Chaque ville banairaise de taille importante (une centaine de milliers d'habitants) possède son université. Celle-ci a plusieurs branches, branches opérant en réseaux avec celles des autres villes, aidant au partage de connaissances, de matériel et aux échanges de personnel. Bénéficiant de la confiance et du profond respect des citoyens, les universités sont très influentes dans la vie politique et sociétale banairaise, et il n'est pas rare de voir les corps professoraux, de recherche ou des consortiums universitaires faire pression au sein des Benbhè, les assemblées locales, pour protéger leurs droits et mettre toujours plus en avant la culture et la connaissance. Ce sont d'ailleurs souvent les universités qui appellent à la réforme lorsque de nouvelles études condamnent des procédés de fabrication toxique ou des pratiques économiques allant contre la santé du pays, que ce soit de ses habitants humains ou non, ou de ses paysages. Véritables lobbys organisés et tentaculaires, les consortiums universitaires ne sont cependant pas seuls sur la scène du pouvoir : en effet, les vastes entreprises nationales et groupes d'entrepreneurs détiennent eux aussi leur part d'influence au sein du pays, menant les deux mastodontes parfois à la coopération, mais aussi à la confrontation, qui souvent se termine dans des procès interminables dont seule la loi banairaise, écrite par tous et pour tous, mais de ce fait parfois irrémédiablement lente, longue et compliquée à rédiger, a le secret.
Néanmoins, certaines villes sont plus réputées que d'autres pour certains de leurs domaines d'enseignement et de recherche. Par exemple, l'Université de Balaya est connue pour sa branche Biologie, Agriculture ou encore Botanique. Celle de Sehras est toute désignée pour parler archéologie et Histoire, de même qu'Al Kara, qui en plus est fort à propos pour le secteur de la géologie et de l'ingénierie sidérurgique, notamment.
De toute évidence, le financement de tels centres, comptant des dizaines de milliers de places pour les étudiants et des centaines d'unités de recherche à travers tous les domaines, est loin d'être anodin, n'est pas anodin, et ce d'autant plus pour un pays reposant pour beaucoup encore sur l'extraction pétrolière, le tourisme -médical, éducationnel ou culturel- et un secteur secondaire fort -médicaments, véhicules, matériel médical et électronique, produits chimiques divers- avec une obligation d'importation d'une partie de ses consommations primaires du fait d'une population élevée pour la capacité de production vivrière d'une agriculture ne suivant pas les modèles productivistes eurysiens court-termistes. Les universités et instituts de recherche sont donc autorisés à percevoir des financements privés ou publiques extérieurs, qu'ils soient banairais ou étrangers, sans limitation à la condition où ces investissements sont désintéressés : tout contrat impliquant un échange de services ou de biens contre une aide financière est perçu comme illégal au regard de la loi banairaise, et des contrôles sont régulièrement effectués afin de vérifier que les institutions publiques que représentent ces centres de savoir ne sont pas détournés par leurs généreux donateurs. Dans un pays où le prestige dépend directement des actions en faveur de la communauté, et en grande partie via le domaine de la recherche, un tel système de financement fait ses preuves : ainsi, ce sont des centaines et des centaines de donateurs des classes moyennes et supérieures qui versent une part de leur revenu aux universités de leur localité, par signe de reconnaissance, par sentiment de devoir citoyen mais aussi pour une question de respectabilité au sein de la société. Moins nombreux mais pesant dans la balance, les populations les plus riches comptent un nombre important de mécènes qui n'hésitent pas à reverser une grande part de leurs gains commerciaux dans des Instituts de Recherche à la fois pour leur renommée et, pour être honnête, un gain sur investissement via l'extension des capacités de leurs protégés, ou du moins la subsistance des centres leur permettant de mener à bien leur R&D d'entreprise du fait de leur concours. Les donations ne viennent d'ailleurs pas forcément des seules personnes, mais aussi d'ONG et d'entreprises.
Les universités et les instituts de recherche -qui rappelons-le sont le pendant de recherche des universités qui stricto sensu s'occupent de la partie éducationnelle- gèrent également par le biais de leurs élèves, de leurs professeurs et de l'administration diverses initiatives de mise à profit économique de leurs découvertes et de leurs brevets, ce qui se concrétise le plus souvent par la création de start-up qui finissent par grandir et s'indépendantiser, souvent toutefois en gardant un lien avec leur université d'origine. Les jeunes entreprises, du fait d'un contrat mutuellement avantageux, peuvent être pionnières dans un marché grâce à leurs droits d'exploitation du brevet ou équivalent en échange d'une part variable d'actions détenues par l'université-mère, et ce pour plusieurs années consécutives. Vues comme un moyen d'insertion dans le milieu professionnel, ces entreprises sont soutenues dans leur démarche par les pouvoirs publics.
Enfin, les universités sont également vus comme un moyen d'apprentissage de la vie politique, ou même une prolongation de cette dernière. Véritables organismes publics représentatifs, les universités organisent leurs propres élections de leur administration parmi les professeurs, et il en est de même pour les associations et syndicats étudiants. A ce sujet, les différents centres nationaux ont leurs particularités, et il est difficile d'établir une règle générale, la loi banairaise étant relativement souple à ce sujet.
La liste des principales universités banairaises ci-dessous sera l'objet d'études et de présentations propres dans la suite de ce documentaire.
- Université d'Abunaj
- Université d'Al Kara
- Université de Balhaya
- Université de Sayat
- Université de Sehras
- Université de Zagroud
- Université de Zaki al-Pour