Tous rêvaient de septembre et octobre, période de l'année où les journées étaient moins chaudes mais restaient ensoleillés, Leone Vaillancour la première. Le Palais de l'Union, bien que grandiose et superbement décoré était un véritable four en été, comme il état une passoire thermique en hiver. Pour cause, l'ancienneté du monument, les grandes vitres qui laissaient le soleil frapper de plein fouet le sol en marbre, transformant le palais directorial en chaudron dès les premières lueurs du jour venues. Il existait bien un système de climatisation mais celui-ci ne fonctionnait pas à merveille, tantôt insignifiant, tantôt bien trop fort et rendant tout le personnel malade. Et la Directrice du Conseil n'avait pas échappée à la règle et avait contracté un vilain syndrome grippal qui l'avait affaiblie pendant quelques jours.
Cette grippette n'est pas tombée au meilleur des moments, au contraire. Vaillancour s’apprêtait à mener une campagne informelle pour les élections de mi-mandat qui auront lieu en octobre prochain.
En effet, la législation youslève empêche officiellement de faire campagne lors de ces élections se déroulant trois ans après et les dernières "vraies" législatives et trois ans avant les prochaines. Mais théorie n'est pas pratique et depuis l'avènement de la Seconde République Fédératrice de Youslévie, il y a de ça plus de 27 ans, les politiques ont pu développer des techniques pour passer à travers les mailles du filet. Vaillancour, en sa qualité de cheffe de l’État, pourra s'exprimer à travers des allocutions diffusées dans tout le pays via les principales chaînes de télé.
Vaillancour se fera donc plus présente sur la scène nationale afin de pouvoir défendre un bilan assez positif. Et donc qui dit présence renforcée quelque part dit forcément absence ailleurs. Il est donc en effet déjà prévu que la diplomatie youslève reste quelque peu en retrait ces prochains mois afin de mieux préparer l'échéance des élections.
C'est donc l'une des dernières fois que Vaillancour s'adressait à des dirigeants étrangers avant quelques semaines. Il ne faudra cependant pas se laisser aller face aux tchères, représentant d'une jeune république un peu bousculée mais prometteuse.
Les enjeux de cette rencontre seront multiples côté youslève. Le premier sera de montrer que la Youslévie se préoccupe des déboires tchères face aux loduariens. Cette entrevue par écrans interposées sera donc l'occasion de conclure quelques contrats d'armements intéressants pour les deux partis. Vaillancour aura aussi à cœur de s'entretenir avec Geneviève Kulbrath, présidente de la RFT, sur un potentiel rapprochement tchère avec l'UNE.