24/09/2017
22:24:48
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Ce topic se consacrera à tous les évènements se déroulant de près ou de loin au Zijian. Je vous prie donc de ne pas écrire dans ce post.
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"Vive le Zijian !"
On pouvait entendre ce message à tous les coins de rues. Depuis l'arrivée au pouvoir de Kam Ada, Tora Katakushi, chef du clan du même nom, n'avait plus aucun pouvoir sur ses domaines. Il en va sans dire que le Communisme avait gagné jusqu'à même dans les valeurs traditionnelles. Le clan Nobugawa était, dans sa grande majorité, enfermé dans "le palais des héros", ou plutôt une prison qui attendrait de les tuer.
Les idéaux, les promesses portées par Kam Ada s'étaient vite révélées mensonges. Dorénavant, l'état avait tout fait ce qui était en son pouvoir pour redresser le pays, certes, mais surtout pour créer une propagande omniprésente dans la société Zijiannaise.
Le pays, devenu misérable et faible, était à la merci de ses ennemis. Si Zélandia le pouvait, on estimait facilement que le Zijian perdrait.
Les grandes villes étaient devenues les repaires de gangs qui tentaient de survivre avec les maigres ressources à leurs dispositions. Le gouvernement se foutaient radicalement de ce qui pouvait arriver dans les villes du nord, tous touchées par ce maux qu'est la famine.
Cependant, les campagnes vivaient mieux. souvent regroupées en collectivités, ces fermes géantes nourrissaient l'élite et les familles dites "Prolétistes", des familles aristocratiques parfois mais qui ont retourné leurs vestes pour rejoindre le nouveau gouvernement.

Tora Katakushi vivaient malheureusement dans les villes. Sa famille quasiment annihilé, elle marchait, sans savoir où aller, vers une taverne encore debout ou un gang qui voudrait bien de ses talents. La nuit dernière, une fusillade avait éclaté dans un quartier voisin, un combat entre deux clans rivaux certainement.
Plus que tout, Tora Katakushi souhaitait trouvé un moyen de rejoindre la "Glorieuse Armée de la République Démocratique du Zijian", seule et unique issue à cette vie tragique et inutile. En s'engageant dans les cohortes Rouges, elle savait qu'elle serait envoyée dans différents lieux du pays, afin de détruire des rébellions et d'écraser ou massacrer des villages entiers. Mais c'était peut être le seul moyen pour se nourrir correctement et s'assurer un foyer stable, ou presque.

"Que vive longtemps notre Leader Kam Ada !"
Les sons résonnants des mégaphones semblaient provenir pourtant d'un lieu si lointain, tant leurs tons de voix paraissaient calmes et joyeux. Les rues étaient pratiquement vides, à part des malheureux sans abris ou des ivrognes qui gisaient, à un état de quasi mort-cérébrale, sur la route. Alors qu'elle avançait vers une rue voisine, elle rencontra deux femmes, armées de fusils "Kamatura", datant d'un siècle, qui l'observèrent avec dédains et s'en allèrent chez elles certainement. Puis, des tirs furent entendus en provenances d'un magasin. On pouvait apercevoir une patrouille des inquisitrices, des femmes ayant une autorité sur une centaine de personnes, afin de faire "régner" la paix, quitte à le faire par la force. Recouverte d'une sorte d'armure de métal écarlate, les inquisitrices et leurs troupes sèment carnage partout où elles passent. Et les malheureux qui se trouvaient dans le bâtiment avait été les heureux élus du massacre qui allait suivre.
En résumé, Tora Katakushi vagabondait, de villes en villes, en quête d'un avenir meilleur, dans un pays à la limite de la ruine et de l'anarchie.
Le temps des roses s'était fanée, à présent les cerisiers meurent.

Batiments
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Attention, ce topic pourrait contenir des éléments morbides pouvant choquer certains lecteurs, ainsi, passez votre chemin si vous ne pensez pas être en forme pour lire ce contenu !

Fanatisme

Le chaos, la terreur et le sang, ces trois principes qui régissent la vie des Zijiannais depuis maintenant... 8 mois. Personne ne se souviens de comment cela a commencé, mais tout le monde sait comment cela va se terminer. Dans les tréfonds de l'armée de la glorieuse République Démocratique du Zijian, on sentait une branche s'éloigner de l'autorité de la Grande Leader. Cette branche, connue de certains pour son fanatisme et sa cruauté, est dénommée "Les Fils et Filles de la Sainte-Mère Patrie". Cette partie recluse semble déjà représenter une menace de plus pour l'intégrité du pouvoir Zijiannais. Cet ensemble de soldats et soldates se préparent pour une action qui pourrait bien changer drastiquement la suite des évènements au Zijian.

Agarkhan, l'un des seuls inquisiteurs, était cependant le plus, dit on, fort de toute l'inquisition. Surnommé par le bas-peuple "la Terreur Rouge", il aurait annihilé à lui seul plusieurs milliers de gangsters et pauvres citoyens. Une renommée à la fois belle et cruelle. On le reconnait à son armure traditionnelle rouge et surtout, à un regard rouge de haine qui déstabilise quiconque croise son regard. Son dernier fait d'arme est le siège d'une cité des montagnes du nord, Zania'ng, qui avait déclaré son indépendance du pouvoir central. C'est alors qu'on envoya Agarkhan pour régler cette révolte. Cependant, il n'a pas uniquement abattu la révolte. Lors de la chute de ses adversaires, afin que plus jamais une envie d'indépendance traverse les esprits de la ville, il décida de brûler et raser, à presque 80% la cité. Lorsqu'il partit, Zania'ng n'était plus que poussières et débris. Plus jamais la région allait se relever de se désastre.

La terreur Rouge, Inquisiteur de Sang des Fils et Filles de la Sainte Mère Patrie
Agarkhan, lors du siège de la cité rebelle de Zania'ng

Hérésie

Agarkhan mangeait. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas reçu une mission de la part de sa hiérarchie. Il appréciait le calme, mais l'odeur du champs du bataille lui manquait. Alors qu'il déjeunait sur une table avec son officier en second Se-Mun, un émissaire arriva et dit à la Terreur Rouge :

Messager - "Monseigneur, des ordres arrivent de Tozimara !"

Donnant la lettre, le messager partit aussitôt. Agarkhan prit alors le temps de lire en détail ce message qui pourrait s'avérer être important pour la suite. C'est alors que son visage se figea, et Se-Mun observa, terrifié, un large sourire se dessiner. Sourire, par le futur massacre qui lui était promis. Sourire, car, pour Agarkhan, cette mission pouvait radicalement changer sa vie. Il devra, selon la lettre, annihiler la compagnie de sa plus grande ennemie, vaincre et emprisonner Wu-Tsang.

Il y a 2 ans auparavant...

Agarkhan était ligoté dans une cellule de la montagne Eda-Montem. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas croisé le regard de ses geôliers. On l'avait enfermé à cause d'un massacre qu'il avait provoqué dans les domaines de la Famille Hongzi, dans le Sud. Il avait tué 12 serviteurs du palais car ceux-ci avait osé lui demander de s'agenouiller devant la famille noble. Alors qu'il rêvassait, un garde s'approcha enfin de sa cellule :

Garde - "Te voilà donc toujours en vie, sale Chien. Je n'ai pas mon temps à perdre, tu seras exécuté demain à l'aube."

Agarkhan - "Voilà donc enfin venu mon jugement... Toi, soldat, tu deviendras mon bourreau et tu me tueras sans même comprendre mes motivations. Tu n'es qu'un outil de cette société aristocratique déjantée, alors pourquoi n'agis tu pas ? Tu sais que tu finiras à la rue, refoulé par ces mêmes nobles qui t'ont promis or et richesse. Libère moi, et je te promet que la liberté sera ton plus grand bonheur."

Garde - "Tu peux toujours rêver, jamais un soldat ne désobéit à son seigneur, que tu le veuilles ou non. Bref, Adieu !"

Alors qu'il s'éloigna de la caverne où il était enfermé, Agarkhan sentit soudainement des bruits en provenance de l'entrée de la grotte. Il entendit un cris de terreur, puis plus rien. Tout d'un coup, une ombre s'approcha de la cellule du prisonnier. Elle était grande, et semblait porter des armes à feu d'une grande puissance. C'est alors que cet étranger parla :

??? - "Bonjour prisonnier. J'ignorais que tu serais autant tenu en laisse par la famille Hongzi. Je suis ici pour te libérer. Enchanté de faire ta connaissance, Agarkhan."

Agarkhan - "Comment connaissez vous mon nom ? Qui êtes vous ?"

??? - "Je suis Turkhan, dirigeant des mercenaires Rouges. Rejoins nous, et savourons ensemble le plaisir du sang et de la désolation !"

Agarkhan ne savait plus comment cette rencontre s'était terminée. Ce qu'il savait, cependant, c'est que Turkhan l'avait recueillit et il finit par devenir ce qu'il était : la Terreur Rouge. Une "bête" comme le nommait ses ennemis, un grand "guerrier" comme le disait ses amis. Lorsque le régime de Kam Ada vint à se mettre en place, elle décida de former l'Inquisition. Turkhan devint un des inquisiteurs et Agarkhan pris le même rôle. C'est alors que leurs chemins se séparèrent.
Sur sa route, La terreur Rouge rencontra Wu-Tsang, une autre Inquisitrice qui utilisait des méthodes différentes de notre protagoniste. La première donc, utilisait ses armées comme de la chair à canon et restait souvent à l'arrière. Agarkhan, lui, préférait participer activement sur le front. Ainsi, une rivalité se forma entre les deux inquisiteurs. L'une traitant l'autre d'idiot, l'autre traitant l'une de lâche.

Lorsqu'il apprit que Wu-Tsang était en réalité considérée comme hérétique au gouvernement, Agarkhan vit donc enfin le moyen de prendre sa revanche. Cependant, quand il vit la raison de sa condamnation, il observa que l'Inquisitrice avait perdu une bataille dans la cité de Luzan à l'Est. Et depuis plusieurs jours, aucunes nouvelles de la Bouchère étaient disponibles. Elle semblait s'être vaporisée dans la nuit. Ainsi, la mission d'Agarkhan était simple : trouver Wu-Tsang, lui demander les raisons de sa fuite puis la tuer. Un sort au combien parfait pour la mort de sa pire ennemie. La Terreur Rouge allait abattre la Bouchère, et plus personne ne contestera ses décisions.

Luzan

Une cité en ruine. Luzan, suite à la guerre civile présente sur le territoire, était chaos et désolation. Les gangs tentaient de survivre, comme la population. Mais tous étaient harcelés par l'armée Zijiannaise. En résumé, un véritable front qui accueillaient plusieurs factions. Agarkhan savait que la prise de son ennemie dans les dédales de la cité serait dur, mais il la trouverait. Il avait vécu bien pire comme situation de siège, et savait que s'il n'agissait pas rapidement, alors sa proie serait déjà partie. Avec Se-Mun, il divisa son unité en deux : l'une fouillerait la zone nord de la ville, bien que remplie de gangs, puis l'on assiégerait les zones sud, plus sûre, avec la Division de la Terreur Rouge.

Alors que son officier partait, il décida de se précipiter vers le sud, en lançant sur les unités de l'Inquisitrice Wen-Mai un assaut. Bien qu'étant normalement une allié, elle pourrait très bien être une aussi celle de l'hérétique, alors mieux valait tout raser. Avançant dans les rues vides de Luzan, Agarkhan vit rapidement des fortifications et des corps au détour d'une rue. Il l'ignorait, mais il s'agissait du lieu où était mort de nombreux soldats, comme Arzan ou Chiun. Continuant plus loin, il aperçu les fortifications de l'unité militaire de l'Inquisitrice Wen-Mai.

Constituer d'une tranchée afin de bloquer toute invasion, elle était remplie de barbelés et de trous. Derrière, des proto-murailles permettaient une fortification plus ou moins utile afin de sécuriser le matériel et les hommes et femmes de l'armée.

Lorsque celle-ci vit Agarkhan arriver, elle s'empressa de rejoindre ses hommes pour saluer comme il se doit un allié. Cependant, alors qu'elle pensait qu'il s'agissait de renforts venus de la capitale, elle entendit un tir, puis plus rien. Elle se tourna tout autour d'elle, et vit des visages horrifiés en direction d'elle-même. C'est alors qu'une douleur atroce lui tira sur le ventre. Lorsqu'elle se baissa, elle vis que son armure avait été perforée, et son estomac commençait à pendre. Constatant que cet acte n'a pu être fait que par son prétendu allié, elle tenta de sortir son pistolet mais sa main fut déchiquetée par un nouveau projectile qui l'a fit tomber par terre et se tordre de douleur. Ses soldats ne comprenaient rien à ce qu'il se passait, tout était allé su vite. Mais finalement plusieurs tirs se firent entendre. La bataille commença. Elle sentit quelqu'un la prendre et l'emmener derrière. Agarkhan la tenait dans ses bras, puis la posa dans un lieu sûr, et lui demanda :

Agarkhan - "Où se trouve Wu-Tsang ? Ne tergiverse pas, ou je t'extrait tes boyaux."

Wen-Mai - "Je ne sais pas... je l'ignore totalement... Pourquoi avoir fait ça ? Salaud ! Hung...

C'est alors qu'Agarkhan, froidement, tira sur le crâne de l'Inquisitrice. Elle était dorénavant méconnaissable. Il n'avait reçu aucunes informations intéressantes, mais il se contentera de tuer tous les témoins. Alors que ses soldats commençaient à percer les lignes ennemies, il chargea sur l'une des tranchées qui servaient à la défense et utilisa son lance-flamme portatif, une nouvelle invention de la hiérarchie, et décima les lignes adverses. Les cris de douleurs et les hommes se débattant vainement pour fuir les flammes étaient un bien beau spectacle dont Agarkhan se réjouissait.

Il fallut attendre 1h pour totalement raser le camp. Les derniers défenseurs avaient réussi à fuir et semblaient se diriger vers la capitale. Mais La terreur rouge s'en fichait. Il avait eu ce qu'il voulait.

C'est alors qu'il reçu une communication de la part de Se-Mun. Il avaient trouvé Wu-Tsang. Agarkhan ne put alors s'empêcher d'avoir une rire glacial et terrifiant. Ses hommes se doutaient que la mission allait se terminer. C'est alors que la Terreur Rouge dit :

Agarkhan - "Mes chers compagnons, dorénavant la mission est terminée, nous allons pouvoir enfin pouvoir rentrer ! Cependant, il ne faudra pas tarder à fuir, car nous venons de tuer nos alliés, avançons donc rapidement !"

Personne ne savait à ce moment si la folie l'avait emporté. Ce qui était sûr, c'est que Wu-Tsang allait subir les pires tortures que ce monde pouvait connaitre.

Wu-Tsang

Elle était assit dans une pièce. Elle ne se souvient même plus où elle était, et comment cela était arrivé. Elle n'avait fait que son travail. Annihiler les gangs de Luzan, et enfin rétablir la paix. Dans la pénombre, elle distingua soudain une forme... familière. C'est alors que, tout souriant, tel un démon ou Oni des plus grands Mythes, Agarkhan sortit de l'obscurité. Wu-Tsang devint furieuse et demanda des explications quant à son emprisonnement. C'est alors, que, d'une voix grave et étrangement joyeuse, La Terreur Rouge dit :

Agarkhan - "Ma très chère Wu-Tsang, le haut gouvernement de notre Glorieuse Sainte Leader Kam Ada a décidé de te considérer comme hérétique car tu aurais manqué à ton rôle, ais-je raison ?"

Sa joie était tellement immense que Wu-Tsang savait qu'elle n'en ressortirait pas vivante si elle lui mentait. Elle déclara alors :

Wu-Tsang - "Vois tu, Agarkhan, après une bataille de plus à Luzan, Wen-Mai m'a éjecté de mon rôle de soutiens de l'armée et m'a abandonné dans les montagnes. Ce n'était pas difficile de survivre, mais elle en a certainement profité pour se débarrasser de moi en envoyant une lettre à la hiérarchie afin de pouvoir justifier une action de meurtre envers ma personne. Ainsi, tu te tiens devant moi, car tu as reçu un ordre uniquement réalisé dans le but de me nuire sans aucune vraie justification...

Agarkhan - "Wen Mai est morte. J'ai exterminé son camps et donc, tes anciens soldats je suppose ?"

Pour la première fois de sa vie, Wu-Tsang eu peur. Comment avait il eu la folie de détruire une force allié sans le soutiens du gouvernement ? c'était tout bonnement insensé ! Il était donc totalement passé dans la Folie ?

Wu-Tsang - "Il y a des survivants ? Rassure moi qu'ils sont tous morts, même si je m'en contrefiche ?

Agarkhan - "Non, des survivants sont partis pour Tozimara, la capitale. Il vont tenter de prévenir Kam Ada, mais n'auront pas de succès."


Wu-Tsang n'arrivait plus à comprendre. Il avait stupidement laissé, en plus d'avoir massacré un allié, des survivants afin de prévenir la hiérarchie ? Mais dans quel but ? pourquoi ?

Wu-Tsang -" Mais pourquoi as tu fait ça ? es tu totalement fou ?"

C'est alors que le visage d'Agarkhan se dressa d'un grand sourire, et ses yeux devinrent injectés de sangs. La terreur se rependit dans le corps de Wu-Tsang. Il... l'avait fait exprès ?

Agarkhan - "Le régime actuel est trop lâche et faible. Il ne permet aucune centralisation, et est dirigé par une personne qui ignore tout de ses soldats et ses citoyens. Il est à présent temps de changer. L'hérésie est trop présent sur ces terres, il faut la purifier. Dorénavant, je gouvernerait le Zijian ! Je rétablirais la justice de la Sainte Mère Patrie ! Mort à la fausse Leader !

Des cris sonnèrent alors en dehors de la pièce, des cris de joies, qui semblaient signifier que l'hérésie avait atteint le cœur même des soldats d'Agarkhan. Au milieu de ces cris, un tir se fit entendre, et plus personne n'entendit parler de Wu-Tsang.

Nouvelle Hérésie

Une semaine plus tard.

A Tozimara, l'ambiance était calme. Kam Ada, sur son trône, attendait les futures nouvelles en provenance du Nord. Alors qu'elle feuilletait une demande d'aide dans la ville de Kiten-Sha à l'Ouest, trois hommes en armures maculés de sangs débarquèrent dans la salle, s'agenouillant face à la Grande Leader.

Kam Ada - "Qu'y a t'il ? je n'ai pas tout mon temps, faites vite..."

Soldats - "Votre grandeur, à Luzan, l'armée de reprise de la ville dirigée par Wen-Mai a été attaqué par la Terreur Rouge. Les fortifications ont été rasé, et nous sommes les seuls survivants ! Une rébellion est clairement en marche ! Nous vous prions de bien prendre en conséquence ces informations."

Kam Ada - "Très bien, sortez"

Alors qu'ils semblaient tétanisés par le manque d'implication de leur dirigeante, ils partirent de la salle bredouillent. Quand la porte se ferma, la grande leader réfléchit soudain aux paroles prononcées par les messagers. Ainsi, une révolte était donc en cours ? Agarkhan, le soit disant plus fort inquisiteur, avait donc décider de se retourner contre elle et son régime ? Wen-Mai et Wu-Tsang était donc, logiquement, morte. Qu'il en soit ainsi. Elle enverra 5 000 hommes professionnels qui materont la révolte et plus jamais cet homme ne sera connu de la population.

Personne ne trahit le Zijian
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La Révolution ?

Suite à la révolte de l'inquisiteur Agarkhan, autrement surnommé "la Terreur Rouge", de nombreux groupuscules ont commencé des actes stimulant les ardeurs d'un peuple déjà à l'agonie et agacé d'un régime totalitaire et totalement anarchique. Au terrible jour du 20/10/2013, la ville de Luzan, alors sous contrôle des clans et gangs, a été entièrement conquise par un nouveau mouvement, "先祖の大血統の移動", ou "mouvement de la grande lignée des ancêtres". Ce groupe a alors clairement fait comprendre au régime qu'il s'agissait d'ennemis et que leurs forces ne s'arrêteraient que lorsque Kam Ada mourra.

Vers l'Ouest, une inquisitrice du nom de Mei-Mao a décidé, peu de temps après, de former "平和 の 姉妹 軍" ou l' Armée des Sœurs de la paix afin de reconstruire le Zijian sur la vision initiale du communisme. Après la prise de nombreuses villes dans l'ouest, localisées dans les montagnes, leurs forces, bien que faibles, sont néanmoins bien protégées.

Enfin, au Sud, des survivants Républicains se sont révoltés et on déclaré la naissance de la "Troisième République Unitaire". Proche de Tozimara, leurs forces pourrait facilement s'emparer de la capitale et tuer la dictatrice Kam Ada. Cependant, leurs buts semblent plus de prendre le contrôle des îles du sud, afin d'en faire des bases avancées pour le conflit sur terre.


Présentation des 4 Groupes insurrectionnels et gouvernementaux a écrit :
先祖の大血統の移動 ou Mouvement de la grande lignée des ancêtres
Armée de la terreur rouge

Dirigeant : Inquisiteur Agarkhan ou "la terreur rouge"

Orientation Politique : Fascisme, Totalitarisme, groupe xénophobe et raciste

Rapide résumé :
Le but premier de ce groupe est de créer un état fort, unis et non anarchique au contraire du régime actuel. Agarkhan souhaite aussi revaloriser la place de l'homme dans la société Zijiannaise, ce qui est plutôt différent des autres partis. Nostalgique du Shogunat, la terreur rouge espère remettre en place un système féodal et fonder une hiérarchie que personne ne pourra changer.

Armée
  • 2 000 soldats conscrits
  • 2 000 armes légères d'infanterie niveau 1
  • 2 véhicules blindés légers niveau 1


  • ジジアン民主共和国軍 ou Armée de la République démocratique du Zijian
    Armée de la République démocratique du Zijian

    Dirigeant : Kam Ada, Grande leader du Zijian

    Orientation Politique : Communisme, Totalitarisme, anarchisme

    Rapide résumé :
    Le gouvernement central de la République Démocratique du Zijian tente, malgré ses forces, de garder le contrôle du pays qui commence à devenir de plus en plus divisé entre les clans et groupes rebelles. De plus, les soutiens du Zijian sont rares, ce qui en fait la force potentiellement la plus faible de la guerre. Néanmoins, à la différence de ses ennemis, ses soldats sont professionnels et entrainés, ce qui peut assurer au régime des victoires.

    Armée
  • 2 000 soldats professionnels
  • 2 000 armes légères d'infanterie niveau 2
  • 6 véhicules blindés légers niveau 1


  • ジジア 解放軍 ou Armée de Libération de la République du Zijian
    Armée de Libération de la République du Zijian


    Dirigeant : Adei Nobugawa

    Orientation Politique : Républicanisme, Démocrate, Unionisme

    Rapide résumé :
    Adei Nobugawa, sœur d'Eza Nobugawa, grande figure de l'indépendance Zijiannaise, a décidé de se révolter contre le pouvoir central suite à la déclaration d'indépendance des forces de l'inquisiteur Atarkhan. Elle espère pouvoir remettre en place une République Unitaire. Par ailleurs, ses forces sont souvent appelées "Armée de la Troisième République Unitaire". Disposant d'une force non-négligeable, la faction des Nobugawa pourrait devenir la principale concurrente au gouvernement central des Kam.

    Armée
  • 6 000 soldats conscrits
  • 4 000 armes légères d'infanterie niveau 2
  • 2 véhicules blindés légers niveau 1


  • 平和 の 姉妹 軍 ou Armée des Sœurs de la paix
    Armée des Sœurs de la paix

    Dirigeant : Inquisitrice Mei-Mao "la douce"

    Orientation Politique : Communisme, Socialisme, pacifisme

    Rapide résumé :
    L'inquisitrice Mei-Mao, communiste convaincue, souhaite changer la forme du pays anarchique pour la véritable forme initiale de l'idéaux communiste et socialiste. Elle est préférée par beaucoup d'anciens soutiens du régime des Kam pour sa proposition de régime qui reste communiste mais moins extrémiste que la politique de la République Démocratique du Zijian.

    Armée
  • 2 000 soldats conscrits
  • 2 000 armes légères d'infanterie niveau 1

  • Carte de la situation Actuelle
    Carte du Zijian au 20/10/2013

    Au final, le Zijian, divisé et anarchique, ne pouvait que s'attendre à cette nouvelle guerre civile. L'histoire dira s'il a été prudent de se révolter , ou bien de rester caché dans la pénombre de la République Démocratique du Zijian.
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    Tozimara, la chute

    Cela fait peu de temps qu'une nouvelle porteuse de changement est arrivée dans tout le pays. Tozimara, capitale de la sombre République Démocratique du Zijian, est tombée. Elle a été enfin prise par les Républicains d'Adei Nobugawa. On ignore ce qu'il advient de Kam Ada, la totalitariste qui a gouverné en tyran le Zijian. Cependant, le constat est bien là : La République Démocratique du Zijian n'est plus. Les territoires sous contrôle de cette dernière sont à présent en proie à l'anarchie, et ce ne sera que facile de s'emparer de ces nouveaux petits territoires pour les trois autres camps présent dans la guerre.

    Drapeau du Zijian de Kam Ada
    Drapeau
    Drapeau de la République Démocratique du Zijian

    Pour plus de précisions sur la situation, la majorité de la côte sud et des îles sont sous contrôle de "l'armée de Libération de la République du Zijian". Tozimara est à présent le nouveau QG de l'armée d'Adei Nobugawa. A l'est, la majorité du pays est dominé par le "Mouvement de la grande lignée des ancêtres" dirigé par l'inquisiteur Agarkhan. Celui-ci semble devenir le plus grand acteur de la Région. Et il pourrait potentiellement devenir le prochain à porter la couronne du pouvoir au Zijian. Enfin, à l'ouest, "l'armée des Sœurs de la paix" contrôle un petit territoire montagneux, ce qui leur permet de facilement le défendre en cas d'attaque.

    Cependant, il est notable de marquer que le "Mouvement de la grande lignée des ancêtres" est entré en contact avec la Ramchourie et a, selon les rumeurs, proposé de se soumettre au seigneur Yuan Zao en échange de son soutiens dans la guerre. Bien que pour le moment ce ne soit que des rumeurs...


    Carte de la situation Actuelle
    Carte du Zijian au 02/12/2013 ( créé avec l'aide de Kami pour les drapeaux )

    Le zijian est donc toujours autant plongé dans une guerre civile qui n'est plus qu'illogisme et horreur. Que le ciel soit favorable au Zijian pour l'avenir.
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    Village de Kentushui, Zijian

    Tout semblait calme. Le soleil venait de pointer son bout de nez et tous commençaient à s'activer. Commerçants, marchants, forgerons et bien d'autres ouvraient leurs bâtiments afin d'accueillir les plus grands de la région. Enfin les grands, ce qu'il en restaient. Et oui, la guerre n'avait pas tant frappé la région, isolée à l'extrême ouest du Zijian, cependant elle avait changé la hiérarchie présente. Dorénavant, c'était les riches commençants qui gouvernaient les villages et villes, et rien ni personne ne pouvait changer cette règle...

    Attendez, rien ni personne ? j'entends que trois navires approchent. Des grands voiliers pouvant se rapprocher de ceux du XVIIIe siècle et du XIXe.

    Pour les habitants, il ne s'agissait là que de navires marchant, mais ils se trompèrent lourdement. S'il savait que d'ici peu, un déchainement de feu allait s'abattre... Car oui, cela faisait peut être "légendaire" de dire que des pillards marins existaient sur les côtes mais pourtant... sur ces trois navires étaient affichés l'insigne qui laissait prévoir de leur origine. l'Emblème du Royaume Pirate de Toyu.


    Royaume Pirate de Toyu

    Ces trois navires se nommaient "Tukushi", "Tazani" et "Katasha". Dirigée par la connue capitaine Akashi Tokonume, ils faisaient pillages sur pillages au nom de la reine de Toyu qui se revendiquait directement reine du Zijian. Cependant, Akashi faisait partie du "conseil des Capitaines" ou autrement dit "capitanat", regroupant les dix plus grands et puissants hommes et femmes pirates du zijian. Ainsi, sa présence en ce petit village reculé était un honneur que l'on ne pouvait refuser.

    Souriant à l'approche du butin qu'ils pourraient ramener, Akashi ordonna que l'on tourne les navires de profils afin de faire un bombardement de la côte. Les marchands se trouvant sur celle-ci, intrigués, commencèrent à regarder ce qui se tramait sur la mer, mais personne n'y prêtait réellement de l'attention.


    Akashi Tokonume - "Quelle bande de gros porcelets riches, regardez moi ça ! Allez mes Gaillards ! Tirez dans l'tas ! Et préparez le Tukushi à aborder la côte !

    Tout se passa alors rapidement et dans une mécanique incroyablement efficace. Alors que 10 heure venait de sonner, les premiers tirs furent tendus en direction du village. Dans celui-ci, les habitants, totalement surpris par ce changement de situation, commencèrent à fuir dans les terres. Cependant, on observait, depuis le navire amiral du Tukushi, des hommes en armure se préparer à une riposte. Des vieux samouraïs ou Daikaisuraïs certainement. Cette résistance n'était qu'inutile car un boulet de canon vint détruire la formation et dispersa les rares troupes à défendre la côte.

    Aussitôt après, Akashi ordonna que l'on mette les embarcadères sur mer afin de débarquer sur la côte. Lorsque celle-ci fut atteinte, il n'y eu plus aucuns bruits. La fumée de quelques habitations continuant de créer un brouillard artificiel sur le village. Les nombreuses tentes, elles, étaient déchirées par les impacts et de nombreuses cargaisons avaient été laissé à ciel ouvert. On voyait par-ci par-là les malheureux qui avaient reçu les boulets en pleine face, comme le montrait le haut d'un corps à plus de 5 mètre du bas du même corps d'origine. Cependant, ce spectacle macabre n'intimidait pas Akashi, qui de toute manière savait ce qu'impliquait ses pillages.
    Alors que la petite équipe fouillait pour voir ce qu'il restait de valeur, une Daikaisuraïs sortit d'un buisson non loin d'Akashi et la fit tomber. Tentant de se débattre, elle n'y parvint cependant pas et vit alors le regard remplie de haines de son ennemie plonger dans le sien, avant de préparer son dernier coup, quand soudain...

    BAM !

    La Daikaisuraïs tomba raide morte. Son crâne ayant été percé par une balle tiré tout droit d'un pistolet. C'est alors qu'une voix venait à se faire entendre :


    ??? - "Alors, comment vas tu très chère demoiselle ? Cela fait donc un moment qu'on ne t'a pas vu à Toyu ? Tu prépares un butin digne de ce nom ?"

    Akashi se releva lentement et reconnu très facilement l'origine de cette voix :

    Akashi Tokonume - "Pas la peine de te cacher parmi mes hommes, je t'ai reconnu Lu Zong"...

    Un homme sortit de la petite équipe avec un ton souriant et amical. Il sortit d'une démarche presque... alcoolisée, marchant de pas irrégulier de la gauche vers la droite, mais faisant brusquement des pauses en tendant l'oreille pour écouter les sons en provenance de la jungle bien lointaine.
    Ce dernier dit avec un sourire non-content cependant :


    Lu Zong - "Capitaine Lu Zong, pas juste Lu Zong, tu oublies les formalités."

    Le Capitaine Lu Zong. Un homme respecté et surtout adoré à la cour de Toyu pour son caractère... particulier... Il était l'un des 10 capitaines du Capitanat et chacun le respectait, bien que ses habitudes fâchaient quelque uns... comme la prise abusive de rhum qui rendait furieux son propre équipage.

    Akashi Tokonume - "Mais dit moi, pourquoi es tu ici ? Tu n'aurais pas perdu ton navire ?"

    Elle cacha son rire, bien que cela paraissait difficile. Lu Zong, pendant ce temps, semblant l'imiter en grimaçant :

    Lu Zong - "Mouais... peut être... disons que ma fâcheuse tendance à l'alcool m'a valu la perte du "White Pearl". Ces pauvres fripouilles oublient trop souvent qui est leur chef."

    Akashi se mit alors à rire. Les deux capitaines se connaissait de longue date maintenant. L'origine de leur rencontre était dû à leur enfermement sur l'île de Toyu. Ils étaient voisins de cellules et cela permit, au fil des mois, de s'apprécier au point qu'ils réussirent, vers les derniers mois du régime rouge du Zijian, à s'évader ensemble. Et lorsque le régime central tomba, ils rejoignirent alors le Royaume Pirate de Toyu prétendument dirigé par la "Reine des perles" aussi nommée "Reine de Toyu" ou "Reine du Zijian".
    Ainsi, Akashi connaissait par coeur Lu Zong, et cela la fit rire quand elle appris qu'il avait perdu son navire encore une fois de plus. Cependant, Lu Zong répondit à son rire en rigolant de manière ironique, avant de reprendre :


    Lu Zong - "Gniah gniah gniah, tu rigoles mais ça m'embête plus que de raison. Je me suis échoué sur cette plage quand j'ai entendu des tirs venant d'un endroit qui semblait être un... village. Et c'est comme ça que je suis tombé sur toi et ton équipage. D'ailleurs, chapeau ! joli pillage ! Mais je me demandais, est ce possible d'obtenir un petit peu d'aide de ta part pour reprendre mon navire ?"

    Akashi lâcha un soupir amusé :

    Akashi - "De tout manière, nous avons plus rien à faire là, d'ailleurs, je te dois bien ça pour m'avoir sauvé la vie Lu Zong. Allez, monte sur le Tukushi, et évite de boire l'alcool pour cette fois, car moi aussi j'en veux bien quelque gouttes..."
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    Chronologie des évènements au Zijian

    Depuis maintenant plusieurs mois, de nombreux évènements ont boulversé le territoire du Zijian, ancienne région de l'actuelle Ramchourie. Alors que les troupes d'Agarkhan semblait s'emparer d'un vaste territoire, les exploits des forces pirates nouvellement créées vont changer la donne...


    Carte du Zijian : Janvier 2014

    Carte

    Pendant que les grandes factions se formaient et gouvernaient de vastes territoires, la reine des Perles ( ou reine des pirates ) a décider d'envahir l'est du pays, créant une énième faction qui, au contraire de ses ennemis, est bien mieux armées et respecte bien plus la population locale, en comparaison du sort des victimes du règne du tyran Agarkhan. Ainsi, un petit reinaume fut fondé, et, de ce fait, gouverne de manière théorique l'est du Zijian.
    De leurs côtés, les forces républicaines se sont emparés d'une vaste partie de la côte ouest, permettant ainsi un ravitaillement extérieur plus simple et, grâce à la propagande républicaine, se sont attirés la sympathie locale, et, ce faisant, de leur loyauté à la faction.
    Les soeurs de la paix, elles, se sont emparées du nord-ouest du pays, et se terrent sur leurs positions, les renforçant face à la menace des forces d'Agarkhan qui semblent vouloir s'emparer du pays tout entier.
    Ces derniers, Mouvement de la grande lignée des ancêtres, a pris le contrôle d'un large territoire au nord-est, contrôlant la population de près, faisant vivre son peuple dans la tyrannie et l'oppression constante.


    Carte du Zijian : Mars 2014

    Carte

    Après 3 mois, les forces pirates sous l'égide de la Reine des Perles se sont emparés de la grande majorité du pays grâce à de l'armement bien plus modernisé que les autres factions. De plus, la paix et le soutien du régime envers les populations ont alors forcées les territoires autonomes des factions à préférer rejoindre les pirates.
    Du côté Républicains, certains territoires les plus à l'ouest ont été perdus à cause de l'invasion de leurs terres par des forces pirates nouvellement créées. Tozimara, leur capitale, se prépare alors à se fortifier afin de prévenir un siège par les armées pirates.
    Les Sœurs de la paix, elles, continuent de renforcer leurs frontières, bien que la nouvelle menace de l'est, le reinaume, commence à préparer des négociations potentielles avec la faction.
    Agarkhan et ses troupes, elles, ont perdu quelque territoires dans le sud, provoquant officiellement une guerre ouverte entre sa faction et celle des pirates.


    Carte du Zijian : Avril 2014

    Carte

    Un mois après la conquête fulgurante des pirates, ces derniers ont réussi, grâce aux armes plus modernes de leurs forces, à s'emparer de l'ouest des territoires républicains, forçant ceux-ci ç se réfugier dans les îles ou dans la zone de Tozimara, dernier bastion Républicain.
    Les républicains, donc, sortent affaiblis. Les dirigeants de la faction ont alors tout misé sur la défense de la capitale historique, Tozimara. De ce fait, les îles ne sont que protégées par de faibles garnisons, et seule le centre des pouvoirs de la faction semble pouvoir encore tempérer face aux invasions pirates.
    Les soeurs de la paix, elles, continuent leurs politiques, bien que la défaite des républicains semblent amener celles-ci à penser à se soumettre afin d'éviter un sort funeste, en échange bien évidemment de la vie sauve.
    Les forces d'Agarkhan, quant à eux, restent sur la frontière, se préparant à affronter les pirates. La ville de Luzan, capitale de la faction, est également renforcée, en prévision d'une défaite, qui, pour beaucoup, reste encore possible.


    Carte du Zijian : Aout 2014

    Carte

    Les pirates, après leur invasion sur divers fronts, ont reçu la soumission, plusieurs mois après, des soeurs de la paix, permettant donc aux pirates d'éviter plus de morts et destructions, tout en unifiant bien plus rapidement le Zijian sous leur bannière.
    Les républicains, pendant ce temps, entame des fortifications autour de la capitale, et sur les îles, après avoir terminée celles de Tozimara.
    Agarkhan, de son côté, dû attendre de consolider son pouvoir interne, certaines gouverneurs locaux ayant tenté la sécession. De ce fait, aucune campagne eu lieu contre les pirates.


    Carte du Zijian : Septembre 2014

    Carte

    Finalement, le reinaume pirate, après son invasion des républicains et la prise des territoires communistes, profite des dissensions internes dans le territoire d'Agarkhan pour envahir celui-ci par derrière, s'emparant alors de la moitié du territoire de la faction. La technologie avancée des Zijiannais sous les ordres de la reine des perles ont également facilité la prise de ces territoires.
    Agarkhan, donc, perdit instantanément une large partie de sa faction, et les dissensions internes l'empêchant de répliquer rapidement. Ainsi, il se préoccupa en premier lieur d'écraser les usurpateurs, puis de consolider ses positions.
    La faction Républicaine, elle, poursuit sa politique de renforcement, bien que les chefs de ces territoires craignent que cela ne suffise pour contrer les forces Pirates toujours plus puissantes et nombreuses dorénavant.
    2020
    Il est temps de reprendre les choses en main - 1

    « Il est l’heure, ma dame. »

    La dame en question resta silencieuse. Vêtue d’une simple robe de lin blanche, et enveloppée dans un châle bleu pâle, elle observait la mer. Installée sur un petit promontoire qui dominait Sivagundi, la capitale wanmirienne, elle scrutait l’horizon. Nul n’aurait pu dire si elle y cherchait quelque chose, ou si elle était simplement perdue dans ses pensées. L’homme, habillé plus richement dans un style qui ressemblait à la mode teylaise ou au dandysme pharois, se fit plus insistant :

    « Ma dame. Il est l’heure. Nous devons y aller, sinon quoi nous serons en retard.
    - Je sais Raja. Je sais.
    - Il n’empêche que…
    - Il n’empêche que je sais, et je pars quand je l’entends. Le navire m’appartient, il ne partira pas sans moi. »


    Elle se retourna cependant, empruntant le sentier sylvestre qui les avait mené là une petite heure plus tôt. « D’ailleurs, je ne suis pas ta dame. » Suite à quoi elle accéléra le pas pour l’empêcher de la rattraper. Engoncé dans son costume, plus adapté aux salles de balles qu’aux balades en forêt, l’homme fut bien en peine de la suivre, jusqu’à ce qu’elle ralentisse pour lui permettre de marcher à sa hauteur. Haletant, il parvint tout de même à lui dire « Excusez-moi... votre Majesté... J’aurais dû… vous… appeler par votre titre. » Elle le regarda sans rien dire, mi-amusée, mi-agacée. « Pas ici, Raja. En mer, oui. Au Zijian, oui. Mais ici, je suis Ambre Alienov, ou madame Alienov si tu souhaites rester poli.
    - Certes, madame Alienov. Vous avez raison, madame Alienov. »


    Elle soupira mentalement, évitant une racine au milieu du chemin, continuant sa route. Ils arrivèrent rapidement au port, et embarquèrent sur le Permata dari lautan, le Joyau des Mers, son petit bijou. La crème de la crème de sa flotte… du moins, de sa flotte civile, personnelle, et de luxe. Ce qui faisait beaucoup de restrictions… Il s’agissait d’un yacht de dimensions moyennes, suffisamment grand pour naviguer en haute mer, mais assez petit pour rester manœuvrable facilement… ce qui lui servait, avouons-le, surtout à échapper à la marine jashurienne et ses désagréables contrôles douaniers.

    A bord, elle s’accouda au bastingage. Direction : les Isteal, où le reste de la flotte et du matériel les attendait. Et ensuite… le Zijian. Il était temps que le Reinaume rencontre sa reine.
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    Il est temps de reprendre les choses en main - 2

    « L'odeur du sel et de la mer, il n'y a que ça de vrai. »

    Penchée à l'avant du bastingage du Permata dari lautan, Eza la Sombre* reprenait du poil de la bête. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas pu prendre la mer aussi librement, pour le simple plaisir de sentir le souffle du vent dans ses cheveux et les embruns parsemer son visage. Depuis... presque depuis la guerre civile, en réalité. Enfin, "Guerre de Libération" comme préféraient l'appeler les Tymeri et leur bande de députés... Peu lui importait, dans le fond : elle n'était pas d'ici, et elle le ressentait au plus profond d'elle-même. Ils avaient beau lui avoir donné la nationalité wanmirienne, et la considérer comme l'une des leurs à part entière, Eza se sentait plus d'affinités avec la piraterie pharoise qui l'avait vue grandir qu'avec ce pays du bout-du-monde où elle s'était établie. Elle aimait Ethrasyl, et c'était bien pour cela qu'elle restait ici, mais l'aventure lui manquait.

    Parfois, elle regrettait cette époque. Le monde était simple, alors. Ils - elle et ses deux compères Tymeri - parcouraient terres et mers en s'étant organisé chefs de guerre. Quelle émotion, lors de la prise d'un fort ! Quelle angoisse, avant une opération d'envergure ! Mais surtout, quelle liberté ! Elle pouvait alors écumer les mers pour traquer les navires, civils comme militaires, de l'Empire, et ressentir ce frisson qui précède tout abordage. Désormais, elle était madame Ambre Alienov, une femme d'affaire tout ce qu'il y a de plus respectable, à la tête du plus grand conglomérat du Wanmiri : le Consortium Hélia Alienov Tellary. Si ce jeu de dupes, cette mascarade au cours de laquelle elle conservait plusieurs identités lui était habituel - avait-elle réellement porté un seul instant son vrai nom depuis ses treize ans ? -, il commençait à lui peser. "Eddonna aurait adoré ça. Elle y est bien plus douée que moi."

    Mais l'heure n'était pas aux atermoiements. Aujourd'hui était son heure de gloire. Née d'une pauvre famille vivant de la terre, tout aussi pauvre, du grand nord pharois, elle était désormais la reine d'un (petit) pays nazumi, le Zijian. Si on lui avait prédit, plus de vingt années plus tôt, lorsqu'elle s'était embarquée pour la première fois comme pirate, y aurait-elle cru ? Sans doute pas. Son parcours était trop atypique, trop unique, pour qu'elle ait pu y croire à l'avance. D'ailleurs, peut-être les choses ne se seraient-elles pas passées comme ça, si elle avait su. Aujourd'hui, donc, était son heure de gloire. Elle allait rencontrer son peuple pour la première fois.

    « Terre en vue ! Terre en vue ! »

    D'ailleurs, on approchait. Ils débarqueraient le lendemain, la nuit commençant à tomber. Aasmi lui avait communiqué par radio qu'elle avait organisé la cérémonie pour l'accueillir à Tozimara. Voilà qui ressemblait bien peu à sa lieutenante - sans doute avait-elle trouvé des gens pour le faire à sa place plutôt que de s'y être attelée elle-même - mais peu importait : tout avait été calculé pour que son débarquement se fasse dans les meilleures conditions, et pour que son peuple reçoive la meilleur image d'elle possible.

    La flotte se sépara. Si le Permata dari lautan n'arriverait que demain à la capitale, les autres navires n'avaient pas cet impératif. Ou plutôt, ils en avaient un autre : ils devaient rejoindre les quelques bases navales du pays pour y débarquer leur matériel et fournitures, et attester de l'arrivée de la flotte royale au pays. Tous ne débarqueraient qu'au matin, à une heure préalablement définie, pour marquer l'occasion. Ensuite, il y aurait la cérémonie à Tozimara et dans les autres villes du pays, avec une procession royale (ou un défilé militaire), et des distributions d'argent et de fournitures de première nécessité : nourriture, matériel de soin,...

    Il fallait que l'opinion publique soit frappée ; et dans le bon sens.**


    *Note :
    Eza la Sombre est le pseudonyme le plus utilisé par Ambre Masagaesa (aujourd'hui appelée Ambre Alienov). Il s'agit notamment de celui qu'elle a utilisé pour se faire un nom dans la piraterie, et pour rallier les criminels de tous bords à l'ancêtre de la Masagaesa lors de la guerre civile wanmirienne. Il est connu qu'Ambre Alienov et Eza la Sombre sont une seule et même personne, mais le second nom n'est plus utilisé, puisqu'elle a officiellement rompu tout lien avec le milieu de la pègre. Le lien entre Ambre Alienov/ex-Eza la Sombre et Eza Ière n'est pas établi ; la banalité du nom "Eza" dans la région ainsi que les différences linguistiques marquées font passer pour une coïncidence toute ressemblance entre ces noms.

    **Conséquences pour le Zijian :
    • L'arrivée de fournitures et d'argent, ainsi que les forts investissements qui suivent, permettent de relancer l'économie zijiannaise. Celle-ci sort de l'inflation, et passe de 33 milliards de dollars à 60 milliards annuels.
    • Le matériel suivant est désormais considéré comme situé au Zijian, sous contrôle du Reinaume :
    • Matériel de la Masagaesa déployé au Zijian
    • 1 000 Armes légères d'infanterie de onzième génération ;
    • 10 000 Armes légères d'infanterie de huitième génération ;
    • 500 mitrailleuses lourdes de dixième génération ;
    • 500 mortiers légers de huitième génération ;
    • 100 véhicules légers tout-terrain de cinquième génération ;
    • 100 autobus de cinquième génération ;
    • 500 camions de transport de dixième génération ;
    • 50 camions de transport de quatrième génération ;
    • 200 camions-citernes de dixième génération ;
    • 7 véhicules de transmission radio de septième génération (note : il s'agit de ceux ayant servi en 2013 lors de l'opération à Moon ; ils serviront à justifier d'un niveau de communication correct au sein du Reinaume malgré la faiblesse du réseau de télécommunications terrestre)
    • 10 hélicoptères de transport moyen de deuxième génération ;
    • 3 hélicoptères de transport lourd de première génération ;
    • 5 drones de reconnaissance de troisième génération ;
    • 3 corvettes de neuvième génération ;
    • 2 frégates de huitième génération ;
    • 15 vedettes de quatrième génération (note : les 30 appartiennent à la Masagaesa, mais je garde volontairement le flou sur l'emplacement des 15 de dixième génération) ;
    • 3 navires cargos de quatrième génération ;
    • 9 missiles de croisière mer-sol (note : embarqués à bord des frégates, et prêts à être tirés).

    • Tout ce matériel est fourni par la Masagaesa, qui en assure l'entretien grâce à des liaisons régulières avec le Wanmiri. Par conséquent, l'ensemble du matériel cité ci-dessus se trouve, et reste, dans l'atlas du Wanmiri (note : pour une grande partie, l'entretien est sous-traité à une entreprise everienne, le matériel est donc visible dans son atlas), mais doit être considéré comme étant actuellement localisé au Zijian.
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    Renforcer le Reinaume

    Tozimara, palais royal

    Confortablement installée dans un fauteuil, Eza Masagaesa lisait le journal d’Huzuzu. Du moins, elle essayait, car ses pensées s’échappaient souvent, fuyant l’ennuyeuse lecture des banales actualités, lui préférant observer les passants. Du salon du palais royal où elle était, placée face à une vaste fenêtre donnant sur une des multiples cours intérieures du palais, elle disposait d’un superbe point de vue sur les occupations des habitants du palais. Untel, jardinier de son état, allait tailler les haies. Untel autre s’occupait de les arroser. Untel autre encore déchargeait des caisses de ravitaillement – vivres, liqueurs, biens de première nécessité en tous genres – pour le palais. Tiens, en voilà un qui courait. Pourquoi donc se pressait-il ainsi ? Enfin, peu importait.

    Elle essaya de reprendre sa lecture des actualités – sans succès. Il fallait dire que la nouvelle de « pluies torrentielles » dans le Nord du pays n’était pas des plus intrigante. La reine se nota de surveiller la situation dans les prochains jours : il ne faudrait pas que de banales pluies, un peu plus importantes qu’à l’accoutumée mais de banales pluies tout de même, ne dégénèrent en une crue dévastatrice. L’exemple de la crue de la Yongzue en 2009, qui avait provoqué moult destructions au sein de l’Empire Xin, avait échaudé les esprits, et les avait convaincus qu’il ne fallait surtout pas qu’une telle catastrophe se reproduise, ici, au Zijian, par manque de préparation.

    Abandonnant tout espoir de terminer sa lecture pour le moment, Eza plia son journal et le posa sur la table basse devant elle, avant de sortir de son fauteuil et de se diriger vers une plus vaste table derrière elle. Là, étendue sur un autel de bois noble, trônait une gigantesque carte représentant le Zijian et ses voisins. Elle était si vaste qu’on y voyait même apparaître, aux extrémités Est et Ouest, les cités d’Osthaven et de Leïyuan, et au Nord, c’était à peine si Dylamin n’y figurait pas. La capitale de la République de Dyl’Milath, tout comme celle de l’Empire Xin, Beiyfon, était indiquée par une petite flèche, tant elle était proche du cadre de la carte. A côté d’elle, une seconde carte – toute aussi grande et occupant l’autre moitié de la table de bois – représentait quant à elle le territoire du Reinaume du Zijian, et rien que lui. Toutes deux étaient bardées de points, de notes, de références et de punaises. On y trouvait, tour à tour, « Vème armée royale », « Fonderie de Hangmo (acier) » ou encore « Centre universitaire (en construction) ». Autant d’éléments qui témoignaient du redressement économico-culturel du pays, très largement coordonné depuis Tozimara et les Seigneuries vassales.

    Soudain, on toqua à la porte du salon. Après avoir reçut l’autorisation d’entrer, la porte s’ouvrit, révélant Ilyana « Rose Noire », stratège du Reinaume, et Aasmi Tawon, chargée des affaires diplomatiques. La reine, voyant au visage d’Aasmi qu’elle avait des nouvelles importantes, attendit qu’elles aient consciencieusement refermé la porte derrière elles avant de leur adresser la parole – l’on n’était pas à l’abri d’oreilles indiscrètes.

    « Qu’y a-t-il ?
    - Nous avons… une assez mauvaise nouvelle à vous rapporter,
    lui répondit Ilyana.
    - Quel genre de mauvaise nouvelle ? S’enquit la souveraine.
    - Du genre très mauvaise, reprit Aasmi. Les Xin ont ouvert un appel d’offre à l’internationale afin d’acquérir une aviation de guerre. »

    Eza prit un temps de réflexion devant cette nouvelle, regardant la carte régionale sous ses yeux. « Et… combien d’appareils ont-ils demandé ?
    - Pas moins d’une vingtaine de chasseurs de supériorité aérienne et une dizaine de chasseurs-bombardiers. Ils ont déjà reçus plusieurs propositions, à notre connaissance.
    - De quoi acquérir la supériorité aérienne dans la région,
    compléta Ilyana. Que ce soit en Ramchourie ou au Zijian, s’il leur prenait l’envie de s’en prendre à nous après avoir soumis la Ramchourie.
    - Soumis la Ramchourie… ne soyons pas défaitistes,
    reprit Eza. Après tout, l’Union Sacrée que nous avons contribué à former compte pas moins de quatre-vingt-quatre-mille soldats, et notre propre Reinaume peut compter sur une trentaine de milliers d’hommes et de femmes entraînés.
    - Ce qui est bien loin d’égaler les centaines de milliers de soldats de l’Empire des Ushongs…
    - Empire des Ushong qui n’a pas manifesté d’intention claire de nous envahir à ce jour.
    - Ils n’ont pas dit explicitement qu’ils comptaient nous envahir, certes… mais leurs actes parlent pour eux. Voilà un siècle qu’à leurs yeux, nous ne sommes qu’une province rebelle. Et voilà désormais que le Mandat est Ascendant.
    - S’ils attaquent, ils auront la communauté internationale à dos… ils ne prendront pas le risque de s’isoler diplomatiquement.
    - Et pourquoi pas ? Ils l’étaient encore il y a peu, ça ne les gênait pas outre mesure.
    - Le Mandat n’est Ascendant que grâce au soutien de la Grande République. Velsna leur a beaucoup apporté… à commencer par des conseillers. L’armée impériale a été récemment réorganisée, et différemment de la méthode qu’employait auparavant les Wang. S'isoler diplomatiquement serait renoncer à cela.
    - C’est-à-dire ?
    - Les nouvelles techniques ressemblent bien plus à celles d’une armée d’Eurysie de l’Ouest qu’à celle d’Eurysie centrale… là où le maréchal Wang a fait ses armes en Mährenie, les nouvelles troupes de l’Empire semble se comporter comme des soldats d’une tribune velsnienne, surprenant non ?
    - Surprenant oui…
    termina Eza, sans avoir l’air pour autant la moins surprise du monde. »

    Il fallait dire que le rapprochement entre Velsna et les Xin n’était pas passé inaperçu. Le récent développement économique de l’Empire – qui avait doublé son produit intérieur brut, et par là, largement augmenté les recettes impériales, en plus de la modernisation en cours – avait parfaitement coïncidé avec l’arrivée, massive il fallait dire, de marchands étrangers, parlant souvent velsnien, à Beiyfon. Que voulait la Grande République ? Quels étaient ses intérêts dans la région ? L’on savait que le Chandekolza avait été une de ses nombreuses colonies, souhaitait-elle le soumettre à nouveau ? Mais dans ce cas, pourquoi ne l’avait-on pas vu là-bas ? Préférait-elle hameçonner plus gros poisson, cette fois-ci ? L’entrée de la Moritonie dans le Ligue de Velcal, plaçant de facto celle-ci sous protection velsnienne et, par un jeu d’alliances et de relations féodales, l’Empire des Ushongs également, avait déjà été perçu, en conseil restreint uniquement, comme une menace.

    « Très bien, reprenons, dit Eza avant d’inviter les deux femmes à venir s’asseoir autour de la petite table basse qu’elle avait quitté tout à l’heure. A ce jour, nous savons plusieurs choses. Primo, que l’Empire Xin considère à la fois la Ramchourie et le Zijian comme des provinces rebelles, qu’il lui faut par conséquent soumettre.
    - Sans toutefois l’avoir exprimé d’une quelconque façon. Ils n’ont même pas signalé de revendications territoriales.
    - Certes, oui, mais nous savons ce qu’il en est. Les Xin sont d’un autre temps, ils n’usent pas des mêmes us et coutumes que nous. Et ils n’ont pas besoin de dire qu’ils revendiquent nos terres pour que cela crève les yeux à quiconque que c’est là leur objectif.
    - Tout à fait.
    - Secundo, l’Empire Xin se renforce, et il se renforce beaucoup. S’ils se contentaient auparavant de recruter massivement des soldats, ils sont désormais passés à la vitesse supérieure. Ils modernisent leur armement, achètent à l’étranger, motorisent leurs troupes, adoptent des tactiques modernes, et désormais, souhaitent acquérir une puissance aérienne. Ce qui faisait autrefois notre force, et nous procurait un avantage malgré le faible nombre de nos soldats, menace de disparaître.
    - N’allons pas trop vite en besogne. L’Empire Xin se renforce, oui, et il nous considère comme des provinces rebelles, oui, mais nous ne sommes pas en guerre.
    - Pas encore. Si vis pacem, para bellum, m’a-t-on dit un jour.
    - Nous ne sommes pas en guerre, et nous ne devrions pas le devenir, tant dans un futur proche que lointain. Du moins, pas avec les Xin. D’autant que même avec des capacités aériennes, l’Empire céleste aurait bien du mal à nous soumettre d’une quelconque façon. Aujourd’hui comme hier, il n’a pas de flotte. Aucune capacité navale. Alors que nous, si. Pour le moment, et pour quelques années encore, nous ne craignons rien.
    - Oui… nous, nous ne craignons rien. Mais ce n’est pas forcément le cas du Royaume constitutionnel, à Muan, ou des Cités libres de Zu, à qui nous offrons notre protection.
    - Très bien. Et que proposez-vous alors ?
    - Il nous faut nous renforcer.
    - N’est-ce pas déjà-là ce que nous faisons depuis deux ans ?
    - Certes oui, mais… »


    Aasmi se leva, faisant les cent pas dans le salon.

    « Certes oui, mais quoi ?
    - Force est de constater que nous devons passer à la vitesse supérieure.
    - Très bien. Que proposez-vous, donc, de concret ?
    Demanda la reine. »

    Ilyana se leva également, allant se pencher sur la vaste carte du Zijian. Après un instant de réflexion, elle prit la parole.

    « Il va nous falloir, dans un premier temps, renforcer nos capacités industrielles. Il s’agit là d’une condition sine qua non à toute opération future.
    - Le PIB de notre nation a déjà été multiplié par deux depuis notre arrivée… et nous construisons chaque jour de nouvelles infrastructures…
    - Et bien, il va nous falloir le doubler une nouvelle fois. Construire plus de routes, plus de voies ferrées, plus d’hôpitaux, plus de fonderies, plus d’usines.
    - Tu te doutes bien que l’on ne fait pas ça en claquant des doigts.
    - Oui, je m’en doute. Cela ne sera pas facile. Mais il nous faut industrialiser plus, et plus vite. »


    Aasmi revint alors dans la discussion.

    « Et concernant le sujet du jour ? Rappelons que l’idée n’était pas d’organiser un conseil stratégique, mais simplement de savoir comment réagir à l’achat d’une aviation moderne par les Xin.
    - La réponse est simple : il nous faut également une aviation.
    - Simple, tu parles.
    Un regard d’Eza lui fit rapidement comprendre que, si elles étaient amies et n’avaient pas à respecter tout le protocole en sa présence, rester courtoises entre elles était un impératif. Je veux dire… il y a plus simple. Regardons la situation sous le prisme de la diplomatie. Aujourd’hui, les Xin ont ouvert un appel d’offres pour une aviation moderne. Si demain notre Reinaume en faisait de même, cela traduirait, ou tout du moins serait perçu, comme la marque de tensions entre nos deux nations. Pire, cela pourrait donner l’illusion que le Zijian se veut belliqueux, et serait dans une course à l’armement dangereuse.
    - Ce qui est tout au contraire des efforts que nous menons depuis deux ans…
    - Oui, cela saperait en partie le travail de crédibilisation auquel nous procédons. Regardez, nous avons combattu la piraterie du Fléau Jaune dans la baie ramchoure, cela nous a apporté une forme de reconnaissance. Une fois celle-ci vaincue, nous en avons trouvée une autre, pour continuer à légitimer nos actions…
    - Trouvée, oui, c’est le cas de le dire. Mais bref, continue.
    - Nous avons donc trouvé et combattu cette nouvelle piraterie.
    - A ce propos,
    la coupa Ilyana, où en est le projet « Coup du Berger » ?
    - Aucune avancée pour le moment… nous avons terminé l’Acte premier l’année dernière, mais…
    - Le 21 septembre, précisément. Mais cela fait six mois que plus rien n’a avancé.
    - Il va nous falloir le reprendre alors.
    - Ou pas… peut-être n’est-ce pas une bonne idée ?
    - De toute façon, nous n’avons encore rien transmis à la presse.
    - Nous sommes allés trop loin pour faire machine arrière. Et, au vu de la situation qui se profile en Ramchourie, si nous voulons pouvoir y rétablir la paix et, entendons-nous bien, une paix qui ne soit pas menée sous l’égide de Xun ou des Xin, nous devrons mener ce plan à bien.
    - Très bien, alors nous le reprendrons sous peu. Revenons à nos moutons, si vous le voulez bien…
    - Oui… nous disions donc que le Zijian a depuis plusieurs mois entrepris d’apparaître à l’internationale comme un acteur sérieux, engagé en faveur de la paix et de la prospérité.
    - Ce que nous sommes.
    - Ce que nous sommes, oui, si l’on oublie quelques détails comme la cité libre de Toyu.
    - La cité libre est, comme son nom l’indique, libre. Notre pouvoir n’y est que nominal, et les autorités locales sont responsables de ce qui s’y déroule.
    - Certes oui, mais l’image de Toyu est celle que le monde a du Zijian. Ou du moins, avait, jusqu’à ce que nous avons entrepris pour crédibiliser notre patrie.
    - Mission qui a été brillamment réussie, et je vous en félicite. Nos bonnes relations tant avec nos voisins d’Hohhothai comme d’Agartha en sont la preuve.
    - Tout ça pour dire que nous ne pouvons pas ouvrir un appel d’offres public pour acquérir une aviation.
    - Non, effectivement, nous ne le pouvons pas… mais nous n’en avons pas non plus besoin. Passons commande à Lithera, par exemple, et nous aurons du matériel de premier choix, le tout de façon discrète. »


    Eza, qui s’était faite silencieuse, pianotait sur la table basse. Elle prit la parole pour exprimer un avis divergent :

    « Non… je pense que nous pouvons ouvrir une offre publique.
    - Pourquoi donc ? Cela ne serait-il pas, justement, aller contre nos intérêts ?
    - Non… je pense que, par ce moyen, nous pourrons identifier nos réels soutiens.
    - Cela se défend.
    - Mais, dans le cas où nous procéderions de cette manière, il nous faudrait attendre, de sorte à ce que nous ne paraissions pas agir en réaction aux Xin.
    - Oui… ou même, nous pourrions utiliser l’argument de l’opération « Coup du Berger » pour justifier cela.
    - Oui… oui ! C’est très bien ça, ce serait très, très bien…
    - Faire d’une pierre, deux coups… voilà une idée qui me plaît,
    conclut Ilyana. »

    Les trois femmes se réunirent autour de la table avec les cartes, observant la situation dans laquelle se trouvait leur pays. On craignait une guerre imminente, on craignait de ne pas y être assez préparés, et en même temps, on espérait encore qu’il y ait d’autres moyens. D’autres solutions.

    « Nous aurons donc une aviation. Mais cela ne doit pas être notre seul moyen de dissuasion.
    - Oui. Continuons sur le plan diplomatique. Le présent rapport
    (elle souleva un feuillet qui traînait sur un coin de la table) analyse la posture de différents acteurs vis-à-vis de nous et, surtout, de la situation en Ramchourie. Pour le moment, comme nous l’avons dit, Velsna soutient les Xins, et les Xins, la clique de Xun. Même s’ils le nieront formellement, cela crève les yeux ; jamais nation sensée ne soutiendrait pas quelqu’un qui prône ainsi ses intérêts. A notre connaissance, la confédération ramchoure ne reçoit aucun soutien étranger, mais il est probable que Xun, ou Velsna directement, cherche à obtenir une alliance avec eux ou, tout du moins, à les fournir en matériel. Cela serait pour eux très judicieux, puisqu’ils pourraient de cette façon ouvrir un second front autour de notre Union Sacrée, et nous forcer à disperser nos forces.
    - Il nous faudra donc éliminer la confédération ramchoure au plus vite…
    - ...ou bien conclure un accord avec eux. Pour le royaume constitutionnel, la frontière directe avec la confédération est mince, et Jinshu est coincée dans les montagnes, elle sera difficile à prendre.
    - Tu préconises donc de conseiller au royaume la paix avec la confédération ?
    - Lui conseiller la paix ou, tout du moins et pour ne pas paraître faible ou un traître vis-à-vis de nos alliés du Gualintang et du Tahorintang, de ne pas engager de forces sur ce front. Les alliés de Mei-Li suffiront amplement à vaincre les forces confédérées, il faudra lui dire par conséquent de concentrer ses forces vers le sud.
    - Oui, d’autant qu’avec le « Coup du Berger », nous pourront peut-être établir une liaison directe entre le territoire des Cités libres et celui du Royaume constitutionnel… et ainsi, profiter de notre accès à la mer et de notre supériorité maritime pour fournir un soutien plus appuyé à nos alliés.
    - Parfaitement. Il s’agit là, somme toute, de notre objectif depuis le début de ce conflit,…
    - ...objectif dont nous n’avons été détournés que par l’apparition de la République de Ramchourie.
    - En même temps, l’occasion de s’emparer de Zangian’h était trop belle, il fallait la saisir.
    - Sinon quoi nous aurions couru le risque de ne plus jamais la voir se représenter, j’en conviens. D’autant qu’il nous fallait pouvoir assurer la jonction entre les trois membres de l’Union Sacrée. Cependant, nous ne devons pas nous disperser par la suite, et la conquête de l’accès à la mer doit rester le principal objectif de Mei-Li, si nous voulons favoriser sa victoire.
    - Exactement. Du reste, la République Populaire de Ramchourie ne semble avoir reçu aucun soutien étranger…
    - Tu oublies l’incident avec l’Estalie !
    - Certes, il y a eu cet avion estalien… mais rien ne nous permettait de prouver qu’il apportait un soutien concret, hormis qu’il a cherché à nous baratiner durant tout le temps de la conversation.
    - Et puis, nous l’avons abattu, et nos équipes de parapentistes n’ont rien repéré au sol.
    - L’efficacité de cinquante bonhommes volant à plusieurs centaines de mètres d’altitude pour repérer un objet nécessairement petit au sol est limitée…
    - Ils ont peut-être eu le temps de parachuter un peu de matériel ou quelques hommes, mais sans plus. Et le fait que nous ayons abattu leur avion les a certainement refroidis quant à un investissement futur : celui-ci a déjà dû leur coûter quelques millions pour aucun résultat concret.
    - J’en conviens. Nous pouvons donc raisonnablement supposer que la République Populaire n’a reçu aucun soutien, mais ce n’est pas pour autant que nous devons la sous-estimer. Le fanatisme de Dai Po est inquiétant…
    - ...mais il nous garantit que la RPR ne s’alliera pas avec d’autres factions.
    - Normalement, oui. Il n’est cependant pas exclu que les velsniens, par pragmatisme, fournissent la RPR en matériel.
    - Qu’ils essaient.
    - Nous verrons bien ; nous n’avons pas le contrôle absolu des déplacements dans ce foutu pays.
    - Et pour ce qui est du Huanping…
    - Il ne semble pas avoir reçu de soutien également.
    - Il pourrait chercher à s’allier avec la clique de Xun…
    - ...ou avec le Royaume constitutionnel ! C’est une des factions la plus proche de lui idéologiquement.
    - Oui… il me semble que nous avions entrepris de chercher à les rapprocher de nous ?
    - Tout à fait… il y a eu une petite expédition, menée sur son territoire… la Sérénade au Clair de Lune…
    - Conclusion ? Je n’ai pas reçu de rapport sur les résultats de l’opération.
    - Et c’est normal, car il a été détruit. Comme toutes les preuves annexes.
    - Les hommes… ?
    - Ils ont survécu… cette fois-ci. Ils pourraient resservir. Mais nous n’avons rien à craindre sur une éventuelle prise de parole de leur part : ils ont été engagés de façon anonyme, personne ne les connaît et eux ne nous connaissent pas, et ils étaient de toute façon un peu fêlés…
    - Excellent. Pour terminer ce tour d’horizon diplomatique, je conclurais sur le fait que le Gualintang reçoit un discret soutien tanskien, l’accent de leurs conseillers ne trompe pas, et peut-être aussi fujiwan, quoique cela soit moins sûr, surtout avec le retrait du Shogunat de la scène international ; que le Tahorintang, puisqu’il a fait appel à tout le monde socialiste, en reçoit vraisemblablement du Negara Strana et du Grand Kah, peut-être également d’autres nations dont nous n’avons à ce jour pas idée…
    - … et pour ce qui est du Royaume constitutionnel, il reçoit notre soutien, ainsi que celui, dans une moindre mesure, du Royaume de Teyla.
    - Cela est confirmé ? Aux dernières nouvelles, nous n’avions aucune preuve de leur implication.
    - Nous n’en avons toujours pas, mais il est raisonnablement permit de penser qu’au vu de leurs relations avec nous, de leur engagement à l’encontre de l’eurycommunisme sanguinaire, et de diverses actions d’influence qu’on pourrait hypothétiquement leur rattacher…
    - Quelles actions d’influence ?
    - Il y a eu des… rumeurs, pendant un temps, comme quoi certains individus cherchaient à faire la propagande du Royaume constitutionnel… et il ne s’agissait, selon nos agents, ni de nous, ni de forces du Royaume constitutionnel.
    - Voilà qui nous arrange.
    - Je serais bien d’accord, s’il n’y avait pas également eu des rumeurs visant à monter le royaume contre le Tahorintang.
    - Ah. »


    Il y eut un blanc dans la discussion. Le silence était tel que l’on aurait entendu une mouche voler… ou plutôt, ici, un oiseau piailler à la fenêtre. « Voilà qui est pour le moins problématique... » continua Eza, en tournant autour de la carte. Elle s’en éloigna soudainement, entreprenant de faire les cent pas dans le salon. Aasmi, pour sa part, se dirigea vers un placard ouvragé, qu’elle ouvrit pour en sortir une flasque contenant un liquide ambré. Un rhum sylvois de première qualité, dont elle se servit un verre bien rempli, avant d’en engloutir une bonne moitié d’une traite. « Dis donc, tu y vas fort sur le rhum toi… » pensa Ilyana qui, de son côté, s’était installée devant la fenêtre, d’où elle observait les activités en contrebas. Son regard glissa sur la table basse, où trônait encore le journal d’Huzuzu.

    « Et… est-ce que Teyla a continué ce genre ‘d’actions d’influence’ ? Reprit la souveraine.
    - Pas à notre connaissance, lui répondit Ilyana. Mais je conviens que cela pose question sur la nature du soutien reçu.
    - Ceci dit,
    compléta Aasmi, tant qu’ils font de la propagande en notre faveur, c’est à notre avantage. Tant que nos alliés ne rompent pas leurs promesses, tout ira bien…
    - Oui… mais le problème reste que les rumeurs visent le Tahorintang, qui est l’allié le plus fiable du royaume constitutionnel, et celui sur lequel Mei-Li pouvait se reposer en cas de menace de trahison de la part du Gualintang. Qui, lui, n’a franchement pas l’air des plus fiable.
    - Il n’a pas l’air fiable, peut-être, mais il reste la faction la plus idéologiquement compatible avec le royaume de toute l’Union Sacrée.
    - Certes, certes. Tu as raison. Et puis, dans le pire des cas, nous pourrions entretenir les tensions en leur sein, s’ils venaient à chercher à nous trahir. Minh-Aû-Choh et Tai-du-Boua semblent avoir des objectifs politiques différents, ce sur quoi nous pourrions compter en cas de besoin. Mais pour le moment, nous n’avons pas à nous en préoccuper, ou du moins ce n’est pas notre priorité.
    - Tout à fait. Il nous faut envisager cette possibilité, sans pour autant la considérer comme nécessaire pour le moment. Nous aurons toujours plus d’intérêts à conserver nos alliés.
    (Aasmi, qui avait désormais finit son verre de rhum et qui, raisonnable, avait entrepris de ranger la bouteille sans se resservir, reprit la parole.)
    - Ça me fait penser… ça me fait penser que nous n’utilisons pas encore assez d’actions subversives.
    - C’est toi qui dit ça ?
    Rit doucement Ilyana.
    - Je suis tout à fait sérieuse… les vieilles techniques de roublard de contrebandiers sont particulièrement efficaces. Tu n’as qu’à voir comment nous avons pris le Zijian…
    - Certes, certes. J’en conviens : tu ne sais pas préparer un plan de bataille, mais il n’y a pas plus douée que toi pour monter les gens les uns contre les autres.
    - Oui… nous devons insinuer le doute chez eux. S’ils ont peur d’une trahison, ils tomberont d’autant plus facilement.
    - Mais nous devrons également faire attention à ce que cela ne se produise pas au sein de notre propre camp !
    Souleva Eza. Il ne faudrait surtout pas que le royaume constitutionnel s’effondre sous la paranoïa.
    - Tout à fait… mais le royaume a cet avantage que ses membres se connaissent de longue date, et peuvent se faire confiance, ce qui n’est pas le cas dans les autres factions. Regardez donc... »


    Aasmi prit une feuille de papier, fraîchement sortie des toutes nouvelles papeteries royales, et de quoi écrire, après quoi elle alla s’installer devant la table basse, dans le fauteuil précédemment occupé par Eza. Là, elle entreprit de dessiner – rapidement – un croquis de la Ramchourie. Elle indiqua les factions en quelques traits, puis nomma chacun des dirigeants, ou personnalités importantes, connus de chacune d’elles. En alternant quelques couleurs, elle indiqua également les relations entre les factions, puis entre les différents personnages.

    « Voilà, regardez.
    - Qu’y a-t-il à voir ?
    - Enfin, c’est évident… là, regarde : on voit bien que Temüjin et Seun-Li ne peuvent plus s’entendre. Le second a pris le pouvoir en évinçant le premier. Voilà déjà une faille dans la défense du Nord. Si nous parvenons à attiser les tensions entre ces deux hommes, par, par exemple,… quelques ‘actions d’influence’, quelques ‘paroles rapportées’, alors il se pourrait que la confédération éclate d’elle-même. D’autant que Temüjin est connu pour être passablement ambitieux et revanchard… lui offrir une forme de soutien pourrait être d’une grande aide.
    - Hum… oui, je vois,
    répondirent les deux autres femmes à l’unisson.
    - Comme nous l’avons dit, nous disposons de moyens de pression en cas de trahison de nos alliés : Minh-Aû-Choh et Tai-du-Boua entretiennent des visions différentes du Gualintang, et côté Tahorintang, Tchang Nam-Kah et Shi-lu pourraient bien se trouver dans la même situation.
    - Mais ce n’est pas là notre objectif.
    - Non, effectivement, je le signale simplement pour l’exhaustivité, et pour rappeler qu’ils ont peu de raisons de nous trahir. Je continue : de notre côté, la situation est bien meilleure : Yuan Zao et Mei-li sont époux, et connaissant Yuan Zao, il est du genre attaché, il ne la trahira pas. Il n’y a donc pas de risque de ce côté-là. Jinlong Zao, quant à lui, a accueilli Mei-li dès sa fuite de Zangian’h : c’est un royaliste convaincu, et j’ai toutes les raisons de penser qu’il restera fidèle à la Reine Guerrière jusqu’à sa mort, s’il le fallait. D’autant que sa parenté avec le huitième seigneur de guerre doit renforcer leurs liens...
    - Très bien, très bien…
    - Au contraire, si on s’intéresse aux autres factions, la RPR, le Huanping et la clique de Xun, on remarque qu’il n’y a, à chaque fois, qu’un seul dirigeant connu, ou du moins influent. La conséquence directe de cela est qu’on ne peut entretenir chez eux de climat de paranoïa… du moins, pas entre des personnes directement.
    - Que veux-tu dire ?
    - Et bien, il n’y a pas de figures de pouvoir à opposer, comme dans la confédération ramchoure par exemple. Cependant, nous pouvons les faire douter de leurs soutiens, ou leur faire croire à des menaces. Par exemple, l’opération Sérénade au Clair de Lune visait à éloigner le Huanping de la clique de Xun. Sans pour autant le pousser dans les bras du Royaume constitutionnel, ce qui est dommage, mais c’est toujours ça de gagné.
    - Tout à fait, tout à fait… mais, contre la clique de Xun, que pourrions-nous faire ?
    - En toute honnêteté… c’est compliqué. Puisqu’ils n’ont pas d’allié autre que les Xin, la seule solution serait de les faire douter de la solidité de ce lien. Si les Xin apprenaient que Xuan Shi cherchait à exploiter leur force pour se couronner roi de Ramchourie… ou si Xuan Shi apprenait que les Xin projetaient de l’écarter du pouvoir sitôt la Ramchourie conquise… bref, il y a des solutions, mais elles ne sont pas simples.
    - Très bien… Mais il me semble que nous oublions un élément essentiel.
    - Tu as raison Eza. Nous oublions le soutien populaire.
    - Soutien populaire de merde…
    - Ilyana, arrête de ronchonner. La force brute ne fonctionnera pas toujours : il faut savoir gagner les cœurs et les esprits. Si nous pouvons faire régner la peur, nous pouvons aussi répandre espoir et amour. Si le peuple nous soutient, alors la guerre est déjà gagnée d’avance…
    - Gagnée d’avance, c’est encore à voir. Mais que pouvons-nous faire que nous n’ayons déjà fait ? Nous contredisons la propagande anti-coalisés, nos propres organes de propagande tournent à plein régime… nous avons des agents qui parcourent les villes et les campagnes pour nous crédibiliser et réveiller le sentiment patriotique anti-Xin !
    - Avoir un ennemi commun, c’est bien… mais il faut des actes, pas seulement des paroles. L’autre jour, des hélicoptères sont partis alimenter les Cités Libres et Muan en vivres et en nourriture ; c’est ce genre d’actions qu’il nous faut.
    - Ils sont partis apporter des armes plus que de la nourriture… mais oui, je vois ce que tu veux dire.
    - Nous pourrions, intervint Eza, établir une liaison aérienne continue ou presque entre Tozimara et Muan, pour leur apporter des vivres, de l’eau potable, des biens de première nécessité…
    - Muan ou Zangian’h, je ne sais pas s’il y a un aérodrome à Muan.
    - Cela serait bien commode pourtant… je crois que du côté du Gualintang, ils ont déjà construit une piste pour recevoir les avions tanskiens.
    - Boh, il doit bien y avoir un petit kilomètre de terre battue quelque part du côté de Muan. Ce n’est pas le plus problématique. Dans le pire des cas, cela pourrait se construire en quelques heures, quelques jours tout au plus. Non, le plus problématique reste que nous n’avons pas d’avions.
    - Oui, c’est ce que nous avons dit tout à l’heure. Nous devrons passer un appel d’offre au cours des mois à venir…
    - Je veux dire : nous n’avons pas d’avions de transport. Nous avons des hélicoptères, mais pas d’avions. Et si un hélicoptère a l’avantage de plus de discrétion, il a une capacité de transport bien plus faible, va moins vite, et vole à plus basse altitude, là où il est vulnérable à la défense contre avions et aux divers MANPADS.
    - Il n’est vulnérable que s’il est repéré… or, les hélicoptères volent sous les radars, et aucune faction ramchoure ne possède de capacités antiaériennes à notre connaissance. Ni même de radars, tout simplement.
    - Oui, et ils ont l’avantage de pouvoir ravitailler n’importe quel point du front.
    - Très bien, très bien. Cependant, il nous faudra tout de même être capable de livrer du matériel en grande quantité, surtout si nous voulons marquer les esprits. Et l’arrivée d’un avion de transport plein à craquer, voire de deux ou trois, aura toujours plus d’impact sur les esprits que l’arrivée d’hélicoptères, aussi nombreux fussent-ils. Nous voulons marquer les consciences ; il nous faut donc adapter nos actes en conséquence. Aasmi, note donc qu’il nous faudra demander également des avions de transport dans notre appel d’offre.
    (L’intéressée s’empara d’un papier et d’un crayon – qu’elle avait déjà à sa portée sur la table basse – et s’empressa de griffonner la demande de sa reine.) Oh, et, j’y pense. Il nous faudra des avions ravitailleurs aussi. Nous sommes plus loin du front que les Xin, nos avions ne pourront donc pas patrouiller aussi longtemps que les leur au-dessus de l’espace aérien ramchoure, à moins de pouvoir les ravitailler en vol.
    - Nous pourrions aussi choisir de les positionner directement en Ramchourie…
    émit Aasmi.
    - Non, la coupa Ilyana. Non, nous ne pouvons pas faire ça.
    - Pourquoi donc ?
    S’enquit Aasmi, plus au fait de la diplomatie que des méthodes de guerre, comme l’avait fait remarquer sa comparse auparavant.
    - Il y a deux raisons. La première est que, sur le territoire ramchoure, nos appareils seraient plus vulnérables : il n’y a là-bas que peu d’aérodromes et d’infrastructures à même de les protéger, et même si le royaume constitutionnel en construisait en vitesse pour nous, les infrastructures nécessaires à l’entretien et à la protection de nos avions seraient loin d’être suffisantes sur place. La seconde raison te plaira plus, je pense, car elle est d’ordre diplomatique, et tient à l’image renvoyée à l’internationale. Si nous positionnons nos avions en Ramchourie, où que ce soit en Ramchourie d’ailleurs, alors nous…
    - ...indiquons au reste du monde que nous soutenons une des factions.
    - Exactement. Or, tant que nous aurons pour posture celle de la neutralité, avec simplement la volonté d’empêcher toute escalade et internationalisation du conflit, nous nous devrons de conserver nos appareils chez nous. De fait, et en maintenant cette posture, une nation qui s’en prendrait à nous – et donc, soit sur notre sol directement, soit en cherchant à abattre nos appareils en vol – serait considérée comme agressive à notre encontre, et nous bénéficierions du soutien de la communauté internationale.
    - Pour ce qu’il vaut…
    - Il vaut toujours mieux que rien. Une attaque à notre encontre motiverait peut-être certaines nations ayant des intérêts à nous soutenir à venir nous défendre… je pense évidemment au Royaume de Teyla ou, plus simplement, à la Troisième République du Jashuria, qui se fait gendarme du Nazum. Autant ils n’ingèrent pas dans les guerres civiles des autres…
    - A l’exception du Mokhaï…
    - Le Mokhaï était différent ; la Loduarie était impliquée, et c’est sous le seul objectif de la bouter hors du Nazum que le Jashuria est intervenu.
    - Toujours est-il que si Agartha n’intervient que rarement dans les guerres civiles, elle s’interpose systématiquement sitôt qu’une guerre entre États se profile à l’horizon. D’autant plus lorsque l’agression vient d’un pays non nazumi… Au contraire, si nous étions officiellement impliqués de façon directe en Ramchourie – autrement que par une aide humanitaire que personne ne pourra nous reprocher, j’entends – alors une attaque à notre encontre qui se ferait directement en Ramchourie pourrait être justifiée par la volonté de nous pousser hors de Ramchourie, et rencontrerait à l’internationale bien moins de résistance. Après tout, nous aurions été les premiers à ‘faire preuve d’impérialisme’ en ingérant à l’étranger…
    - En ingérant à l’étranger… ils me font rire. Le Zijian, c’est la Ramchourie… ou plutôt, la Ramchourie, c’est le Zijian !
    - Je suis d’accord avec toi… mais que veux-tu, les gens sont des imbéciles, et tu auras beau leur écrire les faits noir sur blanc, ils continueront à croire les racontars… d’ailleurs, j’en connais un qui m’a fait rire. Savez-vous ce que nos agents nous ont rapporté ?
    - Non, mais je sens que tu ne vas pas tarder à nous le dire…
    (Les deux femmes se lancent un regard amusé.)
    - Qu’il y aurait des fous qui raconterait qu’il faut ‘sauver la Ramchourie, chasser les étrangers’…
    - Je ne vois là rien d’extraordinaire… il s’agit là de notre posture à l’internationale vis-à-vis de la situation en Ramchourie.
    - Oui… sauf qu’ils parlent du Zijian comme la grande menace, et prônent le rattachement à l’Empire Xin, selon eux, ‘véritable patrie des Ramchoures’ ! »


    A ces mots, les trois femmes explosèrent de rire. Après tout, la situation était particulièrement cocasse… chasser les étrangers pour sauver la Ramchourie, suppléer ‘de la corruption et de l’impérialisme’, ça avait du sens… mais le faire en appelant à chasser un territoire ramchoure de longue date, tout en arguant qu’il fallait à nouveau se soumettre à l’ennemi héréditaire, c’était au mieux une preuve d’incompétence, au pire de la bêtise pure. Qu’ils soient velsniens, Xun ou Xin, les agents qui avaient réalisé cette propagande étaient de bien piètres propagandistes… Qu’à cela ne tienne, c’était tout à l’avantage du Zijian ! Aasmi se leva alors pour récupérer à nouveau le rhum sylvois, et servit cette fois-ci un verre à chacune. Si Aasmi buvait goulûment – il semblait qu’elle tenait très bien l’alcool –, Eza se montra plus réservée, trempant à peine les lèvres dans la boisson ambrée (préférant, peut-être, rester sobre pour la suite de la discussion). Quant à Ilyana, elle ne toucha même pas à son verre, tant et si bien que ce fut Aasmi qui, après un regard complice, s’en empara pour le finir.

    « Bon, bon, bon, très bien… nous disions donc qu’il nous faudrait, en plus des avions de combat… combien d’avions de combat déjà ?
    - Je ne sais pas… Ilyana, une idée ?
    - Les flottes aériennes modernes se composent d’escadrilles, lesquelles comportent chacune douze appareils. En considérant nos besoins actuels, je pense que nous pourrions prendre… une escadrille de chasse et une escadrille multi-rôle. Et pourquoi pas une troisième escadrille, qui pourrait être au choix de chasse ou multi-rôle.
    - Donc… 36 appareils de combat.
    - Tout à fait. A quoi il nous faut ajouter une escadrille, ou une demi-escadrille, d’avions de transport tactiques, et une escadrille complète d’avions ravitailleurs.
    - Ça commence à faire beaucoup d’appareils…
    - Certes… dans l’idéal, il nous faudrait accompagner cela d’un avion-radar et d’un avion de guerre électronique.
    - Sont-ils vraiment nécessaires ? Je doute que les finances du Reinaume ne puissent supporter un tel achat à elles seules.
    - L’avion de guerre électronique est, de loin, l’appareil le plus important de la flotte. Avec un avion de guerre électronique et une escadrille de chasse, tu peux détruire le double d’appareils en face sans subir la moindre perte dans ton camp.
    - Vu comme ça… bon, très bien. Aasmi, rajoute l’avion-radar et l’avion de guerre électronique, on se débrouillera dans les négociations pour les acquérir à vil prix. Enfin… tu te débrouilleras.
    - Oui, ça, j’avais bien compris !
    Lui répondit-elle sur le ton de la boutade.
    - Dans le pire des cas, nous n’achèterons que des appareils multi-rôles et un avion de guerre électronique, il me semble que c’est le plus important. Il nous faudra la jouer fine sur les négociations… et regarder du côté de Lithera. Si personne ne nous propose d’offre intéressante, nous nous tournerons vers eux, nous en tirerons un bon prix.
    - Très bien, très bien… Excellent même ! Je crois que nous en avons fini pour ce ‘conseil de guerre’ improvisé ?
    - Et bien… je répondrais volontiers oui, car j’ai furieusement envie de pouvoir attaquer plus avant cette bouteille de rhum…
    - Plus que tu ne le fais déjà ?
    Rirent de bon cœur Eza et Ilyana.
    - Oui… ah, tu ne sais pas comme ça me manque ! Devoir gérer la diplomatie d’un pays, c’est quand-même pas pareil qu’organiser de la contrebande à Jalitaya…
    - Je me doute. Mais dis moi, qu’est-ce qui serait si important qu’il t’éloignerait un instant de la bouteille ?
    - Et bien, nous n’avons pas fini de planifier comment nous allions gagner les cœurs et les esprits, enfin !
    - Ah bon ? Je me demande bien de quoi nous avons parlé lorsque le sujet de l’aide humanitaire a été évoqué alors…
    - Ce que je veux dire, c’est qu’envoyer des avions de fournitures, c’est bien, mais que ça ne nous apportera de la popularité que dans les grandes villes comme Muan, Zangian’h ou Bonh-Zong. Ce qu’il faut, c’est que la population nous voit aussi souvent que possible, et que pour de bonnes raisons.
    - Que proposes-tu alors ?
    - C’est simple : nous devons contribuer à redresser l’économie ramchoure.
    - Redresser l’économie, redresser l’économie, acheter des avions… l’argent ne tombe pas du ciel !
    - Oui, mais nous sommes riches, ne l’oublions pas ! Le Reinaume est riche, nos seigneuries sont riches, vos vassaux sont riches, et je parle bien là de tous vos vassaux, moi comprise ! Nous avons des moyens colossaux, il nous suffit de les détourner de là où ils étaient affectés jusqu’alors.
    - Très bien, je trouverai des fonds pour tes… projets.
    - Il nous faudra donc procéder à de nombreuses choses pour redresser le PIB en Ramchourie. Déjà, il faudra rassurer suffisamment la population pour qu’elle accepte de se remettre à utiliser une monnaie que nous pourrons battre, et pas du troc. Ce sera un point de départ très important, car la frappe de la monnaie nous rapportera beaucoup, et servira à financer toutes nos opérations futures, mais cela n’est possible que si les gens utilisent cette monnaie. Ensuite, nous devrons construire des manufactures, des écoles, des hôpitaux, fournir des conseillers, des architectes… distribuer de l’argent peut fonctionner aussi, mais c’est moins visible, ça a moins d’impact. Les gens ont plus facilement tendance à oublier que vous leur avez donné un jour, alors qu’ils oublieront moins souvent une devise inscrite sur tous les bâtiments autour d’eux, et qui leur rappellera sans cesse à qui ils doivent tout ce qu’ils ont. C’est plus vicieux, ça s’insinue mieux dans les consciences. Au niveau agricole, il faudra entamer la révolution verte : leur fournir des machines agricoles sera un premier pas, mais aussi des engrais, des plants, car ils doivent en manquer à force de brûler à chaque combat, des pesticides et des insecticides, etc. Les Ramchoures sont très superstitieux : s’ils ont de bonnes récoltes avec ce que nous leur aurons donné, alors ils penseront que c’est grâce à nous – ce qui sera vrai au demeurant. Et donc ils nous apprécieront d’autant plus. De la même manière, répandre quelque bactérie, champignon, ou autre nuisible chez les autres aura un effet catastrophique à la fois d’un point de vue humanitaire, et de moral, ce qui sera un facteur de déstabilisation des factions voisines.
    - Ce qui créera une brèche dans laquelle nous pourrons nous infiltrer, en apportant un soutien humanitaire et en recréant un climat de confiance chez les populations… mais en notre faveur ! Très bien, je note tout ça, on mettra ça en place dans les prochains jours. Mais pour le moment, il est temps de se reposer !
    - Eh eh… finissons moi ce rhum !
    S’exclama Aasmi. »
    0
    Reinaume du Zijian – Rapport stratégique interne à l’État-major du Reinaume, nécessite une accréditation spéciale

    Objet : De l’établissement impératif d’un pied-à-terre de l’armée de Sa Majesté au Royaume Démocratique du Chandekolza, pour la survie du Reinaume

    A l’intention de Sa Majesté notre Souveraine Eza Ière Masagaesa, Celle qui a rétabli la paix en notre belle contrée et nous protège de la menace de l’ennemi Xin, et de Ses loyaux conseillers en matière de stratégie militaire,

    Comme Votre Majesté et vos Éminences le savent, l’Empire Ushong des Xins a, et ce depuis plusieurs mois, repris de la vigueur, et est entré dans une phase ascendante. Après des décennies de sommeil, sommeil provoqué tant par le délitement de l’Empire que par la médiocrité des Empereurs successifs à rétablir leur contrôle sur leurs vassaux devenus indépendants, l’Empire Céleste a désormais trouvé un nouveau souffle en la personne de Xin Xuan, enfant-empereur formé par l’étranger. La marque de l’Occident a imprégné cet enfant, d’abord par le biais du maréchal Wang, formé en Mährenie par des stratèges kah-tanais, ensuite par les récents contacts entre la République velsnienne et l’autoproclamé Mandat Divin, qui ont conduit à la restructuration de l’armée impériale. Cette situation nouvelle amène l’Empire à émettre de nouvelles revendications territoriales, et amène notre Reinaume au devant de grands dangers. C’est pour cela que, et parce que cela est son devoir absolu, nous soumettons à Sa Majesté et à ses Éminences qui la conseillent le présent rapport et plan d’action, d’une importance capitale pour la survie de notre nation. Il nécessite de fait un très haut niveau d’approbation, car ce que proposent les conclusions de ce rapport stratégique vont probablement orienter la diplomatie et la stratégie géopolitique régionale du Reinaume pour les années à venir, et déterminer de façon certaine sa survie ou sa chute aux mains du Mandat Céleste.
    I – Analyse de la situation extérieure

    Un Mandat Céleste Ascendant et conquérant
    Comme Votre Majesté et vos Excellences le savent, et sans doute mieux que nous, le Céleste Empire Ushong des Xins a entrepris depuis 2011 un ambitieux plan quinquennal visant à reconstruire l’empire, et à en faire – à nouveau – une puissance régionale majeure au Nazum Médian. Ceci fait suite à la désastreuse crue de la Yongzue de novembre 2009, qui a causé de nombreux dommages dans la province centrale de l’Empire, et a contraint celui-ci à des réajustements. Les deux années suivantes sont celles de la montée en puissance du maréchal Wang et de sa Clique dans l’administration civile et militaire impériale. Cette ascension atteint son apogée courant 2011, lorsque le maréchal réussit à convaincre l’empereur Xin Xuan, mais surtout sa mère, l’Impératrice-régente, ainsi que les conseillers les plus influents de la cour comme le Duc de Leishang (notoirement membre de la famille impériale), de la nécessité pour l’Empire de se réformer. Ceci conduit l’Empire à établir un plan quinquennal ambitieux, très ambitieux, de développement économique et d’industrialisation du territoire impérial. Ce plan, similaire en bien des aspects à celui que Sa Majesté a mis en place depuis 2014 en notre patrie (en s’inspirant tant de cet exemple que de celui, plus récent, de l’Operasi Renaisans au Wanmiri, où le Reinaume a su faire fructifier de judicieux investissements), a permis un développement économique sans précédent de la province centrale de l’Empire. Sont notamment à remarquer : la multiplication des routes goudronnées, la création de voies de chemins de fer, l’industrialisation de la production de soie ushong (très réputée à l’internationale), et surtout, la transformation de Nin Gao en un centre industriel florissant. Par ailleurs, ceci s’est accompagnée d’autres réformes, telles que la restauration et l'extension de l'Arsenal de Leïyuan, situé à Beiyfon, la restructuration et la modernisation de la production agricole de la vallée de la Yongzue, avec notamment la construction de digues modernes pour empêcher le renouvellement de la catastrophe de 2009, ou encore une réforme des finances. Cela dit, le point le plus notable de ce plan quinquennal est sans nul doute l’ouverture au monde de l’Empire, qui reprend contact avec l’étranger, pour le meilleur et pour le pire.

    Car si le plan impérial de modernisation a atteint ses objectifs, et de loin (le produit intérieur brut impérial aurait, selon des études économiques, était multiplié par deux par celui-ci), il n’est pas responsable du bond qu’a connu l’économie ushong récemment. De fait, celui-ci est plutôt à rapprocher de l’ouverture à l’étranger de la cour impériale. En particulier, les partenariats conclus avec la Grande République de Velsna. Celle-ci semble avoir fait de l’Empire Xin un de ces points d’appuis dans la région du Nazum Médian, et l’avoir grandement aidé à se développer. Les chiffres ne mentent pas : alors que le PIB impérial atteignait à peine cent-cinquante milliards de dollars internationaux il y a deux ans, il est désormais de presque trois-cent-cinquante milliards de dollars, soit plus du double, et plus du quadruple depuis le lancement du plan quinquennal impérial. Ceci a notamment permis le développement du complexe militaro-industriel de l’Empire, qui alors qu’il ne disposait que d’un budget de trois milliards de dollars il y a quelques années, en a désormais un de vingt-six milliards. En parallèle, les financements accordés à la recherche semblent avoir considérablement augmenté, et il nous est permis d’affirmer que l’Empire a acquis un savoir-faire très performant dans les domaines des véhicules blindés et de l’artillerie, ainsi que, de façon très probable si le maréchal Wang a mis en pratique les enseignements qu’il a reçu en Mährenie, un focus important sur les hélicoptères, tant de transport que de combat. Tous ces éléments permettent d’affirmer sans crainte de l’erreur que le Mandat Céleste est en passe de redevenir une puissance régionale majeure, certains allant même jusqu’à affirmer que le Mandat est Ascendant. Or, qui dit Mandat Ascendant, dit Mandat conquérant.

    De fait, n’oublions pas que la cour impériale n’a jamais reconnu l’accès à l’indépendance du Zijian, il y a pourtant plus d’un siècle, et continue de revendiquer la suzeraineté sur le trône de Sa Majesté. Cela est également vrai pour la Ramchourie ou, dans le cas présent, la Royaume Démocratique du Chandekolza. Or, ces deux derniers sont les plus menacés par une militarisation à marche forcée de la machine impériale que notre Reinaume lui-même. Cependant, s’il advenait que le Chandekolza et la Ramchourie tombent aux mains impériales, il ne serait plus qu’une question de temps avant que notre nation y passe également. Il est fortement probable que, dans une telle situation, aucune nation ne se porte au secours de notre indépendance. Si l’on s’intéresse aux acteurs qui pourraient éventuellement nous apporter du soutien, il devient clair qu’elles se comptent sur les doigts d’une main, deux tout au plus, et ce sans la moindre garantie. La Troisième République du Jashuria, avec qui nous entretenons pourtant d’excellentes relations, a – et bien malheureusement pour nous – à cœur de préserver sa relation avec l’Empire, établissant un partage informel d’influence avec celui-ci sur le continent, partage qui, de toute évidence, reprend les sphères d’influences des empires Yahudharma et Xin. Or, il se trouve que le Chandekolza se trouvait dans la sphère d’influence des Ushongs, avec toutes les conséquences que cela engendre. Pour ce qui est des autres membres de l’Organisation des Nations Commerçantes, ils s’intéressent peu à la région – à l’exception de Velsna qui, pour sa part, soutient sans compter l’empire. Du côté de l’Organisation des Nations Démocratiques, il est également peu probable de recevoir du soutien, ses membres étant plutôt tournés sur leur vengeance contre Carnavale que vers la protection de nations aussi insignifiantes sur la scène internationale que la notre ou celle des voisins des Xins. Nous pouvons donc aisément supposer que, s’il advenait que les nations périphériques de l’Empire Céleste tombent entre les mains de Xin Xuan, notre nation ne ferait pas long feu, aussi vaillante soit notre armée. Il est donc impératif pour nous d’empêcher ces deux nations (Ramchourie et Chandekolza) de retomber sous l’emprise Xin.

    Un Royaume chandekolzan affaibli et convoité
    Or, il semblerait que le Chandekolza, État notoirement failli, soit la source de bien des convoitises. Depuis quelques années, le monde semble à nouveau se presser d’attention pour ce petit pays, dont le PIB/habitant n’était pourtant que de 50 dollars en 2015. Qu’est-ce qui peut bien pousser le monde entier à ingérer dans les affaires d’un si petit pays, aux ressources si limitées et inintéressantes ?

    Si l’on s’intéresse aux chiffres, voilà ce que l’on peut dire du Royaume Démocratique du Chandekolza : il s’agit d’un petit pays de 46 126 kilomètres carrés, peuplés de près de 61 millions et demi d’habitants en 2017, pour un produit intérieur brut de seulement 19,6 milliards de dollars internationaux. En deux ans (de 2015 à 2017, soit depuis l’ouverture de l’État de Jib-Outhi à l’installation de bases militaires étrangères), la population du pays a cru de 4 millions d’âmes, et son PIB a été multiplié par près de six et demi.

    Revenons sur cette fameuse ouverture de l’État de Jib-Outhi. En 2015, l’État de Jib-Outhi, donc, région constitutive du Royaume chandekolzan, annonçait autoriser la création de bases militaires étrangères sur son sol, et ce en l’échange d’une aide humanitaire, qu’elle se présente sous la forme d’apports de nourritures, de fournitures de soin ou encore de biens de première nécessité divers. C’est cet évènement qui est responsable de l’attention apportée au Chandekolza par la plupart des nations du monde. De fait, de nombreux pays, plus ou moins scrupuleux, n’ont pas tardé à acquérir une base au Chandekolza, dont : le Jashuria, la Rimaurie, le Sud-Kazum, Achos, l’Antérinie, Menkelt, la Poëtoscovie, la Monkarie, le Morzanov (et de façon générale, la Confédération Socialiste du Nazum – CSN) et Tanska, soit pas moins d’une dizaine de nations. Celles-ci peuvent facilement être classées en trois catégories : celles qui apportent une réelle aide humanitaire (Jashuria, Antérinie, Tanska), celles qui cherchent la stabilisation de la région pour des raisons évidentes de voisinage (Sud-Kazum, Monkarie), et celles qui n’ont rien à faire là (Poëtoscovie, Rimaurie, Achos, Menkelt). Vous noterez que je n’ai placé la CSN dans aucune catégorie, considérant qu’ils ne se sont installés que depuis trop peu de temps pour en juger, mais il est probable qu’ils rejoignent la dernière catégorie ; c’est du moins l’avis du Jashuria, qui a déjà tenté de les empêcher de rallier leur base.

    Ces bases, donc, sont à l’origine de tout le remue-ménage autour du Chandekolza. Si certaines ont permis un développement économiques et humanitaire certain (celles de la première catégorie, notamment, et du Jashuria en particulier), d’autres n’ont pour le moment qu’attisé les tensions (celles de la troisième catégorie, plus celle de la CSN). L’installation de bases par des nations n’ayant, de toute évidence, rien à faire dans la région, a été perçu (à raison, disons-le) comme une tentative d’ingérence étrangère dans la région. On notera par exemple que le Jashuria a déjà réussi à contraindre plusieurs nations à faire transiter leur matériel par sa base pour inspection, et a tenté d’empêcher le ravitaillement de la base de la CSN, sur la base de la menace d’une ingérence. Le Jashuria est de fait très frileux avec les interventions extérieures dans ce qu’il considère être son pré-carré, c’est-à-dire le Suvanardvipa, et plus largement tous les territoires ayant autrefois été sous domination de l’Empire Yahudharma. L’Empire Xin s’est également montré très intéressé par le Chandekolza, qu’il tente de noyer sous ses productions agricoles, désormais largement excédentaires grâce à son développement économique sans précédent, ce qui laisse témoigner d’une préparation du terrain pour une future intervention dans le pays, comme supposé plus tôt.

    Disons-le : toutes ces bases étrangères, et toutes ces luttes de pouvoir, contribuent largement à déstabiliser encore plus un État qui était déjà failli. Les problèmes d’alimentation en nourriture et en eau potable étaient déjà flagrants, avec de nombreux cas de mal et de sous-nutrition ; ils explosent désormais, d’autant qu’ils sont bien plus révélés aux yeux du monde maintenant que l’étranger s’y est installé. Par ailleurs, l’ouverture de ces bases contribue à décrédibiliser le pouvoir en place, qui semble en apparences devoir se soumettre pour survivre, ce qui est un terreau fertile à un renversement du pouvoir favorable aux Xins, ou au Jashuria. Enfin, cela attise les tensions entre les nations, voisines ou non, qui se sentent directement menacées par ces ingérences étrangères : Jashuria qui craint l’essor du conflit en Ramchourie ou une guerre civile/catastrophe alimentaire au Chandekolza, l’Empire qui craint l’établissement d’un pied-à-terre étranger pour soutenir une faction ramchoure, et donc y diminuer son influence, etc. Nous mêmes, il faut l’admettre, craignons un emballement de la situation par la faute de ces trop nombreuses exclaves étrangères. Pour autant, nous n’aurons d’autre option que de nous y greffer.

    On le voit donc : le Chandekolza est un État faible et failli, qui peine à répondre aux besoins de sa propre population, et qui doit se tourner vers l’étranger pour cela. Or, ceci est la porte ouverte à toutes sortes d’ingérences, et notamment de l’Empire.


    II – Justification stratégique de l’acquisition d’un pied-à-terre au Chandekolza

    Comme nous l’avons déjà laisser supposer plus haut, il apparaît nécessaire pour notre nation de faire acquisition d’une base au Chandekolza. S’il est évident que cela contribuera dans un premier temps à augmenter les facteurs évoqués tout à l’heure (décrédibilisation du pouvoir central, augmentation des tensions régionales), nous avons bon espoir d’arriver assez vite à faire entrer notre nation dans la deuxième voire la première catégorie de nations impliquées, et donc de réduire considérablement ces facteurs. Cela dit, le Zijian a besoin de cette base, quoi qu’il en coûte, et même s’il n’arrivait pas à résorber les effets négatifs premiers de son établissement, et ce pour des raisons de survie stratégique.
    Des avantages opérationnels concrets
    Dans un premier temps, une base zijiannaise au Chandekolza apporterait des avantages opérationnels concrets dans le cas d’un affrontement avec les Xins. De fait, Saipalbon-Tèmpho se situe à seulement 550 kilomètres de Beiyfon, contre 650 pour les Cités Libres de Zu, et plus de 1100 pour Tozimara, et est à seulement 150 kilomètres de la frontière de l’Empire. Il s’agit donc dans un premier temps de se rapprocher de l’Empire Xin, avec pour ambition de disposer d’un territoire suffisamment proche pour pouvoir menacer l’Empire directement sur son sol en cas de conflit, chose sur laquelle nous reviendrons plus tard.

    Par ailleurs, cette base offrirait la possibilité d’ouvrir un nouveau front en cas de conflit, cette fois-ci au sud, ce qui aurait pour conséquence de disperser les forces Xins, et donc d’augmenter nos chances de victoire dans un hypothétique affrontement. Cela permet également une surveillance facilitée des agissements de l’Empire, quelle que soit la méthode retenue (drones, observations directes, ou simplement récolte de ragots). De plus, l’établissement d’une base au Chandekolza permettrait de tracer une ligne de contrôle de Zu à Jib-Outhi, ligne qui, en cas de besoin, permettrait à notre marine de fermer l’accès au commerce extérieur à l’Empire, et ce de façon plus efficace et facile (tant d’un point de vue matériel qu’économique) que si le déploiement n’avait lieu que depuis Zu. Rappelons que le contrôle des mers est notre point fort et, pour le moment, le point faible des Xins.

    Enfin, il s’agit également de sécuriser nos positions : supposons que l’Empire céleste décide d’une invasion de la Ramchourie, et que notre avant-poste à Zu tombe, alors nous disposerions encore d’un centre militaire capable au Chandekolza. Cela dit, il est plus probable que le Chandekolza tombe avant la Ramchourie, mais nous nous appliquerons à ce que cela n’arrive pas.

    Un moyen de dissuader une invasion Xin
    En effet, cette base serait également un moyen de dissuader une invasion du Royaume chandekolzan par l’Empire Ushong. Par sa simple présence, elle pourrait dissuader d’une attaque frontale. De fait : toute attaque contre la base pourrait nous servir de casus belli, et donc mettre en danger l’Empire, ou plus simplement le décrédibiliser à l’internationale et nous permettre de recevoir le soutien de nations étrangères. Par ailleurs, il s’agirait d’une base militaire qui, comme nous l’avons exposé, apporterait de nombreux avantages opérationnels concrets et, à ce titre, pourrait servir de base de déploiement pour des attaque directes contre l’Empire, d’autant que la base est assez proche du territoire impérial : de quoi dissuader une offensive, tant contre le Chandekolza qu’en Ramchourie ou, de façon générale, contre le Zijian, de peur de voir des retombées néfastes apparaître par la suite.
    Un outil d’influence régional
    Enfin, il s’agirait d’un outil d’influence régional. Par un important dispositif d’aide humanitaire, notre Reinaume pourrait facilement dorer son image dans la région. Or, dorer son image veut également dire pourvoir éclipser celle des autres, et notamment des Xins, qui ont entrepris une politique de préparation du terrain au Chandekolza par la déstabilisation du pouvoir en place. Si le Zijian brille, il peut également faire briller le gouvernement chandekolzan, et convaincre la population (au moins dans un certain périmètre autour de la base) de ses bienfaits, et renforcer le sentiment anti-xin, déjà bien présent dans la population.

    Par ailleurs, si le Zijian apparaît comme un acteur humanitaire crédible, cela permettrait de redorer notre blason de façon plus large (blason qui a été largement écorné par la récente guerre civile), au même titre que notre engagement contre la piraterie dans la baie du Hen ou que notre soutien humanitaire aux populations des Cités Libres de Zu et de l’Union Sacrée. Ceci permettrait notamment une facilitation des rapprochements diplomatiques avec d’autres États de la région, sujet que nous aborderons plus tard.


    III – Moyens engagés et programme de développement

    Agenda prévisionnel
    Ceci se veut être un résumé concis de l’agenda prévisionnel du développement de la base zijiannais à Jib-Outhi, dans un soucis de lisibilité et de compréhension. Sont ainsi retenues les phases importantes du projet et de leur développement, avec la date de réalisation prévue à ce jour. Il n’est pas à exclure des ajustements (retard/avance) une fois sur le terrain, selon la vitesse d’avancement réel du projet.

    • Mai 2017 : Lancement de la première phase / Établissement des premières études
    • Juin 2017 : Début du programme d’acquisition et fin de la première phase / Lancement d’une campagne de recrutement et de formation locales pour les besoins de main-d’œuvre des chantiers
    • Juillet 2017 : Lancement de la deuxième phase / Établissement des premières infrastructures temporaires / Sécurisation des approvisionnements en ressources et matériaux de construction
    • Août 2017 : Mise en service opérationnel des infrastructures temporaires / Début de la construction des infrastructures permanentes / Campagne de recrutement pour les besoins de main-d’œuvre et de personnel de la base et de ses annexes une fois construite
    • Octobre 2017 : Fin des travaux de la base principale
    • A partir de novembre 2017 : Etablissement de nouvelles études régionales pour l’expansion de la base
    • Décembre 2017 : Fin des travaux de l’ensemble des annexes de la base
    • Janvier 2018 : Mise en service opérationnel de l’ensemble des infrastructures permanentes, base principale comme annexes

    Première phase : acquisition : études inhérentes et processus d’acquisition
    La première chose à faire, avant toute projection future, est d’acquérir la base. Et pour cela, un certain nombre d’études inhérentes au projet s’imposent.

    Une étude de la situation géopolitique locale, tout d’abord. Celle-ci a déjà été menée, et ses conclusions (voir « I – Analyse de la situation extérieure ») amènent à la conclusion de la nécessité absolue de l’établissement d’une base zijiannaise dans la région de Jib-Outhi, indépendamment de la volonté des acteurs déjà présents. Il est cependant permis d’ajouter qu’il faudra, cela va sans dire, chercher à ne pas froisser les acteurs importants déjà sur place (Jashuria, Empire Xin), d’autant plus tant que la base n’est pas pleinement construite.

    Sur la question de la localisation de la base, un emplacement a déjà été retenu. Son choix s’est fait selon les critères suivants : éloignement vis-à-vis des bases des autres puissances importantes ; accès à la mer facilité, permettant notamment la construction d’un port en eaux profondes ; proximité (relative) avec la frontière Xin ; possibilités d’expansion. L’éloignement vis-à-vis des autres bases se justifie de plusieurs façons. La première est évidemment d’ordre tactique et opérationnel : une base éloignée sera plus difficile à surveiller et attaquer pour d’autres puissances. La seconde est une question d’influence, et de possibilités d’expansion : une base située proche de celle des autres, à moins qu’elles ne mettent en place aucune action humanitaire, sera confrontée à la présence d’une influence étrangère à ses protes ; a contrario, une base éloignée disposera d’un large champ d’action, vierge de toute tentative d’influence préalable à la sienne. La troisième, et qui sera la seule présentée officiellement à cet éloignement, est la nécessité de répartir les efforts d’aide humanitaire : concentrer les bases empêcherait la bonne réalisation de la mission humanitaire, quand répartir les bases sur le territoire permettrait une meilleure distribution des vivres, biens de première nécessité et services. L’accès à la mer, quant à lui, s’explique par la maîtrise des mers de notre nation, et de la nécessité de pouvoir facilement ravitailler celle-ci, sans avoir besoin de passer par l’estuaire du Chandekolza, qui est parsemé de bases étrangères, situation qui rendrait nos navires vulnérables. Un des objectifs principaux de cette base étant de pouvoir y rattacher, à terme, un ou plusieurs navires de guerre de la marine du Reinaume, il est nécessaire que les navires y soient en sécurité. Par ailleurs, la base a vocation à devenir un hub logistique et portuaire ; un accès direct à la mer et aux eaux profondes permettrait une facilitation de ce projet annexe, qui visera à rentabiliser l’établissement de cette base et les efforts investis dans sa construction rapide. Ces conclusions sont également celles de l’étude économique qui a été menée conjointement, et qui permet d’établir que, si les coûts de construction seront élevés, et que la région n’est pas d’un commerce florissant (et donc, à première vue peu intéressante d’un point de vue économique et commercial), il est permis d’établir que les Chandekolzans manquant de tout, ils seront un débouché économique correct, et que quoi qu’il arrive, cette base pourrait être un point relai pour des exportations vers la Monkarie et le Sud-Kazum (nous y reviendrons plus tard) par voie terrestre, permettant ainsi d’éviter la voie maritime, soumise à une intense piraterie du fait des activités tant des prétendus successeurs d’Eza la Sombre que des triades de la cité de Kelangia.

    Enfin, une dernière étude, juridique pour sa part, a déjà été menée. Celle-ci a notamment consisté à l’analyse des lois locales et des contraintes juridiques liées à l’établissement d’une base militaire, à la construction d’infrastructures, de rachat de terrains, etc. Cette analyse a pour but de garantir de mener une action conforme à la législation en vigueur locale (à ce titre, et même si elles ne sont pas reconnues à l’échelle du Chandekolza, les lois coutumières locales ont également été étudiées, afin de faciliter l’implantation et de favoriser la bonne entente avec les locaux). Les relevés de cette étude ont déjà été pris en compte dans le cadre de la suite de cette note.

    A la suite de ces études inhérentes au projet, et qui ont, pour la plupart d’entre elles, déjà été menées afin de permettre un gain de temps considérable dans l’évolution de ce projet, il est finalement nécessaire d’acquérir la base elle-même.

    Le processus d’entrée en négociations est le premier pas concret vers l’acquisition de cette base. Par conséquent, nous devons commencer par entrer en contact avec les autorités nationales (gouvernement du Royaume Démocratique du Chandekolza), régionales (autorités de la région de Jib-Outhi) comme locales (chefs de tribus coutumières, etc ; un premier contact a déjà été établi avec cet échelon dans le cadre de l’étude juridique, et afin de préparer les locaux à notre arrivée probable), afin de leur faire part de notre désir d’acquérir un terrain pour y établir une base, ou plutôt « un terrain destiné à abriter des infrastructures nécessaires pour apporter une aide humanitaire », sur leur territoire, de sorte à préparer le terrain pour notre venue et pouvoir négocier au mieux l’acquisition de la base. Il est extrêmement important de disposer d’arguments concrets et convaincants, utilisant un vocabulaire choisi et intentionnellement construit, lors de ce premier contact ; raison pour laquelle une équipe de juriste, spécialiste de la langue et traducteurs s’est déjà mise à plancher sur la question, afin de fournir des éléments de communication prémâchés à notre Secrétaire aux Affaire Étrangères et au Commerce, Aasmi Tawon, sur le sujet.

    Il est nécessaire, après l’entrée en contact avec les autorités chandekolzanes, de définir le montant de l’acquisition, ainsi que, pour notre propre gouvernement, d’établir la somme pouvant être allouée à un tel projet. Nous sommes à titre individuel convaincus de la nécessité de pratiquer une politique du « votre prix sera le nôtre », et d’avancer autant de liquidités que nécessaire pour l’établissement de cette base qui, rappelons-le, est absolument nécessaire à la survie à moyen et long terme du Reinaume. Pour autant, et malgré la richesse relative de notre patrie, nous comprendrions qu’il soit difficile de mettre en place une telle dépense ; toutefois, il s’agit d’un projet d’envergure, d’une importance capitale, et c’est pourquoi nous vous demandons de réfléchir sérieusement à cette proposition, et d’y accorder tout l’intérêt qu’elle mérite. Dépenser beaucoup aujourd’hui sera assurément le gage de profits importants demain, quand se montrer pingre actera peut-être notre disparition prochaine. Par ailleurs, cela pourrait être l’occasion de conclure d’importants partenariats avec le gouvernement chandekolzan, de quoi le consolider dans sa position et, pour notre part, nous garantir un renforcement des relations avec le régime chandekolzan et des revenus importants. Autrement dit, faire d’une pierre deux coups.

    La question de la sécurité de la base ne se pose quant à elle pas, étant donné qu’il s’agit d’un établissement militaire et non civil. Cela dit, il sera nécessaire de sécuriser les approvisionnements des infrastructures, notamment durant la phase de construction, et c’est pourquoi un premier accord pourrait être établi avec le gouvernement chandekolzan à ce sujet.

    Deuxième phase : occupation du terrain et premiers aménagements
    Il sera nécessaire dans un second temps de venir occuper le terrain, puis d’établir un camp de base, qui servira de point d’appui pour toutes les constructions futures.

    La première chose à faire sera de sécuriser le terrain sélectionné pour accueillir la base : pour cela, deux choses ont été retenues : l’évaluation des risques et le déploiement de forces de sécurité compétentes, comprendre par là des forces armées d’élites, qui permettront une sécurisation maximale du site malgré leur faible nombre, et ce durant toute la durée des travaux préliminaires.

    Pour ce qui est de l’évaluation des risques, une étude préparatoire a déjà été menée. En ressortent comme conclusions que le Chandekolza est un endroit majoritairement sans risque, ou du moins sans risque pour des soldats armés et bien protégés : pour ce qui est la piraterie (faible, au vu des faibles prises possibles dans la région, mais bien réelle), comme des attaques de brigands, tout risque est écarté : il existe de nombreuses cibles plus faciles qu’un groupe de soldats d’élites, surtout quand ceux-ci vous donnent d’eux-même une partie de leur casse-croûte. Cela dit, le Chandekolza reste un État failli, et une attaque de malheureux en perdition n’est pas à exclure. Il apparaît que les principales menaces sur place seront d’ordre naturel : le caractère marécageux du site, d’une part, et la faune locale (et particulièrement les moustiques) d’autre part. Pour ce qui est de la faune et la flore, le Chandekolza ressemble par bien des aspects à notre Zijian, il n’y a donc que peu à en craindre. En revanche, le site étant marécageux, il sera nécessaire de prendre cette donnée en compte lors de la construction des infrastructures (surtout avec une construction proche de la mer), pour éviter tout effondrement des bâtiments ou tout glissement de terrain malencontreux, par la faute de mauvaises fondations ou, de façon plus générale, d’une mauvaise analyse du terrain.

    Pour ce qui est du déploiement de forces de sécurité, il est nécessaire de procéder à une sélection de troupes possédant les qualités et performances requises au bon déroulé d’une telle mission. Il sera également nécessaire d’établir des infrastructures minimales visant à accueillir dans des conditions sécurisées les membres du projet sur place, ainsi que du matériel les accompagnant ; tout imprévu de sécurité serait un risque de retard trop important pour que nous puissions le courir, et c’est pourquoi la sélection des troupes de défense doit être la plus rigoureuse possible, et que les moyens de la défense de la logistique, de l’approvisionnement et de la protection des individus sur place ne doivent pas être négligés ou considérés comme des dépenses inutiles.

    Vient ensuite la question de l’établissement d’infrastructures minimales, permettant l’accueil des personnels de construction et de sécurité. Ont été retenus prioritairement : l’installation de quais temporaires flottants, permettant d’assurer le ravitaillement de la base et l’arrivée de navires, en évitant un passage par Saipalbon-Tèmpho, qui rallongerait le trajet et compliquerait le ravitaillement du fait des infrastructures de transport terrestre limitées ; l’installation d’entrepôts modulaires pour assurer une capacité de stockage essentielle au bon déroulement des travaux et enfin l’acheminement et le déploiement d’un quartier résidentiel et administratif composé de logements et de bureaux en préfabriqué, afin d’assurer une capacité de logement des travailleurs au plus près du chantier et une capacité d’administration du chantier minimale, visant à coordonner les efforts de construction. La présence d’entrepôts frigorifiques permettra de pallier au manque et à la piètre qualité de la nourriture sur place, ainsi que, en cas de surplus avérés, de commencer à distribuer une aide humanitaire, certes limitée, mais bien présente, qui nous permettra de nous faire bien voir auprès des populations locales et de faciliter la campagne de recrutement qui sera en cours en parallèle.

    Il sera par la suite nécessaire de veiller au bon raccordement de la base aux réseaux logistiques tant locaux qu’avec l’étranger. Comprendre par là la bonne intégration de la base dans le tissu logistique local, afin d’assurer le lien et la sécurité des voies de communications terrestres provisoires entre la base zijiannaise et le reste de la région de Jib-Outhi et du Chandekolza, mais également de garantir la sécurité des voies d’approvisionnement maritimes, qui seront certainement les plus usitées tant pendant la construction qu’après, lors de la phase d’utilisation de la base.

    Troisième phase : construction et expansion
    Enfin, vient une troisième phase d’installation, qui correspond à la construction des infrastructures permanentes de la base et de ses annexes. Comme mentionné dans le résumé de l’agenda prévisionnel ci-dessus, les travaux devraient commencer en août 2017, si ce projet est validé, ce dont nous ne doutons pas. Plusieurs bâtiments et infrastructures ont été jugés nécessaires, et seront détaillés ci-après. Vous trouverez en parallèle un plan détaillant l’organisation spatiale de la base telle qu’elle a été pensée pour le moment.

    Le projet retient une formation pensée autour d’une base principale, en réalité, la base militaire proprement dite, qui sera entourée et accompagnée de plusieurs annexes. La base principale, donc, comportera les infrastructures nécessaires pour abriter jusqu’à un millier de personnes, quoique seulement deux centaines seront des militaires zijiannais. Elle s’accompagnera également de hangars divers, d’entrepôts dédiés à nos forces armés, de tout le nécessaire d’hygiène, d’un hôpital militaire en propre, et même d’un petit aérodrome et d’un héliport, plus conséquent, pour les besoins de déplacements sur le territoire chandekolzan. En effet, compte-tenu de la faiblesse des infrastructures civiles dans la région où la base sera implantée, il sera – au moins dans un premier temps – nécessaire de compter plus sur nos propres moyens, ici aériens et héliportés, que sur les routes et voies ferrées locales – que nous comptons bien développer. Par ailleurs, il s’agit d’un moyen pour nous d’acheminer sur place des hélicoptères de combat sans éveiller quelques soupçons que ce soit.

    Pour ce qui est des infrastructures annexes, il y aura par exemple :
    • Un port moderne, avec docks, quais et terminaux, le tout automatisé au maximum grâce à des portants et des grues de grande envergure (capables d’accueillir les plus grands navires militaires et commerciaux mondiaux), qui remplacera les quais flottants, et permettra d’une part de faciliter le ravitaillement de la base, et d’autre part de transformer cette base militaire en hub commercial d’importance régionale, et de rentabiliser nos efforts financiers. Il sera également intéressant d’y installer des chantiers navals, d’envergure réduite, afin de permettre la maintenance et la réparation de nos navires, militaires d’abord (rappelons qu’à terme, au moins un navire de guerre sera rattaché au port de cette base), mais également civils.
    • Un hôpital destiné aux civils locaux, capable d’accueillir simultanément un petit millier de personnes, et qui sera équipé de moyens technologiques avancés, afin de pouvoir délivrer un service de santé approprié à la population locale.
    • Plusieurs groupes électrogènes, fonctionnant pour la plupart aux hydrocarbures (qui seront importés via le port), serviront à alimenter en électricité tant la base que ses annexes, et à répondre aux besoins en énergie du complexe militaro-humanitaire. Ils seront complétés dans un second temps par l’usage de panneaux photovoltaïques (installés sur les toits des installations ; le Chandekolza étant situé à proximité de l’équateur, il dispose d’un fort ensoleillement propice à l’usage de cette technologie) et un parc éolien (qui sera probablement offshore, pour des question d’espace à terre et de volonté de bonne entente avec les locaux). D’autres alternatives sont actuellement à l’étude, afin de multiplier les sources de production d’énergie possible et de dépendre le moins possible des ressources disponibles sur place (faibles) et des imports (stratégiquement limités).
    • Des entrepôts et centres logistiques d’importance, capables de supporter un transit de matériels, ressources, marchandises, etc, très élevé, et ce afin de répondre aux besoins tant de la base militaire du Reinaume sur place, que de ceux de la population locale ou encore pour permettre le stockage et le transit de marchandises d’ordre commercial par la région.
    • Un réseau ferroviaire, d’abord interne, puis qui aura vocation à s’étendre afin de faciliter ledit transit de marchandises, et l’intégration de la base dans le tissu humain et commercial régional, tout en apportant un service important à la population chandekolzane. Celui-ci s’accompagnera de son équivalent en routes bitumées, qu’il faudra aider à bâtir, moderniser, rénover afin de soutenir le développement régional, ainsi que de tous les ouvrages d’arts qui seront nécessaires au quadrillage du territoire (ponts, tunnels, terrassements divers, etc).
    • Un réseau de pipelines (pétrole, gaz) et d’aqueducs devra également être envisagé afin de desservir la région de Jib-Outhi en eau et en hydrocarbures, qui seront importés depuis les terminaux gaziers et pétroliers du port annexe à la base.
    • Une station d’émission-réception radio, qui permettra tant de communiquer avec le Reinaume (réception des ordres de mission, émission des rapports de terrain, etc) qu’entre les membres de la mission déployés sur le territoire chandekolzan (il y a fort à parier que le réseau de télécommunications local est faiblement développé – ce sera donc à nous de nous en occuper – il faudra donc assurer un moyen de communication en interne), et avec la population civile, à qui pourront être diffusés divers programmes d’actualité ou servir de relai pour nos services de communication. Il sera intéressant de mettre en place un système similaire à celui de Typhon : Le Vent de la Liberté, organe de presse wanmirien, en plaçant des radios-relais dans les villages, qui diffuseront des émissions à heures fixes, et permettront un meilleur relai de nos services de communication et de publicité.
    • Une station de purification des eaux sera également nécessaire afin de réduire la pollution inhérente aux activités industrielles, tant de notre part que d’autres acteurs, et afin également de fournir de l’eau potable aux habitants, sans avoir besoin d’importer massivement depuis le port. Celle-ci s’accompagnera d’une station de dessalement de l’eau de mer (dont le site de pompage sera éloigné de plusieurs kilomètres du port, afin de limiter les impuretés de l’eau et donc les besoins en matière de filtrage), qui complétera les apports en eau de la base et de son voisinage.

    Voilà ce qu’il est en l’état des infrastructures permanentes d’importance qui sont envisagées pour et autour de la base, ainsi que leurs évolutions futures. Il est évident que cette liste est loin d’être exhaustive, et je vous invite par conséquent à consulter l’annexe à ce rapport, qui détaille plus précisément toutes les infrastructures envisagées.

    Par ailleurs, et comme vous l’aurez compris, Votre Majesté et Vos Éminences, le sujet ayant déjà été plusieurs fois abordé de façon succincte auparavant, le développement de la base et surtout son expansion vont reposer sur deux axes : l’autonomie stratégique et l’automatisation. La première passera surtout par la nécessite de sécuriser les voies d’approvisionnement en énergie et les voies de ravitaillement de la base de façon générale, avec l’objectif, à terme, de rendre la base la plus autonome possible, afin d’éviter qu’une rupture desdites voies d’approvisionnement (par un blocus du Royaume Démocratique du Chandekolza par exemple) ne la force à plier. La seconde, quant à elle, nécessitera d’investir nos efforts dans l’automatisation des systèmes, afin de pouvoir faire plus avec un minimum de soldats. Il est probable que nous ne puissions déployer qu’un petit contingent, même à terme, afin de ne pas éveiller de soupçons et d’éviter toute escalade de tensions avec le voisinage (quoique les Xins y soient, nous le pensons, favorables ; d’où il découle qu’il n’est pas dans notre intérêt d’aller au conflit) ; il faudra donc permettre à ce petit contingent d’effectuer un maximum de missions par le biais d’une automatisation maximale. Par ailleurs, et au regard de nos faibles progrès en technologie (ce qui n’est théoriquement pas un problème, considérant que nous pouvons acheter à l’étranger), nous pouvons aussi compter sur un soutien des populations locales, qu’il faudra très tôt convaincre de l’importance de notre mission, ainsi que sur celui de diverses organisation non-gouvernementales, comme Lysis, que nous accueillons déjà sur notre sol, et à qui il sera intéressant de proposer un emplacement au sein de notre base.

    IV – Intégration dans une politique régionales plus large

    Enfin, il sera nécessaire d’intégrer ce projet de base zijiannaise au Chandekolza dans une politique régionale plus large.
    Établissement d’un programme d’aide au développement régional
    L’établissement d’un programment d’aide au développement régional est une solution qui doit être envisagée avec sérieux. Le Reinaume est riche, et en pleine croissance, à l’image de son voisin Xin ; redistribuer cette richesse est donc un moyen facile d’améliorer nos relations avec nos voisins (hard comme soft power).

    A titre d’exemple, nous avions déjà offert pas moins d’un milliard au Royaume du Sud-Kazum pour financer la rénovation du château de Gwangpo, qui servira à loger la famille royale. De la même façon, nous pouvons proposer à divers régimes qui sont actuellement dans une situation économique difficile (Monkarie, Sud-Kazum comme cité, Dyl’Milath, Chandekolza évidemment ou encore Yuthipista et Wanmiri) de recevoir une aide financière non négligeable de notre part, afin de les aider à vitaliser leur économie et à développer leurs infrastructures. Outre le soutien financier, un soutien matériel, humain et même humanitaire peut être envisagé dans certains cas, et selon les besoins des États. Un système de fonctionnement calqué sur celui de l’aide humanitaire de la République Fédérale de Tanska apparaît comme une solution pérenne et viable dans le temps long ; si tant est qu’il soit limité aux États nazumis voisins du Zijian. Par ailleurs, ces aides devront s’accompagner de garanties quant à leur utilisation, et notamment en ce qui concerne la corruption : la disparition de l’aide dans les poches d’une oligarchie n’étant pas dans notre intérêt, il faudra veiller à pouvoir surveiller de très près l’usage qui en est fait. Idem pour le matériel, qui ne doit en aucun cas pouvoir être utilisé contre une population civile : notre Reinaume ne cautionne pas les violences inter-ethniques, surtout lorsqu’elles ont tendance à tendre au génocide.

    Rapprochement diplomatique avec les États voisins
    Ce programme d’aide humanitaire est également un moyen, comme nous l’avons fait remarquer à Votre Majesté et Vos Éminences, de renforcer les liens bilatéraux avec nos voisins. Lesdits liens qui sont d’une importance cruciale pour la survie de notre Reinaume : disposer d’alliés, et non d’ennemis, dans notre voisinage, est à la fois un atout pour éviter toute confrontation directe avec l’Empire, mais également un avantage dont nous disposerions en cas de conflit ouvert ; conflit qui, nous le rappelons, ne doit pouvoir venir que des Xins.

    A ce titre, plusieurs nations (souvent les mêmes que celles proposées dans le plan d’aide au développement, mais pas que) nous paraissent être des cibles de choix.

    En premier lieu, la Seconde République de Monkarie. Celle-ci, comme nous l’avons évoqué plus haut, dispose d’une base militaire au Chandekolza, que nous pouvons qualifier comme étant de « type deux » ; autrement dit, il s’agit avant tout d’une base visant à assurer la stabilisation de la région, dans un contexte ou de nombreux acteurs de « type trois » s’invitent dans le pays, alors que ce dernier est déjà passablement instable et en proie à des difficultés importantes (mais pas insurmontables). Par ailleurs, la Monkarie est en proie aux même difficultés que de nombreux États de la région : économie balbutiante, population avec une forte croissance, infrastructures peinant à répondre aux besoins, etc. A ce titre, sa base lui sert autant à stabiliser le Chandekolza qu’à se stabiliser elle-même, en empêchant de trop forts flux illégaux entre les deux pays, tant humains que de trafics divers, et en agissant sur les criminels monkarois qui se réfugient au Chandekolza voisin pour échapper à sa justice. Sa position (au sud du Chandekolza, en contact direct avec celui-ci, et par conséquent à proximité avec l’Empire des Ushongs) ainsi que sa situation économico-humanitaire en font l’allié de choix : le pays est suffisamment proche de l’Empire pour pouvoir, en cas de besoin, servir de point de repli depuis le Chandekolza (cas d’une invasion Xin, par exemple), et sa situation est telle qu’il n’a aucune intérêt à voir son voisin tomber, fusse au profit d’un acteur plus stable comme les Xins. Par conséquent, un rapprochement avec cette nation doit être sérieusement envisagé dans les prochains mois.

    Vient ensuite la Seconde République de Dyl’Milath. Sa situation est similaire à celle de la Monkarie, à deux exceptions près : le pays ne dispose pas de base militaire au Chandekolza, et sa situation géographique – éloignée du pays – en fait plutôt un autre point d’appui vis-à-vis de la Ramchourie, permettant d’y infiltrer plus facilement du matériel depuis le nord. Son intérêt direct par rapport à nos besoins au Chandekolza est plus faible ; il n’est pas inexistant pour autant, et disposer d’un allié n’est jamais une mauvaise chose.

    L’Empire du Grand Ling ainsi que le Baïshan sont également des propositions intéressantes : situés tous deux à la frontière nord de l’Empire Xin, et tous deux en froid avec lui (le premier pour une question de dynastie, les Ling revendiquant le trône impérial occupé par les Xins, le second car un régime communiste et dictatorial s’accommode mal d’un voisin impérial et ouvertement impérialiste), il s’agit de candidats de choix pour un rapprochement avec notre nation. Tous deux pourraient, en exerçant une menace sur les arrières du belliqueux Empire, le contraindre à rester sage, et à ne pas tenter d’actions trop téméraires, ni à notre encontre ni, nous l’espérons du moins, à l’encontre de celle de la Ramchourie ou du Chandekolza. Par ailleurs, le Baïshan possède une large frontière avec la Ramchourie, par laquelle ils peuvent facilement faire transiter troupes et matériel pour y soutenir notre allié le Tahorintang. Nul doute que Tchang Nam-Kah, si nous le convainquions de son intérêt à cela, saurait trouver des arguments pour se faire soutenir. D’autant que le Grand Ling comme le Baïshan sont des nations développées et relativement riches, qui ne disposent pas de moyens limités, et peuvent donc représenter une réelle menace pour les Xins, et donc un excellent atout dans notre manche.

    Enfin, vient le cas du Shuharri et de Caratrad. Ces deux nations, développées et attachées au respect des droits humains, sont parmi les plus susceptibles d’agir dans le cas d’une agression par l’Empire Xin, au nom du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (il est à noter que, comme toutes choses en ce monde, ce droit ne fait pas l’unanimité et n’est de fait reconnu que par un très petit nombre d’États – Zijian exclu par ailleurs, au regard de nos ambitions en Ramchourie – mais il a l’avantage d’être reconnu par ces nations). Le Shuharri est un voisin direct de notre Reinaume, et est à ce titre une nation à privilégier dans nos relations. Au regard de leur idéologie actuelle, il est d’ailleurs heureux que la frontière avec eux soit gardée par la région autonome de Ravenia et les Sœurs de la Paix, qui auront plus de facilités à négocier avec eux. Pour ce qui est de Caratrad en revanche, il est à parier qu’ils soutiendront plus directement le Reinaume – peut-être même jusque dans ses projets en Ramchourie – et que nous pouvons donc chercher un rapprochement plus ouvert avec eux.

    V – Conclusion

    Ainsi, Votre Majesté et Vos Éminences, au regard de la situation extérieure à laquelle fait face notre Reinaume (renforcement de l’Empire Xin, vampirisation du Chandekolza par des puissances extérieures,…), il apparaît comme une nécessité absolue pour le Zijian de s’implanter au Chandekolza. Ce pied-à-terre en outre-mer apporterait des avantages opérationnels concrets, serait un moyen efficace de dissuader une invasion du territoire chandekolzan par l’Empire des Ushongs, ainsi qu’un outil d’influence régional important. Son développement en trois phases visera tout à la fois à en faire une base militaire opérationnelle et efficace de l’accomplissement de ses missions, et un centre logistico-humanitaire et financier autonome, capable de répondre à ses propres besoins ainsi qu’à ceux de la population de la région de Jib-Outhi. Enfin, son intégration dans une politique régionale plus large permettra d’une part de garantir la sécurité de la base en affirmant l’intérêt du Zijian pour la sécurité de la région et de ses populations, et d’autre part de renforcer le réseau d’alliés de notre Reinaume dans la région, afin de dissuader toute tentative Xin de soumettre à nouveau notre patrie.

    Il apparaît aujourd’hui que ce projet est d’une importance capitale pour la survie à moyen et long terme de notre nation. Le choix de le mettre en œuvre ou non, avec toutes les conséquences qu’impliquent chacune de ces propositions, ne revient qu’à vous, Votre Majesté et Vos Éminences.
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