« Il est essentiel que vous compreniez … tout ceci est la volonté de la Table. Et vous savez bien à quel point il est malvenu de déplaire à la Table … »
SOMMAIRE
La Table de Bouddha : généralités
1. Le Rat : CEDIKIN
2. Le Bœuf : MADAVIAN CORPORATION
3. Le Tigre : SAPHIR AIRCRAFT
4. Le Lapin : TENRAKU COMPUTER SYSTEMS
5. Le Dragon : L'ARSENAL DE GUANDI
6. Le Serpent :
7. Le Cheval : ATMA ENERGIES
8 : La Chèvre :
9 : Le Singe :
10 : Le Coq : PALEMA
11. Le Chien : LOTUS INTERNATIONAL
12. Le Cochon : SURYA INC.
13. Le Chat :
La Table de Bouddha : généralités
L’histoire de la Table de Bouddha plonge dans les racines du Jashuria. On la retrouve à de nombreuses époques et elle constitue une réalité incontournable, connue de tous les Jashuriens. Mais qu’est-ce que la Table de Bouddha exactement ? Dans la mythologie bouddhiste, l’Eveillé, désireux de convoquer les animaux les plus sages et les plus adroits auprès de lui, décida de tenir un diner sur sa montagne et de les classer par ordre d’arrivée. La course fut lancée, sous l’arbitrage du Cochon, habile bonimenteur, mais piètre travailleur, et les animaux se lancèrent à l’assaut de la montagne de Bouddha, pour partager ses délices et s’attirer ses faveurs.
Selon la légende, c’est le Rat qui atteint le premier les marches du palais de jade de Bouddha, profitant de la crédulité du Bœuf pour se hisser à la première place. Le Cochon, devant classer les animaux selon leur ordre d’arrivée, se révéla si incompétent qu’il en oublia de courir vers la montagne. Quant au Chat, il fut trompé par le Rat, à nouveau, et oublia le jour de l’invitation à diner de l’Eveillé.
Sans entrer dans les détails, cette histoire de la Table de Bouddha remonte aux premières heures du Royaume du Jashuria et s’est transmise de générations en générations. Si pour les étrangers, il s’agit surtout d’un mythe destiné à donner corps au zodiaque bouddhiste et à alimenter les théories ésotériques outre-nazum, il revêt un sens bien concret dans l’histoire du Jashuria, et à raison ! Car en effet, la Table de Bouddha a bel et bien existé et existe toujours aujourd’hui.
Bien avant que le Jashuria ne soit apparu sur les cartes, c’est-à-dire, bien avant la fondation du Royaume du Jashuria et de l’empire Yahudharma, la société morcelée qui allait fonder le pays était constituée de cités-Etats dirigées par de grandes guildes marchandes et de corporations bâtisseuses. Soutenant des chefs locaux, désignés par les associations les plus puissantes, les grandes guildes du futur Jashuria disposaient d’un pouvoir économique et d’une influence politique leur assurant non seulement de belles parts dans l’avenir et la gestion des cités jashuriennes, sans endosser les responsabilités politiques qui incombent généralement à ces tâches. A l’image des conseils secrets œuvrant dans l’ombre du pouvoir, les grandes corporations jashuriennes connurent les délices de ceux qui œuvrent dans les coulisses et influencent par leur pouvoir économique, les décisions politiques.
Il est de notoriété commune que bien que le marché soit libre et ouvert, les règles de la concurrence et du libre échange transforment parfois le doux commerce en une arène sanglante. La Table du Bouddha est l’héritière de ces périodes tourmentées où les puissances économiques locales du Jashuria et du sud-est du Nazum s’affrontèrent à coups d’embargos, de sabotages et de guerres commerciales.
La Table est une entité qui s’est petit à petit formalisée comme une institution privée à part entière dans l’histoire du Jashuria. A l’origine construite autour d’une sorte d’accord de non-agression informel entre les plus grandes entités marchandes du Jashuria face aux entreprises étrangères, la Table de Bouddha s’est progressivement transformée en un contre-pouvoir performant au sein de l’empire Yahudharma, parvenant à de jolis succès commerciaux conjoints et entravant parfois la course du Dieu-Soleil (on leur doit l’assassinat du 5eme Dieu-Soleil de Yahudharma).
Si le fonctionnement de la Table a évolué au fil des siècles, quelques constantes demeurent : la mise en commun des forces, le souci du compromis malgré les intérêts divergents et l’idée que la prospérité du Jashuria doit passer par une organisation économique indépendante des structures d’Etat. Bien entendu, ces principes ont été appliqués avec plus ou moins de succès et d’envie par les invités du Bouddha … Ses membres sont liés par un pacte commun, mais comme on le sait dans le monde des affaires, un contrat peut très vite être rompu.
Plusieurs fois dissoute, mais jamais totalement disparue, la Table de Bouddha est l’âme économique du Jashuria : sa volonté d’entreprendre et son appétit pour l’indépendance et les affaires rondement menées. La Table ne peut accueillir que 12 convives, l’hôte étant le Bouddha (et il est absent depuis toujours). Ces convives, représentés par des animaux du zodiaque bouddhiste, représentent les corporations et les entreprises les plus influentes du Jashuria. Si la Table n’accueille que douze convives, elle comporte cependant treize invités. Le Chat, malheureux concurrent, n’est pas autorisé à siéger, mais détient un rôle spécial au sein de l’organisation.
La Table est une organisation que l’on ne rejoint pas au hasard. L’approbation au deux-tiers des autres membres est nécessaire pour remplir une place laissée libre. L’adhésion au sein du groupe est codifiée depuis des générations (un vieux reste des traditions ancestrales de l’organisation) et il est malvenu d’y déroger, notamment à la cérémonie du thé de bienvenue. Le Chat, bien entendu, n’aura pas le droit de siéger, puisque selon la légende, il est arrivé en retard. Ce système de cooptation permet de conserver un équilibre précaire dans les forces de l’organisation. Chaque Invité représente un des membres du zodiaque et est choisi pour la prospérité de son entreprise et son influence relative dans l’évolution du pays. Il va de soi que maintenir sa position au sein du groupe va de pair avec le bien être de son entreprise. Après tout … la table n’accueille par de Mouton Noir.
La Table de Bouddha telle qu’elle est connue dans sa version actuelle a été reformée après 1945 et la mise en place de la Seconde République du Jashuria. Elle présente depuis une forme stable, qui va de pair avec la relative tranquillité du pays. Ses membres ont grandement influencé les partis politiques libéraux et capitalistes du Jashuria et se sont taillés des parts de lion, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Disposant de puissants relais au sein du Cercle Extérieur, les Invités de la Table peuvent être des alliés politiques ou des adversaires retors pour le Cercle Intérieur. S’ils ont pour mot d’ordre d’être séparés de l’Etat, ce n’est pas pour autant qu’ils ne cherchent pas à l’influencer, en tant que premier lobby privé du Jashuria. De manière générale, les Premiers Ministres s’étant succédés depuis la création de la Seconde République ont eu tendance à vouloir rester dans les petits papiers des Invités de la Table …
Les Invités se réunissent tous les mois, dans l’une des multiples résidences privées de l’organisation. Les employés du Palais sur la Montagne, nom donné au personnel chargé de la gestion de leur patrimoine commun, sont chargés d’organiser les réunions, de les sécuriser, et plus généralement, de veiller à toute l’infrastructure du groupe. Les réunions sont l’occasion de discuter des problématiques actuelles, de résoudre parfois des litiges entre les membres du groupe et même de planifier des actions communes. Chaque membre de la Table peut envoyer le représentant de son choix pour assurer ses intérêts, du moment qu’il a été clairement identifié par les membres de la Table. Il va de soi que les Invités du Bouddha n’hésiteront pas un seul instant à dévorer un Invité peu confiant dans ses capacités : les plats tardent à arriver au sommet de la montagne.
Les activités actuelles de la Table du Bouddha se concentrent autour du lobbying, du conseil, de la prospective, du développement économique, de la défense et de la promotion des intérêts capitalistes, … Elle dispose aussi d’un fond dédié à la philanthropie et à l’investissement privé. La Table est parfois (discrètement) consultée par les conseillers d’Etat sur des sujets qui relèvent de ses multiples domaines de compétences. Disons qu’il s’agit d’un … groupement économique d’intérêts communs … Pourtant, malgré tout, la Table n'est pas une mafia, car elle ne s'adonne pas à des activités illégales (du moins pas au quotidien). Elle représente le plus haut sommet de l'oligarchie de haute volée, ce pourquoi elle répugne à considérer les mafias comme des égales, bien que les lois du Jashuria soient particulièrement souples sur les activités que d'autres pays qualifieraient d'illégales.