Posté le : 01 oct. 2023 à 19:26:08
3152
Dénomination de l'évêque : Mgr. Hervé Braxence, Archevêque de Ligert, Cardinal de l'Église Catholique
Dénomination du pays : Duché de Gallouèse
Dénomination diocèse/ congrégation/ commission pastorale : S'exprime nom de l'archidiocèse de Ligert et des cardinaux non-réactionnaires de la Gallouèse.
Suggestion / commentaire :
Votre Sainteté, il me semble complètement déplacé d'imposer à toutes les paroisses le rite tridentin au point ou nous en sommes des réformes de l'Église Catholique. Vous n'êtes pas sans savoir, dans Votre grande sagesse, que l'Église a modifié maintes et maintes fois son missel, et que le rite dans sa forme la plus stricte ne sera jamais une exacte reproduction de la messe des Apôtres. Notre sainte Église apostolique a constamment adapté ses rites pour en venir à une forme actuelle qui est celle qui permet à une large part de croyants de sentir ce dialogue profond avec Dieu lors de l'eucharistie. Certes, d'autres fidèles ont quant à eux besoin du rite tridentin pour sentir ce cœur-à-cœur avec le Seigneur. La Gallouèse ne fait pas exception. Mais c'est pour cela qu'il faut laisser la liberté aux paroisses de célébrer en rite ordinaire ou extra-ordinaire. L'enjeux est de taille : vous ne réalisez peut-être pas, y compris chez les plus anciens, l'attachement des paroissiens aux rites ordinaires actuels, "Post-Catholar-II". J'ai le courrier d'un prêtre de mon archidiocèse qui me le rapporte, parmi tant d'autres. Le père Michal, 90 ans : "Le concile Catholar II a représenté, pour moi et beaucoup de mes confrères, une bouffée d’oxygène sans laquelle moi aussi j’aurais quitté l’Église". Dans les paroisses, il en va de même pour les fidèles. Nous courrons, avec une telle mesure, un risque immense, cataclysmique - et je pèse longuement mes mots - de désévangélisation. Un risque grave, une faute irréversible. Laisser la liberté au croyants, tout en réintroduisant le rite tridentin, me paraît beaucoup plus sage, à moi comme à tant d'autre dans votre collège cardinalice. C'est une dimension politique de l'affaire, à laquelle Vous ne pouvez Vous soustraire.
Enfin, du point de vue de la théologie, je me permet de citer les Actes des Apôtres : « Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant la nourriture dans l’allégresse et la simplicité du cœur. » (Actes 2-46). La messe a toujours évolué. L'Histoire de notre Église est parsemée de débats théologiques sur les rites, revenir aux sources n'est pas une nécessité. Fallait-il circoncire les chrétiens en plus du baptême ? "Oui !" proclamaient les premiers disciples. "Non." rétorqua Saint Paul, s'appuyant sur la vie du Christ pour justifier cette décision. Aujourd'hui, procédons de même, et réfléchissons à la nécessité d'imposer un rite ou l'autre, en ne perdant pas de vue que les pratique peuvent évoluer dans l'Église puisque celle-ci restera à jamais la barque qui conduira les fidèles jusqu'au Père. Ainsi, rappelons nous de l'évangile de Mathieu : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mathieu 18-20) : il n'est nul besoin d'imposer aux gens selons quels rites ils doivent prier tant qu'il prient, dans quelle posture ils doivent adorer tant qu'ils adorent.
Voilà, Votre Sainteté, mon avis partagé par tant d'autre parmi les modérés. Nous ne sommes pas particulièrement progressistes, je suis moi-même conservateur, et d'autres avec qui je me suis concerté, en Gallouèse comme dans beaucoup d'autre pays, sont encore bien plus conservateurs que moi. Mais c'est une question vitale. Nous Vous implorons de ne pas imposer le rite tridentin au détriment du rite ordinaire.