Evgueni Kulyk est né le 24 octobre 1954 à Borsk, une petite ville rurale des
Altars karbachaises. Il est issu d'une famille d'extraction très modeste, son père étant ouvrier dans l'une des mines de cuivre du massif, et sa mère femme de ménage pour le compte d'entreprises industrielles locales. Cadet d'une fratrie de cinq frères, il effectue une scolarité assez médiocre dans l'école de la ville, et n'accède pas au cycle secondaire. N'ayant rien d'autre à faire que d'errer dans les rues pendant que ses parents sont au travail, il commence à traîner dans des bandes de petits voyous au tournant de son adolescence.
Multipliant les petits larcins et les implications dans des trafics illicites, le jeune Hotsalien est rapidement connu des services de police locaux. Il échappe toutefois aux peines les plus lourdes du fait de son jeune âge, bien que ses parents, qui doivent régulièrement passer au commissariat en fin de journée pour y récupérer leur fils placé en garde à vue, alignent les règlements d'amendes qui n'arrangent guère la situation financière, déjà difficile, du foyer. À l'issue d'une dispute au cours de laquelle il est qualifié de « raté » et de « bon à rien » par son père, il passe à tabac ses propres parents et s'enfuit du domicile familial, poursuivi par ses frères, pour aller rejoindre la petite racaille avec laquelle il a l'habitude de traîner.
À partir de ce jour, Evgueni Kulyk poursuit sa descente à grande vitesse dans la délinquance. Laissant de côté les menus larcins auxquels il s'était jusqu'alors livré, il enchaîne les coups plus risqués, allant du vol à main armée à l'intimidation de commerçants. Ces années de banditisme forgent l'intrépidité du jeune délinquant, et ancrent profondément en lui le principe de loyauté, notamment envers son chef de bande. Il est surnommé « La Brute » par ses pairs, en raison de sa grande force physique et son extraordinaire agressivité. La chance finit cependant par tourner en 1973, un jour de braquage au cours duquel la situation dégénère et conduit à la mort d'une retraitée, cliente du bureau de tabac où Evgueni Kulyk et son complice venaient accomplir leur basse besogne. Bien qu'il ne soit pas directement responsable du trépas de la victime, abattue par son compagnon d'armes, Evgueni Kulyk est tout de même condamné à dix ans de prison pour vol à main armée et complicité de meurtre, sous le regard indigné de sa famille venue assister au procès.
Depuis ses geôles, il suit de loin l'actualité, et entend les propos tenus par la Président de la République Vsevolod Kutsenko et son gouvernement - le Ministre de la Justice
Leonid Kravchuk en tête - au sujet de la réinsertion. La majorité social-démocrate qui gouverne l'Hotsaline tient alors un discours extrêmement critique au sujet de la justice répressive, privilégiant une approche plus compréhensive et réhabilitatrice. Des mesures sont progressivement mises en place pour favoriser la réinsertion des prisonniers et le raccourcissement des peines. C'est dans ce cadre qu'Evgueni Kulyk reçoit une formation au secrétariat, dont la complétion lui permet d'écourter son séjour en prison, qu'il quitte au bout de seulement cinq ans. Attribuant sa rédemption à l'
Union Sociale d'Hotsaline et à sa politique, il adhère rapidement au parti, qui met à contribution ses compétences nouvellement acquises en l'employant comme secrétaire.
Son passé reste cependant mal connu des membres du mouvement, ce qui lui permet de tisser des liens et se former un réseau. Il se fait notamment apprécier de ses pairs en assurant leur approvisionnement en cocaïne, un stupéfiant alors très apprécié par les cadres du parti. Quand vient l'alternance politique en 1980, il commence à graviter dans les cercles de Leonid Kravchuk, qui siège dès lors à la Rada en tant qu'opposant au gouvernement conservateur du
Parti de la République. Ce rapprochement avec l'ancien Ministre de la Justice n'a rien d'un hasard, Evgueni Kulyk le percevant comme l'artisan de sa libération et sa réinsertion. Il commence alors à éprouver à nouveau le même sentiment de loyauté que celui qui l'animait vis-à-vis de ses camarades, lorsqu'il se livrait encore à la petite délinquance dans les rues de Borsk et de ses alentours. Sa fidélité finit par être récompensée lors de l'élection de Leonid Kravchuk à la présidence de la République d'Hotsaline en 1987, offrant à Evgueni Kulyk le poste de porte-parole du gouvernement.
Après quelques années passées sous le feu des projecteurs, ses antécédents finissent par ressurgir en 1992. Un journaliste zélé parvient en effet à exhumer le passé trouble du politicien, mettant en lumière ses anciennes activités criminelles et son passage en prison. Le scandale agité par la presse contraint Leonid Kravchuk à se passer des services de son fidèle porte-parole. Toutefois, le président se refuse à l'abandonner totalement à son sort, et le recycle en le plaçant discrètement à la tête de Merkovo Industrie, entreprise spécialisée dans la production d'armes détenue en majorité par l'État hotsalinen.
Il passe plusieurs années au service de la compagnie, à la tête de laquelle il traversera la guerre de 1994, jusqu'à ce qu'un nouveau scandale éclate en 1998, autour d'une affaire de trafic d'armes organisée par la direction de Merkovo. D'après la presse, l'entreprise expédierait chaque année plusieurs cargaisons d'armes à destination de l'organisation terroriste des Raches qui occupe illégalement le sud-est du territoire hotsalien depuis 1995, se livrant par ailleurs à des pillages fréquents qui affectent directement la population alentour, et causent annuellement plusieurs centaines de morts en son sein. En échange de ces livraisons, Merkovo Industrie obtiendrait une partie de la production des mines de cuivres des Altars karbachaises occupées par les terroristes, alimentant directement la chaine de production de l'entreprise. Ce nouveau scandale contraint Evgueni Kulyk à démissionner de son poste pour éviter les représailles judiciaires. Il passera les années suivantes à vivre de ses rentes, grâce aux sommes investies dans des produits financiers divers au cours de ses années de bons et loyaux services au gouvernement et à la direction de Merkovo Industrie.
Les années passent, et la présidence de Leonid Kravchuk perdure grâce à l'état d'urgence mis en place pendant la guerre kresetchno-raskenoise. Cependant, l'influence de l'Union Sociale d'Hotsaline s'étiole, et il est de plus en plus difficile pour le chef de l'État de trouver dans ses rangs des cadres dont la loyauté ne fait aucun doute. Au cours d'un énième remaniement organisé en 2007, le président hotsalien, estimant, à raison, que suffisamment de temps a passé pour que le grand public ait oublié ces différents scandales entourant Evgueni Kulyk, revient vers son ancien ami pour lui proposer le poste de Ministre des Armées. Celui-ci l'accepte, avant tout par fidélité envers Leonid Kravchuk, son capital personnel étant par ailleurs suffisant pour lui assurer un train de vie confortable jusqu'à la fin de ses jours.
Dans le cadre de son ministère, Evgueni Kulyk lance en juillet 2013
un appel d'offres international afin de faire sous-traiter à l'étranger la formation des nouvelles recrues de l'armée hotsalienne. Le gouvernement espère ainsi pouvoir dissuader Rasken de lancer une nouvelle attaque, et s'assurer son maintien au pouvoir pour les années à venir. C'est à ce titre qu'il se rend,
le 7 juillet 2013, dans l'État de Littarg afin d'y rencontrer le gouverneur local et le chef de la diplomatie de la Confédération de Kölisburg, en vue de négocier un éventuel partenariat militaire avec la République d'Hotsaline. L'entrevue se veut discrète, les Hotsaliens cherchant à limiter les éventuelles répercussions diplomatiques d'un tel déplacement.
Scandale suivant la révélation par la presse de son passé criminel ; Nomination à la tête de Merkovo Industrie
Scandale autour de l'échange d'armes contre du cuivre extrait illégalement dans les Altars hotsalienne avec les terroristes de la Rache ; Démission de son poste de Président-Directeur Général à Merkovo Industrie