04/07/2013
17:42:12
Index du forum Scène Internationale Conflits armés Théâtres eurysiens

La Guerre des Triumvirs - Page 2

2494
Achosie: Réaction de la Marineria, des forces civiques des cités de Strombola et de Velathri ainsi que du CCMA


La nouvelle de la mobilisation de troupes achosiennes à la frontière séparant les deux nations d'Achosie et de Velsna n'aura pas tarder à atteindre tous les états-majors des triumvirs, même en plein préparatifs, suscitant dans un premier lieu une certaine surprise, et une levée de boucliers dans les cités de la région de la Strombolaine, au nord de l'île celtique. Ce fut donc promptement que les sénateurs de Strombola réclamèrent à Matteo DiGrassi le rapatriement du premier régiment des chasseurs de Strombola en leur cité, ce qu'il accepta à la seul condition d'avoir un accord de principe avec au moins l'un des deux autres triumvirs. Et curieusement, la haine des achosiens cultivée par son pire ennemi, Dino Scaela fit que ce dernier ne s'y opposa pas, à la condition seulement de les faire accompagner de 1000 autres soldats fidèles à son parti sur l'île. Les tergiversations durèrent de nombreuses heures, l'assassinat de Frederico DiGrassi était encore frais, mais si il y avait un point sur lesquels ces derniers s'accordaient, c'était de considérer l'Achosie comme un État potentiellement voyou et en lien probable avec l'AIAN (tant l'enquête concernant l'attentat terroriste paraissait au point mort et que cette organisation représentait un danger pour la sécurité nationale velsnienne), et du danger que laissait présager une invasion ennemie. Une autre condition fixée par Scaela en revanche: Matteo DiGrassi avait interdiction d'embarquer avec les chasseurs de Strombola et se devait de rester à Cerveteri. Un recrutement de 1000 volontaires supplémentaires de Velathri était également à prévoir dans les prochaines semaines.

Concernant le commandement aérien, qui s'était déclaré neutre dans les évènements internes récents, celui-ci signala sa disposition à la cité de Strombola et se préparait à un changement d'affectation pour l'île celtique.

Ainsi, les forces suivantes étaient en partance pour l'Achosie:
Flotte de frappe navale
- 15 patrouilleurs
- 2 corvettes
- 1 frégate
- 2 sous-marins d'attaque
- 23 vedettes
- 1 remorqueur
- 4 pétroliers-ravitailleurs
- 2 dragueurs de mines

Flotte de transport:
- 1 cargo
- 1 transport de chalands
- 3 chalands de débarquement

Force aérienne:
- 40 chasseurs
- 3 drones de reconnaissance

Force terrestre:
- 1 000 hommes du régiment des chasseurs de Strombola (Faction DiGrassi)
- 1 000 hommes de la garde civique velsnienne (Faction de Scaela)
- 1 000 hommes de la garde civique d'Umbra (Faction de Vinola)
- 40 canons automoteurs
- 100 canons tractés
- 25 chars de combat
- 50 chars légers
- 30 mortiers tractés
- 40 transports de troupe
- 50 véhicules blindés légers
- 50 véhicules de combat d'infanterie
- 5 véhicules radars
- 10 véhicules de transmission radio
- 80 camions
- 15 camions citernes
- Un stock substantiel de mines antipersonnelles
3008
Résolution de la crise achosienne: Le scénario du moins pire


"On est pas passé loin.", une phrase que l'on pouvait entendre dans des états majors velsniens à l'annonce de la réponse du gouvernement de la République d'Achos. Si les achosiens ont été ménagé dans leur fierté et dans leur réputation à l'internationale, ces derniers ont bel et bien été contraints de faire passer leur garnison frontalière de 3 000 à 1 000 hommes à la suite d'une négociation tendue avec le Triumvirat. Pour rappel, Achos avait prit pour prétexte l'instabilité actuelle que traverse la Grande République de Velsna dans le but de militariser sa frontière. Une telle entreprise a néanmoins été accueillie par le Triumvirat en guerre par une vague d'indignation, laquelle a succédé une crise politique qui a bien failli dégénérer en conflit ouvert. L'intervention de 3 000 soldats ainsi que de deux triumvirs a été nécessaire pour fixer de nouvelles conditions à cette opération frontalière d'Achos. Si la première tentative d'intimidation par le Triumvir Dino Scaela ne semble pas avoir eu de prise sur le gouvernement achosien, l'arrivée de Matteo DiGrassi constitue sans doute le basculement de ce bras de fer.
Ce dernier a ainsi posé un ultimatum clair au gouvernement achosien, en échange d'une concession devant les ménager, à savoir la division par trois des effectifs frontaliers de l'armée achosienne dont la mission théorique, selon leur gouvernement, était de veiller à la sécurité de la frontière et au bon déroulé de l'évacuation des ressortissants. Selon le gouvernement Velsnien, cette mobilisation pouvait être potentiellement dangereuse pour la sécurité des cités velsniennes d'Achosie du Nord, lesquelles sont des revendications territoriales historiques d'Achos, et ce même si il n'y a officiellement plus aucune forme de rappel de cette dernière.

Suite à cet épisode, qui a laissé pour la première, et sans doute dernière fois, transparaître un sentiment d'unité nationale, les troupes du Triumvirat sont reparties dans leurs bases respectives, se préparant pour un retour au QG en métropole. Néanmoins, DiGrassi étant l'élément solutionneur de cette crise, il lui a été demandé par les cités de Strombola et de Cerveteri de laisser ses 1 000 hommes en faction à la frontière, accompagnés d'un matériel non négligeable. Ce succès diplomatique ne se fait donc pas sans sacrifice pour DiGrassi. 1000 de ses meilleurs hommes du régiment des chasseurs de Strombola sont désormais fixés sur cette frontière, là où ils auraient été bien plus utiles ailleurs dans le cadre de cette guerre civile. Ainsi, ce fut comme si on l'amputait d'hommes capables, à moins qu'il ne trouve un moyen ou une raison très particulière plus tard afin de les faire revenir dans le conflit. Toujours est-il qu'en attendant, DiGrassi va devoir trouver 1 000 remplaçants. Victoire pyrrhique pour le "vainqueur de l'AIAN" donc...

Cette résolution du conflit, si dans l'ensemble, a été accueillie comme une victoire pour beaucoup de velsniens, n'a cependant pas été acceptée de bonté de cœur par certains strombolains, lesquels espéraient peut-être qu'une invasion de l'Achosie règlerait définitivement le problème de l'AIAN, qui est souvent associé à la République d'Achos par certains velsniens. Une fois cette affaire terminée, les triumvirs retournèrent chacun de leurs côtés et replongèrent dans leurs propres luttes, comme si cet épisode n'avait pas eu d'incidence sur leur vision de ces dernières.
10237

Zélandia, commune-capitale de Blankenvoorde,
Au sein du Secrétariat Général,
21h12.

Encore une fois, la réunion inter-secrétariat allait durer jusque tard dans la nuit.
Mais cette fois, le sujet était plus grave qu’à l’accoutumer, puisqu’il s’agissait de l’autre cité sur l’eau de la Manche-Blanche ; l’antique rivale et récente partenaire de la Fédération : la Grande République de Velsna.

En effet, depuis les célèbres et pourtant funestes évènements du deux mai, le gouvernement fédéral dans son ensemble s’inquiétait de voir l’instabilité s’emparer d’un État aussi proche, que ce soit géographiquement comme économiquement, tandis que deux des Secrétaires Fédéraux, s’inquiétaient eux tout particulièrement des conséquences du coup d’État de Dino Scaela et de ses mignons sur l’implication Zélandienne à Velsna et le devenir de Vittorio Vinola et de ses partisans.

C’est donc dans ce contexte que se déroulait ladite réunion, dans un salon XVIIe du Secrétariat Général.

Siert Bruggink (Secrétaire Général) : Bon. Concernant Velsna, quelle position doit prendre la Fédération sur le sujet  ? Nous avons déjà fait une déclaration conseillant à nos concitoyens de rentrer au sein des territoires sous juridiction Zélandienne et avons annoncé accorder le droit d’asile à tous Velsniens, issus de la classe politique ou non, voulant continuer la lutte ou non. On a d’ailleurs aussi nationalisé la part Velsnienne dans la compagnie maritime binationale. D’ailleurs Fleur, comment ça se passe de ce côté ? Mis à part cela, d’autres propositions ?

Fleur Wessels (Secrétaire Fédéral au Commerce Extérieur) : Pour répondre à votre première question, Siert, le changement d’actionnaire s’est bien passé. Il y a bien eu des mécontents, évidemment, mais rien de bien méchant. De plus, comme les marchés et zones d’actions de la compagnie se situent en Aleucie et au Paltoterra principalement, cette dernière continue de faire des bénéfices que nous redistribuons ensuite à la faction du Triumvir V. Vinola.

Concernant votre seconde question sur les actions que peut mener la Fédération : étant donné que nous avons déjà pris parti dans cette guerre civile, tout du moins guerre politique, peut-être devrions-nous abroger l’accord Rutter-Scaela. Étant donné que nous ne reconnaissons pas l’autorité du Triumvir D. Scaela sur le pouvoir Velsnien, ce traité devient par conséquent caduc. Par ailleurs, rien ne nous empêchera de re-signer d’autres accords avec les autres belligérants, ou avec Velsna quand des institutions non issues d’un coup d’État seront à nouveau en place. De plus, cela pourrait améliorer l’image de la Fédération que de ne pas avoir d’accord avec des putschistes et autres mouvances anti-démocratiques.

Giel Rutter (Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères) : Et puis l’article six de cet accord précisait bien que les conflits d’ordre interne ne sont pas concernés par ledit article… à croire qu’il préparait son coup de longue date. Quoi qu'il en soit, abroger cet accord nous permettrait de légalement intervenir à Velsna.

Frederich Engelbrecht (Secrétaire Fédéral à l’Économie et l’Industrie) : Et pourquoi exactement Zélandia devrait-elle intervenir à Velsna  ? Le dernier conflit en date auquel a participé la Fédération était aux côtés de Caratrad et de Tanska contre la République de Brod Flor (actuel Rasken), conflit dont Zélandia a eu du mal à se remettre. Notre économie repart de plus belle depuis maintenant deux an. Malgré une très légère inflation dû à un trop important investissement dans l’industrie lourde et l’industrie militaire [regard appuyé vers sa consœur à la Marine et aux Armées], tous les indicateurs sont au vert. Alors pourquoi s’ingérer dans un conflit qui, à première vue, ne nous regarde pas. Conflit qui risque de nous être désavantageux sur le plan économique ?

Giel Rutter : Si on intervient, ce n’est en effet pas sans raison. Si on devait intervenir, cela serait en soutien au Triumvir Vinola. Le nationalisme, et parfois le racisme, de Scaela et de ses gens à l’égard des Zélandiens est bien trop dangereux pour les intérêts de la Fédération. Par ailleurs, peut-on réellement tolérer l’arrivée en Manche-Blanche occidentale d’un État nationaliste ?

Frederich Engelbrecht : Bien… alors dans le cas où une intervention de notre part peut être bénéfique à Zélandia ; comment comptez-vous la mener  ? Vous voulez aller bombarder les positions des Scaelistes peut-être ?

Wilhelmina van Blerk (Secrétaire Fédéral à l’Innovation et la Recherche) : Trop extrême et là, notre image en pâtirait. Ce qu’il faut, c’est de permettre aux “Hommes de la Plèbe” d’avoir un point de repli au cas où les évènements ne tournent pas en leur faveur, et cela, sous couvert d’une opération humanitaire. Des cités autres que Velsna comme Umbra et Velcal se sont quant à elles jointent à la faction de Vinola. Sûrement, pourrions-nous les sécuriser afin de : premièrement permettre et faciliter l’évacuation de citoyens Velsniens qui aimeraient quitter leur pays dans le but d'échapper au conflit. Secondement, permettre et faciliter l’arrivée d’aide humanitaire et enfin troisièmement, comme dit plus haut, permettre de donner un point d’appui aux “Hommes de la Plèbe” et probablement d’extradition si le besoin s’en fait sentir.
Pour cela, une mise sous protectorat serait le mieux. Les chances que les Scaelistes ne s’attaquent à un territoire sous le contrôle d’une force étrangère sont minces. Surtout si cette force étrangère est dans une alliance défensive.

Willemijn Gijsbers (Secrétaire Fédéral à la Marine et aux Armées) : Ce plan a l’air astucieux. Cependant, il ne faut pas mettre de côté l’idée que des puissances étrangères peuvent avoir l’idée d’elles aussi intervenir dans cette affaire afin de soutenir tel ou tel Triumvir. Peut-être devrions-nous aussi organiser le minage de notre partie du détroit de Noordcroen, et par le biais de l’O.N.D., demander à nos alliés, Tanskiens en particulier, de bloquer l’autre partie du détroit, avec les moyens qu’ils souhaitent.

Siert Bruggink : Il faudra en effet se méfier des interventions étrangères. Cependant, le mouillage de mines est une opération délicate. Il ne faudrait pas non plus que le commerce de la commune de Noordcroen soit interrompu. Il faudra donc faire cela à bonne distance de nos côtes, et arrêter tous navires, militaires en particulier, qui passeraient par Noordcroen pour ensuite se diriger vers Velsna.

Giel Rutter : Concernant l’idée de la mise sous protectorat des cités pro-Vinolas afin de permettre un point de repli à ce dernier et à ses soutiens, peut-être devrions-nous aussi faire de même pour l’île de Tercera, au nord-Nazum. Par ailleurs, dans ce cas-là, nous pourrons avancer la présence de la Malévie, elle aussi membre du LiberalIntern, que nous pourrions défendre de la déstabilisation ambiante qui pourrait migrer jusque dans cette région du monde, ainsi que la présence de la Vélèsie, dont nous pourrions très bien avancer le fait que cette dernière pourrait profiter des troubles touchant Velsna afin de s’attaquer à Tercera.
Concernant le pourquoi de cette proposition, l’objectif serait de, en cas de victoire de Scaela en Eurysie Velsnienne, de fonder une autre République de Velsna, démocratique, que pourront rejoindre les opposants des putschistes.

Siert Bruggink : C’est une idée en effet. Bien  ! Alors dans ce cas, qui pour intervenir à Velsna en mettant sous notre protection les cités soutenant le Triumvir Vittorio Vinola ?

Tous levèrent la main en signe d’approbation, y compris Frederich Engelbrecht, Secrétaire Fédéral à l’Économie et l’Industrie.

Siert Bruggink : Dans ce cas, Willemijn, Giel, vous serez les acteurs principaux de toute cette scène.
Willemijn, à toi de préparer les deux opérations, en relation avec les équipages de la Marine Fédérale.
Giel, tu t’occupes d’entrer en contact avec les Maléviens afin de permettre l’opération à Tercera.

Les deux Secrétaires Fédéraux hochèrent la tête.


exercices navals

Is this music?

Opération Scarlet Tulp.

— Ainsi, comme décidé à Blankenvoorde, une Taskforce est mise en place par Zélandia. Cette dernière partira de la base navale de Slohoven (Nord-Est de la Fédération) afin de partir en direction de la cité d’Umbra. Pour cela, la flotte descendra la côte du Wetter (côte-Est de la fédération) jusqu’à atteindre la commune de Noordcroen et le détroit éponyme dans lequel la flotte y fera mouiller des mines navales dans le but de bloquer (en partie du moins) quelques flottes étrangères que ce soient qui viendrait à s’immiscer dans l’affaire Velsnienne. Durant toute la durée de l’opération, la Taskforce battra pavillon et Zélandien et du LiberalIntern, et sera sous le commandement du porte-hélicoptère AGS Admiraal Seelân.

— Le mouillage des mines fait, la flotte continuera donc sa route plus au sud.
Arrivée dans les eaux d’Umbra, Elle avertira la cité de sa présence et de ses intentions pacifiques, dont ses objectifs de :

Permettre l’évacuation des citoyens Velsniens le désirant.
Assurer un point de chute sûr pour des aides humanitaires (s’il y a).
Assurer un point de chute pour le Triumvir Vittorio Vinola et ses partisans dans un cas de figure où ces derniers doivent se replier faces aux Scaelistes.
Mettre la cité sous protectorat Zélandien en se basant sur l’idée que le triumvir Dino Scaela est assez sage et intelligent pour ne pas se mettre ouvertement à dos des puissances étrangères.

— Si le corps et l’armée civique d’Umbra font confiance aux Zélandiens et sont réellement du côté de V. Vinola, alors la flotte organisera le débarquement de son corps expéditionnaire. Ce dernier prendra position dans la cité et uniquement dans la cité (pas ses environs) aux côtés de l’armée civiques de cette dernière. Le corps expéditionnaire Zélandien a pour missions la surveillance des entrées de la ville ainsi que la protection des bâtiments stratégiques et des ponts et axes routiers important.
Les troupes qui ne seront pas en défense, s'occuperont-elles, de rassurer la population, aider à l’évacuation de ceux qui le désirent, et la distribution d’aides humanitaires qui pourrait arriver.

— Si le corps et l’armée civique d’Umbra refusent la présence et l’aide des Zélandiens, ces derniers ne débarqueront pas, mais la flotte continuera de mouiller non loin de la cité, à portée de canons, dans le cas où cette dernière serait potentiellement assiégée par les forces des deux autres Triumvirs.

Hommes et matériels déployés par Zélandia a écrit :
Le porte-hélicoptère AGS Admiraal Seelân de première génération et ses quinze hélicoptères de transports moyens, eux aussi de première génération.

Un patrouilleur de première génération.

Deux patrouilleurs de cinquième génération.

Une frégate de première génération et son hélicoptère léger polyvalent lui aussi de première génération.

Un navire cargo de sixième génération pour le transport du corps expéditionnaire et son matériel.

Un pétrolier-ravitailleur de quatrième génération.

Soixante mines navales.

Cinq mille soldats professionnels + cinq mille armes légères de quatrième génération.

Cent mitrailleuses lourdes de troisième génération.

Cinquante mortiers légers de première génération.

Cinquante lance-roquettes de seconde génération.

Cinq véhicules de combat d’infanterie de première génération.

Cinq véhicules léger tout-terrain de troisième génération.

Quatre véhicules de transmission radio de quatrième génération.

Deux véhicules radar de quatrième génération.

Le nombre d'Hommes nécessaires à l'utilisation et la maintenance des navires et du matériel en soldats conscrits.

carte
Zone hachurée rouge : zone de mouillage des mines.
Zone hachurée bleue : Environ de la cité d'Umbra et objectif de la Taskforce.


3348
La relève des chasseurs de Strombola

Depuis quelques semaines, au-delà du conflit qui oppose les trois détenteurs du pouvoir réel à Velsna, c’est également l’île celtique qui retient l’attention. En effet, il était prévisible que le conflit civil interne ne provoque des troubles périphériques venant s’ajouter à une situation déjà complexe. La résolution de la crise achosienne a évité le pire, mais dans les cités de Strombola et de Velathri, on a bien conscience que la solution est temporaire, et que l’unité d’élite des chasseurs de Strombola devrait se retirer sous peu. De plus, les citoyens de ces deux cités, bien que partisans du Triumvir DiGrassi, sentent bien que cette situation périphérique dont ils héritent peut également s’avérer une aubaine, car les armées du Triumvirat ne semblent faire bien peu de cas de la province de Strombolaine, et il se pourrait bien qu’il ne se s’agisse pas un théâtre d’opération, à contrario de la Métropole (gare toutefois aux imprévus). La présence des chasseurs de Strombola est donc tout aussi bénéfique que problématique.

Cette situation, DiGrassi et les cités de la Strombolaine l’ont bien compris. Ce faisant, aussitôt la situation achosienne stabilisée, la cité de Velathri s’est lancée dans la formation rapide de sa Garde civique qui devrait prendre le relais des chasseurs d’élite de Strombola à la frontière sous peu. Cela a le mérite de résoudre deux problèmes, du moins en partie : réduire le degré d’implication de Strombola et de Velathri dans la guerre civile, et de ce fait les éloigner d’une perspective d’invasion de l’un des deux autres triumvirs. En second lieu, il s’agit aussi d’une bonne opération pour Matteo DiGrassi, qui pourra consacrer pleinement ce régiment, l’un des meilleurs de la République, à la poursuite de ses objectifs. Cependant, tout n’est pas rose puisque le gouvernement velsnien a bien été obligé de prélever du matériel afin d’équiper cette nouvelle garde civique. Celle-ci n’est clairement de la trempe de leurs illustres compères, et sera équipée avec du matériel léger de seconde main. Pour contrebalancer cette faiblesse en armement léger, les triumvirs ont également dû se séparer d’un armement lourd, lui de qualité bien supérieure, parfois d’importation d’Alguarena. Ainsi, l’escadrille d’hélicoptères d’importation alguarenane qui devrait être livrée sous peu, devrait être postée dans les bases aériennes de Strombolaine plutôt qu’à la Métropole, d’autant que le commandement aérien velsnien, neutre dans le conflit, veille au grain. Un certain nombre de pièces d’artillerie et d’unités motorisées devraient également être déployées dans le secteur, des unités qui manqueront toujours à Matteo DiGrassi, bien que ce dernier ait récupérer une bonne partie de son personnel.

Les cités de Strombola et de Velathri ont d’ores et déjà annoncé la formation imminente de 4000 autres volontaires de leurs gardes civiques respectives. Cela témoigne d’une certaine motivation de défendre le territoire de leurs villes d’une éventuelle agression provenant de leur voisin du sud, lesquels se sont toujours méfiés de ce dernier. Il suffit de voir la moyenne d’âge de certains de ces volontaires pour se rendre compte de l’engouement. Certains sénateurs strombolains n’ont pas hésité à surenchérir dans la provocation. Ainsi, le sénateur Luigi Cadorna a déclaré aux journaux locaux : « Je donnerai de ma poche 10 000 florius à tout garde civil qui descend un achosien qui passe la frontière. ». Les triumvirs se sont empressés de rappeler à l’ordre les sénateurs de Strombolaine, les incitant à ne pas se perdre en provocations inutiles et contre-productives.

Effets: Matteo DiGrassi récupère ses troupes d'élite, un contingent de 1 000 hommes prend la place des chasseurs de Strombola à la frontière achosienne.
6705
Umbra: Le vieil homme et les "gros doigts"


Il y avait dans une salle une horde d’hommes et de femmes d’un âge mûr pour la plupart, du brouhaha incessant, des cris et des hurlements. Le Sénat d’Umbra était en ébullition depuis plusieurs jours. Il y avait à quelques kilomètres du port de la cité sans défense une flotte étrangère. Et pas n’importe laquelle : rarement une flotte de Zélandia s’était aventurée aussi en avant dans les eaux territoriales velsniennes, soulevant les inquiétudes d’une population déjà dans l’appréhension des troubles touchant le pays. L’annonce de la flotte zélandienne au Sénat d’Umbra, en apparence pacifique, finit par atteindre le reste de la population, dont les réactions furent ambivalentes et jetèrent le trouble de la division au sein de la cité. Si les partisans les plus ardents de Vinola étaient tout à fait en accord pour ouvrir les portes de la ville aux zélandiens, cette demande souleva l’inquiétude de soutiens plus réservés et timides. De plus, les militants PEV (Parti Communiste Velsnien), formation jusqu’à peu marginale et à présent bien développée à Umbra, ne se firent pas prier pour décorer les rues de la ville d’affiches anti-zélandiennes et anti-OND, condamnant un « impérialisme zélandien » supposé aux cris de « Non, Velsna ne sera pas un pays colonisé ! ». Ces paroles touchèrent non seulement ces eurycommunistes, mais s’étendirent à la population dont une partie non négligeable éprouve une grande méfiance vis-à-vis de l’organisation.

Drapeau

Il ne fallu guère attendre pour assister à des démonstrations de xénophobie. Toute cette excitation contamina les débats du Sénat, qui bien qu’en théorie contrôlé en majorité par des vinolistes qui tenaient leur soutien que par des promesses de cadeaux fiscaux promis par le Triumvir avant la guerre, fut envahi par une opposition ravivée, lesquels sénateurs firent démonstration rhétorique sur démonstration rhétorique.

Les débats durèrent toute une nuit, et se transformèrent en marathon épuisant. Au bout du compte, ce fut l’intervention du doyen du Sénat, Fiorentino d’Aula, qui s’avéra décisive. Ce vieil homme de réputation d’honneur était réputé soutien de Matteo DiGrassi, et capable d’apaiser les eurycommunistes traînant dans les rues avec un programme social élaboré à ses propres frais, chose peu commune sous la Grande République, tant et si bien qu’il était écouté par tous les bancs de l’Assemblée. Le vieillard s’avança lentement au perchoir du grand Sénat d’Umbra, dont les dorures et les marbrures n’avaient rien à envier au Palais deq Patrices de Velsna :
« Mes frères de corps civique. Voilà des heures que nous paradons chacun notre tour derrière ce pupitre, alors que nous devrions dormir à cet instant dans le creux de nos lits, entourés de nos familles dans nos foyers et palazzio respectifs. L’ordre a horreur de l’imprévu, et nos concitoyens aussi ont le désordre en horreur. Tout comme moi. Le chaos a une origine bien précise, celle qu’elle a toujours : il vient du nord, encore et toujours. Notre cité qui ne connait pas les affres de cette guerre, qui n’a pas encore vu l’ombre d’un seul réfugié, ni la silhouette d’un seul soldat, serait en danger. Du moins, c’est ce que ces zélandiens aux gros doigts maladroits entendent nous dire… »

L’assemblée approuva lorsque le vieux sénateur évoqua la circonférence supposée des doigts des zélandiens, un stéréotype vivace chez les velsniens.
« …Que je sois clair : j’ai toujours le plus grand respect du monde pour le Triumvir Vinola. Mais ses alliés ne font que tenter de résoudre un problème qui n’existe pas sous nos latitudes. Au contraire, leur arrivée pourrait bien attirer l’œil de Dino Scaela, qui s’empresserait de les balayer, et de saccager notre cité. Et que ce fait soit clair également : les réfugiés éventuels des autres cités ne nous intéressent pas. Pourquoi devrions-nous nous pencher sur le sort des citoyens de Velcal, de Munda, de Saliera ou de Velathri lorsque nous avons déjà bien affaire chez nous. Qui sont ces gens pour nous : je ne reconnais que la souveraineté de deux corps, celui d’Umbra et celui de Velsna. Nous sommes des Hommes libres et ce sont là les deux seules autorités que je reconnaîtrai ! Là encore, ces réfugiés s’ils existent, tout comme ces zélandiens seront que des oiseaux de malheur de plus qui attireront la guerre comme le nuage apporte l’orage ! Nous n’avons pas accepté de confier notre soutien au Triumvir Vinola pour finir par être envahis par des étrangers, ce n’était pas là le « contrat ». Alors, honorables frères de notre Sénat, seule patrie que je connaisse, quelle sera votre position ? »

Il y eu un instant de flottement dans la pièce. Les regards se croisent et se scrutent. On marmonne dans son coin et on fait valoir ses arguments de manière plus posée qu’avant la prise de position du vieil homme. Conformément à la tradition, le vite a lieu à main levée. L’assemblée est partagée, et il faut aux licteurs plusieurs passages pour compter convenablement les voix. Finalement, le couperet tombe : 504 voix pour, 496 voix contre. Les zélandiens n’entreront pas dans la rade d’Umbra au prix de quatre voix. Une fois le vote établit, le vieux Fiorentino reprend de sa parole :
« Néanmoins, si nous tombons d’accord sur cette question, cette dernière en soulève une autre. Cette affaire illustre le fait que notre cité est sans défense. Cette situation doit changer. Nous ne pouvons pas laisser quiconque mettre en jeu notre sécurité de cette façon, que ce soit les zélandiens, Scaela, DiGrassi ou même les autres cités. Nous devons lever notre Garde civique immédiatement. Donnez vos armes et vos équipements personnels, ne vous épargnez pas de votre fortune pour protéger Umbra, car il nous faut des bras pour nous défendre. Je propose ainsi la levée de 2 000 gardes, lesquels auront la tâche immense et lourde d’assurer la protection de notre illustre assemblée. Mes frères, quelle sera votre position, car j’attends de vous la même résolution et la même fermeté qu’à notre premier vote. Il n’y a pas de mauvais vote, seulement des avis divergeant que notre corps civique peut endurer, et qui doit se plier lorsque la décision est prise. »

Les sénateurs se concertèrent à nouveau, beaucoup moins longuement cette fois. Les mains se levèrent en nombre, bien davantage que la première fois : 822 contre 188. Le verdict était tombé : Umbra lèvera sa propre armée.


Cette crise est révélatrice de plusieurs éléments pour les zélandiens :
- Les cités velsniennes ignorent le principe de solidarité entre elles et sont souvent en concurrence, excepté le rapport de souveraineté qu’elles entretiennent avec Velsna.
- Umbra n’est actuellement pas un théâtre d’opération et n’a pas montré un quelconque besoin d’aide particulière.
- Umbra ne connait actuellement aucune crise de réfugiés et n’a pas l’intention d’accueillir les réfugiés éventuels des autres cités.
- Les zélandiens ne bénéficient pas d’une image particulièrement bonne dans les cités velsniennes, que ce soit par reflexe d’ignorance, par principe ou par concurrence économique.
- Le sentiment anti-OND est trop fort chez une partie de la population.
- Enfin, le Parti eurycommuniste velsnien, bien qu’opposition extra-parlementaire et minoritaire, devient populaire parmi les classes populaires, et n’hésite pas à surfer sur ce sentiment anti-OND.


Effets :
- Umbra se dote d’une Garde civique de 2 000 hommes.
- Umbra refuse l’amarrage des zélandiens
- Les eurycommunistes ont profité de cette affaire pour générer un coup médiatique, et ont accru en popularité, bien qu’encore marginale.
- Umbra sera désormais plus sensible aux demandes de reddition provenant des triumvirs opposés à Vinola, et son soutien devrait devenir plus versatile.
Haut de page