08/02/2018
09:59:27
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Rapport d'autopsie

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28105
Département de médecine légale de Grand Hôpital

Professeur Marc Langin
Docteur Philippe Antoine


RAPPORT D'AUTOPSIE



Nom : Desranges
Prénom : Louise
Née le 17 mai 1960 à Carnavale
Dossier n° 967822



Date présumée du décès : entre le 21 décembre 2004 13h30 et le 22 décembre 2004 à 6h45. Autopsie pratiquée le 24 décembre 2004.
Donneur d’ordre : Mme Raphaëlle GERONT, Procureure Populaire de Carnavale.
Corps identifié par Mme Andrée MAGENTAS et M. Loïc ERYON


Mode de décès : Empoisonnement
Cause immédiate du décès : Intoxication au mercure



PROTOCOLE :

RAPPORT DE L’EXAMEN SUR LE LIEU DU CRIME (8h30) :

Victime assise sur le trottoir adossé contre un mur, les bras croisés sur le torse au niveau de la poitrine, la tête posée contre une poubelle. Langue bleuie et gonflée, phalanges crispées et ongles enfoncés dans les chaires. La température du foie était de 28°C à 8h31. La température relevée sur les lieux est de 11°C. On note une rigidité cadavérique totale. Présence de lividités fixées à la base du cou et au niveau du torse. Un prélèvement de l’humeur vitrée de l’œil droit est pratiqué à 8h35.

EXAMEN EXTERNE :

L'autopsie a commencé à 17 h00 ce 24 décembre 2004. Présent à l'autopsie: technicien du département, Victor GILLS. Au début de l'examen, le corps est couvert d'une blouse blanche à manches courtes, un jean bleu foncé, un T-shirt en coton blanc à manches courtes, des sous-vêtements blancs, des chaussettes blanches, des bottines noires à talons. Le corps est celui d'une femme normalement développé, d'alimentation moyenne ; mesurant 1m62 et pesant 51 kg. La conservation du corps est bonne, aucun signe de putréfaction. Le corps est froid au toucher. On note la présence de lividités au niveau du cou et du torse ainsi qu’à l’arrière des jambes. Les cheveux blonds et châtains, d'une longueur maximale de 32 cm, sont de volume modéré. Les yeux sont clos. Les iris sont marron clair. Les cornées sont claires. Les pupilles sont dilatées et mesurent 4mm. Des cils bruns sont présents. Les dents sont naturelles et bien entretenues. La nuque est neutre. La poitrine est neutre. L'abdomen est neutre. Les membres sont égaux et développés de façon symétrique. Le dos est neutre.

ÉVIDENCE DE TRAITEMENT :

Aucun signe de traitement particulier.


ÉVIDENCE DE BLESSURES :

Aucune blessures apparentes.


TÊTE ET COU : Langue bleuie, gorge irritée et gonflée.

EXTRÉMITÉS : Ongles cassés avec présence de sang et extrémités des doigts écorchées comme s'ils avaient gratté quelque chose.

TRONC : Aucune marque ou contusion visibles.


EXAMEN INTERNE

CAVITES : Les cavités pleurales droites et gauches sont libres de liquides et d'adhérences. La cavité péricardique est libre de liquide. Pas d'adhérences présentes. La cavité péritonéale est libre de liquides ou d'adhérences.

SYSTEME CARDIOVASCULAIRE : Le cœur de 230 grammes possède une artère coronaire droite dominante. Les vaisseaux coronariens sont neutres. Signe de faiblesse cardiaque.

SYSTEME RESPIRATOIRE : Les poumons droit et gauche possèdent un feuillet pleural neutre. L'arbre bronchique ouvert ne présente aucun thrombus antérieur au décès. L'arbre bronchique contient une quantité modérée de mucus. Le tissu de la section est gris-rose et mat-pâteux. Les cartilages laryngés et trachéaux sont intacts, leurs muqueuses neutres.

SYSTEME NERVEUX CENTRAL : Le cerveau de 1190 grammes possède des méninges neutres. On note des lésions internes au niveau du cortex frontale et une atrophie de l'aire de Wernicke inexplicable. La pathologie ne semble pas d'origine congénitale mais le fruit d'un délitement naturel du fait d'une sous-utilisation du langage.

SYSTEME URINAIRE : Le rein gauche de 120 grammes et le droit sont similaires. Les artères rénales sont évidentes. La surface extérieure est lisse. Le parenchyme de la section est uniforme et brun foncé. Le cortex mesure 10 mm en moyenne. Les jonctions cortico-médullaires sont bien individualisées. Il reste 15cc d'urine dans la vessie. Ceci ôté, la paroi de la vessie est neutre.

SYSTEME GENITAL : appareil génital neutre

SYSTEME HEPATOBILAIRE : Le foie de 1120 grammes possède une capsule neutre. A la section, le foie est uniforme et brun foncé. Pas de masses identifiées. La vésicule biliaire contient 10cc de bile visqueuse vert foncé. Le système biliaire extra-hépatique est neutre.

APPAREIL GASTRO-INTESTINAL : L'œsophage est neutre. L'estomac contient 35cm3 de liquide, pas de solide. A la section, le pancréas est uniforme, gris rose, et modérément ferme. Le duodénum ouvert ne contient ni ulcères, ni masses. Extérieurement, l'intestin grêle, l'appendice et le colon sont neutres. Les intestins ne contiennent aucun reliefs de nourriture digérée, la victime semble être à jeûne.

SYSTEME LYMPHATIQUE : La rate de 57 grammes possède une capsule neutre. Le parenchyme est modérément ramolli et brun-rouge foncé. Les ganglions lymphatiques abdominaux et thoraciques sont neutres.

SYSTEME MUSCULAIRE ET SQUELETTE : L’ensemble est neutre.



DONNÉES DE LABORATOIRE

Culture et sensibilité du liquide cérébrospinal :
Coloration May-Grünwald-Giemsa : rares leucocytes observés
Culture : Absence de pousse au bout de 72 heures.

Recherche d'antigènes bactériens du liquide cérébrospinal :
Hemophilus influenza B : négatif
Streptococcus pneumoniae : négatif
N.Méningocoques groupes A,C,Y,et W135 : négatif
Neiserria Méningocoques B/E.
Coli K1 : négatif.

Analyse sanguine valeurs moyennes
  • Hématie /mm 3 : 5.190.000
  • Hémoglobine : 14,6 g
  • Hématocrite : 46
  • Leucocytes /mm 3 : 4.500
  • Plaquettes /mm 3 : 265.000
  • Glycémie : 2,12 g/L Note du médecin : glycémie extrêmement élevée
  • Cholestérol : 1,7 g/L
  • Acide urique : 61mg/L
  • Sodium : 160 mmol/L
  • Calcium : 2.4mmol/L
  • Potassium : 4,9 mmol/L
  • Fer sérique : 0,53 mg/L
  • Urée : 0,3 g/L
  • Créatinine : 11 mg/L
  • Chlorure : 101mmol/L
Groupe sanguin A+

Dosage de potassium de l’humeur vitrée: 5.5mmol/L

Résultats pharmacologiques (quantitatifs)
Ethanol: 0 g /dL, (mesure dans le sang)

Conclusion du laboratoire : Analyse normale.



Je poste ici un RP écrit dans les arbitrages militaires de Carnavale que j'ai dû retoucher. Afin de ne pas perdre les points il sera stocké ici :

Carnavale : le coup de poignard dans le dos permanent
Grâce à l’hostilité établie entre les habitants des agglomérations carnavalaises et les forces de l’OND – allant jusqu’à pousser ses membres à la faute, notamment grâce à une déclaration malheureuse de la part du Duché de Sylva annonçant qu’il ouvrirait désormais librement le feu sur les civils carnavalais – la Principauté s’est assuré non seulement la loyauté de ses citoyens, mais également que l’OND n’ose pas pénétrer ses agglomérations, craignant (à juste titre) des embuscades et des attaques. Même si l’OND venait à changer de stratégie, le mal est fait : les partisans carnavalais ont eu le temps de s’installer sur place et de tisser leurs réseaux en amont, profitant d’avoir eu le champ libre pendant plusieurs mois.

Roumont comme l’enclave verte sont de petites agglomérations mais avec un nombre de gens trop grand pour permettre des évacuations forcées massives. L’OND n’a pas les effectifs pour prendre en charge et déplacer des dizaines de milliers de gens, sans s’exposer à des drames et mettre en danger ses propres soldats. Selon la stratégie adoptée par l’OND, les Carnavalais s’adaptent et capitalisent sur un ennemi toujours en tort pour faire monter l’agacement des populations civiles. Le contrôle des zones urbaines rend caduc l'avantage aérien au-delà de simples missions de renseignement ou de brouillage radar.

Rappelons d’ailleurs que l’OND est gravement en sous effectifs. Même en comptant la totalité de ses forces, elle a prévu son invasion pour s’emparer de Carnavale (un peu comme les Russes fonçant sur Kiev avant d’être contraints de reculer) mais pas pour tenir un pays tout entier. Outre que son débarquement a mis beaucoup de temps, quelques centaines de soldats (quelques milliers en comptant la totalité des effectifs) n’est pas suffisant pour :
1) exercer un blocus imperméable sur la Cité noire
2) exercer un blocus imperméable sur Roumont et l’enclave verte
3) surveiller l’arrière-pays
4) protéger ses centres de commandement
5) intercepter le cas échant les patrouilles carnavalaises

Si l’OND dispose de milliers de soldats à Carnavale, Carnavale possède une logistique littéralement dix fois supérieure puisqu’elle a plus de 90 000 miliciens mobilisés sur place pour assurer la logistique de ses opérations. Le reste des forces de l’OND est à distance et n’a donc qu’une vision limitée du terrain, le matériel transite lentement par avion ou (pire) doit être importé depuis des métropoles éloignées par aller-retours de cargos ce qui rend tout l'appareil militaire lent et peu réactif à la polyvalence des forces carnavalaises.

Roumont et l’enclave verte présentent deux réalités très différentes, autant d’un point de vue géographique que démographique. Si la première agglomération est uniquement peuplée de travailleurs du secteur agricole et sert de ville dortoir, l’enclave verte est un territoire fondé et administré par les Shuh, qui ont récemment accueilli plusieurs dizaines de milliers de réfugiés fuyant l’Armageddon’t. Si, ramenée à la population de Carnavale, la proportion de populations en fuite est assez faible, elle est suffisamment significative pour représenter une masse difficile à gérer et transformer l’enclave verte en un vaste camp de réfugiés. La présence (y compris militaire) des Shuh a permis de couper l’herbe sous le pied de l’OND qui n’a pas la main – ni la confiance – des Carnavalais sur place.

Roumont est un territoire industriel, grande ville dortoir elle abrite un grand nombre de hangars, ateliers, garages, silos, le tout destinés à accueillir, réparer ou construire du matériel agricole et des denrées alimentaires. Ce sont des milliers de mètres carrés de friches industrielles, d’outils, de matériel nécessaire à l’entretien des machines. La population de Roumont étant constituée d’ouvriers agricoles qui travaillent dans les champs alentours, la grande majorité d’entre eux ont des compétences en mécanique, une connaissance minimale de leurs outils et des machines, et surtout une bonne maîtrise du terrain qu’ils arpentent régulièrement. Enfin, sauf à vouloir confiner les ouvriers agricoles pendant des mois à Roumont (ce que l’OND n’a jamais précisé), ceux-ci sortent régulièrement de la ville et communiquent avec les villages alentours, des grandes quantités de nourriture transitent vers les silos puis vers Carnavale. Faute de coopération des autorités carnavalaises, il est quasi impossible de distinguer un partisan ou un milicien d’un travailleur local, d’autant que tout ce petit monde collabore, motivé par la promesse de privilèges une fois la guerre terminée. Les ouvriers agricoles n’ont d’ailleurs pas beaucoup à se forcer pour ne pas apprécier l’OND qui, ayant abandonné l’idée de se rapprocher d’eux, les empêche de faire correctement leur travail ou plus simplement de revoir leurs familles en mettant en place un quasi blocus sur la Cité noire.

Roumont a un autre avantage : c’est la densité industrielle du territoire. Étant la principale agglomération agricole de l’ouest du pays, elle possède d’immenses quantités de hangars, de silos, de friches industrielles qu’il est très difficile d’explorer sans risquer une embuscade, mais qui brouillent également la recherche radar (beaucoup de métal) et par l’aviation (les choses sont sous des toits). Ces particularités géographiques permettent de déplacer le matériel pour éviter les fouilles, le démonter et le remonter, ce qui place les troupes de l’OND en situation d’embuscade permanente. La géographie favorise également les attaques éclaires suivies de la fuite, par exemple avec des tirs de roquettes ou de snipers à longue distance. Du matériel agricole peut littéralement être utilisé pour créer des armes artisanales (les systèmes pneumatiques, par exemple, se transforment aisément en mortiers et augmentent donc les capacités militaires des milices qui peuvent improviser sur le terrain.

Rappelons que les milices de Carnavale sont très habituées à exercer dans des milieux urbains denses et à mener des opérations commandos coup de poing contre des groupes armées, là où l’armée régulière de l’OND a été déployée pour occuper un territoire large et rechignent à s’engager en zone urbaine où la population lui est hostile. L’OND doit donc faire un choix : pénétrer les zones industrielles de Roumont et s’exposer aux embuscades ou ne pas y pénétrer et demeurer impuissante face à l’organisation des partisans carnavalais.

Ceux-ci peuvent opérer des sorties rapides, difficiles à intercepter en raison de la qualité des véhicules de la Principauté, adaptés au terrain. Qu’il s’agisse de voitures blindées ou de moto cross pour frapper derrière les lignes, les partisans carnavalais ont l’avantage de l’initiative en se fondant au cœur de la population civile d’où ils peuvent surgir dès qu’une opportunité se présente. Ils bénéficient pour cela des va-et-vient des camions entre Roumont et le reste de la Principauté qui brouille la lisibilité des entrées et des sorties de la ville. Les vastes champs OGM sont également un terrain stratégique pour évoluer discrètement grâce à l’omniprésence des entrepôts, friches industrielles, silos, etc. dans le paysage. Le terrain est donc tout autant naturel qu’industriel ce qui aide les soldats à se dissimuler ou stocker du matériel provisoirement. A moins de fouiller chaque recoin, chaque grange, chaque ferme du territoire, l’OND ne peut pas maîtriser le terrain.

Stratégie :

- certaines informations données publiquement plus haut sont volontairement trompeuses.

- les Carnavalais savent très bien qu’ils risquent de tomber dans des pièges, ce sont eux-mêmes des habitués des opérations commandos face à des ennemis retords et des combats non-conventionnels. Les Carnavalais ne prennent donc pas du tout d’initiative consistant à frapper derrière les lignes adverses mais ils le laissent penser en effectuant des sorties ou des tentatives de sortie. Leur but est d’attirer la contre-attaque de l’OND dans des pièges en les forçant à s’exposer. Les hélicoptères sont particulièrement visés : ils offrent l’avantage du ciel à l’OND mais sont aussi vulnérables à la DCA et aux lance-roquette de manière générale. En sacrifiant quelques véhicules, les Carnavalais peuvent contraindre l’OND à sortir son matériel pour contre-attaquer ensuite depuis des positions prévues à l’avance où un seul individu (ou une poignée) peuvent se dissimuler en amont et frapper.

- la DCA se cache très facilement dans un silo, invisible depuis le ciel jusqu'à ouverture de ses volets supérieurs. Les silos sont très nombreux dans la région, y compris dans Roumont, et il est assez difficile d'anticiper lesquels contiennent des canons et lesquels contiennent des réserves de grains. La destruction accidentelle de silos à grain peut par ailleurs être médiatisée pour prétexter que l'OND tente d'affamer Carnavale et s'en prend à d'honnêtes fermiers.

- les armes artisanales ne sont pas vraiment utilisées par les milices mais peuvent le cas échéant armer les civils, pour créer des diversions ou de fausses attaques afin d'attirer l'OND sur un terrain favorable à des embuscades. En faisant croire qu'elle emploie des armes de faibles qualités, Carnavale peut leurrer l'OND en lui faisant croire à sa supériorité militaire. Elle alterne par exemple : armes artisanales et, parmi elle, des ALI ou lance-roquette dernière génération qui prennent au dépourvu les soldats qui pensent combattre des gens mal équipés.

- certains camions sont volontairement suspects (présence de matériel métallique caché sous les grains par exemple) et piégés de façon artisanale pour multiplier les attentats. Pareil pour des « caches » d’armes qui peuvent être détectées par radars, laissant croire à une prise facile, et qui s’avèrent être minées.

- la quasi-totalité des caches d’armes réelles se trouvent en fait dans les agglomérations elles-mêmes. A Roumont, le tissu industriel est assez dense pour rendre difficilement distinguable une cache d’un simple entrepôt, y compris au sein de la population civile. Rien n’empêche par ailleurs de cacher des armes dans des endroits farfelus (au fond d’un puits asséchés, sous le fauteuil d’un tracteur désaffectés, au fond d’un silo à grains, etc.

- l’OND doit aussi redouter les attaques bactériologiques. Par exemple, les milices Dalyoha vont volontairement commettre des erreurs (s’exposer brièvement à la détection aérienne, multiplier les aller-retours suspects dans un hangar, etc.). L’OND, en croyant tomber sur du matériel clandestin, va s’exposer à des agents pathogènes. Soit des charges chimiques artisanales (et donc difficilement repérable puisque pas nécessairement rattachées à du matériel détectable par un radar, par exemple il suffit de placer une charge de gaz mortel qui se déclenche avec une tapette à souris et que l’on active en déplaçant un objet ou en ouvrant une porte). Il peut aussi s’agir d’agents pathogènes biologiques, dont la durée de vie est limitée, placée sur certains surfaces et qui peuvent infecter par pénétration cutanée. Infiltrer du matériel biologique à destination militaire est très facile puisque quelques éprouvettes suffisent. Par ailleurs les milices Dalyoha sont habituées à ce genre de méthodes.

- l’OND va devoir s’adapter à ce genre de menaces non conventionnelles et soit porter de l’équipement approprié (combinaisons hazmat) mais qui la rend beaucoup moins efficace au combat, soit ne pas en porter ce qui instaure une forme de terreur psychologique et l’expose à des menaces biochimiques.

- autre volet de la guerre bactériologique : les Carnavalais piègent directement certains convois de nourriture. Si l’OND veut contrôler systématiquement les camions qui circulent, elle cherchera du matériel caché dedans mais ne peut pas nécessairement s’adapter à des attaques d’un autre genre (charge de gaz, vaporisation de pestes à retardement, etc.). Les milices Dalyoha emploient des agents dont elles possèdent les vaccins ou les remèdes et qui sont difficilement détectables pour l’OND puisqu’ils agissent à retardement. Ouvrir un bâche, un silo, c’est potentiellement s’exposer à des vapeurs infectieuses. La présence de nombreux stocks de pesticides et de produits chimiques de pointe destinés à l’agriculture favorise la dissimulation du matériel militaire biochimique et à ce type d’attentats non conventionnels.

- les Carnavalais sont moins attachés à leur matériel que l’OND. Ils n’hésiteront pas à sacrifier un canon antiaérien si c’est pour abattre un hélicoptère. Ces canons peuvent être dissimulés dans les friches industrielles et dissimulées sous des éléments de décor : des véhicules agricoles abandonnés, au milieu de machines ou carrément dans les stocks de produits agricoles.

- la grande taille des friches industrielles de Roumont facilite les méthodes de leurrage (par exemple : déclencher un incendie dans un entrepôt pour déplacer du matériel ailleurs).

- les Carnavalais utilisent des techniques d'embuscade par paliers : une embuscade est suivie d'une seconde embuscade ce qui produit un sentiment de harcèlement et de l'épuisement psychologique.[/secret]

Dans l’enclave verte, la situation est différente : les milices Dalyoha, Castelage et les forces du SAD BB sont infiltrées au sein des réfugiés et profite de la présence des Shuh pour faire tampon entre les partisans et l’OND. Contrairement à l’OND (qui ignorait littéralement l’existence de l’enclave verte au moment de son invasion, en témoigne sa surprise de découvrir que la zone était tenue par les Shuh), les Carnavalais ont un bon contact avec ces-derniers, puisque les Shuh s’appuient littéralement sur des Carnavalais pour évoluer dans la Cité noire, mais ont également des accords avec Blaise Dalyoha (et donc ses milices) qui tolère leur présence depuis longtemps en échange d’une saine coopération. Les Shuh n’ont donc pas intérêt à collaborer avec l’OND et tout intérêt à travailler avec les milices Dalyoha, dont dépend littéralement leur survie à Carnavale. Plus généralement, les camps de réfugiés sont un grand foutoir que des milliers de gens ont investi avec les moyens du bord et dans la grande tradition carnavalaise de n’importe quoi architectural. Les installations sur plusieurs mois (tentes mais également des bâtiments en dur) sont difficilement lisibles depuis le ciel, la grande quantité de matériel radio, informatique, de véhicules et d’ateliers artisanaux rend compliqué de distinguer l’honnête ferrailleur de l’atelier clandestin acquis aux partisans. D’ailleurs, ceux-ci se confondent parfois, grâce à la division du travail il est parfaitement possible de confier à un « honnête » citoyen carnavalais une tâche et à un autre « honnête » citoyen une autre tâche qui, mises bout à bout, aboutiront à la réparation de matériel militaire. Le bordel généralisé provoqué par les réfugiés

La présence de laboratoires de recherche Shuh favorise également la dissimulation des activités clandestines des milices Dalyoha puisque les produits chimiques circulent à l’intérieur de l’enclave verte qui bénéficie de ravitaillements de la part de la métropole shuharri. La présence de tels flux, notamment via les dirigeables Shuh, expose l’OND à un dilemme : opérer un blocus sur la zone et donc compromettre gravement la mission humanitaire Shuh (s’exposant de fait à la réprobation internationale et l’hostilité des locaux) ou laisser transiter les denrées alimentaires et médicamenteuses ce que peuvent exploiter les miliciens Dalyoha, habitués à manipuler des substances chimiques et biologiques à des fins militaires. Plus généralement, la présence massive de civils en errance rend impossible pour l’OND d’évoluer librement au sein des populations civiles ce qui compromet toutes les missions de reconnaissance ou les tentatives de démantèlement des ateliers clandestins. L’OND peut faire des opérations coup de poings mais pas sans ratés (et donc s’attirer l’hostilité des populations civiles) et en s’exposant à des contre-attaques sanglantes, où elle sera désavantagée puisqu’au milieu des civils. Le faible nombre de miliciens joue paradoxalement en leur faveur : il ne s’agit pas de grands réseaux de résistance mais de petites cellules infiltrées au sein de la population civile et qui s’appuient en grande partie sur le soutien des populations locales.

Les particularités géographiques de l'enclave verte jouent également en la faveur des milices : elles sont situées dans les montagnes accessibles par des pistes et sentiers empruntables uniquement à pied. Pour atteindre l'enclave, l'OND devra avoir recours à des hélicoptères ou des avions qui sont des cibles faciles pour la DCA. Les chars et véhicules blindés ont une utilité très limitée dans un tel contexte, voire ralentissent davantage qu'ils servent. Les particularités géographiques montagneuses de l'enclave favorisent la dissimulation, les maquis, les caches d'armes y compris en terrain découvert (il suffit de creuser un trou ou de trouver une petite grotte pour y dissimuler du matériel que personne ne trouvera, sauf à arpenter méticuleusement les montagnes). Paradoxalement, si les Carnavalais ont l'avantage du terrain pour se dissimuler, notamment avec des snipers ou des petits groupes mobiles, l'OND connait moins le territoire. Son seul avantage : son matériel, est rendu caduc dans un tel environnement et se déplacer en grands groupes la contraint à s'exposer à des attaques. La position du défenseur est ici ultra-favorable aux combattants Shuh et Carnavalais qui peuvent utiliser le terrain à leur avantage, contrairement à l'OND qui se déplace laborieusement avec son matériel et ses véhicules, au risque de s'exposer.

Enfin, les Shuh résistent eux-même à l'OND ce qui rajoute une couche de complexité pour cette dernière. En cas d'invasion, l'OND n'affrontera pas un ennemi uniforme mais deux types de guérillas différentes, aux pratiques et méthodes assez hétéroclites. Les Shuh sont des habitués des terrains complexe et de la débrouillardises (pratique dans l'enclave) quand les Carnavalais sont des experts en combat urbain (utile à Roumont). L'OND, elle, est une armée régulière qui doit composer avec des gens très différents les uns des autres pour les organiser ensemble, elle perd du temps et de l'efficacité logistique face à des combattant agiles, mobiles et discrets.


Stratégie :

- certaines informations données publiquement plus haut sont volontairement trompeuses : l’OND va probablement tenter de corrompre des citoyens carnavalais pour obtenir des informations. Les milices Dalyoha vont volontairement créer de faux informateurs pour favoriser les embuscades : les promesses de richesse excèdent largement tout ce que l’OND peut promettre aux citoyens, mais il existe aussi la menace pour leurs familles : collaborer avec l’OND c’est s’exposer à des répercussions violentes dans la Cité noire, les habitants savent la répression dont sont capables les élites. Des mauvais renseignements sont diffusés au sein de la population pour créer (au mieux) les conditions favorables à des embuscades et (au pire) un bruit informationnel qui rend les opérations de corruption difficiles à mener parce que l’OND ne sait jamais si elle est tombée sur quelqu’un de fiable ou sur une taupe.

- l’enclave verte se trouve dans des collines surélevées, ce qui expose les troupes de l’OND à des tirs de sniper embusqués, parfois directement au sein de la population civile. Si l’OND s’approche trop, elle s’expose. Si elle ne s’approche pas, elle laisse les mains libres aux partisans carnavalais. C’est également vrai grâce à l’usage des mortiers qui peuvent tirer sur des cibles éloignées et disparaitre au sein de la population civile en étant très difficiles à détecter.

- les partisans carnavalais créent des leurres : ils sont prêts à sacrifier un peu de matériel en commettant volontairement des erreurs pour attirer l’OND dans des pièges, par exemple avec des explosifs (mines ou charges explosives) placées sur le matériel directement. Comme à Roumont, les milices n’hésitent pas à utiliser des attaques chimiques (mais pas bactériologiques) pour multiplier les menaces et impacter le moral des soldats de l’OND tout en les contraignant à redoubler de prudence.

- un dernier aspect important à prendre en compte est que l'OND ignore est qu'il existe à proximité de l'enclave verte des passages souterrains menant dans les égouts de Carnavale. Ceux-ci sont discrets et conduisent à un dédale assez complexe sans connaissances préalables du terrain mais quelques entrées se trouvent dans les collines. Les hauteurs de la Principauté sont en effet des sources d'eau importantes pour la Cité noire et il est donc logique que des accès aux égouts (notamment au premier cercle qui accueillent le réseau de canaux d'irrigation) se trouvent dans la région. Pour des connaisseurs comme les miliciens, du matériel peut transiter depuis Carnavale vers l'enclave verte. C'est aussi, en cas d'urgence, un excellent moyen pour disparaitre le temps que la tension diminue. En cas d'urgence toujours, les entrées des égouts peuvent être piégées pour provoquer l'effondrement de certains tunnels d'accès si l'OND tente d'y pénétrer sans informateurs.

- à Roumont comme autour de l’enclave verte, pour survivre, l’OND doit vivre sur le pays. Elle peut importer de la nourriture mais est contrainte de s’appuyer sur certains éléments naturels de Carnavale (des sources d’eau par exemple, soit pour boire, soit pour se laver ou plus généralement à des fins d’hygiène). Ces éléments peuvent être sabotés volontairement pour empoisonner les camps de l’OND qui ne peut pas contrôler l’ensemble des rivières de la Principauté. Les milices connaissent les lieux et la région et peuvent aisément déverser des agents infectieux ou chimiques en amont des camps de l’OND qui (au moins les premières fois) ne s’y attend pas forcément. Même si l’effet de surprise finit par se dissiper, une seule attaque biochimique réussie peut instaurer la terreur dans les rangs des soldats, causer des pertes humaines (malades devant être évacués en urgence ou morts) et contraindre l’OND à multiplier les mesures de sécurité et de logistique ce qui lui prend du temps, de l’argent et mobilise des soldats pour d’autres tâches que simplement tenir le pays.

- A Roumont comme dans l’enclave verte, Carnavale évite le combat au maximum. Elle préfère largement les embuscades et, lorsqu’une situation lui parait trop compliquée, elle privilégie la fuite avec des véhicules rapides et discrets plutôt que d’affronter des véhicules de combat blindés. Abandonner un peu de matériel derrière elle n’est pas grave, Carnavale joue sur l’usure des forces de l’OND en visant les pertes humaines qui ont davantage un impact sur le moral que la destruction du matériel (elle est de toute façon en infériorité de ce point de vue).

A Roumont comme dans l’enclave verte, Carnavale bénéficie également de l’aide d’alliés extérieurs que l’OND n’a pas forcément anticipé. Les deux puissantes IA : Justin l’Éternel et Jashuria-chan viennent de conclure une alliance pour punir les assassins de Pervenche Obéron. Forte d’une puissance de calcul démentielle et des serveurs stockés à la fois à Carnavale (sous terre) et au Jashuria, les IA sont en mesure de provoquer des attaques informatiques qui paralysent les communications de l’OND et lèvent le brouillage électronique. Elles font également apparaitre des "menaces fantômes" (fausse présence de soldats ou de matériel militaire carnavalais) qui dispersent les forces de l'OND en plus de favoriser les embuscades. Cela peut aller de la simple création de « bruit » qui diluent les communications, messages et informations dans des milliers de données inutiles, à la diffusion de fausses informations en passant par la guerre psychologique : diffusion de chansons de J-pop insupportables ou de discours religieux incessants. La bataille informatique est relayée par les engins radio des milices qui s’en servent pour frapper l’OND directement au cœur de ses camps et déstabiliser complètement la chaîne de communication. Les IA ont une vertu qui est aussi un défaut : elles sont autonomes et donc assez imprévisibles ce qui rend leurs attaques toujours surprenantes, parfois inutiles mais difficiles à anticiper et donc à contrer. Elles peuvent faire crasher les serveurs de l’OND, diffuser des ordres erronés, passer aux infos sur les chaînes nationales des pays de l’OND pour réclamer la fin des hostilités, prendre le contrôle d’une tour radio pour couper la communication avec des pilotes en vol, etc.

Elles sont, le cas échéant, d'une aide précieuse pour les milices. Grâce à la reconnaissance satelitte et l'analyse par IA des mouvements de l'OND, les milices sont en mesure d'identifier des patterns (rondes, tours de garde, stratégie de repli, etc.) ce qui, au fur et à mesure que la guerre dure, permet aux milices d'apprendre de leurs ennemis. La Principauté de Carnavale a donc un coup d'avance en terme d'adaptation et de polyvalence sur son adversaire. D'autant plus que l'OND doit conjuguer plusieurs états-majors à la fois, avec des stratégies et des cultures militaires différentes. Malgré la bonne intégration des armées de l'OND, celle-ci ne sera jamais aussi efficace que les milices qui partagent une culture militaire et une langue commune. La barrière linguistique joue par exemple en faveur de Carnavale qui peut utiliser ses IA pour créer des leurres, de faux compte-rendus et rapports, voire même imiter les voix de soldats de l'OND s'adressant à d'autre pour les envoyer dans des pièges.

En tant que site industriel et stratégique éloigné de la capitale, Roumont possède un certain nombre d'antennes relais déjà installées sur place et dont les partisans peuvent se servir pour communiquer avec l'extérieur, ou bidouiller avec l'aide des IA pour outrepasser les brouillages de l'OND. Dans l'enclave verte, les Shuh possèdent déjà des antennes relais qui peuvent être utilisées par les partisans.

La défiance des populations civiles à l'égare de l'OND est également un avantage pour les milices qui peuvent, en cas de besoin (pour opérer une attaque ou couvrir une fuite) provoquer artificiellement des regroupements voire des mouvements de protestation qui perturbent la logistique de l'OND. A Roumont, les agriculteurs sont de fortes têtes qui peuvent utiliser des engins agricoles pour barrer les routes au dernier moment ce qui impose de rappeler en urgence un pont mobile ou un tracteur et retarde la pénétration de certaines zones, laissant au milices le temps de se préparer ou de fuir. Dans l'enclave verte, ce sont des mouvements de réfugiés qui, contre une promesse de nourriture, de médicaments ou de rémunération ultérieure, peuvent compliquer la visibilité des soldats de l'OND et impacter leur mobilité. Les civils n'ont pas besoin de savoir pourquoi ils font ce qu'ils font, l'important est qu'ils produisent, directement ou indirectement, les conditions d'imprévisibilité qui viendront perturber la logistique de l'OND.

Certaines antennes sont des leurres (assez facile à fabriquer) qui servent à attirer l'ennemi. Une antenne qui semble être une cible facile peut dissimuler de la DCA à proximité, ou un tireur embusqué avec un lance-missile afin de démolir un hélicoptère, voire un avion, qui tente de les atteindre.

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