Une réunion pour discuter de l'avenir. L'un des derniers hélicoptères venu chercher les commandants des navires Loduariens se posa sur le pont du porte-avions, où l'activité était plus grande que d'habitude. Quelques avions manquaient : ils avaient été envoyés en éclaireurs vers le sous-marin.
Laurine sauta de l'hélicoptère, pour se diriger vers le poste de commandement. L'Amiral Rostin avait convoqué cette réunion de toute urgence, pour discuter de ce qu'il fallait faire. Bien entendu, tous les commandants avaient étés mis au courant : un pays étranger s'intéressait de trop près au sous-marin lanceurs de missiles balistiques Loduarien, et la marche à suivre était pour le moment inconnue. Cette réunion visait à définir ce qui serait décidé, ce qui serait fait pour une situation si critique. Laurine regarda à sa gauche : quelqu'un s'approchait d'elle.
Bonjour, Camarade Vice-Amirale. Aube répondit d'un signe de tête, la mine sombre.
Bonjour à vous, camarade commandante. Comment se porte le Galkovine ? Oh, vous savez, il commence à avoir un peu d'âge, et pis l'entretien à Dolinne n'est pas aussi parfait qu'on pourrait l'espérer. J'aimerais bien pouvoir lui faire prendre une pause de plusieurs mois, le temps de le contrôler entièrement et l'entretenir correctement. Il vaudrait mieux éviter qu'il coule en pleine mer à cause du mauvais entretien qu'il a reçu. Vous savez comme moi que nos camarades ouvriers font comme ils peuvent, camarade Laurine. Et que pour le moment, nous n'avons pas trop le choix, tant que notre marine ne sera pas assez importante, nous n'auront pas le choix de maintenir des rythmes de patrouille si élevés. La commandante Laurine acquiesca à contre-cœur.
Il n'empêche, même si nous n'avons pas le choix, il faudra penser à faire améliorer les contrôles pendant nos petites pauses de deux semaines au port. J'en toucherais deux mots au Camarade Secrétaire Général, camarade Laurine. Elles étaient arrivées à destination. Lui tenant la porte, Aube indiqua à Laurine de rentrer dans la salle de réunion, avant de rentrer elle même en fermant la porte. Les autres commandants étaient installés, depuis peu, tandis que L'Amiral regardait une carte sur un écran électronique sur le mur. On y distinguait très nettement la position des navires Loduariens, des navires alentour, et plus loin sur la carte, le sous-marin entouré de contacts radars inconnus. On pouvait également voir des chasseurs Loduariens se rapprocher de la position du sous-marin : pour le moment, ils étaient à mi-chemin.
L'Amiral se tourna, et commença la réunion.
Bien. Bonjour à tous. Comme vous le savez, le sous-marin lanceur d'engins "Maxime", après avoir réalisé son opération de tir contre la Rimaurie, est actuellement entouré de contacts radars non identifiés. Pour le moment, nous ne savons pas si ils sont hostiles, mais si jamais ils le sont, nous devons décider de ce que nous allons faire. J'estime qu'il est en notre droit de nous défendre. Si jamais ils attaquent le sous-marin, c'est la Loduarie qu'ils attaquent. Et donc c'est également nous qui sommes attaqués. Des murmures approbateurs se répandirent autour de la table.
Hé bien moi, je ne pense pas, camarade Amiral. L'Amiral haussa un sourcil.
Vraiment, camarade commandante Laurine ? Laurine confirma d'un signe de tête.
En effet, camarade Amiral. Dites moi, que dira le pays, ou les pays, auquels les contacts radars non identifiés appartiennent, si nous volons au secours d'un sous-marin n'étant pas Loduarien ? Un sous-marin n'étant pas sensé exister ? Visiblement, cette évidence prit de court L'Amiral.
Euh... Certes, mais de quoi auront nous l'air si jamais nous abandonnons nos camarades sous les mers ? Soyons sérieux, de toute manière demain le monde saura que ce sous-marin existe. Il est de notre devoir de réagir. Rien dans nos ordres ont laissé indiquer que l'existence de ce sous-marin sera revendiquée demain. Seule la frappe de missiles le sera. Je le répète, je pense qu'attaquer ces contacts radars, si ils se révèlent hostiles au sous-marin, serait une grave erreur. Cela pourrait être interprété comme un acte de guerre, et si un membre de l'OND est impliqué, ce qui est sûrement le cas, nous serions empêtrés dans une guerre à grande échelle qui sacrifiera de nombreux de nos camarades compatriotes. Et qui plus est, nous serons tous morts dans quelques heures, ici dans cette pièce. Qu'entends-je ? Vous refusez le combat te souhaitez laisser nos camarades sous-mariniers mourir parce que vous avez peur de la mort ! Ce n'est pas ce que j'ai dit, camarade Amiral. Mais vous avez trop à l'esprit la situation locale. La situation internationale, si jamais nous agissons, explosera. C'est ceci que je veux éviter. L'équipage du Maxime connaissait les risques avant de prendre la mer. Nous ne pouvons les secourir si ils sont attaqués. L'Amiral réagit férocement.
Vous avez un comportement de lâche, camarade Laurine. Que penserait le Camarade Secrétaire Général de vous ? Avant que Laurine puisse répondre, quelqu'un prit alors la parole.
Le Camarade Secrétaire Général pense également que nous ne devrions pas sauver le Maxime. Pardon ? Aube regardait par les hublots du navire. Elle consentit à se retourner vers son Amiral.
Vous m'avez entendu, camarade Amiral. Le Camarade Secrétaire Général pense que nous ne devons pas voler au secours de notre sous-marin. Lorsque je l'ai prévenu, chose que je vois que vous semblez avoir oublié de faire, il m'a transmis son avis très clair. Si jamais notre sous-marin est attaqué, il a un plan de riposte. Mais il ne nous impliqué pas, et ses ordres sont clairs. Nous ne devons interférer pour le moment. Enfin, pas trop. Tout ce que nous pouvons faire, c'est laisser penser que nous aussi, nous traquons un sous-marin lanceur d'engins non identifié, pour le moment. Demain, ceux qui l'ont surveillé, ou attaqué, sauront sans que cela soit revendiqué, qu'il s'agissait de notre sous-marin, et à ce moment là le plan de représailles s'ensuivra. C'est ce qu'il m'a dit. L'Amiral sembla alors en grande réflexion. Autour de la table, les commandants de navires semblaient en accord avec Aube.
Bien. Faisons comme ça, alors. Nous traquons un sous-marin non identifié, et nous ne le défendrons pas. Vous pouvez disposer, les ordres écrits vous seront envoyés quand vous serez à bord de vos navires respectifs. Les commandants sortirent, discutant ensemble.
Laurine attrapa Aube par le bras.
Merci d'avoir défendu mon point de vue, camar... Mais Aube retira brutalement son bras.
Ce n'est pas votre point de vue que j'ai défendu, Laurine, mais celui du Camarade Secrétaire Général. Le vôtre n'était qu'un ramassis de lâcheté. J'aurais pensé mieux de vous, Laurine. Et elle s'en alla sans accorder un regard à Laurine, manifestement en colère.
Effet : La flotte Loduarienne n'attaque pas si Caratrad attaque le sous-marin. Néanmoins, elle se dirige quand même sur zone, les chasseurs Loduariens en tête.