Columbia Chronicle du 26 février 2013Manifestations hamajaks du 24 février : entre revendications, radicalisation et violenceCe 24 février 2013 marque les 20 ans jour pour jour de la manifestation hamajak de 1993 qui s’est terminée par une violente répression des manifestants en raison de nombreux débordements, entraînant plusieurs morts des deux côtés. Considérée comme un drame national, elle n’avait pourtant pas entaché la réputation du Président Hardenbor seulement 2 ans après son élection et avait même contribué à renforcer son pouvoir au sénat, à la suite des élections législatives intermédiaires. Comme chaque année, les collectifs de défense des droits amérindiens tels que Hamajak National Front (HNF) ou Columbia’s Act (CA) se sont rassemblés un peu partout dans le pays et plus particulièrement dans la capitale fédérale. Des partis politiques, essentiellement à gauche, tels que l’Union Sociale et Démocrate (USR), ont également défilé aux côtés des collectifs organisateurs. L’objectif de ces manifestations est d’abord “de rendre hommage aux victimes de 1993 et toutes celles du régime Hardenbor”, mais également “de reconnaître les violences présentes et passées sur le peuple hamajak” et “la reconnaissance de l’Etat sur le vol des terres ancestrales durant la colonisation et les guerres amérindiennes”, d’après les organisateurs de ce mouvement. L’enjeu est d’autant plus important à l’approche des élections de cette année où nombre de mouvements avancent leurs revendications, alors qu’une chance de faire vaciller le gouvernement et Hardenbor semble possible. A la capitale, le département intérieur du State Capital of Columbia a finalement autorisé la manifestation après trois années de refus pour “risque à l’ordre public”. Une décision vivement critiquée par le PUR, alors que le gouvernement du SCC est lui-même composé de membres de ce parti.
En raison de ce jour particulier, de nombreux journalistes sont présents pour relater le déroulement de la manifestation en direct depuis la télévision, la radio, et même depuis internet. Si les premières manifestations débutent à 10h dans la plupart des petites villes du pays et dans un calme assez relatif, les grandes villes, telles que Columbia, voient leur cortège débuter leur marche à 14h. A la capitale, le point de départ est la place de la Révolution avec pour arrivée la place du Grand Westal, adjacente au palais présidentielle de Victor Hardenbor. Si la première moitié du trajet se passe sans problème majeur, la seconde en est totalement différente. En parallèle du cortège principal, de nombreux éléments “provocateurs” jettent des objets sur la police, détruisent du mobilier urbain, incendient des voitures et pillent des commerces. En réponse à ces actes de violence, la police essaya d'interpeller plusieurs de ces fautifs, mais rencontrera une forte résistance de la part de ces derniers. Alfred Eisendorf, Ministre Fédéral de l’Unité Nationale, annonce l’interdiction de la manifestation vers 16h30 et déploient la Garde de la Grande République (GGR) pour disperser les manifestants et prêter main forte à la police dans l’arrestation des fauteurs de troubles.
Photos de la manifestations du 24 févrierSelon les autorités, il y a eu un peu plus de 80 000 manifestants à Columbia, 200 000 pour les organisateurs. Sur l’ensemble du territoire, il s'élève à 220 000 pour les autorités et 600 000 pour les organisateurs. A l’issue de ces manifestations, le nombre d’arrestations s’élève à 1453, dont 1200 à Columbia. On dénombre un total de 314 blessés et 32 morts côté manifestants pour 375 blessés et 14 morts côté policiers et GGR. Cet incident est dors et déjà qualifié comme une reproduction de la violente manifestation de 1993 qui avait elle aussi coûté la vie à plusieurs personnes et blessé plusieurs centaines d’autres, bien que les chiffres passés furent beaucoup plus grands. Face à un tel déluge de violence des deux côtés, le Ministre Fédéral de l’Unité Nationale Alfred Eisendorf a tenu une conférence de presse le soir même de la manifestation, alors que la police était toujours en train de disperser les derniers groupes de manifestants : “Nous nous retrouvons une nouvelle fois face à une radicalisation des mouvements Hamajaks qui font preuve d’une violence toujours plus grande dans leur méthode d’expression. La Grande République est une terre de liberté et où la parole de chacun est garantie par notre constitution. Cependant, cette liberté n'inclut pas les actes de ses sauvages qui ont coûté la vie à 14 défenseurs de la loi et de la nation. Je dénonce avec gravité ces actes et j’annonce que les coupables encore en fuite seront traqués, arrêtés et jugés comme il se doit par notre système. Des enquêtes vont également être ouvertes dès ce soir envers les collectifs Hamajak National Front et Columbia’s Act sur leur implication dans les événements de cette après-midi et je me réserve le droit de dissoudre celles-ci, si un lien vient à être démontré. Toute nouvelle manifestation de ce mouvement hamajak est désormais temporairement interdite sur l’ensemble du territoire et la GGR va être déployée dans nos grandes villes pour s’assurer de la sûreté de chaque citoyen durant la semaine qui suit”.
Alfred Eisendorf lors de sa prise de paroleDu côté de l’opposition, à gauche, on dénonce “un énième acte autoritaire et anti-démocratique” du gouvernement PUR qui cherche à “persécuter toujours plus les populations hamajaks”, n’hésitant pas à faire usage “d’une force policière extrêmement répressive et violente” contre “des manifestants venus s'exprimer pacifiquement”. Le Sénateur et Président du parti d’opposition FPD Simeon Belagri dénonce les violences “de tout bord”, mais accuse également le gouvernement d’avoir eu connaissance en amont des éléments perturbateur et d’avoir laissé la situation s'envenimer pour des fins électorales, à quelques mois des élections, déclarant même : “Voici un nouveau coup de force de la part de notre Ministre Fédéral de la répression nationale”, soulignant encore une fois de plus l’aspect controversé de ce ministère et de la personnalité qu’incarne Alfred Eisendorf depuis 2003. De nouvelles arrestations se sont suivies durant la journée du 25 février, alors que le chef du département intérieur du SCC a déjà remis sa démission. Des rumeurs d’une allocution télévisée de la part de notre Président Fédéral se font entendre depuis la fin de la manifestation. Rumeurs qui semblent se renforcer avec les propos du secrétariat présidentiel qui “n’exclut pas une prise de parole dans la semaine à venir”.