Democracy du 29 septembre 2013Sénatoriales intermédiaires 2013 : le camp présidentiel sauve sa majorité de peu et petite victoire du Front Populaire et Démocrate Elles ont tenu en haleine tout le pays durant plus d’un an et elles sont devenues un rendez-vous démocratique très attendu par la population, criant à bras-le-corps son besoin de s’exprimer. Les élections sénatoriales intermédiaires ont connu leur second tour hier, le 28 septembre. Nous commençons à approcher la fin de l’année 2013 et pourtant, nul ne pourra contredire le fait qu’elle fut l’une des plus chargées de ce début de siècle. Sortie de l'isolationnisme,
renouveau de la crise hamajak, avancées technologiques,
loi sécuritaire et essor diplomatique à l’international, tant d’événements en si peu de temps ne peut qu’influencer le peuple et nos élites dans la direction que doit prendre le pays. Ainsi, les élections de cette année sont un moment parfait pour nous, citoyens-électeurs, de se présenter aux urnes, de crier notre mécontentement ou, au contraire, renouveler notre confiance à nos représentants au Sénat de la Grande République. Si les intermédiaires ont généralement la tendance de ne pas être le tournant politique le plus important du calendrier, la surprise de celles tenues en 2009 et la prise en puissance du Front Populaire et Démocrate ont donné à ce vote une plus grande importance, alors qu’au début des années 2000 le débat portait sur la suppression de celles-ci pour faciliter le processus démocratique. Avec l’annonce des
résultats officiels par le Ministère Fédéral de l’Unité Nationale, Westalia voit son visage changer légèrement, potentiellement vers des changements sur la scène politique dans les années à venir :
Du côté du Parti de l’Union Républicaine, le lendemain des élections est dur à digérer, mais la catastrophe semble avoir été évitée. Avec une baisse progressive de son nombre de sénateurs à chaque sénatoriales (à l’exception de celles de 2011) depuis 2005, le parti du Président Fédéral Hardenbor tient le cap et conserve sa majorité… De très peu pour tout dire. De 233 sièges sous leurs couleurs, ils passent à 228 sénateurs actifs dans les bancs de notre assemblée, frôlant dangereusement avec la limite des 227 sièges nécessaires pour conserver leur majorité absolue. Les dernières décisions du gouvernement Fujitawa et les négociations hasardeuses à quelques semaines des élections semblent avoir fait perdre une partie de l’électorat PUR, probablement agacé par la gestion de la loi sécuritaire au Sénat et tout particulièrement au Congrès Suprême. A l’intérieur du parti, des sources internes remontent déjà des dissensions entre les différentes ailes qui composent le mouvement politique (Libérale, Modérée et Traditionaliste). Ce nouvel échec fait également courir des rumeurs sur une potentielle démission du gouvernement actuel, dans un contexte où le Premier ministre fédéral Akito Fujitawa ne fait plus autant consensus dans les rangs du camp de la majorité, après 9 ans à ce poste. Une idée complètement balayée par les portes-paroles du parti, qui parlent plutôt d’un projet de “réorganisation de la ligne politique du parti” dans les semaines ou mois qui arrivent. Pour autant, certains noms remontent déjà comme successeurs potentiels, tels que le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa ou encore le Ministre de l’Unité Nationale, Alfred Eisendorf. Dans ce contexte, d’autres étoiles montantes commencent à émerger au sein du parti, comme
Arthur Horvanx, nouveau Sénateur du comté de Reggio di Terracristo et élu dès le premier tour à hauteur de 52% des voix, dont un poste futur au gouvernement pourrait être envisagé en cas de remaniement, déjà fort probable. Le retour d’un membre de la famille Horvanx dans les institutions de la Grande République est considéré pour beaucoup comme un “tabou historique”, mais les récents sondages démontrent qu’une majorité de westaliens ne voit pas de problème à ce qu’Arthur Horvanx entre au Sénat, de même, il porte plus l’image de l’acteur à succès que du descendant direct d’un dictateur mort, il y a cela plus d’un siècle. Espérons que le choix populaire soit le bon et qu’une page puisse être tournée, plutôt que le contraire…Au sein du PUR, on attend désormais les prochaines élections du Congrès Suprême, beaucoup plus difficile à tenir et qui pourrait bien enfoncer le clou dans la pente électorale qu’emprunte actuellement le parti.
Le Sénateur Arthur Horvanx, lors de l’annonce des résultats aux sénatoriales intermédiaires de 2013, Reggio di Terracristo, 21 septembre 2013.Ceux qui ressortent grand gagnant de ces élections sont incontestablement les membres du Front Populaire et Démocrate avec la conservation de la très grande majorité de leurs sièges remis en jeu, mais surtout le gain de onze nouveaux sénateurs qui entrent dans l’illustre assemblée. Mais la victoire n’est pas totale, puisque l’objectif principal affiché par le parti n’a pas été atteint : faire perdre la majorité au camp présidentiel. Passez à peu d’une réussite et d’un coup de maître qui aurait marqué l’Histoire politique de la Grande République, les partisans du parti se ressaisissent déjà pour poursuivre leur effort et leur ambition non dissimulée : atteindre les sphères du pouvoir. Avec un programme portant sur une refonte en profondeur du pays pour “protéger la démocratie, la liberté et l’égalité de tous”, ces derniers résultats semblent montrer une certaine tendance de la population à se rapprocher de ce parti réformiste et ambitieux. Alors que les sondages du début d’années donnent une certaine difficulté au FPD pour maintenir ses sièges au cours de ces élections, le chapitre sur les
contestations de la loi sécuritaire semble leur avoir grandement profité électoralement et solidifié leur statut d’opposition principale, aussi bien au Sénat que dans l’esprit populaire. Le Président du FPD, Simeon Belagri, a lui aussi été réélu à son poste de Sénateur du comté de Santa Maria avec plus de 69% des voix au second tour, face à son adversaire du PUR. Ce dernier à tenu une conférence de presse dans sa circonscription, en anglais et en italien, à la suite de sa victoire et des scores prometteurs de son parti : “Par sa voix, le peuple à fait savoir qu’une alternative politique peut voir le jour au sein de notre pays. Le Front Populaire et Démocrate lutte pour un avenir meilleur et un respect de la démocratie qui est si chère à chaque westalien. Peu à peu, les mensonges du Président Fédéral Hardenbor et de son gouvernement commencent à arriver à la lumière du jour de chacun. En nous unissant, nous faisons barrage à l’autoritarisme qui plane de nouveau au-dessus de nos institutions. Les résultats de cette élection ont permis de faire trembler la majorité qui s'accroche au pouvoir depuis plus de vingt années. Le message est clair : Monsieur Hardenbor, Monsieur Fujitawa continuaient d’agir dans vos intérêts et contre celui du peuple. Cela ne fera qu’accélérer votre chute politique et démontrera la nécessité de notre programme : une réforme démocratique de notre société, pour supprimer les dérives qui sont inacceptables dans une nation comme la nôtre. Prochain rendez-vous en mai 2014 et nous serons de la partie, toujours pour servir le peuple et s’opposer à l’autoritarisme”.
Le Sénateur Simeon Belagri lors de la conférence de presse sur sa victoire aux élections sénatoriales intermédiaires, Santa Maria, 28 septembre 2013.Du côté de la droite, l’épisode de la loi sécuritaire a semble-t-il fait bien plus de mal au Parti Libre et Démocrate que pour le PUR. Avec la perte de sept sièges au Sénat, le vieux parti asfortien connaît là un échec cuisant et le résultat de ses fractures internes. Quand certains membres encouragent la coopération avec le gouvernement sur certains sujets, d’autres enjoignent la direction du parti à rester sur une position d’opposition, au risque de perdre les électeurs dans le cas contraire. C’est probablement ce dernier cas de figure qui a provoqué cet échec électoral dans une période déjà bien difficile pour le mouvement historique. Avec les négociations individuelles d’élus PLD avec la majorité et l'incapacité de la direction du parti à se tracer une ligne directrice pour maintenir sa cohésion, une partie des électeurs traditionnels du parti se sont détourné de celui-ci, las des manigances politiques en arrière scène et surtout en signe d’opposition au soutien de certains d’entre eux à la loi tant décrié, tout cela au profit du Front Populaire et Démocrate qui gagne encore plus en influence. Le Président du PLD, Karl Darilson, a déjà annoncé sa démission en réponse à cet échec et les instances internes du parti commencent à préparer la succession de ce dernier.
Pourtant, à l’extrême droite, ces élections semblent avoir été le résultat d’une surprise inattendue pour beaucoup. Le Parti National Westalien réalise son meilleur score historique en gagnant atteignant un total de 18 sénateurs sous leurs couleurs, soit 6 sièges supplémentaires depuis 2011. Depuis la fin des années 2000, le PNW s’oppose frontalement à la politique d’ouverture du gouvernement et fait courir un discours de déferlement d’idéologies socialistes et communistes “ayant à coeur de détruire les traditions westaliennes et à effacer l’unicité du peuple de la Grande République”. Si la quasi-totalité des partis du pays considèrent ces affirmations comme complètement loufoque et démagogique, même pour le PUR, les difficultés de la majorité à endiguer la monté d’une partie de gauche (le Front Populaire et Démocratique) semblent faire tourner les électeurs les plus à droite à se détourner du mouvement au pouvoir pour se rapprocher de ce parti aux idées bien plus extrémistes et violentes. Une autre hypothèse pointe le PUR qui, lors du vote au Congrès Suprême de la nouvelle loi sécuritaire, aurait négocié certains sièges avec ce parti pour faire passer la loi, une nouvelle rumeur qui ne va guère arranger le gouvernement et ses sénateurs. Cette montée de l’horvanxisme historique au sein des citoyens électeurs peut être un signal d’inquiétude pour notre pays, qui ne souhaite pas revivre la période tumultueuse du PNW du XXème siècle. Bien que ce dernier ne se montre plus aussi violent qu'à l’époque, il reste tout de même virulent dans ses déclarations.
A gauche, l’Union Sociale et Démocrate subit la popularité du FPD qui récupère, une fois de plus, de nombreux sièges socialistes sous son aile, que cela soit par un échec électoral ou le départ de certains de ses membres pour le parti voisin bien plus prometteur. Une raison de son échec à ses élections est l’entrée sur la scène politique du Mouvement Social Hamajak, premier parti indigène à se présenter à des élections fédérales, qui lui ont privé d’une bonne partie de l’électorat hamajak avec
le départ du Sénateur Gary Sikyatavo, également réélu dans son comté. Considéré comme un petit parti sans grande influence lors de son annonce en mars dernier, il bat les sondages qui lui donnaient un seul siège au sénat. Au final, le MSH réalise un score bien plus important en s’appropriant cinq sièges, principalement dans la région d’Horvanx, qui possède la plus grande minorité hamajak dans le pays. Une fois de plus, la loi sécuritaire et les tragiques manifestations de février ont rassemblé autour de ce parti de nombreux indigènes inquiets pour leur avenir, dans un contexte où le gouvernement se montre de plus en plus répressif à leur encontre et où les propos anti-hamajaks n’ont jamais été autant décomplexés depuis plus de 40 ans. Avec cette petite base de sénateur, Gary Sikyatavo et ses hommes pourraient jouer un rôle inattendu dans une future coalition politique de gauche contre le gouvernement, alors que leur présence n’était même pas considérée jusqu’à il y a peu… Si du côté de la gauche historique, l’USD est celui qui a perdu le plus lors de ces élections, le Parti des Ouvriers Libres réussit à se maintenir dans sa chute progressive, lui donnant un répit et de quoi se préparer aux prochaines élections dans les années à venir.
Le sénateur Gary Sikyatavo à son QG de campagne, lors de l’annonce des résultats aux sénatoriales intermédiaires, Atawa, 28 septembre 2013.Au niveau de la répartition des sièges lors de cette élection, on peut remarquer que les Etats restent plus ou moins positionnés sur le même axe politique que pour les résultats des dernières élections représentatives qui ont décidé de la constitution des assemblées des Etats-Républicains de 2009. La seule exception est le State Capitale of Columbia (SCC) : si ses sénateurs furent tous membres du PUR depuis presque une quinzaine d’années, elle vient de perdre trois d’entre eux au profit du FPD qui marque un score surprenant dans une région pourtant bien ancrée à droite depuis la fin du XXème siècle. Bien que le nombre de sénateurs dans le SCC ne soit pas réellement stratégique, il reste particulièrement symbolique et souvent un bon reflet des changements politiques de la population, comme en 1991 où le PUR réalisa le même exploit face au PLD lors des élections sénatoriales primaires. Si cette tendance se poursuit, le FPD pourrait très bien se voir majoritaire lors des prochaines élections représentatives et voir un nouvel Etat-Républicain porter ses couleurs en 2015. Toujours l’exception à chaque élection, Dakantia renouvelle son rôle de bastion de la gauche historique avec des scores élevés pour l’Union Sociale et Démocrate et pour le Parti des Ouvriers Libres, bien que cela n’a pas empêché l’USD de marquer son plus mauvais résultat dans la région.
Résultat des élections sénatoriales intermédiaires de 2013 sous forme de carte. En bleu, les Etats où les nouveaux sénateurs sont majoritairement du Parti de l’Union Républicaine. En jaune, les Etats où les nouveaux sénateurs sont majoritairement du Front Populaire et Démocrate. En rose, les Etats où les nouveaux sénateurs sont majoritairement de l’Union Sociale et Démocrate.
A noter que cette carte est destinée à donner une tendance politique générale pour chaque Etat, mais ne représente pas nécessairement l’évolution globale du pays. Par exemple, le PUR est majoritaire dans le plus d’Etats, mais a pourtant perdu des sièges, principalement à cause du FPD qui gagne du terrain dans ces régions et fragilise peu à peu cette majorité établie.