03/10/2015
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[Antares - Teyla] Rencontre entre MAE: Pierre Lore à Margaux

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[Antares - Teyla]
Rencontre entre MAE: Pierre Lore à Margaux


Il était tôt dans la ville de Margaux, et Clara Malmaison se dirigeait calmement vers le Palais du Consortium où la rencontre avec le ministre des affaires étrangères Teylais allait se dérouler. Ni le Président du Conseil ou de la République étaient présents sur les lieux à cause d'autres affaires diplomatiques à gérer. Les lieux étaient donc complètement disponibles pour effectuer cet entretient.

Le représentant Teylais devrait atterrir d'ici peu à l'aéroport international Ursa Major de la ville de Margaux, il ne lui siffira que de quelques dizaines de minutes pour rejoindre le lieu du rendez vous.

Le soleil était déjà haut, le ciel bleu et la brise matinale aidait à faire circuler la chaleur du mois de juillet. C'était une belle journée, la ministre des affaires étrangères était certaine que la rencontre allait refléter les conditions météorologiques. Son homologue arriva sous peu sur les lieux, et elle fut là pour l'accueillir de la plus chaleureuses des manières. Dès qu'il fut descendu de son véhicule, il fut temps d'engager les formalités et les serrages de mains.

Clara Malmaison, Ministre des Affaires Etrangères: Bienvenue en Antares Monsieur ! J'espère que vous avez fait bon voyage, vous ne savez pas l'honneur que vous nous faites en nous rendant visite... Je vous prie, rentrons à l'intérieur. Le soleil sera bientôt haut dans le ciel et nous risquons d'avoir chaud si nous restons ici.
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


L'ambiance dans l'avion ministériel en partance des îles Marquises, plus exactement de l'aéroport de Fort-Tempête, était cordiale et l'humeur ambiante était celle du débat qui se répandait dans l'habitacle du jet privé. L'avion volait seul dans le ciel, accompagnant les nuages, les dépassant. À travers les hublots, le paysage s'étendait à perte de vue, l'océan bleu s'étalait sur la ligne d'horizon aussi loin qu'il était possible de voir pour l'œil humain. La vue extérieure offrait une vue incroyable, alors que des oiseaux, accompagnés de leurs ailes battantes face au vent, accompagnaient l'avion. Pierre Lore discutait avec son équipe de la rencontre diplomatique qui allait se réaliser dans les prochaines heures :

- Ça va aller, dit Pierre Lore sur un ton serein et calme. Nous avons rendu visite à nos amis Kan-tanais, je suis sûr qu'ils enverront un message à nos ennemis loduariens pour éviter qu'ils fassent la pire erreur de leur vie. Par ailleurs, si nous mourons, vois ça comme une façon de mourir en martyr. Le régime loduarien n'y survivra pas.

- Nous n'avons pas tous la chance d'être ministre, Pierre, répondit sur un ton ironique Thomas, un des conseillers du ministre qui avait été jugé efficace, notamment dans la rencontre imprévue avec la ministre icamienne au siège de l'ASEA. Si nous mourons, je crains que nous allons être enterrés sans la présence de Sa Majesté et du Premier ministre.

- Tu es dur, Thomas. C'est une bonne souveraine en tout point. Elle est fidèle au Royaume comme moi, j'en suis certain. Sinon, un récapitulatif pour la rencontre, messieurs, dames ? répondit Pierre Lore en prenant une gorgée de son whisky.

- Eh bien, répondit Georgia, hésitante. C'est toujours complexe quand la Loduarie Communiste est dans le coin. Elle surveille très certainement les annonces qui seront faites, s'il y en a, à l'issue de la rencontre diplomatique. Comme nous l'avons évoqué précédemment, nous avons deux possibilités. Soit, nous actons que la Loduarie Communiste est encerclée et, au regard du discours du Secrétaire général, elle a ce sentiment. Mais nous ne l'avons jamais acté et, pour cela, il faudrait des actes venant conjointement de la République et du Royaume. Jusqu'ici, rien n'a été fait. Soit nous nous montrons prudents dans l'approche avec Antares afin que la Loduarie n'ait pas ce sentiment d'encerclement, tout en disant bien que la porte reste ouverte au Secrétaire général. Nous pouvons faire illusion de l'Organisation des Nations Démocratiques. Si nous l'évoquons, cela fera réagir les Loduariens militairement ou diplomatiquement.

- Il ne faut pas oublier que la diplomatie Antarienne est pour l'instant inconnue pour nous, s'exclama Thomas dans l'habitacle feutré de l'avion. Je veux dire par là que nous savons comment pourrait réagir la diplomatie Antarienne en cas de crise. Nous savons que nous avons les capacités de rester calmes et sereins pour prendre les bonnes décisions et ne pas foncer dans une confrontation immédiatement. Mais qu'en est-il de la diplomatie Antarienne ? Certaines rumeurs prétendent qu'elle serait brutale dans sa manière de procéder malgré le changement de président. Il faut qu'on s'assure que la diplomatie est bien régie là-bas par le pragmatisme, je pense.

- Tu marques un bon point, Thomas. Il est vrai que je vais devoir surveiller ça de près durant mon séjour là-bas. Il serait dommage que la diplomatie d'Antares ne se montre pas sérieuse. Mais je pense qu'elle a les capacités pour être tout à fait sérieuse et réfléchie en temps voulu. Quant à la stratégie à adopter avec la Loduarie, sur l'encerclement, etc., je rejoins ton analyse, Georgia, mais nous allons devoir en discuter avec la République d'Antares et probablement avec nos partenaires de l'Organisation des Nations Démocratiques.

À l'autre bout, dans le ciel du Royaume de Teyla, l'AWACS neuf reçu de la République Faravanienne volait escorté au-dessus de la capitale teylaise, surveillant le ciel, le trafic civil et militaire de l'Eurysie de l'Ouest tout en étant concentré sur l'arrivée de l'avion ministériel à Antares. En outre, si l'AWACS remarquait quelque chose d'inhabituel dans le ciel autour d'Antares et de la Loduarie, l'avion ministériel avait pour ordre de repartir immédiatement dans les îles Marquises. Cela n'était pas un problème, une rencontre pouvait se faire en distanciel, se disait le ministre.


Pierre Lore arqua le sourcil à l'interpellation de Clara Maison envers sa personne. Il estimait personnellement qu'un monsieur, dans un contexte de rencontre diplomatique et surtout lorsqu'il s'agissait de la première, s'accompagnait du titre de la fonction de la personne. Il s'attendait à être accueilli en Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères. Pierre Lore comptait bien utiliser la fonction de Clara Maison pour l'interpeller à tout instant, pour des raisons de politesse diplomatique. Toutefois, il ne ferait point la remarque à vive voix, il ne voulait pas mettre son interlocutrice mal à l'aise et que la rencontre débute sur une mauvaise note. Cependant, Clara Maison devait avoir la certitude que Pierre Lore allait juger durant toute la durée de son séjour le sérieux de la diplomatie d'Antares. Angel Rojas, Premier ministre de Sa Majesté et Sa Majesté Catherine III attendaient tous les deux un rapport du ministre des Affaires Étrangères à son retour.

Merci, Votre Excellence, c'est marrant, mais depuis que nous avons passé un certain niveau de PIB, je suis le bienvenu partout ! dit-il avec rigolade, tout en gloussant. De manière plus sérieuse, l'honneur est aussi pour moi. Je suis toujours ravi de rencontrer une homologue étrangère. J'espère que notre rencontre saura être productive pour le continent et la paix.

Sur ces mots, le Premier ministre se dirigea à l'intérieur de la bâtisse.
La ministre des affaires étrangères antarienne était heureuse de voir que son homologue se sentait bien après son voyage. Elle appréhendait cette réunion, car elle n'aimait pas parler de la Loduarie. Et en même temps, il y avait nécessité d'établir un dialogue clair avec de potentiels alliés. Personne ne voulait de ce conflit, ni les antariens, ni les loduariens, ni le reste des eurysiens. Bien que ce soit une simple discussion, elle pouvait beaucoup changer.

Les deux ministres marchèrent ainsi à l'intérieur du palais vers la salle dédiée à la rencontre. Le Palais du Consortium était l'un des plus vieux de la ville, arborant une architecture antarienne magnifique. C'était un mélange de style vintage, de la révolution industrielle et de l'époque baroque, un style typique des monuments du pays. Une disposition qui attirait les artistes et architectes apprentis du monde entier et qui ne cessait d'éblouir des milliers de touristes tous les jours. À chaque fois que l'on passait dans ces couloirs, en marchant sur le sol décoré de marbre blanc et bleu turquin qui s'agençait avec les détails du même bleu sur les murs et le plafond, les hôtes de la délégation antarienne étaient fiers de pouvoir accueillir des représentants d'autres pays dans les meilleurs conditions d'hospitalité qui leur était permise. Car au fond, c'est là le cœur de la diplomatie d'Antares: quelque soit la gravité de la situation, amis ou ennemis, tout le monde a le droit au meilleur accueil possible.

Les deux individus se dirigèrent à l'intérieur du Palais du Consortium pour la rencontre, organisée dans un petit salon où deux fauteuils les attendaient. Cette salle se démarquait des autres, les murs et les ornements étant constitués de bois précieux d'Antares, une espèce désormais en voie de disparition et très recherchée sur le marché. Des tapisseries de l'époque pré-républicaine arboraient aussi les murs, ce qui donnait à la salle cette sensation de confort et d'hospitalité digne d'une réception à l'antarienne. Les fauteuils aussi étaient faits du même bois, ainsi qu'un velours bleu sublime et confortable, ni trop mou ni trop ferme. Et pour couronner le tout, une fenêtre ornée de vermeil d'Antares donnant sur les jardins du palais, reflétant le soleil et la culture du pays.

Une fois les deux représentants assis, Clara Malmaison prit la parole affin de proposer un verre à son homologue.

Clara Malmaison, Ministre des Affaires Etrangères: Je vous en prie Monsieur le ministre, prenez place, voudriez vous quelque chose à boire peut être ? Il fait chaud, et nous avons une large sélections de boissons alcoolisées ou non qui pourront certainement vous tenter. Mais bon après tout nous sommes ici pour discuter, et pas d'un sujet léger comme vous le savez.

De ce que nous avons pu comprendre, nous ne sommes pas les seuls à entretenir des rapports compliqués avec la Loduarie Communiste, vous en avez fait aussi bien l'expérience à ce jour que par le passé. Comparé à votre pays, nous n'avons pas de grande expérience vis à vis de la diplomatie loduarienne, qui peut s'avérer certes surprenante ou complexe en certains temps. De là vient notre détresse, si je peux m'y référer de cette manière. Il nous a pas été commun par le passé de voir notre voisin intensifier ses inquiétudes par rapport à notre pays qui n'a pas commis de quelconque atteinte envers lui depuis toujours. Qui plus est, notre difficulté à communiquer avec le régime Lorenziste; ajoutez à cela des temps de réponses aux missives assez longs; nous met dans une position où nous ne savons ce qu'il pourrait advenir du futur de nos frontières, ainsi placés dans une espèce d'obscurité qui nous fait appréhender les événement à venir. Nous avons l'impression de voyager dans l'inconnu, un inconnu plutôt propice à de mauvaises surprises.

Pardonnez moi si je vous conte ce que vous connaissez probablement déjà, mais il est nécessaire que vous compreniez notre position par rapport à ces difficultés. Nous n'avons aucune intention de créer une escalade dans les tensions, nous militons activement pour un établissement d'une paix durable et des relations stables. Mais cette situation semble échapper à notre contrôle et à ces objectifs, d'où votre aide qui nous serait d'une importance considérable.

Je ne veux surtout pas m'éterniser sur notre situation, surtout en cette rencontre si précieuse à nos yeux. Dites moi, monsieur le ministre, comment voyez vous la situation et quels seraient vos objectifs vis à vis d'un établissement d'une diplomatie solide et pacifique entre notre pays et la Loduarie Communiste ?"
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Pierre Lore s'installa dans le fauteuil à l'invitation de son homologue. Il regarda attentivement autour de lui pour juger du goût des Antariens. Il trouva la décoration à son goût, bien que largement différente de son ministère dont il aimait tout autant la décoration. Pierre Lore ne semblait pas difficile au niveau des goûts de la décoration. Après une profonde réflexion, il claque des mains à la hauteur de sa poitrine et déclare :

- Je veux bien une guarana ! Très belle décoration, vous travaillez dans un espace spacieux et agréable pour l'œil. C'est un élément nécessaire pour que l'être humain travaille au meilleur de lui-même. Et évidemment, au regard des postes que nous occupons respectivement, il est clairement indispensable que nous soyons sereins et confiants dans notre environnement de travail.

Serein, voilà ce que n'était pas la diplomatie antarienne. Pierre Lore, le ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla, arqua un sourcil lorsque son homologue balança dans la conversation le mot de "détresse". C'était un aveu de faiblesse, le Royaume de Teyla aurait pu trouver une autre formule, un autre mot moins fort que le mot détresse. Il espérait fortement que la ministre des Affaires Étrangères n'allait pas crier dans toutes les chancelleries qu'Antares est en détresse, cela ferait très mauvaise image pour ainsi dire. C'était un langage qu'on utilisait en cas de conflit armé pour Pierre, afin d'attirer des pays à sa cause, mais si la diplomatie partait aussi défaitiste, alors qu'un conflit armé n'avait démarré, alors cela posait des questions.

"Dans quoi je me suis fourré encore" pensa-t-il intérieurement en levant les yeux au ciel, au plafond, après la prise de parole de Clara Malmaison. La ministre semblait paniquer intérieurement rien qu'en entendant le mot loduarien, il aurait pu en rigoler intérieurement si son supérieur hiérarchique, le Premier ministre Angel Rojas, ne semblait pas avoir la même peur intrinsèque des Loduariens. En y repensant, Pierre Lore trouvait cela plus inquiétant pour Angel Rojas. Le Royaume de Teyla avait la force militaire pour se défendre d'une agression armée loduarienne contrairement à la République qui était loin d'être nue grâce à l'apport de matériel teylais, mais paraissait en sous-effectif par rapport à la force loduarienne. Après avoir été balancé dans une réunion de crise en Novyavik, il espérait sincèrement qu'il n'aurait pas à gérer une crise de panique de Clara Malmaison devant lui.

Après avoir levé les yeux au ciel, il émit plusieurs gloussements sans que son interlocutrice puisse savoir la raison de ceux-ci. Pierre Lore s'imaginait calmer Lorenzo, le Secrétaire général de la Loduarie Communiste, après que celui-ci eut fait une crise de panique suite aux livraisons d'armements teylais et des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Déjà, que ce dernier avait ordonné à sa flotte de parcourir les mers, vraisemblablement à la recherche des convois pour vérifier les contenus. Être ministre des Affaires Étrangères n'était pas une fonction facile et Pierre Lore le savait. Il se contenta de son imagination pour se donner du baume au cœur face à la dureté de ce monde.

- Vous me décrivez là une situation bien malheureuse, Votre Excellence. En outre, je crois que nous avons fort à discuter sur la Loduarie Communiste et la stratégie à adopter vis-à-vis d'elle. Si je suis ici, c'est pour que nous discutions de nos points de vue, très certainement différents quant à la stratégie à adopter vis-à-vis de la Loduarie Communiste. Afin que nous adoptions la même stratégie, issue de compromis, sauf si nous sommes sur la même longueur d'ondes. Mais je vais être très clair, si nous entamons ce processus, qui demandera la confiance, nous allons devoir être en contact en permanence. J'entends par là des échanges réguliers entre nos deux ministères, et par nos ambassades respectives.

Pierre Lore se redressa dans son siège et ouvrit le dossier qu'il avait sur ses genoux. Clara put voir un dossier extrêmement bien rangé et organisé. Pas une feuille ne dépassait de la pochette qui tenait, pourtant, un tas de feuilles important. S'ensuivit une série de gestes de Pierre Lore, desquels il sortit un stylo à encre, un stylo à plume et un effaceur de l'une de ses poches de costume. Après quelques ratures dans ses notes, il reprit la parole :

Sans pouvoir trahir le secret diplomatique entre les nations, ce qui me ferait arrêter au Royaume de Teyla, je peux vous l'affirmer, la Loduarie Communiste est très inquiète vis-à-vis des livraisons d'armes que nous vous livrons. Sur ce dossier, le gouvernement de Sa Majesté recommande une approche la plus diplomatique possible avec la Loduarie Communiste. En outre, le Royaume recommande l'écriture d'un communiqué commun explicitant que les armes teylaises et ondiennes ne seront qu'utilisées dans un cadre de légitime défense. Bien entendu, pour des raisons évidentes, la Loduarie Communiste ne doit pas être citée et le communiqué devra faire en sorte que cela vaut pour toutes les nations, afin qu'elle évite de se sentir visée par la République.

La Loduarie est agressive à votre égard parce que votre présence et votre montée en puissance actent un encerclement de cette dernière par des démocraties libérales. Les plus hostiles sont nos deux nations, le Duché de Gallouèse maintenant une politique de neutralité, que nous comprenons parfaitement. À vrai dire, si le Royaume de Teyla était dans une telle situation, nous aurions très certainement les mêmes réactions que la Loduarie, bien que nous aurions mis plus de formules diplomatiques. La Loduarie aime la masculinité toxique, cela restera entre nous. Soumettez-vous, mettez-vous à genoux devant le Secrétaire général et il sourira. Masculinité toxique, j'ai dit. Bien entendu, le but n'est pas qu'Antares se soumette, loin de là.


Pierre Lore mit le doigt sur sa bouche et feuilleta plusieurs pages de son épais tas de feuilles. Il en sortit une feuille qu'il donna à son homologue. La feuille n'était ni plus ni moins qu'un résumé, beaucoup plus détaillé, de ce qu'allait dire Pierre Lore. En outre, on y retrouve toutes les observations teylaises concernant l'évolution de l'influence dans le monde de la Loduarie Communiste, du moins ce que pensait être l'évolution pour les Teylais, qui ne sont pas les plus objectifs quant aux Loduariens.

Les autorités loduariennes observent très probablement que la Loduarie perd en influence partout dans le monde et surtout en Eurysie et dans sa propre organisation, au profit d'un parti qui n'est même pas au pouvoir. Pourtant, s'il y a bien une chose qu'aime la Loduarie en plus des bodybuildeurs de course, c'est le contrôle. Il paraît évident aux yeux du Gouvernement de Sa Majesté qu'il faut redonner un sentiment de contrôle à la Loduarie Communiste, tout en précisant que ce contrôle qu'elle souhaite par-dessus tout dans sa zone d'influence, c'est-à-dire en Eurysie de l'Ouest et plus particulièrement à ses frontières, ne passe pas par la force, mais par la diplomatie. En premier lieu, cela veut dire ne pas prononcer le mot "détresse" à vos homologues, bien que j'apprécie votre franchise. Mais si une rumeur circulait à ce propos, autant dire que la Loduarie aurait un rapport de force favorable par rapport à vous.

En présence de la Loduarie Communiste, montrez-vous confiant, sans trop en faire bien entendu, tout en affichant de la franchise. La Loduarie Communiste croit qu'elle est franche et en retour, elle veut une franchise dans ses échanges. Bien que la Loduarie croie en la force brute, la realpolitik, montrez-vous de marbre face aux menaces : "La République d'Antares se réserve le droit de prendre les dispositions nécessaires face aux menaces qui lui sont adressées." C'est simple, c'est efficace et surtout ce n'est pas une phrase hostile. Laissez une porte de sortie à la Loduarie Communiste, elle ne l'empruntera jamais, bien que dernièrement, elle semble le faire avec le Royaume, mais cela sauvera votre carrière. Personne ne pourra vous accuser d'incompétence. Vous aurez tout fait pour que la diplomatie marche. Pourquoi je vous dis cela ?

Eh bien, parce que je crois qu'il est temps d'organiser un sommet entre la Loduarie Communiste, le Royaume de Teyla et bien entendu la République d'Antares. À titre personnel, je rajouterais le Duché de Gallouèse, la Loduarie acceptera plus facilement un sommet avec le Duché, parce que celui-ci est plus enclin à se montrer objectif, à prendre la défense de la Loduarie Communiste. Le but d'un tel sommet serait, en autre, d'assurer à la Loduarie Communiste qu'elle ne sera pas encerclée. Bien entendu, c'est un sujet complexe. Mais je crois que si nous agissons de sorte que la situation actuelle au niveau des alliances reste ainsi, c'est-à-dire qu'aucune des nations, y compris la Loduarie, ne rejoignent une nouvelle alliance, cela aidera la Loduarie Communiste à se sentir moins encerclée. Limiter le nombre de bases militaires étrangères étant sur le sol de la République, en échange nous pouvons créer une zone sans présence militaire tout du long de la frontière loduarie-antarienne sur une profondeur de dix à vingt kilomètres.

Notification à chacune des parties lorsqu'un exercice militaire est entamé dans un pays, limitation de certains types d'armement aux frontières pour chaque partie, ce qui fera de la Loduarie une grande gagnante, mais elle devra tout autant respecter que nous ses engagements. Bien entendu, ce sont d'énormes concessions, nous en sommes conscients, et nous n'en voudrions pas à la République si elle refuse l'idée d'un sommet ou souhaite ajouter, enlever des propositions concrètes pour le sommet. Comme je l'ai dit en préambule, le Royaume de Teyla est ici pour émettre une politique commune, avec vous, vis-à-vis de la Loduarie.

Oh et ! Je suis heureux d'entendre un membre du gouvernement de la République affirmer la volonté de la République de ne point entrer en conflit avec la Loduarie Communiste. En outre, le Royaume de Teyla ne tolérera aucune guerre régionale, qu'elle soit déclenchée par la Loduarie ou la République. Je suis certain que c'est le cas de beaucoup de nations de la région. Nous sommes une région d'Eurysie prospère parce que nous n'avons eu à subir aucun conflit armé. Il faut que cela reste ainsi et que la diplomatie prime sur les actions armées. Si la Loduarie Communiste se montre de plus en plus hostile vis-à-vis de la République d'Antares, je réaffirme ici que nous serions à vos côtés. Nous ne laisserons pas la Loduarie enclencher un conflit illégitime. D'ailleurs, à ce propos, je trouve déjà hostile, à titre personnel, le contrôle d'un navire marchand de la République sans raison valable.

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La ministre des affaires étrangères antarienne avait écouté longuement et attentivement le discours de son homologue. Il soulevait plusieurs points intéressants, il avait bien préparé cette entrevue et semblait sincèrement vouloir aider dans la résolution des tensions. Après une lecture rapide du document qui lui avait été attribué, elle fit son habituelle grimace en tournant sa mâchoire vers la droite. Cela lui arrivait souvent lorsqu'elle réfléchissait, et le matériel fourni par son homologue était certainement digne d'une longue réflexion poussée. Et comme à son habitude, elle plissa ses yeux avant de les rouvrir et de prendre la parole à nouveau sur ce qui venait d'être dit.
Clara Malmaison, Ministre des Affaires Etrangères: "Dans les faits, il est réel que nous pouvons sembler quelque peu malmenés par la situation, c'est dans mon avis l'effet de la surprise de devoir faire face aux menaces du régime Lorenziste. Cependant, je confirme vos propos, l'objectif est de ne pas permettre un conflit armé quelque soit le type, nous en sommes tout aussi convaincus. Que l'organisation d'un sommet puisse être établie est sans doute une bonne mesure à prendre pour ne pas avoir à emprunter cette route dont nous savons bien que le Duché de Gallouèse en est particulièrement inquiété. Qui plus est, vos armées et celles de votre noble organisation ont raison de promouvoir dans leurs intentions pacifiques, des intentions que nous adoptons et dont nous voulons nous rapprocher. Sachez-le une nouvelle fois, notre objectif est bien loin de tendre à la guerre, dévastatrice et morbide, au contraire. Si il nous est donné la possibilité par votre organisation de promouvoir cette paix, je ne vois d'autre raisons qui nous pousseraient à nous en rapprocher comme solution additionnelle au maintient de la diplomatie pacifique comme unique moyen d'assurer les relations futures dans cette région de l'Eurysie occidentale. Quand à la communication entre nos états, la clairvoyance et le dynamisme des relations est là une des valeurs fondamentales de notre diplomatie. Nous ne saurons ainsi que saluer vos intentions de porter nos connexions jusqu'à ce niveau."
Ministre des Affaires Étrangère du Royaume de Teyla
Pierre Lore, Ministre des Affaires Étrangères.


Pierre Lore était surpris par la réaction antarienne, agréablement surpris. En outre, il pensait que la proposition d'un sommet diplomatique avec la Loduarie Communiste et le Duché de Gallouèse allait être acceptée. Mais pour le moment, la diplomatie antarienne n'avait rien à redire sur les propositions à débattre dans le sommet qu'avait fait la diplomatie teylaise à travers Pierre Lore. Pourtant, il avait posé sur la table des sujets qui pouvaient relever de la souveraineté, comme le fait de rejoindre de nouvelles alliances. Outre le fait que chacune des nations serait sur un même pied d'égalité, il devait avouer à lui-même que ce sujet essentiel relevait, en partie, de la souveraineté nationale et populaire. Cependant, le Royaume de Teyla faisait le choix, avec l'Organisation des Nations Démocratiques, de sacrifier en partie sa souveraineté nationale, du moins de la partager avec les autres États-membres, pour sa sécurité nationale. Cela avait fonctionné pour le Royaume de Teyla qui obtenait un cadre sécuritaire satisfaisant, dominant dorénavant la Loduarie Communiste. Les élites teylaises étaient convaincues que cela n'aurait pas été possible sans l'Organisation des Nations Démocratiques.

L'attitude de la diplomatie antarienne renforçait la conviction de Pierre Lore que la République ne souhaitait pas voir émerger un conflit régional et encore moins avec la Loduarie. Certes, la République d'Antares n'avait pas dit oui aux propositions du Royaume de Teyla, mais elle avait accepté, semble-t-il, l'idée d'en discuter autour d'une table à égalité. Pierre Lore savait que les chances d'un refus de la diplomatie loduarienne d'un sommet étaient grandes, mais espérait réellement voir les autorités loduariennes accepter un tel sommet. Le Duché de Gallouèse et la Loduarie Communiste refuseraient très probablement la condition des alliances figées, pour des raisons de souveraineté au regard des événements passés sur la venue d'enquêteurs teylais sur le sol loduarien. Mais fort heureusement, le Royaume de Teyla avait d'autres cartes dans sa main, et il espérait fortement que les efforts du Royaume de Teyla pour maintenir la paix et le dialogue entre les puissances régionales, tout en émettant des garanties pour la Loduarie, seraient soutenus par le Duché de Gallouèse.

- Il est vrai que le Royaume de Teyla a pu être, en deux mille onze, quelque peu malmené aussi par le régime loduarien. À l'époque, nous n'étions pas une nation ancrée dans la diplomatie mondiale et quelque peu isolés sur le continent eurysien. Il nous a fallu innover et bâtir l'Organisation des Nations Démocratiques pour nous défendre de la Loduarie Communiste, mais aussi nous affirmer sur la scène internationale. L'organisation a beau être critiquée par des nation qui ne souhaitent pas voir un droit international naître, il n'en reste pas moins qu'elle est un élément essentiel sur la scène internationale et le devient de plus en plus, bientôt à égalité avec l'Organisation des Nations Commerçantes, je l'espère du moins. Vous avez raison de vous méfier de la Loduarie Communiste, mais lorsque nous sommes arrivés dans des situations pouvant aboutir à la guerre entre Teyla et la Loduarie ou encore l'organisation, les deux parties ont été raisonnables et ont reculé avant que la guerre advienne.

Le Secrétaire général peut dire à la télévision que tout sera fait pour éradiquer Antares ou Teyla, comme il l'avait fait à propos de l'Organisation des Nations Démocratiques, il n'en fera rien. Au final, qu'a-t-il fait pour contrer les démocraties libérales ? Rien. Il reste un pragmatique qui ne suicidera pas son pays pour des raisons futiles. Peut-être que je me trompe dans mon analyse de la situation, mais je suis persuadé que la Loduarie ne sera suivie dans aucune guerre qu'elle déclenchera contre une démocratie libérale membre d'une organisation internationale. Elle pourra être soutenue tout au plus diplomatiquement. Néanmoins, si une démocratie libérale déclenche une guerre à l'encontre de la Loduarie, il est pratiquement certain qu'elle recevra des armes de ces régimes communistes. La Loduarie est vue comme une nation permettant d'amoindrir "l'impérialisme" des démocraties libérales étant à ses frontières. Nous comprenons la réflexion, bien que nous rejetions la faute morale sur ces pays soutenant ainsi la Loduarie Communiste.

Toutefois, concernant le sommet, avez-vous des sujets que vous voulez mettre sur la table ? Ou que vous voulez voir retirer des discussions préliminaires ? Il est important que nous ayons une visibilité pour savoir ce que nous allons écrire à la Loduarie Communiste pour l'inviter à un sommet, et aussi au Duché de Gallouèse.
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