21/02/2015
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La Guerre des Triumvirs (2 mai 2013-9 février 2014)

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L'horloge du Triumvirat: lutte de pouvoir au cœur de la République

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Résumé et contexte:

Depuis plusieurs décennies, la Grande République de Velsna, un régime oligarchique où la légitimité du pouvoir revient aux patriciens amassant le plus d'influence économique et politique, est de plus en plus instable. Un grand nombre de facteurs ont provoqué cette situation inextricable. La concentration de plus en plus importante des leviers de l'économie du pays aux mains d'un groupe de sénateurs de plus en plus restreint a complètement chamboulé l'équilibre traditionnel sur lequel reposait la cité. Les mécanismes de la compétition aristocratique qui assuraient autrefois la stabilité du régime se sont grippés au fur et à mesure que des individus s'affranchissaient du système par leur seule fortune. En parallèle, des conflits sociaux de plus en plus fréquents ont éclaté. Les velsniens commencent à regarder au delà de leurs frontières: ils contemplent avec envie l'évolution de démocraties libérales de régimes socialistes ou de régimes plus autoritaires, et se mettent à penser que ces formes de gouvernement nouvelles peuvent être de potentielles solutions. Car cette vieille République n'a connu aucune réforme d'importance depuis près de douze siècles.

De cette situation ne manquait plus qu'une étincelle qui allait provoquer l'emballement du système. Celle-ci arriva sous la forme d'un assassinat, celui du Patrice Dandolo en l’occurrence. Le chef de l’exécutif était le dernier verrou étouffant les ambitions démesurées de deux de ses conseillers et hommes les plus riches de Velsna: Dino Scaela et Matteo DiGrassi. Le Sénat ayant été incapable de nommer un nouveau Patrice, l'institution d'un Triumvirat, magistrature dotée de pouvoirs quasi-illimités en période d'urgence, fut donc décidée. Les deux hommes furent nommés triumvirs, mais c'est à cet instant que se glissa in extremis entre eux un nouvel acteur: Vittorio Vinola, jeune sénateur quasi inconnu jusqu'à présent. Vinola devint à la surprise de tous, le troisième membre du Triumvirat.

Bien que le Sénat ait donné la tâche à ces Hommes de s'entendre afin de procéder pour une période de 6 mois à des réformes permettant d'assurer la pérennité de la République, peu de velsniens se font des illusions : la paix entre ces trois hommes aux ambitions si diamétralement opposées est impossible. Le Peuple de Velsna semble aujourd'hui prêt à suivre la personne qui lui promettra la paix civile et la fin des troubles, qu'importe l'idéologie qu'il prône. Nous sommes à la croisée des chemins.


Les Personnages

- Dino Scaela : " Il était de ces Hommes dont on connaissait le nom à chaque coin de rue. Des théâtres portaient son nom, des films étaient tournés par sa seule fortune et on dit qu’aucun artiste de Velsna ne pouvait se passer du financement de ce mécène qui inondait la cité de ses cadeaux. Il était de la plus haute des naissances, clamant à qui de droit qu’il descendait d’aristocrates ayant fui la chute de Léandre. Il plaçait le droit du sang avant toute chose et ses favoris et clients se comptaient par centaines. On pouvait dire qu’en 2012, Dino Scaela était l’Homme le plus riche de la République. Mais qu’adviendrait-il s’il gagnait cette lutte du Triumvirat ? Beaucoup ont connaissance de son aversion de toute forme d’institution collégiale ou démocratique. Sous son autorité, Velsna risquait de se rapprocher de puissances autoritaires et elle-même devrait connaître une évolution tendant vers une personnification inquiétante du pouvoir. "
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- Matteo DiGrassi : " Peu d’hommes avaient autant à cœur que DiGrassi la notion de raison d’État. Natif de la petite cité de Strombola, on lui prêtait une enfance aussi obscure que peu glorieuse. Parti du bas de l’échelle sociale velsnienne, on disait de lui que ses parents faisaient partie de la dernière des classes censitaires. Son ascension, il le devait à sa carrière dans l’armée et sa prise en mains sous les ailes d’un riche sénateur ayant vu en lui un potentiel exceptionnel. Il se fit connaître de la population dans la répression des émeutes celtiques de Strombola, en particulier par la violence de cette dernière qui le rendit paradoxalement populaire auprès du peuple de Velsna. Les portes du Sénat s’étaient ouvertes à lui, et dans les 10 années qui suivirent et avec des moyens financiers limités, il devint le politicien le plus influent de la République. Infatigable défenseur de la République sous la forme actuelle, il plaidait pour une redistribution des richesses parmi les sénateurs les moins riches qui permettrait au système velsnien de retrouver son équilibre. Pragmatique par-dessus tout, si d’aventure il devenait maître à bord, on pourrait s’attendre à ce que Velsna garde une position de balancier sur la scène politique internationale, en entretenant aussi bien des relations avec des nations démocratiques qu’autoritaires."
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- Vittorio Vinola : " Vittorio était jeune, il était beau, il respirait la jeunesse de la politique. De très bonne famille, Vinola a grandit dans le milieu sénatorial et en connaissait tous les rouages. On disait de lui qu’il était l’un des plus grands orateurs de son époque, et on vantait partout ses prises de parole, même au sein de l’opposition. Mais Vinola cachait un secret : il aspirait secrètement à faire de la République…autre chose. Ayant voyagé à l’étranger et découvert de nouvelles manières de gouverner, il était devenu un accusateur ardent du principe du suffrage censitaire qui était le fondement de la République de Velsna, et plaida pour sa disparition pure et simple. Sénateur à 31 ans, son ascension fut aussi fulgurante que discrète. Nommé ambassadeur de Velsna en Zélandia, un poste dans lequel peu de monde nourrissait de l’espoir, ce dernier se servit de son habilité politique pour devenir l’un des émissaires de la République rencontrant le plus de succès diplomatique à l’étranger. Si ce dernier avait la main mise sur la République, celui-ci engagerait certainement des réformes profondes qui l’amènerait à se rapprocher des puissances de l’OND."

...

Les règles

Jauge de puissance politique des triumvirs:

La jauge de puissance est un facteur qui détermine l'influence politique actuelle des trois triumvirs. En cas de guerre civile, elle déterminera le rapport de force entre ces derniers (nombre de troupes, de navires, soutiens politiques, emprise territoriale). Si la période de Triumvirat se termine sans que la guerre n'ait éclatée, c'est le triumvir ayant le plus de puissance politique qui aura les coudées franches pour réformer la République à son image.

Il revient aux joueurs de faire gagner des points de puissance politique au triumvir de leur choix par le biais de posts spécifiques dans les activités étrangères du topic de Velsna. Voici des exemples d'actions pouvant faire remporter des points:
- Une manifestation de soutien du peuple à un triumvir. (+1 point)
- Une couverture médiatique (article, bulletin tv) apologique destinée à un triumvir. (+1 point)
- Un financement occulte venant de l'étranger (de +1 à +6, gain variable selon la somme engagée, et à condition que le triumvir visé accepte)
- Un discours flamboyant d'un sénateur partisan de l'un des trois triumvirs (de +1 à +3, gain variable selon la qualité du discours)
- Organiser une rencontre diplomatique médiatisée avec un triumvir et signer des accords (topic rencontre diplomatique) (+3)
- etc...

A l'inverse, les joueurs peuvent effectuer des actions afin de faire perdre de la puissance politique à un triumvir:
- Rédiger un pamphlet ou une campagne de diffamation dans la presse (de -1 à -3)
- Répandre des rumeurs d'accusation de l'un des triumvirs concernant l'assassinat du Patrice (-1 à -5)
- Tenter d'acheter des sénateurs pour les faire changer d'allégeance ou les convaincre de cesser le soutien à un triumvir. (variable selon les cas)
- Organiser une rencontre diplomatique médiatisée avec un triumvir et faire échouer les négociation (-3)
- Provoquer le procès d'un soutien important d'un triumvir (pour dénonciation, voir topic Bureau des jugements) (variable)
- etc...


Jauge de tension politique:

La jauge de tension politique est un facteur qui détermine le degré d'instabilité qu'a atteint la République. Si cette jauge atteint les 50 points avant la fin de la période de Triumvirat, les triumvirs se déclareront la guerre. Cette jauge peut être influencée par des évènements aléatoires, mais également par les joueurs qui peuvent effectuer des actions dans les activités étrangères ou même par inadvertance dans le cadre de GK. Exemples:

- Assassinat d'un proche parent ou d'un sénateur fidèle (entre +5 et +10 points de tension)
- Tensions diplomatiques croissantes entre Velsna et une autre puissance (variable)
- Un joueur met en lumière les tentatives d'un autre joueur essayant d'influencer la puissance politique d'un triumvir. (variable)

Règles de bienséance:
- Tenter d'élaborer des évènements avec le lore déjà à disposition et qui a été essaimé ces derniers mois dans tous les topic de Velsna.
- Les trois triumvirs sont immunisés aux tentatives d'assassinat qui n'entrent pas dans le cadre ce scénario (l'influence ne peut être utilisée)
- Ne pas spammer sans arrêt les évent dans les activités étrangères (dans la limite du raisonnable, 1 à 2 par semaine maxi).
- En cas d’évent de confrontation entre deux posts, l'usage du dés 20 départagera la situation


Situation actuelle


Temps restant

Le triumvirat a prit fin.

Puissance politique actuelle:
- Dino Scaela: 25/50 (atouts de base: Habilité politique naturelle: 5, Triumvir le plus soutenu au Sénat: 10, accords signés avec des puissances étrangères: 5)
- Matteo DiGrassi: 27/50 (atouts de base: Habilité politique naturelle: 15, accords signés avec des puissances étrangères: 10)
- Vittorio Vinola: 20/50 (atouts de base: Habileté politique naturelle: 10, soutien financier de capitaux étrangers: +5)

Actuellement, si une guerre éclate :
- Dino Scaela aura la fidélité de 5 000 soldats, le propriété de 35% du matériel des forces armées et navales de la République, ainsi que celle de 4 cités libres/de droit colonial (dont Velsna car il est le triumvir avec le plus de soutien sénatorial).
- Matteo DiGrassi aura la fidélité de 2 000 soldats, de l'intégralité de la flotte, 38% du matériel des forces armées et navales de la République, ainsi que celle de 4 cités libres/de droit colonial (DiGrassi s'est assuré la loyauté absolue de Cerveteri qui ne changera plus de camp)
- Vittorio Vinola aura la fidélité de 3 000 soldats, de 27% du matériel des forces armées et navales de la République, ainsi que celle de 2 cités libres/de droit colonial.

Tension politique actuelle:
50/50

- Une puissance étrangère a influencé la nomination des triumvirs (+5 tension)
- Matteo DiGrassi et Vittorio Vinola ont émit un décret de proscription concernant une liste de partisans de Scaela (+1 tension)
- Des rumeurs persistantes sur des importations d'armes sont à noter (+1 tension)
- Une puissance a apporté un soutien de principe à Matteo DiGrassi (+1 de puissance politique pour DiGrassi)
- Tentative d'assassinat des parents de Vittorio Vinola (+3 de tension politique)
- Évènement aléatoire: La réforme monétaire du Triumvirat a aboutit à une surreprésentation des portraits de Scaela sur les monnaies velsniennes en raison de sa mainmise sur le Bureau du Maître des Balances (+1 de puissance pour Scaela, +1 de tension politique)
- Évènement aléatoire: Une guerre de propagande a été déclarée entre les trois hommes qui multiplient les attaques personnelles les uns contre les autres. Scaela, et dans une moindre mesure Vinola ont profté de cette embellie médiatique pour gagner des partisans (+2 de puissance pour Scael, + 1 pour Vinola, +1 de tension politique)
- Une puissance a mis sur pied une campagne de propagande discréditant l'action de l'un des triumvirs au profit d'un autre, l'article a envenimé un climat médiatique déjà dégradé (+1 puissance pol pour Vinola, -1 pussance pol pour DiGrassi, +2 tension politique)
- Une puissance a accordé un soutien financier à Vinola (+1 de puissance politique pour ce dernier)
- Une puissance s'est engagée dans une campagne d'agitation politique en ligne (+2 de tension politique)
- Intronisation du Triumvirat: Scaela a effectué un discours magistral qui lui accordé un grand soutien (+1 de puissance politique pour Scaela)
- Un sénateur a donné un discours mémorable d'apologie du triumvir Vinola particulièrement suivi au sein de la population, semant toutefois l’opprobre parmi les autres sénateurs (+2 pour Vinola, +7 de tension politique)
- Une puissance a signé un traité particulièrement avantageux avec le clan DiGrassi (+2 de puissance pol pour DiGrassi)
- Une puissance a accordé des faveurs financières pour équiper des troupes fidèles à Scaela (6 000 soldats deviennent définitivement fidèles à ce dernier)
- Voir texte "les adieux", (+3 de tension)
- Vinola a conclu des accords satisfaisants avec une puissance régionale importante (+1 de puissance pour Vinola)
- Une campagne en ligne a été orchestrée pour dénoncer un acte de violence de la part de partisans de Vinola sur des partisans en apparence pacifiques de DiGrassi (-1 de puissance pour Vinola, +3 de tension)
- Un accident de voiture impliquant Vinola a provoqué des suspicions de tentative d'assassinat (+1 de tension)
- Un don inestimable d'une puissance étrangère a alimenté le mécénat culturel de Dino Scaela, ce qui l'a rendu d'autant plus populaire auprès du Sénat (+ 1 de puissance politique)
- La flotte de la Marineria a été détournée de son itinéraire de patrouille habituel et s'aventure hors de la Manche Blanche (+2 de tension politique)
- Dino Scaela a fait montre d'une paranoïa accrue suite à une lettre de menace anonyme (+2 de tension politique)
- Une missive puissance extérieure a provoqué la panique et la paranoïa de l'un des triumvirs, aimantant des peurs de coup d'état (+3 de tension politique)
- Un assassinat politique en pleine foule d'un sénateur réputé a fait l'objet d'une montée de la paranoïa des partisans des différents triumvirs, ces derniers se rejetant mutuellement la responsabilité de l'attentat (+3 de tension politique)
- La révélation d'un article mentionnant des informations relatives à une tentative de coup d'état à venir de la part de Dino Scaela a provoqué une nouvelle vague de paranoia dans la cire (+10 de tension)



Prochain évènement

"La grande intronisation" (rencontre diplomatique)
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Les adieux
Dialogue entre deux grands Hommes de la République


Il n’ y avait plus dossier qui trainait, plus aucun stylo sur la table… Un modeste mobilier comparé aux bureaux des deux autres Triumvirs. DiGrassi avait besoin de peu pour faire beaucoup. Mais il y eu un licteur pour frapper à la porte et le déranger dans son départ. Le garde laissa passer un homme dont Matteo n’aurait que peu soupçonner la venue. Vinola vint à se tenir dans un coin du bureau. Agaçant dans ses manières que ce jeune rebelle qui osait déranger le vieux marin :
- Tu déménages ? J’ai entendu dire que tu partais pour Cerveteri. Tu es au courant que tu exerces des responsabilités, n’est-ce pas ?
- Ne t’en fais pas, Vittorio. Tu n’es pas encore débarrassé de moi. Mes licteurs se chargeront de transmettre tous mes avis sur les législations qui émanent de notre Conseil, et se feront également un plaisir de délivrer mon avis à l’occasion de toutes les décisions de justice du Tribunal extraordinaire. Rien ne change en somme.

Et le vieux marin continuait ses mouvements de va et vient à travers le bureau sous le regard de son confrère. Il n’y aura donc pas de prétexte, pas de raison particulière. DiGrassi n’était pas de ces hommes qui ont besoin de mentir pour justifier leurs décisions. Vinola tente à nouveau :
- Il faut qu’on parle, je peux m’asseoir ?
- Fais donc. Mais fais vite.

Vittorio tira une chaise dans un coin du bureau et se posa face à Matteo. Il la fit traîner dans un crissement de parquet qui provoqua un rictus désagréable au triumvir.
- Ce n’est pas dans tes habitudes de fuir un combat, et pourtant c’est ce que tu es en train de faire j’ai l’impression. T’as peur de quoi ? De Scaela ? Tu sais ce qui va se passer quand tu partiras ? Il va te charger comme un taureau au Sénat, il va émettre des suspicions sur ta disparition, il va t’accuser de conspirer contre nous. Et honnêtement, moi aussi je trouve cette manœuvre suspecte, en plus d’être stupide. Qu’est-ce que tu vas faire à Cerveteri ? Ta place est au Sénat.
- Je n’ai pas besoin de Scaela pour que l’on me plante des poignards dans le dos, toi et tes alliés semblent très bien le faire tout seuls. Très beau discours de ton ami au Sénat d’ailleurs, c’est toi qui lui as inspiré ces jolis mots à mon encontre ?
- Je n’ai rien fait, Matteo. C’est juste un sénateur qui s’est enflammé comme cela arrive tout le temps, rien de plus ! Arrête de voir les choses de cette façon, c’est que de la politique. Ne me fais pas croire que tu n’as pas l’habitude…
DiGrassi se raidit et enfin, il arrêta son manège dans la pièce. Il ferma sa valise dans un geste brusque avant de répondre, plus sèchement :
- J’ai été humilié. Un membre du Sénat, ma propre famille, m’a comparé à Scaela. Que je suis un tyran, un ami des communistes. Tu ne te rends pas compte de la gravité de ce qui a été dit pendant cette séance et de l’erreur que tu as faite. Tu ne changeras pas ma décision, Vittorio, si c’est pour cela que tu es venu.
- Je ne t’ai jamais mis sur un pied d’égalité avec Scaela, cher confrère. En tout cas, pas moi. Encore une fois, je n’y suis pour rien.

Vinola abandonna son éternel sourire moqueur et s’affaissa dans sa chaise. Il y eu un silence entre les deux hommes, que l’on aurait pu croire le plus long de leur vie. Puis, il reprit, et de tous on aurait pu jurer de la sincérité dans sa voix :
- Tu te souviens lorsque tu m’as nommé ambassadeur en Zélandia à l’époque ? Tu m’avais dit que je devais tout faire pour assurer les intérêts de Velsna par-dessus tout le reste, y compris les miens. Et bien ne me crois pas si tu veux, mais tous les jours de ma vie j’essaie d’appliquer tes conseils, de faire corps avec la cité, de m’assurer de ce dont elle a besoin pour devenir plus grande, plus riche et plus belle que jamais. Et en me rendant là-bas, j’ai compris que notre patrie a besoin de changer si on veut lui faire atteindre cet état. Tu penses peut-être que c’est mieux de laisser la situation pourrir, moi non. J’ai retourné le problème dans tous les sens, j’ai pensé à toutes les éventualités et j’en suis arrivé à la même conclusion dans tous les cas de figure : il faut abolir le suffrage censitaire. On ne peut pas continuer comme ça, Matteo.
Tous les deux, il suffirait qu’on se mette d’accord une fois, une seule fois pour régler ce problème par un décret, et Scaela n’aurait pas son mot à dire parce qu’on serait en majorité, rien qu’une seule fois. Alors je suis désolé, mais à mon avis tu ne fais que lui faire la courte échelle en te positionnant dans ton statut quo mollasson. Tu te rassures avec la posture moraliste de celui qui garde les institutions, soit, ça doit être confortable. Mais en attendant, des gens souffrent à cause de ton indécision. A nous deux, on pourrait neutraliser Scaela, réfléchis un peu et arrête de faire tes bagages. Tu le détestes, je le sais, tout le monde le sait. Et je suis sûr que c’est ce porc qui a essayé de massacrer la famille il y a quelques semaines. Je le sais, parce que toi, ce ne sont pas tes méthodes. Non, toi, tu me tuerais, mais avec la loi de ton côté uniquement.

Pour la première fois depuis le début de cette discussion, DiGrassi cessa son manège incessant dans la pièce. Rare : on avait réussi à retenir son attention. A son tour, il se figea face à son égal, et se mit à son niveau.
- Il n’y a de fatalité que ce qui arrange ta vision politique, Vittorio. Je te l’ai déjà dit pourtant et je te le dis au Sénat encore et encore. Les gens se fichent bien d’être gouvernés par une assemblée, un roi ou un dictateur. Ils veulent quelque chose dans leur assiette et de l’argent à dépenser sur leur compte en banque pour se penser en société de consommation, ni plus, ni moins. Tu penses que les manifestations pour l’abolition du cens garderont leur ampleur le jour où nous parviendrons à rééquilibrer suffisamment le système, du moins pour les laisser penser que leurs problèmes sont réglés ? Non, elles disparaîtront et je le pense sincèrement. Tu veux que Velsna prospère. Très bien : alors cesse de l’agiter de toutes tes névroses. Maintenant si tu veux me laisser finir mes valises…
- Tu penses sincèrement que ton plan va fonctionner ? C’était quoi déjà ? Ah oui : redistribuer de force les capitaux des sénateurs les plus riches parmi les deuxièmes et troisièmes classes pour les faire accéder au Sénat. Dans quel monde tu penses que ces derniers te laisseront faire ça ?
- Dans un monde où je suis triumvir de la Grande République, Vittorio. Par chance, nous vivons dans celui-là.
- Je vais te dire ce qui va se passer : tu te feras assassiner dans ton lit à la seconde où tu leur proposeras cette idée.
- Je ne leur proposerai pas. Ils n’auront pas le choix. Et d’ailleurs, nous aurions pu déjà le faire si tu étais aligné sur moi. Toujours les mêmes problèmes et les mêmes erreurs, Vittorio…
- Et après quoi. Si cela fonctionne, combien de temps est-ce que cela va prendre pour que la première classe concentre à nouveau trop de capitaux pour rendre la République instable ? 10 ans ? 20 ans ? Et ça recommencera, soit en sûr.
- Si cela recommence, alors je recommencerai.


Les deux hommes se fixaient, le regard dans l’âme de l’autre. Chaque tirade avait sa pause et son silence, chaque mot fut calculé ce soir-là, mais aussi d’une grande sincérité. Vinola tentait de pousser un DiGrassi sur la défensive dans ses retranchements.
- Alors c’est comme ça… Nous sommes dans une impasse, j’en ai bien peur. Tu penses pouvoir t’en aller, laisser la situation pourrir et revenir en héros pour nous débarrasser de lui ? Les gens ne t’attendront pas pour le faire, tu sais. Tu seras seul, tu n’auras pas d’armée, pas d’allié, le Sénat te crachera dessus et les vieux dirons aux jeunes à quel point tu as été faible dans un moment aussi important. Toi, l’amiral de la Marineria, l’incorruptible du Sénat, le vainqueur des achosiens… Tu sais…il y a eu une époque où j’avais du respect pour toi. Et quelque part j’en ai toujours, mais pas pour celui qui fui alors que ses concitoyens sont dans le besoin. Scaela est un animal, il ne respecte que ses propres règles, et tu te comportes en lâche.
- Nous verrons. J’ai hâte de voir comment tu vas t’en sortir Vittorio. Je n’attends qu’une occasion comme celle-là pour éprouver du respect envers toi. Bonne chance, mon vieil ami.

DiGrassi tendit sa main à Vinola. Ce dernier le fixa sans rien dire, avant de la saisir. Une poigne franche, dure. Il lui dit :
- Cela a été un honneur de travailler avec toi, mon frère de Sénat. Mais lorsque tu reviendras, ce sera en vaincu ou en cadavre.
- Ose espérer que cela soit la deuxième.


HRP: +3 de tension, DiGrassi quitte Velsna pour Cerveteri jusqu'à la fin du mandat du Triumvirat
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Moi et quelle armée : Journal de guerre de Gina DiGrassi
Entrée 1 : Cerveteri et le syncrétisme


Cette entrée sera la première. L’aide de camp de l’Amiral et Triumvir Matteo DiGrassi étant décédé des suites de maladie, il m’a été confié le rôle d’écrire la postérité des évènements qui vont suivre, que cela puisse servir de propagande en cas de victoire, ou que ce récit soit déformé par nos adversaires en cas de défaite.

Nous sommes partis de Velsna le 16 janvier à bord d’un modeste cargo pour rejoindre l’Etat major d’une armée qui n’existe pas encore, et qui se constitue progressivement à Cerveteri. De là, nous espérons nous prémunir d’une prise de pouvoir de Dino Scaela, et dans une moindre mesure de Vittorio Vinola. Nous avons ainsi passé plusieurs nuits sur le navire à débattre avec les quelques officiers « en permission » qui nous avait déjà rejoint, des forces qui pourraient être fidèles à l’Amiral dans une telle éventualité. Outre la flotte, toujours en opération en hémisphère nord et qui devrait être acquise, la grande majorité des forces en métropole resteraient fidèles à Scaela. C’est en arrivant à cette conclusion que nous sommes partis. Cela nous laissait donc des forces substantielles dans les différentes possessions d’outre-mer, à peine plus de 2 000 hommes en tout et pour tout. Les officiers strombolains, dont mon père était d’ailleurs natif, et qui étaient avec nous sur le navire nous avaient déjà promis le ralliement de toutes les garnisons de leur pays. A cela il fallait ajouter l’armée civique de Cerveteri, et quelques dizaines de soldats de Tercera, qui était elle tiraillée entre une allégeance à mon père ou celle bien séduisante de Vinola. Nous partions donc de très loin, et il nous fallait avoir le concours d’acteurs plus incongrus si la balance devrait être renversée.

L’arrivée à Cerveteri fut maintenue discrète malgré la fidélité assurée du Sénat local, et notre siège des opérations fut désigné dans un ancien palazzio d’une grande famille, saisi par la cité. Avant de débuter toute implication de ma part, mon père voulut définir le cadre de mon rôle dans cette troupe hétéroclite. Je ne méritais pas pour lui un quelconque grade militaire ou un poste officiel, et il m’a confié qu’il n’éprouvait pas encore pour ma personne le respect nécessaire à l’obtention d’un quelconque privilège de ce type. Il me confirma dans le rôle officieux de « bloc-notes vivant » à une condition : de passer ce que l’on pourrait désigner comme étant une « épreuve folklorique ». Velsna est une nation à grande majorité catholique, mais son armée a la particularité de ne pas forcément l’être. Si l’Eglise de Catholagne avait écrasé toutes les anciennes croyances préchrétiennes, il y avait des survivances, des folklores, des symboles et des réflexes qui avaient passé les siècles. C’était le cas au sein de l’armée, des plus cosmopolites qui plus est. Les mercenaires s’y sont toujours bousculer pour compenser la faiblesse démographique de Velsna, et cela a eu un effet secondaire pour le moins inattendu : le syncrétisme.

L’armée que nous sommes en train de monter de toutes pièces, nous la faisons avec des pièces de plusieurs puzzles différents. Les licteurs velsniens du Triumvir côtoient les chasseurs strombolains et l’armée civique de Cerveteri. Et en premier lieu, même les velsniens avaient leurs différences et leurs secrets. Parmi les soldats, certains célébraient encore des fêtes anciennes, sans pour autant y croire, dans un folklorisme intime et marginal. En effet, les colons velsniens avaient ramené en Eurysie du Nord l’Eglise de Catholagne, mais également les anciens cultes civiques de Fortuna et de Léandre, et qui remontent à une époque que je ne saurais estimer moi-même. C’est ainsi que je fus initiée aux Mystères de Dame Fortune.
Dame Fortune était l’une de ces croyances désuètes en laquelle plus personne ne croyait sérieusement, et parmi les soldats, cette initiation relevait davantage d’une cérémonie devant renforcer la cohésion et le sentiment d’appartenance collective. Elle constituait un acte de foi, une série de promesses faite à une divinité devenue silencieuse. Dame Fortune n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle ne s’intéresse pas à nous, n’attend rien de nous, ne juge jamais nos actions… Mais il ne faut pas croire qu’elle n’était pas respectée parce qu’elle est devenue muette auprès du peuple. Les soldats velsniens la respectaient pour les qualités que j’ai citées. La Dame Fortune s’intéressait à eux à partir de l’instant où ils concluaient des « marchés » avec elle qui les avantageraient, qui les ferait échapper à la mort en échange d’un gage ou d’une promesse. C’est ainsi qu’on me tira de mon lit au beau milieu de la nuit, que l’on fit me faire prendre mes biens les plus précieux, les quelques bijoux que j’avais ramené de Velsna, et que l’on me descendit sur les plages de Cerveteri.

Il y avait là la plupart des officiers qui avaient déjà rejoint notre armée autour d’un grand feu entretenu par des quantités d’objets et même des meubles précieux. Mon père, tout habillé en Amiral, s’avança vers moi et me demanda de jeter au feu ce que l’on m’avait fait amener, jusqu’à nos photos de famille. Et à chaque objet sacrifié, on m’ordonna d’hurler à la face de la mer les commandements que j’avais à donner à Dame Fortune.
- Dame Fortune, je te supplie de préserver la vie des soldats !
Et les autres officiers répétaient après moi les mêmes mots. Encore et encore :
- Dame Fortune, je te supplie de prendre la vie des hommes et des femmes indignes de la cité !
- Dame Fortune, je te supplie de couvrir les justes de tes plus beaux cadeaux !
- Dame Fortune, je te supplie de sauver notre République !
Puis, mon père vint à me prendre mon dernier bien : une photo de famille prise devant les Arsenaux de Velsna. J’avais 8 ans. Il me demanda cette fois de répéter ma dernière supplique à moi-même, dans le secret, ainsi que tous les autres. Il jeta la photo au feu, et je me suis mise à supplier :
- Dame Fortune, je te supplie de nous faire vivre une année de plus.
C’est ainsi que je devins un myste de la Fortune.

Cette croyance n’était qu’une parmi une myriade représentée au sein de nos troupes. Car dés le lendemain, mon père fit aménager parmi les troupes une chapelle entretenue par des aumôniers. Pour attirer les recrues natives, on demanda également la venue d’un immam de la région, et la possibilité de rechercher un rabbin fut même envisagée, mais sans suite pour l’instant. Il s’agissait de conquérir les cœurs des locaux car ils étaient notre seul et unique vivier de recrutement, et nous avions conscience des superstitions des gens de ces pays. On envoya alors des émissaires à toutes les tribus berbères transitant par le territoire de Cerveteri et y installant temporairement leurs smalas. Les impressionner, les flatter, les rallier, tel était notre but. Parfois nous y parvenions, parfois non. Mais dans l’ensemble, la religion nous a aidé et les croyances des uns ont commencé à se répandre parmi les autres, paefois sans même qu’ils ne s’en rendent compte, par le biais de reflexes que l’on acquiert en partageant un repas et en communiquant. On communiquait sur les manières de se battre, sur la façon dont se vêtir dans le désert et à Velsna, tandis que mon père en apprenait davantage sur la valeur combattive de nos futures recrues. Les berbères de Somagoumbé faisaient par exemple de bons pisteurs et des tireurs d’élite d’exception. Nous recrutions ainsi des bergers qui utilisaient d’habitude leurs fusils pour éloigner les prédateurs de leurs troupeaux, et espérions qu’ils seraient aussi adroits contres de véritables adversaires. Les effectifs étaient toujours faibles, mais nous comptions sur l’enrôlement de 5 000 soldats de plus, en échange d’argent et de plus grandes parcelles de terres pour l’installation de leurs camps. Lentement mais sûrement, nous grandissions à l’abri des regards de Velsna.
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Moi et quelle armée : Journal de guerre de Gina DiGrassi
Entrée 2 : DiGrassi et la religion


Extrait d'un entretien avec le Triumvir et Amiral DiGrassi


- Papa, tu ne trouves pas ça un peu hypocrite de ta part que de participer à l'emphase religieuse des gens qui te suivent. Est-ce que tu es devenu croyant tout à coup ? Ou c'est par calcul ? Dans tous les cas, je ne pense pas que cela soit une approche saine.

- Dieu ? Pourquoi croirais-je en lui ? Il ne m’aimera pas si je me sers de la foi des gens comme un ressort de fidélité ? Et s'il existe, m’a-t-il seulement aimé un jour ? Comment puis-je perdre quelque chose que je n’ai jamais eu ? Je n’ai jamais été quelqu’un de religieux, et le peu que j’ai pu croire, je l’ai perdu le jour j’ai vu mes parents mourir de faim devant moi. Quel dieu qui existerait est assez cruel pour infliger cela ? Aucun dieu qui mérite mes révérences et mes prières en tout cas.
A Velsna, on voit des curés et des évêques faire la leçon aux gens du monde, comme quoi ils seront sauvés s’ils prient assez, qu’il sera bon avec eux. Mais le seul bien que j’ai vu en ce monde, ce sont des hommes qui en ont été responsables, pas lui. Si je ne crois pas aux religions, alors pourquoi est-ce que je m’embête à rallier tous les gens de confession que je croise vous me direz. Je me le suis demandé, moi aussi. Je ne crois pas certes, mais j’ai conscience de la puissance de la foi. Il me faut des armes, et j’en ai très peu. Appelez-le comme vous voulez : dieu, allah, Yahvé, bouddha ou Dame Fortune, je les prends tous pourvu qu’ils m’aident à sauver cette République. Il n’y aura plus de négociation, plus suppliques, plus de moqueries lorsque je reviendrais d’Afarée avec cette armée.

Il y a trois triumvirs, et chacun des deux autres est plus fortuné et plus doté en hommes que je ne le suis. Le Sénat est contrôlé par Scaela, comment sauver la République alors ? J’ai des navires, et j’ai Dame Fortune. Dame Fortune…la moitié de mes officiers sont terrorisés à l’idée de maudire son nom, le savais-tu ? Si l’invocation de cette croyance folklorique peut faire trembler les genoux de soldats courageux, alors cela me va, et c’est une arme dont je compterai bien me servir. Un homme effrayé est un homme vaincu, c’est à cela que les croyances servent.
Tu comprends ce que j’essaie de te dire, Gina ? Quand j’étais enfant, j’avais adopté un oiseau, un vulgaire pigeon avec une patte cassée que j’ai soigné. Icare je l’ai appelé. Il se posait sur mon épaule. Il me suivait et voletait derrière moi de pièce en pièce et venait picorer les graines dans ma main. Mais il était incapable de décoller sur plus de vingt mètres. Encore et encore, j’essayais de le faire voler dans le jardin, de lui donner une utilité alors qu’à côté, tes grands-parents mourraient de faim.

Un jour, je me suis réveillé en sentant une odeur de volaille. Ma mère l’avait fait bouillir pour nous nourrir. « Il sera plus utile dans ton ventre que sur ton épaule » m-a-t-elle dit. Elle avait raison : il faut toujours faire ce qu’il faut pour assurer la bonne santé de ses proches, quitte à faire des choix difficiles et blessants. Devoir tolérer les aumôniers, les diseurs de bonne aventures du désert des berbères et les prêtres dans mon armée est une grande souffrance pour moi, crois moi, mais si cela me permet de sauver notre cité, alors je le ferais mille fois s’il le fallait.


6526
Prince

Extrait du journal du Sénateur et historien Giuliani Ascari



Il y avait à une certaine époque, des individus au sein de la République qui se distinguaient par leur intelligence, par leur fortune et leurs soutiens politiques, tant et si bien qu’ils n’étaient plus contenus par le système dans lequel ils évoluaient. Leur personne était devenue leur royaume et leurs clients étaient devenus leurs vassaux. Ironiquement, c’est pendant les plus grandes périodes d’enrichissement de Velsna que ce phénomène apparaissait, où lorsque ces individus étaient les pionniers d’une nouvelle industrie où la concurrence n’existait pas encore. Ces personnes, les anciens velsniens les appelaient des « Princes ».

N’ayant d’ascendance prestigieuse que leur propre puissance, de tels individus ont par plusieurs fois manquer de détruire la République, s’improvisant rois et grands seigneurs comme cela existait dans cette contrée à l’administration détestable qu’était Teyla ou les bien trop sérieux tanskiens. Toujours ils ont fini par être matés. Aujourd’hui, des princes, il y en a trois : un qui clame se servir de sa puissance pour restaurer le système, l’autre qui est dans la droite lignée des princes d’autrefois et il y a Vittorio Vinola, carte à la force inconnue dans le grand jeu de la République. Ce dernier présentait l’originalité de vouloir détruire la République pour en construire une nouvelle, il ne se revendiquait d’aucune grande famille d’origine fortunéenne ou landrine comme Scaela, et il n’aspirait pas à un statut quo comme DiGrassi. Il n’arborait que son visage rayonnant dans ses campagnes de ralliement, davantage que son argent, il méprisait les traditions tout en se revendiquant d’une certaine influence étrangère, ô faute politique parmi les fautes politiques à Velsna. Pourtant, il était là, à rallier de nombreux soutiens, pas forcément dans la capitale ou dans les outre-mer, où on le méprisait. Mais il y avait dans les plaines de Velsna des cités libres et cités sœurs jalouses de sa puissance. Ces dernières ne se targuaient pas de vouloir une quelconque indépendance, mais il y avait une guerre constante entre elles à celle qui aurait le plus de privilèges fiscaux, de remises d’impôts, le moins de levées citoyennes pour l’armée… Et par cette brèche, Vinola s’engouffra. Il vint a Umbra, deuxième plus grande cité de la République, et clama à leur Sénat que leur soutien vaudrait bien vingt années d’arriérés d’impôts. Ensuite, il vint à Saliera et leur annonça que les soldats d’Umbra seraient toujours en première ligne contrairement à ceux de Saliera, qui seraient bien ménagés en cas de conflit. Ainsi fonctionnait la diplomatie du prince Vinola en notre propre métropole, usant de grandes promesses et charmant les patriciens. Il parcourait le pays en participant à des ouvertures d’usines et d’entreprises, dont il espérait que le positionnement pro-OND attirerait les faveurs du monde économique. Il clamait à tous que les tanskiens investiraient beaucoup, là où ils pourraient profiter de notre savoir-faire dans les semi-conducteurs. Parfois, il se heurtait au monde agricole, qui lui était bien plus méfiant à l’égard de cet homme qui pensait qu’aligner les prix en cours au sein de l’OND avec les leurs était une bonne idée, car les salaires et les prix velsniens étaient bien plus élevés que ceux de la plupart de leurs voisins.

Il était le Prince de l’ouverture des marchés, et l’ennemi des loduariens. La Loduarie, un ennemi contre lequel il comptait armer la République, clamant faire bien mieux qu’un Scaela ou qu’un DiGrassi, alors même que ces derniers débloquaient l’équivalent de 40 milliards de florius velsniens par mois dans les importations d’armement. Des armes, Velsna en commandait à l’Alguarena, à Tanska, à Teyla, Miridian, Rasken…tous ces pays peuplés de mal-élevés mais de bons payeurs. Mais cela ne suffisait pas, car pour Vinola, la Loduarie était cet ennemi qui investissait son imaginaire depuis qu’on eut entendu les contes de la guerre en Okaristan. Il fallait toujours plus d’armes face à un péril rouge latent dans la société velsnienne. Et en désignant un ennemi à l’extérieur, il achetait d’une certaine façon la paix sociale et le soutien de sénateurs plus conservateurs que lui. Au bout des trois premiers mois du Triumvirat, il se retrouvait donc dans une coalition hétéroclite, et c’était là un euphémisme. Il y avait réuni dans une même faction des libéraux progressistes amoureux de l’OND, accompagnés de libéraux plus conservateurs, souvent là par appât du gain. S’étaient joints à eux des sociaux-démocrates, qui espéraient de Vinola des choses qu’il n’avait pas promis, des individus qui revendiquaient le droit à une existence politique face à un triumvir réputé dur avec les diverses formes du syndicalisme. Une armée « politique » de bric et de broc. Mais qu’en était-il de la véritable armée ? Celle qui disposait du monopole de la violence.

Vinola, compte tenu de sa force politique, pouvait être fier de ce qu’il avait rassemblé jusque-là. Il y avait en tout et pour tout 3 000 soldats pour l’instant, auxquels j’écouterais certainement 3 000 de plus sous peu. C’était là certes bien moindre que les fidèles de Scaela qui se comptaient au même moment au nombre de 5 000, mais davantage qu’un DiGrassi partant s’exiler de lui-même au-delà des mers avec ses 2 000 hommes. Mais des ombres au tableau, il y en avait beaucoup. Si Vinola espérait tenir en respect Scaela en cas de confrontation ouverte, les soldats dont il disposait étaient des bataillons des armées civiques des cités libres qu’il avait ralliés, des soldats de qualité bien moindre que la Gardia de Velsna, en majorité fidèle à l’ogre Scaela. Scaela avait pour lui la majorité des licteurs, les soldats issus des meilleures classes censitaires, avec le meilleur équipement directement importé de Fortuna. DiGrassi, lui, était certes en outre-mer, mais avec l’assurance que sa flotte le rendrait intouchable et qu’il put profiter de bases arrière pour mobiliser des troupes de par-delà les océans. Comme s’il avait disposé de forts beaux jouets dans une cage pour que Scaela et Vinola s’y enferment et se massacrent mutuellement. Peut-être avait-il l’espérance que Vinola diminue assez longtemps les forces de l’ogre avant son arrivée subite. Et lui, avait dans son escarcelle des unités civiques certes, mais parmi les meilleures de leur type, et qui avaient une expérience de la guerre. Les chasseurs de Strombola figuraient parmi eux, eux qui avaient participé aux troubles contre les rebelles achosiens. Les tirailleurs de Cerveteri constituaient une infanterie légère redoutable. Tous ces facteurs faisaient de l’armée de DiGrassi un fantastique outil de guérilla rompu à toutes les ruses.

Et que dire des grands chefs, de la stratégie et des ruses que ces princes allaient déployer. Là encore, Vinola était dans une position ambivalente. Il avait un beau visage, et usait de bons mots, mais l’exercice de la guerre lui était inconnu, tout comme Scaela. Il fallait donc convaincre les meilleurs des soldats et des tacticiens. Scaela pouvait là encore puiser dans la Gardia, et DiGrassi avait son propre esprit, mais Vinola avait prit un léger retard dans la constitution d’un Etat-major, tant il était préoccupé à l’idée de contrer Scaela au Conseil communal, comme s’il croyait encore en la paix.
La roue du destin encore et toujours dans ce gouvernement, et chacun des trois hommes attendaient un moment opportun à sortir leurs meilleures cartes. Les jeux étaient toujours ouverts.
516
Le Chant des licteurs

Marche militaire velsnienne



Nous honorons

Honneur, gloire, puissance et vigueur
Senateurs et cultivateurs
Nous chantons et nous chantons:
"Par le Sénat et le Peuple de la République, nous vaincrons" (x2)

Nous honorons

Léandre, Géniteurs, et Fortuna, Libérateurs
Commerçants et amants
Nous chantons et nous chantons:
"Par le Sénat et le Peuple de la République, nous vaincrons" (x2)

Nous honorons

Zélandia, Achosia et Teyla, pleins de stupeur
Pêcheurs et pasteurs
Nous chantons et nous chantons:
"Par le Sénat et le Peuple de la République, nous vaincrons" (x2)
4047
Marineria

Extrait du journal du Sénateur et historien Giuliani Ascari


Nulle part et en aucun temps il y eu d’homme plus riche que Dino Scaela dans notre République. Les plus beaux palazzio, les plus grandes entreprises, le plus grand nombre de sénateurs…Jamais il n’y avait de domaine dans lequel il n’excellait pas en tous points, de par son argent mais également son prestige, provenant des plus grandes familles landrines ayant émigré à Velsna au XVIème siècle. Y’avait t-il quelque chose que Scaela ne possédait pas déjà ? Un objet de désir capable de continuer de donner à un tel homme l’envie de sortir d’un lit, de soulever les montagnes du Zagros d’une main… Le pouvoir peut-être…Après tout, c’est en vertu de ce dernier que Scaela était à sa position actuelle. Mais c’est méconnaître l’homme que de croire que ce dernier constitue une fin en soi, mais plutôt un moyen. Si Scaela était le mécène de la plupart des plus grands artistes, l’architecte des plus beaux monuments, le plus grand donateur des armées au Sénat, il ne s’agissait de simple quête de pouvoir ou de désir de popularité. Dino Scaela était obsédé par la place qu’il laisserait dans l’Histoire. Dans les plus beaux de ses rêves, il était un cavalier dans une grande et antique armée en cuirasses rutilantes. Le soleil dans les cheveux et se reflétant sur son armure. Son nom était chanté dans les livres d’Histoire et les chants des velsniens, que chacun d’entre eux se presse autour lui pour bénéficier de la chaleur de sa lumière. Le conquérant des plaines, des collines et des montagnes.

Telle était la vision que Scaela avait de lui-même et de ses ambitions, pour ne pas dire qu’aucune institution n’était capable de maîtriser l’égo d’un tel homme. Tous devaient chanter les louanges du héros…mais certains refusaient et résistaient, même si Scaela se montrait généreux et bon à leur égard, car Scaela ne pouvait pas vivre en sachant que son nom n’était pas le plus entendu dans les couloirs du Sénat, qu’il n’était pas le plus chanté ou le plus raconté. Car Scaela vivait dans la colère et la crainte que son rêve ne soit subtilisé par un vulgaire voleur, qui ne fut grand ni de sa naissance, ni de sa propre gloire imméritée. Lorsqu’il flânait dans les allées du Sénat, il se penchait aux portes des commissions parlementaires pour entendre ce qu’il s’y faisait. Et ne prononçait pas son nom, mais ceux de DiGrassi et de Vinola. Il entendait, et fulminait, une rage capable d’emporter l’Empire du monde avec lui, et d’y mettre le feu.

Parmi tous ces hommes, il y en eut un sur Terre dans son esprit pour lui disputer cet Empire du Monde, avec toute la hargne qu’il fut possible de posséder, un homme qui n’était possible que de détester lorsqu’on voulait se sentir grandit dans sa carrure et son prestige. De tout son cœur et depuis le premier jour, il avait développé cette haine qui puisait dans ses muscles et son sang, jusqu’à sa moelle. Derrière chaque douleur et chaque inconfort de la vie de Scaela, se cachait DiGrassi. Dans le fond de la nuit, les domestiques et les sénateurs murmuraient des mêmes rumeurs, se demandant s’il était bien vrai que Scaela avait engagé un souffleur pour lui répéter plusieurs fois ces dans le jour : « ô Triumvir, souviens des supplices que tu dois faire subir à DiGrassi. Souviens-toi du grand mal qu’est son existence et de ce que tu lui infligeras. ». Car Scaela haïssait son confrère au plus profond de son être : il ne pouvait guère négocier avec lui comme avec les autres sénateurs, il ne pouvait pas l’acheter et il obéissait à des lois sur lesquelles il n’avait pas prise. Voilà bien les seules raisons d’une inimitié mortelle.

Alors, lorsqu’on lui annonça que dans la nuit, la flotte de la Marineria tout entière avait déserté sa mission d’accompagnement des navires commerciaux de la République en Manche Blanche, il comprit. Et il hurla de rage tant et si fort qu’on eut pu l’entendre à Teyla, en Zélandia, et même par-delà les mers et les océans. « Où est la flotte ! ». Elle avait disparue, s’était voilée dans la nuit et le brouillard, vers un endroit que Scaela ne contrôlait pas, et un homme qu’il ne maitrisait pas. Il criait de tout son sang d’autant plus lorsqu’il comprit que le Triumvir DiGrassi était derrière cette manœuvre Et il maudissait ce nom, tout en priant un jour qu’il puisse poser des mains sur son cou pour l’étrangler.
Au Sénat, on se déchirait entre les partisans des deux hommes sur le sujet. Les hommes de DiGrassi ont eu tôt eu fait de pointer les troubles en Paltoterra pour justifier cette situation, tandis que les partisans de l’homme le plus riche de la cité criaient à la désertion de poste et à la trahison. « Où est ma flotte ! »

HRP : +2 de tension politique
878
Ce qui suit n'est pas une bonne nouvelle.
À vrai dire, dès le moment où la Loduarie est impliqué, ce n'est presque jamais une bonne nouvelle.


Matteo DiGrassi. Ce nom avait été choisi par l'ombre Loduarienne, celle qui précédant tout malheur, quelqu'il soit, qui faisait intervenir la Loduarie, d'une manière ou d'une autre.
Oui, comme de nombreuses personnes pouvaient s'y attendre, la Loduarie avait fini par s'impliquer à Velsna. Bon, elle l'avait déjà fait avant, mais désormais, c'était plus ou moins officiel et secret à la fois. Seul DiGrassi lui même était au courant. Seul DiGrassi savait que la Loduarie était impliqué et qu'elle plaçait ses pions sur le vaste plateau de jeu qu'était Velsna.
Sinon, ce n'était pas la Loduarie. Officiellement, c'était des mercenaires, qui venaient du monde entier. Des slaves, des albigeois, des Eurysiens venant de tous les horizons. Mais, avec la même organisation que la Loduarie, avec le même fanatisme militaire. Avec les même mœurs et méthodes.

La Loduarie avait fini par s'impliquer véritablement.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées
6352
Moi et quelle armée : Journal de guerre de Gina DiGrassi
Entrée 3 : Le camp du monde



A la lisière de l’agglomération de Cerveteri, une masse se forme progressivement. Au fil des jours, elle grossit, grossit…comme une vague s’apprêtant à submerger la ville située en contrebas du côté. Effervescence, passion et exotisme. Dans la ville, on se met à parler des langues venues d’ailleurs, des langues autres que le velsnien ou les différents créoles afaréens habituels. Les soldats en permission se multiplient dans les rues, et de beaux uniformes kaki de motifs différents se drapent des atours des locaux et des habitants du désert. Mon excursion dans les marchés de la ville de ce jour s’est soldée par une rencontre ubuesque entre des chasseurs strombolains du régiment que j’ai intégré et des soldats miridiens venus de l’autre côté de l’océan. Les aleuciens ont fini autour d’une table avec eux, à parler comme s’ils avaient longuement combattu ensemble. Nous étions 2 000 il y a deux mois, j’ai bien du mal à nous compter aujourd’hui. Un contingent de 1000 eurysiens de tous horizons a débarqué il y a deux jours sur nos rives, amenant un peu plus de musiques différentes et de langues, tant nombreuses que l’on aurait cru qu’un sort nous avait fait devenir incompréhensibles les uns pour les autres. Pourtant, la passion brulante de la guerre boue de la façon dans le sang des strombolains que des miridiens, ou de ce contingent de 100 nations, tous dirigés par le même but : la terre de Velsna.
Bien que nous tous intégrés dans une seule et même armée, nos camps sont séparés en extérieur, à la lisière du désert, et les régiments ne se mélangent pas, à l’exception des périodes d’exercices communs. Il suffit alors de changer de camp pour changer de monde. Les chasseurs de Strombola raconteront entre eux des histoires des troubles avec les terroristes de l’AIAN, les Miridiens parleront de la « peste rouge »… Et puis il y eu l’arrivée des bérets rouges raskenois. 500 hommes parmi les meilleurs que le monde connait, vétérans de la guerre en Okaristan. L’épreuve du feu de l’eurysie de l’est. On aurait juste à leur demander de se battre contre un ciel couvert de chasseurs loduariens qu’ils le feraient sans broncher. Les velsniens les nomment juste « Garde raskenoise », en référence à une ancienne unité militaire velsnienne composée de gens de ces contrées et de ces nations, dédiés à la protection des sénateurs. Tous avaient en mémoire le conflit en Okaristan, où courageux, ils avaient perdu tant d’hommes face à une aviation et tenu si longtemps. Nous ne pouvions espérer de meilleurs hommes pour accomplir ce que nous entendons faire, si d’aventure Velsna tombait entre les mains d’individus motivés davantage par leurs propres personnes que par la cité.

Ainsi se constitue une armée velsnienne des plus classiques : en réunissant la moitié du monde en un point, et en profitant des compétences de chacun. Ainsi sir forment les grandes troupes et les grands espoirs. Et jamais dans les récentes années on vit de pareil groupe d’hommes et de femmes motivés. A chaque régiment, conformément à la coutume, on leur fabriqua une bannière rappelant leurs origines, avec cousu dans un coin en haut à gauche du drapeau, le lys velsnien sur fond blanc, qu’ils pourraient enlever de nouveau une fois leur service terminé.
Dernier élément de cette armée hétéroclite : le désert, qui enflait par ses rumeurs. Les recruteurs de notre armée avaient sans doute suscité un certain remous parmi les hommes du désert, dont les mouvements tribaux convergeaient vers un point situé au-delà des frontières de la cité de Cerveteri. Personne ne savait ce qui se tramait dans les smalas de cette étendue aride, mais des signaux étranges purent être observés avec appréhension par des éclaireurs de l’armée civique de Cerveteri. Et on vit des régions entières sous le contrôle de la cité se vider du jour au lendemain. Voulaient-ils former une armée ?

C’est ainsi que se constituait notre armée, du moins les corps la composant, car d’armée il n’y a que si la tête est pleine. Et de la même façon, donc, il fallu former un Etat-major capable de contenir des égos aussi forts que ceux qui affluaient de par le monde. Un jour, le Triumvir et amiral mon père fit venir tous les chefs de régiments à sa table, de par toutes les langues parlées fixer une seule voix. Il leur détailla l’ordre par lequel ils traverseraient l’océan pour se rendre en terre de Velsna, et le but de leur travail qu’ils devaient estimer plus sacré que meurs simples soldes et salaires. Il leur parla des avantages que leur procurerait cette victoire. Aux mercenaires raskenois il évoqua les richesses du Palazzio de Scaela avec lesquels il partagerait les richesses, aux miridiens il parla des perspectives d’alliance durable entre leur pays et Velsna si d’aventure ils voyaient un jour les marches du Palais des Patrices. Aux strombolains, il évoqua avec émotion les évènements tragiques ayant frappé leur cité récemment sous le feu des barbares achosiens, et à quel point il administrerait la justice de Velsna à leur égard une fois l’affaire du Triumvirat réglé. Ainsi, toutes et tous avaient leurs propres raisons d’être braves et courageux, des raisons qui pouvaient potentiellement conduire à la dislocation de cette fantastique machine sur le point de se mettre en marche. Et il convenait au Triumvir de s’assurer que cela n’arrive jamais, que nul intérêt personnel soit facteur de destruction, mais de motivation supplémentaire de se battre mieux encore que son camarade se tenant sur sa droite. Alors il promit dans la limite de son possible chose différente à chacun d’entre eux, et les intima de ne pas susciter la dispute, la division ou le mauvais comportement sous peine exemplaire. La division, était ce qui pouvait détruire toute cette expédition dont on voulait qu’elle soit historique.

Une fois la loyauté promise par les hommes et acquises par le Triumvir, celui-ci commença alors à élaborer un début de plan de bataille, toujours dans cette éventualité, à la fois crainte et anticipée, que l’un de ses confrères ne prenne une initiative hostile. Comment s’assurer d’une traversée sûre, et d’une zone de débarquement correcte, et avec quels outils. Les côtes de la passe de Saliera étaient rocheuses et accidentées. Le littoral de Velsna était garni des troupes des licteurs de la garde du Sénat qui se comptaient par milliers, il n’était pas envisageable d’y débarquer directement. Les choix étaient aussi restreints que difficiles dont la décision était laissée à l’unique discrétion du triumvir. Mais les différents chefs de guerre qui composaient l’armée avaient leur mot à dire et venaient nombreux le voir avec leurs propres propositions.

Ainsi était l’atmosphère générale de ce qui commençait à ressembler à la plus grande aventure de la vie de certains d’entre nous, et d’une étape importante dans le vie d’autres. Tôt ou tard, nous devrons partir, et là, atteindront nous seulement les côtes de notre cité ? Les océans sont redoutables, et sont le siège d’amis de Scaela, des amis qui arriment de grandes et vastes flottes, dont nous ne pouvons prévoir si oui ou non ils vont réagir à nos mouvements. Les vagues gonflent d’incertitude et seront certainement notre plus grande épreuve. Au-delà, cela ne sera qu’une formalité. Nous briserons Scaela, nous briserons Vinola, par la diplomatie ou la guerre.
692
De retour à Achos

Marche militaire velsnienne (chant du régiment des chasseurs de Strombola)



Enfants de Léandre et fils du grand Ménéon, (X2, une seul, une en chœur)
Hors du chemin barbares d'Achosie, nous avançons, (X2, une seul, une en choeur)
Ainsi sonne le cornu brillant aux portes de Kheoles (X2, une seul, une en chœur)
Dame Fortune donne la victoire, ô grande déesse (X2, une seul, une en chœur)

Notre fierté nous fera triompher, (X2, une seul, une en chœur)
Chasseurs, nos torches changeront Culan en brasier (X4 en chœur)

Partout le lys rouge sera porté, avec grand courage, (X2 en chœur)
Des sombres forêts, et de ces cruels rivages (X2 en chœur)
Aux bords du fleuve Tawelwch, noyant ces sombres hiboux (en chœur)
Tout le pays des celtes connaîtra notre courroux (X3, la première seul, la seconde en chœur, la dernière seul)

339
Le Triumvirat a prit fin, la tension politique atteint 50/50


A compter de ce post, il n'est plus possible d'initier des actions d'espionnage (ayant des répercussions majeures) sans le système classique des points d'influence. Les rencontres et actions déjà initiées vont être réglées. Une fois ceci fait, les évènements suivront et les joueurs pourront de nouveau interagir avec les personnages.
10048
La journée du 2 mai
La Guerre des Triumvirs



Il était 8h lorsque le décret de proscription tomba sur la table du bureau du Maître de l’Arsenal Frederico DiGrassi. Ce fut deux gardes personnels de Vittorio Vinola, pourtant rival de son frère, qui lui apportèrent. L’édit n’avait pas encore été publié, les trois hommes dans cette pièce étaient peut-être parmi les seuls au courant de son existence. Il convenait donc à quelqu’un de le clamer à la tribune du Sénat aujourd’hui. Frederico était réticent : il savait que le putschiste avait beaucoup de soutien, mais ignorait dans quelle mesure, d’autant qu’une liste de 300 sénateurs était à l’ordre du jour, le tiers de l’assemblée. Vinola et son frère avaient-ils fait une bonne manœuvre politique ? Frederico l’ignorait, mais cela le mettait dans tous les cas dans l’embarras puisqu’en tant que Maître de l’Arsenal, il convenait que ce soit lui qui en fasse l’annonce. Ce dernier accepta la demande de mise à l’ordre du jour de ce texte au Sénat, à la condition d’être escorté par une garde conséquente et par Vittorio Vinola lui-même, dont il savait qu’il était présent dans la capitale à contrario de son frère Matteo. Une demi-heure plus tard, les gardes teylais de Vinola revinrent avec le triumvir Vinola qui fit bien belle salutation au Maître de l’Arsenal, lequel avait donné l’ordre à ses gardes raskenois de quadriller le Palais du Patrice. Ce dernier se méfiait des licteurs du Sénat comme de la peste au vu des informations de loyauté à l’égard de Scaela qui circulaient. Vinola tentait du mieux possible de le rassurer, et insistait sur le poids du devoir qui incombait à Frederico. Ce dernier lui répondit simplement :
- Toi et mon frère, vous n’auriez pas pu le faire tuer dans un coin de rue comme tout le monde fait ?
- Le but est de détruire sa faction, Frederico, pas seulement l’homme. Il ne doit rien en rester, et le meilleur moyen de faire cela, c’est la disgrâce aux yeux du Sénat et du peuple. C’est la seule solution qu’il nous reste.

Le Maître de l’Arsenal se tient quelques instants contre l’un des murs de son bureau, il est devenu pâle comme un linge, il sait qu’il ne peut pas désobéir aux ordres de deux triumvirs, et pourtant il aurait bien voulu avoir le choix à ce moment précis. Il finit par lui répondre avec un certain fatalisme :
- Bien. Faisons comme cela. Mais si tu penses qu’il n’y aura pas de blessés à la fin de cette journée, tu es soit un menteur, soit un idiot. Tu parleras en ton nom et je parlerai au nom de Matteo, cela te va ?
- Je sais très bien qu’il y aura des morts. L’important, c’est que cela ne soit pas nous. Mettons-nous en route.

Il est 10h15 lorsque le Sénat est convoqué pour une session qui ne sort pas de l’ordinaire dans son ordre du jour d’origine, le décret devant être révélé à la dernière minute en présence même de Dino Scaela. Les sénateurs sont presque au compplet, ce qui est rare. Il ne doit y avoir que quelques dizaines d’absents, la plupart des ambassadeurs à l’étranger. Frederico DiGrassi et Vinola s’adressent un regard avant de monter à la tribune, le premier bien moins confiant que le second. Comme prévu et tel que le pouvoir des triumvirs le permet, le greffier fait parvenir au doyen du Sénat le changement d’ordre du jour à la dernière minute, alors même que Scaela est confortablement assis dans son fauteuil sénatorial. Le vieux sénateur qui préside la séance est hébété par la nouvelle, et deux licteurs lui demandent alors de s’assoir pour laisser parler Frederico, auquel s’adjoint Vinola qui se tient au pied du perchoir, et dont l’anxiété commence également à gagner le cœur. Le Maître de l’Arsenal prend la parole la voix à demi tremblante, et qui espère se vouloir ferme :
- Frères sénateurs et sœurs sénatrices. Je me permets de perturber l’ordre du jour de ce 2 mai 2013, en vertu d’un ordre des triumvirs Matteo DiGrassi et Vittorio Vinola, et qui m’autorise à me substituer à l’autorité du doyen. J’ai donc recours à ce moyen pour vous faire part d’un décret de proscription dont il est de mon obligation que de vous le lire et le déclarer comme étant office de loi. « Nous, Matteo DiGrassi, et Vittorio Vinola, choisis par le peuple pour gouverner et mettre la République sur le droit chemin, déclarent que, les perfides individus dirigés par le triumvir Dino Scaela s'étant rendu coupables de conspiration contre la République et prise de pouvoir illégal. ».
A ces mots, un bon tiers du Sénat se leva comme habité d’un seul esprit et commença à conspuer le Maître de l’Arsenal de tous les noms. Les hurlements et les insultes le rendirent totalement inaudible devant cette partie de l’assemblée qui avait déjà été totalement achetée par Scaela. On savait certains sénateurs déjà armés et dangereux, et les licteurs ne semblaient rien faire pour calmer la foule, aussi les gardes raskenois furent chargés de le faire, ce qui les amena en porte à faux avec ces derniers.
- « Ceux-là, nous les qualifions désormais d'ennemis de la République et nous les condamnons à mort. Ceux-là seront déchus de leur appartenance à notre corps civique et nous daignerons leur faire don de la bonté à laquelle l'être humain, dans le plus élémentaire de ses droits, bénéficie à l'accoutumée. »

Les gardes raskenois durent se mettre en cercle autour du perchoir afin de protéger Frederico et Vinola, alors que certains parlementaires tentaient déjà de se jeter sur les intervenants. Frederico resta droit et commença à énumérer la liste des sénateurs proscrits tandis que sur son banc, Scaela observait la scène en riant d’une vive voix :
- Andrea Parati, Italo Balbo, Silvio DiMaria, Romeo Sanguinetti, Enrico Ricca ,Gerardo Cianciolo, Romano Borgese…

L’un des sénateurs concernés sortit un poignard et frappa de plusieurs coups un raskenois peu alerte, qui le projeta au sol tant bien que mal. Les sénateurs fidèles à Vinola et à DiGrassi, étaient petit à petit écartés par les licteurs sans même que Vinola et le frère du Triumvir DiGrassi ne s’en rendent compte dans le brouhaha. Frederico réussit l’exploit de terminer la lecture de sa déclaration. Une fois celle-ci terminée, le vacarme se tassa quelque peu, et un silence pesant prit la place, bien plus oprpressant que n’importe quel bruit de foule. Frederico, la gorge sèche épuisé, intime l’ordre aux licteurs :
- Gardes, mettez donc les sénateurs cités aux arrêts. Gardes…
Les licteurs ne réagirent pas à son invective, ils le fixaient, les yeux ouverts et lumineux comme des veilleuses. Les raskenois étaient trop pressés par les représentants pour faire quoi que ce soit. Les deux hommes le savaient : c’était un pari risqué et ils réalisaient bien que les licteurs étaient en partie corrompus. Mais à un tel degré ? A cet instant, c’est la voix de Dino Scaela qui se fit entendre dans l’hémicycle. Depuis sa place, celui-ci s’était levé, et clama devant le triumvir et le Maître de l’Arsenal :
- Frederico. J’aurais tant aimé que ce soit ton frère qui soit à ta place aujourd’hui. On dirait bien que la garde du Sénat ne répond pas à ton ordre. Peut-être soit-elle que votre décret n’est qu’un simulacre de procédure juridique éhontée. Aussi, je vais me faire un plaisir de te retourner cet ordre dont cette assemblée a semble-t-il fait également son choix. Excellences sénateurs : faites ce que vous entendez de lui et de tous les sénateurs associés à cette fadaise.
Le silence se prolongea quelques instants avant que l’écho de l’un des sénateurs conjurés raisonne dans tout le Sénat :
- Qu’est-ce que vous attendez ? Tuez-les ! Tuez-les tous !

Une détonation vient s’abattre dans la pièce comme un coup de tonnerre, un garde raskenois s’effondre aussitôt. Le vent de panique devient vent de fureur aveugle. Les licteurs commencent à abattre les sénateurs fidèles à DiGrassi et Vinola, qui se dispersent en tous sens, chutant pour certains sur les cadavres de leurs confrères. Depuis le perchoir, les raskenois font feu à bout portant sur les scaeliens, mais se retrouvent vite débordés par une foule armée de poignards soutenue par les licteurs. Le cordon de sécurité des rasknois commence à s’effondrer, mais Vinola parvient à être extirper de justesse par ses hommes de main teylais qui s’engouffrent par une porte dérobée à l’arrière du perchoir. Le Maître de l’Arsenal n’y parvient pas. Il se fait agripper de force à travers le cordon rasknenois et amener de l’autre côté. Les poignards s’abattent sur lui, dans les côtes, les reins, le foie… On lui assène une balafre au visage qui est étouffé par la foule et s’y évanouit. Tout juste peut-on l’entendre jurer dans un râle d’agonie : « Dame Fortune ! Ayez pitié ! ». Lorsque les conjurés n’ont plus prise et se bousculent les uns les autres, ces derniers piétinent son corps et le rouent de coups à défaut de pouvoir l’atteindre avec leurs couteaux. La foule cesse d’enfler une fois le corps bien amoché et le calme retombe, pour une courte durée car l’un des conjurés s’empressent d’entraîner les autres vers les autres salles du Palais des Patrices : « Il doit y en avoir plein d’autres dans le Palais et dans la ville. Trouvons-les et tuons-les tous ! ».

La vengeance des accusés vient s’abattre sur tous ceux qui voulaient mettre en œuvre le décret de proscription, comme un retour de flamme. On ratisse toutes les pièces du Palais à la recherche de pro DiGrassi ou Vinola, on massacre ceux qui n’ont pas eu le bon sens de partir au plus vite du quartier San Stefano. On tue ceux qui se cachent sous les lits, dans les armoires, derrière les rideaux et les faux murs du Palais. La punition des conjurés s’abat tout autant sur eux que sur leurs familles. On entre de force dans les palazzio des sénateurs loyalistes pour continuer le massacre, le tout sous les yeux médusés des velsniens du commun qui ne comprennent pas le mouvement de foule de cette masse de licteurs, de sénateurs et de patriciens. Scaela paraît, à ce moment, avoir perdu tout contrôle de cette foule en proie à une frénésie meurtrière qui couvait depuis des mois.

On réserva au corps du frère du Triumvir DiGrassi et Maître de l’Arsenal, Frederico, le sort le plus cruel. Quelques conjurés firent de lui un simulacre d’exécution de l’ancien temps, en enfermant son corps dans un sac que l’on scella, avant de le balancer dans le canal à la vue de tous, comme un avertissement à Matteo DiGrassi. Lorsqu’un sénateur en informa Dino Scaela, il n’eut d’autre réponse que :
- Bien. Passons aux affaires suivantes.
- Le Triumvir DiGrassi n’oubliera jamais cet affront, excellence. Vous en avez conscience ?

- Parfait – répondit-il – Qu’il grave ce jour dans sa mémoire s’il veut.

Une fois la poussière retombée, c’était comme si les conjurés entraient dans une gueule de bois immense. Les corps de plus de cinquante sénateurs jonchaient le sol marbré du Palais des Patrices. On prit un soin tout particulier de piller et de mettre le feu à toutes les propriétés de DiGrassi, et dans une moindre mesure de Vinola. Velsna était à Scaela désormais, mais à quel prix. Car ce qui était à première vue une victoire avait un goût définitivement amer. La majorité des sénateurs de l’opposition avaient en effet réussi tant bien que mal à s’échapper, tandis que Vinola s’était extirpé de la cité par bateau avec plusieurs représentants, qui le mena à Umbra, une cité qui lui avait d’ores et déjà assuré sa fidélité. Quant aux partisans de DiGrassi, les survivants s’enfuirent escortés par ce qui restait de la Garde Raskenoise. Le Triumvir apprit la mort de son frère quelques jours plus tard de leur bouche, et celui-ci mit aussitôt son armée et sa flotte en branle après avoir procédé à des obsèques sans corps. La guerre des Triumvirs était déclarée et elle prenait d’ores et déjà un tournant personnel…
2402
Communiqué du CCMA
Centre de contrôle militaire aérien


Ce 2 Mai 2013, le CCMA a été informé des évènements survenus en la cité de Velsna et a ainsi décidé de la publication du présent communiqué, à l’égard du Triumvirat, du Sénat et du peuple de la Grande République Velsna.

En premier lieu, le CCMA se doit d’annoncer, après la prise de pouvoir du triumvir Dino Scaela, que cette action est à condamner, et que par conséquent, la hiérarchie militaire du CCMA a prit la décision difficile d’assumer une rupture dans la chaîne de commandement républicaine. Les conditions de ce coup d’état, particulièrement scandaleuses et innommables se doivent d’être dénoncées des plus fermement, car nous croyons en la légalité de la réalité du pouvoir que nous tenons du peuple de Velsna seul et indivisible, même par de telles querelles. Par conséquent, le CCMA ne prendra dés ce jour plus ses ordres du Sénat des Mille, actuellement sous l’influence du putschiste et déshonorable traître à sa cité Dino Scaela. Cependant, rejeter entièrement la responsabilité de cette situation sur le Triumvir Dino Scaela constituerait une faute. En effet, le rôle des Triumvirs Vittorio Vinola et Matteo DiGrassi n’est pas à négliger dans le cadre de cette crise, qui avec davantage de collaboration entre ces hommes, aurait pu éviter cette situation. Par conséquent, un désengagement de notre part de la hiérarchie militaire sénatoriale n’exclut pas non plus un refus d’alignement avec les triumvirs susnommés.
Le CCMA acte ainsi le fait que sa hiérarchie se refuse à tout alignement sur ces derniers. Le CCMA se refusera donc à toute participation à ce conflit destructeur qui n’aura pour fin que la mort de nos concitoyens que des politiciens inconscients ont mis en danger, et qui se sont rendu incapables de gouverner notre Grande République comme elle méritait de l’être. De plus, nous pensons que ce conflit ne sera qu’un prétexte à des puissances étrangères de mettre en danger la souveraineté nationale velsnienne. Ce faisant, le CCMA donne l’ordre du maintien des patrouilles aériennes dans tout l’espace de la Grande République, dans les limites de ce que les triumvirs lui permettront et avec les moyens dont nous disposons. Tout appareil étranger transitant au sein de l’espace aérien velsnien sera dés lors averti et sommé de le quitter le dit espace, sous peine de neutralisation de l’appareil sans délais.


Cette déclaration fait office de loi dès sa publication,
Rédigé par le directeur du Centre de contrôle militaire aérien velsnien, Lorico Dominicalli.

5 mai 2013.


HRP : Les forces aériennes velsniennes ne seront pas mise à contribution dans le cadre de la guerre civile. Les forces aériennes seront potentiellement actives à l’encontre des interventions aériennes étrangères.
510
Complainte de la Sénatrice Loretta Constanza



De la mer, et par la mer, nous sommes nés,
A la mer, le brave Frederico est retourné,
Mon père, mon frère, par Dame Fortune, j'ai juré,
De garder ce repos que vous avez mérité.

Au tyran Scaela, Frederico a tendu la nuque proprement,
En criant "Je garde la loi, tu garderas le châtiment,
L'amour de Dame Fortune, qu'il a supplié et prié,
N'a pas trouvé place chez Scaela, que son cœur n'a trouvé.

Bats toi, bats toi, Federico, celui qui a bravé l'épée,
Dame Fortune a choisit le héros céleste,
Celui dont le sang sur le pavé reste,
Et au corps jeté dans les canaux de notre cité.
1712
banderole
Byddin Gweriniaeth Serene Achos



Mise en place du Dispositif de Protection National (DPN), en raison des tensions actuelles au sein de la Grande République de Velsna
21/05/2013


Les Très Grands Tribuns de la Sérénissime République d'Achos, soutenus par Messieurs les Très Honorables Consuls de la République, ont pris la décision hier soir à 18h30 d'enclencher, en raison des tensions fortes actuelles au sein de la Grande République de Velsna, un protocole de défense nationale visant à protéger les citoyens de notre pays contre les potentielles dérives de ce conflit à nos frontières.

Ainsi, il fut décidé qu'à compter du 23 mai 2013 à 18h, la frontière séparant Achos et Velsna sera complètement fermée et les vols commerciaux annulés. Nous invitons donc les ressortissants achosiens à Velsna à faire tout leur possible pour revenir en Achosie dans les plus brefs délais, et avec la plus grande prudence, avant cette date limite.

De plus, à compter de ce même jour, la partie achosienne de la frontière sera gardée par l'Armée de la République, et ce jusqu'à la fin des hostilités à Velsna. Ainsi, toutes troupes velsniennes tentant de franchir la frontière seront arrêtées ou neutralisées en cas de refus d'obtempérer. Tout aéronef essayant de s'introduire illégalement dans l'espace aérien achosien sera intercepté voire neutralisé en cas de refus de coopérer. Le transport de marchandises par voie maritime avec Velsna est également réduit au minimum.

Seront déployés sur la frontière :

  • 3000 hommes en armes
  • 50 camions de transport
  • 30 V.L.I
  • 5 canons tractés

  • 5 avions de chasse effectueront régulièrement des patrouilles dans les environs et seront mis en alerte à la moindre anomalie.

    La Sérénissime République d'Achos notifie également la Grande République de Velsna que toute atteinte à ses ressortissants sera perçue comme une attaque directe contre notre nation, et de ce fait, nous n'hésiterons pas à employer des moyens moins diplomatiques si la situation l'exige.
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