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Front Démocrate (FD)

logotype du FD
Logo du Front démocrate en 2003

Le Front démocrate, parfois appelé simplement FD, est un parti politique gallèsant fondé le 3 juillet 1986 au sein de la République de Gallouèse par le grand résistant Francien Léquerre, et dissous le 24 mai 2006. Après avoir joué un rôle clef lors de la Révolution du Vingt-Six-Août en Gallouèse, il occupe un rôle de pivot dans le paysage politique du pays. Le Front démocrate désigne aussi la coalition menée par ce parti entre 1987 et 1988.

informations


  • nom : Front démocrate
  • appellation courante : F.D.
  • fondation : 3 juillet 1986
  • scission de : Parti social pour la liberté
  • dissolution : 24 mai 2006
  • siège : Ligert
  • fondateur : Francien Léquerre
  • positionnement : centre démocrate, centre-gauche, libéralisme politique, résistance gallèsante
  • couleur : vert

Histoire

Création

En 1986, le régime républicain en Gallouèse vit une période trouble. Les errements du dictateur Aurvoit Belventôle, sur fond de guerre des clans au sein de son administration entre les militaristes et les "libéraux", ont crée une brèche pour les mouvements contestataires. Alors que Micion Déméa, chef des "libéraux" républicains et premier ministre de 1979 à 1982, a accordé la liberté d'association en 1981, les partis politiques fleurissent : Parti démocrate et socialiste (1982), Parti libre des gallèsants (1976-1978) ou encore Parti social pour la liberté (PSL, fondé en 1983). À l'origine membre fondateur du PSL, l'avocat démocrate Francien Léquerre revenu d'exil en 1983 est une des figures de la contestation, qu'il veut apartisanne et ouverte à toutes les sensibilités. Déjà actif en 1951 lors de la Révolution, il est également sensible à des idées centristes et libérales. Le PSL mené par Henri Benfer multipliant les actions ancrées à gauche, Léquerre envisage une scission. L'idée se renforce après son arrestation de 1986. Depuis la prison, il fonde le Front démocrate le 3 juillet 1986 avec quelques autres alliés, un initiative qu'il veut rassembleuse. La suite semble alors lui donner raison puisque le PSL est interdit en 1987 et qu'à la fin de la même année, le Père Unique de la Nation convoque de nouvelles élections présidentielles et libère Léquerre. L'une des figures les plus populaire de cette année, l'héritier du trône Bastien dè Draune revenu d'exil en mai 1987, est alors visée par la libéralisation et invitée à se présenter face à Belventôle. Or l'intéressé refuse. Le Front démocrate, désormais en position de force, rassemble toutes les forces de droite et de gauche contestataires (dont le PSL) au sein d'une coalition qui portera le même nom.

Révolution et Restauration

Cependant, les élections présidentielles et législatives de 1989 n'auront jamais lieu. Ratant le "coche de la violence", le FD ne participe pas aux émeutes qui se multiplient alors que Dè Draune se rend à Vallètez. Le PSL ou le Salut du Peuple (le mouvement drauniste) soutiennent les manifestations géantes qui déstabilisent profondément le pays. Et après que Vallètez et Ligert se soient soulevé au mois d'août, la Révolution survient les 25 et 26 août. Aurvoit Belventôle est mort, Micion Déméa confie légalement le pouvoir à Dè Draune.

C'est le début d'une période d'incertitude pour le FD. Sentant bien le cours des événements, Francien Léquerre apporte son soutien à Dè Draune. Mais sans coalition, le FD a perdu tout son poids ; car s'il est une force protestataire influente depuis le début de la libéralisation, il est un nain politique qui repose sur les seules épaules de Léquerre et ne propose pas de ligne claire. Sa rhétorique s'oriente alors sur un projet : (r)établir la démocratie avant tout. Au slogan « Liberté, Justice, Démocratie » du PSL, il oppose un ironique « Démocratie, Démocratie, Démocratie », ou encore « La voix du Peuple ».
Francien Léquerre, président du Front, et Thémond Ignacio, secrétaire national, sont tous les deux convoqués dans un gouvernement provisoire largement dominé par le SdP et dirigé par Bastien dè Draune. Une assemblée constituante doit-être élue en 1989, et en attendant, les principaux représentants démocrates de droite et de gauche, convoqués au gouvernement, doivent rédiger des propositions avec des juristes en droit constitutionnel. Mais dans le même temps, le nouveau dirigeant gallèsant se fait rétablir Duc par référendum, ce qui est dénoncé comme un "putch" par les communistes, et rétablit l'Arrët ohh Paje, institution d'Ancien Régime. La nouvelle Constitution est donc déjà placée sous contrainte.

En parallèle, le FD prépare les élections de 1989. Après une campagne frileuse (et de fait, les frontistes sont de grands résistants mais de piètres politiciens), la gifle est puissante : loin derrière le vainqueur (SdP) ainsi que le rival PSL et son score impressionnant de 22%, le FD termine derrière le Parti communiste (14%, 3e) et le jeune Parti radical-chrétien (10%, 4e) avec un score du 9%. Si sa posture au sein du gouvernement provisoire semble se conforter après le départ des socio-libéraux en 1990, le FD a désormais un poids politique restreint. Le 31 août 1990, le FD appuie la motion 3 de la constitution qu'il avait porté avec le SdP, ce qui est une victoire politique mais acte aussi son départ du gouvernement. En effet, la Constituante est convertie en chambre basse en attendant le scrutin de 1992, et le PSL, qui a pratiquement fusionné avec le SdP dissous, étant majoritaire, c'est Henri Benfer qui est nommé Président du Conseil des ministres.

Le FD maintient sa présence dans le paysage politique, alors que Léquerre est devenu peu ou prou un héros de la Révolution. Ce dernier se présente aux élections exécutives de 1992 et devient le premier Président du Conseil exécutif. Ultra-populaire, il sera le seul a avoir jamais réussi une réélection à ce poste, en 1996, et occupera la fonction jusqu'en l'an 2000. La dynamique est bonne pour le FD qui fait 11%, repasse devant les communistes et s'impose comme une force du centre au Parlement.

Passage au second plan, rôle pivot

Petit-à-petit, le parti perd en importance. S'il est utilisé comme force d'appoint par la majorité social-libérale, la coalition n'est pas explicitement établie par le président Benfer, encore en froid avec Léquerre. Celui-ci démissionne finalement le 12 novembre 1993, laissant la place à Yves Ronclant, un francien issu du PSL qui doit s'allier au Front pour être élu. Mais Ignacio nommé ministre de l'économie entretient des divergences trop grandes avec la frange socialiste du PSL ; le gouvernement Ronclant dure moins d'un an et démissionne le 30 juillet 1994. Le FD permet alors à une union de la droite et du centre de former un gouvernement : emmenés par le PRC, deuxième force du Parlement, de petits partis de droite (Parti Conservateur, Comité de Droite) et du centre (Parti Centriste) conduisent Joseph Cizière aux affaires. Mais après des tractations, Ignacio lassé de la droite entraîne Léquerre dans son idée de réconciliation avec le PSL. Un accord historique est signé mettant fin à des points de divergence vieux de dix ans, et une motion de censure déposée le 20 novembre 1995 met fin au gouvernement Cizière. Le nouveau gouvernement est dirigé avec le Front par le social-libéral Carles Schwarzwald.

Cette alliance dure un certain temps. Le FD est un petit parti par rapport à son aura passée, avec un ancrage territorial très faible, mais confirme son rôle force d'appoint au Parlement. Mais en 1997, des divergences apparaissent avec le PSL. Comme le veut l'usage en Gallouèse, aucun accord électoral n'est signé entre les deux partis. La campagne est très violente entre les deux anciens alliés. C'est finalement Schwarzwald qui remporte son pari est offre la majorité absolue au PSL. Exclu du gouvernement, le FD se retrouve dans l'opposition pour la première fois de son histoire. Alors que le Front occupe le Cabinet exécutif depuis huit ans, c'est-à-dire toujours, les socio-libéraux veulent présenter leur candidat aux exécutives de l'an 2000. Léquerre, qui se fait vieux, ne souhaite pas se représenter (aussi pour des raisons idéologiques : il a déjà accompli deux mandats et croit dans l'alternance). La campagne tourne à l'avantage du PSL et c'est le candidat social-libéral, Jean-Carles Doubjut, qui est élu.

Mort de Léquerre et dissolution

L'influence du Front démocrate s'est réduit comme peau de chagrin depuis la Révolution. Le leader historique autour duquel tout était bâti n'a plus de mandat et se retire de la vie politique. Il reste toutefois dans la vie publique, et sert de ciment à la dernière coalition du FD établie avec Michal Trëvenon (successeur de Schwarzald) à la suite des législatives de 2002. Il négocie des deux côtés pour maintenir son parti au pouvoir. Mais âgé de 83 ans, et le corps abîmé par ses passages en prison républicaine, il s'éteint le 14 février 2005. Le parti vient de perdre la composante majeure de son identité. Si Ignacio reste là, il a de moins en moins la force de se battre pour tenir la coalition. Les tensions au sein du FD sont trop fortes alors même que le Front est une force incontournable pour qui veut former un gouvernement. La crise est à la fois interne au parti et nationale. Le chancelier de l'époque, Jacques Chambranle, fait soumettre puis adopter un « jugement de blocage » qui entérine la dissolution du Parlement. De nouvelles élections sont convoquées et largement remportée par le PSL, et durant lesquelles le Parti communiste remporte une jolie troisième place avec 12%. La nouvelle coalition, appelée "sociale", unira les deux partis. Dans le même temps, le FD fait un score ridicule : après avoir presque implosé et constaté les défections, l'électorat n'est pas au rendez-vous. Sans groupe parlementaire pour la première fois, les sept députés démocrates sont classés « divers centres » et ne participent à la vie parlementaire. Après s'être accroché pendant près d'un an, Thémond Ignacio, d'un âge bien avancé, se retire de la vie publique. Sans lui, le parti est dissous le 24 mai 2006.

Héritage

Les cadres du Front démocrate sont divisés entre le PSL et le PRC. Parmi les sept députés démocrates, deux rejoignent le PRC et cinq restent divers centre. À l'Assemblée des Comtes, la chambre haute du Duché, les comtes démocrates rejoignent le Groupe Majoritaire, un groupe parlementaire qui jure de « toujours soutenir les propositions du gouvernement en jugeant le loi selon leur conscience », c'est-à-dire en légiférant sans faire de politique. Le Front démocrate est aujourd'hui vu comme l'un des monuments de la Révolution, avec le « Parti de '90 » et le Salut du Peuple. Il est aussi vu comme le symbole d'un ancien système politique ou le centre démocrate et monarchique existait, et où les compromis semblaient possibles ; en effet depuis sa disparition, la seule force ancrée au centre est le Mouvement Unitaire, conspué pour sa vision néolibérale et parfois antimonarchique, ce qui pousse les centres à chercher des alliances vers les partis gauche pour le centre-gauche et de droite pour le centre-droit. Il y a même aujourd'hui une nostalgie du Front, car depuis qu'il n'est plus là, la coalition sociale de Michal Trëvenon, très marquée à gauche et souverainiste, règne en continu.

L'électorat du Front s'est également divisée selon les partis : 44% des électeurs du Front en 2002 ont voté pour un candidat de l'Union de la Droite et du Centre (UDC, aujourd'hui « les modérés ») en 2005, 29% ont voté pour un candidat du PSL et 11% pour un candidat du MoU. Cette tendance s'est confirmée sur l'élections législative suivantes (2010) mais lors des exécutives, la part se tournant vers le PSL a été plus grande, le candidat de gauche étant issu à chaque fois de l'aile droit du parti (2008 et 2012). De fait, chez les encartés, les quelques 5 000 adhérents du FD ayant signé au PSL ont également rejoint le microparti FlashBaque de Yahnick Kard.

Idéologie

Le Front démocrate est fondé dans un contexte de lutte contre la dictature républicaine, mais par un ancien républicain de 1951. C'est cela qu'il faut garder en tête pour analyser son projet.
Le Front connaît deux périodes.

D'abord, entre 1986 et 1992, le Front démocrate est une coalition ralliant tous les libéraux. Francien Léquerre est l'opposant le plus célèbre à Belventôle, d'autant plus qu'il est le seul à ne s'être jamais compromis dans le régime républicain (contrairement à Louvois ou à Dumolin). Son organisme politique, créé tardivement et dans le seul but de pouvoir participer à de potentielles élections libres, est une alliance hétéroclite de personnalités combattant la dictature par une voix plus ou moins pacifique, privilégiant la presse, les pétitions, les manifestations, et n'entrant en désobéissance civile qu'en cas de force majeure. Il contraste alors avec des mouvements engagés dans la résistance à partir de juillet 1988 (PSL, SdP...) voir carrément dans la lutte armée depuis le début (Armée rouge-PCG, Honnezh C'hoazh...). Sur le plan politique, il se veut libéral, et communique peut sur son programme social et économique, dans une volonté de rassembler. On sait toutefois que Léquerre est issu à l'époque des rangs de la gauche, et est membre fondateur du PSL.

Dans un second temps, propulsé sans s'en rendre compte dans un monde politisé, le FD doit se trouver une identité politique, ce qu'il s'est toujours refusé à faire. Il joue d'abord un jeu trouble, mettant l'accent sur la restructuration démocratique pour ne pas montrer d'incohérence sur le reste. Une étude attentive de son programme de 1992 révèle toutefois une volonté d'ouverture sur l'international, un état providence (plus limité que celui promis puis mis en place par la gauche) et un progrès sociétal. Le FD entérine aussi dès 1988 une posture favorable au Salut du Peuple et résolument monarchique, ce qui le range dans la catégorie des draunistes, par opposition notable avec le MoU.

Le temps passant, le FD doit se construire une identité politique. C'est celle d'un parti centriste démocrate classique, jouant de plus en permanence sur les acquis de la Révolution. Il défend la liberté politique et économique, mais ne défend pas les grands patrons, et se rapproche en cela du parti radical, mais est favorable au progrès sociétal et à l'état providence, et se rapproche en cela de la gauche. Pour mieux comprendre sa position, il est une déclaration de l'ancien secrétaire national du parti, Thémond Ignacio, qui est fort instructive. Interrogé en 2012 par le Clëron quant à son avis sur la toute jeune Organisation des Nations Démocratiques (OND), il a déclaré : « c'est un organisme qui défend nos valeurs, et que Francien [Léquerre] n'aurait pas hésité à rejoindre s'il avait été encore aux affaires ».

Résultats électoraux nationaux

Élection constitutive de 1989, scrutin proportionnel : 9%, 18 sièges sur 200
Élections législatives de 1992, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 11%, 48 sièges sur 447
Élections exécutives de 1992, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, élu
Élections exécutives de 1996, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, réélu
Élections législatives de 1997, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 5%, 22 sièges sur 443
Élections exécutives de 2000, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, battu au second tour
Élections législatives de 2002, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 7%, 31 sièges sur 443
Élections exécutives de 2004, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, éliminé au premier tour
Élections législatives de 2005, scrutin anticipé uninominal majoritaire à deux tours : 1,8%, 7 sièges sur 443

tableau législatives

tableau exécutives
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Michal Trëvenon

Stéphane Le Foll
Michal Trëvenon en 2013

Michal Trëvenon, né le 21 mars 1954 à Sixtente, est un homme politique gallèsant. Membre du Parti social pour la liberté (PSL) depuis sa création, il est le Chef du gouvernement gallèsant depuis le 2 mars 2002. Il est connu et apprécié pour son franc-parler.

biographie


  • nom : Michal Paulus Mari Trëvenon
  • nom courant : Michal Trëvenon
  • date de naissance : 21 mars 1954 (59 ans)
  • lieu de naissance : Sixtente (comté de Noncligor)
  • nationalité : gallèsante

  • confession : catholique
  • parti politique : Parti social pour la liberté
  • positionnement : gauche, souverainiste
fonction

depuis le 2 mars 2002
  • fonction : Chef du gouvernement gallèsant
  • titre : Président du Conseil des Ministres
  • gouvernement : Trëvenon III (depuis 2010)
  • Trëvenon II (2005-2010)
    Trëvenon I (2002-2005)
  • législatures : IIIe, IVe et Ve
  • Coalition : Coalition Sociale PSL-PCG (depuis 2005)
  • PSL-FD (2002-2005)
  • prédécesseur : Carles Schwarzwald

16 mars 1997 - 2 mars 2002
  • fonction : ministre des finances et de l’économie
  • Président : Carles Schwarzwald
  • gouvernement : Schwarzwald II
  • prédécesseur : Thémond Ignacio
  • successeur : Alexis Delavolë

20 novembre 1995 - 16 mars 1997
  • fonction : ministre de l’agriculture
  • Président : Carles Schwarzwald
  • gouvernement : Schwarzwald I
  • prédécesseur : Henri Renémond
  • successeur : Constance Laveugle

16 août 1994 - 20 novembre 1995
  • fonction : Secrétaire de la commission des lois
  • Législature : Ière
  • prédécesseur : David Lassaure
  • successeur : Théare Silverberg

depuis le 14 mars 1992
  • fonction : député gallèsant
  • réélections : 10 mars 1997, 25 février 2002, 2005 et 2010
  • législatures : Ière, IIe, IIIe, IVe et Ve
  • groupe parlementaire : S&L
  • circonscription : 3ème de Vauginez

depuis le 1er mars 2002
  • fonction : Président du Parti social pour la liberté
  • prédécesseur : Carles Schwarzwald

7 juin 1997 - 13 janvier 2002
  • fonction : Secrétaire général du Parti social pour la liberté
  • prédécesseur : Yan-Carles Doubjut
  • successeur : Vanwe Piotroff

11 avril 1994 - 7 juin 1997
  • fonction : Secrétaire de la fédération du Noncligor-Sud du PSL
  • prédécesseur : Jérëmie Ancètte
  • successeur : Jérëmie Ancètte

Situation personnelle

Michal Paulus Mari Trëvenon naît le 21 mars 1954 dans une clinique privée de Sixtente. Ses parents, Henri et Denise Trëvenon, habitent dans la petite ville de Gulez, dans la province du Vauginois, dans le sud-est du comté de Nonques. Son père est notaire et possède également une ferme à la sortie de la ville, tandis que son oncle possède un relais de chasse adjacent, le Tertre-aux-cerfs. Cette situation familiale est souvent évoquée par Trëvenon, qui se présente comme un « paysan ». On peut arguer que, même si ses parents son plutôt des notables de campagne, ses grands-parents étaient bien agriculteurs.

Michal à deux sœurs et un frère, qui grandissent comme lui dans la jeune République de Gallouèse, sous les ordres du Père Unique de la Nation Belventôle. Lorsque Trëvenon commence à fréquenter l’école publique, à Gulez, le culte de la personnalité autour du dictateur a déjà commencé. Il doit chaque jour, comme des milliers d’enfants, apprendre des poèmes à la gloire du « sauveur ». Toutefois, Trëvenon fait partie d’une génération qui goûtera relativement peu à la propagande, par comparaison avec les suivantes. En effet, jusqu’en 1968, le Premier ministre est Rémien Louvois, plus libéral que ses successeurs. Trëvenon doit également s’accoutumer à une omniprésence de la religion catholique voulue par Belventôle, qui le dégoûtera un peu du Christianisme : s’il se dit toujours catholique aujourd’hui, il avoue ne plus pratiquer depuis les années 1970.

Élève brillant, il quitte Gulez en 1972 de rejoindre le Lycée à Vauginez, puis est admis après son Diplôme scolaire public à l’Académie des Sciences Politiques de Sixtente. Mais la filière, maintenue grâce au travail de Louvois et uniquement sous une forme propagandiste qui vise à former des fonctionnaires dociles pour le régime, est la cible d’attaques par le Premier ministre Carles Hinz-Inäbnit, qui souhaite la transformer en une « Académie de l’administration fédérale » chapeauté par une direction militaire. La section de Sixtente est convertie en 1974, et Trëvenon passe alors un concours pour rejoindre la seule ASP préservée, celle de Ligert. La manœuvre est très difficile à l’époque, le fédéralisme étant un prétexte d’État pour empêcher la mobilité des élites et disperser les centres de réflexion dans la myriade de capitales régionales. Trëvenon bénéficie néanmoins de la sympathie du directeur ligérois et est l’un des seuls à passer entre les mailles du filet.

Ses études au sein d’une institution torpillée par le pouvoir sont mouvementées. L’ASP de Ligert est l’un des principaux centres de contestation avant la libéralisation de 1981, la ville elle-même étant celle qui vit le plus mal la dictature de Belventôle. Entre 1974 et 1978, année d’obtention de son diplôme avec mention, Trëvenon participe à 13 manifestations, et passe même 48 heures en garde-à-vue, mais n’est jamais identifié comme un agitateur virulent. Lui-même dit de cette période de sa vie : « je n’étais pas un vrai révolutionnaire comme certains, je suivais des mouvements mais je prenais toujours soin de rester suffisamment en retrait. Je ne voyais pas l’intérêt d’aller en prison : nous voir rester dans l’administration les ennuyait beaucoup plus ». Il écope en revanche à chaque fois de pénalités dans ses études et dans sa carrière.

À partir de 1978, à l’âge de 24 ans, il devient stagiaire à l’administration fédérale tout en poursuivant ses études à la faculté, ce qui lui fait des rentrées d’argent. Pour se rapprocher de sa famille, il s’installe alors à Nonques. Il y rencontre Alice Saupe, qui devient sa compagne. D’avoir pu étudier dans une ASP et non dans une AAF lui permet après ses études d’intégrer les cabinets des hommes politiques tolérés par le régime, notamment l’ensemble des élus des institutions fantoches fédérales et nationales. En 1980, il entre au cabinet de Maurice Trouvé, député national et membre par défaut du Parti de l’Ordre, la parti national. Ce même Trouvé quitte le PO en 1981, quand le Premier ministre Micion Déméa rétablit la liberté d’association. De nouveaux partis voient le jour, et Trëvenon ne rate pas cette occasion historique de s’engager en politique. En 1982, il suit son député dans le Parti démocrate et socialiste tout juste créé, qui est interdit quelques mois plus tard.

Trëvenon prend part activement à la période de troubles des années 1980, en soutenant notamment Bastien dè Draune, et en 1988 il est à Ligert pour célébrer la libération de la ville. Il reconnaît en revanche n’avoir prit part à aucun combat. En 1989, dans l’ivresse de la Révolution, il épouse Alice Saupe. Il a avec elle deux enfants, en 1990 et 1993. Il retourne s’installer en 1992 près de Vauginez avec sa famille, pour pouvoir se présenter à la députation dans cette circonscription. Il habite néanmoins le plus souvent à Ligert, où ses enfants ont fait leurs études.

Carrière politique

Michal Trëvenon s’engage tôt en politique pour sa génération. À 28 ans, il prend sa carte au Parti Démocrate et Socialiste, puis l’année suivante au Parti Social pour la Liberté. Il fait carrière depuis au sein de cette institution, l’un des murs de la politique gallèsante sous le Nouveau Régime.
Dès 1989, Trëvenon se place sur la liste des municipales à Gulez, sa ville natale, où son cousin Lewig Trëvenon est élu maire sous la même étiquette PSL. Il abandonne son mandat de conseiller municipal pour devenir député de cette circonscription, la 3ème de Vauginez, en 1992 aux élections législatives. Volontaire et engagé, il s’impose à la place d’un « parachuté » à l’administration du PSL, qui cherchait un candidat pour cette circonscription rurale. Il s’agit pour Trëvenon, inconnu au bataillon jusqu’à lors, d’une véritable naissance politique. Sa campagne qu’il organise seul ou presque, tape dans l’œil du président du groupe solidarité et libertés (S&L) Carles Schwarzwald.

Après un travail de député remarqué, notamment comme rapporteur de la loi sur la liberté de la presse, Trëvenon, qui se classe à l’aile gauche de ce groupe PSL et admire Henri Benfer, devient secrétaire de la commission des lois à l’Assemblée du Peuple. C’est un rôle secondaire dans la commission, qui lui accorde néanmoins une place fixe au Parlement et une certaine reconnaissance. En parallèle, il travaille dans l’équipe de Schwarzwald, ministre de l’Intérieur, mais de façon officieuse. Il gravit aussi les échelons au sein du parti. Il préside le quatrième Congrès du PSL en 1995, après avoir été nommé secrétaire du PSL vauginois dès 1993 et de la fédération du Noncligor-Sud en 1994. Le 30 juillet 1994, le PSL passe dans l’opposition. C’est à cette occasion que Trëvenon commence à devenir médiatique. Jusque là député de base consciencieux dans le parti au pouvoir, une partie - encore confidentielle, politisée - du grand public découvre une « grande gueule », qui parle toujours crûment (parfois même vulgairement) et fait des « clash » sa marque de fabrique. Certaines de ses interventions au parlement passent en boucle dans les chaînes d’humour politique de la télévision, notamment une adresse au Président du Conseil Cizière.

Tout est prêt pour la suite. Lorsque le PSL revient aux affaires en 1995, c’est Carles Schwarzwald, président du parti, qui est à la manœuvre. Celui-ci, qui apprécie beaucoup Trëvenon, mais profite aussi du caractère atypique du personnage, l’appelle dans son gouvernement au ministère de l’agriculture. Trëvenon consacre deux ans à ce ministère, durant lesquels son équipe bénéficie de la revalorisation de la région de Rhétairie-è-Diornes, et d’une explosion des exportations de céréales. C’est vraisemblablement à cette époque que le futur premier ministre se convainc que la Gallouèse peut (et doit) vivre en autarcie alimentaire.
Lors des élections législatives de 1997, les deuxièmes du pays, Trëvenon est donc un ministre en campagne. Il est largement réélu dans sa circonscription (54,3% des voix), de même que son camp obtient une large victoire qui lui permet de se passer du Front Démocrate (FD) pour avoir la majorité absolue. Schwarzwald est conforté à son poste, et doit nommer un nouveau ministre de l’économie en remplacement du leader démocrate Thémond Ignacio. Son choix se porte sur Trëvenon.

La plupart des observateurs s’accordent à dire que Michal Trëvenon à été un bon ministre de l’économie et des finances. En tout cas, son bilan immédiat le laisse croire. Il mets dans les cartons la réforme du système bancaire et de l’emprunt public, appelée « réforme SONB » (pour Système d’Organisation Nationale de la Banque), qui sera votée lorsqu’il deviendra Président. Son principal enjeu sera de financer les mesures sociales portées par l’aile gauche du parti, débridée avec le départ du FD du pouvoir. Il met l’accent sur l’économie nationale, délaissant le commerce international. Finalement, en plus des mesures portées par Schwarzwald qui représentent l’essentiel de son travail et de son exposition médiatique (comme la « réforme de l’entreprise et de l’emploi »), Trëvenon pose discrètement les bases de son futur mandat.

Lors du Congrès qui suit sa nomination à l’économie, Trëvenon annonce qu’il est candidat au poste de secrétaire général du parti. Ce n’est pas une surprise : il était même prévu de longue date de trouver un remplaçant à Yan-Carles Doubjut, qui comptait briguer plus de responsabilité, notamment la succession de Léquerre au Conseil Exécutif du Duché. Candidat de l’aile gauche, il fait campagne sur le socialisme, en ayant conscience dans le même temps que la liberté, acquise depuis longtemps, n’allait pas rester un facteur de mobilisation. Face à Christien Qualiz, représentant de la droite du parti, son projet remporte 61,8% des voix des adhérents.

En décembre 2001, Schwarzwald annonce qu’il ne compte pas mener le PSL lors de la campagne des législatives de 2002. Il renonce donc à un nouveau mandat présidentiel, et cède la place à celui qui est alors vu depuis longtemps comme son successeur naturel : Trëvenon. Le secrétaire général entre en campagne pour « être élu chef du gouvernement », et après avoir marqué les esprits lors d’un débat maîtrisé face au chef de l’opposition Majëul Farche, est réélu très largement dans sa circonscription (67,9% des voix). Celui qui a surtout fait campagne à l’échelle nationale voit en revanche son parti perdre la majorité absolue (qu’elle ne récupérera jamais). Le 2 mars 2002, après avoir quitté le rôle de secrétaire général et endossé celui de président, il fait donc élire un gouvernement de coalition PSL-FD par le Parlement.

Cette alliance n’allait pas de soi, Trëvenon étant plutôt opposé au Front. Mais l’intervention de personnes influentes comme Léquerre poussant pour un regroupement de modérés, Trëvenon suit les conseils de ses prédécesseurs. Seulement, après deux ans avec une politique moins ambitieuse et l’abandon de réformes phares (le FD s’opposait au SONB), Léquerre meurt. La situation de 2005 est complexe ; en résumé, on retiendra le jugement de blocage émis par l'Arrët ohh Paje, qui entraîne de nouvelles élections législatives au cours desquelles le PSL fait une campagne similaire et obtient 191 sièges. Soit toujours pas de majorité absolue. Mais les électeurs ont sanctionné l'inactivité de Trëvenon, due au FD, et non sa ligne gauchère. Cela résulte donc dans l'effondrement du Front (7 députés, et la dissolution du parti deux ans plus tard) et dans un score historique du Parti communiste (54 sièges). Il n'en faut pas plus pour Trëvenon forme un gouvernement à sa gauche, donnant naissance à la « Coalition Sociale ».

Dans les premières mesures de ce gouvernement, Trëvenon applique sa réforme SONB et poursuit avec des lois visant l'autonomie stratégique. Ses réformes, en cumulé, sont les plus coûteuses du Nouveau Régime. Il réussit tout de même à maintenir sa coalition au pouvoir en 2010, malgré une majorité absolue perdue à cause de l'effondrement du PCG (27 sièges), et ce même si le PSL améliore son résultat (193 sièges). Les sondages montrent qu'aujourd'hui Trëvenon est un dirigeant apprécié, mais il s'agit de sa personnalité. Savoir si sa ligne reste majoritaire est un autre débat.
À l'occasion de la crise de Klialine en 2013, le gouvernement Trëvenon III est ajourné, et les pouvoirs du Président sont suspendus.

Doctrine et prises de position

Michal Trëvenon mène une politique orientée à gauche, pour des raisons pragmatiques et politiques d'une part, mais aussi pour des raisons idéologiques. Passionné dans sa jeunesse par le mouvement réaliste et ses auteurs, il défend l'idée selon laquelle le PSL doit incorporer les mouvements socialistes, représentés jusqu'ici par le parti communiste.

La pensée de Trëvenon n'a jamais été explicité par lui-même, car il n'en a jamais fait de livre. Elle a néanmoins marqué son époque durablement. Sur le plan intérieur, Trëvenon est souverainiste et socialiste. Il prône une Gallouèse industrialisée qui subvient seule à ses moyens, et un partage des richesses au sein de ce système, en faisant la guerre aux grandes fortunes. Sa conception de l'économie est proche de celle de Léon Troye, penseur et économiste du XIXème siècle : l'État ne doit pas craindre de jouer un rôle moteur dans l'économie, d'être un initiateur de commandes, d'ouvrages, de chantiers, de production, et donc s'il le faut de contrôler une partie de l'appareil de production. Quand à la consommation, elle peut être aussi relancée par l'État, dans la droite ligne de la théorie du lofotène Keines.
Du point de vue des libertés publiques, Trëvenon entretient le doute sur les avancées sociétales, gardant une base électorale catholique. Mais il défend le rejet de la violence dans le débat publique, en particulier la brutalisation des médias. Il se refuse également à la répression des manifestations.

Sur la politique extérieure, la doctrine trëveniste est entrée dans la postérité. Si à l'origine l'international n'est pas du tout l'un des sujet de prédilection du chef du gouvernement (il est même réputé discret sur ces questions et voyage peu), sa politique intérieure a fatalement des répercussions. La pensée de Trëvenon sur les affaires internationales sont l'objet d'un ouvrage de référence du politologue Ludovic Boucher, La diplomatie trëveniste, paru en 2010. Il y développe la vision du président, assez ouvert à la collaboration avec ses proches voisins (et avec le reste du continent) mais peu enclin à participer à une diplomatie mondialisée. Son rejet des multinationales, des grandes organisations diplomatiques, des traités contraignant en général, lui ont valu le surnom d' « Indépendantiste » de la part de Schwarzwald. Cet aspect de sa personnalité, il l'a développé lors d'une interview pour la TVG en 1998 : « Je crois avoir été assez marqué par la période qui a suivi '88, j'avais l'impression que tous les pays du monde arrivaient pour nous vendre leur camelote, en se disant "chouette, le libéralisme est revenu !" Alors que ça faisait déjà trente ans qu'ils nous inondaient de leurs trucs, sous Belventôle ! ».

La doctrine trëveniste a aussi été la source de différents avec l'étranger : Bérégost, OND, Jashuria, Teyla... De fait, Boucher la baptise « doctrine de la fière indépendance ». Cette doctrine est fondé sur le souverainisme, le pacifisme et la défense des intérêts nationaux à l'échelle régionale uniquement. Elle est avant tout souverainiste. Or pour que le souverainisme soit viable, il doit s’appliquer à tous. Ainsi, le pragmatique Trëvenon tient à entretenir des relations pacifiées avec tous les pays qui ne menacent pas directement le Duché, quelles que puissent être les horreurs qui s’y trament. En tant que souverainisme, le trëvenisme est protectionniste. Il est aussi pacifiste, et s’oppose, parfois de façon virulente, aux sorties militaristes de puissances mondiales (États puissants ou coalitions d’Etats faibles), et en particulier à l’impérialisme. Quelques exception demeurent, notamment quand la violence le dispute à la barbarie de tous les bords : en 2007, le Duché apporte officiellement son soutient à la RLP. Le Trëvenisme est enfin en tous points une politique des ambitions limitées. Le président n’escompte pas sortir le pays de son statut de « petite puissance moyenne », dont la seule ambition est de s’assurer de la paix en Eurysie, à tout prix. Le territoire des pays franciens est considéré comme son pré-carré, ne contenant aucune puissance mondiale. Il s’oppose ainsi à toute irruption d’une puissance mondiale dans la région.

Dans les rares fois où il a pris la parole en public sur la situation internationale, Trëvenon s'est dit opposé à l'ONC
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La Route gallèsante

 Christophe Colomb quitte le port de Palos
Marchand appareillant pour les Hindes dans le port d’Hœdec, 1513, Eripsoë Skoll

Les historiens appellent Route gallèsante un ensemble de comptoirs et de ports gallèsants le long des littoraux afaréen et nazumi, qui reliait l’Eurysie aux Hindes (Jashurie) du XVIème au XVIIIème siècle. Elle assurait la sécurité des transactions commerciales et offrait un bénéfice financier certain au Duché de Gallouèse. La plupart des comptoirs étaient administrés par l’organisation gallèsante des comptoirs.



Origine du nom, définition et formes

Le nom « route gallèsante » apparaît pour la première fois sous la plume d’un créancier zélandien, Herbert van Vloot. Notable et clerc protestant de Blankenvoorde, il note dans une lettre à l’armateur Johannes Klortenpoel, datée de 1567, que la route gallèsante représente pour les financiers de l’époque un gage de sécurité : « Si votre navigateur, le Sieur Di Guillermo, s’obstine à vouloir s’aventurer hors de la route gallèsante, je me verrais contraint d’augmenter ma prime de risque ».
L’expression est alors peu utilisée mais apparaît à plusieurs reprises dans des contrats d’armateurs au cours du XVIème siècle. Elle reste cantonnée aux experts, financiers et autres navigateurs jusqu’au XIXème siècle. En 1852, un écrivain gallèsant du nom de Lewig Agile lui fait la part belle dans La conquête des richesses d’Orient, un ouvrage romantique prenant place à l’époque des Grands Temps.

Dans les textes juridiques du milieu maritime, la route gallèsante désignait tantôt un suite de ports contrôlés par l’Organisation gallèsante des comptoirs maritimes (OGC), tantôt le simple fait de rallier le Nazum en contournant le cap Afaréen. Si le contournement du continent noir n’était pas systématiquement appelé route gallèsante, de tels emploi du terme ont bien été constatés.

La route gallèsante désigne donc d’abord un mode voyage, une route commerciale, entre l’Eurysie et le Nazum. Elle concurrence d’autres routes des Hindes autour de l’Afarée, comme celle entretenue par la Fédération Zélandienne, et se construit en opposition à la route Leucytaléenne, peu favorable aux occidentaux au début du XVIème siècle, et ayant le lourd désavantage de provoquer des ruptures de charge à deux reprises pour une cargaison partant de la Manche Blanche.

Les établissements de la route gallèsante sont de types variés. La plupart consistaient en des relais où l’OGC disposait de quais sûrs et d’entrepôts gardés par les Gardiens de la Prospérité marchande, une milice privée. Ils étaient équipés pour opérer des réparations modestes sur les bâtiments en transit. On les trouvait dans des colonies d’autres pays eurysiens, ou bien sous forme de concessions sur le territoire de pays locaux.
Un autre type d’établissement étaient les comptoirs détenus par l’OGC. Ces villes concédées, conquises ou colonisées contre le gré des locaux étaient équipées spécialement pour le transport de marchandise, et en plus de quais équipés, les navigateurs pouvaient y trouver des bateaux prêts à l’emploi, des équipages en attente de contrat, ou toute sortes d’experts. Tout un écosystème y vivait du commerce maritime. C’étaient donc de vraies villes portuaires, qui n’avaient rien à envier à celles d’Eurysie, et constituaient donc une étape bienvenue sur la route des navires.
Le dernier type d’établissement étaient les ports d’envergure plus ou moins importante qui appartenaient directement à des colonies de l’OGC.

Il va sans dire que le principal intérêt de ces établissements étaient les débouchés qu’ils offraient. Les commerçants pouvaient y écouler leur marchandise et se charger en marchandise locale, épices, métaux précieux ou encore esclaves.

Histoire

Origine
voir "OGC"

La route gallèsante découle directement des entreprises coloniales de la famille Dègues-Motre, qui cherchaient à mettre en relation la Manche Blanche et les Hindes par voie maritime. L’OGC juste crée ne cherche pas à mener des prospection ni encore moins à financer l’exploration des océans. Elle se contente de prendre pieds sur des territoires dejà découverts, voir carrément conquis par d’autres. En 1521, le premier grand établissement équatorial est acheté. Il s’agit de Saõ Lubljana, un comptoir listonien, sur la côte Sud de l’actuel Gondo. Il deviendra Sainte-Loublance. Puis en 1523, la compagnie achète une concession fortunéenne sur l’isthme de Leucytalée, le Porto Maltese (Port-Matezet). L’OGC entreprend de construire des quais sur la rive orientale de la concession, tournée vers la Mer Blême. Un troisième établissement voit le jour en 1526 à Vormose, une île de l’Océan des Perles. Dans le même temps, les franciens de l’OGC investissent dans les ports listoniens, fortunéens ou zélandiens et y font l’acquisition de droits de mouillage.

Développement et apogée

Par la suite, le maillage se densifie et les voies se complexifient. À partir de la deuxième moitié du XVIIème siècle, les gallèsants construisent des terminaux et des hangars sur les quais qu’ils possèdent. Le nombre d’établissements en Afarée grimpe à 250 en 1569 (Registre du Sieur Trouvère Michal), et le nombre total de possessions hors-Aleucies atteint 533 en 1650. La même année, près de six mille tonnes de marchandises sont déversées chaque jour dans les établissements gallèsants.

À partir de 1600, l’OGC commence à s’intéresser à l’exploration. Ils financent notamment certaines expéditions du navigateur Paulin Tersai d’Empor, qui en 1616 est le premier eurysien à toucher le Burujoa. Il fera aussi plusieurs voyages en Jashurie et accostera en Poëtoscovie en 1620. Il finira sa vie ambassadeur à Agartha (Yahudharma, actuel Jashuria).

L’apogée de la route gallèsante est atteinte en 1680, lorsque la compagnie abandonne la colonisation des Aleucies et se consacre à l’orient. Elle amorce alors son déclin, dû au succès de la colonisation des Aleucie, de la première mondialisation qui complexifie le trafic maritime mondial et de la métamorphose des enjeux dans les outre-mers : il faut désormais coloniser, et exploiter les ressources trouvées sur place.

Déclin progressif

L’OGC accompagne ces changements, et tente donc (avec un succès mitigé, voir article OGC) de se tourner vers une forme de colonisation. Le nouveau fléau des mers n’est plus le pirate mauresque, la tempête ou le manque de clientèle, mais la guerre, la concurrence et la course. Et contre ceux-là, la route gallèsante ne peut rien.
Il faut bien noter que le déclin de la route gallèsante est progressif. Les chapelets de comptoirs resteront un atout majeur jusqu’au XIXème siècle pour qui sauront les exploiter, comme le fera la République fortunéenne. Ainsi, la Gallouèse continuera à s’appuyer sur ses comptoirs, mais face aux difficultés financières de l’OGC, de nombreuses possessions seront revendues, abandonnées, ou récupérées par les seigneurs locaux. En 1832, le gouvernement gallèsant de Michal de Sant-Just de Cavont pousse l’OGC à se tourner entièrement vers la constitution de régimes coloniaux où le plus important n’est pas le commerce mais les échanges avec la métropole et la production de matières premières. Le Duché s’impose peu à peu dans les affaires de la guilde qui n’en est plus vraiment une, si bien qu’en 1876, quand l’État nationalise l’OGC, cette dernière a totalement abandonné la route.

Consequences économiques

Colonialisme, esclavage et bilan humain

Le bilan humain de la route gallèsante n'est pas à confondre avec celui de la colonisation gallèsante, qui compte en plus les victimes de l'esclavage dans les territoires gallèsants, des guerres coloniales, et de l'exploitation des peuples autochtones, aux XIXe et XXe siècle notamment. La route gallèsante a surtout fait des victimes via les Gardiens de la prospérité marchande et les achats d'esclaves en Afarée, qui ne sont pas directement imputables à l'OGC (qui les achetait puis les revendait vivants, et ne les avait pas elle-même réduits en esclavage) mais sont quand même liés à son commerce.

Un premier point à soulever est que la route gallèsante ne faisait pas fondamentalement partie de la traite négrière. Seuls certains comptoirs sur l'Espérance avaient une portée vers les Aleucies. Néanmoins, cette trentaine d'établissement à l'apogée du réseau se sont largement tournés vers l'esclavage sans que la Gallouèse ne fasse particulièrement exception. Le choix gallèsant de l'Orient fait qu'en valeur absolue la Gallouèse n'était pas un grand pays esclavagiste, mais si on rapporte le nombre de déportés au nombre de territoires possédés, la Gallouèse se situe dans la moyenne eurysienne. Environ 1,5 million d'esclaves afaréens ont été déportés depuis des territoires tenus par la Gallouèse entre 1600 et 1750.

La première source de victimes de la route gallèsante, qu'ils soient autochtones ou colons, sont donc les guerres, escarmouches, rafles et autres expéditions punitives qui ont jonché l'histoire des comptoirs gallèsants. Les historiens ont peine à savoir le nombre de confrontations à l'initiative des GPM et de ceux à l'initiative des indigènes. Non pas que l'histoire de la milice ne soit pas documentée : les rapports rigoureusement tenus par celle-ci en font au contraire un des aspects de la colonisation les mieux connus. Mais les « Sergents » qui commandaient chaque garnison enregistraient toujours un casus belli indigène. On peut néanmoins estimer à 740 000 le nombre de décès provoqués par les activités des GPM entre 1600 et 1750. Ce chiffre s'explique aisément en remarquant qu'à l'inverse de l'esclavage, les tensions avec les autochtones avaient tendance à se multiplier à mesure qu'on se tournait vers l'Orient. Les territoires de Jashurie continentale (en plus de la côte nord du Golfe d'Emeraude) étaient en fait de véritables États desquels l'OGC obtenait des concessions, ce qui pouvait entraîner des guerres d'escarmouches avec des armées organisées.
14961
Théare IV (Duc)

Le roi d'Espagne Jean-Charles Ier
le Duc Thèare IV pose en costume de Chef d'État, en 1948

Théare IV de Gallouèse, ou Théare dè Draune, né le 7 février 1909 à Ligert et mort le 16 octobre 1985 à Manticore (Teyla), est le Duc de la Gallouèse du 15 juin 1920 au 2 décembre 1951. Douzième souverain de la dynastie, son règne intervient à la fin d'un siècle de libéralisations et est marqué par la chute de la monarchie. Il s'agit donc du dernier monarque de l'Ancien régime.

biographie


  • nom : Théare dè Draune
  • nom courant : Duc Théare IV
  • date de naissance : 7 février 1918
  • lieu de naissance : Ligert (comté de Ligert)
  • décès : 16 octobre 1985 (à 76 ans)
  • nationalité : gallèsante

  • père :Thémond XV dè Draune
  • mère : Sophie Courvoisier
  • conjoint : Duchesse Guen dè Nonques
  • enfants : Bastien dè Draune, Jehanne dè Draune, Julien dè Draune

  • confession : catholique
  • ouvrage : Mémoires d'un souverain (1969)
fonction

15 juin 1920 - 2 décembre 1951
  • fonction : Duc de Gallouèse
  • dynastie : dè Draune (12e)
  • prédécesseur : Duc Thémond XV
  • successeur : Duc Bastien II (Duc de Gallouèse) / Aurvoit Belventôle (Chef de l'État)
  • hymne : Lou Duc s'e à rente ("Le Duc s'en retourne", 1642)

30 août 1918 - 15 juin 1920
  • fonction : héritier du Duc de Gallouèse
  • titre : le Poulao d'Gallueze
  • dynastie : dè Draune
  • monarque : Duc Thémond XV

7 février 1909 - 30 août 1918
  • titre : Prince de Sixte
  • dynastie : dè Draune
  • monarque : Duc Thémond XV

Enfance et succession

Théare dè Draune naît le 7 février 1909 dans une clinique ligéroise. Il est le second fils et le troisième enfant du Duc Thémond XV et de la duchesse Sophie, de la famille royale teylaise. Il est alors Prince de Sixte, un titre honorifique, alors que son grand frère Carles est promis au trône de Gallouèse, ainsi qu'aux honneurs afférents de Marquis dè Draune et de Comte de Saint-Layeau. Le jeune prince grandit au château de Ligert dans un pays qui se libéralise. Il se révèle un enfant peu joueur, assez peu affectueux, mais curieux. Il est surtout élevé par le personnel ducal.
Alors qu'il a juste neuf ans, des discutions au sein de la maison ducale poussent son aîné de seize ans, sous l'influence de sa mère, à renoncer au trône. Le poulao était accusé par les services secrets du Duché d'entretenir des liens avec des étrangers, et d'avoir, sciemment ou non, contribué à des opérations d'intelligence. Le scandale qui s'ensuivit échappa à l'adolescent, et son renoncement reste un épisode inédit dans l'histoire gallèsante. Ainsi Théare devient-il Poulao de Galluaeze.

Lorsque son père meurt le 15 jun 1920, le jeune Théare IV devient logiquement Duc de Gallouèse, à l'âge de 11 ans. Un conseil de régence est constitué, auquel siège sa mère pour contenter la famille royale. Mais ce conseil est surtout sous l'autorité du Chef du Cabinet du défunt Thémond XV, Arthur Rossond, et d'un aristocrate, l'Amiral Joseph Quiez de Jouy. pendant cette régence, qui doit couler jusqu'à ce que le monarque ait 18 ans, le Duché connaît plusieurs événements politiques majeurs. Son déclassement se poursuit, et atteint son paroxisme en 1925, quand l'État du Gondo, colonie gallèsante, se révolte contre la métropole. L'Amiral Quiez de Jouy gérera les premiers heurts en Afarée et au Nazum de façon catastrophique, échouant à neutraliser ce qui n'étaient que de simple révoltes et laissant le conflit dégénérer en guerre coloniale. L'envoi massif de troupes dans les régions en proie à la guerre est décidé à partir de 1927. La même année, Théare se fait couronner Théare IV de Gallouèse en la Cathédrale de Nonques.

Début de règne

En 1927, le Duché de Gallouèse est encore une monarchie traditionnelle, de "droit divin", qui n'est ni pleinement parlementaire ni constitutionnelle. Un Livre des lois organiques a été édicté à la suite de la Révolte du Poivre en 1854, mais le chef du gouvernement reste le monarque, qui nomme et révoque ses ministres et ses conseillers comme il l'entend. Théare IV est donc un dirigeant en guerre âgé de 18 ans. Parfaisant ses études, il reste bien sûr en retrait. Il confie la gestion des affaires intérieur à Arthur Rossond, rétrograde Quiez de Jouy à la tête de la marine sur demande de ses conseillers et nomme le Général Gontrand de la Vuillë chef des forces armées et ministre des colonies.

De son côté, le Duc est formé en cours privés par le directeur de l'Université ducale de Ligert Paulin Seste, sur demande la Duchesse-mère. Il se montre aussi à l'Académie militaire de Nasque, alors qu'en 1931, le service militaire est réimposé à tous les jeunes sujets de 18 à 20 ans. La mesure, impopulaire, est portée par De la Vuillë, qui cherche donc pour apaiser les esprits à mobiliser l'opinion dans le conflit. La vérité est que les colonies sont lointaines et que le peuple ne s'intéresse pas aux enjeux économiques qu'elles sont sensé représenter. Le Parlement soutient quand à lui le conflit et approuve les mesures proposées par De la Vuillë. Il conteste en revanche la gestion de Rossond, qui se fait vieux et réprime une révolte ouvrière à Arrassints, tendant la situation avec la minorité francophone du pays. Le Duc, dont l'intérêt pour la politique est grandissant, profite de l'occasion pour renvoyer Rossond et ne nommer personne à sa place. À partir de 1935, sa présence aux conseils de gouvernement devient systématique. Désintéressé de la guerre, il en laisse la gestion à De la Vuillë.

Portrait à cheval de Juan Carlos Ier
Portrait à cheval de Théare IV, 1927

Le jeune Théare est intéressé par la finance et côtoie alors des intellectuels et des entrepreneurs qui, conquis par les idées des démocraties libérales comme les Provinces-Unies lofotènes, cherchent à faire germer en Gallouèse une certaine conception de la modernité : un monde plus libéral, capitaliste, et moins corporatiste-mercantiliste comme celui dans lequel le Duché stagne et s'enfonce d'années en années. Théare IV, qui se prend de passion pour les affaires, n'en reste pas moins un illibéral convaincu. Il rejette l'idée selon laquelle la démocratie serait un modèle efficace du point de vue économique, et envisage l'État comme l'affaire des gens les plus compétents. Bercé par son éducation dans le respect de l'aristocratie, il croit dans le pouvoir de la compétence, ce qui le rapproche significativement de la bourgeoisie mais ne le retire pas son dédain pour le Parlement. Il rencontre en 1934 Lewig Dumolin, de douze ans son aîné, avec qui il noue des liens étroits. Il en fait par la suite son principal conseiller. Cette proximité avec la bourgeoisie lui permet de renforcer son contrôle sur le Parlement.

Dumolin écrit à son sujet en 1956 : « le jeune duc Théare était véritablement fermé à la démocratie. Le seul pouvoir était le sien, et le gouvernement était l'affaire des gens les plus qualifiés du pays desquels il savait s'entourer. Il n'avait que faire du Parlement, des Françisc et des colonies. Puis rapidement, il n'eût plus d'intérêt pour rien qui était le sujet de l'État ». Si cet extrait s'inscrit dans la légende noire de Théare IV qui suit la Révolution de 1951, il reflète bien la pensée du souverain trentenaire.

En 1937, le Duc épouse à Ligert la comtesse Guen dè Nonques. Les jeunes époux rencontrent des difficultés à avoir un enfant. Ce point d'interrogation sur la possibilité d'un héritier accroît les tensions dans le pays, alors que la guerre s'éternise dans les colonies et que les premiers comptoirs nazumis ont dû être abandonnés ou rétrocédés.

Troubles et abdication

La deuxième partie du règne de Théare IV, à partir de 1940, est plus chaotique. Elle s'inscrit dans le cadre du délitement de l'État gallèsant. À partir de 1936, le gouvernement de Théare IV soutient des politiques monétaires expansives pour financer les guerres coloniales. La planche à billets tourne à plein régime, ce qui contraint le Duc à dévaluer la crépie en 1943. Le Club du Commerce Libéral (CCL), groupe d'influence présidé par Dumolin, est petit à petit admis dans les cercles de gouvernance. Le Duc se détache de l'exercice du pouvoir et nomme une batterie de conseillers à tours de bras, tandis que lui se concentre sur les affaires. Dans une forme de patrimonialisme, le monarque intègre l'Organisation nationale des comptoirs, qui est alors dans le secteur public, sous son propre portefeuille, et promulgue alors un édit qui impose la conscription, créant un premier scandale national contre sa personne. Des émeutes éclatent entre juin et septembre 1944 dans la plupart des villes ouvrières. En 1945, la colère gagne les grandes villes, et un incendie est déclaré au château de Bousderay, l'une des propriété les plus emblématiques de la famille ducale. La même année, le Duc reçoit le député françisc Aurvoit Belventôle, futur Président de la République, qu'il nomme ensuite conseiller.

Les tensions redescendent dans le pays à la fin des années 1940, entre autres avec la naissance d'un héritier en 1950, mais l'effondrement de l'État, lui, se poursuit. Le Duc fait véritablement marche arrière sur la plupart des acquis libéraux passés au siècle dernier. Excédés par son obstination, son manque de considération pour la chose publique et son centralisme excessif, certains de ses soutiens bourgeois le lâchent, comme Louvois, Belventôle et Déméa, le premier en 1947, le second en 1949 et le troisième en 1950. Le souverain se recentre alors sur l'aristocratie, sur le Général De la Vuillë toujours en poste et sur Petrus dè Lariscavière, sont chef de cabinet. Monarchiste convaincu, les voix s'élevant pour la république et le fédéralisme résonnent désagréablement dans ses oreilles. À Vallètez, Belventôle et Déméa sont aux commandes d'un Parti de l'Ordre, et à Ligert même, Rémien Louvois a créé son Parti démocrate. Théare IV exige alors du CCL une meilleure tenue de ses troupes, et demande à Dumolin, resté avec d'autres au service du palais, de faire taire la contestation, ou de dissoudre le club, ce que Dumolin refusera. Au sujet de cet épisode, son biographe Pierre Vydieu écrira en 1980 : « Il ignorait le peuple. C'est pourquoi le plus dur dans la vie de Théare IV fut le moment où les élites ont commencé à l'abandonner ».

Couronnement du roi Juan Carlos d'Espagne
Le Duc Théare IV procède à la modification des Lois Organiques, le 13 mai 1951

Petit à petit, l'emprise du monarque sur le Parlement et sur l'appareil d'État s'effrite, à mesure que ses soutiens s'en vont. Le Duc dira par la suite de cette période que la Gallouèse était « ingouvernable ». Face à l'ampleur de la contestation, et après une nuit agitée au cours de laquelle des barricades sont montées dans Ligert (mouvement sans lendemain), le Duc entreprend un mouvement politique sensé lui délier les mains du pouvoir, récupérer le soutient des grands patrons conservateurs et catholiques, contrôler le parlement et contenter la rue. Le 13 mai 1951, près avoir été convaincu par Dumolin, il décide de modifier le Livre des lois organiques, en créant un gouvernement en bonne et due forme, nommé par lui, mais qui est dirigé par un Chef du Gouvernement et sur lequel le Parlement dispose d'un « droit de remontrance ». Cette ouverture apparaît en réalité bien faible face au niveau des autres démocraties de l'époque. Théare IV nomme Lewig Dumolin à la tête de son gouvernement.

Dumolin, adoubé par le Parlement le lendemain, n'est pas aussi docile que Théare IV le croyait. Ce dernier était convaincu que son mentor de jeunesse ne trahirait pas ses directives et se contenterait de n'agir que dans le cadre que le Duc avait fixé. Tout au contraire, Dumolin ignore les interdits de Théare IV au sujet de la presse, de la démocratie ou du libéralisme économique. Dumolin, tout en agissant comme un monarchiste et en obéissant aux directives du Duc, mène un combat parrallèle pour la démocratisation du pays. Les premiers effets des réformes Dumolin sont de complexifier et de fragmenter le pouvoir politique. Cette période, appelée « libéralisation forcenée », voit même l'autorisation du Parti communiste. L'État s'effondre, et entre juin et novembre 1951, c'est le shutdown : l'administration nationale est à l'arrêt.

Le Duc n'a plus aucun contrôle. Les régions périphériques (celtes et franciennes) menacent de faire sécession. Quatre cent cinquante mille soldats sont bloqués dans les outre-mers, dont trois cent mille en Afarée. L'armée gronde la révolte. Au nom de la stabilité, les officiers organisent un putch le 16 août, sous la direction de Gontrand de la Vuillë. Ne sachant pas quel lieu cibler, le coup d'État échoue. « Comment prendre le pouvoir quand il n'y a plus de pouvoir ? » écrira le Duc dans ses Mémoires. Dans ce bourbier, personne ne voit dans le Duc une solution au problème. Pressé par le CCL de mettre fin à la monarchie, Théare IV refuse, arguant que la couronne de Gallovan assure la continuité de l'État gallèsant. Le 2 décembre, il consent toutefois à abdiquer en faveur de son fils Bastien, âgé d'un an, et nomme Lewig Dumolin Interrex (régent).

Le 3 décembre, Dumolin l'appel pour lui faire savoir qu'il compte abolir la monarchie. Théare dè Draune l'implore de ne pas le faire, et propose à toutes les têtes pensantes de l'État de se retrouver au château de Ligert. Du 3 au 19 décembre 1951 ont lieu les « pourparlers de Ligert », qui fixent le sort de l'État. Les aristocrates qui n'ont pas participé au putch (représentés par l'ancien monarque et par son chef de cabinet, Petrus dè Lariscavière) sont en infériorité numérique face à un CCL dont tous les membres sont présents, ainsi que d'autres factions républicaines du Parlement. Théare dè Draune renonce à sauver la couronne après plus de deux semaines de discussions, et négocie les conditions de son exil. Le 19 décembre, veille de la proclamation de la République, Théare dè Draune a quitté le pays pour le Royaume de Teyla, avec sa femme mais sans son fils.

Exil à Teyla

Le Duc atterrit à Manticore au matin du 20 décembre 1951. Il a convenu avec la famille Courvoisier qu'il pourrait occuper le château de Vaux-le-Détour, en banlieue de la capitale teylaise. Les conditions de son exil sont rudes. Le Duc a tout perdu de ses richesses, confisquées par la république, y compris ses actions dans les entreprises nationales. Ne lui restent que ses parts dans des firmes étrangères, qui lui assurent une rente confortable. Il a obtenu de la république le droit de voir son fils, resté en Gallouèse, à l'occasion de visites régulières de ce dernier à la frontière teylaise. Mais ni lui ni Guen ne pourront le voir grandir.

Le Duc a alors 42 ans et n'a pas l'âge de la retraite. Mais il est convaincu que la Gallouèse ne voudra pas de lui à sa tête dans l'immédiat. Il envisage alors plusieurs scénari de reconquête de son Duché, alors que les ponts sont définitivement coupés avec tous les républicains. Il se convainc qu'il doit se refaire une fortune qui lui donnerait les moyens de reprendre son trône, après les échecs de la république : la guerre en Afarée se poursuit. Il assiste néanmoins impuissant à l'abandon progressif des territoires coloniaux, au morcellement de son fief. Le Duc se concentre alors sur son business. Avec dè Lariscavière à ses côtés, il parvient à faire fructifier son capital et acquiert une petite fortune (sans être un capitaine d'industrie ou un magnat des services, Théare dè Draune était tout de même millionnaire). Il peut aussi compter sur des liens retrouvés avec Lewig Dumolin, resté en Gallouèse après son évincement du pouvoir par Aurvoit Belventôle.

Mais le temps passant, la perspective d'un retour au pouvoir s'amenuise comme peau de chagrin. C'est vraisemblablement vers 1960 que l'ancien duc se résigne. Âgé d'un cinquantaine d'années, Théare se lance dans l'écriture d'un livre, Mémoires d'un souverain, dont il sait qu'il serait interdit en Gallouèse, mais qu'il consacre à un lectorat francophone, en s'associant à un traducteur et à une maison d'édition teylaise. Il y détaille sa vision des troubles qui ont secoués la Gallouèse, en s'affirmant démocrate et en rejetant la République en ce qu'elle a de dictatoriale. Il réécrit quelque peu son propre rôle dans le gouvernement du Duché, que ce soit en s'éloignant de décisions qu'il a pourtant contribué à prendre, ou en s'attribuant des mérites là où justement il était resté attentiste. L'ouvrage n'est cependant pas une révision de l'Histoire, et a le mérite de présenter le point de vue du souverain. Il sera considéré comme fiable par son biographe Pierre Vydieu. Publié à Teyla en 1969, en plus de la version française, le texte original en gallo circulera un peu sous le manteau en Gallouèse.

Juan Carlos Ier
Théare dè Draune en 1983

À partir de 1968, son lycée terminé, Bastien se fixe à l'étranger et passe plus de temps avec ses parents. Pour certains, le l'ex-monarque aurait eu une forme d'influence sur son fils, en le convaincant de reprendre la couronne, ce dernier ayant alors choisi d'y parvenir par d'autres moyens que sont père. Rien de concret n'étaye cependant cette spéculation. En juin 1971, Théare dè Draune lui déconseille même de rentrer en Gallouèse, où il compte fonder un journal de contestation.

En 1984, l'ancien duc tombe malade. Entouré de sa famille, dont son fils condamné à son tour à l'exil, il s'éteint le 16 octobre 1985 dans une clinique privée de Manticore, à l'âge de 77 ans. Il est d'abord enterré dans les jardins du Château de Vaux-le-Détour, où il aura passé 33 ans de sa vie. Ses restes seront finalement transférés à Sant-Jéron-dè-lIsle en 1989, comme c'est la coutume pour les souverains gallèsants, après un arrêt parlementaire autorisant le retour de la famille ducale en Gallouèse.
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