01/08/2015
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Activités étrangères au Rasken

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Activités étrangères au Rasken

Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants au Rasken. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur du Rasken, sinon quoi ils pourraient être invalidés.


Personnages immunisés contre les tentatives d'assassinat :
(Rappel des règles)
  • Stanislav Schützenberger, Empereur
  • Rachel Schützenberger, Chef de mercenaires
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L'arrivée de l'Empereur Guillaume IV du Saint Empire Ambarois dans l'Empire Raskenois pour assister à l'investiture de Stanislav Schützenberger, futur empereur de l'Empire Raskenois, était un événement d'importance. Il marquait une étape significative pour la nation alors qu'elle se remettait d'une période de guerre civile.

L'Empereur Guillaume IV était accompagné de son premier ministre, le Roy d'Aquitagne, Philippe VII, soulignant ainsi l'importance de cette cérémonie pour les relations entre les deux empires. Leur présence témoignait également de l'amitié et de la solidarité entre les deux dirigeants et leurs pays respectifs.

La destitution d'Andrij Schützenberger, père de Stanislav Schützenberger, avait été un événement marquant dans l'Empire Raskenois. Son absence à la cérémonie d'investiture rappelait les changements politiques qu'a connus le pays. Cependant, la présence de l'Empereur Guillaume IV et du premier ministre Philippe VII apportait un soutien et un encouragement à Stanislav Schützenberger et à l'avenir de l'Empire Raskenois.
2007
Arrivée de l'ambassade primaine en Rasken

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L'ambassadrice : Mademoiselle Marie-Grabrielle de Pic Ventoux

Nièce du comte du même nom, la demoiselle est une fille de bonne famille mais jouit, hélas, d'une assez mauvaise réputation dans le monde : noceuse, débauchée, portée sur la boisson et sur la noce, elle a longtemps été réputée comme la femme la plus « accessible » de l'aristocratie primaine … Son histoire commence relativement mal puisque son père, noceur notoire lui-même, mais aussi grand soldat, à dû la changer plusieurs fois d'écoles de jeunes filles. Elle est la seule personne connue à avoir malmenée physiquement la princesse Jean-Marie Hélène de Prima durant leurs années de lycée : « tirage de cheveux, griffures et usage violent et inadapté du mobilier ». Heureusement pour elle, le régent, Queslen considéré le père comme son homme lige et tout fut étouffé. Il n'en resta pas moins que la demoiselle de Pic-Ventoux, fille méprisé de ce comté méprisé, fut longtemps consignée dans son comté et rejetée de la court. Il semblerait que son retour en grâce auprès des autorités vienne du manque de jeunes demoiselles disponibles pour peupler les ambassades du royaume qui se multiplient depuis quelques temps, à mesure que l'Union Médiane des Traditionalistes se développe.

Une fois installée dans son ambassade, et après avoir présenté ses lettres de créance à l'Empereur conformément aux usages diplomatiques, la demoiselle du Pic Ventoux organise un bal de très grande envergure auquel sont conviés tout ce qu'il y a de plus estimable ou de plus influent en Rasken. Une soirée considérable tant pas le nombre des convives que part la qualité de l'orchestre et du buffet, jette la bonne société de Rasken dans le monde Primain le temps d'un soir. Se doutant bien du plus bas niveau de civilisation du Rasken, l'ambassadrice aura fait venir nombre de couples de danseurs primains pour que jamais la piste de dance ne soit vide. La soirée se termine, les convives, pour la plupart, sont remerciés, et vers les deux heures du matin commence discrètement et entre personnes de confiance la fameuse débauche pour laquelle la gout de la donzelle est bien connue, débauche que nous n'avons pas besoin de décrire ...
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Achat de produits pétroliers raskenois par les grands groupes privés sylvois à destination de Tcharnovie !

Avec les ambitieux projets industriels planifiés par des investisseurs en territoire tcharnove, un appel d'offre est fait auprès d'Apex Energie pour un approvisionnement en pétrole. Les ambitions à venir impliquent une demande importante de plastique, et l'abondance des hydrocarbures en Rasken combiné à sa proximité en fait un fournisseur idéal.

Le projet est encore au stade d'étude de marché, raison pour laquelle les grands groupes ne passent aucune commande définitive, mais beaucoup de motivation y est mise. Aucune difficulté pour les dirigeants et actionnaires d'Apex Energy de comprendre qu'ils ont tout intérêt à ce que l'implantation des industries sylvoises arrivent à terme en Tcharnovie (quand bien même la demande en pétrole qui en résulterait ne serait pas aussi conséquente que leurs habituels contrats, ce serait toujours un petit plus).

Pour le moment, l'acheminement du pétrole est prévu de se faire essentiellement par camion faute de réseaux plus développés entre Rasken et Tcharnovie. Il reste à voir si des axes de chemins de fer ou d'oléoducs se développeront entre les deux pays pour permettre à l'avenir différents axes d'acheminement. Mais la combinaison de la proximité et des besoins relativement modérés pour le moment permettent au passage par les routes de rester suffisamment attractif.
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MAE

Déclaration du Gouvernement fédéral sur la prétendue déclaration d'indépendance des territoires sous occupation loduarienne dans la République Démocratique Parlementaire du Belezov-Kolčovo (18 novembre 2012)

La République Fédérale de Tanska condamne unanimement l'organisation d'une sécession de la région est de la République de Belezov-Kolčovo par les forces d'occupations loduariennes le 14 novembre 2012.

Cette agression sans commune mesure envers la souveraineté d'un pays reconnu par la communauté internationale s'accompagnera peut être d'un simulacre d'un « référendum de libre-détermination ». Ces actions constituent une nouvelle étape dans le franchissement des violations commises par le Régime Lorenzien envers les droits humains, la stabilité régionale, l'intégrité territoriale du Belezov-Kolčovo (anciennement Okaristan) et de toutes les normes diplomatiques.

Le Régime Lorenzien n'a aucune légitimité pour mettre en oeuvre un tel processus sur un territoire étranger. Ce simulacre n'est qu'un exercice de propagande n'ayant pour seul but que la légitimation du pouvoir dictatorial de son dirigeant et la mise en place d'une politique impérialiste visant, à terme, ni plus ni moins qu'à l'annexion de territoires et de populations étrangers par les forces lorenziennes qui démontrent, à nouveau, leur volonté d'asseoir leur pouvoir et leur contrôle sur des civils.

Depuis le début de son invasion d'une partie de du Belezov-Kolčovo, le régime Lorenzien cherche à asseoir une domination absolue sur les populations locales et à mettre un terme à leur existence propre au sein de leur pays légitime. Ce n'est ni plus ni moins qu'un projet destructeur envers leur identité, leur culture, leur appartenance nationale.

La militarisation croissante du pays par le régime lorenzien, qui s'est exprimé cette année par la réalisation d'exercices militaires, de violations multipliées de souverainetés nationales en Eurysie, par l'assassinat de citoyens teylais et désormais par l'invasion et le découpage d'un Etat souverain continue d'avoir des répercussions dramatiques en matière de sécurité régionale en Eurysie mais aussi en matières de droits humains et de libertés individuelles. Comme c'est le cas sur le territoire sous son contrôle, il est à craindre que le contrôle par les forces armées lorenziennes de ce territoire étranger s'accompagne de violations innombrables de droits et de libertés sous couverts d'un semblant d'humanisme cachant la réalité : le détachement de millions d'hommes et de femmes de leur pays natal.

La République Fédérale de Tanska ne reconnait pas et ne reconnaitra jamais la prétendue indépendance de la région est du pays organisée par les forces d'occupation.

Il est à craindre que le régime lorenzien cherche, par cette déclaration, à créer une situation de fait accompli afin de s'arroger la gouvernance d'un territoire n'ayant jamais souhaité voir les soldats loduariens sur leur sol.

Le Gouvernement fédéral de la République a entamé, dès aujourd'hui, des discussions avec ses principaux partenaires et étudient les possibilités qui permettront à la République et au gouvernement légitime de recouvrir, dans les plus brefs délais, la souveraineté pleine et entière sur la région est de leur pays. Nous demeurerons solidaires des populations civiles et le gouvernement continuera d'apporter un appui humanitaire et diplomatique aux autorités. La paix doit revenir en Manche Blanche.
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Groupe paramilitaire "Bérets Rouges" : quelle est la fiabilité réelle de ce groupe de mercenaires ?

https://www.lexpress.fr/resizer/1TRcK_sWMGah9wvUwyLnmhtDYYY=/arc-photo-lexpress/eu-central-1-prod/public/3PGAIUUNPJGGFKMNOVE22VXCOU.jpg
Mercenaires Raskenois du groupe paramilitaire des Bérets Rouges, en train d'opérer des tirs de mortiers sur les positions des forces militaires communistes d'Okaristan, pendant la guerre civile Okaristanaise. La photo a été prise par un hélicoptère d'attaque de l'armée de l'air Loduarienne lors de la campagne de bombardements aériens opérée par nos forces aériennes en Okaristan.

439 morts sur 1000 hommes mobilisés. Ce sont les chiffres : lors de la première opération extérieure du groupe paramilitaire "Bérets Rouges", un peu moins de la moitié des mercenaires d'origine Raskenoise sont morts au combat, ou sous les bombes Loduariennes. Ainsi, une question se pose véritablement : ces mercenaires sont-ils fiables, sur le plan tactique comme opérationnel. Car en effet, 439 morts sur 1000 hommes au premier engagement, c'est beaucoup.
Tout d'abord, il convient de noter que l'étude de la fiabilité de ces mercenaires ne repose que sur le conflit Okaristanais. Lors de ce conflit par ailleurs, sur la totalité des pertes ennemies, les mercenaires Raskenois représentent la plus importante part, pour plusieurs raisons : la première étant la nature des combats qui s'y sont opérés. Nos forces aériennes, qui ont infligés ces pertes au forces des Bérets Rouges, ont opéré uniquement des bombardements tactiques sur les forces ennemies. La réussite de cette opération, répondant au nom de "Scalpel Bleu", n'est plus à démontrer, et justement, il est donc de mise que c'est cette opération qui a mené à de pertes aussi importantes en Okaristan pour les Bérets Rouges. Néanmoins, il convient également de rajouter quelque chose : ce sont les seuls Bérets Rouges qui ont aligné une forces antiaérienne face à nos forces, avec la reconnaissance radar qui va avec. Par ailleurs, ont estime que les pertes qui ont été infligés à nos forces aériennes par la force antiaérienne Raskenoise s'élèvent à 6 aéronefs tout confondu, dont 4 hélicoptères et 2 avions. Cependant, si les forces des Bérets Rouges ont réussi à aligner une puissance antiaérienne certaine face à nos forces, l'efficacité de celle-ci laisse à désirer. Les témoignages de canons antiaériens visant dans le vide ou au mauvais endroit, filmé par nos drones de reconnaissance, sont assez éloquent, et bien que les Bérets Rouges aient déployé une reconnaissance radar efficace, aucune communication radio digne de ce nom a été mise en place, ne permettant pas une efficacité aux forces antiaériennes Raskenoises, sans compter les frappes calculée qui furent opérés sur les canons antiaériens des Bérets Rouges par nos forces aériennes. Sur 50 canons antiaériens, 42 ont été détruits, et sur 20 radars, 4 ont passé l'arme à gauche. Sans compter le nombre de soldats opérant dans ces véhicules qui sont morts.
Dès lors, une force paramilitaire, qui plus est fait valoir ses mérites dans le monde et se déploie dans plusieurs pays en échange d'un beau sac de billets, incapable de structurer ses défenses ou même juste de se défendre face à n'importe quel ennemi peut facilement faire douter de sa fiabilité opérationnelle. Mais cela ne semble pas arrêter de nombreux acteurs étatiques du monde entier qui n'hésitent pas à payer ces mercenaires à prix d'or, sacrifiant leur propre souveraineté militaire, sans regarder la réalité opérationnelle.
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Le pays des margoulins



04/06/24, Rasken:

Sur le tarmac de la base aérienne de Münchberg, on observe un certain tumulte depuis plusieurs heures. Le personnel va et vient, et on a prit soin de dégager la piste principale, pour y laisser la place à de grands avions tactiques. On y déverse en discontinu hommes et matériel pendant plusieurs heures. Les étendards de régiments célèbres de la Guerre civile velsnienne s'y succèdent: les "Promeneurs d'achosiens", les "Chevaliers de la liberté d'entreprendre", les "Les charmants artilleurs d'Umbra"...les velsniens ont emmené avec eux leur matériel importé de haute technologie certes, mais aussi leur folklore militaire et leurs doctrines pour le moins...peu orthodoxes. Il y a ainsi là des vétérans de la guerre civile et de ses tourments, le traditionnel mélange velsnien d'un noyau de soldats professionnels et de gardes civiques levés pour l'occasion sur les deniers des cités libres.

Ce jour est historique, non seulement pour l'alliance historique entre Rasken et Velsna, mais aussi pour le Sénat qui envoyait là son premier contingent à l'étranger depuis des décennies, signe de la vitalité retrouvée d'un pays en quête d'unité. Chaque régiment avait fait l'objet d'une bataille acharnée des sénateurs pour en prendre la tête. Ainsi, il y avait à Rasken neuf d'entre eux, à la tête de 9 000 hommes et femmes. Parfois professionnels, mais la plupart du temps des appelés ayant déjà effectué le service militaire obligatoire de deux ans. A la tête des compagnies se pressaient les élites notables des cités libres en quête de prestige et de "l'argent d'Apex": des avocats, des notaires, sénateurs locaux de leur contrée. Journée historique ou non, il fallait toutefois garder les pieds sur terre. Ce n'était là qu'une simple opération de défense d'objectifs répartis sur le territoire raskenois, et le Gradenbourg était un sujet habilement évité par l'état major pour le moment.

Cet état-major, parlons-en, car il y avait là des membres membres éminents de l'élite politique velsnienne, à commencer par le gagnant de la guerre civile, l'ex-triumvir redevenu Maître du Bureau de l'Arsenal et à qui le Sénat confia le rôle de "Stratège" de l'armée républicaine, Matteo DiGrassi. Avec lui, neuf sénateurs sélectionnés pour assumer les neuf commandements de régiments:
- Domenico Fiaschi (régiment de chasseurs de Strombolaine)
- Cola Badoer (régiment de chasseurs de Strombolaine)
- Duccio Abiate (régiment de la Garde velsnienne)
- Benedetto da Molin (régiment de Garde civique)
- Ormanno de Abbrixio (régiment de Garde civique)
- Bernaba Albirio (régiment de Garde civique)
- Agnolino de Abondiolis (régiment de Garde civique)
- Lisa Baldovinetti (régiment de Garde civique)
-Veroncia Calvane (régiment de génie civique)
- Anastasia Corner (régiment de génie civique)
Il ne restait plus qu'à compter sur l'égo démesuré de chacun d'entre eux qui, il est sûr, les encouragerait dans une mentalité typiquement velsnienne, à prendre des initiatives audacieuses sur le terrain dans le cadre d'une opération qui s'apparente à une démonstration de force.


Causes de l'opération:

- De loin la raison la plus évidente évoquée: l'interdépendance économique entre Rasken et Velsna. Les revers diplomatiques et politiques à répétition que Rasken connait depuis peu ont suscité une inquiétude de plus en plus grande de la part des sénateurs velsniens, dont beaucoup ont des capitaux engagés auprès d'Apex Energie. La perspective d'une guerre avec l'Hotsaline et la Mahrénie constitue une raison suffisante pour qu'un vote en faveur d'une intervention ait eu lieu au Sénat.

- Velsna souhaite ménager et rassurer Rasken au vu des concessions que la République s’apprête à faire à Fortuna sur le dossier Apex (cession possible des plateformes offshore d'Apex dans les eaux territoriales velsniennes à des entreprises fortunéennes). Ce faisant, une intervention aurait le mérite de faire montre aux partenaires raskenois d'une bonne volonté affichée. Un signal que l'alliance raskeno-velsnienne n'est pas terminée malgré ce contretemps à venir.

- Faire peser la voix de Rasken dans le cadre des négociations que cette dernière a engagé avec la Mahrénie au sujet de l'occupation raskenoise au Gredenbourg. En effet, la classe politique velsnienne craint qu'une déroute complète de Rasken dans le cadre de cette médiation ne provoque un affolement des marchés raskenois, provoquant un effet domino en bourse de Velsna.

- Les manœuvres belliqueuses de l'Hotsaline contre la Râche, si elles ne concernent pas directement Rasken, se doivent d'avoir une réponse franche de la part de cette dernière afin de ne pas paraître en situation de faiblesse dans le cadre d'éventuelles négociations. Hors, le gouvernement velsnien n'est pas pleinement convaincu de la capacité de dissuasion de son allié raskenois.

- Le gouvernement velsnien, dans un effort de réconciliation nationale après la guerre civile, est en recherche d'un sujet permettant d'afficher l'unité des anciens combattants, vainqueurs comme vaincus du conflit. La crise raskenoise constitue ainsi une aubaine pour la communication gouvernementale, et pour afficher cette union retrouvée des cités libres et de Velsna.

- Le système politique velsnien reposant sur des rivalités inter-personnelles et une quête de prestige permanent de la part des sénateurs en vue de leur réélection, ce n'est pas sans provoquer des tensions en interne, qui se doivent d'être évacuées d'une manière ou d'une autre. Une expédition militaire à l'étranger est une solution pratique afin de détourner ces égos d'autres questions importantes que le gouvernement entend se réserver.

- Dans l'imaginaire velsnien, Rasken apparaît comme une contrée lointaine et exotique de laquelle vient des mercenaires, qui depuis des siècles fournissent à la cité l'un de ses contingents les plus fameux, entièrement dédié à la protection de l'élite de cette dernière en la personne des sénateurs: la Garde raskenoise. Les liens historiques et économiques sont multiples, et ce n'est là que le rapprochement le plus caricatural que l'on pourrait faire entre Rasken et Velsna.


Objectifs stratégiques actuels de l'opération:

- Patrouilles aériennes sur le territoire raskenois (le territoire de Gradenbourg est à exclure pour le moment)
- Garnison en base de Münchberg
- Défense et garnison à proximité des sites importants propriétés d'Apex Energie
- Patrouilles et faction à la frontière du Gradenbourg (le territoire de Gradenbourg est à exclure pour le moment)

Le départ des troupes velsniennes est à prévoir lorsque la médiation entre Rasken et la Mahrénie arrivera à terme, et que le Sénat velsnien sera rassuré quant à ses placements financiers au sein d'Apex. Néanmoins, le Sénat se réserve le droit de procéder à l'envoi d'effectifs supplémentaires dans l’éventualité d'une escalade pouvant alerter les marchés boursiers velsniens.


Effectifs engagés :

Infanterie :
9 000 soldats professionnels
9 000 armes légères d'infanterie de niveau 10
1000 mitrailleuses lourdes de niveau 8
900 mortiers légers de niveau 6
1000 lance-roquettes de niveau 7
300 lance-missiles antichar de niveau 6
500 lance-missiles antichar de niveau 5

Transport et véhicules de combat :
100 véhicules blindés léger de niveau 9
90 transports de troupe de niveau 9
100 véhicules de combat d'infanterie de niveau 9
50 chars d'assaut de niveau 7
40 chars légers de niveau 8

Artillerie :
90 canons tractés de niveau 6
30 canons automoteurs de niveau 7

Logistique :
200 camions de transport de niveau 4
50 camions citernes de niveau 3

Génie :
4 bulldozers de niveau 3
1 pont-mobile de niveau 1

Commandement :
14 véhicules de transmission radio de niveau 10
15 véhicules radar de niveau 10

Hélicoptères :
40 hélicoptères d'attaque de niveau 8
40 hélicoptères de transport moyen de niveau 3
25 hélicoptères polyvalents de niveau 4

Avions et transport aérien :
14 avions de chasse de niveau 5
15 avions de chasse de niveau 4
5 transports tactiques de niveau 3
5 avions ravitailleurs de niveau 3
4755
La réunion de ces excellences



La base de Munchberg était de fourmillait de plus en plus d’activité. Toute l’armée velsnienne n’était pas encore arrivée que la base ressemblait déjà à une petite ville dont les habitants avaient des rites et un rythme de vie qui leur était propre. C’était également le cas des sénateurs assumant le commandement des neuf régiments que composait ce corps expéditionnaire, lesquels se réunissaient souvent dans le cadre d’un repas commun, lequel se mêlait aussi à une réunion stratégique, mais cela ressemblait bien plus souvent à une joute verbale doublée d’un concours d’égo. Car non content de se rencontrer dans le cadre de cette opération, il fallait rappeler que ces hommes et ces femmes se croisaient au Sénat pratiquement tous les jours. Ce rite, Matteo DiGrassi, commandant en chef de ce corps expéditionnaire, il était le premier à ne pas le comprendre : ces gens se détestaient cordialement et pourtant, ils faisaient constamment pression auprès de lui pour maintenir ce moment privilégié que tous ces égos surdimensionnés se partageaient. DiGrassi était affaissé dans son fauteuil, devant écouter les points de vue plus ou moins pertinents des sénateurs l’accompagnant dans cette expédition. Comme souvent, c’est le jeune et ambitieux Duccio Abiate qui faisait office de pièce de théâtre ambulante, attirant à lui des rires épars et des plaisanteries de bon cœur :
- Au fait. Vous avez réfléchi à ce qu’on fera si Pasqual est élu Mister monde ? Au début je sais que c’était pour la blague mais j’ai l’impression que cela devient sérieux. D’ailleurs on ne sait toujours pas qui l’a présenté ?
Il y eu un silence où les regards se croisent, puis des sourires, puis un rire quasi-général avant qu’Abiate ne reprenne :
- S’il gagne vous pensez qu’ils vont lui demander de faire un discours ?
Abrixxio et Calvane avaient du mal à tenir sur leur siège tant le sérieux avait du mal à faire son retour, d’autant qu’Abiate continuait en imitant l’intéressé :
- « Au nom de la loi, je vous arrête, terroristes achosiens ! Je vais vous faire passer au détecteur de mensonge vous allez voir. ». – Abiate reprend de son souffle en levant son verre – Bon, temps mort, à la vôtre et à Carlos Pasqual !
- A la nôtre et à Carlos Pasqual ! – reprirent en cœur les sénateurs –
Les commandants étaient sur le point de débuter leur repas lorsqu’une silhouette imposante fit une entrée fracassante, celle du Sénateur Albirio, visiblement furieux :
- Vous auriez peut-être pu me prévenir que vous faisiez une bouffe. C’est quoi ce bordel ? Maintenant je suis obligé d’envoyer mon aide de camp vous espionner pour savoir quand il y a réunion ?
Calvane se fendit d’un commentaire :
- Bah c’est-à-dire qu’on ne vous croise JAMAIS aux réunions stratégiques, excellence. On ne pensait pas cela vous intéressait…
- Vous croyez que je me suis porté volonté pour un poste à commandement dans c’pays d’merde juste pour prendre des vacances ? Aller, faites-moi une place les mange-merde
– l’imposant sénateur prend sa place à table, quitte à bousculer deux de ses homologues – Comprenez bien excellence DiGrassi, que j’ai arrêté de me rendre à vos réunions quand j’ai appris que notre seul travail ici était de procéder à de vulgaires opérations de police. Comme si les raskenois ne pouvaient s’en occuper. Pendant que ça se bat dans la Rache à quelques kilomètres d’ici, nos hommes sont en train de pourrir sur place ici ! Qu’est ce qu’on fait là à la fin ?! Pourquoi on attaque pas avec les raskenois ?

Pour la première fois depuis le début de la réunion, DiGrassi se redressa de sa chaise. Curieusement, c’était bien Albirio qui avait fait la première observation intéressante de la journée, surprenant. Celui-ci prit la parole, chose rare depuis leur arrivée ici :
- Excellence Albirio. Vos questions sont tout à fait fondées. Croyez vous vraiment que j’aurais mobilisé la fine fleur de notre armée pour jouer au gendarme et au voleur ? Rasken est beaucoup plus importe que vous ne le pensez, excellence. Plus de Rasken, plus de pétrole, de voitures, plus de nucléaire… nous rendons de l’aide à un partenaire historique. Notre présence ici est la garantie de notre bonne santé économique. Et avant que vous ne vous plaigniez de l’inactivité, sachez que l’attente est l’un des moments les plus communs propre à une guerre. Si nous entrons sur le territoire de la Râche, la Mahrénie arrivera dans la semaine, et je ne suis pas certain que cela soit une solution. Notre rôle est bien plus important que vous semblez le penser, et parfois l’attente est salutaire, et l’attaque qui suit n’en est que mieux pensée. Ai-je été clair, excellence ?
- Oui Excellence Stratège.
– cette concession était forcée, et on aurait presque pu percevoir un grincement de dents de la part d’Albirio –
- En attendant mes excellences, passons au plat de résistance : le rapport d’incident de cette semaine concernant vos régiments.

Il y eu un soupir de désapprobation généralisé dans la pièce : « On non…je savais que c’était un piège… »
- A commencer par vous, excellence Albirio. Il a été relevé que deux compagnies de votre régiment ne respectent pas leurs itinéraires de patrouille.
- Bah quoi ? On peut plus pisser tranquille ?
– lui répond t-il sur le ton de la plaisanterie -
- Un détour de 25 kilomètres pour aller se soulager ? A moins de 5 kilomètres de l'Hotsaline ? Que fais-je dans cette situation, excellence ? Je punis les soldats ? Ou je vous punis vous ?
- C’est pas de leur faute à ces jeunes, excellence, soyez un peu coulant…
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Projet: Conférence de Velcal
Pour la formation d'une ligue de défense de nos intérêts communs


"A toutes les forces de bonne volonté en ce continent et du reste de ce monde, j'en appelle à toutes les nations libres et désireuses de le rester, du danger que représente ces choses qui composent notre paysage politique eurysien actuel. Ces organisations supra-nationales qui défigurent le sens du mot "souveraineté" et qui se servent de tout leur poids pour interférer dans l'existence de ceux ne désirant que la tranquillité d'âme, d'esprit, et dont l'unique volonté est d'exister dans la paix de leur foyer, sans que l'on ait à les invectiver de vivre d'une mauvaise manière. Que ces Hommes soient libres de vivre selon leurs valeurs et conscience propre, c'est là mon seul désir. La Grande République de Velsna sera toujours l'ennemie de toutes les volontés d'hégémonie d'un petit groupe de nations, quelle que soit les valeurs dont ces dernières se targuent ou les convictions politiques qu'elles brandissent. Cela n'a toujours et éternellement que la même finalité: une hégémonie politique, économique, culturelle ou les trois à la fois. Je suis de ces hommes qui estime que c'est la seule volonté d'un peuple qui est légitime à la direction qu'il prendra: si celui-ci désire la démocratie, que l'on ait pas à lui imposer par les armes, et il en va de même avec le communisme et tous les régimes ne mettant pas en péril le droit de leurs voisins à faire de même. OND, Liberaltern, ONC...ce sont là des appellations différentes pour une même méthode de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées. Le seul horizon politique auquel ces nations ont le droit est le suivant: quand est-ce que notre tour sera venu d'être la cible d'une intervention criminelle d'une armée qui causera bien davantage de mal que de bien à notre patrie ? Alors que le sens de l'Histoire devrait être dédié aux particularismes et à l'exception que représente chacun d'entre nous, nous nous complaisons à éterniser un monde ne nous laissons d'autre choix que la conformité. La conformité ou la disparition, tels sont les deux seuls choix de ces nations.

C'est pourquoi, en vertu de l'état politique désastreux d'un monde partagé entre des organisations au but noble, mais dont la finalité est mortifère, que nous annonçons le présent projet validé par le Sénat des Mille de la Grande République de Velsna: à savoir la mise en place d'une Ligue d’États souverains et indépendants, dont le seul et unique but sera la préservation de leur indépendance à tout prix. Notre organisation ne sera pas une union économique, ni même une union politique ou culturelle artificielle et dont les contraintes seraient bien trop nombreuses à notre goût. Il ne s'agira pas là non plus de nous affilier à raison d'une idéologie commune, car nous n'avons que faire que de la manière dont vous concevez votre monde. Il ne s'agira en réalité là que de deux choses: un pacte défensif commun, et uniquement dans ce cas de figure, et la mise en place d'un marché de l'armement interne à tarifs préférentiels. Ni plus, ni moins, car nous pensons qu'il n'y a guère meilleure organisation supra-nationale que celle que l'on voit le moins souvent.

En vertu de ces principes que l'on pourrait qualifier à juste titre de minimaliste, nous n’exigerons des futurs intéressés que deux choses:
- De ne faire partie d'aucune des trois organisations suivantes: ONC, OND ou Internationale Libertaire.
- De respecter votre engagement vis à vis de ce pacte de défense, qui mettra en jeu nos paroles et notre dignité."



- Matteo DiGrassi, Sénateur des Mille de la Grande République de Velsna, Maître du Bureau de l'Arsenal, vainqueur des achosiens et des landrins, restituteur du Sénat




Si vous êtes intéressés par ce projet, veuillez remplir ce formulaire dans l'éventualité d'une conférence qui se tiendra en la cité de Velcal, en Grande République de Velsna:

[b]Entité participante (nom complet du pays):[/b]
[b]Nom du représentant ou de la représentante:[/b]
[b]Observations personnelles et attendus de cette future organisation:[/b]
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Littérature, Histoire et propagande: une spécialité velsnienne
La Matteade, ou le récit romanesque de la guerre civile velsnienne, par Gina DiGrassi



"Ce fut ainsi par la seule force de caractère du Triumvir mon père que le temps des princes et des tyrans prit fin, et où notre République retrouva des piliers à la hauteur de son équilibre.". C'est par cette citation de son autrice en couverture de ce pavé gargantuesque de par sa taille, que les premiers chapitres de la Matteade, parurent à Teyla.

Pour les amateurs de culture politique velsnienne, et de littérature de manière générale, ce fut un jour faste. Comme pour les propagandistes velsniens à vrai dire. En effet, comme tous les autres pays du monde sans doute, les élites politiques de la cité sur l'eau pratiquent des formes diverses et variées de communication afin de justifier de l'approbation d'un modèle, d'une politique ou de l’œuvre d'une personne dans son ensemble. La plupart des sénateurs velsniens ont ainsi un ou plusieurs chroniqueurs dans leur entourage, et pour les plus talentueux d'entre eux à l'art de la plume, ce sont eux même qui participent à leur rédaction. La lutte pour l’appropriation de l'Histoire et de la mémoire est ainsi un enjeu politique majeur dans un régime politique où les rivalités interpersonnelles sont particulièrement féroces. Mais le récit qui fait son apparition sur les rayons des librairies étrangères sort quelque peu de l'ordinaire. Déjà, de par l'identité de son autrice, qui n'est autre que le propre fille de l'un des acteurs de la Guerre des Triumvirs en la personne de Gina DiGrassi. Ensuite parce que cet ouvrage n'a pas été commandé par celui qui est au centre du récit, la jeune femme étant à l'heure actuelle en exil. Ce qui implique donc une lecture allant dans le sens du Sénateur Matteo DiGrassi, mais d'un point de vue qui lui est externe, et parfois de manière surprenante, qui lui est opposé.

Adoptant le style hagiographique de la littérature velsnienne classique digne des récits de la Renaissance velsnienne des XIV-XVIème siècle, l'ouvrage y fait l'apport d'informations précieuses dans des sujets variés que sont les coulisses de la politique au sein de cette institution hermétique qu'est le Sénat, la place des femmes dans un monde politique hostile, l'importance des alliances matrimoniales, l'attitude des velsniens vis à vis de l'étranger ou encore la manière dont ceux-ci conçoivent la guerre. L'ouvrage est ainsi non seulement un ouvrage de propagande, mais le récit sert de prétexte pour ouvrir aux étrangers une fenêtre sur Velsna en tant qu'objet politique et culturel. De la course aux élections sénatoriales aux champs de bataille d'Hippo Reggia en passant les conséquences désastreuses du gouvernement Dandolo ainsi que son assassinat, Gina DiGrassi nous fait là part d'évènements qui pour certains sont inédits: réunions stratégiques de DiGrassi, vision à long terme de ce dernier quant à l'avenir de la Grande République. Pour les étrangers, il sera également intéressant d'étudier le portrait des figures de pouvoir étrangères comme le secrétaire général de la Loduarie ou la reine de Teyla, à qui l'écrivaine consacre de grands paragraphes.

Une chose est sûre, les velsianophiles amateurs de sa littérature classique seront comblés, tout comme les analystes en géopolitique. Un ouvrage titanesque avec des niveaux de lecture multiples à décrypter.


Effet: La Matteade paraîtra en premier lieu dans les activités étrangères d'un pays où ce post été envoyé au préalable.
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Ce matin du 8 décembre 2014, des avions décollèrent de la base millitère de Pregor, tout à l'Est et au Nord de l'Etat Valinoréen. Il survolèrent ensuite rapidement et avec une discretion relative le Nord du territoire ambarrois avant de passer la frontière raskenoise. Valinor ne s'était jamais servi de son aviation pour autre chose que des escortes ou des exercises internes ; cette excurtion chez son puissant allié permettrait à la Terre d'Illirë de former ses pilotes à la coopération – et à de nouvelles méthodes. Les avions arrivèrent enfin à la base convenue et se posèrent, se préparant aux exercices qui allaient suivre.

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Les munitions raskenoises, pensées par un enfant au détriment des logisticiens !

Forte d'un succès appréciable, l'industrie militaire raskenoise porte sur ses épaules la part de la croissance qui n'est pas assurée par Apex Energy* grâce aux commandes intérieures, aux exportations, et à l'approvisionnement des Bérets Rouges. Et à mesure que l'on s'intéresse auxdites exportations, on finit par se demander la raison de leur succès quand apparait une tare bien trop présente dans le matériel : une surdimension des munitions avec tous les impacts intrinsèques.

Que ce soit le fusil d'assaut Tara qui pourrait servir de fusil de précision tant il utilise une balle puissance, le canon automoteur Alastor tout simplement surdimensionné, le transport de troupe blindé Bauer qui pourrait servir de DCA ou canon d'assaut, le char d'assaut Kiefer qui s'est pris pour une pièce d'artillerie, et enfin les B2MS employées en Krésetchenie qui font tout simplement se demander si les ingénieurs raskenois ont une idée de l'existence du mot "efficience", il y a une véritable obsession avec les munitions inutilement surpuissantes à assumer des contraintes démesurées.
L'idée qui est passée derrière les ingénieurs est facile à identifier : une puissance accrue se répercute bénéfiquement sur la portée et la pénétration, permettant de neutraliser l'adversaire avant qu'il ne puisse lui-même commencer à tirer. Mais cela s'inscrit dans un cadre idéal excluant complètement les réalités du terrain.

Le premier et plus évident des inconvénients des munitions plus puissantes concerne le recul, qui se manifeste particulièrement sur les fusils d'assaut. Il n'y a nul doute qu'avec de véritables fusils de précision entre les mains, les Bérets Rouges dominent les combats de tranchée en plaine... à condition de rester dans les leurs. Le calibre 7,62 passe quand on tire avec un bipied confortablement installé, mais devient inconfortable lorsqu'on l'utilise comme un fusil d'assaut, ce qui limite l'efficacité des soldats, en particulier en combat urbain où prime la mobilité et réactivité.

Vient ensuite la question du volume des munitions : chargeurs plus lourds et encombrant dans le cas des armes d'infanteries, ou emport tout simplement réduit dans les blindés et pièces d'artillerie, et suicide des logisticiens. Les munitions plus grosses sont... plus grosses, ce qui limite la quantité transportable dans les véhicules en combat ou assurant les ravitaillements. Et n'importe quel officier un tant soit peu expérimenté avec des opérations extérieures ou guerres de haute intensité sera terrifiée à cette idée. Dans les guerres conventionnelles, la capacité à supporter industriellement la guerre est aussi indispensable que la performance individuelle des équipements ou la pertinence de leur emploi. L'armée avec le meilleur matériel commandé par des soldats expérimentés aux ordres d'officiers compétents restera incapable de combattre plus de trois semaines si le pays qui les emploie ne peut pas tenir industriellement le rythme en approvisionnant les pièces de rechange et munition. Et surdimensionner lesdites munitions revient à faire peser un poids démesuré sur l'industrie qui, rappelons-le, doit approvisionner mensuellement des dizaines de milliers d'obus lors des guerres de haute intensité. Faire joujou avec des munitions toujours plus grosses et sophistiquées peut être fatal face aux réalités du terrain.
Il en est d'ailleurs de même pour les canons devant régulièrement être changés, et qui se retrouvent conséquemment impactés par une augmentation de la taille des munitions (tant dans leurs dimensions que dans l'usure).

Une munition plus massive est également plus difficile à manipuler. On le constate avec la taille des chargeurs de fusil d'assaut, mais encore plus avec les pièces d'artillerie ou chars. Il faut prévoir un volume plus important pour les systèmes de chargement automatique, ou un rythme réduit pour les artilleurs si c'est opéré manuellement. Accroitre la puissance peut amener à réduire drastiquement la cadence, chose particulièrement dommageable. Pire, la mise en batterie d'une pièce d'artillerie trop grosse est augmentée, quand les guerres modernes tendent à favoriser les tactiques de "hit & run" en réponse aux dispositifs de contrebatterie toujours plus performants. L'augmentation des délais entre le mouvement, mise en batterie, tirs puis départ, c'est l'augmentation de l'exposition aux ripostes d'artilleries adverses.
Et une tourelle avec un canon suffisamment important pour employer de plus grosses munitions sera systématiquement plus encombrante, prenant de la place sur d'autres éléments qui auraient pu servir (dont les réserves de munitions alors réduites en volumes, réduisant d'autant plus la quantité desdites munitions déjà impactées par leur taille). C'est d'ailleurs à se demander comment le Bauer fait pour accueillir du personnel.

Mais au final, ne faut-il pas se demander si tout cela sert ? Peut-être que ces contraintes, si elles sont acceptées par l'armée raskenoise, sont compensées par l'intérêt ? Un canon automoteur a-t-il besoin de se mettre en batterie rapidement quand sa portée domine celle de l'adversaire et l'immunise aux tirs de contrebatterie par exemple ? De même pour le char ? La capacité de passer à travers les menuiseries et murs du fusil d'assaut ne le rend-il pas intéressant même en combat urbain ? Si ce sont là des avantages valables, ils ne sont applicables qu'en théorie. Une artillerie reste vulnérable aux ripostes des missiles et roquettes tirés depuis le sol ou des aéronefs, ce qui maintient la nécessité d'opérer du hit & run. Le char de combat n'a que rarement l'occasion d'engager à sa portée maximale ses adversaires et devra de toute manière s'approcher, tandis que la surpuissance de sa munition dépasse largement le nécessaire pour passer les blindages. La pénétration des fusils d'assaut reste un avantage marginal (et la portée n'est pas plus que ça intéressante quand des fusils mitrailleurs ou de précision dédiés peuvent employer ce calibre). Et le transport de troupe... n'a tout simplement pas à être équipé d'un tel canon. Et ne parlons pas de la bombe géante raskenoise qui n'a fondamentalement aucun avantage autre que la démonstration de force tandis que son emport ne peut se faire qu'en quantité limitée et sur de gros avions.

Mais alors, pour quelle raison l'Empire Raskenois se permet-il de soutenir la production de telles munitions surdimensionnées, et pourquoi ses clients achètent ? On pourrait penser que c'est tout simplement parce que ni Rasken, ni ses clients ne participent à des guerres de haute intensité, mais opèrent uniquement des insurrections (en Okaristan par exemple) ou du contre-terrorisme (en Krésetchnie). Mais la chose n'est pas complètement vraie, voir plutôt fausse dans son entièreté. Les Bérets Rouges ont bien participé à la guerre civile velsnienne, et l'Okaristan restait une guerre conventionnelle lorsque se sont impliqués les loduariens. Et Velsna, client fidèle de Rasken, était au cœur des conflits de haute-intensité. Est-ce que cela aurait réellement payé ? Dans le cas de Velsna, il n'y a pas eu de retours particuliers sur les contraintes imposées par le matériel raskenois, mais il est fort possible que son impact fut dilué dans la masse d'équipements venant des quatre coins du monde. De plus, le conflit fut relativement court, suffisamment grâce à la progression éclaire pour ne pas laisser le temps de mettre en avant le poids industriel et logistique de tels calibres. C'est le cas aussi en Okaristan qui mélange l'aide d'une coalition comptant aussi la Tcharnovie et le Rus've (diluant encore le matériel raskenois et ses contraintes) et n'a subi qu'un temps assez court les assauts de l'armée de l'air loduarienne (les médias loduariens se moquant par ailleurs de l'inefficacité des Bérêts Rouges durant les affrontements).

Il est conséquemment fort possible que, n'ayant jamais eu à pleinement assumer un conflit de haute intensité, et ne souhaitant peut-être pas le faire (en comptant sur des alliances défensives), l'Empire Raskenois n'ait pas à craindre les contraintes matérielles d'une telle doctrine, et puisse alors se focaliser sur certains atouts spécifiques à faire valoir dans des conflits asymétriques, de moindre intensité. Le seul cas de guerre conventionnelle dans laquelle pourrait se mêler Rasken implique la Krésetchnie. Un tel conflit serait frontalier, ce qui limiterait l'impact logistique (sans l'annuler complètement et laissant identique les contraintes industrielles) mais pourrait faire valoir la portée de son artillerie. La quasi-intégralité de l'Hotsaline est en effet à portée des canons automoteurs depuis la frontière raskenoise.

Une autre possibilité pourrait simplement être l'incompétence des décideurs raskenois et l'avarice des industriels. Les gestionnaires validant les cahiers des charges et commandes n'ayant jusque-là pas eu à assurer les conséquences de choix aussi douteux, ils peuvent maintenir leur politique. Ladite politique est très probablement confortée par des groupes industriels ne souffrant pas de concurrence et pouvant alors se permettre de gonfler les prix avec des équipements toujours plus massifs et avec une usure accélérée tout en jouant sur l'incompétence des décisionnaires évoqués plus tôt. Et il faut dire que les équipements massifs peuvent facilement se justifier pour qui sait les vendre, et que les dernières participations de Rasken (ou des Bérêts Rouge) dans des engagements soit contre des adversaires très inférieurs, soit aux côtés d'autres puissances alliées, ont sûrement conforté la doctrine actuelle et servie d'arguments de vente aux industriels.

*On ignore toujours pourquoi l'Empire Raskenois a adopté un nom anglais pour une entreprise nationale plutôt qu'Apex Energie en allemand.
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Lorsque la démocratie n'est pas, un teylais s'éveille parmi la foule - I :

Teylais



Alors qu'il retirait lentement la cigarette de sa bouche, laissant s'échapper la fumée dans la pièce, Corentin esquissa un sourire. C'était un sourire rempli d'échos du passé, de souvenirs longuement entretenus, comme lorsqu'on jette une bouteille à la mer. On s'assure que la bouteille est étanche, fermée sans qu'on puisse l'ouvrir sans une force inhumaine. Sa vie, ah oui, il avait eu une belle vie comme dirait l'autre. Une vie unique dans l'époque actuelle, il pensait qu'on trouvait des vies comme la sienne seulement dans les livres d'histoires. Lorsque les érudits et les hommes d'armes parcouraient le monde à la recherche d'un savoir et de contrats. Non pas un contrat, cela ne correspondait pas à l'âme de Corentin, plutôt à la recherche de damoiselles, parcourir le monde pour l'amour de sa vie, voilà qui rendait le sourire de Corentin encore plus lumineux, dans ce pays bien sombre pensa-t-il.

Sa pensée éparpillée le ramena à ce jour en l'an mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, le jour où il avait assisté au couronnement de Sa Majesté Catherine III. Depuis peu, les couronnements teylais n'étaient pas ordinaires comparés aux couronnements des dynasties mondiales et eurysiennes. On pouvait s'attendre à ce qu'on utilise la grandeur et la beauté d'une cathédrale, qu'on utilise la lumière des vitraux éclairant l'autel durant la cérémonie, mais il n'en était rien. Les monarques de la dynastie Courvoisier, à l'image d'une majorité de Teylais, enclins à remettre en cause la tradition à chaque instant, avaient décidé il y a quelques décennies que le temps du changement était venu. Cela n'était que la continuité de la démocratie teylaise et l'affaiblissement de la religion au sein de la population. La population rejetant de plus en plus la religion pour se 'convertir' à l'athéisme ou l'agnosticisme, on avait décidé que les symboles religieux n'étaient plus nécessaires, en dehors d'une insulte faite au non-croyant. Dorénavant, il fallait célébrer la démocratie et l'histoire de la monarchie."

On avait donc ouvert les portes du Palais Raymond VI, le palais le plus grand et prestigieux de la capitale. Durant la cérémonie, Corentin vit un détail si visible qu'il en devenait invisible aux yeux des non-observateurs. Les portes du Palais étaient restées grandes ouvertes tout au long de la cérémonie. Corentin se rappelait qu'il avait observé pendant quelques minutes des gens entrer et sortir lors de la cérémonie. Cela pouvait paraître irrespectueux, mais pas au Royaume de Teyla. Cela démontrait que la Couronne du Trône de la prospérité n'était plus une monarchie de droit divin et absolu, son autorité émanait du peuple. Cela était dangereux, pouvant faire basculer le Royaume en une République à chaque crise. Tout le monde était conscient du danger, mais tout le monde se tut. L'ironie voulait que ce peuple tant attaché à remettre en cause les traditions use des symboles à tout instant. Cela pouvait paraître paradoxal, mais les Teylais étaient ainsi constitués.

Il se souvenait, dans cette atmosphère irrespirable, d’avoir retenu son souffle comme tant d’autres autour de lui. Il était là, assis parmi des centaines de personnes attentives, toutes rivées vers le centre de la salle dans laquelle Sa Majesté Catherine III s’apprêtait à prononcer ses premiers mots en tant que souveraine couronnée. L'atmosphère était lourde non pas parce qu'il s'agissait d'un moment de gêne, d'un moment de malheur, mais parce que chaque personne présente avait compris qu'ils assistaient à un moment d'histoire. Elle s'était levée avec la grâce d'une reine, non pas en devenir, mais actuelle, prenant de plus en plus de place parmi cette foule dans laquelle s'étaient glissés des hommes et des femmes de pouvoir. Alors installée au pupitre, orné du blason du Royaume de Teyla, elle scrutait la salle de son regard.

Son regard s'était posé d'abord sur les membres du Parlement, réunis pour l'occasion. Les députés, tenant le regard de Catherine III, ne firent aucun geste, ne dirent aucune parole. Ils étaient devenus des statues, dont le vent ne pouvait que faire glisser l'air sur la pierre. Le regard de Catherine n'était pas celui d'une confrontation, mais d'un respect immense pour les représentants du peuple teylais assistant à son couronnement. La fierté d'une démocratie devait se dire Catherine, pensa Corentin. Puis, elle avait tourné sa tête pour regarder les Nobles, de la chambre haute. Ceux-ci étaient élus par les pairs du Royaume, mais malgré l'élection, ils représentaient l'histoire de la Noblesse du Royaume et donc l'histoire du Royaume de Teyla. Leurs tenues, leurs manières de se comporter les trahissaient à chaque instant de ce qu'ils tenaient. Des familles qui avaient fait et font le Royaume, pour la plupart. Enfin, son regard s'était posé sur le Premier ministre de l'époque, debout en face d'elle, mais parmi la foule de l'Assemblée. Le regard était bref parce qu'il était temps de parler, de faire son premier discours en tant que tête couronnée :

Tout au long de cette journée mémorable, j'ai été encouragé et soutenu par la certitude que votre pensée et vos mots de soutien m'accompagnaient dans cette étape importante de ma vie, mais aussi de l'histoire du Royaume de Teyla. J'ai toujours été conscient que le peuple teylais et les peuples alliés étaient unis pour me soutenir dans cette tâche dans laquelle je me suis engagé avec humilité mais avec conviction. Nous sommes aujourd'hui réunis dans ce Palais, un lieu de symbole pour le Royaume de Teyla. En outre, c'est en ce lieu unique que fut signée la paix par Raymond VI et toutes les parties mettant fin à la guerre civile teylaise. Alors que vous êtes des milliers à être venus ici et des millions qui me regardaient à travers votre télévision, il m'est difficile d'exprimer mon émotion face à une telle vague de soutien. La même vague que lorsque nous mettons fin à des guerres meurtrières ou quand une mère met un enfant au monde.

Le Royaume de Teyla est une nation forte et grande. Il fait l'histoire, il participe à l'histoire chaque jour. Ne doutons jamais de notre capacité en tant que nation à changer le monde, pour un monde meilleur comme je ne douterais jamais de votre soutien envers moi et mon règne. Le pouvoir, dit-on, est personnel, je ne le crois pas. Dans ce Royaume, le pouvoir est une responsabilité partagée. Le Gouvernement de Sa Majesté doit répondre en sa qualité d'exécutif devant la Chambre basse mais aussi devant la Chambre Haute. Je veux que mon règne soit mis sous votre contrôle permanent, pour que les excès cessent, que les rancœurs s'éteignent, pour que l'union s'élève et que notre force grandisse. Mon père m'a dit avant sa mort : 'Le pouvoir ne se trouve pas dans la force avec laquelle on frappe la table, mais dans la profondeur avec laquelle on sait écouter.' Les mots de mon père résonnent en moi, comme la démocratie résonne en nous. Nous devons respecter nos institutions et notre constitution, je me soumettrai à chacun des articles de notre constitution, je me soumettrai à chaque corps institutionnel démocratique de cette nation.


Ce discours, ce couronnement, ils résonnaient encore dans la pensée de Corentin, comme les objets anciens et usés qu'on garde, sans qu'ils aient une utilité en dehors de réchauffer notre âme de temps en temps. C'était le cas de ces deux souvenirs précis, ils réchauffaient l'âme de Corentin à chaque fois qu'il y pensait. Tandis qu’il écrasait sa cigarette contre sa tasse de café terminée, laissant échapper un léger crépitement, il détourna le regard un instant de sa tasse et observa la pièce. La seule fenêtre de la pièce était fermée, laissant entrevoir la météo grisâtre et maussade à travers le store à moitié abaissé. Les applications météorologiques sur son téléphone avaient averti d’une pollution aux particules fines exceptionnelle, en ce jour où le vent manquait alors qu'on en avait le plus besoin.

La seule source de lumière émanant de l'écran de son ordinateur renforçait le côté austère de la pièce. Contrairement au Royaume de Teyla, dans lequel on aimait jouer avec les contrastes de couleur, modernité versus ancienneté et autres, ici, il n'y avait aucun contraste. Un appartement peint de murs blancs, si blancs qu'on aurait dit que l'appartement fut repeint durant la nuit. Les meubles autrefois modernes dans son appartement teylais, ici ne reflétaient aucune personnalité à part celle d'un magnat du pétrole, se dit-il avec malice. Dommage pour lui qu'il n'était pas un magnat du pétrole, mais un employé d'Amnistie Mondiale. Enfin, il posa le regard rempli de jugement sur son bureau. Un bureau qui lui aurait valu une remontrance de sa mère, jadis. Sa mère n'était plus de ce monde, son bureau avait perdu en propreté. On y retrouvait des tas de feuilles et de dossiers éparpillés, sans une once d'organisation dans le rangement, si on pouvait appeler cela rangement. La poussière n'était pas nettoyée, accentuant son allergie, quoiqu'il arrivait, la pollution raskenoise avait fini par terminer le travail déjà bien entamé, il compensait en se gavant d'antihistaminiques. Seule la zone où était exposée une photo prouvant sa présence au Couronnement de Sa Majesté était nettoyée, brillante.

Alors que son regard se posa encore plus durement sur son écran d'ordinateur, il se surprit à faire des ronds sur les rebords de sa tasse avec ses doigts. Cela avait sûrement un côté déstressant pour Corentin, parce qu'il avait besoin de décompresser. En outre, il travaillait sur un rapport portant sur la démocratie en Rasken. Il ne pouvait pas dire qu'il s'agissait d'un sujet de travail aisé, bien au contraire. C'était un travail long et fastidieux. Cela faisait quatre mois qu'il plongeait dans les méandres d’une société dans laquelle le mot "démocratie" n’était souvent qu’un vernis posé sur une réalité bien plus sombre. La politique raskenoise ne ressemblait en rien à la politique teylaise, beaucoup plus facile à comprendre selon lui. Mais cela venait sûrement du fait qu'il n'était pas Raskenois de nature, mais Teylais. Toutefois, les chemins sinueux étaient nombreux dans cet empire et tous menaient étrangement aux lobbys de l'industrie pétrochimique. Une bête à plusieurs têtes, bras et jambes, qui influençaient chaque jour les lois, les médias. À travers les médias et le lobbying, cette industrie influençait la pensée des citoyens, mais aussi, et plus gravement, celle des hommes politiques, des gouvernants.

La démocratie raskenoise était malade, c'était un fait. En dehors des lois environnementales, quelles lois avaient été votées en défaveur d'Apex Energie et de ses filiales ? Aucune, et encore ces lois environnementales ne déplaisaient pas à Apex, ce qui laissait penser qu'il s'agissait d'un subterfuge pour l'entreprise afin de se donner une image de marque écologique sur la scène nationale, mais aussi internationale. L'Empire Raskenois était une démocratie malade touchant du doigt l'illibéralisme avec en fond une politique nationaliste et impérialiste à l'étranger comme le prouve l'autorité militaire de Gradenbourg. Tant de choses à changer, tant de choses à combattre. Alors qu'il s'endormait paisiblement sur son rapport, il repensait comme dans un rêve à la fois où il avait rencontré Lucas Courvoisier aux abords d'une piste de course.


Effet : Le Royaume de Teyla met ses usines culturelles sur les provinces de Rasken.
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Korentin travaillait depuis maintenant plusieurs mois à l’ambassade Valinoréenne à Rasken, en plein cœur d’Eberstadt — la capitale de cette nation germanique. Il était l’un des secrétaires de Sa Seigneurie l’Ambassadeur lui-même. Il était d’ailleurs, à ce titre, Vicomte de Valinor, s’il n’en faut.

La vie était plaisante dans la capitale Raskenoise — plaisante mais fichtrement chère. Il était ébahi, entre autres, par ce qu’il considérait comme un laisser aller de l’Etat Raskenois sur l’économie et sa régulation. A fortiori, le titanesque monopole pétrochimique et industriel d’Apex lui laissait en bouche le goût étrange du capitalisme pur. Et de cela, il en avait fait mention à ses supérieurs : un tel pays ne pouvait simplement pas assurer que tout ses travailleurs prolétaires vivent dans des conditions décentes. La réponse officielle du Ministère n’avait pas tardée — Tirgon savait. Tirgon savait, et son souverain avait l’intention de changer cela à un niveau eurysien.

Les gens avec qui ce gentil Korentin Lonistere discutait après sa “garde” — tel qu’il se plaisait à l’appeler — était de purs Raskenois, qui, pour la plupart, ne comprenait pas ses critiques. Mais il en eu quelques uns — à gauche et d’origine étrangère surtout — pour se questionner sur la viabilité d’un tel système.

Mais peut être que Korentin n’avait pas fait que des études en lettres. Peut être qu’il n’était pas que secrétaire. Peut être qu’à coter de son badge d’ambassade figurait une carte tricolore : Rouge, Blanche et Or. Peut être que les lettres VSB y figuraient en noir.
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Lorsque la démocratie n'est pas, un teylais s'éveille parmi la foule - II :

Teylais


Cela faisait deux jours que Corentin avait envoyé son rapport à l'organisation à laquelle il appartenait. Il était heureux de ce qu'il avait écrit et produit en tant qu'écrivain, mais surtout en tant qu'investigateur. L'Empire Raskenois n'était pas démocratique, à tout point de vue, et le rapport tendait à le prouver. Comment se pouvait-il que l'Empereur ait vingt pourcents de poids dans les votes à l'Assemblée, comment se pouvait-il qu'il ait le droit de vote ? En ayant le droit de vote dans une institution du corps législatif, l'empereur, symbole du pouvoir exécutif, entremêlait les différents pouvoirs et contrevenait grandement à la séparation des pouvoirs. C'était l'une des parties les plus longues de son rapport. Cette partie comprenait des interviews de citoyens raskenois mais aussi de constitutionnalistes émérites du monde entier. Le rapport, tranchant en tout point, ne laissait aucune indulgence envers les autorités impériales et la politique du pays, remettant en question leur prétendue nature démocratique.

Il a été démontré à plusieurs reprises lors de mes interviews que la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, pourtant, c'est un critère essentiel afin de juger de la nature démocratique du régime. Lorsque nous interrogeons les Raskenois, ils sont dubitatifs sur la nature du régime Raskenois, certains tombant dans la propagande, d'autres ne se faisant aucune illusion sur la nature du régime qui est sorti de terre après la guerre civile. À l'évidence, les interviews ne représentent pas un échantillon significatif afin d'en tirer des enseignements globaux sur l'état du pays et de la pensée du peuple Raskenois. Toutefois, nous pouvons voir un schéma dans lequel la population ne tombe pas systématiquement sous le coup de la propagande. Je recommande de mener une grande enquête sondagière, dans le but d'avoir plus d'éléments à notre disposition.

Le contrat vendu à la population pour l'après-guerre civile, prenant fin en deux-mille-dix, est dès le départ rompu par les autorités impériales. La non-séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif rappelle aux députés du corps législatif que l'Empereur peut exercer une pression importante sur ces derniers. Cette partie importante du comportement de la vie politique Raskenoise est à mettre en relation avec l'influence d'Apex Énergie qui croît chaque année et prend de plus en plus d'influence. Outre l'influence de l'empereur qui est problématique, il tient de dire que le poids du vote, soit vingt pourcents sur chaque décision mise à votation à l'Assemblée, démontre que le système ne cherche en aucun cas à représenter les minorités ethniques, économiques, sociales et sociétales prenant place dans l'Empire. Cette concentration des pouvoirs instaure une dynamique dans laquelle l'Empereur devient un arbitre quasi absolu des décisions politiques. Ce déséquilibre est exacerbé par l'absence de mécanismes permettant une véritable représentation des divers groupes sociaux et économiques. Le poids disproportionné impérial renforce ce sentiment dans la société Raskenois. Le système bâti pour protéger l'ordre établi oublie qu'il se doit de prendre en compte les aspirations de chaque groupe social de la nation, afin que la tragique année deux-mille-neuf ne se répète pas. Rappelons que l'Empire Raskenois a eu une période d'immigration massive, créant de fait des différences sociologiques importantes.

De plus, le pouvoir royal semble vivre dans une "bulle", ne renforçant que le ressentiment envers lui. Que peut-on répondre aux pauvres, aux minorités opprimées, quand le pouvoir exécutif participe à des concerts ? À l'évidence, la communication impériale et le comportement de la famille impériale contientiennent de gros manquements et affaiblit chaque jour son image auprès de la population. Rappelons que la presse reste malgré tout libre en Rasken. La communication du pouvoir peut être ainsi remise en cause par tout un tissu institutionnel médiatique, bien que l'influence d'Apex Energie et des Bérets Rouges dont la petite soeur de l'empereur est la chef des Bérets Rouges, influencent ce tissu institutionnel. Le conflit d'intérêt n'est pas une exception, mais bien la norme dans l'Empire Raskenois. Une norme à laquelle ne souhaite pas mettre fin la majorité des politiques, étant donné le manque criant d'institutions permettant de contenir ce phénomène.

[...]

La période d'inflation que subit l'Empire Raskenois marque le pas d'un pouvoir déconnecté de la réalité et usant de stratagèmes comme l'ennemi étranger, afin de se maintenir au pouvoir au lieu d'engager les réformes nécessaires. Malgré l'accroissement de l'inflation Raskenoise mais aussi dans l'Autorité Militaire de Gradenbourg, le pouvoir s'efforce de continuer sa politique de militarisation de la société civile et politique, en levant de plus en plus de fonds pour l'armée, comme le démontrent les récents projets de loi. Afin de subvenir à l'ambition de l'Empereur, qui est le chef des armées, l'Assemblée nationale a récemment voté une loi de restriction des exportations d'armes. Cela aurait été une avancée envers les droits de l'homme si la loi avait entériné des conditions démocratiques, même élémentaires, pour la livraison d'armes. Toutefois, il est acquis que cette loi n'est pas une avancée en matière de droits humains. Durant ce vote, il est étonnant de voir tous les groupes politiques, pratiquement, voter à cent pour cent de leurs effectifs une loi sur le budget militaire, qui habituellement révèle les passions de chacun. La situation géopolitique de Rasken n'explique pas cette quasi-unanimité.

Ce texte de loi précède un autre texte de loi portant sur des investissements pour l'Autorité Militaire de Gradenbourg. Cette loi, largement soutenue à la quasi-unanimité des députés, est une preuve manifeste de la volonté de Rasken d'occuper du territoire. En outre, les projets d'investissements sont orientés vers des secteurs stratégiques renforçant la dépendance du territoire aux autorités Raskenoises. Ces dispositions influenceront la nature des prochaines élections et référendums, si de tels projets sont prévus. Il est marquant d'observer que la société civile, pour l'instant, n'émet pas d'action à l'encontre de ce pouvoir qui ne cache pas son impérialisme et sa "hantise" de la démocratie. D'autant plus quand le pouvoir en place contrevient à l'accord tacite d'après-guerre civile. Certes, le régime dit être décentralisé, bien que dans les faits cela puisse être remis en cause étant donné que l'Empereur contrôle les chefs des régions. Mais rien ne garantit que l'autorité centrale construise une politique impérialiste envers les régions les plus sécessionnistes.

Alors qu'il pensait à son rapport, il arriva, après une longue marche, à l'appartement de son ami, Alexander qui l'accueillit avec un grand sourire reflétant sa joie de voir son ami teylais mais pas uniquement. Le sourire était trop puissant, communicatif pour que cela soit exclusivement sa présence qui soit à l'origine d'un tel sourire. Et en effet, il avait raison, deux autres personnes étaient aussi présentes annonçant une réunion intéressante. Il connaissait les autres personnes. La première personne qu'il a reconnue à sa voix était Klara, une femme dans les âges de Corentin, qui était aussi attachée à la démocratie, mais elle était raskenoise. Elle se satisfaisait de vie, toujours souriante. Elle n'était pas de ces personnes ambitieuses qui étaient prêtes à renverser les opprimés sur leurs chemins pour calmer leur soif de pouvoir et d'ambition, au contraire. Sa timidité, bien qu'elle ne se laissât pas faire dans les combats politiques, la rendait charmante aux yeux de Corentin. Elle égayait les cœurs de tous, se disait Corentin.

Puis la voix grave qu'il entendit se plaindre de la météo ne pouvait être qu'Erik, qui passait son temps à se plaindre de la météo, qu'il vente, qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il fasse chaud ou froid. Il avait toujours le même refrain qui faisait rire le groupe. Toutefois, malgré ses plaintes, c'était un membre important du groupe. Il avait monté un réseau local, via les réseaux sociaux, pour soutenir l'opposition démocratique de Rasken et avait parcouru les rédactions locales pour que le rapport soit le plus diffusé dans la région, dans le pays. Il y a deux jours, il était monté à la capitale pour parcourir les rédactions des journaux nationaux, dans l'espoir de les convaincre de publier le rapport ou d'en parler. Un jeu tel que David contre Goliath, Goliath face aux médias, et malheureusement Erik ne pouvait uniquement les convaincre par la parole et la portée qu'aurait un tel rapport sur la société Raskenoise. En dehors du "travail", Erik était quelqu'un de sympathique qui avait, contrairement à Klara, beaucoup de problèmes de motivation, mais le groupe de quatre était soudé et se motivait entre eux.

- Alors ça donne quoi cette histoire de tract ?

- On avance lentement, mais sûrement, répondit une voix grave et criarde au loin, dans la pièce voisine du couloir de l'entrée. Le couloir était à l'image de l'appartement de Corentin à Rasken, fade et des murs d'un blanc parfait, sans contraste, qu'il détestait cette décoration. On entendit un grand bruit aigu puis soudain : Putain ! Vaisselle de merde, plus jamais je fais cette foutue vaisselle, Alexander ! J'ai plus qu'à ramasser, j'imagine... Corentin et Alexander échangèrent un regard complice avant d’éclater de rire. Erik, dans la pièce voisine, râlait bruyamment, mais ils savaient qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même et à sa maladresse. Corentin entra dans le salon, là où la réunion allait se tenir comme à chaque fois, et comme à chaque fois qu'il venait, Corentin jeta son sac à dos sur le canapé, puis fit la bise à tous ses amis. Corentin regarda la nouvelle version du tract sur laquelle ils travaillaient tous ensemble.

- Rappellez-moi combien on a pu distribué de tract ancienne version ?

- Deux cents, c'est compliqué, on n'a pas d'imprimeur ni l'argent pour faire ce qu'on doit faire. On peut que compter sur le bénévolat pour nous aider à faire les tracts contre le pouvoir impérialiste mais aussi pour les distribuer, répondit sur un ton rempli de dépit Alexander. En levant subtilement les mains puis les rabaissant aussitôt, il continua à exposer la situation. Tu connais comment ça marche, faut convaincre personne par personne, certains ne seront jamais convaincus tellement ils sont tombés sous les coups de la propagande du régime. Mais on va le lancer notre mouvement pro-démocratie et donc anti-UEE et Velsna qui récupèrent les pires raclures du continent. La Rimaurie et j'en passe, tu m'étonnes qu'un régime comme Rasken y soit allé.

- On sait tout ça, répondit Klara en mettant sa main sur l'épaule d'Alexander pour le réconforter comme elle le pouvait. Bon, ce n'est pas tout, mais ce nouveau tract ne va pas se faire tout seul. Je pense qu'il faut revoir la police d'écriture pour une police moins belle, bizarre à dire mais les tracts politiques doivent être efficaces et aller aux éléments, aux idées qu'on veut transmettre. On n'est pas là pour plaire aux bimbos du Nordfolklande. Vous ne trouvez pas le tract trop rempli ? Comme je l'ai dit, il doit être efficace. En mettant trop d'idées, on risque de perdre la population qu'on veut convaincre.

- Hummm, il faut qu'on se focalise sur la démocratie, le poids de l'empereur dans le vote à l'Assemblée et le fait que c'est une forme d'impérialisme effaçant le côté décentralisé du pouvoir. En dernier soit on se concentre sur un pouvoir déconnecté des réalités, soit on se focalise sur l'AMG et le fait que cela peut être reproduit ici, après tout c'est ce qui s'est passé durant la dernière guerre civile. Ça me semble les axes à prioriser étant donné que chaque sujet peut être lié à une actualité. L'Assemblée nationale vote pratiquement chaque jour et les deux dernières lois adoptées à une large majorité posent fortement question sur la représentativité de l'Assemblée nationale. Je ne pense pas qu'on fera bouger le pouvoir, mais on pourra créer un élan en faveur de la démocratie dans une définition large pour les prochaines élections.

- Je suis d'accord avec ce que dit notre ami teylais. Erik était revenu de sa difficile escapade dans la cuisine de l'appartement d'Alexander. Il semblait exténué alors qu'il n'avait pas fait de grand effort physique. Corentin souriait en voyant son ami émettre de grandes respirations. Par contre, si vous voulez mon avis, la tête de bite qui nous sert d'empereur, faut pas la mettre en haut à droite mais au centre ou en bas à droite à côté du texte lié à son poids de vote dans l'Assemblée nationale. Veut-on mettre l'Empereur au centre, en partant du principe qu'il n'est pas aimé, pour symboliser le pouvoir actuel ? Ou voulons-nous ne pas le mettre au centre pour viser le pouvoir dans sa globalité au risque que cela ne soit pas trop percutant ?

- Il n'y a pas que ça à prendre en compte, s'exclama Alexander. Si nous visons l'Empereur et la famille royale, il réagira plus vite et plus fort contre l'opposition et les protestations et lâchera peut-être des réformes comme le fait de quitter cette organisation mortifère qu'est l'Union Économique Eurysienne. Cela peut être bon ou mauvais en fonction de sa réaction, soyons clairs. Je suis plutôt de l'avis de viser des institutions politiques dans un premier temps, comme l'Assemblée nationale ou rien aussi. On met la tête de l'empereur en bas à droite pour moi. On vote ?

Après un débat houleux, c'est finalement la proposition qui visait l'empereur qui remporta le scrutin avec trois voix contre une. La seule personne qui ne vota pas pour mettre en avant la famille royale est Alexander. Il trouvait que cela était plutôt dangereux qu'autre chose, bien que cela aurait pour effet de mobiliser la population si la popularité de l'empereur était mauvaise. Avec la période d'inflation actuelle, on pouvait penser largement que la cote de popularité de l'Empereur n'était pas à son apogée. Après ce vote important, Erik alla déposer un dossier pour créer une association prénommée : "Association pour les Droits - AD".


Sources :

- Projet de loi sur les exportations militaires
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