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INDEX DES PERSONNALITÉS D'HOTSALINE





Ce sujet a vocation à dresser l'inventaire des personnages clés du RP de la République d'Hotsaline, afin d'en fournir les éléments biographiques essentiels à la compréhension de leur identité et de leur parcours, ainsi que lister les évènements RP dont ils sont acteurs.



B COMME...
BRASOV, OLEG ALEKSEY
D COMME...
DOVHAN, MARIYA
H COMME...
HELDMANN, ALICIA LINA
K COMME...
KRAVCHUK, LEONID NIKITAKULYK, EVGUENI
S COMME...
SLOBODYAN, BORIS
V COMME...
VASYLENKO, ELENA MARTA LILIYA
Y COMME...
YAVORSKA, NATALYA

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LEONID KRAVCHUK




Portrait de Leonid Kravchuk


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Kravchuk, Leonid Nikita
Date de naissance : 2 décembre 1941
Lieu de naissance : Odipovets
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Athée, de tradition chrétienne orthodoxe

Race : Slave
Taille : 178 cm
Poids : 91 kg
Cheveux : Blonds
Yeux : Marrons

Postes occupés
Président de la République d'Hotsaline : 1987 - 2014Député de la Rada de la République d'Hotsaline : 1980 - 1987Ministre de l'Intérieur de la République d'Hotsaline : 1977 - 1980Ministre de la Justice de la République d'Hotsaline : 1973 - 1977

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Leonid Nikita Kravchuk est né le 2 décembre 1941 à Odipovets, dans la banlieue sud-est de Troïtsiv. Né d'un père radiologue et d'une mère ostéopathe, il bénéficie d'une enfance heureuse dans une famille aisée de la bourgeoisie banlieusarde de la capitale hotsalienne. À l'issue d'un scolarité brillante, il s'oriente vers des études de sciences politiques à l'Université Centrale de Troïtsiv, comptant parmi les plus prestigieuses du pays.

Son engagement politique précède toutefois son orientation professionnelle. Peu avant la fin de ses études dans le cycle secondaire, le jeune Leonid Kravchuk s'engage à l'âge de 17 ans dans les Sections Rouges, un mouvement activiste d'inspiration marxiste. Durant cette période, il participe à plusieurs d'opérations d'agitation, et prend parfois part à des manifestations violentes. Prenant peu à peu en âge et en maturité, il se détourne par la suite des positions révolutionnaires pour adopter un point de vue plus réformiste, et finit par se rallier au camp social-démocrate aux alentours de ses vingt-sept ans. Il contribue quelques années plus tard à fonder l'Union Sociale d'Hotsaline, dont il figurera assez tôt parmi les cadres les plus influents.

En 1973, la victoire du candidat du parti, Vsevolod Kutsenko, aux élections présidentielles, lui permet d'accéder au poste de Ministre de la Justice. Cette première expérience du pouvoir contribue à forger son caractère autoritaire, tant l'incompétence de son entourage le conforte dans l'idée qu'il ne pourra jamais être mieux servi que par lui-même. Grâce à un travail personnel conséquent, il parvient à accéder au Ministère de l'Intérieur à l'issue d'un remaniement en 1977, poste qu'il occupera jusqu'à la fin du mandat de Kutsenko. La défaite du président sortant aux élections présidentielles de 1980 face au candidat du Parti de la République le contraint à renoncer temporairement au pouvoir et adopter le rôle d'opposant, qu'il remplit à la Rada en tant que député.

Il profite de cette période pour étendre son réseau en vue de devenir la figure principale du parti, ce qui lui permettra de prendre la suite de Vsevolod Kutsenko en tant que candidat de l'Union aux élections présidentielles suivantes, en 1987. Il obtient alors une courte victoire, faisant de lui le second président social-démocrate de l'histoire de la République d'Hotsaline. Réactivant les relations tissées au cours de ses jeunes années militantes dans les rangs de l'extrême-gauche révolutionnaire, il conclue une alliance avec les communistes du Parti des Travailleurs Hotsaliens, avec lesquels il parvient à former un gouvernement de coalition. Contraint cependant à devoir gérer une crise économique sévère et un contexte international complexe, ce premier mandat est loin d'être de tout repos pour Leonid Kravchuk, dont la défaite aux prochaines élections face à la droite apparaît quasiment comme inévitable.

La mise est, en quelques sortes, sauvée par le déclenchement de l'invasion de la Kresetchnie par l'Empire Raskenois en 1994. Dans la panique, la Rada vote la promulgation de l'état d'urgence, prévu par la constitution de la République d'Hotsaline, aux deux tiers de ses membres. Ils confèrent ainsi au président Kravchuk les quasi-pleins pouvoirs, en étendant la portée des décrets présidentiels à l'ensemble des domaines de la vie publique, et en effaçant le rôle législatif de la Rada. Pour des raisons de sécurité légitimes, Leonid Kravchuk ordonne la suspension des élections présidentielles et législatives jusqu'à la fin de la guerre, ce qui, accessoirement, lui permet de se maintenir au pouvoir malgré l'expiration de son mandat.

La défaite ne se fait évidemment pas attendre pour une Kresetchnie totalement impréparée à un conflit d'une telle intensité face à une puissance militariste comme Rasken. De plus, la situation est rapidement compliquée par l'invasion du sud-est du territoire par l'organisation terroriste des Raches. Ce déferlement de combattants hostiles sur le territoires du pays provoque des déplacements de population massifs, qui ne tardent pas à engendrer un chaos social et sanitaire, en plus de la désorganisation causée par les combats. Après plus d'un an de conflit, le président négocie un cessez-le-feu avec les forces ennemies, acceptant par là même l'occupation d'une partie du territoire pour une durée indéterminée. Aucun traité de paix n'est cependant signé, livrant le pays au statu quo pour les années à venir, avec une situation toujours très tendue aux frontières.

Soucieux de résoudre en priorité les défis sociaux causés par la guerre, Leonid Kravchuk lance un vaste plan d'urbanisation élaboré par son Ministre de la Justice Sociale, Serguei Usenko, consistant en l'édification massive de logements sociaux en périphérie des grands centres urbains du pays. Baptisé Plan Usenko, le projet doit s'étaler sur plusieurs années, ce qui conduit le président à refuser pour le moment toute remise en cause de l'état d'urgence voté pendant la guerre, d'autant que la paix n'a toujours pas été signée. Toutefois, à mesure que les années passent, et que ces hauts immeubles carrés sortent de terre, Leonid Kravchuk continue d'appeler sa majorité parlementaire à voter contre les tentatives d'abrogation de l'état d'urgence initiées par la droite. Dans la mesure où aucune élection nationale n'a pu être organisée depuis la guerre, Leonid Kravchuk demeure, en 2013, Président de la République d'Hotsaline, pour vingt-six années consécutives.

Portant une vision civique de la nation hotsalienne, il réagit très vivement à la ratonnade perpétrée en juillet 2013 contre un ressortissant de la minorité germanique à Lorinsk par des militants d'extrême-droite. Promettant une réponse d'une extrême fermeté, il signe deux semaines plus tard un décret présidentiel ordonnant, outre le renforcement des peines encourues pour les actes de violence ou d'incitation à la haine contre les minorités ethniques du pays, la dissolution d'un certain nombre de médias et d'organisations ultranationalistes, dont la Ligue Nationale, qui fait figure de premier parti d'extrême-droite du pays, avec plus de vingt députés siégeant à la Rada. La décision est vivement contestée par l'opposition, au-delà des seuls groupes politiques visés.

Sa présidence est également entachée par les très vives tensions qui opposent son gouvernement aux minorités rodnovériennes militantes. D'abord lors de leur revendication de la reconnaissance de leur culte par les statistiques religieuses officielles du Ministère de l'Intérieur, puis leur occupation du chantier de construction de la centrale à charbon de Borovik, érigée au milieu d'une forêt qu'ils considèrent comme sacrée, les activités néo-païens manifestent à plusieurs reprises leur sentiment d'être insuffisamment considérés par l'exécutif hotsalien. Une impression qui est loin d'être infondée, tant le mépris que Leonid Kravchuk voue à l'égard du rodnovérisme, et de toutes les émanations du mouvement novoslave de manière générale, est profond. L'autocrate hotsalien a en effet du mal à percevoir le phénomène autrement que comme une mode de jeunesse éphémère qui disparaîtra aussi vite qu'elle est apparue, comme le pense également le gros de son électorat, qui est majoritairement très âgé. Les valeurs véhiculées tacitement par le mouvement novoslave et sa manifestation religieuse qu'est la rodnovérie entrent par ailleurs en opposition totale avec la vision purement civique que Leonid Kravchuk entretient de la nation hotsalienne, laquelle ne peut s'accommoder des errements biologistes des aspirations panslaves nourries par cette jeunesse qui fantasme la civilisation slave pré-chrétienne et accorde une valeur mystique aux lois du sang et de la filiation.

Cependant, il est difficile de jouer contre la démographie, surtout dans une Hotsaline en proie à une véritable explosion de la natalité depuis deux décennies, conférant à la jeunesse un poids politique et électoral décisif. La majorité présidentielle rencontre ainsi un désaveu majeur dans les urnes à l'occasion des élections confédérales du 20 novembre 2013, qui ne laissent au parti de Leonid Kravchuk qu'une courte majorité relative, et marquent le basculement à droite de la majorité absolue des suffrages exprimés. Le leadership de l'Union Sociale d'Hotsaline à gauche du spectre politique hotsalien se voit par ailleurs en passe d'être contesté par les dissidents de l'Alternative Sociale et Démocratique, qui affirment par la voie démocratique à figurer sur les bancs de la Rada.

Peu après le scrutin, Leonid Kravchuk signe un nouveau décret présidentiel afin de faire arrêter les anciens cadres et élus de la Ligue Nationale pour reconstitution d'une organisation officiellement dissoute. Ceux-ci s'étaient en effet organisés au sein de la Nouvelle Alliance Nationale, un nouveau parti monté à la hâte pour pouvoir participer aux élections confédérales, qui reprenait le programme et l'identité visuelle de la Ligue en plus de ses membres. La décision du Président de la République, qui a précédé le rendu de la décision des juges en charge de l'enquête pour les faits reprochés aux fondateurs de ce nouveau mouvement, a unanimement scandalisé l'opposition, qui s'est par ailleurs émue de l'arrestation des vingt-et-un parlementaires de l'ancienne Ligue. De grandes manifestations ont été organisées à cette occasion dans la capitale de manière conjointe par tous les partis anti-kravchukistes, de gauche comme de droite, à l'exception du Parti des Travailleurs Hotsaliens.

L'arrestation des parlementaires de la Nouvelle Alliance Nationale a pour effet de cristalliser l'opposition, qui s'unit sous la forme d'une unique coalition informelle, dans l'objectif de renverser par la force l'état d'urgence. Avec le soutien des troupes teylaises en faction dans les bases hotsalienne prêtées par le gouvernement, l'opposition se réunit à la Rada et vote l'abrogation de l'état d'urgence, après s'être assuré que l'accès à la Rada ait bloqué pour les députés de l'Union Sociale d'Hotsaline. En effet, le général Roman Morozov, commandant de la 2e brigade d'infanterie, se joint à la coalition anti-kravchukiste en échange de la garantie d'être nommé chef d'état-major par le prochain gouvernement, et ordonne à ses troupes d'investir la capitale pour entraver les mouvements des députés de la majorité. La tentative du gouvernement de faire monter d'autres unités vers la capitale pour faire obstacle au général Morozov ayant été vaine, Leonid Kravchuk se résout à accepter le résultat du vote pour éviter une éventuelle guerre civile. Il regrettera par la suite avoir ignoré la note confidentielle transmise peu avant par les services du Grand Kah, faisant état des projets de coup de force de l'opposition et de l'implication possible des forces de l'Organisation des Nations Démocratiques, qu'il n'avait pas prise au sérieux sur le coup, croyant à une basse manœuvre visant à affaiblir les défenses de la Kresetchnie face à la Mährenie en attisant la méfiance entre l'Hotsaline et ses partenaires teylais.

Les élections législatives qui suivent sont un véritable carnage pour le parti du président, qui totalise à peine plus de 17% des voix. Perdant tout contrôle sur le parlement, la majorité présidentielle ne peut empêcher l'adoption d'une réforme constitutionnelle votée par la majorité dans les jours suivants, qui a pour effet de mettre un terme au régime présidentiel qui régit la République d'Hotsaline depuis sa fondation au profit d'un nouveau régime parlementaire, dans lequel le poste de Président de la République n'existe plus. Les élections présidentielles à venir n'ayant plus lieu d'être, elles sont annulées, et Leonid Kravchuk cesse alors d'être Président de la République d'Hotsaline, le 13 janvier 2014.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1941 - Naissance à Odipovets, dans la banlieue de Troïtsiv
1958 - Engagement dans l'activisme révolutionnaire des Sections Rouges
1971 - Participation à la fondation de l'Union Sociale d'Hotsaline
1973 - Entrée au gouvernement en tant que Ministre de la Justice
1977 - Nomination au poste de Ministre de l'Intérieur au cours d'un remaniement
1980 - Élection en tant que député à la Rada
1987 - Victoire aux élections présidentielles comme candidat de l'Union Sociale d'Hotsaline
1994 - Suspension des élections nationales pendant l'invasion de la Kresetchnie par Rasken
1995 - Signature du cessez-le-feu avec Rasken et les Raches, actant l'occupation d'une partie du territoire
1996 - Lancement du Plan Usenko
2013 - Publication du décret de dissolution de la Ligue Nationale ; Désaveu dans les urnes lors des élections confédérales du 20 novembre ; Dissolution de la Nouvelle Alliance Nationale et arrestation de ses élus et cadres ; « Coup d'état démocratique » du 5 décembre et abrogation de l'état d'urgence ; Humiliation de l'Union Sociale d'Hotsaline dans les urnes lors des élections législatives du 30 décembre
2014 - Suppression du poste de Président de la République


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ELENA VASYLENKO




Portrait d'Elena Vasylenko


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Vasylenko, Elena Marta Liliya
Date de naissance : 5 mai 1968
Lieu de naissance : Lorinsk
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Orthodoxe

Race : Slave
Taille : 167 cm
Poids : 56 kg
Cheveux : Blonds
Yeux : Marrons clairs

Postes occupés
Vice-présidente du Conseil de Réclamation Nationale : depuis 2014Ministre de la Transition Démocratique et de l'Intégration Continentale : depuis 2014Présidente du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline : 2014 - 2015Présidente du Front de la Liberté : depuis 2013Présidente du Parti de la République : 2012 - 2013

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Elena Marta Liliya Vasylenko est née le 5 mai 1968 à Lorinsk. Son père, Danyl Vasylenko, est un avocat du droit commun bénéficiant d'une solide réputation au niveau national. Sa mère, professeur des écoles dans les premières années de sa vie d'adulte, renoncera à sa profession pour demeurer au foyer et se consacrer à l'éducation de ses enfants. Elle connaît donc une enfance heureuse dans cette famille aisée, et est scolarisée dans les établissements privés les plus prestigieux de la ville.

Elle prolongera son éducation par des études de droit suivies à l'Université Mikhaïlev de Lorinsk. C'est au cours de cette période qu'elle réalise ses premiers contacts avec la politique, en figurant sur la liste du syndicat d'extrême-droite Aube Nouvelle lors des élections étudiantes de 1987. Son origine familiale, conservatrice et orthodoxe pratiquante, aura contribué à forger son attirance pour les idées de la droite, d'abord réactionnaire, puis conservatrice. Marchant dans les pas de son père, elle finit à son tour par embrasser la profession d'avocate, qu'elle exerce dans sa ville natale de Lorinsk.

Pendant les premières années de sa vie professionnelle, Elena Vasylenko n'abandonne pas son engagement politique. Adhérente du Parti de la République à partir de 1991, elle milite de manière active et participe régulièrement aux réunions publiques organisées par le mouvement. Privilégiant toutefois sa carrière professionnelle et sa vie familiale, son rôle dans l'appareil partisan ne s'élèvera jamais au-dessus des petites responsabilités acquises à l'échelle de la section militante de sa ville. Malgré un talent rhétorique certain, acquis pendant ses études et dans l'exercice de sa profession, elle ne cherche pas à se mettre en avant, et refuse systématiquement les responsabilités qu'elle juge trop contraignantes.

Puis vient la guerre. Âgée de 26 ans lorsque Rasken lance son invasion surprise de la Kresetchnie, Elena Vasylensko voit son époux partir au front dans les premiers mois du conflit. Elle échappe elle-même à la mobilisation dans des unités de soutien aux soldats du fait de sa maternité. La jeune avocate est alors mère de deux enfants, un garçon et une fille, dont la sécurité constitue sa seule source de préoccupation. Elle suspend toute activité militante au cours de cette période, préférant accorder un soutien lointain au président social-démocrate de l'Hotsaline, Leonid Kravchuk. La ville de Lorinsk, où réside sa famille, n'est pas épargné par les bombardements. Au cours d'une frappe lancée par l'Empire Raskenois, son immeuble est éventré par un missile pendant que ses enfants sont à l'école. Elle est alors contrainte de déménager hors de la ville, ciblée quelques jours plus tard par un bombardement plus massif encore, qui coûtera une jambe à son père Danyl.

Lorsqu'arrive le cessez-le-feu signé en 1995, la famille Vasylenko peine à se remettre des stigmates de la guerre ; le frère d'Elena, Vladislav Vasylenko, ayant péri au combat durant la contre-offensive d'hiver. Son époux, en revanche, regagne sain et sauf le foyer, bien qu'il refuse depuis lors de raconter à sa femme ce qu'il a pu voir ou faire sur le front. L'avocate a du mal à supporter les suites du conflit, alors que la fin des affrontements, et la levée du sentiment d'urgence engendré par la peur des bombardements, révèlent au grand jour les marques que la guerre a laissées sur l'Hotsaline. Le spectacle des bâtiments détruits, des réfugiés en déshérence, et des vétérans estropiés, marque profondément Elena Vasylenko, qui ne tardera pas à franchir à nouveau les portes du Parti de la République lorsque les premiers blocs d'immeubles voulus par le Plan Usenko commenceront à fleurir dans la banlieue de Lorinsk, défigurant ainsi la coquette ville de son enfance, qu'elle a alors de plus en plus de mal à reconnaître.

Ce retour en politique est une véritable douche froide. En plein état d'urgence, Elena Vasylenko ressent toute la vacuité de son action, alors que l'opposition n'a, de toute manière, pas la moindre marge de manœuvre politique. Ce sentiment d'impuissance ne tarde pas à se changer en frustration, puis en colère, et enfin en haine. En haine à l'égard de Leonid Kravchuk, de son gouvernement, et de l'état d'urgence qu'il met tant d'efforts à maintenir pour conserver sa place à la tête de l'État. Les idéaux conservateurs transmis par son père présentent un intérêt de plus en plus secondaire pour l'avocate, qui en veut par-dessus tout à la faiblesse de la constitution de la République, et à ceux qui en jouent pour la changer en autocratie. À mesure que ses talents lui permettent de gagner en influence au sein du Parti de la Liberté, Elena Vasylenko s'éloigne peu à peu de ses éléments les plus conservateurs pour former autour d'elle un petit groupe de cadres radicalement réformistes, faisant de l'amendement de la constitution leur préoccupation première.

Le conflit ne tarde pas à arriver avec les conservateurs, installés depuis longtemps à la tête du parti. L'entrée d'Elena au bureau politique du mouvement, en 2008, précipite la confrontation, et une lutte de pouvoir s'installe entre la vieille garde et la jeunesse réformiste. Cette dernière finit par l'emporter, pas tant du fait de son indéniable talent, que du contexte politique hotsalien qui rend de plus en plus difficile la défense de la constitution de la République par l'opposition — les failles de cette même constitution ayant permis la mise en place de l'autocratie kravchukienne.

La consécration finit par arriver à la fin de l'année 2012 pour Elena Vasylenko, qui est alors élue présidente du parti. Les conservateurs, mis en minorité au bureau politique, n'ont plus le pouvoir de lui refuser la refonte qu'elle appelle de ses vœux. C'est ainsi qu'en juin 2013, elle fait officiellement renommer le Parti de la République en Front de la Liberté, afin d'officialiser la réorientation de sa ligne politique vers le réformisme institutionnel et le libéralisme, abandonnant, au moins provisoirement, les racines conservatrices du mouvement. À la tête du mouvement, elle ne manque pas une occasion d'adresser des critiques acerbes au gouvernement, et plus particulièrement à son président Leonid Kravchuk, concernant le non-respect des principes démocratiques par le régime d'état d'urgence. Elle s'illustre notamment en pointant du doigt l'absence de consultation du parlement à l'annonce de la possible ouverture d'installations militaires étrangères sur le territoire hotsalien, ou encore en contestant la dissolution de la Ligue Nationale.

Effectuant sa première campagne électorale en tant que chef de parti à l'occasion des élections confédérales du 20 novembre 2013, Elena Vasylenko parvient, malgré la refonte récente du mouvement, à maintenir le rôle de premier parti d'opposition dont bénéficiant jadis le Parti de la République, en talonnant de seulement deux points le score du parti présidentiel. Elle envoie ainsi soixante-douze candidats du Front de la Liberté à l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie, faisant de son parti confédéral, le Rassemblement Confédéral pour la Liberté, la première force politique de l'Assemblée, avec une majorité relative de cent soixante-quatre sièges. Au cours de cette campagne, elle n'hésite pas à s'afficher vêtue d'une vyshyvanka pour attirer à elle les voix de la jeunesse adepte du mouvement culturel novoslave, rompant ainsi davantage avec les franges les plus conservatrices de son parti, qui considèrent avec un certain dédain ce qu'ils perçoivent comme n'étant qu'un simple effet de mode.

Au lendemain des élections et de l'arrestation des cadres de la Nouvelle Alliance Nationale sur ordre du président Kravchuk, Elena Vasylenko travaille à la coalition des partis d'opposition au régime d'état d'urgence et son gouvernement. Sous son leadership, ces formations politiques appellent conjointement à l'organisation de manifestations afin de protester contre les dérives autoritaires de l'autocratie kravchukienne. En sous-main, la présidente du Front de la Liberté et ses nouveaux alliés préparent l'abrogation forcée de l'état d'urgence en conspirant avec le général Roman Morozov, commandant de la 2e brigade d'infanterie, afin qu'il investisse la capitale hotsalienne pendant le vote de la motion, de manière à empêcher l'accès à la Rada aux députés du parti de la majorité présidentielle. Elle contacte par ailleurs directement les autorités du Royaume de Teyla, afin que les troupes teylaises stationnées en territoire hotsalien bloquent l'accès à la capitale aux éventuelles unités que le gouvernement pourrait tenter d'expédier vers Troïtsiv pour y avorter la tentative de coup d'état.

Le plan mis en place par l'opposition réussit, et l'état d'urgence est finalement aboli le 5 décembre 2013, jour nommé comme étant celui du « coup d'état démocratique » par Elena Vasylenko elle-même, et qui sera ensuite intitulé tel quel dans la presse. Mécaniquement, l'organisation de nouvelles élections législatives suit l'abrogation de l'état d'urgence. Le 30 décembre, le Front de la Liberté est annoncé vainqueur du scrutin avec 22% des voix, devenant ainsi la première force politique à la Rada. Le soir même de l'élection, Elena Vasylenko annonce le vote prochain d'un projet de réforme constitutionnel préparé en collaboration avec ses alliés. Celui-ci est adopté par le parlement le 13 janvier 2014, mettant un terme au régime présidentiel qui gouverne la République d'Hotsaline, pour lui substituer un nouveau régime parlementaire, annulant ainsi du même coup les élections présidentielles à venir du fait de la suppression de l'institution présidentielle.

Dans les jours suivants, un nouveau gouvernement est élu par la Rada selon les modalités prévues par la nouvelle constitution de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline. Elena Vasylenko devient chef de l'État en endossant le titre de Présidente du Conseil de Réclamation Nationale, en parallèle de son nouveau poste de Ministère de la Transition Démocratique et de l'Intégration Continentale. Elle entend ainsi travailler à la stabilisation de la démocratie retrouvée en Hotsaline et à l'éradication de la corruption qui gangrène le pays, tout en œuvrant à l'intégration diplomatique du pays dans l'ensemble eurysien.

Son mandat présidentiel est notamment marqué par l'offensive qui commence contre les Raches à partir du 29 mai 2014, le jour du vingtième anniversaire de l'invasion de la Kresetchnie par l'Empire Raskenois. La Présidente du Conseil adresse à cette occasion un discours solennel à la nation hotsalienne, qui est diffusé sur les chaînes d'information peu après le début de l'opération. Après avoir enregistré de nets progrès sur le front au cours des mois qui suit, son mandat finit par s'achever le 15 janvier 2015. Le dispositif de présidence tournante la contraint de céder sa place à Stepan Levchenko à la tête du Conseil, mais elle conserve son portefeuille de ministre et son titre de vice-présidente.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1968 - Naissance à Lorinsk
1987 - Présentation sur les listes d'Aube Nouvelle aux élections étudiantes de la faculté de droit Mikhaïlev
1991 - Adhésion au Parti de la République
1994 - Invasion de la Kresetchnie par Rasken : son mari et son frère sont mobilisés ; son immeuble est éventré et son père perd une jambe dans des bombardements ; son frère périt au combat sur le front
1997 - Retour en politique en militant au Parti de la République
2008 - Entrée au bureau politique du Parti de la République
2012 - Élection à la tête du Parti de la République
2013 - Refonte du Parti de la République pour fonder le Front de la Liberté ; Obtention de 22% des suffrages exprimés aux élections confédérales de novembre ; « Coup d'état démocratique » du 5 décembre et abrogation de l'état d'urgence ; Victoire aux élections législatives du 30 décembre
2014 - Adoption de la réforme constitutionnelle par la Rada et création de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline ; Nomination à la tête du Conseil de Réclamation Nationale ; Lancement de l'opération de reconquête des territoires hotsaliens occupés par les Raches
2015 - Fin de son mandat de Présidente du Conseil de Réclamation Nationale


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NATALYA YAVORSKA




Portrait de Natalya Yavorska


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Yavorska (née Sereda), Natalya
Date de naissance : 12 mai 1975
Lieu de naissance : Krivir
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Orthodoxe

Race : Slave
Taille : 168 cm
Poids : 53 kg
Cheveux : Blonds
Yeux : Marrons

Postes occupés
Ministre de l'Information et de la Cohésion Nationale : depuis 2014Vice-présidente du Conseil de Réclamation Nationale d'Hotsaline : depuis 2014Secrétaire Générale de l'Alternative Sociale et Démocratique : depuis 2010

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Natalya Yavorska, née Natalya Sereda, est née le 12 mai 1975 à Krivir, dans une famille de la petite bourgeoisie du centre de la ville. Fille unique d'une famille sans mère, morte dans un accident quelques années seulement après sa naissance, elle connait cependant une enfance plutôt heureuse. Enseignant-chercheur en littérature ancienne à l'université locale, son père lui transmet très tôt l'amour des lettres, qui conditionnera par la suite son parcours estudiantin.

Entamant ses études supérieures par la poursuite d'une licence de lettres modernes, la jeune femme ne tarde pas à voir son paisible parcours interrompu par la guerre. L'invasion de la Kresetchnie par Rasken en 1994 conduit à la fermeture provisoire de son université, alors qu'elle commence seulement sa deuxième année de licence. Plusieurs professeurs, dont son propre père, sont en effet réquisitionnés et envoyés au front, empêchant de fait la bonne tenue des enseignements. Bloquée dans son parcours d'études, Natalya Sereda n'a alors pas grand chose d'autre à faire que de suivre le déroulement du conflit, au sujet duquel elle passe son temps à lire les différents articles de presse qui paraissent jour après jour.

L'intérêt croissant qu'elle nourrit pour le sujet la pousse à creuser davantage ses recherches sur les causes de la guerre, le contexte géopolitique de la région, ou encore l'histoire récente des relations kresetchno-raskenoises. Devenant peu à peu une spécialiste novice du sujet, elle finit par publier sa propre revue, contredisant parfois les affirmations exprimées par les médias dominants. Elle ne tarde pas à se faire remarquer par les milieux de la presse et à devenir, à seulement vingt ans, l'une des plus jeunes journalistes autodidactes du pays, en rejoignant la rédaction du Courrier de Troïtsiv. Ses collègues sont rapidement surpris par l'aisance avec laquelle la jeune femme manie les lettres, lui permettant de se faire une agréable réputation parmi ses pairs.

Deux ans après le début de sa carrière professionnelle, Natalya Sereda épouse Mikhaïl Yavorska, un jeune cadre de l'Union Sociale d'Hotsaline, rencontré quelques années auparavant à la faculté de Krivir, alors qu'il n'était encore qu'un simple militant au sein de diverses organisations étudiantes de gauche. Tout en poursuivant sa carrière journalistique, elle donnera naissance à deux enfants. C'est en 2003 que sa vie professionnelle prend un nouveau tournant. À l'occasion d'un énième vote organisé à la Rada en vue de mettre un terme à l'état d'urgence, une partie des députés et des cadres de l'USH favorables à l'abrogation font défection, et fondent l'Alternative Sociale et Démocratique, un nouveau parti social-démocrate anti-kravchukiste. Mikhaïl Yavorska fait partie des sécessionnistes, et figure parmi les premiers membres historiques de l'ASD. Ce revirement finit par convaincre Natalya de la gravité de la situation politique que connait l'Hotsaline. Sous l'influence de son époux, elle s'engage à ses côtés au sein de ce nouveau parti. Cette décision, jugée par ses pairs comme incompatible avec la neutralité partisane nécessaire à l'exercice de la profession de journaliste, la conduit inévitablement à quitter la rédaction de son journal.

Grâce aux réseaux de son époux et à sa propre notoriété personnelle, elle obtient naturellement une place parmi les cadres de l'Alternative Sociale et Démocratique. Son ascension dans l'appareil partisan est très rapide, bénéficiant de facteurs conjuguant le soutien de son mari, sa réputation acquise en tant que journaliste, ou encore son talent littéraire et réthorique, produit d'une plume aiguisée par de longues années de bons et loyaux services au sein de la rédaction du Courrier de Troïtsiv. Toute cette émulation conduit à son accession en 2010, cinq ans seulement après son entrée au parti, au poste de Secrétaire Générale de l'ASD, faisant d'elle la directrice de sa formation politique.

À la tête du mouvement, elle réaffirme sa ligne politique résolument anti-kravchukiste, tout en s'efforçant de préparer l'avenir du parti si des élections venaient à nouveau à être organisées ; ou en anticipant le pire, si l'état d'urgence se prolongeait pour plusieurs années encore. C'est ainsi qu'en 2013, elle lance personnellement un appel aux dons à l'adresse des militants et sympathisants du parti, afin de financer le suivi médical et les soins de santé de leurs députés au sein d'une Rada vieillissante, dont les derniers membres encore vivants pourraient un jour être les vainqueurs de la lutte à mort entre pro- et anti-kravchukistes.

À l'approche des élections confédérales de la même année, elle réunit l'Alternative Sociale et Démocratique en congrès afin de renouveler la social-démocratie hotsalienne et de se démarquer du parti du gouvernement, alors que la ligne politique de l'ADS n'avait jusqu'alors pas subi d'amendement majeur depuis la création du mouvement, axant principalement son discours sur l'anti-kravchukisme. Prenant acte des critiques sur la dissolution de la Ligue Nationale et du développement des tensions entre la communauté rodnovérienne et le gouvernement, elle rompt avec la vision matérialiste et civique traditionnelle des sociaux-démocrates hotsaliens pour faire prendre à son parti un tournant néo-socialiste, qui intègre la prise en considération des questions ethniques, tout en maintenant son engagement en faveur de la justice sociale et de la prise en main de la société par l'État.

Les élections confédérales qui se tiennent le 20 novembre 2013 permettent à l'Alternative Sociale et Démocratique de s'imposer comme concurrent crédible au leadership de l'Union Sociale d'Hotsaline sur le créneau de la social-démocratie, en obtenant 10% des suffrages exprimés, ce qui permet au parti d'envoyer trente-trois de ses membres à l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie.

Après la dissolution de la Nouvelle Alliance Nationale et l'arrestation de ses élus au lendemain de ces élections, l'Alternative Sociale et Démocratique participe au front commun de l'opposition contre le despotisme du gouvernement Kravchuk. Natalya Yavorska cosigne ainsi la lettre expédiée par Elena Vasylenko au Royaume de Teyla au nom de la coalition des partis d'opposition, afin de demander l'aide des troupes teylaises dans la réalisation du « coup d'état démocratique » qui doit permettre l'abrogation de l'état d'urgence. Elle poursuit par la suite l'engagement de son parti au sein de cette alliance pendant toute la durée de la transition politique qui accompagne le renversement du régime présidentiel et l'avènement de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline. Lors des élections législatives suivantes, l'Alternative Sociale et Démocratique remporte soixante-et-un sièges à la Rada, confirmant la position de concurrent sévère du parti aux sociaux-démocrates de l'Union Sociale d'Hotsaline.

Lors du vote de la composition du premier gouvernement du nouveau régime, son parti obtient ainsi trois sièges au Conseil de Réclamation Nationale, afin de faire valoir les orientations planistes de la ligne néo-socialiste que Natalya Yavorska a insufflée au parti. Pour sa part, elle obtient la troisième place des vice-présidents du Conseil, lui permettant de prétendre accéder un jour au poste de Présidente, en plus d'un portefeuille ministériel au Ministère de l'Information et de la Cohésion Nationale. Choisie pour sa connaissance des milieux de la presse et de la publicité, elle y a pour mission de faire valoir le narratif politique du gouvernement en organisation des campagnes publiques de sensibilisation auprès de la population.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1975 - Naissance à Krivir
1993 - Première année de licence à la faculté de lettres modernes de Krivir
1994 - Mobilisation de son père dans la guerre kresetchno-raskenoise
1995 - Publication de sa propre revue journalistique sur le conflit kresetchno-raskenois
1996 - Entrée à la rédaction du Courrier de Troïtsiv
1998 - Mariage avec Mikhaïl Yavorska, cadre à l'Union Sociale d'Hotsaline
2003 - Défection de son mari au parti pour rejoindre les anti-kravchukistes de l'Alternative Sociale et Démocratique
2005 - Démission de son poste de journaliste et adhésion à l'Alternative Sociale et Démocratique
2010 - Élection comme Secrétaire Générale d'Alternative Sociale et Démocratique
2013 - Publication d'un appel aux dons pour financer les soins médicaux des élus de l'Alternative Sociale et Démocratique à la Rada ; Réunion du parti en congrès pour acter le virage néo-socialiste de la ligne politique de l'ADS ; Obtention de 10% des suffrages exprimés aux élections confédérales de novembre ; Participation au « coup d'état démocratique du 5 décembre »
2014 - Nomination comme vice-présidente du Conseil, et Ministre de l'Information et de la Cohésion Nationale


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EVGUENI KULYK




Portrait d'Evgueni Kulyk


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Kulyk, Evgueni
Date de naissance : 24 octobre 1954
Lieu de naissance : Borsk
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Orthodoxe

Race : Slave
Taille : 184 cm
Poids : 93 kg
Cheveux : Bruns
Yeux : Marrons

Postes occupés
Ministre des Armées de la République d'Hotsaline : 2007 - 2014Président Directeur Général de Merkovo Industrie : 1992 - 1998Porte-parole du gouvernement de la République d'Hotsaline : 1987 - 1992

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Evgueni Kulyk est né le 24 octobre 1954 à Borsk, une petite ville rurale des Altars karbachaises. Il est issu d'une famille d'extraction très modeste, son père étant ouvrier dans l'une des mines de cuivre du massif, et sa mère femme de ménage pour le compte d'entreprises industrielles locales. Cadet d'une fratrie de cinq frères, il effectue une scolarité assez médiocre dans l'école de la ville, et n'accède pas au cycle secondaire. N'ayant rien d'autre à faire que d'errer dans les rues pendant que ses parents sont au travail, il commence à traîner dans des bandes de petits voyous au tournant de son adolescence.

Multipliant les petits larcins et les implications dans des trafics illicites, le jeune Hotsalien est rapidement connu des services de police locaux. Il échappe toutefois aux peines les plus lourdes du fait de son jeune âge, bien que ses parents, qui doivent régulièrement passer au commissariat en fin de journée pour y récupérer leur fils placé en garde à vue, alignent les règlements d'amendes qui n'arrangent guère la situation financière, déjà difficile, du foyer. À l'issue d'une dispute au cours de laquelle il est qualifié de « raté » et de « bon à rien » par son père, il passe à tabac ses propres parents et s'enfuit du domicile familial, poursuivi par ses frères, pour aller rejoindre la petite racaille avec laquelle il a l'habitude de traîner.

À partir de ce jour, Evgueni Kulyk poursuit sa descente à grande vitesse dans la délinquance. Laissant de côté les menus larcins auxquels il s'était jusqu'alors livré, il enchaîne les coups plus risqués, allant du vol à main armée à l'intimidation de commerçants. Ces années de banditisme forgent l'intrépidité du jeune délinquant, et ancrent profondément en lui le principe de loyauté, notamment envers son chef de bande. Il est surnommé « La Brute » par ses pairs, en raison de sa grande force physique et son extraordinaire agressivité. La chance finit cependant par tourner en 1973, un jour de braquage au cours duquel la situation dégénère et conduit à la mort d'une retraitée, cliente du bureau de tabac où Evgueni Kulyk et son complice venaient accomplir leur basse besogne. Bien qu'il ne soit pas directement responsable du trépas de la victime, abattue par son compagnon d'armes, Evgueni Kulyk est tout de même condamné à dix ans de prison pour vol à main armée et complicité de meurtre, sous le regard indigné de sa famille venue assister au procès.

Depuis ses geôles, il suit de loin l'actualité, et entend les propos tenus par la Président de la République Vsevolod Kutsenko et son gouvernement - le Ministre de la Justice Leonid Kravchuk en tête - au sujet de la réinsertion. La majorité social-démocrate qui gouverne l'Hotsaline tient alors un discours extrêmement critique au sujet de la justice répressive, privilégiant une approche plus compréhensive et réhabilitatrice. Des mesures sont progressivement mises en place pour favoriser la réinsertion des prisonniers et le raccourcissement des peines. C'est dans ce cadre qu'Evgueni Kulyk reçoit une formation au secrétariat, dont la complétion lui permet d'écourter son séjour en prison, qu'il quitte au bout de seulement cinq ans. Attribuant sa rédemption à l'Union Sociale d'Hotsaline et à sa politique, il adhère rapidement au parti, qui met à contribution ses compétences nouvellement acquises en l'employant comme secrétaire.

Son passé reste cependant mal connu des membres du mouvement, ce qui lui permet de tisser des liens et se former un réseau. Il se fait notamment apprécier de ses pairs en assurant leur approvisionnement en cocaïne, un stupéfiant alors très apprécié par les cadres du parti. Quand vient l'alternance politique en 1980, il commence à graviter dans les cercles de Leonid Kravchuk, qui siège dès lors à la Rada en tant qu'opposant au gouvernement conservateur du Parti de la République. Ce rapprochement avec l'ancien Ministre de la Justice n'a rien d'un hasard, Evgueni Kulyk le percevant comme l'artisan de sa libération et sa réinsertion. Il commence alors à éprouver à nouveau le même sentiment de loyauté que celui qui l'animait vis-à-vis de ses camarades, lorsqu'il se livrait encore à la petite délinquance dans les rues de Borsk et de ses alentours. Sa fidélité finit par être récompensée lors de l'élection de Leonid Kravchuk à la présidence de la République d'Hotsaline en 1987, offrant à Evgueni Kulyk le poste de porte-parole du gouvernement.

Après quelques années passées sous le feu des projecteurs, ses antécédents finissent par ressurgir en 1992. Un journaliste zélé parvient en effet à exhumer le passé trouble du politicien, mettant en lumière ses anciennes activités criminelles et son passage en prison. Le scandale agité par la presse contraint Leonid Kravchuk à se passer des services de son fidèle porte-parole. Toutefois, le président se refuse à l'abandonner totalement à son sort, et le recycle en le plaçant discrètement à la tête de Merkovo Industrie, entreprise spécialisée dans la production d'armes détenue en majorité par l'État hotsalinen.

Il passe plusieurs années au service de la compagnie, à la tête de laquelle il traversera la guerre de 1994, jusqu'à ce qu'un nouveau scandale éclate en 1998, autour d'une affaire de trafic d'armes organisée par la direction de Merkovo. D'après la presse, l'entreprise expédierait chaque année plusieurs cargaisons d'armes à destination de l'organisation terroriste des Raches qui occupe illégalement le sud-est du territoire hotsalien depuis 1995, se livrant par ailleurs à des pillages fréquents qui affectent directement la population alentour, et causent annuellement plusieurs centaines de morts en son sein. En échange de ces livraisons, Merkovo Industrie obtiendrait une partie de la production des mines de cuivres des Altars karbachaises occupées par les terroristes, alimentant directement la chaine de production de l'entreprise. Ce nouveau scandale contraint Evgueni Kulyk à démissionner de son poste pour éviter les représailles judiciaires. Il passera les années suivantes à vivre de ses rentes, grâce aux sommes investies dans des produits financiers divers au cours de ses années de bons et loyaux services au gouvernement et à la direction de Merkovo Industrie.

Les années passent, et la présidence de Leonid Kravchuk perdure grâce à l'état d'urgence mis en place pendant la guerre kresetchno-raskenoise. Cependant, l'influence de l'Union Sociale d'Hotsaline s'étiole, et il est de plus en plus difficile pour le chef de l'État de trouver dans ses rangs des cadres dont la loyauté ne fait aucun doute. Au cours d'un énième remaniement organisé en 2007, le président hotsalien, estimant, à raison, que suffisamment de temps a passé pour que le grand public ait oublié ces différents scandales entourant Evgueni Kulyk, revient vers son ancien ami pour lui proposer le poste de Ministre des Armées. Celui-ci l'accepte, avant tout par fidélité envers Leonid Kravchuk, son capital personnel étant par ailleurs suffisant pour lui assurer un train de vie confortable jusqu'à la fin de ses jours.

Dans le cadre de son ministère, Evgueni Kulyk lance en juillet 2013 un appel d'offres international afin de faire sous-traiter à l'étranger la formation des nouvelles recrues de l'armée hotsalienne. Le gouvernement espère ainsi pouvoir dissuader Rasken de lancer une nouvelle attaque, et s'assurer son maintien au pouvoir pour les années à venir. C'est à ce titre qu'il se rend, le 7 juillet 2013, dans l'État de Littarg afin d'y rencontrer le gouverneur local et le chef de la diplomatie de la Confédération de Kölisburg, en vue de négocier un éventuel partenariat militaire avec la République d'Hotsaline. L'entrevue se veut discrète, les Hotsaliens cherchant à limiter les éventuelles répercussions diplomatiques d'un tel déplacement. Le Conseil des États de la Confédération préfèrera finalement accueillir une base militaire teylaise sur le sol hotsalien, jugeant le Royaume de Teyla comme étant un partenaire plus fiable.

Lors du « coup d'état démocratique » du 5 décembre 2013, au cours duquel les troupes de la 2e brigade d'infanterie du général Roman Morozov investissent la capitale hotsalienne pour empêcher les députés de l'Union Sociale d'Hotsaline d'accéder à la Rada et voter contre l'abrogation de l'État d'urgence, il ordonne à la 3e brigade de monter à son tour vers Troïtsiv pour y rétablir « l'ordre républicain », en entravant l'action du général Morozov et de ses troupes. Toutefois, l'opération échoue, du fait du blocage de l'autoroute conduisant à la capitale par un char d'assaut teylais, prétendument en panne. À la suite de ces évènements, le président Kravchuk se résout à accepter le résultat du vote de la Rada, et à remettre sa majorité en jeu au cours des élections législatives prochaines. L'Union Sociale d'Hotsaline est cependant écrasée dans les urnes, et l'opposition profite de sa nouvelle majorité pour voter la réforme constitutionnelle qui mettra un terme au régime présidentiel qui gouvernait jusqu'alors la République d'Hotsaline. En conséquence, le gouvernement est mécaniquement dissous, et Evgueni Kulyk perd son poste de Ministre des Armées.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1954 - Naissance à Borsk
1967 - Premiers actes de délinquance
1971 - Départ du domicile familial
1973 - Condamnation et incarcération pour vol à main armée et complicité de meurtre
1978 - Sortie de prison et entrée à l'Union Sociale d'Hotsaline en tant que secrétaire
1987 - Nomination comme porte-parole du gouvernement de la République d'Hotsaline
1992 - Scandale suivant la révélation par la presse de son passé criminel ; Nomination à la tête de Merkovo Industrie
1998 - Scandale autour de l'échange d'armes contre du cuivre extrait illégalement dans les Altars hotsalienne avec les terroristes de la Rache ; Démission de son poste de Président-Directeur Général à Merkovo Industrie
2007 - Nomination au Ministère des Armées de la République d'Hotsaline
2013 - Publication d'un appel d'offres pour la formation de soldats hotsaliens à l'étranger ; Visite diplomatique discrète au Littarg pour négocier un partenariat militaire ; Tentative de faire avorter le « coup d'état démocratique » du 5 décembre
2014 - Destitution de son poste de Ministre des Armées par l'adoption de la réforme constitutionnelle qui met un terme au régime présidentiel en Hotsaline


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ALICIA HELDMANN




Portrait d'Alicia Heldmann


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Heldmann, Alicia Lina
Date de naissance : 3 avril 1978
Lieu de naissance : Brugberg
Nationalité : Gradenbourgeoise
Religion : Catholique

Race : Germanique
Taille : 163 cm
Poids : 48 kg
Cheveux : Bruns
Yeux : Marrons

Postes occupés
Ministre des Affaires Extérieures de la Confédération de Kresetchnie : depuis 2011Secrétaire d'État attachée aux relations confédérales du gouvernement en exil de la République de Gradenbourg : 2006 - 2011

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Alicia Lina Heldmann est née le 3 avril 1978 à Brugberg, capitale de la République de Gradenbourg. Elle est la fille d'Alfred Heldmann, un homme politique renommé du pays, qui a servi plusieurs fois au gouvernement. Sa mère demeure au foyer, afin de s'occuper de son éducation et de celles de son frère et de ses deux sœurs. Elle connait une jeunesse heureuse dans la capitale gradenbourgeoise, où ses parents la scolarisent dans les établissements les plus prestigieux de la ville, afin que leur fille puisse un jour rejoindre à son tour les rangs de l'élite gradenbourgeoise de demain.

Si son avenir pouvait sembler tout tracé, le destin d'Alicia Heldmann est bouleversé par la guerre. Elle n'a que seize ans lorsque l'Empire Raskenois lance son invasion de la République de Gradenbourg, en 1994. Les premiers mois de combats sont particulièrement pesants. La capitale est sujette à des bombardements quotidiens qui effraient la jeune fille, dont le père est quasiment toujours absent du foyer, afin de remplir les responsabilités qui lui incombent au gouvernement en cette période de crise d'une intensité particulière. L'école étant fermée, elle demeure au foyer familial avec sa mère et ses deux sœurs, son frère est ainé ayant été mobilisé sur le front dès le début du conflit.

Au bout de quelques semaines, la situation devient rapidement critique. En l'absence de renforts hotsaliens, immobilisés par la défense de leur frontière occidentale avec Rasken, le front tenu par les forces gradenbourgeoises s'effondre. Les soldats désertent massivement, et le fils Heldmann finit par regagner la capitale, heureusement sain et sauf. La ville est cependant en proie à la panique, alors que les forces ennemies ne se trouvent plus qu'à une poignée de kilomètres de la banlieue la plus éloignée, sans personne pour les arrêter. Au gouvernement aussi, c'est la débandade. Les ministres les moins courageux argumentent déjà en faveur d'une reddition, tentés par les offres de recyclage politique promises par Rasken au sein de la future nouvelle administration. Pour Alfred Heldmann, démocrate libéral parmi les plus convaincus, cette perspective est inacceptable. Cependant, il faut se rendre à l'évidence : la bataille est perdue.

Dans les dernières heures précédant la chute de la République, ceux qui jusqu'alors s'étaient tenus à l'écart du conflit (et du front), en refusant de prendre parti tant que l'identité du vainqueur demeurait incertaine, sortent du bois. De nouveaux partisans pro-Rasken déferlent dans les rues de la capitale pour partir à la chasse aux « traîtres » confédéralistes, massacrant au passage tous les politiciens défavorables à la capitulation qui ont le malheur de tomber entre leurs griffes, ainsi que leurs familles. Rassemblant leurs affaires à la hâte, les Heldmann échappent de peu à ce bain de sang en atteignant un hélicoptère affrété en urgence par ce qu'il reste de l'armée kresetchnienne au Gradenbourg, et prennent la route de l'Hotsaline.

Le père d'Alicia est le membre le plus haut placé du gouvernement gradenbourgeois qui ne se soit pas rallié au Rasken, ou n'ait pas été massacré avec ses proches. Il prend naturellement la tête du tout nouveau gouvernement en exil de la République de Gradenbourg, rassemblant autour de lui une poignée de Gradenbourgeois fidèles aux principes de liberté et de démocratie sur lesquels reposait la République, avant son remplacement par l'Administration Militaire mise en place par l'Empire Raskenois. Alicia Heldmann vit le reste de sa jeunesse en Hotsaline, où elle intègre les universités locales pour étudier la politique internationale, afin de devenir diplomate. La jeune femme et sa famille faisant l'objet d'un mandat d'arrêt émis peu après la fin de la guerre par Rasken et l'Administration Militaire basée au Camp Ramstein, elle peinera à obtenir l'autorisation de quitter le territoire kresetchnien par le gouvernement confédéral, du fait des risques que sa capture pourrait représenter pour la sécurité du gouvernement gradenbourgeois en exil.

Malgré les contraintes imposées par son histoire personnelle et familiale, Alicia Heldmann parvient à exercer dans un premier temps au sein du gouvernement en exil en tant que Secrétaire d'État attachée aux relations confédérales, peu après le départ en retraite de son père en 2006. Elle assure ainsi la correspondance entre le gouvernement gradenbourgeois et les autres États membres de la Confédération de Kresetchnie, ainsi qu'avec le gouvernement confédéral. Après trois ans de bons et loyaux services, elle finit par rejoindre ce dernier en 2011, dans le cadre de sa nomination au poste de Ministre des Affaires Extérieures de la Confédération de Kresetchnie. Si les médisants attribueront cette nomination à la nécessité d'intégrer une « caution gradenbourgeoise » au nouveau gouvernement confédération formé par Viktor Bodnar, beaucoup y verront une juste valorisation de l'esprit d'initiative et l'approche énergique d'Alicia Heldmann.

Note HRP : Les événements relatés dans cette biographie le sont conformément au story-telling hotsalien concernant les événements survenus au Gradenbourg en 1994. Cette vision contredit probablement le discours historique porté par la partie raskenoise, et sa véracité ne peut être formellement établie.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1978 - Naissance à Brugberg
1994 - Fuite de la capitale gradenbourgeoise à l'approche des troupes raskenoises et installation en Hotsaline
2006 - Nomination au poste de Secrétaire d'État attachée aux relations confédérales du gouvernement en exil de la République de Gradenbourg
2011 - Nomination au poste de Ministre des Affaires Extérieures de la Confédération de Kresetchnie


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BORIS SLOBODYAN




Portrait de Boris Slobodyan


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Slobodyan, Boris
Date de naissance : 30 janvier 1959
Lieu de naissance : Odivir, Hotsaline
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Agnostique

Race : Slave
Taille : 181 cm
Poids : 93 kg
Cheveux : Bruns
Yeux : Marrons

Postes occupés
Ministre des Armées de la République d'Hotsaline : depuis 2014Président de la Nouvelle Alliance Nationale : 2013Président de la Ligue Nationale : 2001 - 2013Maire de Krivir : 1989 - 1994

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Boris Slobodyan est né le 30 janvier 1959 à Odivir, une ville moyenne de la plaine de Posiv. Il est issu d'une famille de commerçants, ses parents étant propriétaires d'une boutique de textiles transmise de génération en génération depuis plus d'un siècle. Cadet d'une fratrie de quatre frères, il s'intéresse peu au monde des affaires et se détourne de la tradition familiale pour partir à Troïtsiv mener des études de sciences politiques. Demeurant toutefois fidèle aux valeurs transmises par son père, dont les orientations électorales sont clairement ancrées à l'extrême-droite, Boris Slobodyan réalise son premier contact avec le monde politique en s'engageant au sein du syndicat étudiant ultranationaliste Aube Nouvelle. Bénéficiant de l'éloquence naturelle que lui a permis de développer son enfance passée à observer les argumentaires de vente déployés par ses parents, il acquiert rapidement des responsabilités au sein de l'organisation, ce qui ne l'empêche pas de participer en parallèle aux activités plus « occultes » du mouvement, consistant principalement à descendre en bandes sur le campus pour y traquer et tabasser les militants de gauche et les étrangers.

À l'issue de son parcours estudiantin, Boris Slobodyan emménage dans la ville de Krivir, où il obtient un poste d'attaché municipal dédié à la gestion urbaine. Participant pendant plus de six ans à la gestion des affaires de la mairie, il se fait peu à peu connaître des différents acteurs politiques, économiques et associatifs de la ville. Faisant usage de ses contacts, il parvient à être affecté à l'administration de la sécurité municipale, poste auquel il se fait progressivement un nom en se démarquant par une gestion dynamique des forces de police de la ville, qu'il met au service d'une lutte sans merci contre la petite délinquance. Il devient ainsi le visage de la sécurité retrouvée à Krivir, image sont il fait usage pour se présenter aux élections municipales de 1989. Présentant sa propre liste en dehors du soutien des grands partis, il parvient à remporter la mairie, et poursuit une politique basée sur l'ordre et la propreté.

Lorsque survient la guerre kresetchno-raskenoise de 1994, Boris Slobodyan fait le choix de quitter la direction municipale pour s'engager dans le Corps de Défense National, créé à l'initiative de la Ligue Nationale afin de réunir des volontaires désireux de partir au front pour prêter main forte aux militaires déployés pour la défense du pays. Au cours de cette année passée sur les champs de bataille du Gradenbourg et d'Hotsaline, il fait la connaissance de nombreux militants et sympathisants de la Ligue, dont il partage la vision politique ultranationaliste. Il renoue ainsi avec les milieux militants d'extrême-droite, desquels ils s'était volontairement éloignés à la fin de ses études de poursuivre sa carrière municipale à la mairie de Krivir. Contrairement à bon nombre de ses camarades, il parvient à regagner le foyer familial sain et sauf à la fin de la guerre. Il y retrouve sa femme et ses trois enfants, demeurés à Krivir, qui ne retrouveront plus jamais leur père et époux tel qu'ils le connaissaient avant de partir à la guerre.

En l'honneur de ses compagnons d'armes qui ont laissé leur vie sur le champ de bataille, Boris Slobodyan se résout à adhérer à la Ligue Nationale en 1996. Il concourt une nouvelle fois pour la mairie de sa ville de résidence, mais sa nouvelle affiliation partisane rebute une partie de ses anciens électeurs, qui ne lui permettent pas de retrouver sa place à la tête de la ville. Il décide alors de s'investir plus avant dans l'appareil de sa nouvelle formation politique, où il parvient à gravir les échelons en usant de l'expérience politique acquise en tant que maire de Krivir, ainsi que de sa verve naturelle. En 2001, les adhérents l'élisent à la présidence du mouvement à une large majorité, faisant de lui le chef du premier parti d'extrême-droite d'Hotsaline. Galvanisé par son expérience sur le front et profondément marqué par le souvenir de la mort de ses camarades de combat, il maintient la ligne réclamiste que la Ligue entretient depuis la fin de la guerre.

Il assure ses fonctions à la tête du mouvement pendant plus de douze ans, jusqu'à ce que sa dissolution soit prononcée le 2 août 2013 par le Président Leonid Kravchuk, suite à une ratonnade perpétrée par d'anciens militants de la Ligue contre un ressortissant de la minorité germanique du pays. Impuissant face à cette décision émise par décret présidentiel dans le cadre du régime d'urgence qui perdure alors depuis la guerre de 1994, Boris Slobodyan réagit de manière très virulente à la dissolution de son parti, en insultant notamment le Président de la République, qu'il qualifie de « sodomite qui mange une fois de plus dans la main des Juifs ».

Il fonde quelques mois plus tard la Nouvelle Alliance Nationale, un parti reprenant les mêmes thèmes, la même identité visuelle et les mêmes cadres et adhérents que feu la Ligue Nationale, afin de pouvoir présenter son camp aux élections confédérales de novembre 2013. À l'occasion de ce scrutin, le parti parvient à sauver les meubles en obtenant 5% des suffrages exprimés, envoyant ainsi seize représentants à l'Assemblée des Représentants de la Confédération de Kresetchnie. Cette nouvelle formation politique se trouve toutefois dans le viseur du gouvernement, qui met en examen Boris Slobodyan pour reconstitution d'une organisation officiellement dissoute via le Ministère de l'Intérieur.

Le président Leonid Kravchuk n'attend cependant pas le verdict de la justice, et choisit de faire dissoudre ce nouveau parti par décret présidentiel, en plus d'ordonner l'arrestation de ses principaux cadres et élus. Boris Slobodyan est bien évidemment le premier à figurer dans la liste des personnalités à arrêter. Il est interpelé à six heures du matin à son domicile par les forces de police, et transféré au commissariat central de Troïtsiv dans l'attente de son jugement. Ses avocats relaient à cette occasion les commentaires du président de la Nouvelle Alliance Nationale sur sa propre arrestation, déclarant que Leonid Kravchuk aura sûrement été frustré par le fait que le score du parti ultranationaliste ait dépassé celui de ses alliés communistes d'Action Sociale, malgré les déboires que le gouvernement lui avait déjà fait subir.

Depuis sa geôle, il collabore avec Elena Vasylenko et le reste de l'opposition dans la préparation du « coup d'état démocratique » du 5 décembre 2013, et cosigne la missive adressée aux autorités teylaises en ce sens. L'abrogation de l'état d'urgence et la caducité immédiate des décrets présidentiels promulgués au cours de celui-ci lui permettent de sortir de prison, et de reformer la Ligue Nationale précédemment dissoute. Son parti parvient à obtenir 32 sièges à la Rada lors des élections législatives suivantes, et participe ainsi au gouvernement de l'État de Réconciliation Nationale, au sein duquel il occupe deux portefeuilles de ministre. Boris Slobodyan lui-même, en tant que chef de parti, est nommé Vice-président du Conseil, et obtient le poste de Ministre des Armées. À la fin de l'année 2014, il initie un contact avec le Bloc Nationaliste Eurysien, espérant pouvoir influencer le Conseil en faveur d'un rapprochement avec cette organisation dans le cas où ses objectifs s'avéraient correspondre à la vision du nouveau gouvernement hotsalien.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1959 - Naissance à Odivir
1977 - Début de ses études de sciences politiques à l'université de Krivir et premier engagement militant au sein du syndicat étudiant d'extrême-droite Aube Nouvelle
1982 - Départ pour Krivir et début de sa carrière d'attaché municipal
1989 - Victoire aux élections municipales de Krivir
1994 - Engagement au sein du Corps de Défense Nationale dans le cadre de la guerre kresetchno-raskenoise
1996 - Adhésion à la Ligue Nationale et échec de son retour à la tête de la mairie de Krivir
2001 - Élection à la présidence de la Ligue Nationale
2013 - Dissolution de la Ligue Nationale par un décret présidentiel ; Fondation de la Nouvelle Alliance Nationale ; Obtention de 5% des suffrages aux élections confédérales de novembre ; Mise en examen par le Ministère de l'Intérieur pour reconstitution d'une organisation officiellement dissoute ; Arrestation sur ordre de Leonid Kravchuk et placement en garde à vue à Troïtsiv ; Libération à la suite du « coup d'état démocratique » et reformation de la Ligue Nationale
2014 - Nomination comme Vice-président et Ministre des Armées au Conseil de Réclamation Nationale


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OLEG BRASOV




Portrait d'Oleg Brasov


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Brasov, Oleg Aleksey
Date de naissance : 30 avril 1945
Lieu de naissance : Troïtsiv, Hotsaline
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Rodnovérienne

Race : Slave
Taille : 178 cm
Poids : 67kg
Cheveux : Bruns
Yeux : Bleus

Postes occupés
Président de la Fédération Rodnovérienne : depuis 2001

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Oleg Aleksey Brasov est né le 30 avril 1945 à Troïtsiv. Il est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie de la capitale hotsalienne, son père étant architecte, et sa mère au foyer. N'échappant pas aux clichés concernant la faible natalité qui caractérise souvent les foyers athées des centres-villes hotsaliens tels que celui dans lequel il a grandi, Oleg Brasov n'a qu'un unique frère. Écolier moyen, il entame des études d'anthropologie à la sortie du cycle secondaire, à l'université de Troïtsiv. Il poursuit donc les premières années de sa vie dans la ville où il est né, et développe peu d'attaches en dehors de la capitale.

Au cours de sa jeunesse, il acquiert peu à peu une véritable fascination pour les anciens Slaves. Dans le cadre de ses études, et sur son temps personnel, il passe des heures à dévorer les multiples ouvrages qui traitent de ce sujet, afin d'assimiler le plus de connaissances possibles concernant leur mode de vie, leur culture, et surtout leur religion. Bien qu'ayant grandi dans un foyer plutôt vide sur le plan religieux, sa fascination pour les Slaves le pousse à s'intéresser en profondeur à leur spiritualité. Il développe ainsi une connaissance croissante des valeurs spirituelles et des rites qui caractérisent le culte païen pré-chrétien d'Hotsaline. Plusieurs décennies même avant l'émergence du mouvement novoslave, il se réapproprie ainsi ces croyances à titre personnel, et les revendique comme siennes. Cette foi aura cependant du mal à quitter le seul registre théorique, du fait de l'absence de groupe organisé se revendiquant de la rodnovérie dans les centres urbains où il vit, et qui permettrait la reconstitution en groupe des rituels païens célébrés par les anciens Slaves. La plupart des mouvements rodnovériens ont en effet plutôt tendance à se former dans les campagnes hotsaliennes, là où la connexion à la nature peut se réaliser de manière concrète.

Peinant à envisager sereinement son avenir professionnel à l'issue de ses études d'anthropologie, il interrompt son cursus universitaire pour se consacrer à un art plus concret. À l'issue d'une formation pratique de deux ans, il commence à travailler en boucherie, en tant qu'employé dans des boutiques de quartier de la capitale. C'est dans le cadre de son métier qu'il rencontre sa femme, cliente de la boucherie où il travaille. Il l'épouse quelques années plus tard, et aura avec elle trois enfants. Sa nouvelle vocation est cependant de courte durée. Occupant l'entièreté de ses journées, le travail à la boucherie, combiné au temps qu'il doit consacrer à son épouse et à sa famille, ne lui permet pas de poursuivre son étude de la mythologie slave, ce qui engendre chez lui une grande frustration. Il quitte définitivement la boucherie au bout de cinq ans, afin de pouvoir se consacrer pleinement à sa quête historique et spirituelle. À l'issue de quelques années passées sans activité, Oleg Brasov publie son premier ouvrage de mythologie comparée, faisant un parallèle entre la spiritualité païenne slave et la tradition védique.

Sa nouvelle carrière d'intellectuel ne se limite pas à cette première publication. Il enchaîne par la suite les ouvrages, au ton tantôt scientifique et appuyé sur des preuves historiques pour délivrer une reconstitution aussi objective que possible de ce qu'était le paganisme slave, tantôt plus controversé lorsqu'il s'agit d'émettre des conjectures sur la parenté présumée entre la spiritualité slave pré-chrétienne et la religion védique d'origine aryenne. Selon Brasov, les Slaves et les Aryens descendraient d'un même peuple ancestral, les Hyperboréens, qui seraient descendus vers les steppes euryso-nazuméennes à la suite d'un cataclysme solaire qui aurait causé un renversement des pôles magnétiques du globe, et rendu leur terre d'origine, aujourd'hui engloutie sous les glaces de l'actuel pôle nord, inhabitable. Les enseignements hérités de ces ancêtres communs seraient à l'origine, à la fois de la tradition védique, et des valeurs fondatrices du paganisme slave antérieur à l'évangélisation de l'Eurysie orientale. Sa théorie s'appuie sur un argumentaire pseudo-scientifique mêlant récits helléniques anciens et conjectures astronomiques.

Malgré ses thèses controversées, Oleg Brasov parvient à se faire un nom, aussi bien en tant que référence sérieuse parmi les historiens qui étudient la mythologie païenne slave, que dans les milieux ésotériques et néo-païens, qui accordent une grande valeur aussi bien à ses thèses spirituelles qu'à son travail de reconstitution des anciens rites des Slaves. Sa carrière connait sa consécration dans les années suivant la guerre kresetchno-raskenoise de 1994, caractérisées par l'émergence du mouvement culturel novoslave. Le regain d'intérêt des Hotsaliens pour la tradition slave antique, notamment dans le domaine spirituel, fait du travail d'Oleg Brasov une référence pour toute une nouvelle génération, qui s'inspire en grande partie de son œuvre pour définir les rituels qui constitueront le dogme nouveau des communautés rodnovériennes qui se forment à travers toute l'Hotsaline. C'est un véritable rêve qui se réalise pour Oleg Brasov, qui assiste alors avec enthousiasme à l'engouement que suscite le paganisme slave, et à sa rediffusion progressive à travers tout le pays. Certaines de ses théories les plus ésotériques sont également reprises, et servent notamment de source d'inspiration au courant yngliste.

Désireux de jouer un rôle actif dans cette renaissance, qu'il estime menacée par le manque d'organisation des multiples communautés aux dogmes hétérogènes qui fleurissent ici et là à travers l'Hotsaline, il fait usage de sa renommée pour fonder en 2001 la Fraternité Novoslave, une organisation visant à fédérer l'ensemble de ces différents mouvements pour défendre leurs intérêts communs face au reste de la société. L'association ne se veut pas uniformisatrice, mais incite au contraire chaque communauté à conserver ses spécificités cultuelles propres, reprenant à son compte le concept pourtant très catholique d'église plurielle. La Fraternité n'est d'ailleurs pas un mouvement religieux en tant que tel, mais plutôt un groupe d'intérêts qui se charge de faire valoir les revendications de cette nouvelle communauté spirituelle, notamment face à l'État.

L'organisation s'illustre notamment en 2013, en contestant la manière dont sont recueillies les statistiques officielles du ministère de l'intérieur quand à l'appartenance religieuse des Hotsaliens. La rodnovérie ne figurant pas parmi les options proposées aux citoyens interrogés, elle est absente des chiffres publiés par le gouvernement, alors même qu'Oleg Brasov revendique alors près d'un million de membres au sein des communautés que rassemble son organisation. Il incite alors l'ensemble des groupes qui composent la Fraternité à organiser des manifestations dans les centres urbains, afin de montrer aux pouvoirs publics la réalité concrète du phénomène de la renaissance spirituelle du paganisme en Hotsaline.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1945 - Naissance à Troïtsiv
1964 - Début de ses études d'anthropologie à l'université de Troïtsiv
1968 - Interruption de son cursus universitaire
1970 - Début de sa carrière en boucherie
1975 - Fin de sa carrière en boucherie pour se consacrer pleinement à l'étude de la civilisation slave pré-chrétienne et de sa mythologie
1981 - Publication de son premier ouvrage de mythologie comparée
1987 - Publication de son premier ouvrage controversé sur l'ascendance hyperboréenne commune des Slaves et des Aryens
2001 - Fondation de la Fraternité Rodnovérienne
2013 - Réclamation de la reconnaissance de la rodnovérie par les statistiques religieuses officielles du Ministère de l'Intérieur


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MARIYA DOVHAN




Portrait de Mariya Dovhan


FICHE D'IDENTITÉ

Nom : Dovhan, Mariya
Date de naissance : 3 février 1979
Lieu de naissance : Chesava, Hotsaline
Nationalité : Hotsalienne
Religion : Rodnovérienne

Race : Slave
Taille : 170 cm
Poids : 54kg
Cheveux : Blonds
Yeux : Bleus

Postes occupés
Ministre de la Réintégration des Territoires Occupés : depuis 2014Vice-Présidente du Conseil de Réclamation Nationale : depuis 2014Présidente de la Voix des Exilés : depuis 2012

RÉSUMÉ BIOGRAPHIQUE

Mariya Dovhan est née le 3 février 1979 à Chesava, un village rural hotsalien situé dans le massif de Stina, aujourd'hui occupé par l'Administration Militaire de Gradenbourg. Elle est issue d'une famille très modeste d'éleveurs de caprins perchée dans les montagnes, forte d'une fratrie nombreuse de sept enfants. Son éducation est relativement légère. Elle se rend à la petite école du village de manière irrégulière, en fonction des obligations imposées par la vie paysanne, ses parents estimant qu'elle est plus utile à la ferme que sur les bancs de l'école. Dans les campagnes hotsaliennes les plus reculées d'alors, le fait de s'appuyer sur son éducation et les études pour s'élever socialement n'est même pas envisagé. En tant que fille de paysans, Mariya est naturellement destinée à épouser le fils d'un autre des propriétaires terriens des environs aussitôt sa majorité atteinte. Depuis les premières années suivant sa naissance, son mariage avait même déjà été arrangé par son père et son oncle, qui l'avaient promise à l'aîné de ce dernier. Un très bon parti que ce cousin germain, qui se trouvait en position d'hériter des terres et de la ferme de son père. Malheureusement, la guerre en décida autrement, et ce bel avenir en perspective ne vit jamais le jour.

Lorsque survient l'invasion du Gradenbourg par l'Empire Raskenois en 1994, les combats restent concentrés dans la république voisine et épargnent dans un premier temps le territoire de l'Hotsaline. Pour les Hotsaliens d'alors, la guerre se résume à une actualité dont il est constamment question à la radio, et à quelques convois militaires que l'on voit parfois faire route vers le nord. Cependant, cette situation ne dure pas, et au bout de quelques mois de conflit, Rasken lance une offensive à grande échelle dans le massif de Stina, où se trouve le village de Chesava dans lequel résident Mariya Dovhan et sa famille. Le gouvernement commence alors à mobiliser des civils à la hâte, et Mariya voit son frère ainé et son cousin promis partir pour le front, tandis que le reste de sa famille demeure à la ferme. Les bombardements sont quotidiens, et les populations locales ont pour consigne de s'abriter dans leur domicile lorsque les alertes retentissent. Malheureusement, une journée particulièrement malchanceuse voit l'une des munitions tirées par Rasken toucher de plein fouet la maison de la famille Dovhan. Mariya ne saura jamais vraiment s'il s'agissait d'un missile, d'une bombe ou d'un obus... mais quelle importance ? Lorsqu'elle se réveilla plusieurs jours plus tard dans un hôpital de la région, elle apprit qu'elle et l'une de ses sœurs étaient les seules survivantes de l'attaque, et que sa maison natale avait été complètement rasée. Elle avait elle-même pu s'en sortir miraculeusement après plusieurs jours de comas, malgré une grave blessure à la tête.

Ce qui restait de sa famille fut déplacé par les services civils hotsaliens vers la plaine de Posiv, afin de fuir l'avancée raskenoise qui grignotait peu à peu l'ensemble du massif de Stina. Comme plusieurs millions d'autres réfugiés contraints d'abandonner leur domicile pour survivre aux attaques de Rasken et des Raches, Mariya fut placée dans un camp de rétention périurbain, dans la banlieue éloignée de la ville de Lorinsk. Le manque de logements disponibles suite à la perte de vastes étendues territoriales et l'exode massif des populations locales vers les plaines de Posiv contraint alors le gouvernement à concentrer tout ce petit monde dans des structures éphémères bâties à la hâte, où il souffre de conditions sanitaires déplorables, aggravées par la guerre toujours en cours. Résidant durant plusieurs années dans une tente posée à même le sol sur une terre boueuse, elle y contracte notamment le typhus, dont elle peine à guérir malgré les soins apportés par un personnel médical limité et complètement débordé. Plus anecdotiquement, elle s'y trouve également atteinte par la pneumonie, à deux reprises. Elle y apprend par ailleurs la mort du cousin germain auquel elle avait été promise, puis celle de son frère aîné, tous deux tombés au front dans le massif de Stina.

Après la guerre, le gouvernement de Leonid Kravchuk adopte le plan proposé par son Ministre de la Justice Sociale, Serguei Usenko, pour endiguer une dégradation de la situation sanitaire devenue incontrôlable dans les grandes villes. Le projet consiste à investir dans la construction massive de logements sociaux destinés à accueillir les réfugiés qui pullulent dans les camps de rétention dans des conditions d'hygiène déplorables. Baptisée Plan Usenko, l'initiative permet à Mariya Dovhan d'emménager avec sa sœur dans l'un des appartements d'une tour de vingt-quatre étages construite en urgence, vers la fin de l'année 1999. Vivant à deux dans ce petit studio de 11 m², les deux jeunes femmes sont à peine plus satisfaites de la « cage à lapins » mise à disposition par le gouvernement que de leur ancienne tente. Toujours est-il que les conditions sanitaires y sont bien plus viables que dans les camps de rétention, malgré le tapage provoqué par les manifestations de riverains qui dénoncent la défiguration de leur ville par cette barre de béton de soixante-dix mètres de haut. Si le gouvernement fournit aux réfugiés de quoi se loger, il n'en est pas de même concernant les produits essentiels à leur survie, notamment la nourriture. Alors en proie à un pic record de chômage du fait de la crise économique qui suit la défaite militaire, l'Hotsaline a peu de propositions d'emploi à fournir aux sœurs Dovhan, qui n'ont par ailleurs aucune qualification professionnelle ou universitaire à faire valoir. Mariya verse alors dans le trafic de drogues et la petite délinquance pour tenter de dégager un maigre revenu, permettant de maintenir le foyer à flot. Au cours de cette période, elle devient elle-même consommatrice de stupéfiants, habitude qu'elle ne perdra jamais complètement.

C'est également dans ces circonstances qu'elle entretient ses premiers contacts avec la Fondation de Soutien aux Exilés de 1994, une association qui a pour but d'apporter un soutien matériel, humanitaire et juridique aux victimes de l'invasion du territoire kresetchnien par Rasken et les Raches. Elle bénéficie notamment d'une aide alimentaire de leur part, ainsi que de leur assistance pour constituer un dossier en vue d'obtenir un meilleur logement (tentative qui échouera). Dans la même période, vers la fin des années 2000, la jeune femme découvre les réseaux sociaux et en fait son passe-temps de prédilection. Elle met beaucoup d'application à s'y mettre en scène pour montrer les différents aspects de sa vie de réfugiée, avec une verve et un franc-parler certains, qui lui permettent de monter rapidement en abonnés. Les années passant, et le climat politique en Hotsaline évoluant, son discours se déplace peu à peu vers un nationalisme et un revanchisme assumés, tournés en premier lieu contre l'Empire Raskenois qu'elle tient pour responsable de la décimation de sa famille. Elle adopte un pitbull, qui gardait précédemment la planque de l'une des bandes de dealers avec lesquels elle travaillait, qu'elle baptise Stanislav en référence au Prince héritier de Rasken. Elle se plaît à l'afficher sur les réseaux sociaux affublé d'une mèche blanche rappelant les teintures du véritable monarque germanique, ce qui la fait gagner en popularité et propulse son chien au rang de mascotte nationale pour toute une partie de la population, notamment les réfugiés les plus revanchistes.

Comme bon nombre de jeunes Hotsaliens, elle se laisse porter par l'influence de la vague novoslave pour adopter la rodnovérie comme religion en 2007, rompant alors avec la tradition orthodoxe de sa famille, qui de toute façon n'est plus. Elle n'abandonne pas pour autant son appartement lorinskien, sa sœur et sa vie de dealeuse, optant pour une forme de « rodnovérie urbaine » déjà populaire chez de nombreux Hotsaliens qui ne se sentent pas prêts à abandonner leur mode de vie contemporain, en dépit de leurs convictions religieuses et de leur volonté de se reconnecter à leurs racines slaves, contrairement à bon nombre d'autres Rodnovériens qui préfèrent s'exiler vers des communautés rurales dédiées à leur culte.

Lorsque la Fondation de Soutien aux Exilés de 1994 officialise sa transformation en parti politique en 2009, Mariya Dovhan l'intègre de manière naturelle, tant par adhésion à ses idées qu'en remerciement pour toute l'aide que l'association lui a apportée au cours des années précédentes. Elle le fait sans ambition ni arrière-pensée, n'envisageant à aucun moment d'entamer une carrière politique, pour laquelle elle ne se sent de manière pas qualifiée. Pourtant, son activité sur les réseaux sociaux qui procurent une popularité qui lui valent de se faire remarquer par les élites du parti, qui entreprennent de la mettre en avant pour attirer la sympathie du public et peser davantage électoralement. Cette stratégie fonctionne presque trop bien, puisque Mariya Dovhan, que rien ne prédisposait pourtant à un destin politique national, finit par être élue présidente de la Voix des Exilés en 2012, position qu'elle continue d'occuper depuis lors. Sous sa direction, le parti adopte une ligne beaucoup plus acerbe et agressive, tant à l'égard du gouvernement Kravchuk qu'envers l'Empire Raskenois. Ayant bénéficié de nombreux ralliements de parlementaires d'autres partis à sa création, la Voix des Exilés se maintient à son niveau électoral lors des élections confédérales de 2014.

Comme la plupart des autres partis d'opposition anti-kravchukistes, à l'exception du Parti des Travailleurs Hotsaliens, la Voix des Exilés participe au « coup d'État démocratique » du 5 décembre 2013, qui permet l'abolition de l'état d'urgence qui avait cours en Hotsaline depuis 1994. À cette occasion, Mariya Dovhan cosigne la missive envoyée par Elena Vasylenko au Royaume de Teyla en vue de requérir leur aide pour freiner la réaction des troupes loyales au gouvernement. La réforme de la constitution qui suit, voyant l'avènement de l'État de Réclamation Nationale, et la nomination des membres du gouvernement par la Rada qui survient peu après, permettent à la présidente de la Voix des Exilés de compter parmi les vice-présidents du Conseil de Réclamation Nationale. En quatrième position sur la liste, elle devrait donc être nommée à la tête du pays au début de l'année 2017, selon le principe de présidence tournante à mandat d'un an mis en place pour équilibrer le pouvoir entre les différents partis membres de la coalition gouvernementale. En parallèle, elle occupe le poste de Ministre de la Réintégration des Territoires Occupés, un portefeuille destiné à préparer la reconquête des terres perdues dans les années 1990 aux mains des Raches et de l'Empire Raskenois, ainsi que de gérer leur réappropriation par les populations hotsaliennes locales et exilées par la guerre.

À la tête de ce ministère, Mariya Dovhan étudie notamment les capacités économiques du pays à soutenir une guerre totale contre ses voisins, ou encore les opérations de propagande à mener sur le territoire de l'Administration Militaire de Gradenbourg pour favoriser la résistance de la population locale à l'occupation raskenoise. Au début de l'année 2015, elle se rend personnellement dans les installations militaires velsniennes en terre raskenoise pour évaluer les possibilités de négociation d'une résolution pacifique du contentieux raskeno-kresetchnien autour de la question de la souveraineté sur les territoires de l'AMG. Si le Conseil de Réclamation Nationale aurait préféré dépêcher un autre plénipotentiaire, tant l'animosité personnelle de la ministre envers l'Empire Raskenois ne maximise guère les chances de succès du sommet de médiation organisé par la Grande République de Velsna, il est contraint de se soumettre à la volonté de la présidente de la Voix des Exilés, qui met en jeu la pérennité de la participation de son parti à la coalition gouvernementale pour être personnellement chargée de cette mission. Elle y voit l'occasion pour l'Hotsaline de prendre sa revanche sur l'invasion raskenoise, et pour sa propre personne d'obtenir rétribution pour le massacre de sa famille.


RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE

1979 - Naissance à Chesava
1994 - Offensive raskenoise dans le massif de Stina et massacre de la majorité de sa famille ; exil vers les camps de réfugiés de Lorinsk
1999 - Emménagement dans l'une des barres d'immeubles construites dans le cadre du Plan Usenko ; début de sa carrière de dealeuse ; premiers contacts avec la Fondation de Soutien aux Exilés de 1994
2006 - Premières publications sur les réseaux sociaux et montée en popularité
2007 - Conversion au néopaganisme rodnovérien
2008 - Adoption de son pitbull Stanislav
2009 - Mutation de la Fondation de Soutien aux Exilés de 1994 en partie politique et adhésion à la Voix des Exilés
2012 - Élection à la tête de la Voix des Exilés
2013 - Participation au « coup d'État démocratique » du 5 décembre
2014 - Nomination comme vice-présidente du Conseil de Réclamation Nationale et Ministre de la Réintégration des Territoires Occupés
2015 - Participation au sommet de médiation raskeno-hotsalien organisé par Velsna


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