent actuellement en voiture vers le Bureau, situé au nord de Goriska. Pour l'occasion, un service de sécurité exceptionnel a été déployé, afin d'éviter tout incident.

Devant le palais présidentiel s'est rassemblée la fanfare de l'armée Lendave, qui interprétera les hymnes des deux nations à l'arrivée des invités. De l'autre côté de la rue sont rassemblées de nombreux journalistes, près à couvrir l'évènement, qui constitue la première rencontre diplomatique entre le nouvel exécutif siliquéen et l'exécutif lendave.
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Les observateurs s'attendaient sans doute à une autre destination pour le premier déplacement officiel du Triumvirat de Manche Silice pour ce mandat 2010-2018. Les rapports avec la Youslévie ou le Naveces sont bien plus denses. Pourtant, Costa, Martinez et le Podestat ont opté pour une rencontre à Goriska, avec leur homologue lendave, Kristjan Šimen.

Sur le trajet qui les mènent de l'aéroport Emerin Busa au Bureau de la Nation, les trois hommes se consultent. Vittorio IV a déjà fréquenté le leader lendave et partage quelques éléments sur son tempéremment. Quand le convoi parvient à sa destination finale, les triumvirs sortent du véhicules et filent rejoindre leurs hôtes. Attiré comme un coléoptère dans les phares d'une voiture, Anselmo Martinez marque le pas et s'arrête à hauteur d'un pool de journalistes qui tendent leurs micros tout en assénant l'élu siliquéen de questions inaudibles.

"Bonjour à tous. Nous sommes très heureux de nous retrouver ici à Goriska. Les peuples de part et d'autre des Monts Urbas sont frères. Biscères et Tchenkov sont unis par des liens historiques. Nul doute qu'au terme de cette rencontre, nous parviendrons à alléger les contraintes qui pèsent sur des centaines de milliers de transfrontaliers"

Martinez rejoint alors les deux triumvirs qui restent mutiques. L'intervention n'était pas prévue. Cette initiative traduit-elle une envie de bien faire, la volonté de se mettre en avant, de l'inexpérience ?

Le président Šimen salue le trio et fait les présentations avec les trois autres personnalités invitées à la conférence. Cette fois-ci, c'est Firmino Costa qui sort du script initial pour commenter le dispositif de sécurité. "Président, depuis notre descente de l'avion, j'ai l'impression de voir militaires et gendarmes à tous les coins de rue. Craignez-vous des manifestations d'hostilité à notre encontre ?"

Vittorio IV était passablement agacé. Costa et Martinez jouaient leur partition.
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Le président Šimen, fidèle à son tempérament calme et réfléchi, pris le temps de rassurer son homologue, M. Costa : « Comme vous devez sans doute le savoir, la Lendavie est en ce moment en pleine période électorale. Cette rencontre est d’une grande importance pour nous, Lendaves, et le service de sécurité a simplement été renforcé afin d’éviter une reprise de l’importance médiatique de notre rencontre à des fins politiques par différents activistes. ». Les manifestations politiques, si elles sont peu courantes en Lendavie, sont en général de grande ampleur, ce qui semble justifier les craintes de l’exécutif.

Après ce court échange, Šimen invita MM. Costa, Martinez et Vittorio IV à pénétrer le Bureau de la Nation, sous les flashs des photographes, dont l’intervention de M. Martinez avait retenu l’attention. Le bâtiment était assez atypique, en comparaison avec d’autres résidences d’états. Si le bâtiment paraissait d’extérieur plutôt froid et atypique, l’intérieur était beaucoup plus chaleureux, et faisait la part belle à l’art moderne et à la culture Lendave.

Entrée du Bureau de la Nation

Šimen conduit ses hôtes à travers les lieux, prenant soin de répondre aux différents questions des triumvirs. Ils furent ensuite amenés dans une pièce plus petite, ou était aménagée un bureau, et qui offrait une vue imprenable sur Goriska.
« Prenez place, mes amis ! », déclara Marta Vesel, qui se tenait plus en retrait. Les différents dirigeants s’asseyèrent, et c’est ensuite Kristjan Šimen qui pris la parole : « Je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement pour votre venue, cher Triumvirs. ». Le président s’exprimait en langua franscilica, qu’il avait apprise à l’université, et n’avait donc pas recours à un interprète. S’il maîtrisait à un très bon niveau cette langue, il ne pouvait en revanche pas cacher un fort accent slave, qui rendait son discours peu mélodieux.

Lieu de la réunion diplomatique

« Mais ne perdons pas de temps, repris-il. Nous avons bon nombre de sujets à voir ensemble. Je vous propose d’aborder en premier lieu les liaisons frontalières entre nos nations. Tous les jours, de nombreux frontaliers passent de Manche Silice en Lendavie, et inversement, mais les appareils douaniers et le manque d’infrastructure rendent ces trajets difficiles. Je vous propose donc d’établir une liaison routière durable entre nos nations, et notamment à la frontière sud. L’actuelle autoroute M11, qui relie les villes de la côte Lendave directement à la Goriska, pourrait être prolongée jusqu’aux axes principaux qui desservent les villes de Calepleine et de Meulière, de même pour l'autoroute M25, située plus à l'ouest».

Pour appuyer ces propos, le premier ministre Webern tendit une carte aux Triumvis, présentant le réseau routier dans cette zone concernée tel qu’il a été planifié par le ministère des transports. Šimen reprit : « Nous pensions également effectuer une jonction ferroviaire dans cette zone. Le train est un moyen de transport majeur en Lendavie, utilisé pour une part importante des longs trajets. Actuellement, une ligne à grande vitesse relie la ville de Vigon à Goriska, en passant par Ascori, la capitale de Biscère. Si une telle liaison vous conviendrait, nous pourrions prolonger cette ligne jusqu’à la frontière, qu’en pensez-vous ?»

Carte tendue par Gabriele Webern
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En dépit d'une accentuation baroque Kristjan Šimen parlait mieux en Francasilica que ses trois homologues, Firmino Costa le comprenait et pouvait tenir une conversation plutôt basique mais Anselmo Martinez et Vittorio IV étaient perdus si bien que les Triuvmirs demandèrent finalement au chef de l'Etat Lendave d'échanger en anglais. La confusion fut rapidement dissipée lorsque les discussions s'engagèrent sur les infrastructures routières et ferroviaires.

L'histoire complexe du Pays Minier et du Sewerin, ainsi que leurs liens complexes avec les voisins Biscères avait créé une situation paradoxale. Les passages frontaliers étaient nombreux en dépit de l'imagination débordante des autorités siliquéennes à mettre des bâtons dans les roues de ceux voulant passer d'un pays à l'autre. Lenteurs administratives, zèle douanier et travaux intempestifs manifestaient des blessures d'amour-propre mal cicatrisées.

Une nouvelle page devait pourtant s'écrire. La Lendavie, en dépit d'une croissance moins importante que la Manche Silice, avait une influence considérable sur le nord du pays. La fermeture deux ans auparavant de sa dernière centrale à charbon à Elioma avait bouleversé la société civile, réalisant alors sa dépendance à cette source d'énergie épuisable. Plus récemment, l'accueil de centaines de milliers de réfugiés kaultho-valheimiens par la Lendavie avait suscité l'admiration des siliquéens du nord, réclamant à leurs gouvernements l'ouverture, à leur tour, des frontières.

Cette rencontre à Goriska devait concrétiser ce rapprochement. L'évocation de la liaison de la M11 au réseau routier siliquéen comblait Vittorio IV. "Je connais cette autoroute côtière que j'ai emprunté à de multiples reprises entre Goriska et Ascori. A ce jour, en Manche-Silice, seule une 2x2 voies assure la liaison entre Calepleine et la cité royale Podestavre. Je ne désespère pas à l'idée d'en faire un jour une autoroute. La perspective d'un front routier d'environ 2 000 kilomètres le long du golfe Biscère, celui que vous appelez Lendave, me réjouit". Firmino Costa abondait. Anselmo Martinez se sentait obligé d'intervenir. "Une autoroute ou une 2x2 voies, cela revient au même. Je reconnais cependant que le sud de la péninsule d'Ostremont est mieux maillé".

La liaison avec la M25 leur paraissait également intéressante mais les Triumvirs avaient une autre voie en tête à privilégier : une jonction Obrozeni-Pesavero. "Cela désenclaverait une grande partie du Sewerin qui aujourd'hui, est contraint de passer par Poludnie et Rovirsa pour se rendre sur le littoral occasionnant un important détour et créant des encombrements", ajouta le triumvir Martinez.

Firmino Costa était intéressé par la proposition de liaison ferroviaire mais voulait toutefois apporter des précisions sans doucher les enthousiasmes. "En Manche Silice aussi nous utilisons beaucoup le chemin de fer, mais les faisceaux sont encore majoritairement dévolus au fret. Nous réfléchissons à un redéploiement des créneaux pour du transports de passagers mais les investissements dans le matériel roulant seront considérables. Ce que nous pourrions faire, c'est proposer à votre ou vos compagnies des concessions pour circuler sur nos voies et assurer des dessertes". Le triumvir au crâne chauve et aux yeux exorbités savait qu'il ouvrait là un sujet sacrément complexe.
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Les dirigeants siliquéens semblaient approuver la volonté de faciliter les déplacements transfrontaliers, ce qui ravit les représentants Lendaves, en particulier Gabriele Webern, lui même originaire du nord de la Biscère. « Nous sommes ravit que l’idée d’une jonction par le sud vous plaise, nous mettrons tout notre possible pour mettre en œuvres ces liaisons, déclara le premier ministre. Pour ce qui est de la jonction Obrozeni-Pesavero, je suis d’accord avec vous, elle pourrait être bénéfique pour nos deux régions, et permettrait pour nous de développer l’arrière pays biscère. »

« Au sujet de la liaison ferroviaire, nous serions ravis de pouvoir contribuer à la mettre en place, enchéri Šimen. Actuellement, plusieurs compagnies se partagent le réseau Lendave, et nous nous tiendrons disponible si une opportunité s’offrait pour présenter un appel d’offres ». En Lendavie, deux principales compagnies, Lendav Ban et NGV, se partagent le réseau ferré. Mais l’état possédant 25% de chacune des entreprises, Šimen cherchait donc à étendre leur influence vers de nouveaux marchés.

« Mais nous pourrons en rediscuter en temps voulu », ajouta le premier ministre en se tournant vers Costa, sentant que ce sujet pourrait accroître une tension déjà palpable entre les triumvirs. « Concernant les échanges frontaliers, nous aimerions justement les faciliter, qu’il s’agisse de personnes ou de marchandises. En ce sens nous aimerions discuter avec vous d’ouverture de plusieurs consulats lendaves en Manche Silice, afin de faciliter l’obtention d’un visa pour la Lendavie aux citoyens siliquéens.»

En ce qui concerne la circulation des biens et des services, la position de la Lendavie était moins ouverte. Le pays a fait le choix de diminuer volontairement sa surproduction, et de recourir à la planification de l’économie, ce qui rendait le marché interne sensible aux importations, qui pourraient fragiliser la production nationale. Cependant, le pays manquait de compétences dans certaines technologies de pointe ou de matières premières industrielles, qu’il compensait avec une grosse production agricole, principal produit d’exportation.

« La Lendavie recherche également des partenaires économiques, poursuivit Kristjan Šimen, mais ouvrir complètement notre marché à la Manche Silice, qui figure parmi les grandes puissances industrielles, nous semble risqué. Pour le moment, que diriez vous de procéder à une première baisse des taxes d’échanges de marchandises ? Cette opportunité permettrait d’ouvrir de nouveaux marchés aux entreprises de nos deux pays, mais aurait également un rôle symbolique pour un nouveau départ dans nos relations. » Šimen semblait chercher du regard lequel des triumvirs pourrait être le plus intéressé par cette question, et parcouru des yeux ses homologues.
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Puisque la discussion avait déjà permis d'aboutir à des accords sur des liaisons routières et ferrées, un mémo était en cours de rédaction à destination des autonomies régionales (Pays Minier et Sewerin). Il faudrait voter au plus vite les budgets et veiller à geler les emprises foncières nécessaires à la réalisation des projets. Quelques mois auparavant, l'ébruitement du projet d'autoroutes entre la Manche Silice et le Naveces avait provoqué l'installation sauvage d'opposants, bloquant de longues semaines le chantier. Il fallait à tout prix éviter de réitérer les erreurs du passé. Pour la question des liaisons ferroviaires, cela nécessiterait un débat national. Il ne fallait braquer le puissant lobby du fer.

Sur les ouvertures de consulats lendave en Manche Silice, les triumvirs n'y voyaient pas d'inconvénient. Ils étaient embêtés en revanche par les réticence du président Šimen à ouvrir les barrières frontalières aux marchandises. "Ecoutez, nous comprenons que la période n'est peut être pas des plus sereines pour négocier la mise en place de libre-échange mais nous pouvons vous assurer que nous disposons d'une philosophie similaire à la votre. Nous sommes des libéraux mais mettons un point d'honneur à diriger des pans stratégiques de notre économie", expliquait Firmino Costa.

Le trio de dirigeants siliquéen était pragmatique et acceptait la proposition du président Lendave. "Pour ne pas braquer votre opinion et renvoyer un message de sérénité, nous vous proposons de ne pas toucher à l'agriculture. Maintenons les tarifs tels qu'ils le sont aujourd'hui. Nous aimerions beaucoup profiter en revanche de baisse sur votre énergie décarbonée pour améliorer nos bilans à moindre coût", indiquait pour sa part Anselmo Martinez.

Costa tenait absolument à évoquer un autre sujet qui paraissait plus anecdotique. En Manche Silice, de plus en plus de citoyens se passionnaient pour le cyclisme et étaient friands des courses organisées en Lendavie. Le dernier tour avait d'ailleurs était perturbé par des militants siliquéens de la cause valheimienne, précisément parce qu'ils connaissaient l'engouement des siliquéens pour la discipline. "Les régions sont compétentes en matière de sports et de loisirs aussi je me permets à titre personnel de vous faire part de la volonté manifeste des régions Pays Minier et Sewerin, ainsi que de décideurs économiques locaux la délocalisation d'étapes sur le territoire de la Manche Silice".
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La proposition d’Anselmo Martinez sembla beaucoup intéresser Kristjan Šimen, qui régit aussitôt : « Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez a la bonne santé de l’économie Lendave, et je suis heureux que notre vision de l’économie soit similaire, soyez en sur. Concernant l’énergie électrique, je réitère tout d’abord toutes mes excuses sur l’impact qu’a pu avoir la fermeture des centrales à charbon en Manche Silice. Actuellement, la baisse de la consommation d’énergie des secteurs industriels, couplée à la bonne santé des centrales nucléaires en Lendavie, fait que les centrales hydroélectriques ne tournent pas à leur pleine capacité. Nous serions ravis de vous faire profiter à des tarifs avantageux de cette énergie disponible. »

Celait faisait plusieurs années que la société de production d’électricité en Lendavie songeait à exporter ses surplus énergétique, dans l’optique de rentabiliser ces installation, assez chères à entretenir.

Gabriele Webern, lui-même grand amateur de cyclisme, ne put s’empêcher de réagir à l’intervention de M. Costa : « Si la Fédération de Cyclisme Lendave, organisateur des épreuves cyclistes en Lendavie, est une association indépendante de l’état, je pourrais, via le ministre des sports, appuyer pour permettre la tenue d’étapes du Tour de Lendavie sur votre territoire. La FCL est en constante recherche de nouveauté, et la perspective de s’exporter à l’étranger ne pourra que les réjouir, soyez en surs. Nous vous tiendrons informés de l’évolution des évènements. ». Le parcours du TDL étant dévoilé en février, l’intégration d’étapes Siliquéennes pourrait effectivement avoir lieu dès 2011. « Je sais que le cyclisme est également développé comme sport en Manche Silice, pourquoi ne pas intégrer une équipe de votre pays en Division Régionale ? (deuxième division du cyclisme lendave). Cela permettrait de développer le cyclisme siliquéen, et de permettre l’émergence de jeunes talents, qu’en dites vous ? »
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Bénéficier d'excédents énergétiques de la Lendavie, en pleine transition, serait une publicité implacable pour la décarbonation de l'industrie siliquéenne. Un sujet épineux qui divisait Firmino Costa, partisan du lobby du charbon, et Anselmo Martinez, chantre de l'hydro-électrique, de l'éolien off-shore voire du nucléaire. Vittorio IV quant à lui n'avait jamais pris position publiquement sur le sujet. C'est lui pourtant qui prenait la parole. "Il conviendra de relier nos infrastructures de flux. Je privilégierais l'extension des réseaux existants via le golfe Biscère/Lendave, ce qui nous éviterait de coûteux travaux de dévoiement et les nuisances qui s'accompagnent. Ainsi, nous pourrions également alimenter d'autres territoires tels que Léandre (Fortuna) ou l'île de Sancte, voire celle de Reme". Vittorio IV voulait marquer l'histoire et s'inscrire parmi les grands noms de son illustre famille. Il caressait un projet fantasque de route sous-marine faisant transiter au large de son fief de Podestavre, les grandes autoroutes de l'information (câbles de fibre et réseaux télécommunication et d'énergie).

Costa s'approcha de Webern pour évacuer le sujet cycliste. "Dès que nous nous quitterons, je toucherais quelques mots au comité cycliste de Manche Silice pour leur suggérer de s'intégrer au circuit. A défaut d'être armés pour jouer les premiers rôles, ils peuvent au moins montrer le maillot et se distinguer par quelques victoires au panache mais vous avez raison, aujourd'hui nous préparons la future génération".

Anselmo Martinez voyait que les discussions s'éternisaient et ils n'avaient pas encore abordé le sujet de la défense. Du fait de l'activité beaucoup plus intense dans le golfe d'Evasie (sur le flan occidental de la Manche Silice), les régions frontalières de la Lendavie ainsi que le littoral de Calepleine à Podestavre était relativement exposé. La coopération militaire était donc nécessaire pour mutualiser les efforts de sécurisation côtière. "Je crois savoir que nous avons en commun de ne réaliser de dépenses militaires excessives. Pour autant, nous ne sommes pas naïfs et développons à notre rythme des capacités de défense et de projection pour répondre, le cas échéant, à des nécessités impérieuses d'agir. Notre marine, qui est notre armée prioritaire, est très mobilisée par l'activité en golfe d'Evasie. Aujourd'hui, nous sommes contraints de multiplier les manoeuvres, contournant la pointe de Léandre pour passer d'un golfe à l'autre. A terme, nous aimerions disposer de deux flottes distinctes mais aujourd'hui, en toute franchise, nous n'en avons ni les moyens, ni la volonté. Nous souhaiterions donc un rapprochement des amirautés siliquéennes et lendaviennes pour nous coordonner de façon à ce que nous puissions collaborer fréquemment dans des opérations de veille, de police maritime, d'exercice ou d'action militaire active".
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C’est Marta Vesel, la présidente de la Chambre Républicaine plutôt discrète depuis le début de la réunion, qui répondit à Vittorio IV : « Effectivement, une liaison de nos infrastructures électriques dans cette zone géographique me semble le plus pertinent. Les littoraux sont assez peuplés des deux côtés de la frontière, et cette zone abrite également des infrastructures d’éoliennes offshore, qui ont été installées ces dernières années. »

En matière militaire, la Lendavie se tenait éloignée depuis longtemps des conflits internationaux, privilégiant la voie de la discussions, mais aussi parce que la production militaire n’était pas une priorité pour l’état. Cependant, la Lendavie investissait depuis quelques temps dans des infrastructures militaires modernes, afin de remplacer un matériel vieillissant. La flotte Lendave se limitait pour le moment à quelques navires qui patrouillaient les eaux territoriales.

Kristjan Šimen déclara :« Il est vrai que les récents événements militaires, au Kronos afaréen ou à la frontière youslévo-kronienne, sont assez préoccupants, et montrent une fois de plus la nécessité des nations amies de coopérer dans ce domaine. Le rapprochement de nos deux marines serait pour nous une aubaine, et nous mettrons notre maximum en œuvre pour le concrétiser. Nous partageons les mêmes intérêts, à savoir le maintient de la paix et de la sécurité, et il serait dommage de passer à côté d’une telle opportunité de soulager nos corps d’armée respectifs à nos frontières. » Le président marqua une pause pour appuyer son propos, puis reprit : « Nous considérons nos nations comme amies, et vous pouvez compter sur notre soutient dès lors qu’il s’agit de défense nationale, soyez en surs. »
Les propos de Kristjan Šimen allaient droit au cœur des triumvirs. Ils pouvaient définitivement placer la Lendavie dans la liste des nations les plus proches. Même avec les alliés de l'Union des Nations Evasiennes, les discussions n'étaient pas aussi fructueuses.

Énergie, transport, commerce, coopération militaire, partenariats sportifs, presque tout les sujets avaient été évoqués. Cependant, il restait à parler de culture.

Pour Vittorio IV il était nécessaire pour le développement des deux universités du pays de nouer des partenariats académiques avec des établissements à l'étranger. "Nous aimerions mettre en contact les directions des universités mandréanes et de Meulière avec les votres. Je pense notamment au champs des sciences sociales et surtout de l'histoire. Il faut poser un regard objectif et pluriel sur les interractions passées avec nos peuples".

Firmino Costa n'oubliait pas son métier précédent dans le cinéma et hâtait de son côté les coproductions. Les films siliquéens peinaient à trouver leur public.
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« L’idée d’échanges universitaires est très bonne, répondit Šimen. Les étudiants sont l’avenir de nos nations, et en partageant nos connaissances, il ne sera que plus radieux ». Politicien avant tout, Kristjan Šimen se plaisait dans l’exercice de ces déclarations toutes faites, qui avaient souvent leur effet. « Mettons en place des échanges entre nos principales universités dès la prochaine année scolaire. Mettre l’accent sur l’histoire et les science sociales me semble important, Manche Silice et Lendavie partagent une histoire commune, qui se retrouve par de nombreux aspects dans nos sociétés. C’est en apprenant l’Histoire que les nations se renforcent, en ne reproduisant pas les erreurs du passé. J’ai moi-même eu la possibilité de voyager en Manche Silice durant mes études, et je souhaite que cette expérience enrichissante soit accessible au plus grand nombre. ». Doctorant en sciences politiques, Šimen avait eu la possibilité de beaucoup voyager durant ses études, et c’est notamment au cours d’un séjour en Manche Silice qu’il avait appris le Francasilica.

«  Mais ne négligeons pas les filières scientifiques, ajouta Webern, qui était lui issue d’une formation de mathématicien. Il y a beaucoup à apprendre dans ces domaines, ne serait-ce que par des méthodes de travail qui diffèrent entre nos deux systèmes.»

« La production cinématographique en Lendavie n’est pas très développé, ajouta Šimen. Mais mes concitoyens sont friands de cinéma, qu’il soit étranger ou lendave. Je serais d’avis d’encourager les coproductions, via nos ministères culturels respectifs, afin de pousser la production. Le syndicat des producteurs Lendaves est très ouvert, et je suis certains que de grandes œuvres pourront voir le jour si nos industries joignent leurs forces. »
L'heure commençait à tourner à Goriska. Les échanges avaient été francs et nourris. Le courant était bien passé entre les triumvirs, le président Simen, ses ministres Webern et Colina ainsi que la parlementaire Vesel.

Vittorio IV et Firmino Costa savaient que les élections législatives approchaient en Lendavie et craignaient que tous les efforts entrepris ne soient ruinés par une nouvelle donne politique. "Chers amis lendave, nous pensons qu'il est temps pour nous de nous retirer, de faire travailler nos administrations et d'encourager les partenaires privés et la société civile à traduire à travers des projets le rapprochement que nous avons acté aujourd'hui. Sans nous immiscer dans vos affaire internes, sachez que nous apprécions la qualité de notre relation et espérons que le scrutin imminent n'y changera rien", glissait le monarque landrin.
« Ce fut un plaisir de discuter avec vous, et nous sommes enchantés des avancées que nous avons pu obtenir dans nos relations, répondit Kristjan Šimen. Sachez que peu importe le résultat du scrutin, l’exécutif mettra tout en œuvre pour maintenir nos bonnes relations, qui sont dans nos intérêts. » Actuellement, le parti du président était donné en tête dans les sondages d'opinion, mais le maintient de la coalition actuellement au pouvoir demeurait incertain.

Les dirigeants furent conduits dans le hall d’accueil du Bureau de la Nation, où les photos officielles furent prises. Une traditionnelle conférence de presse fur donnée devant les nombreux journalistes rassemblés, et les différents points évoqués dans cette réunion furent énumérés. Enfin, après une courte réception donnée en l’honneur des invités, les Triumvirs Siliquéens furent raccompagnés par les officiels Lendaves jusqu’à la voiture qui les conduirait à l’aéroport. « Bonne route, mes amis, déclara Šimen. »
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Mémo conclusif

Volet transports :

Liaison de l'autoroute M11 (Côte Lendave-Goriska) jusqu'à Calepleine et Meulière ; de l'autoroute M25 vers Villeneuve et Valladou.
Liaison de l'autoroute M25 au Sewerin via Obrozeni
Jonction ferroviaire du Train à grande vitesse Vigon-Ascori-Goriska avec possibilité d'en confier l'exploitation aux opérateurs lendaves (les siliquéens se focalisant sur le frêt)

Volet économique :

Principe d'un libre-échange encore prématuré, volonté de part et d'autre de la frontière de protéger des secteurs stratégiques mais souhait de développer le commerce dans des domaines à définir
Possibilité d'obtenir des excédents de production énergétique à tarif préférentiel pour la Manche Silice
Recherche d'une contrepartie
Réflexion sur la liaison des infrastructures électriques (un réseau réuni autour du golfe Lendave)

Volet militaire :

Prinicipe d'une collaboration pour la défense nationale mutuelle et la sûreté régionale (possibles mutualisations ou coordination pour des opérations de veille, de police maritime, d'exercice ou d'action militaire active)

Volet sportif et culturel :

Possibilité d'engager des équipes cyclistes dans les divisions inférieures lendaves.
Accord de principe sur l'organisation d'étapes des grandes compétitions de cyclisme lendaves en Manche Silice.
Accords de partenariats entre les institutions académiques et universitaires des deux pays
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