Située sur la route intercontinentale liant l'Afarée et l'Eurysie au Nazum, la Translavya était peuplée, jusqu'aux XVème/XVIème siècles, de cavaliers nomades, qui, à partir de cette période, se constituèrent progressivement en trois nations. Nations qui avaient pourtant tout en commun : culture, ethnie, histoire et traditions. Celles-ci se constituèrent face à l'arrivée de marchands venus de l'Ouest... marchands qui, avec eux, amenèrent les pillards du nord-ouest. Ainsi, pour se défendre et garantir le passage des marchands qui les enrichissaient (économiquement et culturellement), les cavaliers nomades s'agglomérèrent en trois grandes régions, fondant trois grandes cités (qui avaient, en toute logique, l'apparence de camps nomades sans fin) : Letjsa de Boutchouvarie, Oklanuu de Letvigur, et Anapul de Romaniia. Ils ne restent archéologiquement de cette période, que des fours, des forteresses, et de longues murailles de terre censées encercler les cités-camps. Ces trois Khanats, faisant de cette masse commune trois peuples artificiels, suivirent les avancées technologiques qui passaient par ici. En 1722, Mekir Pavlov Gulgunur, khan d'Oklanuu, maria ses filles Pania et Chana aux fils des khans de Letjsa et d'Anapul, pour rappeler aux puissances voisines qu'ils ne formaient toujours qu'un même peuple translavique. Bien que cela puisse paraître ennuyeux, nul n'a pourtant pris acte d'envahir les terres translaviques... peut-être à la fois pour ne pas se retrouver nez à nez avec les cavaliers qui gardaient la voie depuis trois-cents ans, et parce que ces steppes, ces plaines et ces montagnes, si elles étaient envahies, n'apporteraient rien sans le peuple qui les dompte. A la fin du XIXème siècle, [alors que le système d'habitation en tentes à étages spécifique à notre culture devenait de plus en plus complexe et ingénieux,] la terre, par la fin du petit âge glaciaire, se faisait davantage propice à la culture. Les plaines aux herbes courtes laissèrent place aux champs, et l'élevage put se diversifier. Les idées nouvelles, venues de l'Extrême-Occident, se confrontèrent à la productivité grandissante des trois nations. Mais cette productivité fut accaparée par les riches propriétaires, que les Khans entretenaient et dont ils profitaient aussi en échange. Une famine toucha la Boutchouvarie dans les années 1920. Celle-ci se propagea vers le sud, jusqu'à engloutir les trois khanats en 1928, pour ne cesser qu'en 1931. Résultat : cent-mille morts sur une population initiale de 4 millions d'individus. Un million restait en sous-nutrition, et un autre million étaient cas à une maigreur tenable. Face à ce meurtre dont les riches et puissants se rendaient complices, la Révolution Socialiste éclata : ceux qui tenaient encore debout marchèrent sur les palais, entraînés par les idées de Kavak Kotchev et Illian Podgorov (deux grands penseurs translaviques de ce temps). Le Khan de Romaniia, Juk Liviv Guriyur, tomba le premier, les rangs révolutionnaires ayant été gonflés par des Grecs volontaires ! Ceux-ci prirent la route du nord, et participèrent à la chute de la dynastie Gulgunur. Le Khan de Boutchouvarie, réfugié en la forteresse de Letjsa, n'eut d'autre choix que de se rendre, avant que l'édifice soit rasé par les canons montés depuis le port d'Oklanuu. La Révolution victorieuse, les trois nations étaient plongées dans un chaos institutionnel. Face à la terreur qu’inspirait le chaos et l’anarchisme, une paix des peuples fut moralement admise (appelée « la Mirna Roda »). Les localités choisirent nécessairement des chefs parmi les grandes figures de la Révolution, et ceux-ci se réunirent dans la plaine d’Anslav pour discuter de l’avenir du « grand peuple révolutionnaire des trois nations libérées ». Ils décidèrent de constituer trois républiques unies, sur les bases de l’ancien temps des khanats. En revanche, les représentants de Romaniia dont les localités se situaient sur la rive gauche du fleuve Rom, exigèrent, avec une majorité relative concernant cette question, de se constituer en une République distincte : la Transrom. La « question Transrom » n’avait pas vraiment d’opposants, mis à part les quelques révolutionnaires nostalgiques des traditions des khanats. Ainsi, les représentants des quatre républiques élurent dans la foulée un gouvernement provisoire et un président de la nouvelle Union. Le 1 mars 1932, l’Union des Républiques Socialistes de Translavya naissait par ses quatre composantes réformées. Il fut décidé à l’unanimité (les opposants ayant été arrêtés, puisque jugés complices des khans) que les Républiques changeraient de noms pour que ceux-ci annoncent l’ère nouvelle qui s’offrait à la Translavya. Les représentants des républiques s’en retournèrent chez eux pour organiser les nouvelles entités. [Ces suites débouchent sur l'organisation actuelle de la CCPT.]
En 1946, la plaine d’Anslav fut choisie pour accueillir la « cité administrative de toute l’Union ». Ainsi, des immeubles de bétons sortirent de terre par la force des convictions, et le drapeau de l’Union flottait enfin sur une « cité du peuple, nouvelle et révolutionnaire ». Entre guillemets sont marquées les différentes appellations utilisées par le premier président de l’Union, Illian Podgorov (présidence datée officiellement du 1 mars 1932 au 18 novembre 1975, date de son décès).
Vous remaquerez que les noms et les dénominations font l'oeuvre d'une slavicisation, due à l'influence politique socialiste qui s'est développée dans les années 1930, et jusqu'aujourd'hui.
Le 1 mars 2012, le peuple révolutionnaire translavique célébra les quatre-vingts ans de révolution perpétuelle, sur l'Allée de la Révolution et partout en Translavya, au côté d'invités d'autres nations, représentants et chefs d'Etat. Dans la nuit du 1 au 2 mars, à 00h00 heure d'Anslav, tous les drapeaux de l'Union et de ses Républiques furent abaissés pour laisser place aux nouveaux drapeaux : la faucille et le marteau laissèrent place à la Sphère de l'Universel.
Le 8 avril 2012, le président de l'Union, Pietr Vadovsky, en accord avec les quatres présidents des Républiques de l'Union,
proclama l'effectivité d'une "réforme des statuts d'Etat" :
l'Union des Républiques Socialistes de Translavya devenait
la République Sociale Fédérative de Translavya. L'Union devenait une République unique, et les Républiques unies devenaient ses régions. Concrètement, seuls les statuts des hauts-fonctionnaires et des corps administrateurs changeaient, pour s'adapter à la réelle forme de l'Etat.
Les exilésExil de la famille Seo suite à la chute de la junte à Hangok
1975 - aujourd'huiEn 1975, à Hangok, une révolution a lieu : la junte hangokoise de Seo Jong-Kang est renversée. En imposant violemment et par le sang sa vision du monde durant dix-neuf ans, Seo Jong-Kang, soutenant la pensée d'un Kandosung extrême (s'apparentant à un communisme spécial) pousse le peuple hangokois à la révolution : il est assassiné par la foule. Sa famille est alors bannie par le nouveau régime royal. Lâchée à la frontière par les forces victorieuses, elle entame un long périple à travers le Nazum accompagnée des hautes familles de la junte, en direction de la Translavya, où une république universelle de paix s'est constituée il y a plusieurs décennies. En effet, face aux mouvements hostiles qui agitaient la société hangokoise, Seo Jong-Kang avait pris soin de demander à l'Etat translavique de bien vouloir les accueillir s'ils venaient à être renversés. L'Etat translavique, état universel, accepta sans conditions que tous ceux qui se trouvaient menacés, quelque fuent leurs actes passés ou leurs convictions, soient accueillis.
Arrivés en Translavya sur un navire de fortune, la famille Seo et les quatre-vingt-dix-huits autres hangokois et hangokoises en exil reçurent les soins nécessaires à leur santé, et passèrent différents examens médicaux. Il leur fut attribué des maisons neuves balnéaires sur les côtes de Lettovie (ancienne République de la CCP de Translavya et actuelle Primauté de la RSF de Translavya). La femme de Seo Jong-Kang, Seo Ha-Eun, avait alors 55 ans, et leur fils Seo Kwang-Seon, 19 ans. Celui-ci se maria à l'âge de 24 ans, en 1980, à Seo Chiyun, fille d'une famille exilée à leur côté, âgée de 20 ans (ayant alors 15 ans lors de l'exil des familles). Ils eurent un fils né en 1983 : Seo Sun-woo. Celui-ci se maria à son tour, en 2005 à 22 ans, à Seo Jung-Ahn, petite-fille d'exilés, qui a alors 25 ans. Ils eurent deux enfants : un fils, Seo Min-Ho, né en 1998, et une fille, Seo Do-Hee, née en 2006.
Seo Ha-Eun meurt à l'âge de 78 ans, en 1998, dans sa maison en Lettovie. Sa tombe se trouve au cimetière d'Oklanov. Aujourd'hui (2013), son fils Seo Kwang-Seon, âgé de 57 ans, est peintre : il retrace son histoire et ses souvenirs d'Hangok à travers son art. Sa femme, Seo Chiyun, a 53 ans, et participe à la Polesvida de la cité où ils vivent. Leur fils, Seo Sun-woo, 30 ans, travail pour les services ferroviaires de la République, et sa femme, Seo Jung-Ahn, 33 ans, s'occupe de leurs enfants Seo Min-Ho, jeune garçon de 15 ans, et Seo Do-Hee, jeune fille de 7 ans. Le premier est passionné de philosophie, tandis que la seconde suit des cours de gymnastiques. Ils sont tous deux scolarisés à Oklanov.
Les descendants des hautes familles hangokoises exilées se sont intégrés à la République, sans problèmes. Ils ont pu bénéficier de tous ses services, ils y travaillent, ils y pensent, et ils participent au collectif translavique : ils sont Translaviques, citoyens de la République universelle. Leur coeur et leurs pensées sont toujours tournés vers ce pays d'où leurs parents viennent, et où l'Histoire de leur sang s'est faite. Ils rêvent un jour d'y retourner, au moins pour la voir, la sentir, et la toucher, la terre de leurs ancêtres.