17/01/2016
19:13:24
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Activités intérieures des Territoires Impéraux d'Outre-Mer

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Alors que le ciel de janvier était dégagé, il faisait bon et la place grouillait d'activités. Njowga Nielsen attendait ce moment depuis longtemps et cet évènement avait pris beaucoup de temps à être préparé. Au centre de la place pavée, un barnum avec des boissons se trouvait à côté d'une estrade de fortune constituée d'une caisse de marchandise. À la louche, on pouvait surement compter mille personnes qui buvaient un verre sur des tables de pique-nique, en train d'observer les affiches et les œuvres exposées en plein air ou à écouter les groupes de musiciens locaux. Il était 15 heure et demi sur sa montre, il décida donc de monter sur l'estrade et demanda le silence dans un micro, l'assistance se tut et le regarda.

– Mes chers amis, nous sommes réunis aujourd'hui afin de célébrer notre culture locale et clamer haut et fort nos attentes, nos satisfactions et nos mécontentements à Estham !

Un bruit sourd de chuchotement entre les spectateurs traversa l'assemblée et des clameurs d'assentiments jaillirent çà et là.

- Comme vous le savez, depuis de nombreuses années, le collectif s'efforce de faire connaitre et de mettre à l'honneur notre culture, nous avons été actifs plus que jamais durant le règne de feu Michael V. Pour certain, porteur d'un ordre retrouvé, pour d'autre, tyran désordonné, dur et froid. Une chose est sûre, nous avons été plus que jamais délaissés et oublié durant son règne, où nous n'avions même pas la nationalité nordiste ! Cette situation était évidemment inacceptable, c'est pourquoi nous avons voulu protester. Mais, nos marches ont été réprimées, nos vidéos et documentaires censurés, nos affiches brulées et déchirées, nous avons vu une vraie haine de la métropole envers nous, à la limite du racisme. Avec le Mokhaï, nous, les oubliés du faste de la métropole, nous avons été les seuls à ne pas pleurer, mais à rires et chanter quand Michael V est mort. Pour être honnête, nous n'attendions rien de son successeur présumé, l'ex-prince Cadmen, mais nous avions en nous, un petit fantasme politique, un rêve, qui était de voir une autre personne de la famille prendre le pouvoir et arborer une politique progressiste et comme un prophète pour nous, Maximilien II est apparu sur la place des Maréchaux en compagnie de la famille impériale, des ministres et autres dignitaires. Il s'est dressé sur l'estrade et le doyen Rudd a posé la couronne impériale sur sa tête.
Je pense que vous vous rappelez tous la joie que ça a était dans nos rues. Mais, aujourd'hui, au début de cette nouvelle année, après un an et demi de règne, il est temps de faire le point et de rendre des comptes.
Premier point, celui qui nous vient en premier, notre statut. Notre plus chère revendication, le statu quo entre la métropole et les territoires d'outre-mer, et nous l'avons eu ! Nous sommes désormais tous et toute nordiste, avons le pouvoir de porter des députés à l'assemblée lors des prochaines élections, je vous annonce au passage me présenter pour les élections de 2012.
Ensuite, la promotion de notre culture, sur ce point, nous sommes plus mitigés. Il n'y a pas eu d'avancées significatives, mais nous pouvons nous réjouir de l'intégration spontanée de l'Empire au Forum de Coopération d'Afaréen du Nord et le rapprochement diplomatique de l'Empire avec certaines puissances locales. Cependant, la politique du gouvernement vis-à-vis de ses territoires d'outre-mer n'a pas l'aval de députés afaréens puisqu'il n'y en a pas encore, c'est pourquoi nous allons demander, par référendum d'initiative populaire, une dissolution et de nouvelles élections de l'Assemblée afin de mieux intégrer nos attentes avec ce projet. Si cela ne se fait pas, nous demanderons au moins la mise en pause de ce projet jusqu'aux nouvelles élections ou la coordination des fonctionnaires gérant cette opération et des autorités locales et régionales.

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Drapeau et logo officiel du Parti du Renouveau Afaréen

Au sein de la ville de Kankela, les dignitaires du Parti du Renouveau Afaréen, le PRA se réunissaient. Sur le bâtiment flottait le drapeau de l'Empire et le drapeau du parti. Le PRA avait fait de très bons scores pour sa première élection. 7.5% des sièges au total et 35% des députés des territoires afaréens nordistes. Le parti en avait réussi une implantation locale forte par des actions organisées avant même qu'il n'arrive à l'Assemblée. Ses objectifs étaient clairs : le développement des régions afaréennes de l'Empire, la lutte contre le séparatisme, une meilleure égalité entre la métropole et les TIOM, la protection des cultures locales. Le gouvernement et le PSI avaient apprécié l'engagement du parti dans la lutte contre les mouvements séparatistes et son attachement à ce que l'Empire reste uni. Et ils ne voyaient que des avantages au développement des deux régions d'outres-mer et à l'égalité entre la métropole et celles-ci. C'était d'ailleurs un des objectifs et engagements de l'Empereur. Les deux partis avaient donc trouvé des terrains d'entente multiple et le PRA avait intégré la coalition gouvernementale en détresse depuis Michael V qui avait laissé le camp du soutien à l'empereur en miette. Heureusement cela commençait à revenir à la normale et le PSI à tendre vers la majorité absolue, cependant les alliances étaient nécessaires. Depuis l'annonce du divorce entre la Droite Libérale et son candidat actuel premier ministre (qui au passage était un cas particulier, une sorte de cohabitation, car la Droite Libérale n'était pas le parti majoritaire, mais cette fleur avait été faite pour s'assurer du soutien de celui-ci) le PRA est devenu l'allié le plus important du PSI qui, sans lui, n'aura sûrement pas la majorité absolue à l'Assemblée.
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Par une journée de mai ensoleillée, les membres de la tribu Nyotaisi se rassemblèrent dans les champs de leur territoire pour récolter les champs de Humidicola qui servira de fourrage aux bêtes des élevages, notamment aux Ndama, une race bovine pour laquelle les nyotaisi se sont spécialisés. Cependant, ce n'était pas un jour banal. C'était d'abord évidemment un jour de fête, car les traditions ancestrales de cette tribu installée historiquement dans la région, bien avant l'arrivée des colons aleuciens, sont toujours respectées et bel et bien ancrées. La tribu bénéficiant d'un statut officiel nommé "entité locale native", statut qui induit une large autonomie, une propriété exemptée d'impôts sur un territoire donné, territoire qui correspond relativement bien aux territoires historiques de celle-ci, et donc une intervention minime de l'État ; cette tribu recevait donc la visite d'un invité spécial en ce jour de fête et de récolte. Un invité très spécial, puisqu'il s'agit de l'Empereur en personne qui se rend en visite dans la province Makolaise.

Le soleil était scintillant et n'était pas encore à son plus haut dans le ciel, il n'était que neuf heures, cependant il diffusait une douce chaleur de printemps. Un léger vent soufflait sur les cultures et faisait onduler gracieusement les grandes tiges de Humidicola. Du fourrage sera élaboré en partie grâce à cette graminée, mais également avec des racines et des feuilles déjà récoltées ou qui le seront bientôt. Un petit garçon courait autour de sa mère en riant et en bâtant l'air avec une branche souple. Baraka, ce petit garçon, si figea d'un coup en voyant avancer un homme inconnu dans le champ. Vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise bleu clair, sa veste sur une épaule, il avançait, d'un air serein. Ses yeux marron brillaient d'une lueur rassurante et vive, laissant transparaitre un esprit tout aussi vif. Il dégage l'aura des grands hommes de son temps. Nul doute, le petit enfant savait que c'était l'Empereur dont on parlait temps partout au sein de l'Empire. L'Empereur qui avait, selon le récit que la population aimait entendre et construire, rétabli la paix et la prospérité. L'Empereur, par ce qu'il représente et les changements profonds dans sa manière de concevoir le pouvoir et dans l'initiative de la réforme des institutions pour plus de démocratie, avait certes participé à cela, mais c'était aussi et surtout grâce à l'action de nouveaux gouvernements d'une génération et d'une ambition nouvelle.

L'Empereur rejoint donc le groupe d'hommes et de femmes natives, habillé de peaux de bêtes et de tissus aux motifs variés issus de la tradition locale. Avant de rejoindre le groupe d'adulte, suivit plus en retrait par sa compagne, la future impératrice et deux soldats de la Garde Impériale devant assurer sa sécurité ; bien que l'Empereur se savait en sécurité ici et ne craignait en aucune sorte ses sujets aux sourires et aux regards chaleureux et hospitaliers ; il s'accroupit et se mit à hauteur de l'enfant qui devait avoir une sept ou huit ans. Il le regarda en souriant et l'enfant, intimidé, baissa le regard.

- Bonjour mon grand. Comment te nommes-tu ? demanda le souverain.

- Baraka mons... enfin... votre maj...,
bafouilla l'enfant, ne sachant pas comment appeler cet homme qu'il imaginait toujours coiffé d'une couronne.

L'Empereur sourit et ria légèrement à la confusion de l'enfant et le rassura en le gratifiant d'un passage de main dans ses cheveux courts pour le taquiner.

- Les grandes personnes disent Votre Majesté, mais toi, tu es jeune, appelle-moi Maximilien, ça me fera me sentir moins vieux, je n'ai que trente-trois ans, je me sens encore jeune !


L'enfant sourit timidement et l'Empereur se releva. Il alla vers un homme d'âge mûr portant ce qu'il avait reconnu comme les attributs du chef de tribu, à savoir un collier de bois et de pierres riches et un tatouage sur le front. Les deux hommes s'échangèrent une chaleureuse poignée de main.

- C'est un honneur, et un plaisir de vous recevoir en ce jour de fête dans notre tribu Majesté. Nous vous souhaitons vous témoigner notre reconnaissance pour le vent nouveau que vous avez insufflé aux relations entre les natifs afaréens et les autorités impériales. Nous avons le sentiment d'un vrai respect mutuel que nous ne connaissions pas sous le règne de vos prédécesseurs et il est rare de constater la bonne situation et les bonnes relations entre les natifs et les métropolitains.

- Il nous parait naturel que la situation soit ainsi excellence. Dès lors que nous collaborons dans le respect, la bienveillance et la recherche transpartisane de paix, il me semble que nous réussirons toujours à nous entendre. Si aujourd'hui l'heure n'est plus au séparatisme, il me semble que c'est bien plus l'œuvre native qui l'a permis ces dernières années, vous n'avez trouvé en moi qu'un allié.

- C'est donc en amis que nous partagerons les festivités de ce soir, Majesté.

L'homme sourit et s'incline tandis que l'Empereur abaisse légèrement la tête en signe de respect mutuel.

- Et pour sceller cela, je vais retarder mon emploi du temps et vous donner main-forte. Si vous l'acceptez bien sûr, je souhaiterais vous aider dans cette récolte !

L'Empereur donne sa veste à sa compagne, retrousse ses manches et retire un bouton pour être plus à l'aise.

- Cela nous touche beaucoup Majesté, je suis ravi de pouvoir partager ce moment important pour notre tribu. Ces travaux agricoles sont rythmés par la musique, les champs et la danse, j'espère que vous apprécierez donc ce labeur en notre compagnie.

- J'en suis certain, excellence ! C'est un plaisir pour moi de pouvoir participer à cela, et un honneur que vous me faites.

Les tam-tam et les joueurs d'instruments divers autour s'enflamment et la récolte commence. Le son emplit l'air et transporte l'atmosphère fraternelle et joyeuse de l'unité des peuples de l'Empire. Armé d'une longue branche taillée de motifs comme le reste des membres de la tribu, l'Empereur abat les cultures et l'enfant avec qui il avait échangé quelques mots plus tôt, se et à sa suite pour former des tas avec ces plantes arrachées à la terre.

Les branches fendent l'air, décapitent avec dextérité et précision les tiges qui ondulent et s'effondre sur le sol comme autant de guerriers tombés au combat. L'Empereur et les natifs, main dans la main, travaillant aux champs. Le photographe officiel de l'Empereur, en retrait avec la future impératrice qui joue avec les enfants les plus jeunes dont les mères sont aux champs également, enregistre ce moment paraissant naturel pour certain, surréaliste pour d'autre.
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