25/02/2015
08:55:30
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Activités intérieures du Duché

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Activités intérieures du Duché. Si les actions si dessous ne sont pas relayées dans les actualités, alors elles ne sont pas systématiquement publiques.
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État d'alerte maximale en Sylva, après que le Grand Kah ait secrètement transmis des informations des plus inquiétantes ! Étant un partenaire fiable, la chose est prise très au sérieux et le dispositif défensif du Duché est mis en trombe sans attendre. Tous les avions sont mis sur le pas de lancement, les équipes sont mobilisées, et sans attendre sont envoyés des camions et bateaux sur tous les axes de circulation terrestre et fluviaux principaux, pour les piéger avec des mines. Loin de bloquer une armée, il s'agira là de mettre le nécessaire pour ralentir la progression de forces adverses.

Côté naval, les bâtiments se mettent en position pour quadriller les eaux au sud de Sylva. Les hélicoptères sont notamment mis à profit pour étendre la portée de détection des radars.

Et pour ce qui est de l'aérien, des patrouilles permanentes sont lancées, avec des ravitailleurs en vol de façon à assurer l'autonomie. L'avion radar particulièrement devra faire de méticuleuses surveillances de la frontière en haute altitude, tout en se tenant prêt à éviter la moindre approche de chasseurs adverses. Les hélicoptères légers sont quant à eux mis à profit pour surveiller les routes et fleuves (ce second point étant appuyé par les vedettes).
Les chasseurs sont quant à eux déplacés vers les aéroports les plus proches du sud, de manière à accélérer la vitesse de réaction si nécessité se faisait sentir.

Les hélicoptères et avions de transport sont quant à eux employés à déplacer rapidement des forces en direction des principaux axes de circulation, de manière à contribuer à leur blocage.
Les patrouilles forestières sont également grandement renforcées, toutes les équipes avec tous les lamas et chiens de garde disponibles sont envoyés avec de quoi tenir de longues semaines.

Et enfin, ce sont les services de renseignement qui sont mis en urgence, de démarche à laisser aux agents en Communaterra des messages pour leur demander de reporter si nécessaire toutes les activités suspectes qu'ils pourraient constater.
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Exercice d'ampleur dans les jungles sylvoises !

De façon complètement décontextualisée des évènements récents, les armées de terre et de l'air ducales se sont livrées à un important exercice somme toute assez discret. Il s'agissait là d'une tentative de mise en situation réelle des forces du Duché pour répondre à plusieurs objectifs :
-Développer les capacités interarmées avec des simulations les plus proches de la réalité que possible,
-Développer du savoir faire dans des conflits d'invasion, occupation et contre-insurrection,
-Maitriser davantage le milieu forestier tropical, avec ses jungles denses et humides,
-Mettre en évidence les faiblesses actuelles des armées pour y pallier.

L'exercice s'est opéré sur le sol Sylvois en faisant intervenir un pays hypothétique, simulé par une armée ROUGE. Il s'agirait d'un pays communiste, frontalier avec Sylva, développé dans un milieu semblable avec une végétation tropicale très dense, un fonctionnement principalement horizontal bien qu'avec quelques relents officieux très verticaux, une organisation décentralisée, et finalement doté d'une force conventionnelle disposant de quelques atouts qualitatifs mais dans l'ensemble inférieure aux armées sylvoises et compensant avec des doctrines de guérilla.
L'environnement et ses contraintes ont déjà été minutieusement étudiés par les académiciens militaires sylvois et peuvent se résumer à :
-Une circulation contrainte par la flore, se restreignant à des passages par des axes routiers ou fluviaux prédéfinis,
-Une difficulté de mener des opérations de reconnaissance à cause de la dissimulation offerte par les forêts.

La production et de façon générale la contribution à l'effort de guerre des industries se ferait selon une structuration suivant les principes de décentralisation, avec une multitude de petites unités de production dispersées dans l'ensemble du territoire. Il est à noter que la circulation se fait essentiellement via des transports publics, ferroviaires comme routiers.

Les forces sylvoises seront représentées par l'armée VERTE, caractérisé par une portion représentative des forces militaires actuelles de manière à représenter de façon réalistes les capacités du Duché à une moindre échelle. Il en sera de même pour l'appui industriel qui sera mis à échelle de tenue à clairement se faire une idée des aptitudes du Duché à tenir une guerre sur la durée avec de nombreuses contraintes (approvisionnement en carburant, munitions, pièces de rechanges, remplacement des troupes...).

C'est à partir de tous ces éléments que le Duché de Sylva et ses forces armées pourront mettre en application les doctrines déjà définies en situation pratique, selon le plan suivant :
I) Établissement de la domination aérienne via la superposition d'un dispositif d'exclusion aérienne avec la destruction des défenses anti-aériennes ennemies.
II) Opérations de frappes en profondeur pour impacter le dispositif industriel et logistique adverse.
III) Progression en taches d'huile avec une invasion, occupation, sécurisation et administration progressive des secteurs à neutraliser.
IV) Lutte contre-insurrectionnelle s'adaptant aux tactiques des guérilleros adverses.
V) Poursuite des opérations sur la durée avec les contraintes induites (moral, réussite stratégique, logistique) de façon à atteindre l'état final recherché : la neutralisation de l'armée ROUGE et de toutes menaces qu'elle représenterait.
VI) Mise en place d'un réseau de renseignement servant aussi bien à l'acquisition d'information pour mener une guerre conventionnelle qu'asymétrique à l'encontre des guérilleros.

I) La domination aérienne :

Le contrôle du ciel pour conjointement y empêcher l'accès à l'armée ROUGE et permettre aux forces aériennes de l'armée VERTE d'opérer aussi bien des missions de reconnaissance, logistique ou neutralisation, constitue la première priorité pour atteindre les objectifs. Appliquant leurs doctrines également au milieu aérien, l'armée de l'air ROUGE procédera une guérilla urbaine en dispersant son aviation sur un ensemble de petits aérodromes improvisés dans la jungle, doublant la dissimulation de la végétation avec des couvertures de camouflage. Les décollages se feront depuis des routes ou pistes sommairement aménagées (terrain aplani et nettoyé des débris susceptibles d'être aspirés). L'emploi d'avions STOL (à décollage et atterrissage court) facilite qui plus est cette doctrine. L'armée de l'air VERTE peut aussi bénéficier de plusieurs éléments pour faciliter sa doctrine, tel que des appareils légers et simples avec un besoin en entretien modéré. La question des appareils VTOL (à décollage et atterrissage vertical) fut également évoqué mais non simulé pour deux raisons :
-Les mécanismes propres au VTOL sont opposés à une simplicité de conception nécessaire à une logistique et à un entretien allégés pour une force guérilléros, et contradictoire avec les moyens technologiques et industriels à disposition de l'armée VERTE tel que représentée,
-Les performances de ce genre d'appareils sont amoindries de par les contraintes d'un tel dispositif avec notamment une réduction drastique de l'avionique, autonomie, charge utile et manœuvrabilité, limitant de trop leurs capacités pour avoir un emploi pertinent dans une guerre, là où le STOL est accessible à moindre coût et permet de bénéficier en partie des avantages du VTOL (notamment des pistes de taille moindre).

La stratégie appliquée par l'armée de l'air ROUGE sera alors de harceler les forces de l'armée VERTE sans chercher les affrontements directs. Cela se fera particulièrement avec de courts vols pour prendre en embuscade des escadrilles en vol ou opérer de brefs bombardements sur des emplacements de l'armée VERTE, le tout avec l'appui d'un dispositif de radars et DCA au sol.
C'est en prenant compte de toutes ces considérations que l'armée VERTE mettra en place un dispositif pour assurer la domination aérienne, avec une progression en strate au sol et dans les airs. La chose se fera avec une coordination entre un système de détection performant à toutes les altitudes et un ensemble de moyens d'interception.
Plus concrètement, un ensemble de batteries de DCA orbitant autour de radar devront être positionnées à la ligne de front sur des points stratégiques, principalement en hauteur pour quadriller le terrain. La végétation n'obstruant pas les ondes radios, les radars n'auront pas besoin d'être disposés en zone particulièrement dégagée et bénéficieront au contraire de la dissimulation de la forêt (constat valable pour les forces VERTE et ROUGE). Les DCA devront quant à elles conserver une certaine ligne de vue. Ce dispositif au sol proposera divers avantages, notamment une présence constante nécessitant des retours à la base sporadiques et un ravitaillement sur le terrain. Il sera en contrepartie bien moins mobile et avec une portée inférieure (en particulier contre les appareils volant à faible altitude, les reliefs bloquant la ligne de vue), le dédiant à un rôle défensif, ou offensif sur une courte portée uniquement.
C'est pour ces raisons que ce système d'exclusion aérienne devra se compléter d'une force aérienne employant une présence constante d'avions radar. Des patrouilles aériennes prolongées via des ravitaillements en l'air et un ensemble d'escadrilles se relayant permettent de répondre à cet objectif. Les radars à puissance et à altitude élevées permettront de scruter l'horizon sur une très large distance, tandis que des intercepteurs en l'air permettront une réponse et une neutralisation rapide des menaces en approche. Les avions Chloé CB-3 sont particulièrement adaptés pour lesdites interceptions de par leur puissance, permettant de rapidement se rendre sur une zone et de donner de l'élan à leurs missiles.
La combinaison de dispositifs de détection et combat au sol et en l'air permet ainsi une surveillance et présence constante en strates successives pour prévenir de toutes embuscades menées à l'encontre d'unités aériennes ou terrestre de l'armée VERTE par l'aviation ROUGE.

Ces deux dispositifs d'exclusion aérienne devront être complétés de missions air-sol pour assurer une domination aérienne efficace, visant à neutraliser les défenses aériennes pour permettre une liberté d'action totale des aéronefs. Ces opérations devront se faire lors de missions spécifiquement dédiés avec des appareils préparés en conséquence, embarquant notamment des missiles anti-radiations (ciblant automatiquement les sources d'émission radio comme les communications ou radar) et des pods de guerre électronique (détection et contre-mesures envers les radars de l'armée ROUGE). Ces opérations pourront s'accompagner conjointement d'avions awacs et de guerre électronique et fonctionner en patrouille pour "nettoyer" les zones où étendre le contrôle du ciel. Les avions radars pourront ainsi repérer les véhicules au sol (réflexion des ondes radar contre le métal clairement distinguable de celles contre le bois ou la terre) tandis que l'avion de guerre électronique pourra trianguler et brouiller les radios et les radars. Ces duos permettront ensuite de diriger les escadrilles de destruction des défenses aériennes ennemies pour tirer leurs missiles anti-radiation dans un premier temps, puis leurs bombes à guidage laser une fois neutralisées les sources d'émission radio.
Ces opérations devront également s'appuyer sur l'emploi de missiles leurres avec une signature radar et trajectoire semblables à un avion, pour attirer l'attention des DCA de l'armée ROUGE et les mettre en évidence, de façon combinée au repérage des avions de soutiens.
Les lance-roquettes multiples pourront aussi appuyer ces opérations avec des missiles longue portée, à partir des informations acquises par l'aviation sur la position des unités adverses.
Cette phase des opérations permet, en plus de sécuriser le ciel, de préparer la progression des troupes au sol en nettoyant les positions de l'armée ROUGE.

Il est à noter que les chasseurs opérant dans un espace aérien contesté s'exposeront inévitablement à une menace, quel que soit le degré de préparation et anticipation fourni par les avions de soutiens awacs ou de guerre électronique. La procédure en cas d'embuscade par un missile venant du sol : demi-tour suivi d'un vol en raz-motte pour épuiser le missile et, si la chose est insuffisante, emploi de contre-mesure (brouillage, leurres infrarouges ou paillettes radar) combinés à des manœuvres d'évitement.
Voler à basse altitude (en profitant de bidons externes et de séances de ravitaillement en vol pour compenser la consommation accrue) contribue à réduire l'exposition radar et à préserver les avions. Les bombardiers furtifs seront également un appui important pour mener dans une sécurité relative une reconnaissance offensive en repérant les défenses ennemies et en coordonnant les frappes tout en apportant leur propre puissance de feu.

II) Les frappes en profondeur :

C'est dans l'extension des opérations de domination aérienne que devront être menées des opérations à long rayon d'action pour impacter de manière décisive le dispositif de l'armée rouge. Les cibles vitales sont nombreuses : aéroports (improvisés avec uniquement des chasseurs, ou en dur pour les avions de ligne et notamment de soutien comme les ravitailleurs), gars et réseaux ferroviaires, usines et dépôts d'armement ou de carburant, centrales électriques, réseaux de communication, et enfin les centres de commandement.

Ces opérations suivront une organisation semblable à celle de domination aérienne, si ce n'est qu'elles auront une visée de projection sur un long rayon d'action en territoire hostile (rayon d'action jusqu'à 1000 km, bien qu'en moyenne réduit entre 600 et 700 km). Les escadrilles dédiées devront ainsi compter :
-Des avions dédiés à la frappe sol-air stratégique, que ce soit des chasseurs-bombardiers, des bombardiers stratégiques ou des bombardiers furtifs (troisième choix particulièrement recommandé),
-Deux escortes respectivement dédiées aux menaces aériennes et au sol, avec des missiles air-air ou air-sol anti-radiations (cf dispositif d'exclusion aérienne et SEAD précédemment développé),
-Un soutien composé d'avions radars et de guerre électronique pour étendre la porter de détection et brouiller les dispositifs de détection.

La zone à couvrir étant telle pour les défenses aériennes de l'armée ROUGE, elles se retrouvent à choisir entre une dispersion sur une large surface avec une efficacité moindre ou une concentration sur des points importants mais libérant la circulation aérienne ailleurs. Les opérations devront donc se faire avec dans un premier temps un repérage des radars adverses menés par les avions de soutien, permettant ensuite de guider les avions de chasse sur les trajets les moins protégés. Les défenses obstruant le passage devront alors être traitées par les escortes.
L'autonomie des avions est un sujet d'attention en vue du rayon d'action exigé. Si les appareils peuvent en théorie parcourir le millier de kilomètres maximum à moyenne altitude, la pénétration à faible altitude augmente drastiquement la consommation, tandis qu'il est nécessaire de conserver une marge pour les engagements. Une coordination délicate avec les avions de ravitaillement est donc capitale pour partir avec une autonomie maximale à la frontière, et être "récupérés" par lesdits ravitailleurs une fois de retour, le temps d'atteindre les bases sylvoises en territoire intérieur. C'est notamment l'une des raisons pour laquelle ce sont les bombardiers à long rayon d'action (stratégique ou furtif) qui sont préconisés pour les frappes les plus éloignées, tandis que les escortes se contenteront de configuration plus légères avec davantage d'autonomie (les missiles air-air impactant bien moins la portée que les imposantes bombes). Les missiles de croisière sont aussi une alternative pour prolonger l'allonge des chasseurs-bombardiers et minimiser le trajet nécessaire, mais c'est là une alternative nécessitant une préparation des stocks.

Les cibles prioritaires des premiers jours ne seront pas les centres logistiques ou relais de communication, mais les aéroports avec de grandes pistes. L'objectif est de neutraliser rapidement les avions de soutien (ravitailleurs et transporteurs) et détruire les pistes depuis lesquels ils peuvent décoller. Priver l'armée ROUGE d'avions de grande taille réduira partiellement ses capacités logistiques, mais surtout, empêchera toutes formes de ravitaillement en vol ce qui réduira drastiquement les capacités d'opération de ses avions de chasse (notamment avec les distances impliquant des rayons d'action élevés pour permettre des opérations). Il s'agit là d'opérer dans la continuité de la domination aérienne, de laquelle pourra s'appuyer la supériorité de l'armée VERTE.
Une fois les aéroports principaux neutralisés et l'adversaire privé d'avions de ligne, les frappes en profondeur pourront ensuite se concentrer sur les points logistiques, centres industriels et dépôts en tout genre pour épuiser l'armée sans la combattre. L'état final recherché est la fin de l'approvisionnement en nourriture, munitions, pièces de rechange et tous autres équipements nécessaires aux guérilléros.

Une traque des camps et aéroports dissimulés dans la forêt sera la phase suivante, s'appuyant particulièrement sur les avions radars pour localiser les signatures métalliques (et donc les véhicules ou toitures en tôle) dans les bois. Des unités de reconnaissance pourront alors être déployées par voie aéroportée pour confirmer ou non la présence d'unités militaires de l'armée ROUGE et guider par radio les frappes aériennes. Il est à noter que les dispositifs pour dissimuler les appareils et véhicules des radars seront bien plus encombrants, tel que les tunnels assez grands, et sauraient difficilement bénéficier de la couverture forestière sans devoir opérer un certain défrichement observable depuis les airs.

La localisation des cibles sera opérée conjointement par des observations radars depuis les airs, mais aussi du renseignement humain avec des agents infiltrés (dans la société même ou sous forme de pisteurs dans les forêts). Une surveillance des flux de matériels, de nourriture et de carburant permettra de retracer les différents campements comptant sur le soutien de partisans parmi les civils. Un pistage des communications radios est également de mise par l'intermédiaire de drones et d'avions de guerre électronique, afin de suivre les mouvements des tirailleurs dans les bois. Le brouillage de ces communications ne serait pas systématique, de façon à laisser le temps aux unités d'intervention de se rendre sur place pour quadriller le terrain et y neutraliser les menaces. Les méthodes de renseignement humain seront élaborées par la suite.

III) Progression au sol :

Une fois la domination aérienne assurée et le dispositif de l'armée ROUGE sévèrement entamé, pourra commencer l'avancée de l'armée de terre. La première caractéristique de l'armée VERTE est l'emploi massif de patrouilleurs et de pisteurs employant non pas des véhicules mécanisés, mais des lamas et des chiens. Ce seront des unités de reconnaissance discrètes et relativement mobiles en forêt, aptes à progresser loin des sentiers battus et à appliquer une pression sur les tirailleurs ennemis tentant de saboter les axes de circulation ou de tendre des embuscades sur les routes. Cette reconnaissance se concentrera justement en bordure des routes prévues par les véhicules de l'armée de terre, dont l'avancée sera lente de façon à déminer progressivement le terrain très certainement piégé. Les unités du génie auront un travail très important à faire dans le déblayage des routes sabotées ou obstruées, le remplacement des ponts abattus, et le déminage (notamment sur les ponts qui ne seront pas abattus). Un travail d'adaptation sera à faire au niveau des pièges employés par l'armée ROUGE, pour s'adapter à leur évolution et y répondre avec une formation des troupes aux méthodes adaptées de déplacement ou de combat.

S'il est prévu de rapidement prendre l'avantage dans les opérations de domination aérienne, les combats au sol se feront sur un temps bien plus long. Les contraintes de circulation et de quadrillage pour repérer un ennemi disséminé en petites unités impliqueront un rythme mesuré. L'infanterie et les unités de lama composeront l'essentiel de l'avant-garde et appliqueront à terme des doctrines de guérilla contre les guérilleros en profitant exactement des mêmes atouts, en plus de l'appui aérien (pour se déplacer ou guider des frappes). Les blindés se contenteront quant à eux de progresser et d'occuper les axes de circulation et points stratégiques tel que les villes, parallèlement aux éclaireurs lama-chien qui dénicheront les tirailleurs embusqués.
L'ensemble des combats de blindé et intervention de l'artillerie ainsi que la progression en ville suivront les doctrines déjà définies, toujours avec une étroite communication entre avec l'infanterie et aviation.

Une fois la présence établie, la zone sera sécurisée avec un contrôle des principaux chemins et des patrouilles de chiens pisteurs. Il est à noter que les équipes de chien n'ont pas nécessité de couvrir l'intégralité du territoire à surveiller mais uniquement de le "couper" pour croiser les points de passage des unités d'infanterie de l'armée VERTE. L'odeur et les traces laissées seront ensuite des indices pour les retrouver et, avec l'appui des différentes unités conventionnelles (notamment aérienne si loin des chemins accessibles aux imposants véhicules terrestres), les éliminer.
L'impossibilité de se ravitailler face au contrôle des routes et la destruction des chemins de fer amèneront à terme à un épuisement des tirailleurs retranchés dans des camps au cœur des forêts, tandis que les patrouilles fréquentes et l'occupation du terrain appliqueront une pression constante et une contrainte sur leurs déplacements. En y ajoutant la triangulation de leurs radios portatives et téléphones satellites par les drones et avions de guerre électronique pour guider les forces au sol, arrivera alors un terme où ces unités seront toutes définitivement isolées et traitées. Ainsi seront sécurisées les portions de terrain conquises au cours du temps, assurant la progression au sol.

Cette occupation devra par ailleurs traiter de la question civile et administrative en plus de la neutralisation de l'armée ROUGE. Des villes et des villages vont en effet être récupérés et devront profiter d'un accompagnement et d'une gestion sous la responsabilité de l'armée VERTE. Les agglomérations étant coupées de l'économie à laquelle elles étaient initialement reliées, elles devront alors s'intégrer au dispositif sylvois, auprès duquel elles compteront pour s'approvisionner avec tous les éléments nécessaires.
Une opération de "police" intensive sera à mener, pour filtrer les activités partisanes soutenant la résistance des guérilleros : fouille et démantèlement des stocks et usines d'armement, interception des approvisionnements de matériel et vivres, lutte contre le sabotage...
L'étape la plus difficile consistera à faire perdre toutes volontés de résistance à la population, chose qui sera élaborée ultérieurement.

IV) Lutte contre-insurrectionnelle et contre-guérilla :

La guerre conventionnelle étant dominée par les forces de l'armée VERTE, l'armée ROUGE se rabat rapidement sur des doctrines asymétriques en espérant harceler et épuiser l'assaillant, via des tactiques d'embuscades, piégeages, sabotages et escarmouches. L'emploi de moyens conventionnels démontrera alors des résultats plus limités et seront relégués à l'occupation du terrain, pour être supplantés dans la lutte par des méthodes adaptées et semblables à la guérilla. Les forces résistantes comptent notamment sur les forêts et montagnes pour se dissimuler et mener leurs opérations tout en se ravitaillant depuis les agglomérations. Mais de très nombreuses faiblesses se présentent, et réciproquement, leurs atouts sont exploitables aussi par l'armée VERTE.

Telle que déjà expliqué, une première étape est de priver les groupes de tirailleurs de tout leur soutien des partisans avec une occupation des agglomérations, un contrôle des axes de circulation une vérification des mouvements de ressource, et un démantèlement des ateliers officiels ou clandestins d'armes. Ces mesures priveront déjà les résistants retranchés de leurs alimentations et munitions tout en réduisant leurs mouvements.
La seconde étape est d'appliquer la symétrique de leurs méthodes avec les unités de lamas-chiens, qui elles, bénéficieront de l'appui de l'armée conventionnelle et particulièrement de l'aviation (hélicoptères surtout) pour se déplacer et ravitailler. Ces tirailleurs de l'armée VERTE seront alors chargés de quadriller les bois et d'appliquer les mêmes doctrines dites "sournoises" à l'armée ROUGE, en établissant des pièges, des embuscades et des escarmouches. L'élaboration de tunnels pour se dissimuler et appliquer une pression aux guérilleros est également une tactique viable pour occuper les forêts avec des ressources limitées, et ainsi compenser les besoins requis pour une telle surface.

V) Poursuite des opérations sur la durée :

L'une des grandes difficultés de l'opération se trouve au niveau de l'endurance de l'armée VERTE. Occuper un terrain et adopter une posture défensive (là où l'armée ROUGE, une fois retranchée dans les bois, ne cherche pas à défendre un territoire mais à harceler) est bien plus coûteux en ressources. Sans entrer dans un état de guerre totale, il sera indispensable pour Sylva de passer en économie de guerre avec une importante production de matériel et de vivres ainsi que des efforts conséquents pour les acheminer.

Hormis les questions industrielles qui n'ont pas à être détaillées ici, la logistique sera un point capital avec la nécessité de disposer d'un important parc de véhicules tout en sécurisant leurs axes de circulation. La lutte contre les embuscades se fera notamment avec une occupation du terrain, une pression permanente exercée sur les guérilléros doublée d'une présence qui contraindra leurs déplacements, et une surveillance minutieuse des abords des routes (toujours par les lamas-chiens, héros insoupçonnés de cet exercice aux belligérants complètement fictifs). Des ponts aériens pourront également assurer dans une moindre mesure un ravitaillement en urgence des fronts, mais resteront secondaires face aux convois de véhicules au sol.

Le moral, aussi bien de l'armée VERTE que ROUGE, sera un second point stratégique pour atteindre l'état final recherché. Assurer un bon moral nécessitera des efforts intensifs et une dévotion totale du Duché à la poursuite de l'effort de guerre, en passant par plusieurs points :
-Fournir en ressources suffisantes les troupes au front, avec des soins adaptés et les moyens d'opérer leurs missions, tout en maintenant autant que possible des rotations afin de ne pas exposer durablement en première ligne les mêmes individus. L'effet inverse sera cherché chez l'armée ROUGE en la privant de ses ravitaillements depuis des partisans en agglomération.
-Entretenir un taux de réussite appréciable pour appuyer sur la pertinence des opérations, et réciproquement, étouffer sous une pression constante et une mise en échec systématique de leurs opérations l'armée ROUGE pour démotiver ses composants face au manque de succès.
-Appuyer le tout d'une propagande importante, aussi bien à destination des civils que de l'armée, pour convaincre du succès des opérations et donc de la pertinence de les poursuivre. La propagande doit également s'appliquer aux éléments de l'armée ROUGE pour appuyer l'aspect inéluctable de la défaite et le caractère vain de leurs efforts.

La capacité d'évolution et d'adaptation des armées VERTE et ROUGE seront également des facteurs décisifs. Les deux entités devront constamment ajuster leurs méthodes et même leurs équipements pour répondre aux changements opérés chez l'autre. L'armée VERTE devra en conséquence avoir un véritable dispositif d'étude des retours d'expérience sur le terrain, doublé du nécessaire pour capitaliser sur l'acquisition d'expérience. Cela passe notamment par l'aspect RH en formant les troupes aux nouvelles tactiques appliquées par l'adversaire et comment les contrer. Un exemple concerne le piégeage, amené à rapidement muer pour se montrer toujours plus insidieux et démoralisant pour les forces de l'armée VERTE. L'apprentissage de l'identification des pièges et des méthodes pour les éviter ou les désarmer sera alors un processus nécessaire à appliquer.

VI) Le renseignement :

L'habileté à acquérir et à exploiter des informations, dans une guerre asymétrique de type guérilla, sera un facteur décisif avant et pendant les opérations. L'établissement d'une cartographie précise et du positionnement des points de production d'équipements, de vivres et de carburants, l'identification de la chaine hiérarchique/décisionnelle et des meneurs, la position des forces de l'armée ROUGE et ses mouvements.
Les moyens de renseignement matériel tel que les drones, radars et les emplois de la guerre électronique pour intercepter et trianguler des communications ayant déjà été élaborés, le reste de l'analyse se concentre sur les moyens humains. Les agents humains peuvent être employés de deux façons notables :

-Les officiers de renseignement au milieu des populations, voire des espions dans les rangs ennemis même, afin de tâter le climat et d'identifier des éléments dissidents auprès de qui ils pourront recevoir des informations. Il s'agit alors d'une observation directe et interne. Les difficultés sont avant tout d'intégrer les agents et de gagner la confiance des indicateurs. Des méthodes de corruption (allant au-delà de l'argent pour jouer sur des services), d'ingénierie sociale ou d'influence, voire de séduction permettent de se rapprocher d'éléments importants pour en tirer des informations à leur insu.
Ces méthodes peuvent s'appliquer en terrain conquis ou non, pour pister aussi bien les guérilléros que les partisans les soutenant.
Jouer sur les dissensions sociales et l'opposition, pouvant notamment survenir après des crises, permet de rallier des complices de façon efficace. Bénéficier de la contestation assure qui plus est un "relais" pour occuper et administrer les lieux une fois les guérilléros repoussés.

-La reconnaissance humaine opérant à la manière des guérilléros. Profitant de l'avantage de la circulation en hélicoptère ou en avion une fois la domination aérienne assurée, il est possible d'envoyer des éclaireurs à proximité des agglomérations et lieux de vie pour discrètement s'y approcher, voir les infiltrer. Cela permet d'avoir un point de vu direct sur le fonctionnement et l'organisation, avec la localisation des points de stockage ou de production. Ces méthodes alimentent notamment en coordonnées les frappes en tout genre pour épuiser l'armée ROUGE.
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Planification des mesures contre les biaggistes.

La situation était plus délicate qu'elle n'en avait l'air avec les biaggistes. S'il s'agissait en apparence d'un détail, c'est cet aspect innocent qui restreignait dans ses actions le Duché. Certains politiciens tels que Nathalie Sablier appelaient naturellement à violemment réprimer la menace armée qu'ils représentaient. Et en effet, les armes à disposition (incluant un char d'assaut !!) et le caractère définitivement menaçant de cette communauté velsnienne était bien concrets et il y avait un véritable danger. Mais il était pour autant impensable de bêtement larguer pour une centaine de tonnes de bombes sur leur campement, parce que les politiciens sylvois se vantaient de valoir mieux que les komunteranos. On ne pouvait conséquemment pas juste massacrer ce qui s'apparentait à du terrorisme, d'autant plus quand on ignorait encore la posture velsnienne sur le sujet. Arrêter des ressortissants, c'est déjà quelque chose, mais les pulvériser à coup de bombes ? Cela nécessiterait des justifications et en l'état, la posture débilement menaçante n'en était pas une, du moins ce n'était pas certain. Digrassi était connu comme un homme offensif, violent et marqué par le terrorisme. Jouer sur ce point pour justifier un tel massacre pourrait marcher avec lui mais deux problèmes se posaient :

-Ce n'est pas certains que ça fonctionne. On ne parle pas de terroristes achosiens s'attaquant à des velsniens, mais de velsniens pouvant éventuellement faire une grosse bêtise sans pour autant l'avoir commencé. Il y avait là un léger doute persistant.

-Avec lui, ça marcherait, mais avec les autres sénateurs ? Il y avait un fort mouvement anti-OND et Sylva serait inévitablement amalgamée à ce ressentiment. Se risquer à contrarier les sénateurs et mouvements politiques était bien trop risqué.

Dès lors, que faire ? L'Etat-Major du Duché lui-même fut consulté et un plan d'action fut établi selon les quatre T : Task, Target, Threat and Tactics :

Task, la mission :

L'objectif est de neutraliser les éventuelles menaces que représenteraient les biaggistes en Sylva. Cela signifie :
-Saisir leurs armes illégales, incluant les armes de guerre possédées sans permis de port d'arme valide en Sylva, le char d'assaut qui ne peut pas être autorisé aux mains de civils en Sylva.
-Mettre aux arrêts les criminels et individus représentant manifestement un danger pour la collectivité.
-Normaliser la situation des libertariens en les inscrivant sur les registres sylvois requis (services de santé, d'impôts etc...). Il est fort probable qu'ils aient construits sans autorisation, sur des zones protégés. On craint par ailleurs pour la santé environnementale avec des déversements de déchets dans les forêts.
-Également assurer la sécurité des velsniens eux-mêmes : on craint qu'ils ne s'exposent aux maladies tropicales sans y être protégée.

La principale contrainte est de ne pas provoquer de heurts ou violences dispensables et d'assurer la sécurité du phalanstère kah-tanais à proximité, que les biaggistes ont ostentatoirement menacé. Leurs déclarations indiquant qu'ils se défendront en cas d'intervention, il faudra procéder avec doigté tout en s'attendant au pire. Pointe-Mogan devra par ailleurs être protégée d'éventuels débordements.

Target, la cible :

Les biaggistes se sont regroupés à quelques kilomètres de Pointe-Mogan au fond des bois. Ils ont probablement fortifié la zone et disposent d'un armement conséquent malgré leur nombre : arme de calibre militaire, probablement anti-matériel léger (il est fait question de calibre .50 soit 12,7 mm, des munitions largement létales pour un individu en gilet part-balle lourd et même contre des véhicules non blindés). Ils possèdent également un char, dont on ignore toujours comment ils l'ont acheminé jusqu'ici (une enquête parallèle sera menée pour étudier ce point et répondre à ce manquement pour en tirer des leçons à l'avenir).

La zone est bordée entre des mangroves, plages et forêts, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient :

-La circulation de véhicules (notamment le char d'assaut) sera difficile, entre la végétation gênant le passage ou le marécage dans lequel pourront s'embourber les engins (même le char d'assaut).

-Il sera par contre possible pour les piétons de circuler discrètement en forêt, avec une impossibilité de surveillance aérienne. Des patrouilleurs lamas seront mobilisés à l'occasion.

-Passer par la plage sera possible tant pour l'infanterie que les véhicules adaptés (les engins à roue seront potentiellement bloqués, mais ceux qui sont pensés pour être tous terrains comme le char pourront passer). Il sera également possible de surveiller leurs mouvements depuis là.

Threat, les menaces :

Plusieurs éléments seront à pallier :
-Les armes déjà citées précédemment,
-Les débordements évoqués et potentiels envers les habitants de Pointe-Mogan ou du Phalanstère,
-Les violences qu'il faudra éviter dans la mesure du possible,
-La végétation qui aidera les biaggiers.

Tactique :

C'est à partir de tous ces éléments que l'Etat-Major a préconisé une intervention à trois degrés de gravité :

Premier degré, violence minimale et absence de perte :

Dans ce plan, les débordements sont évités en infiltrant préalablement la communauté libertarienne avec des agents se faisant passer pour des sympathisants. Ils seront lourdement armés avec de quoi communiquer avec l'extérieur en le justifiant comme "un droit inaliénable" et apporteront avec eux d'importantes quantités de viandes, de barbecues, drogues et alcools. L'objectif sera de pousser au plus tôt à une importante fête pendant la nuit afin d'épuiser les concernés. Pour plus de crédibilité, ils arboreront un style vestimentaire de type "beauf".

En parallèle, la zone sera quadrillée par les forces de sécurité sylvoises de cette manière :
-Des mines anti-char seront disposées sur les routes accessibles au blindé, doublée de barricades adaptées pour bloquer l'engin. Toutes les zones accessibles auront leurs accès bloqués par les obstacles antichars (type hérisson tchèque) à l'exception des zones où il sera susceptible de s'embourber, de façon à lui laisser une porte de sortie dans laquelle il se bloquera de lui-même.
-Les patrouilleurs en lama se camoufleront dans les forêts et mangroves pour surveiller le passage par ces points.
-Un patrouilleur sera mis au bord de la plage pour observer.
-Des hélicoptères légers seront mobilisés pour surveiller le ciel. Un hélicoptère d'attaque sera également disponible si le char était hors de contrôle (scénario pessimiste).
-Des défenses seront établies pour empêcher l'accès de Pointe-Mogan et du Phalanstère.

Dans le cas d'une intervention de premier degré, ces points ci-dessus n'auront pas lieu d'être et serviront de sécurité. L'objectif sera de souler les biaggistes pour permettre une intervention "douce" des forces sylvoises, qui les désarmeront pendant leur sommeil, avec l'appui des agents infiltrés. Il est capital que l'assaut soit lancé vers quatre heures du matin, où le cycle circadien est au plus bas et l'alcoolémie la plus haute.

Deuxième degré : violence modérée, intervention armée et cloisonnement des engagements :

Dans l'hypothèse où l'intervention de premier degré échoue (échec des agents de s'infiltrer, préparations alentours indiscrètes éveillant les soupçons, insuffisance d'alcool et drogues pour mettre hors d'état de nuire les biaggistes), un usage plus important de la force devra être opéré.
Plusieurs assauts seront alors menés sur divers points avec la projection de fumigènes, l'usage de lampes aveuglantes et l'abus de balles en caoutchouc, le tout avec appui d'hélicoptères légers avec optroniques infrarouges pour guider les mouvements.
Les assauts devront être coordonnés et brusques pour stupéfier, avec une priorité sur le char qui devra être immédiatement encerclé pour empêcher des individus de l'atteindre. Dans l'idéal, les agents infiltrés devront préalablement mettre des fumigènes dedans pour en rendre impossible le pilotage.

Troisième degré : violence importante, échec du cloisonnement des engagements :

Dans le cas de figure où les interventions de premier et deuxième degré sont des échecs, il faudra s'attendre à ce que les biaggistes prennent les armes et essayent de prendre d'assaut les localités alentours. S'il n'est plus possible de les neutraliser avec des moyens non-létaux (gaz fumigènes et balles en caoutchouc), l'usage d'armes létales sera naturellement autorisé (situation pessimiste, à éviter absolument).

Si les affrontements débordent et que les biaggistes prennent la route, la priorité sera de neutraliser le char. Trois cas de figure :
-Il passe par les chemins piégés et se voit décheniller en passant sur les mines antichar, ou se bloque contre les obstacles.
-Il passe par un terrain humide et s'embourbe.
-Il passe outre ces éléments (situation pessimiste, à éviter absolument, bien piéger les zones de circulation éventuelles) obligeant sa neutralisation par un hélicoptère d'attaque (faible espérance de survie pour l'équipage).

Concernant les piétons, ils devront être neutralisés. Ceux qui se rendront et déposeront les armes devront être accueillis et bien traités. Mais dans un cas de figure aussi pessimiste, il y a fort à craindre que nos forces soient contraintes d'adopter une violence létale typiquement komunteranos.


L'ensemble des éléments ayant été planifiés, il ne manquait plus que le feu vert des autorités, qui elles-mêmes recevaient à l'instant l'approbation du Triumvir DiGrassi. Les choses n'allaient pas tarder à débuter.
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Affrontements en Velsna : quelles leçons tirer sur les plans tactiques et stratégiques ?

La guerre civile velsnienne fut un cas de figure assez original caractérisé par un élément en particulier : l'absence de forces aériennes durant le conflit. Les combats furent menés uniquement avec des moyens terrestres, chose éloignée des doctrines sylvoises et correspondant à un point nécessitant de grandes améliorations de la part des armées ducales. La domination aérienne prend une place extrêmement importante dans nos tactiques, nous laissant quelque peu au dépourvu dans les cas de figure où elle n'est pas atteignable tel que ce fut le cas en Velsna. D'autres cas de figures pourraient amener à ne pas pouvoir atteindre ladite domination aérienne : présence trop importante d'un dispositif d'exclusion aérien chez l'adversaire, impossibilité logistique/technique de faire intervenir l'aviation, domination aérienne acquise par l'adversaire...
C'est avec cet élément en tête que le commandant Luc Boisdinde, officier sylvois impliqué en qualité de contractuel auprès du Triumvir Vittorio Vinola, présent sur le terrain et ayant pu acquérir des observations supplémentaires en plus des témoignages et retours collectés selon des sources éparses. Ces retours constitueront une importante manne d'informations pour appréhender les prochains affrontement sur le plan terrestre selon les axes tactiques et stratégiques. Cette analyse se fera selon un plan en trois parties, la première évoquant les éléments de la doctrine sylvoise qui sont confortés par ces retex, la deuxième abordant les éléments qui ont été négligés, et finalement une dernière partie pour suggérer la direction que devra prendre l'armée de terre sylvoise.

I) Les éléments déjà acquis par l'armée sylvoise :

Les affrontements dans la métropole velsnienne ont permis de mettre en évidence plusieurs éléments déjà bien connus par les armées ducales : l'importance du génie, de la décentralisation du commandement, du renseignement et de la logistique.

La logistique est l'élément majeur de tous les conflits dont l'importance a encore une fois été confirmée pendant les engagements de Velsna qui combinait une intensité et une mobilité notable. Il fallait dès lors déployer des moyens capables de transporter en quantité des troupes, pièces de rechange, munitions et vivres, mais également de le faire à une vitesse appréciable pour suivre l'évolution du front modelé par des offensives effrénées.

Le génie est le second élément le plus important sur le plan stratégique et cette fois-ci bien plus mis en second plan dans les armées actuelles (y compris sylvois, chose à remédier impérativement) et la chose fut observable du côté des velsniens. Que ce soit à l'offensive ou pour sécuriser un territoire, le génie était selon nos retours absents : pas de tranchées établies, par de remparts, de barbelés et obstacles antichars déployés, pas de destruction des ponts et pas d'établissement de champs de mine. Réciproquement, très peu de moyens étaient développés pour palier à ces défenses et assurer le franchissement d'obstacles naturels ou d'origine humaine, hors les fleuves qui divisent Velsna auraient pourtant constitué de formidables défenses avec des goulots d'étrangement au niveau des ponts (voir la destruction desdits ponts). Les franchir auraient demandé des déploiements pénibles et l'établissement de têtes de pont vulnérables.
L'absence d'ouvrages fortifiés de la part des forces scaeliennes, néanmoins sur la défensive, a également été déploré avec une absence ne serait ce que de tranchés et obstacles encombrant les principaux axes de circulation.

Le renseignement a été quant à lui l'élément déterminant de la défaite du Triumvir Vinola, faisant son armée se jeter contre une force scaelienne supérieure après avoir progressé sans procéder à une reconnaissance suffisante. Les troupes se sont alors empiétés, ont persisté au lieu de reculer immédiatement, n'ont pas cherché à fortifier plus que cela leur position faute de génie (encore une fois). Un sévère manque d'unités d'éclaireurs est à constater, appuyant encore une fois les analyses préalables ducales, mais mettant en évidence le manque de moyen de reconnaissance terrestre du Duché hormis des unités mobiles légères.

Et enfin, élément s'étant illustré malgré quelques faiblesses dans son application : la décentralisation du commandement et la division de l'armée en petites unités autonomes et réactives. Lorsque dirigée par des officiers compétents et suffisamment au fait de la situation (objectifs, cibles, menaces et tactiques), les unités peuvent rapidement s'adapter pour répondre aux missions, chose qui a été partiellement observée en Velsna mais, a définitivement mis en avant la nécessité de procéder de cette manière avec des officiers responsables. Était en effet observé un certain individualisme et une vision glorifiée des combats servant à justement acquérir un prestige, ce qui pénalisait drastiquement l'efficacité des opérations. Il est même supposé qu'il s'agisse là de la seconde cause majeure de la défaite de Vinola, en ayant un officier trop obstiné à perséverer dans une zone trop défendue plutôt que de se replier tant qu'il était temps).

II) Les leçons supplémentaires à intégrer :

Un élément qui a par contre été grandement sous-estimé et pourtant démontré une efficacité redoutable sur les plans tactiques et stratégiques : la vitesse de l'offensive. Le Duché de Sylva tend à adopter une doctrine "prudente", d'autant plus sur le plan terrestre, et priorise une progression lente et minutieuse avec une sécurisation du territoire doublée de l'établissement des lignes de ravitaillement. Or l'offensive de Digrassi, notamment menée par les unités rapides de pèlerins kah-tanais, a été fulgurante et fortement profité de cette mobilité pour provoquer l'effondrement du dispositif scaelien. Une fois une brèche exploitée, les unités rapides ont pu pénétrer en profondeur les rangs scaelien avec une succession d'effets en cascade :
-Rupture des lignes d'approvisionnement,
-Établissement d'une "faux" se rabattant sur les forces défensives pour les prendre de revers, les contraignant à se replier pour éviter l'encerclement et provoquant l'effondrement de la ligne de défense,
-Ledit effondrement permet de poursuivre la percée, engageant un cercle vicieux pour les défenseurs qui doivent rompre leur ligne de défense et reculer pour éviter l'encerclement.
-S'engage alors une course à la vitesse allant dans le sens de l'offensive.

Plusieurs éléments doivent toutefois être minutieusement pris en compte :
-Cette stratégie a fonctionné pour Digrassi mais pas Vinola, qui a également cherché à prendre de vitesse Scaela. Cela s'explique par la nécessité de préalablement exploiter une faille dans le réseau défensif, chose qui n'a pas été faite dans le cas de Vinola. Il s'est conséquemment retrouvé bloqué et a pataugé.
-Inversement, les conditions étaient favorables à Digrassi qui provoquait de la diversion opérée par Vinola. Les forces scaeliennes n'étaient conséquemment pas concentrées sur lui.
-Ajoutons que les éléments scaeliens ne disposaient d'aucune ressource pour bloquer la progression fulgurante de l'avant-garde kah-tanaise, notamment à cause des faiblesses défensives. Or cela pourrait s'expliquer par un manque de préparation, de fortification et de planification : absence de défense en profondeur, pas de réseaux de tranchés, obstacles antichars ou mines, pas d'unités de réserves rapides pour intervenir. L'avant-garde kah-tanaise avait dès lors champ libre pour s'enfoncer profondément sans rencontrer de résistance et repousser à elle seule les défenseurs scaéliens.
-Et s'ajoute à cela la supériorité matérielle des kah-tanais, très bien équipés avec du matériel de pointe.

En tenant compte de tous ces éléments contextuels, nous pouvons ainsi déterminer les situations où une telle stratégie est payante ou non et, réciproquement, comment s'en prémunir, nous amenant au troisième et dernier point :

III) Les conclusions à tirer et les ajouts à apporter à l'armée sylvoise :

Les analyses précédentes permettent de mettre en évidence les différents points sur lesquels peut se conforter l'armée sylvoise et ceux sur lesquels elle doit au contraire évoluer. La question de la logistique, du génie, du renseignement et du commandement décentralisé ont déjà été largement étudiées bien avant cette analyse et ne nécessitent pas davantage d'attention, c'est surtout au niveau de la vitesse des offensives que des adaptations doivent être faites.
Lorsqu'une percée est opérée dans la défense de l'adversaire, et s'il lui est impossible de réagir suffisamment rapidement, doit alors être lancée une offensive fulgurante dans cette brèche pour entièrement déstabiliser la ligne telle qu'observée. Mais cet assaut ne doit pas être aveugle et à tout prix éviter de se retrouver piéger, ce qui amène aux éléments représentant une réponse adaptée à cette stratégie :
-Une défense en profondeur, déjà abordée, nécessitant d'établir plusieurs lignes parallèles. Si une brèche s'opère dans la première, les forces d'assaut n'auront pas nécessairement l'impact pour venir à bout d'une seconde, d'autant plus si elles ne peuvent suivre les unités d'appui (et particulièrement l'artillerie).
-Des unités mobiles en réserves, capables de soutenir en peu de temps les zones en péril du réseau défensif et de contre-attaquer.
-Des troupes du génie pour rapidement établir une nouvelle ligne de défense efficace afin d'avoir du jeu si la dernière venait à être, elle aussi, percée.

Réciproquement, cette stratégie nécessite pour réussir :
-De percer initialement la ligne défensive,
-De disposer d'un soutien logistique et de véhicules du génie à disposition (pour désencombrer les routes, déminer) de manière à soutenir l'offensive et conserver l'élan sans manquer de vivres, de carburant ou de munitions.
-La combinaison d'un bon dispositif de reconnaissance (avec surtout des éclaireurs pour tater le terrain et éviter la confrontation avec une seconde ligne de défense trop robuste) et d'un commandement décentralisé pour permettre aux unités au contact d'adopter en toute autonomie les meilleures décisions (pousser l'offensive si un point faible est exploitable, ou au contraire sécuriser le terrain).
-De pouvoir ensuite rapidement sécuriser les zones conquises, encore une fois avec la combinaison du génie et de la logistique pour assurer la mobilité des troupes de soutien et fortifier la zone. Si l'offensive s'essouffle, le front doit alors rapidement être figé pour éviter de perdre les gains. C'est également dans ce sens que doivent être disponibles des troupes de réserves en renfort, quelle que soit l'évolution de la posture.

C'est pour ces raisons qu'est suggéré à l'armée sylvoise :
-De poursuivre le renforcement de sa logistique, avec l'accomplissement et l'extension des objectifs logistiques, mais aussi la constitution de deux bataillons complets de génie (un par brigade) capables d'appuyer des offensives ou de sécuriser du terrain directement au contact du front.
-D'insister sur la mobilité des troupes, avec la mise à disposition de suffisamment de matériel mobile mais aussi et surtout en formant les hommes et les officiers à ces tactiques. Cela s'applique aux troupes de mêlée constituant le fer de lance de ces offensives, mais pareillement à celles d'artilleries pour appuyer les troupes opérant la percée tout le long de leur progression.
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