3 Décembre 2012,
Sérénissime Fortuna,
Île Mère de Régallia, au sein de la Ville qui sombre,
Aux abords d'une villa sur la Lagune,Aux prémices de la fin d'année, les cloches silencieuse de la Basilique noyée claironnent et somment les tenants du Concile à siéger pour décider du destin de centaines de milliers...Rien de tel qu'une petite promenade de bon matin afin de profiter de l'air vivifiant de l'hiver qui s'annonce en dépit de ses ardeurs tièdes largement tempérés par les vents du sud et autres alizés ramenant de Leucytalée et d'Afarée des humeurs exotiques se croisant avec l'odeur des grands pins de la Terrafirma, un croisement dont seul l'île mère et surtout la Lagune Fortunéenne avait le secret de par sa position pour le moins idéale en ce bas monde. Alors que le continent devait composer avec le général hiver, la ville qui sombre profitait pour sa part d'un répit plus qu'appréciable faisant qu'il était commun pour les fortunés et tout ceux disposant de moyens financiers confortables de filer à la Listonienne loin des métropoles continentale afin de gagner villa et hôtels privés voir même sa propre île siégeant au coeur de ce que les marins chevronnés aimaient à nommer "Le Carrefour des vents". Terrible ironie lorsqu'on savait qu'il était coutume normalement de procéder de la sorte dans d'autres pays lors des périodes de canicule de l'été afin de ne point avoir à souffrir le renfermé de cités bien trop peuplés et souffrant de tous les maux que pouvaient apporter le progrès quotidiennement.
Pour autant, au delà des agréments et des us ainsi que des coutumes, la grande fuite des aisés vers la Capitale n'était pas uniquement dû à son climat aussi unique qu'agréable. De fait, parmi les lots de débarqués s'en revenaient systématiquement et surtout mécaniquement la quasi-totalité des patriciens qui d'ordinaire, et ce en dépit des modalités particulières des coulisses de la politique républicaine, vaquait à ses occupations et domaines d'activités propres à travers l'ensemble de la Sérénissime. Sous entendu à travers le globe, cela allait de soi. Les fins d'années étaient en effet propice, au delà des festivités du calendrier chrétien ou que savait-on, à faire les comptes et ce bien au delà des talk show de Dom Altarini. Il y avait en effet beaucoup à dire après douze longs mois et le fait que l'Aigle Bicéphale perché sur sa Lagune ne s'exprimait peu ou pas en dehors de ses centres d'intérêts sommes toutes excentriques, ne voulait pas dire qu'il était aveugle, loin de là.
Dire que les Patrices et les divers pontes invités aux soirées dansantes avec supplément de céramique se goinfraient allègrement de pop corn tout en sirotant des thés aux mille et une saveurs était un doux euphémisme. Discrets sur la scène internationale, acteur déterminant de l'intérieur de Fortuna et patrimoines confortables dans le palmarès mondial, ils raffolaient plus que tous de l'actualité internationale et de ce qui se tramait dans la plus grande des ignominies, ce dont seul l'être humain était capable envers et contre tout de créer de son propre chef en son "âme" si l'on pouvait dire et une parodie de conscience. Les Transblêmiens en dépit qu'ils soient fous à liés et obsédés par une paranoïa compulsive n'avaient aussi improbable que ce soit jamais eut totalement tord lorsqu'ils hurlaient à qui voulait l'entendre qu'il existait un Grand Complot Fortunéen tirant les ficelles du monde. Oh cela, les vieilles dynasties l'aurait bien voulus, malheureusement il fallait rester réaliste et viser à sa portée. En tout état de cause les laquais de Léon de Blême ou qu'importe comment leur fantôche de propagande se nommait avaient eut le nez creux en évoquant à la moindre occasion des réunions à la sauvette dans des cryptes humides pour comploter. Eh, humides peut être pas mais les cryptes secrètes et réaménagés afin de tenir des réunions n'étant pas supposés être connus était vrai pour le coup. Fait amusant, l'acharnement de Blême passant pour des théories du complot participait grandement à maintenir au stade de mythe la chose et à contrario de ce que ces "lancés d'alertes" étaient supposés accomplir, ne faisait que provoquer l'effet inverse et ce pour le plus grand bonheur des Fortunéens qui "Sachent".
Mais fis de ces divagations. pour en revenir au sujet, les Patrices tous ou presque rassemblés au sein de la ville qui sombre n'était jamais rien de moins que les retombées d'un signal ayant été lancé afin de battre leur rappel. Les us et les coutumes en tête et l'impératif politique et international en sous main, il y avait certains sujets urgent à évoquer en... "Assemblée plénière, non pas du Sénat cet organe fantoche de prestidigitation, mais bien du Concile. Le véritable coeur de la Sérénissime, dissimulé à l'abri des yeux indiscrets et des influences néfastes des idéologies et alignements contemporains derrières des protocoles complexes transmis de bouches à oreilles de père en fils et d'innombrables faux-semblants et autres mascara participant indéniablement à remémorer au bon souvenir de chacun que la Lagune Fortunéenne au delà de ses clichés atypiques, de son climat agréable et de ses merveilles diverses, demeurait tout de même nimbée dans le mystère et était sujette à d'innombrables non-dit qu'il valait mieux laisser tel quel. La Cité avait ses règles après tout et tel l'eau coulant paisiblement, il valait mieux ne point la déranger en causant des remous.
Quoi qu'il en soit, qui disait réunion du Concile signifiait que tous les Patriciens étaient cordialement invités à siéger en un lieu et une date convenue à l'avance par les exécutants de l'Ordre secret. Les invitations entre autres étaient remises en main propre par ces derniers comme le voulait les protocoles en vigueur d'une machinerie de précision huilée avec délicatesse. Quand à savoir les sujets que l'on allait évoquer au détour de quelques macarons et coupes d'hypocras, ces derniers demeuraient généralement secret jusqu'au dernier moment en théorie, dans les faits tous les participants avaient plus ou moins déjà une idée de la question ou au moins des pistes, en général être attentif et à l'affut suffisait amplement afin d'être bien armé sur le plan de l'esprit avant de se mettre sur son trente et un pour la grande occasion. D'aucun dirait que cette fois ci, la diversification des rapports de force à l'internationale, impliquant notamment l'essor de nouveaux groupes de nations, ou encore le "réchauffement" de l'atmosphère générale en Eurysie avec une reprise d'activité de la Loduarie et ses excès, des ingérences étrangères à tout va, ou encore pour être plus précis le cirque à l'oeuvre en Okaristan, tous cela étaient des candidats très probables afin de bénéficier du titre de sujet principal de toutes les conversations. Les exécutants eux même en auraient peut être quelques choses à dire.
Mais ça seul l'avenir le dirait. Dans tous les cas, les invitations avaient été cordialement expédiés par l'intermédiaire des porteurs de masques à ceci près qu'il y avait toutefois un Patrice ayant reçu une attention particulière. De fait, l'invitation réservée à l'attention de l'honorable capitaine Mainio avait pour sa part reçut quelques aménagements supplémentaires sous la forme de dorures et d'un cachet de sire arborant le sceau d'une Balance. Pour les néophytes, cela ne voudrait pas dire grand chose mais pour un esprit averti ayant été mis au fait des coutumes de l'envers du Miroir Fortnunéen, il ne s'agissait ni plus ni moins que de l'emblème de "L'Arbitre", la personnalité qui présidait le Concile et qui n'était autre dans les faits que le Doge. En d'autres termes, le Capitaine était désigné comme "invité d'honneur", une façon en un sens de l'accueillir comme il se devait et ce dans une finalité flamboyante au coeur de ce... Club... Très privé qui tirait les ficelles de la nation, mais surtout de faire savoir que LA Sérénissime avait besoin de ses avis et surtout de son expertise sur des questions de toute évidence traitant des sujets épineux.
Le moins que l'on puisse dire, c'était que du point de vue de l'étiquette, les grands moyens avaient été déployés pour l'occasion afin de transmettre "le message". De bon matin, avec une délégation d'exécutant chapeauté par un des cadres nommé affectueusement l'Hermétiste et ce avec le plus grand des respects et même quelques grands crus adjoint au tout, que demander de plus ? Quelque part, c'était sans doutes là le minimum syndicale pour oser déranger l'intéressé et sa famille aux aurores mais que voulez vous... Ces affaires là n'attendaient