01/04/2016
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Presse et médias d'Hotsaline

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PRESSE ET MÉDIAS D'HOTSALINE



Presse hotsalienne



L'Hotsaline est régie par une république dont la constitution garantit la liberté de la presse et reconnaît son caractère fondamental et inaliénable. Les maisons de presse du pays proposent une offre de journaux à grands tirages très diverse, aux lignes éditoriales et domaines de spécialisation variés. Ce sujet constituera une revue de presse rassemblant les articles permettant de rendre au mieux compte de l'évolution de la société hotsalienne et des dynamiques qui la traversent.




PRINCIPAUX JOURNAUX



Le Courrier de Troitsiv (Троїцівський Кур'єр)
Journal d'information publié depuis la capitale, se revendiquant d'une ligne éditoriale neutre. Bien que les auteurs de ses articles s'efforcent de fournir une analyse des faits dénuée de tout jugement idéologique, les éditoriaux étant par ailleurs absent du journal, celui-ci est généralement placé au centre par les analyses.

Historique des articles
05/06/2013 - Elena Vasylenko annonce la refonte du Parti de la République
27/06/2013 - Le novoslavisme fait son nid sur les branches du septième art
03/07/2013 - L'ASD lance un appel aux dons pour financer les soins médicaux de ses élus
09/07/2013 - Bientôt des troupes étrangères en Kresetchnie ?
15/07/2013 - Ignorée par les statistiques religieuses officielles, la Fraternité Rodnovérienne dépose un recours
19/07/2013 - Agression à Lorinsk : le gouvernement dénonce une ratonnade
30/07/2013 - La rodnovérie gagne en visibilité dans les forces armées
02/08/2013 - Leonid Kravchuk ordonne la dissolution de la Ligue Nationale
20/08/2013 - Au congrès national de l'ADS, Natalya Yavorska entend renouveler la social-démocratie
13/10/2013 - Des militants rodnovériens envahissent le chantier de construction de la centrale de Borovik
09/11/2013 - La vague novoslave emporte les candidats aux élections confédérales
21/11/2013 - Élections confédérales : un désavoeu pour la majorité présidentielle
28/11/2013 - Le gouvernement fait arrêter les cadres de la Nouvelle Alliance Nationale
06/12/2013 - Coup de force dans la capitale : l'opposition force le vote de l'abrogation de l'état d'urgence
08/12/2013 - Quelles suites au « coup d'état démocratique » du 5 décembre dernier ?
30/12/2013 - Le gouvernement perd sa majorité à la Rada
03/01/2014 - Quelle nouvelle constitution pour l'Hotsaline ?
19/01/2024 - Elena Vasylenko prend ses fonctions à la tête de l'État
15/02/2014 - Yuliya Yavshko : un baptême du feu aux enjeux capitaux
26/04/2014 - L'état-major entame la « réorganisation » de l'armée hotsalienne
29/05/2014 - Discours d'Elena Vasylenko annonçant l'offensive contre les Raches
27/12/2014 - Intervention velsnienne : des riverains protestent contre « l'hypocrisie » du gouvernement
15/01/2015 - Elena Vasylenko cède son siège à Stepan Levchenko à la tête du gouvernement
15/04/2015 - L'Hotsaline célèbre la victoire finale contre les Raches de Kresetchnie
15/01/2016 - Natalya Yavorska prend la tête du Conseil de Réclamation Nationale
28/01/2016 - Le gouvernement ouvre l'asile politique à l'opposition mährenienne

Cette liste sera incrémentée au fur et à mesure que des articles issus de nouveaux organes de presse seront répertoriés sur ce sujet.


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05/06/2013

Le Courrier de Troitsiv

Elena Vasylenko annonce la refonte du Parti de la République

Elena Vasylenko face au congrès du Parti de la République
La Présidente du Parti de la République, Elena Vasylenko, a annoncé officiellement sa refonte lors du congrès annuel

Élue présidente du Parti de la République il y a maintenant six mois, Elena Vasylenko a tenu hier sa première allocution devant le congrès national annuel du mouvement. Seule en scène sous la lumière des projecteurs, un drapeau hotsalien grand format fixé sur une hampe à sa gauche, et le logo du parti projeté derrière elle sur une toile géante, la présidente s'adresse d'un ton triomphant à l'assemblée de vingt mille militants et adhérents, plongés dans la pénombre du Palais Zaïtsiv d'Armavropol. « Ce jour est certainement le plus important de l'histoire de notre mouvement politique depuis sa fondation » emphase-t-elle face à une foule impatiente que l'oratrice en vienne à la grande annonce, qui n'est pourtant déjà plus qu'un secret de polichinelle pour la majorité des personnes présentes. Après une longue digression rappelant la situation politique et institutionnelle actuelle de la République, que chacun dans la salle connaît déjà très bien, et sans manquer, tel qu'attendu, d'attaquer avec virulence le Président de la République et sa majorité, Elena Vasylenko arrive enfin au point tant attendu de son discours. « L'adaptation que nécessitent les nouveaux enjeux est d'une ampleur telle qu'elle nécessitera une refondation de notre formation politique » annonce-t-elle alors que, derrière elle, l'image projetée à l'écran se fond lentement pour laisser place à la représentation symbolique d'un oiseau bleu, censé constituer la nouvelle identité visuelle du parti. C'est désormais officiel : le Parti de la République est mort, vive le Front de la Liberté !

La validation de la refonte du parti par son bureau politique représente une victoire majeure pour Elena Vasylenko, dont l'élection à la tête du mouvement a fait l'objet d'une vive opposition de la part de sa frange la plus conservatrice. Il faut dire que la quarantenaire a toutes les caractéristiques qu'il faut pour hérisser les poils des conservateurs, allant de ses prises de position empreintes d'un libéralisme criant, à son regard acerbement critique sur les institutions de la République, en passant même par son âge, bien inférieur à la moyenne des cadres du parti et qui, à lui seul, suffit à représenter le renouveau que la nouvelle présidente se veut incarner. Malgré tout, les conservateurs ne pouvaient que perdre ce bras de fer, tant le changement opéré au sein du parti s'inscrit dans l'ère du temps. À l'heure où la vie politique est verrouillée depuis deux décennies, que le pouvoir exécutif est monopolisé par le gouvernement de Leonid Kravchuk, et que toutes les élections sont suspendues, les prises de position auxquelles s'est habitué le parti sur les sujets sociaux, économiques ou sociétaux, semblent futiles compte tenu de la quasi-nullité de la marge de manœuvre laissée aux oppositions dans le régime d'état d'urgence kravchukien. Plus encore, la défense de la constitution et des institutions républicaines, qui constitue pourtant l'un des axes centraux de la ligne politique du Parti de la République depuis sa création en 1973, fait figure d'aberration face à la responsabilité de ces mêmes institutions dans la déliquescence du rôle joué par le parti à la Rada, où il ne fait plus office que d'animateur, pour n'être plus largement qu'un figurant de la vie politique hotsalienne, à l'instar du reste de l'opposition.

La refonte voulue par Elena Vasylenko n'est pas seulement cosmétique, comme le précise avec insistance son équipe. Abandonnant, au moins pour le moment, ses racines conservatrices, le nouvellement refondé Front de la Liberté concentrera son discours sur l'indispensable amendement de la constitution de la République. Si sa nécessité ne fait plus débat au bureau politique, ses contours demeurent pour le moment assez flous. La ligne consensuelle concerne l'ajout de garde-fous à la clause d'état d'urgence, de manière à éviter que puisse se reproduire une situation similaire à celle dans laquelle l'Hotsaline est plongée depuis vingt ans, où la Rada se trouve en incapacité de mettre un terme à l'accaparement du pouvoir par le gouvernement et sa majorité, toute relative. Mais d'autres voix s'élèvent déjà pour réclamer une réforme plus en profondeur de la constitution, voire carrément sa réécriture, en vue d'établir une seconde république d'Hotsaline, établie par exemple selon un régime parlementaire rendant l'exécutif responsable devant les députés. Pas de quoi ravir les conservateurs qui, s'ils doivent être condamnés à perdre leur guerre d'influence avec les libéraux au sein du parti, représentent toujours une part significative des forces du mouvement, avec laquelle la nouvelle présidente et son équipe devront composer. Ou à qui elles devront, tout du moins, tâcher de faire avaler une seule pilule à la fois.
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27/06/2013

Le Courrier de Troitsiv

Le novoslavisme fait son nid sur les branches du septième art

La scène d'ouverture de La Revanche de Zlokaiev, bien que d'une violence extrême, a été largement acclamée par la critique

La lumière s'éteint. Les voix se taisent. La projection commence. Sous le regard attentif des spectateurs venus à assister à la grande première projetée au cinéma Landsberg de Troïtsiv, La Revanche de Zlokaiev s'ouvre sur une séquence montrant un peloton de berserkers, venus du nord de l'Eurysie, prenant d'assaut le village de Zlokaiev. N'affichant ni peur, ni compassion, les pillards du nord massacrent tout ce qui leur oppose un semblant de résistance, allant même jusqu'à arracher la jugulaire d'une de leur victimes avec les dents, tout en poussant des hurlements sauvage. Le public encaisse, tant effrayé que fasciné par ce déferlement de violence de plus de deux minutes trente. À l'écran fusent les démembrements et les projections de sang, tandis qu'en arrière-plan défilent des centaines de figurants exécutant des chorégraphies de combat dans des costumes d'une qualité impeccable, quand ils ne sont pas carrément à cheval. La scène finit par s'achever, enfin, sur la reddition du village et son occupation par les barbares. Une fois le calme revenu, une pensée traverse l'esprit du spectateur... Est-ce que tout ce que je viens de voir ne s'est déroulé pas sur un seul et même plan ? Oui, Madame. Si vous ne vous rappelez pas avoir vu de coupure de la caméra, c'est parce qu'il n'y en eu aucune.

Deux semaines seulement après sa sortie en salles, La Revanche de Zlokaiev est déjà un succès commercial. Avec plus de cent cinquante mille entrées et des recettes estimées à trois cent millions de federats, le film écrase largement ses concurrents au box office kresetchnien. Au-delà de la patte artistique originale de son réalisateur Evgueni Petrenko, qui signe là sa première contribution à une grosse production du septième art, la critique a largement salué la prouesse technique du film, qui reproduit notamment l'Hotsaline alto-médiévale avec une précision historique et un réalisme saisissants, que ce soit dans la justesse du comportement du personnage ou la réalisation des costumes.

Ce triomphe pourrait bien marquer le début d'une aube nouvelle pour le cinéma hotsalien. Confirmant la popularité - et donc la rentabilité - de la fibre novoslave appliquée au septième art, le succès du film inspire déjà les autres studios de production, dont les équipes de direction insistent pour que soit mis à contribution de nouveaux talents s'inscrivant dans cette mouvance. Car comment ne pas reconnaitre l'étincelle novoslave dans La Revanche de Zlokaiev, drame historique qui prend pour toile de fond un monde slave pré-chrétien dépeint avec un souci de réalisme presque maniaque, dans lequel la slavité est hissée au rang de pilier thématique central, pour raconter l'histoire d'un village, pillé par une horde de barbares germaniques d'une brutalité sans nom, avant de réclamer vengeance sur ses oppresseurs. Le parallèle avec l'histoire récente qui lie l'Hotsaline à l'Empire Raskenois n'est pas difficile à faire, et le réalisateur lui-même ne s'en cache absolument pas : malgré la mise en avant d'un contexte historique remontant fort longtemps avant l'invasion de la guerre kresetchno-raskenoise, c'est bien d'elle, et surtout de ses possibles conséquences à venir, dont il est question dans le film. Alors, comment l'histoire se termine-t-elle ? Si vous vous posez la question, rendez-vous en salle pour le découvrir.
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03/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

L'ASD lance un appel aux dons pour financer les soins médicaux de ses élus

La Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique, Natalya Yavorska
La Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique, Natalya Yavorska, s'est personnellement impliquée dans la campagne de levée de fonds

Alors que le parti s'apprête à célébrer ses dix ans dans tout juste un mois, l'heure n'est pas à la fête au sein de la direction de l'Alternative Sociale et Démocratique. N'hésitant pas à saupoudrer son discours de formules d'emphase au ton mélodramatique, la cheffe de file des sociaux-démocrates anti-kravchukistes, Natalya Yavorska, s'est adressée personnellement aux militants et sympathisants du parti, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Ne cachant rien de la gravité de la situation financière du mouvement à la tête duquel elle se trouve depuis deux ans, la Secrétaire Générale de l'ASD a appelé ses vidéospectateurs à un « sursaut militant », en leur demandant de participer à la levée de fonds colossale organisée par le parti afin de financer le suivi médical et les couvrir les frais de santé de ses élus à la Rada.

À première vue, l'initiative peut paraître incongrue, tant elle est inusuelle dans la plupart des régimes démocratiques dotés d'une institution parlementaire. Pourtant, elle se justifie pleinement à l'aune de la situation singulière dans laquelle se trouve aujourd'hui plongée la politique hotsalienne. Dotée d'une assemblée parlementaire vieillissante, dont la moyenne d'âge avoisine les soixante-dix ans, la République d'Hotsaline voit son sort réduit à une question simple : à quel groupe politique appartiendront les derniers survivants de la Rada ? Car, en l'absence totale de nouvelles élections législatives, suspendues via le régime d'état d'urgence mis en place au cours de l'invasion raskenoise, la Rada n'a connu aucun renouvellement de ses membres depuis près de vingt ans. Les députés déjà décédés, dont la plupart ont disparu dans les combats de 1994, n'ont d'ailleurs jamais été remplacés depuis lors, si bien que l'assemblée compte, aujourd'hui encore, plus d'une cinquantaine de sièges vacants.

L'inévitable vieillissement des députés et leur survie au cours des années à venir constitue donc un enjeu politique de premier plan pour les formations politiques représentées à la Rada. « Les grands partis tels que l'Union Sociale d'Hotsaline ou le Front de la Liberté, installés dans le paysage politique depuis près d'un demi-siècle, dépensent chaque année plusieurs milliards de federats pour assurer le suivi médical de leurs députés, et leur promulguer les soins nécessaires à leur maintien dans un bon état de santé. Malheureusement, l'ASD ne dispose pas de ces moyens financiers » se plaint la Secrétaire Générale dans sa vidéo, dénonçant par ailleurs « l'absurdité politique totale de la situation dans laquelle le régime d'état d'urgence kravchukien a conduit l'Hotsaline ». L'enjeu est de taille pour l'Alternative Sociale et Démocratique, qui doit à tout prix maintenir sa présence à la Rada si elle veut assurer la survie d'une seconde voie social-démocrate opposée au kravchukiste, et, plus encore, entretenir l'espoir d'une abrogation de l'état d'urgence, si un jour suffisamment de députés du bloc Action Sociale-USH venaient à disparaître. Une idée qui, d'ailleurs, n'a pas été sans traverser l'esprit des militants les plus radicaux. On se rappelle tous, par exemple, de l'attentat perpétré par un activiste de la droite radicale, en 2006, contre l'un des députés du parti du gouvernement, et qui aura coûté la vie à celui-ci. Le coupable justifiait son acte, déjà à l'époque, par la nécessité de réduire l'importance de la majorité présidentielle, afin que les députés d'opposition puissent voter la levée de l'état d'urgence.

Tout espoir n'est pas perdu pour l'ASD, dont la base électorale, constituée majoritairement de représentants de la moyenne bourgeoisie vivant en périphérie des centres urbains, pourrait bien avoir les moyens de fournir une contribution suffisante pour accomplir, au moins, une part des ambitions médicales entretenues par le mouvement à l'égard de ses élus. Si le parti ne se trouvera pas forcément en mesure de récolter les cent trente millions de federats fixés comme objectif de la levée de fonds, un succès partiel devrait au moins permettre un accompagnement médical correct de ses députés. Attention, toutefois, à ne pas presser le citron trop fort. Car, si les fonds viennent déjà à manquer aujourd'hui, il se pourrait certainement que l'Alternative Sociale et Démocratique ait à nouveau besoin des deniers de ses électeurs lorsque le moment de préparer la campagne des prochaines élections confédérales* arrivera.

*élections confédérales = élection des membres de l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie
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09/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

Bientôt des troupes étrangères en Kresetchnie ?

Evgueni Kulyk, Ministre des Armées de la République d'Hotsaline
Les rumeurs envisageant l'installation de bases étrangères en Kresetchnie émanent du Ministère des Armées, tenu par l'ex homme d'affaires et fidèle du président Kravchuk, Evgueni Kulyk.

À la lecture du titre de cet article, beaucoup penseront que les troupes étrangères sont d'ores et déjà partout en Kresetchnie. Et ils ont raison : des forces d'occupation raskenoise qui permettent à l'Administration Militaire de Grandebourg d'exister, aux milices terroristes de l'organisation des Raches qui sévissent dans le sud du pays, pillant et tuant les civils d'Hotsaline et de Kaulthie des Altars, la Confédération pullule déjà d'unités étrangères, dont la présence est unanimement perçue comme indésirable. Ce n'est pas d'elles toutefois dont il est question ici, ou du moins, pas directement. Au contraire, des bruits émanent depuis quelques jours du Ministère des Armées de la République d'Hotsaline quant à l'éventualité d'accueillir, de manière totalement consentie cette fois, des forces étrangères sur le territoire demeuré sous contrôle du gouvernement, afin d'en assurer la défense. D'abord simple rumeur, cette éventualité a depuis lors été confirmée par l'entourage du Ministre des Armées, Evgueni Kulyk. Pour ce fidèle du président Kravchuk, il s'agirait de négocier l'ouverture d'une base militaire étrangère sur le sol de la République d'Hotsaline, conférant à la puissance titulaire de ces installations un point de projection de ses forces en Eurysie centrale, en échange de la garantie de la défense du territoire hotsalien dans le cas où Rasken, ou même les Raches, venaient à lancer une nouvelle attaque contre la Kresetchnie.

Une telle hypothèse n'a rien d'absurde, à l'heure où l'Empire Raskenois investit massivement dans la formation de nouvelles recrues pour venir garnir les rangs de ses forces armées. « D'après nos informations, explique un proche du Ministre, Rasken sera bientôt en capacité d'aligner plus de dix fois les effectifs de la Confédération de Kresetchnie toute entière, tous États membres confondus. Une telle perspective représente une menace majeure pour notre sécurité, et fait malheureusement craindre une nouvelle offensive de la part du Rasken, dont la politique agressive et impérialiste s'embarrasse généralement peu des considérations diplomatiques et des conséquences de ses débordements sur les populations civiles ».

Face à pareille éventualité, l'appel d'offres récemment émis par le Ministère des Armées, en vue d'élargir la capacité de recrutement de l'armée hotsalienne en sous-traitant leur entraînement auprès de puissances étrangères, semble arriver relativement tardivement. C'est, du moins, la critique que l'opposition s'est empressée d'adresser au gouvernement à l'éclosion de la rumeur. Les nationalistes de la Ligue Nationale ont été parmi les plus virulents, dénonçant un « bradage de la souveraineté militaire et territoriale de l'Hotsaline par un gouvernement inapte à mettre les moyens nécessaires dans le renforcement des capacités militaires du pays ». La cheffe de file du Front de la Liberté, Elena Vasylenko, s'est également fendue de critiques acerbes, dénonçant « une décision d'une importance qui sera à nouveau prise de manière totalement unilatérale par le gouvernement, sans consulter une seule fois la Rada, qui n'occupe guère plus qu'un rôle figuratif dans l'autocratie kravchukienne ». Une position à laquelle les revanchistes de la Voix des Exilés se sont empressés de renchérir, argant que « le gouvernement ne consultera pas davantage les Hotsaliens sur l'installation de bases militaires étrangères qu'il n'a demandé leur avis lorsqu'il s'agissait d'abandonner des populations et des territoires entiers à l'ennemi en signant l'odieux cessez-le-feu de 1995 ».

Au-delà des considérations de politique intérieure, se pose la question de l'identité des États qui pourraient éventuellement implanter une base militaire sur le sol hotsalien. Aujourd'hui très isolée diplomatiquement, la Kresetchnie ne dispose pas d'allié naturel présupposé à cette fin, et peine même à trouver des partenaires, si l'on en croit les premières rumeurs remontant de l'appel d'offres récemment émis par le Ministère des Armées, qui n'aurait pour l'heure suscité qu'une ou deux propositions, de nature assez bancale. Le premier enjeu pour la diplomatie confédérale semble donc être de partir à la pêche aux États susceptibles de coopérer avec l'Hotsaline. Une tâche loin d'être aisée, quand l'enjeu vital qui en dépend exige que les futurs partenaires adoptent une position sans ambigüité sur le sujet central : la condamnation du Rasken.
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15/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

Ignorée par les statistiques religieuses officielles, la Fraternité Rodnovérienne dépose un recours

Un rituel rodnovérien nocturne donné en l'honneur de Svarog
La célébration de rites païens se fait de plus en plus visible en Hotsaline, notamment en milieu rural.

Émis comme de coutume en milieu de d'année, les chiffres officiels de l'Institut d'Études Statistiques pour l'année 2012 ont été publiés au début de ce mois-ci par le Ministère de l'Intérieur. Compilant des données concernant aussi bien l'économie du pays que sa démographie, ces statistiques permettent notamment de rendre compte de l'évolution de la pratique religieuse des Hotsaliens, chez qui l'athéisme et l'agnosticisme, regroupés sous la seule appellation d'« absence de religion » dans le rapport du Ministère de l'Intérieur, enregistrent une progression record. En effet, ce sont pas moins de 47% des Hotsaliens qui, d'après l'étude, ne se réclament d'aucune appartenance religieuse, ce qui représente une augmentation de trois points de pourcentage par rapport aux données de l'année précédente. Si ces chiffres permettent d'apprécier le développement d'une certaine forme de nihilisme au sein de la population du pays, dont le détournement massif de la foi semble pénaliser principalement l'église chrétienne orthodoxe, qui enregistre une diminution de son vivier de fidèles comparable à l'augmentation du nombre d'individus ne se revendiquant d'aucune spiritualité, l'explication ne semble pas satisfaire les représentants de certaines organisations religieuses minoritaires.

C'est notamment le cas de la Fraternité Rodnovérienne, une organisation fondée au début des années 2000 afin de rassembler toutes les chapelles se revendiquant du néo-paganisme slave. Fédérant aujourd'hui pas moins de deux cent groupes religieux affiliés à la rodnovérie, la Fraternité reprend à son compte le concept bien catholique d'église plurielle pour faire émerger une église païenne organisée, mais dans sa diversité, où chaque mouvement peut se revendiquer de ses propres particularités tout en restant considéré comme appartenant à un même « tout » rodnovérien. « Qu'ils préfèrent vénérer Perun, le seigneur du tonnerre, ou Svarog, le maître du feu, tous les courants sont les bienvenus au sein de la Fraternité, tant qu'ils respectent les valeurs essentielles de notre foi » explique le président-fondateur de la Fraternité, Oleg Brasov. Lui-même n'a rien d'un clerc, et encore moins d'un chef religieux. L'organisation qu'il préside n'est pas une église, mais plutôt une association ayant vocation à coordonner la multitude de petits groupes qui forment la galaxie rodnovérienne, et à représenter leurs intérêts. Et c'est justement ce rôle qu'Oleg Brasov a choisi d'endosser peu après la publication des statistiques religieuses officielles, jugeant « absolument scandaleuse la manière dont le gouvernement cherche à occulter l'ampleur du phénomène spirituel qui traverse l'Hotsaline. Alors qu'un peuple entier est en train de renouer avec ses racines en se réappropriant la foi de ses illustres ancêtres, un petit groupe de politiciens choisit de mettre sous le tapis ce phénomène d'une beauté sans pareil. C'est profondément odieux et inacceptable » juge le président de la Fraternité dans un communiqué publié par l'organisation.

La fédération religieuse n'entend pas s'arrêter à de simples protestations. Le dépôt d'un recours auprès du Ministère de l'Intérieur a déjà été annoncé par l'organisation, afin d'exiger une révision des catégories statistiques considérées pour l'année 2013. « Lorsqu'ils sont interrogés par le gouvernement au sujet de leurs convictions religieuses, les rodnovériens n'ont pas d'autre choix que de cocher les cases Orthodoxe, Juif, ou Sans religion. Cela n'a strictement aucun sens » se plaint Oleg Brasov, qui a par ailleurs appelé ses confères à organiser des manifestations religieuses dans les grandes villes du pays, afin de « montrer au gouvernement que la rodnovérie est une réalité spirituelle, et non pas un phénomène folklorique porté par une poignée d'illuminés, comme il tend à le penser ». L'initiative a été officiellement saluée par la direction de Renaissance, qui ne cache pas sa sympathie pour le mouvement novoslave et le développement de la rodnovérie, dont se revendique par ailleurs le chef du parti, Stepan Levchenko. Si l'on en croit les chiffres fournis par la Fraternité Rodnovérienne, l'organisation rassemblerait près d'un million de fidèles, toutes tranches d'âges confondues, réparties entre les différentes chapelles du rodnovérisme qui parcourent l'Hotsaline. De quoi remettre en perspective les données du Ministère de l'Intérieur, si celui-ci choisissait de prendre en considération la demande de la Fraternité.
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19/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

Agression à Lorinsk : le gouvernement dénonce une ratonnade

Trottoir en Hotsaline
La victime a été laissée pour morte sur le bord du trottoir par ses agresseurs.

Officiant comme analyste financer dans les bureaux du siège de la banque d'investissement Landsberg de Lorinsk, Alois Hertel est un habitué des journées de travail à la fin tardive. Dans la nuit du 17 juillet, il est environ vingt-deux heures lorsque ce quadragénaire plie enfin bagages pour regagner son domicile, situé dans la proche banlieue de la ville. À sa sortie du bus, il n'a que quelques centaines de mètres à parcourir pour regagner le domicile familial. Alors qu'il n'est plus qu'à cinq minutes de marche de chez lui, il sent une vibration dans la poche de sa veste. C'est celle de son téléphone, qui sonne alors que son épouse est en train d'essayer de l'appeler pour savoir s'il sera bientôt rentré. Supportant de moins en moins les arrivées tardives de son mari, sa femme lui adresse des reproches, et la discussion s'envenime rapidement. Alors que les éclats de voix se font de plus en plus sonores, un détail attire l'intention d'un groupe d'individus qui zonent dans la rue adjacente : Alois Hertel parle en allemand. D'origine gradenbourgeoise, l'analyste et sa famille appartiennent en effet à la première minorité ethnique, germanique, d'Hotsaline, qui concentre environ 7% de la population nationale, d'après les statistiques du Ministère de l'Intérieur. Le groupe d'hommes se rapproche alors d'Alois Hertel, lui barrant d'abord la route, et finissant par l'encercler. S'ensuivent des provocations, des bousculades, et finalement des coups, assénés à un homme seul et en incapacité d'opposer la moindre résistance. Tabassés au sol par ses agresseurs, les coups fusent au même rythme que des invectives rapportées par les témoins, telles que « sale boche », « t'es pas chez toi ici », ou encore « retourne sucer Rasken » (sic).

Rapidement pris en charge par les secours appelés par des riverains, il s'avère que les jours de la victime ne sont pas en danger, bien qu'il ait écopé d'une incapacité de travail d'une durée de trente jours. Les agresseurs, quant à eux, ont été retrouvés dans les heures suivantes par une patrouille des forces de l'ordre partie à leur recherche, alors qu'ils zonaient toujours quelques rues plus loin après avoir, a priori, laissé pour morte leur victime. Déjà connus des services de police, les quatre individus entretiennent des liens avec plusieurs groupes de droite radicale, certains d'entre eux ayant déjà fait un séjour parmi les rangs de la Ligue Nationale.

Leonid Kravchuk a réagi de manière particulièrement virulente à l'annonce de l'agression, dénonçant « une énième action violente entreprise par les militants de l'extrême-droite en vue de déstabiliser notre pays ». D'après le Président de la République, ce fait divers « s'inscrit dans la lignée des violences politiques de la droite radicale, dont l'intensité a culminé avec l'attentat perpétré contre un député de la majorité en 2006 ». Cet incident survient en effet dans un contexte déjà tendu, alors que deux autres agressions visant des membres de la minorité germanique d'Hotsaline ont déjà été recensés cette année, avec pour motif l'appartenance des victimes à ladite minorité. Celle-ci est assimilée, par les auteurs des faits de violence, à Rasken, et tenue responsable de l'occupation du territoire national par le voisin occidental de la Confédération de Kresetchnie. Le gouvernement a annoncé la préparation de mesures d'une fermeté sans précédent en vue de « mettre un terme à l'impunité avec laquelle l'extrême-droite impose un climat de violence à l'Hotsaline », condamnant par ailleurs la responsabilité des mouvements politiques qui nient que « l'appartenance à la nation hotsalienne n'a rien à voir avec une race, et que tout coup porté contre quiconque adhère aux valeurs de notre nation, quelle que soit son origine, et souhaite être acteur de sa destinée, est un coup porté contre un compatriote ».

Si la quasi totalité des partis d'opposition ont également condamné les violences, la Ligue Nationale n'a pas fait de commentaire concernant l'agression en elle-même, se contentant de dénoncer les attaques du gouvernement contre les oppositions « véritablement patriotes ». La direction de Renaissance, qui a exprimé sa condamnation de « toutes les violences », a également critiqué « la vision nihiliste et totalement désincarnée de la nation hotsalienne que porte la gouvernement Kravchuk ». Le Front de la Liberté, pour sa part, a émis des inquiétudes quant aux mesures de représailles préparées par la majorité, craignant « de nouvelles restrictions des libertés et un musellement de l'opposition toujours plus contraignant ».
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30/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

La rodnovérie gagne en visibilité dans les forces armées

Des soldats hotsaliens érigeant une idole à l'effigie de Perun à proximité de leur camp de base
Un peloton de soldats de 2e brigade d'infanterie érigent une idole à l'effigie de Perun, dieu du tonnerre et de la guerre.

Ploc. Ploc. Les gouttes de sang ruissellent le long de la main du lieutenant Dudka, avant de chuter pour aller imbiber le sable qui se trouve à l'ombre des frênes qui composent le bosquet. Venant de s'entailler lui-même la main à l'aide de son couteau de service, le soldat hotsalien pose la main sur l'idole de bois que lui et ses hommes viennent d'ériger à l'orée de ce petit bois. Se relayant entre deux tours de garde, les membres de la garnison de l'avant-poste forestier de Stetamak, situé à une poignée de kilomètres de la frontière occidentale du pays, ont dû passer plusieurs jours à fabriquer la longue statue, sculptée dans un tronc massif. « Que ce sacrifice te montre toute l'étendue de notre ferveur. Ô Perun, glorieux seigneur de la foudre, protège l'Hotsaline de ceux qui veulent la détruire, et fais s'abattre tes puissants éclairs sur ses ennemis ! » s'exclame l'officier supérieur, répandant son propre sang sur la surface de la sculpture, alors qu'il attend l'écho unanime de ses hommes disposés en un cercle qui entoure le lieu de la cérémonie. « Gloire à Perun ! Gloire à l'Hotsaline ! » reprennent-ils en cœur, en levant la main droite vers le ciel.

Bien que la scène puisse sembler folklorique aux observateurs les moins initiés, ce type de rituel est devenu coutumier pour les riverains des communautés rodnovériennes rurales qui prolifèrent dans les campagnes hotsaliennes. L'expansion de ce genre de pratique au sein de l'armée est, en revanche, plus récent. Et il s'étend rapidement. Encore relativement anecdotique jusqu'à il y a encore quelques années, contrairement aux cérémonies chrétiennes qui faisaient l'objet d'offices célébrés spécialement à l'intention des militaires par le clergé de l'église orthodoxe d'Hotsaline, les célébrations paganisantes gagnent en visibilité parmi les forces armées de l'Hotsaline. Depuis que le général Roman Morozov, qui assure le commandement de la 2e brigade d'infanterie de l'armée hotsalienne, a officiellement revendiqué son adhésion à la foi rodnovérienne, le semi-tabou pudique qui caractérisait jusqu'alors la pratique du culte païen au sein de l'armée nationale a en quelque sorte sauté. Si bien que l'on voit désormais fleurir, à l'instar de la garnison de l'avant-poste de Stetamak, de petits groupes de militaires se livrant à des célébrations semi-publiques, auxquelles viennent parfois assister des riverains curieux, ou même des rodnovériens isolés, ne disposant pas de communauté religieuse suffisamment implantée dans leur environnement immédiat. La participation à ces rituels de groupe constitue par ailleurs un bon moyen pour les nouvelles de recrues de s'intégrer parmi les hommes qui deviendront leurs compagnons d'armes dans le cadre de leur nouvelle affectation, faisant ainsi office de véritables rites initiatiques au sein de certaines unités, dont beaucoup servent justement sous les ordres du général Morozov, au sein de la 2e brigade .

L'exemple de la cérémonie donnée à Stetamak n'a pas été choisi au hasard, alors que ce rituel célébré à la gloire de Perun est des plus représentatifs concernant la forme que prend, le plus souvent, l'expression du culte rodnovérien dans les rangs des forces armées hotsaliennes. Désigné comme étant le seigneur de la foudre, le dieu Perun, fils de Svarog, est également la divinité païenne slave la plus communément associée à la guerre. Ce n'est donc pas un hasard si ceux dont cet attribut constitue la profession se tournent naturellement vers l'adoration de cette divinité, censée leur confier force et courage au combat. Pour les soldats, la célébration de ce type de rituel est également un moyen de se réapproprier leurs racines culturelles, et d'affirmer la singularité de la slavité hotsalienne face à l'agressivité toute germanique affichée par ceux desquels ils protègent le sol national. « Nous avons planté la statue de manière à ce que son visage soit tourné vers l'ouest » précise un soldat interrogé à la fin de la cérémonie. « Elle scrute la frontière, comme pour nous aider à la surveiller... ou pour adresser un regard d'avertissement ». Ne dépassant guère la cime des arbres qui composent la forêt, l'idole n'est certainement pas visible depuis l'autre côté de la frontière. Mais sa présence rassure les hommes, qui au mieux se sentent protégés par leur dieu, au pire observés et jugés par lui. Une pression qui a de quoi les pousser, quoi qu'il puisse advenir, à donner le meilleur d'eux-mêmes.
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02/08/2013

Le Courrier de Troitsiv

Leonid Kravchuk ordonne la dissolution de la Ligue Nationale

Boris Slobodyan, Président de la Ligue Nationale
Le président de la Ligue Nationale Boris Slobodyan a réagi très violemment à l'annonce de la dissolution de son parti.

Très attendu suite aux réactions qu'a suscité l'agression d'un Hotsalien d'origine gradenbourgeoise à Lorinsk par des militants d'extrême-droite le 19 juillet dernier, un décret signé de la main de Leonid Kravchuk a été publié hier par le Présidence de la République. Le chef de l'État s'était montré particulièrement virulent dans ses commentaires concernant l'incident, n'hésitant pas à pointer directement du doigt les organisations politiques nationalistes, dont le discours jugé xénophobe serait à l'origine des actes de violence perpétrés contre les minorités. Alors que le gouvernement avait annoncé une réponse d'une fermeté totale, l'on peut dire qu'il a tenu parole à la vue du contenu du décret publié en réaction à l'incident qui s'est produit à Lorinsk. Faisant un plein exercice des pleins pouvoir qui lui ont été conférés par la promulgation de l'état d'urgence, Leonid Kravchuk a déployé tout un arsenal de mesures exécutives comme législatives. En premier lieu, le décret a profondément renforcé les peines prévues en cas d'actes de violence perpétrés contre les minorités ethniques du pays, faisant des motivations racistes une circonstance aggravante donnant lieu à de lourdes amendes et des peines de prison supplémentaires. Les propos d'incitation à la violence et à la haine envers les minorités ont également été proscrits, et font désormais l'objet d'importantes sanctions, prévues aussi bien contre les personnes physiques que morales, dans la mesure où des organes de presse ou des groupes militants peuvent voir leur dissolution prononcée si leurs publications enfreignent la nouvelle législation.

En effet, l'acte présidentiel ordonne également d'ores-et-déjà la dissolution de plusieurs médias et formations politiques hotsaliens. Si la plupart des organisations concernées sont de petits groupes militants d'extrême-droite qui agissent en marge des grands partis, ce n'est pas le cas de la Ligue Nationale, dont plusieurs dizaines de députés siègent à la Rada. Fidèle à sa ligne ultranationaliste et réactionnaire depuis sa fondation en 1986, la Ligue a remporté plus de cinquante sièges aux élections législatives de 1991, faisant de ce parti la première formation politique d'extrême-droite d'Hotsaline. Beaucoup de ses militants et cadres ont perdu la vie au cours de l'invasion raskenoise de la Kresetchnie en 1994, du fait de la formation du Corps de Défense Nationale, un groupe paramilitaire composé de volontaires désireux de venir prêter main forte à l'armée régulière sur la ligne de front. Si la Ligue Nationale a perdu plus de la moitié de ses représentants parlementaires à cette occasion, elle n'en reste pas moins une force politique de poids sur la scène hotsalienne. En dépit de l'influence du mouvement et de la place qu'il occupe dans le jeu démocratique national, le gouvernement de Leonid Kravchuk a justifié cette décision par la menace que représenterait le discours de la Ligue pour l'unité de la nation hotsalienne, prenant pour preuve le passé militant de certains des auteurs de l'agression de Lorinsk au sein de ce parti.

Si la majorité formée par l'Union Sociale d'Hotsaline et ses alliés communistes d'Action Sociale a acclamé la décision du gouvernement, c'est loin d'être le cas de la plupart des partis d'opposition. La présidente du Front de la Liberté a vivement condamné la dissolution de la Ligue, dénonçant un « acte de tyrannie » de la part du gouvernement, qui « vide la Rada de ses opposants après l'avoir déjà privé la représentation parlementaire de tout moyen d'action dans le régime d'état d'urgence ». Si Elena Vasylenko affirme ne soutenir ni les violences, ni le discours ultranationaliste porté par la Ligue, elle critique fermement la validité même de la dissolution prononcée par le décret, considérant « qu'en choisissant de sanctionner rétroactivement la Ligue Nationale au nom d'un chef d'accusation créé dans le texte-même où est prononcée sa dissolution, la tyrannie kravchukienne fait un nouveau pas vers la négation de tous les principes de démocratie et de justice sur lesquels est censée reposer la République d'Hotsaline ». Rapidement interrogé sur le parvis du siège de la Ligue Nationale, Boris Slobodyan a eu un commentaire particulièrement violent, arguant que « par cette décision inique, ce gouvernement socialo-communiste et son président sodomite mangent une fois de plus dans la main des Juifs ». La majorité a réagi brièvement à la réponse du président de la Ligue, estimant qu'elle justifie à elle-même la décision de dissolution prononcée par le chef de l'État.
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20/08/2013

Le Courrier de Troitsiv

Au congrès national de l'ADS, Natalya Yavorska entend renouveler la social-démocratie

Natalya Yavorska, Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique
La Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique cherche à se démarquer de la concurrence kravchukienne à l'approche des élections confédérales.

Branle-bas de combat au sommet de l'Alternative Sociale et Démocratique. À six semaines seulement du scrutin des élections confédérales, les cadres et dirigeants du parti se sont réunis ce week-end en congrès à Krivir, en vue de tracer les axes directeurs de la ligne à adopter jusqu'à la fin de la campagne. Tous s'affairent à trouver les meilleurs points à mettre en avant pour que le mouvement social-démocrate puisse se distinguer de ses principaux concurrents, l'enjeu principal étant bien évidemment de parvenir à se démarquer des autres sociaux-démocrates de l'Union Sociale d'Hotsaline, dont les membres qui composent aujourd'hui l'ADS ont fait sécession il y a dix ans. Impossible pour Natalya Yavorska et ses lieutenants de tout miser sur le seul anti-kravchukisme, un créneau déjà bien exploité par la candidate libérale du Front de la Liberté, Elena Vasylenko. Si la critique du gouvernement est certes un thème particulièrement porteur en cette période où l'exécutif semble multiplier les erreurs politiques et ouvrir grand ses flancs aux remontrances de l'opposition, il paraît difficile pour l'Alternative Sociale et Démocratique de se livrer à une attaque frontale de la majorité, avec qui son propre programme présente bien des similarités, une fois passé le seul sujet de l'abolition de l'état d'urgence. Pourtant, le message adressé par Natalya Yavorska à la presse à l'issue du congrès du parti est clair : « Non, l'ADS et l'USH, ce n'est pas la même chose ! »

On ne peut lui donner tort, tant les amendements idéologiques opérés par le mouvement paraissent spectaculaires. Pour la Secrétaire Générale, tout l'enjeu pour son camp est de parvenir à opérer le « renouvellement du socialisme ». Sans toutefois toucher aux fondamentaux de la social-démocratie, car l'ancienne journaliste estime que « le rôle central que doivent occuper les pouvoirs publics dans la planification du développement économique du pays, et l'organisation d'un modèle de société qui mettre au centre de ses préoccupations le principe de justice sociale, demeure le pilier central de nos convictions ». Cependant, il demeure un certain nombre de mises à jour que la social-démocratie hotsalienne n'est toujours pas parvenue à réaliser, et que Natalya Yavorska entend bien opérer au sein de son propre parti en vue des échéances électorales à venir. « Les récentes critiques adressées au régime autocratique de Leonid Kravchuk montrent que des changements profonds sont en train de s'opérer au sein de notre société. Que ce soit la vague d'indignations qu'a suscitées la récente dissolution de la Ligue Nationale, ou les tensions qui apparaissent entre le gouvernement et la communauté rodnovérienne, tout porte à penser que la vision portée par la majorité est aujourd'hui dépassée » estime la tête de file de l'ADS, qui adresse ainsi un appel du pied discret à la communauté néo-païenne et aux aficionados du mouvement novoslave, considérant par ailleurs que « le parti Renaissance n'a pas le monopole de la défense des minorités religieuses ».

Longtemps avant de s'engager en politique aux côtés de son époux, Natalya Yavorska s'est faite une première réputation en tant que journaliste politique, métier qu'elle a exercé pendant une dizaine d'années, et au sein duquel elle est entrée en couvrant de manière approfondie la guerre kresetchno-raskenoise de 1994. « Si mes années passées à étudier le conflit entre Rasken et la Kresetchnie m'ont rendue sûre une chose, c'est que la question ethnique joue un rôle central dans l'histoire de l'Hotsaline contemporaine. Il serait absurde et contre-productif de le nier, tant les évènements politiques les plus récents tendent par ailleurs à confirmer cette tendance. Le modèle national purement civique porté par Leonid Kravchuk et sa majorité paraît en cela complètement obsolète. Ne pas embrasser ce changement reviendrait ni plus ou moins à un suicide politique pour la famille social-démocrate ». Quelles conclusions en tirer alors pour l'avenir de la ligne politique du parti ? La Secrétaire Générale de l'ADS répond : « Il est temps pour notre formation de refonder une nouvelle social-démocratie. Une social-démocratie qui s'éloignerait du matérialisme classique et cesserait de défendre des idéaux abstraits, pour s'ancrer dans une réalité nationale et défendre les intérêts d'un seul et même peuple ».

La nouvelle de cette transformation a été accueillie avec moqueries par la majorité présidentielle. « Natalya Yavorska vient de nous réinventer le fascisme » s'est permis de railler Andrij Bondar, le Secrétaire Général de l'Union Sociale d'Hotsaline. Du côté de la direction de l'ADS, la première préoccupation est surtout de savoir si ce virage néo-socialiste permettra un envol électoral, dont le mouvement a indéniablement besoin pour sa survie. Déjà en proie à des difficultés financières graves, qui ont déjà poussé Natalya Yavorska à lancer un appel au don à l'intention de ses adhérents et sympathisants au début du mois dernier, l'alternative social-démocrate au kravchukisme pourrait fort bien ne pas survivre à une déconvenue dans les urnes.
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13/10/2013

Le Courrier de Troitsiv

Des militants rodnovériens envahissent le chantier de construction de la centrale de Borovik

Militants rodnovériens manifestant leur opposition à la construction de la centrale à charbon de Borovik
Les activistes rodnovériens ont manifesté leur opposition à la construction de la centrale à charbon.

Entamé il y a six mois de cela, le chantier de construction de la centrale thermique de Borovik a été pris d'assaut ce mardi par une foule de manifestants se réclamant de la mouvance religieuse rodnovérienne. Se contentant dans un premier temps de protester de manière statique en lançant des slogans qui appelaient à l'arrêt des travaux, les activistes n'ont pas tardé à prendre d'assaut les grilles qui entourent le chantier, pour envahir le site de construction. Alertées par les ouvriers qui ont été contraints de fuir les lieux à la hâte, les forces de l'ordre ont été incapables de se rendre sur place en nombre suffisant pour empêcher les intrus de se barricader, du fait du caractère relativement reculé du théâtre de la manifestation, isolé des villes environnantes afin de limiter l'impact présumé des émissions de la future centrale à charbon sur la qualité de l'air des milieux urbains. Si l'éloignement du site en rase campagne accommode les populations citadines, il n'est pas du goût des activistes néo-païens, qui dénoncent depuis plusieurs mois déjà les effets dévastateurs que pourrait avoir la centrale sur la biodiversité et la pureté de l'air dans la forêt de Borovik, laquelle cerne le chantier et est considérée par les communautés rodnovériennes locales comme sacrée.

Poursuivant une opération visiblement préparée par avance, les activistes se sont retranchés derrière les grilles du chantier, et ont érigé des barricades à partir des matériaux de construction présents sur place. Leurs porte-paroles ont déjà fait signifier que le groupe, constitué de quelques centaines de personnes, entendait empêcher physiquement la poursuite des travaux, tant que le gouvernement n'aura pas officiellement renoncé à « son entreprise de saccage de la Forêt Sacrée de Borovik ». Rassemblés en un vaste bivouac, les Rodnovériens ont passé la nuit à réciter des incantations et reproduire des danses rituelles autour d'un vaste feu de joie allumé au milieu du chantier, recevant par ailleurs le soutien d'autres militants restés en retrait de la zone de construction, mais qui ont exprimé leur solidarité avec les manifestants en se joignant à leurs chants. Une chaîne d'approvisionnement est par ailleurs déjà en train d'être mise en place par les communautés rodnovériennes locales, qui prévoient de fournir le campement clandestin en vivres et en objet de première nécessité, aussi longtemps que durera leur occupation du site. « Si la police fait son travail en essayant de les déloger, elle ne peut pas nous empêcher de leur apporter de quoi survivre » estime l'un des soutiens locaux de l'opération de blocage.

La manœuvre n'est cependant pas du goût du gouvernement, qui s'est empressé de dénoncer l'action « de nervis qui s'échinent à contourner les voix d'opposition démocratique pour venir imposer par la force une vision passéiste et réactionnaire », selon les propres mot du Président Leonid Kravchuk. Il va de soi que l'occupation du chantier de la centrale, ainsi que le retard que celle-ci risque de faire prendre aux travaux, et donc les pertes financières afférentes, ne sont pas du goût des autorités, qui entendent bien « faire respecter l'ordre républicain en mobilisant toutes les forces de police nécessaire au délogement et à l'arrestation des militants qui se livrent à cette occupation illégale ». En cette période de campagne pour les élections confédérales qui se tiendront prochainement, la réaction de l'exécutif n'a pas manqué de susciter les commentaires de l'opposition, à commencer par la présidente du Front de la Liberté, Elena Vasylenko, qui a dénoncé « l'hypocrise du gouvernement qui appelle au respect des règles démocratiques alors même qu'elles sont allègrement bafouées par son propre régime d'état d'urgence ». La parti Renaissance, qui s'est fait le fer de lance de la défense de la communauté rodnovérienne, a été le premier à apporter son plein soutien aux manifestants, appelant à son tour à « l'arrêt immédiat du chantier de construction de la centrale de Borovik, et plus largement à la décharbonnisation totale et progressive du secteur hotsalien de l'énergie ». Le jeune parti identitaire a en effet fait de la cause écologique un axe majeur de sa ligne politique, au nom de la préservation des écosystèmes ruraux et de la conservation des sites naturels sacrés. La radicalité de cette position a provoqué quelques haussements de sourcils au sein de la majorité présidentielle, parmi laquelle certaines voix n'ont pas hésité à accuser directement la direction de Renaissance d'avoir fomenté en sous-main cette opération, qui a lieu « comme par hasard à seulement quelques semaines des élections confédérales ». Une allégation que le parti d'opposition a qualifiée « d'élucubration ridicule proférée par une majorité aux abois ».
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09/11/2013

Le Courrier de Troitsiv

La vague novoslave emporte les candidats aux élections confédérales

Elena Vasylenko, Présidente du Front de la Liberté, vêtue d'un vyshyvanka
Elena Vasylenko, s'est affichée vêtue d'une vyshyvanka sur des affiches de campagne du Front de la Liberté

Dernière ligne droite avant le scrutin des élections confédérales. Le Front de la Liberté vient de dévoiler son ultime affiche de campagne, qui recouvre peu à peu les murs des villes d'Hotsaline. La présidente du parti, Elena Vasylenko, y pose vêtue non pas de l'un de ses tailleurs habituels, mais d'une vyshyvanka, une chemise traditionnelle slave bien connue des aficionados de la mode novoslave. Il s'agit d'un clin d'œil à peine voilé à ce mouvement culturel, dont l'impact sur la vie politique hotsalienne s'est fait lourdement sentir tout au long de la campagne. La nouvelle esthétique des affiches du Front de la Liberté n'est qu'un détail en comparaison des changements de fond que l'influence du mouvement novoslave a inspirés dans les rapports de force politiques du pays. Comment ne pas citer par exemple le revirement idéologique effectué par l'Alternative Sociale et Démocratique à l'occasion de son congrès national d'août 2013, au cours duquel la secrétaire générale du parti social-démocrate anti-kravchukiste, Natalia Yavorska, a annoncé le tournant néo-socialiste du parti, rompant ainsi formellement avec le nationalisme civique traditionnel de l'Union Sociale d'Hotsaline, dont l'ASD peinait jusqu'alors à se démarquer au-delà de sa seule opposition à l'exécutif et son régime d'état d'urgence. Chacun aura d'ailleurs remarqué la mansuétude dont les partis d'opposition font preuve les uns à l'égard des autres, quand la quasi-totalité des attaques proférées au cours de cette campagne l'ont été contre le gouvernement.

Prêtant volontiers le flan aux critiques par leurs dernières prises de position clivantes et leur défense acharnée du prolongement de l'état d'urgence, Leonid Kravchuk et sa majorité sont en quelques sortes devenus, dans la bouche de l'opposition, les bouc-émissaires de tous les maux qui touchent l'Hotsaline. À commencer par l'occupation du Massif de Stina par Rasken, dont les revendications réclamistes croissantes attribuent la responsabilité au gouvernement Kravchuk, accusé d'avoir été aussi bien incapable de repousser l'invasion raskenoise, que de reprendre les territoires perdus. Le président se trouve ici, d'un certain point de vue, victime de son propre succès, car si le Plan Usenko mis en place au lendemain de la guerre a bien permis d'endiguer la crise sociale et sanitaire causée par l'exode massif des populations des terres occupées vers la Plaine de Posiv, les nouvelles générations qui sont nées peu avant ou après le conflit sont trop jeunes pour avoir connu les évènements dramatiques d'alors. Parmi les premières adeptes du novoslavisme, la jeunesse n'a aujourd'hui plus le moindre scrupule à revendiquer son identité slave, et l'appartenance des territoires occupés à la partie charnelle, surtout à présent qu'elle n'a plus à souffrir des conséquences matérielles de la défaite. Par ailleurs, la démographie ne joue pas en faveur du gouvernement Kravchuk, quand le pays connaît une véritable explosion de sa natalité depuis 1995. Les retraités, de moins en moins nombreux face à cette avalanche de jeunesse revanchiste, ne suffisent plus à constituer une base électorale viable, sur laquelle s'appuyait pourtant traditionnellement la majorité présidentielle.

Au-delà des considérations de géopolitique régionale, la question religieuse vient aussi jouer son rôle. Avec la croissance de sa communauté, le vote rodnovérien s'est peu à peu imposé comme un enjeu majeur de la campagne électorale en cours. Surfant habilement sur les tensions qui ont opposé l'exécutif aux adeptes de la foi néo-païenne, qu'il s'agisse des litiges entourant la reconnaissance de la rodnovérie dans les recensements religieux officiels, ou de l'occupation récente du chantier de construction de la centrale à charbon de Borovik, le jeune parti identitaire Renaissance, qui ne compte pour l'heure aucun élu, est ainsi parvenu à s'imposer parmi les principaux partis d'opposition à la social-démocratie kravchukienne, embrassant les aspirations de reconnaissance et d'écologie portées par les militants de la revendication rodnovérienne. Le gouvernement lui-même s'est trouvé contraint de lâcher du lest face aux apôtres de la foi native slave, le Ministère de l'Intérieur ayant récemment annoncé que la rodnovérie serait officiellement prise en compte lors du recensement des cultes pour l'année 2014. Cette décision serait-elle en lien avec le développement de plus en visible du néo-paganisme au sein des forces armées du pays, notamment parmi les officiers ? Quoi qu'il en soit, l'annonce vient relativement tard dans la campagne, et risque fort d'être occultée par les affrontements récents qui ont opposé les militants rodnovériens aux forces de l'ordre détachées par ce même Ministère de l'Intérieur...
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21/11/2013

Le Courrier de Troitsiv

Élections confédérales : un désavoeu pour la majorité présidentielle


Dernier scrutin autorisé dans le pays depuis la suspension de toutes les élections nationales par la promulgation de l'état d'urgence en 1994, les élections confédérales se sont tenues hier en Hotsaline. Destinées à désigner celles et ceux qui iront représenter l'Hotsaline à l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie, ces élections revêtent une importance qui peut sembler relativement anodine au premier abord si l'on considère les prérogatives de l'institution à laquelle siègeront les nouveaux élus. L'Assemblée des Représentants n'a en effet qu'un rôle purement consultatif et ne dispose pas de réel pouvoir législatif, cette compétence étant réservée aux États membres, bien que le gouvernement confédéral consulte tout de même l'Assemblée, en plus du Conseil des États, de manière quasi systématique au cours de son processus de prise de décision. Toutefois, la campagne qui a précédé le scrutin fut d'une intensité toute particulière en Hotsaline, en comparaison des autres États membres de la Confédération de Kresetchnie, à la hauteur de la portée symbolique que l'on peut attribuer à ces élections dans notre pays, où elles constituent l'unique baromètre fiable des rapports de force politiques, du fait de la suspension de tous les autres scrutins nationaux.

L'enjeu était de taille pour le Président la République et sa majorité, qui règnent sans partage sur l'Hotsaline depuis la promulgation de l'état d'urgence au plus fort de l'invasion de la Kresetchnie par l'Empire Raskenois, il y a près de vingt ans. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats sont bien loin de ceux escomptés par Leonid Kravchuk et son équipe. Avec seulement 24% des suffrages exprimés, le parti présidentiel, en dépit de sa majorité relative, ne parvient même pas à atteindre la barre symbolique des 30%, même avec le concours de ses alliés communistes d'Action Sociale, dont le score de 4% ne leur assurerait même pas l'entrée à la Rada en cas d'élections législatives nationales, lors desquelles le seuil des 5% doit impérativement être franchi pour obtenir des sièges. On peut bien parler là d'un véritable désaveu, qui met à mal la légitimité du Président Kravchuk et de ses pleins pouvoirs, surtout dans le contexte des fortes tensions politiques qui ont animé la campagne et ses prémisses, entre la dissolution de la Ligue Nationale et les différents litiges qui ont opposé le gouvernement aux minorités religieuses rodnovériennes. Le résultat est d'autant plus humiliant que l'Alternative Sociale et Démocratique, mouvement dissident du parti présidentiel et concurrent direct de celui-ci sur le créneau de la social-démocratie, confirme sa légitimité par les urnes en s'imposant comme une véritable force politique pouvant prétendre au leadership à gauche. Il en est de même à l'extrême-gauche, où le Parti des Travailleurs Hotsaliens défie tous les pronostics en se hissant au score honorable de 8%, soit le double de celui des kravchukistes d'Action Sociale, humiliant ainsi les alliés du gouvernement tout en s'imposant de manière écrasante comme la première formation politique du camp communiste.

L'évolution des rapports de force marque par ailleurs le passage de la majorité absolue des suffrages à droite. Si le Front de la Liberté confirme sans surprise sa position historique de premier mouvement d'opposition en talonnant de seulement 2% le parti présidentiel, marchant ainsi dans les pas de feu le Parti de la République dont il est issu, il est difficile de ne pas remarquer la percée spectaculaire de Renaissance qui, après avoir su jouer habilement des tensions religieuses et du succès du mouvement culturel novoslave, se propulse au rang de troisième force politique du pays, devenant ainsi le premier concurrent à droite du Front de la Liberté. La Voix des Exilés, pour sa part, conserve un score qui vient légitimer sa présence à la Rada, et illustre la recrudescence du courant réclamiste dans la société hotsalienne. Enfin, on notera le maintien de la Nouvelle Alliance Nationale, successeur à peine dissimulé de la Ligue Nationale, qui parvient tout juste à franchir la barre fatidique des 5% malgré les déboires subis par le camp ultranationaliste suite à la dissolution de la Ligue par un décret présidentiel de Leonid Kravchuk. Une mise en examen a d'ailleurs été récemment ouverte à la demande du Ministère de l'Intérieur contre Boris Slobodyan, ancien président de la Ligue Nationale, accusé de la « reconstitution d'un groupe officiellement dissous » par la fondation de la Nouvelle Alliance Nationale, qui reprend allègrement les thèmes, la symbolique, et surtout le personnel de la Ligue.
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28/11/2013

Le Courrier de Troitsiv

Le gouvernement fait arrêter les cadres de la Nouvelle Alliance Nationale

Boris Slobodyan, Président de la Ligue Nationale, puis de la Nouvelle Alliance Nationale
Boris Slobodyan, anciennement à la tête de la Ligue Nationale, était le président et fondateur de la Nouvelle Alliance Nationale

Ils sont une cinquantaine à avoir été arrêtés dans la nuit du 26 au 27 novembre. Président, cadres, et même élus de la Nouvelle Alliance Nationale ont été placés en garde à vue sur l'ordre direct de la présidence, en vertu des pleins pouvoirs conférés à Leonid Kravchuk dans le cadre du régime d'état d'urgence. Accusée de procéder de la reconstitution de la Ligue Nationale, parti ultranationaliste et réactionnaire dissous par décret présidentiel en août dernier, la Nouvelle Alliance Nationale fait l'objet d'une enquête ouverte par le Ministère de l'Intérieur depuis déjà plusieurs mois. Reprenant en effet le programme politique, ainsi qu'une partie de l'identité visuelle et des membres de l'ancienne Ligue, le mouvement, qui est parvenu à obtenir seize sièges à l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie lors des dernières élections confédérales, n'est manifestement qu'une simple redite du parti anciennement présidé par Boris Slobodyan, qui assure aujourd'hui la direction de la Nouvelle Alliance Nationale, dont il a assuré la création en vue du dernier scrutin. Si l'infraction semblait effectivement caractérisée, il apparaît toutefois que le gouvernement n'a pas souhaité s'embarrasser des délais imposés par les procédures judiciaires conventionnelles, anticipant le verdict des juges en prononçant directement par décret l'arrestation des principaux membres du parti.

Alors que l'exécutif est en proie à une crise de légitimité sans précédent suite aux résultats accablants des dernières élections confédérales, qui ont laissé la majorité présidentielle avec moins de 30% des suffrages exprimés, cette décision de s'affranchir du délai d'attente des résultats de l'enquête n'a pas laissé de marbre l'opposition, loin s'en faut. Au-delà des habituelles critiques relatives à l'outrepassement des prérogatives présidentielles courantes en usant des pouvoirs étendus conférés par l'état d'urgence, l'atteinte portée aux parlementaires de l'ex-Ligue Nationale a scandalisé au-delà du personnel des grands partis politiques. En effet, ce ne sont pas moins de vingt-et-un députés qui ont fait l'objet d'un mandat d'arrêt, et se trouvent à présent derrière les barreaux en attente de leur jugement. Seuls les seize représentants envoyés à l'assemblée confédéral ont été épargnés, du fait de l'immunité que leur confère leur mandat dans les instances supranationales.

Malgré les divergences politiques qui peuvent les opposer à la Nouvelle Alliance Nationale, les partis d'opposition ont choisi de faire front commun pour dénoncer l'atteinte portée selon eux à l'encontre des institutions démocratique de la République d'Hotsaline. De la droite identitaire de Renaissance aux sociaux-démocrates de l'Alternative Sociale et Démocratique, en passant par les libéraux du Front de la Liberté et les réclamistes de la Voix des Exilés, tous ont appelé à l'organisation d'une grande manifestation à Troïtsiv pour protester contre ces arrestations. Seul le Parti des Travailleurs Hotsaliens a choisi de ne pas joindre à l'appel, déclarant ne pas vouloir « apporter son soutien à des vecteurs de la parole réactionnaire fasciste », bien que le parti communiste ait tout de même dénoncé « l'affranchissement du gouvernement Kravchuk vis-à-vis de toute procédure démocratique ». Si le Ministère de l'Intérieur n'a pas encore validé la demande de manifestation, il y a fort à parier qu'il aura du mal à en empêcher le déroulement. Elena Vasylenko et Stepan Levchenko, présidant respectivement le Front de la Liberté et Renaissance, ont déjà annoncé que leur appel à manifester serait maintenu quelle que soit la décision des autorités. L'exécutif a vivement condamné la démarche de l'opposition qui « s'exclut elle-même du champ démocratique en appelant à enfreindre les règles qui encadrent la liberté de manifester pour créer le chaos ».
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05/12/2013

Le Courrier de Troitsiv

La parution de ce jour est annulée du fait des contraintes logistiques inhérentes à la situation dans la capitale.
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