17/07/2013
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Presse et médias d'Hotsaline

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PRESSE ET MÉDIAS D'HOTSALINE



Presse hotsalienne



L'Hotsaline est régie par une république dont la constitution garantit la liberté de la presse et reconnaît son caractère fondamental et inaliénable. Les maisons de presse du pays proposent une offre de journaux à grands tirages très diverse, aux lignes éditoriales et domaines de spécialisation variés. Ce sujet constituera une revue de presse rassemblant les articles permettant de rendre au mieux compte de l'évolution de la société hotsalienne et des dynamiques qui la traversent.




PRINCIPAUX JOURNAUX



Le Courrier de Troitsiv (Троїцівський Кур'єр)
Journal d'information publié depuis la capitale, se revendiquant d'une ligne éditoriale neutre. Bien que les auteurs de ses articles s'efforcent de fournir une analyse des faits dénuée de tout jugement idéologique, les éditoriaux étant par ailleurs absent du journal, celui-ci est généralement placé au centre par les analyses.

Cette liste sera incrémentée au fur et à mesure que des articles issus de nouveaux organes de presse seront répertoriés sur ce sujet.


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05/06/2013

Le Courrier de Troitsiv

Elena Vasylenko annonce la refonte du Parti de la République

Elena Vasylenko face au congrès du Parti de la République
La Présidente du Parti de la République, Elena Vasylenko, a annoncé officiellement sa refonte lors du congrès annuel

Élue présidente du Parti de la République il y a maintenant six mois, Elena Vasylenko a tenu hier sa première allocution devant le congrès national annuel du mouvement. Seule en scène sous la lumière des projecteurs, un drapeau hotsalien grand format fixé sur une hampe à sa gauche, et le logo du parti projeté derrière elle sur une toile géante, la présidente s'adresse d'un ton triomphant à l'assemblée de vingt mille militants et adhérents, plongés dans la pénombre du Palais Zaïtsiv d'Armavropol. « Ce jour est certainement le plus important de l'histoire de notre mouvement politique depuis sa fondation » emphase-t-elle face à une foule impatiente que l'oratrice en vienne à la grande annonce, qui n'est pourtant déjà plus qu'un secret de polichinelle pour la majorité des personnes présentes. Après une longue digression rappelant la situation politique et institutionnelle actuelle de la République, que chacun dans la salle connaît déjà très bien, et sans manquer, tel qu'attendu, d'attaquer avec virulence le Président de la République et sa majorité, Elena Vasylenko arrive enfin au point tant attendu de son discours. « L'adaptation que nécessitent les nouveaux enjeux est d'une ampleur telle qu'elle nécessitera une refondation de notre formation politique » annonce-t-elle alors que, derrière elle, l'image projetée à l'écran se fond lentement pour laisser place à la représentation symbolique d'un oiseau bleu, censé constituer la nouvelle identité visuelle du parti. C'est désormais officiel : le Parti de la République est mort, vive le Front de la Liberté !

La validation de la refonte du parti par son bureau politique représente une victoire majeure pour Elena Vasylenko, dont l'élection à la tête du mouvement a fait l'objet d'une vive opposition de la part de sa frange la plus conservatrice. Il faut dire que la quarantenaire a toutes les caractéristiques qu'il faut pour hérisser les poils des conservateurs, allant de ses prises de position empreintes d'un libéralisme criant, à son regard acerbement critique sur les institutions de la République, en passant même par son âge, bien inférieur à la moyenne des cadres du parti et qui, à lui seul, suffit à représenter le renouveau que la nouvelle présidente se veut incarner. Malgré tout, les conservateurs ne pouvaient que perdre ce bras de fer, tant le changement opéré au sein du parti s'inscrit dans l'ère du temps. À l'heure où la vie politique est verrouillée depuis deux décennies, que le pouvoir exécutif est monopolisé par le gouvernement de Leonid Kravchuk, et que toutes les élections sont suspendues, les prises de position auxquelles s'est habitué le parti sur les sujets sociaux, économiques ou sociétaux, semblent futiles compte tenu de la quasi-nullité de la marge de manœuvre laissée aux oppositions dans le régime d'état d'urgence kravchukien. Plus encore, la défense de la constitution et des institutions républicaines, qui constitue pourtant l'un des axes centraux de la ligne politique du Parti de la République depuis sa création en 1973, fait figure d'aberration face à la responsabilité de ces mêmes institutions dans la déliquescence du rôle joué par le parti à la Rada, où il ne fait plus office que d'animateur, pour n'être plus largement qu'un figurant de la vie politique hotsalienne, à l'instar du reste de l'opposition.

La refonte voulue par Elena Vasylenko n'est pas seulement cosmétique, comme le précise avec insistance son équipe. Abandonnant, au moins pour le moment, ses racines conservatrices, le nouvellement refondé Front de la Liberté concentrera son discours sur l'indispensable amendement de la constitution de la République. Si sa nécessité ne fait plus débat au bureau politique, ses contours demeurent pour le moment assez flous. La ligne consensuelle concerne l'ajout de garde-fous à la clause d'état d'urgence, de manière à éviter que puisse se reproduire une situation similaire à celle dans laquelle l'Hotsaline est plongée depuis vingt ans, où la Rada se trouve en incapacité de mettre un terme à l'accaparement du pouvoir par le gouvernement et sa majorité, toute relative. Mais d'autres voix s'élèvent déjà pour réclamer une réforme plus en profondeur de la constitution, voire carrément sa réécriture, en vue d'établir une seconde république d'Hotsaline, établie par exemple selon un régime parlementaire rendant l'exécutif responsable devant les députés. Pas de quoi ravir les conservateurs qui, s'ils doivent être condamnés à perdre leur guerre d'influence avec les libéraux au sein du parti, représentent toujours une part significative des forces du mouvement, avec laquelle la nouvelle présidente et son équipe devront composer. Ou à qui elles devront, tout du moins, tâcher de faire avaler une seule pilule à la fois.
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27/06/2013

Le Courrier de Troitsiv

Le novoslavisme fait son nid sur les branches du septième art

La scène d'ouverture de La Revanche de Zlokaiev, bien que d'une violence extrême, a été largement acclamée par la critique

La lumière s'éteint. Les voix se taisent. La projection commence. Sous le regard attentif des spectateurs venus à assister à la grande première projetée au cinéma Landsberg de Troïtsiv, La Revanche de Zlokaiev s'ouvre sur une séquence montrant un peloton de berserkers, venus du nord de l'Eurysie, prenant d'assaut le village de Zlokaiev. N'affichant ni peur, ni compassion, les pillards du nord massacrent tout ce qui leur oppose un semblant de résistance, allant même jusqu'à arracher la jugulaire d'une de leur victimes avec les dents, tout en poussant des hurlements sauvage. Le public encaisse, tant effrayé que fasciné par ce déferlement de violence de plus de deux minutes trente. À l'écran fusent les démembrements et les projections de sang, tandis qu'en arrière-plan défilent des centaines de figurants exécutant des chorégraphies de combat dans des costumes d'une qualité impeccable, quand ils ne sont pas carrément à cheval. La scène finit par s'achever, enfin, sur la reddition du village et son occupation par les barbares. Une fois le calme revenu, une pensée traverse l'esprit du spectateur... Est-ce que tout ce que je viens de voir ne s'est déroulé pas sur un seul et même plan ? Oui, Madame. Si vous ne vous rappelez pas avoir vu de coupure de la caméra, c'est parce qu'il n'y en eu aucune.

Deux semaines seulement après sa sortie en salles, La Revanche de Zlokaiev est déjà un succès commercial. Avec plus de cent cinquante mille entrées et des recettes estimées à trois cent millions de federats, le film écrase largement ses concurrents au box office kresetchnien. Au-delà de la patte artistique originale de son réalisateur Evgueni Petrenko, qui signe là sa première contribution à une grosse production du septième art, la critique a largement salué la prouesse technique du film, qui reproduit notamment l'Hotsaline alto-médiévale avec une précision historique et un réalisme saisissants, que ce soit dans la justesse du comportement du personnage ou la réalisation des costumes.

Ce triomphe pourrait bien marquer le début d'une aube nouvelle pour le cinéma hotsalien. Confirmant la popularité - et donc la rentabilité - de la fibre novoslave appliquée au septième art, le succès du film inspire déjà les autres studios de production, dont les équipes de direction insistent pour que soit mis à contribution de nouveaux talents s'inscrivant dans cette mouvance. Car comment ne pas reconnaitre l'étincelle novoslave dans La Revanche de Zlokaiev, drame historique qui prend pour toile de fond un monde slave pré-chrétien dépeint avec un souci de réalisme presque maniaque, dans lequel la slavité est hissée au rang de pilier thématique central, pour raconter l'histoire d'un village, pillé par une horde de barbares germaniques d'une brutalité sans nom, avant de réclamer vengeance sur ses oppresseurs. Le parallèle avec l'histoire récente qui lie l'Hotsaline à l'Empire Raskenois n'est pas difficile à faire, et le réalisateur lui-même ne s'en cache absolument pas : malgré la mise en avant d'un contexte historique remontant fort longtemps avant l'invasion de la guerre kresetchno-raskenoise, c'est bien d'elle, et surtout de ses possibles conséquences à venir, dont il est question dans le film. Alors, comment l'histoire se termine-t-elle ? Si vous vous posez la question, rendez-vous en salle pour le découvrir.
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03/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

L'ASD lance un appel aux dons pour financer les soins médicaux de ses élus

La Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique, Natalya Yavorska
La Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique, Natalya Yavorska, s'est personnellement impliquée dans la campagne de levée de fonds

Alors que le parti s'apprête à célébrer ses dix ans dans tout juste un mois, l'heure n'est pas à la fête au sein de la direction de l'Alternative Sociale et Démocratique. N'hésitant pas à saupoudrer son discours de formules d'emphase au ton mélodramatique, la cheffe de file des sociaux-démocrates anti-kravchukistes, Natalia Yavorska, s'est adressée personnellement aux militants et sympathisants du parti, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Ne cachant rien de la gravité de la situation financière du mouvement à la tête duquel elle se trouve depuis deux ans, la Secrétaire Générale de l'ASD a appelé ses vidéospectateurs à un « sursaut militant », en leur demandant de participer à la levée de fonds colossale organisée par le parti afin de financer le suivi médical et les couvrir les frais de santé de ses élus à la Rada.

À première vue, l'initiative peut paraître incongrue, tant elle est inusuelle dans la plupart des régimes démocratiques dotés d'une institution parlementaire. Pourtant, elle se justifie pleinement à l'aune de la situation singulière dans laquelle se trouve aujourd'hui plongée la politique hotsalienne. Dotée d'une assemblée parlementaire vieillissante, dont la moyenne d'âge avoisine les soixante-dix ans, la République d'Hotsaline voit son sort réduit à une question simple : à quel groupe politique appartiendront les derniers survivants de la Rada ? Car, en l'absence totale de nouvelles élections législatives, suspendues via le régime d'état d'urgence mis en place au cours de l'invasion raskenoise, la Rada n'a connu aucun renouvellement de ses membres depuis près de vingt ans. Les députés déjà décédés, dont la plupart ont disparu dans les combats de 1994, n'ont d'ailleurs jamais été remplacés depuis lors, si bien que l'assemblée compte, aujourd'hui encore, plus d'une cinquantaine de sièges vacants.

L'inévitable vieillissement des députés et leur survie au cours des années à venir constitue donc un enjeu politique de premier plan pour les formations politiques représentées à la Rada. « Les grands partis tels que l'Union Sociale d'Hotsaline ou le Front de la Liberté, installés dans le paysage politique depuis près d'un demi-siècle, dépensent chaque année plusieurs milliards de federats pour assurer le suivi médical de leurs députés, et leur promulguer les soins nécessaires à leur maintien dans un bon état de santé. Malheureusement, l'ASD ne dispose pas de ces moyens financiers » se plaint la Secrétaire Générale dans sa vidéo, dénonçant par ailleurs « l'absurdité politique totale de la situation dans laquelle le régime d'état d'urgence kravchukien a conduit l'Hotsaline ». L'enjeu est de taille pour l'Alternative Sociale et Démocratique, qui doit à tout prix maintenir sa présence à la Rada si elle veut assurer la survie d'une seconde voie social-démocrate opposée au kravchukiste, et, plus encore, entretenir l'espoir d'une abrogation de l'état d'urgence, si un jour suffisamment de députés du bloc Action Sociale-USH venaient à disparaître. Une idée qui, d'ailleurs, n'a pas été sans traverser l'esprit des militants les plus radicaux. On se rappelle tous, par exemple, de l'attentat perpétré par un activiste de la droite radicale, en 2006, contre l'un des députés du parti du gouvernement, et qui aura coûté la vie à celui-ci. Le coupable justifiait son acte, déjà à l'époque, par la nécessité de réduire l'importance de la majorité présidentielle, afin que les députés d'opposition puissent voter la levée de l'état d'urgence.

Tout espoir n'est pas perdu pour l'ASD, dont la base électorale, constituée majoritairement de représentants de la moyenne bourgeoisie vivant en périphérie des centres urbains, pourrait bien avoir les moyens de fournir une contribution suffisante pour accomplir, au moins, une part des ambitions médicales entretenues par le mouvement à l'égard de ses élus. Si le parti ne se trouvera pas forcément en mesure de récolter les cent trente millions de federats fixés comme objectif de la levée de fonds, un succès partiel devrait au moins permettre un accompagnement médical correct de ses députés. Attention, toutefois, à ne pas presser le citron trop fort. Car, si les fonds viennent déjà à manquer aujourd'hui, il se pourrait certainement que l'Alternative Sociale et Démocratique ait à nouveau besoin des deniers de ses électeurs lorsque le moment de préparer la campagne des prochaines élections confédérales* arrivera.

*élections confédérales = élection des membres de l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie
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09/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

Bientôt des troupes étrangères en Kresetchnie ?

Evgueni Kulyk, Ministre des Armées de la République d'Hotsaline
Les rumeurs envisageant l'installation de bases étrangères en Kresetchnie émanent du Ministère des Armées, tenu par l'ex homme d'affaires et fidèle du président Kravchuk, Evgueni Kulyk.

À la lecture du titre de cet article, beaucoup penseront que les troupes étrangères sont d'ores et déjà partout en Kresetchnie. Et ils ont raison : des forces d'occupation raskenoise qui permettent à l'Administration Militaire de Grandebourg d'exister, aux milices terroristes de l'organisation des Raches qui sévissent dans le sud du pays, pillant et tuant les civils d'Hotsaline et de Kaulthie des Altars, la Confédération pullule déjà d'unités étrangères, dont la présence est unanimement perçue comme indésirable. Ce n'est pas d'elles toutefois dont il est question ici, ou du moins, pas directement. Au contraire, des bruits émanent depuis quelques jours du Ministère des Armées de la République d'Hotsaline quant à l'éventualité d'accueillir, de manière totalement consentie cette fois, des forces étrangères sur le territoire demeuré sous contrôle du gouvernement, afin d'en assurer la défense. D'abord simple rumeur, cette éventualité a depuis lors été confirmée par l'entourage du Ministre des Armées, Evgueni Kulyk. Pour ce fidèle du président Kravchuk, il s'agirait de négocier l'ouverture d'une base militaire étrangère sur le sol de la République d'Hotsaline, conférant à la puissance titulaire de ces installations un point de projection de ses forces en Eurysie centrale, en échange de la garantie de la défense du territoire hotsalien dans le cas où le Rasken, ou même les Raches, venaient à lancer une nouvelle attaque contre la Kresetchnie.

Une telle hypothèse n'a rien d'absurde, à l'heure où l'Empire Raskenois investit massivement dans la formation de nouvelles recrues pour venir garnir les rangs de ses forces armées. « D'après nos informations, explique un proche du Ministre, le Rasken sera bientôt en capacité d'aligner plus de dix fois les effectifs de la Confédération de Kresetchnie toute entière, tous États membres confondus. Une telle perspective représente une menace majeure pour notre sécurité, et fait malheureusement craindre une nouvelle offensive de la part du Rasken, dont la politique agressive et impérialiste s'embarrasse généralement peu des considérations diplomatiques et des conséquences de ses débordements sur les populations civiles ».

Face à pareille éventualité, l'appel d'offres récemment émis par le Ministère des Armées, en vue d'élargir la capacité de recrutement de l'armée hotsalienne en sous-traitant leur entraînement auprès de puissances étrangères, semble arriver relativement tardivement. C'est, du moins, la critique que l'opposition s'est empressée d'adresser au gouvernement à l'éclosion de la rumeur. Les nationalistes de la Ligue Nationale ont été parmi les plus virulents, dénonçant un « bradage de la souveraineté militaire et territoriale de l'Hotsaline par un gouvernement inapte à mettre les moyens nécessaires dans le renforcement des capacités militaires du pays ». La cheffe de file du Front de la Liberté, Elena Vasylenko, s'est également fendue de critiques acerbes, dénonçant « une décision d'une importance qui sera à nouveau prise de manière totalement unilatérale par le gouvernement, sans consulter une seule fois la Rada, qui n'occupe guère plus qu'un rôle figuratif dans l'autocratie kravchukienne ». Une position à laquelle les revanchistes de la Voix des Exilés se sont empressés de renchérir, argant que « le gouvernement ne consultera pas davantage les Hotsaliens sur l'installation de bases militaires étrangères qu'il n'a demandé leur avis lorsqu'il s'agissait d'abandonner des populations et des territoires entiers à l'ennemi en signant l'odieux cessez-le-feu de 1995 ».

Au-delà des considérations de politique intérieure, se pose la question de l'identité des États qui pourraient éventuellement implanter une base militaire sur le sol hotsalien. Aujourd'hui très isolée diplomatiquement, la Kresetchnie ne dispose pas d'allié naturel présupposé à cette fin, et peine même à trouver des partenaires, si l'on en croit les premières rumeurs remontant de l'appel d'offres récemment émis par le Ministère des Armées, qui n'aurait pour l'heure suscité qu'une ou deux propositions, de nature assez bancale. Le premier enjeu pour la diplomatie confédérale semble donc être de partir à la pêche aux États susceptibles de coopérer avec l'Hotsaline. Une tâche loin d'être aisée, quand l'enjeu vital qui en dépend exige que les futurs partenaires adoptent une position sans ambigüité sur le sujet central : la condamnation du Rasken.
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15/07/2013

Le Courrier de Troitsiv

Ignorée par les statistiques religieuses officielles, la Fraternité Rodnovérienne dépose un recours

Un rituel rodnovérien nocturne donné en l'honneur de Svarog
La célébration de rites païens se fait de plus en plus visible en Hotsaline, notamment en milieu rural.

Émis comme de coutume en milieu de d'année, les chiffres officiels de l'Institut d'Études Statistiques pour l'année 2012 ont été publiés au début de ce mois-ci par le Ministère de l'Intérieur. Compilant des données concernant aussi bien l'économie du pays que sa démographie, ces statistiques permettent notamment de rendre compte de l'évolution de la pratique religieuse des Hotsaliens, chez qui l'athéisme et l'agnosticisme, regroupés sous la seule appellation d'« absence de religion » dans le rapport du Ministère de l'Intérieur, enregistrent une progression record. En effet, ce sont pas moins de 47% des Hotsaliens qui, d'après l'étude, ne se réclament d'aucune appartenance religieuse, ce qui représente une augmentation de trois points de pourcentage par rapport aux données de l'année précédente. Si ces chiffres permettent d'apprécier le développement d'une certaine forme de nihilisme au sein de la population du pays, dont le détournement massif de la foi semble pénaliser principalement l'église chrétienne orthodoxe, qui enregistre une diminution de son vivier de fidèles comparable à l'augmentation du nombre d'individus ne se revendiquant d'aucune spiritualité, l'explication ne semble pas satisfaire les représentants de certaines organisations religieuses minoritaires.

C'est notamment le cas de la Fraternité Rodnovérienne, une organisation fondée au début des années 2000 afin de rassembler toutes les chapelles se revendiquant du néo-paganisme slave. Fédérant aujourd'hui pas moins de deux cent groupes religieux affiliés à la rodnovérie, la Fraternité reprend à son compte le concept bien catholique d'église plurielle pour faire émerger une église païenne organisée, mais dans sa diversité, où chaque mouvement peut se revendiquer de ses propres particularités tout en restant considéré comme appartenant à un même « tout » rodnovérien. « Qu'ils préfèrent vénérer Perun, le seigneur du tonnerre, ou Svarog, le maître du feu, tous les courants sont les bienvenus au sein de la Fraternité, tant qu'ils respectent les valeurs essentielles de notre foi » explique le président-fondateur de la Fraternité, Oleg Brasov. Lui-même n'a rien d'un clerc, et encore moins d'un chef religieux. L'organisation qu'il préside n'est pas une église, mais plutôt une association ayant vocation à coordonner la multitude de petits groupes qui forment la galaxie rodnovérienne, et à représenter leurs intérêts. Et c'est justement ce rôle qu'Oleg Brasov a choisi d'endosser peu après la publication des statistiques religieuses officielles, jugeant « absolument scandaleuse la manière dont le gouvernement cherche à occulter l'ampleur du phénomène spirituel qui traverse l'Hotsaline. Alors qu'un peuple entier est en train de renouer avec ses racines en se réappropriant la foi de ses illustres ancêtres, un petit groupe de politiciens choisit de mettre sous le tapis ce phénomène d'une beauté sans pareil. C'est profondément odieux et inacceptable » juge le président de la Fraternité dans un communiqué publié par l'organisation.

La fédération religieuse n'entend pas s'arrêter à de simples protestations. Le dépôt d'un recours auprès du Ministère de l'Intérieur a déjà été annoncé par l'organisation, afin d'exiger une révision des catégories statistiques considérées pour l'année 2013. « Lorsqu'ils sont interrogés par le gouvernement au sujet de leurs convictions religieuses, les rodnovériens n'ont pas d'autre choix que de cocher les cases Orthodoxe, Juif, ou Sans religion. Cela n'a strictement aucun sens » se plaint Oleg Brasov, qui a par ailleurs appelé ses confères à organiser des manifestations religieuses dans les grandes villes du pays, afin de « montrer au gouvernement que la rodnovérie est une réalité spirituelle, et non pas un phénomène folklorique porté par une poignée d'illuminés, comme il tend à le penser ». L'initiative a été officiellement saluée par la direction de Renaissance, qui ne cache pas sa sympathie pour le mouvement novoslave et le développement de la rodnovérie, dont se revendique par ailleurs le chef du parti, Stepan Levchenko. Si l'on en croit les chiffres fournis par la Fraternité Rodnovérienne, l'organisation rassemblerait près d'un million de fidèles, toutes tranches d'âges confondues, réparties entre les différentes chapelles du rodnovérisme qui parcourent l'Hotsaline. De quoi remettre en perspective les données du Ministère de l'Intérieur, si celui-ci choisissait de prendre en considération la demande de la Fraternité.
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