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Front Démocrate (FD)

logotype du FD
Logo du Front démocrate en 2003

Le Front démocrate, parfois appelé simplement FD, est un parti politique gallèsant fondé le 3 juillet 1986 au sein de la République de Gallouèse par le grand résistant Francien Léquerre, et dissous le 24 mai 2006. Après avoir joué un rôle clef lors de la Révolution du Vingt-Six-Août en Gallouèse, il occupe un rôle de pivot dans le paysage politique du pays. Le Front démocrate désigne aussi la coalition menée par ce parti entre 1987 et 1988.

informations


  • nom : Front démocrate
  • appellation courante : F.D.
  • fondation : 3 juillet 1986
  • scission de : Parti social pour la liberté
  • dissolution : 24 mai 2006
  • siège : Ligert
  • fondateur : Francien Léquerre
  • positionnement : centre démocrate, centre-gauche, libéralisme politique, résistance gallèsante
  • couleur : vert

Histoire

Création

En 1986, le régime républicain en Gallouèse vit une période trouble. Les errements du dictateur Aurvoit Belventôle, sur fond de guerre des clans au sein de son administration entre les militaristes et les "libéraux", ont crée une brèche pour les mouvements contestataires. Alors que Micion Déméa, chef des "libéraux" républicains et premier ministre de 1979 à 1982, a accordé la liberté d'association en 1981, les partis politiques fleurissent : Parti démocrate et socialiste (1982), Parti libre des gallèsants (1976-1978) ou encore Parti social pour la liberté (PSL, fondé en 1983). À l'origine membre fondateur du PSL, l'avocat démocrate Francien Léquerre revenu d'exil en 1983 est une des figures de la contestation, qu'il veut apartisanne et ouverte à toutes les sensibilités. Déjà actif en 1951 lors de la Révolution, il est également sensible à des idées centristes et libérales. Le PSL mené par Henri Benfer multipliant les actions ancrées à gauche, Léquerre envisage une scission. L'idée se renforce après son arrestation de 1986. Depuis la prison, il fonde le Front démocrate le 3 juillet 1986 avec quelques autres alliés, un initiative qu'il veut rassembleuse. La suite semble alors lui donner raison puisque le PSL est interdit en 1987 et qu'à la fin de la même année, le Père Unique de la Nation convoque de nouvelles élections présidentielles et libère Léquerre. L'une des figures les plus populaire de cette année, l'héritier du trône Bastien dè Draune revenu d'exil en mai 1987, est alors visée par la libéralisation et invitée à se présenter face à Belventôle. Or l'intéressé refuse. Le Front démocrate, désormais en position de force, rassemble toutes les forces de droite et de gauche contestataires (dont le PSL) au sein d'une coalition qui portera le même nom.

Révolution et Restauration

Cependant, les élections présidentielles et législatives de 1989 n'auront jamais lieu. Ratant le "coche de la violence", le FD ne participe pas aux émeutes qui se multiplient alors que Dè Draune se rend à Vallètez. Le PSL ou le Salut du Peuple (le mouvement drauniste) soutiennent les manifestations géantes qui déstabilisent profondément le pays. Et après que Vallètez et Ligert se soient soulevé au mois d'août, la Révolution survient les 25 et 26 août. Aurvoit Belventôle est mort, Micion Déméa confie légalement le pouvoir à Dè Draune.

C'est le début d'une période d'incertitude pour le FD. Sentant bien le cours des événements, Francien Léquerre apporte son soutien à Dè Draune. Mais sans coalition, le FD a perdu tout son poids ; car s'il est une force protestataire influente depuis le début de la libéralisation, il est un nain politique qui repose sur les seules épaules de Léquerre et ne propose pas de ligne claire. Sa rhétorique s'oriente alors sur un projet : (r)établir la démocratie avant tout. Au slogan « Liberté, Justice, Démocratie » du PSL, il oppose un ironique « Démocratie, Démocratie, Démocratie », ou encore « La voix du Peuple ».
Francien Léquerre, président du Front, et Thémond Ignacio, secrétaire national, sont tous les deux convoqués dans un gouvernement provisoire largement dominé par le SdP et dirigé par Bastien dè Draune. Une assemblée constituante doit-être élue en 1989, et en attendant, les principaux représentants démocrates de droite et de gauche, convoqués au gouvernement, doivent rédiger des propositions avec des juristes en droit constitutionnel. Mais dans le même temps, le nouveau dirigeant gallèsant se fait rétablir Duc par référendum, ce qui est dénoncé comme un "putch" par les communistes, et rétablit l'Arrët ohh Paje, institution d'Ancien Régime. La nouvelle Constitution est donc déjà placée sous contrainte.

En parallèle, le FD prépare les élections de 1989. Après une campagne frileuse (et de fait, les frontistes sont de grands résistants mais de piètres politiciens), la gifle est puissante : loin derrière le vainqueur (SdP) ainsi que le rival PSL et son score impressionnant de 22%, le FD termine derrière le Parti communiste (14%, 3e) et le jeune Parti radical-chrétien (10%, 4e) avec un score du 9%. Si sa posture au sein du gouvernement provisoire semble se conforter après le départ des socio-libéraux en 1990, le FD a désormais un poids politique restreint. Le 31 août 1990, le FD appuie la motion 3 de la constitution qu'il avait porté avec le SdP, ce qui est une victoire politique mais acte aussi son départ du gouvernement. En effet, la Constituante est convertie en chambre basse en attendant le scrutin de 1992, et le PSL, qui a pratiquement fusionné avec le SdP dissous, étant majoritaire, c'est Henri Benfer qui est nommé Président du Conseil des ministres.

Le FD maintient sa présence dans le paysage politique, alors que Léquerre est devenu peu ou prou un héros de la Révolution. Ce dernier se présente aux élections exécutives de 1992 et devient le premier Président du Conseil exécutif. Ultra-populaire, il sera le seul a avoir jamais réussi une réélection à ce poste, en 1996, et occupera la fonction jusqu'en l'an 2000. La dynamique est bonne pour le FD qui fait 11%, repasse devant les communistes et s'impose comme une force du centre au Parlement.

Passage au second plan, rôle pivot

Petit-à-petit, le parti perd en importance. S'il est utilisé comme force d'appoint par la majorité social-libérale, la coalition n'est pas explicitement établie par le président Benfer, encore en froid avec Léquerre. Celui-ci démissionne finalement le 12 novembre 1993, laissant la place à Yves Ronclant, un francien issu du PSL qui doit s'allier au Front pour être élu. Mais Ignacio nommé ministre de l'économie entretient des divergences trop grandes avec la frange socialiste du PSL ; le gouvernement Ronclant dure moins d'un an et démissionne le 30 juillet 1994. Le FD permet alors à une union de la droite et du centre de former un gouvernement : emmenés par le PRC, deuxième force du Parlement, de petits partis de droite (Parti Conservateur, Comité de Droite) et du centre (Parti Centriste) conduisent Joseph Cizière aux affaires. Mais après des tractations, Ignacio lassé de la droite entraîne Léquerre dans son idée de réconciliation avec le PSL. Un accord historique est signé mettant fin à des points de divergence vieux de dix ans, et une motion de censure déposée le 20 novembre 1995 met fin au gouvernement Cizière. Le nouveau gouvernement est dirigé avec le Front par le social-libéral Carles Schwarzwald.

Cette alliance dure un certain temps. Le FD est un petit parti par rapport à son aura passée, avec un ancrage territorial très faible, mais confirme son rôle force d'appoint au Parlement. Mais en 1997, des divergences apparaissent avec le PSL. Comme le veut l'usage en Gallouèse, aucun accord électoral n'est signé entre les deux partis. La campagne est très violente entre les deux anciens alliés. C'est finalement Schwarzwald qui remporte son pari est offre la majorité absolue au PSL. Exclu du gouvernement, le FD se retrouve dans l'opposition pour la première fois de son histoire. Alors que le Front occupe le Cabinet exécutif depuis huit ans, c'est-à-dire toujours, les socio-libéraux veulent présenter leur candidat aux exécutives de l'an 2000. Léquerre, qui se fait vieux, ne souhaite pas se représenter (aussi pour des raisons idéologiques : il a déjà accompli deux mandats et croit dans l'alternance). La campagne tourne à l'avantage du PSL et c'est le candidat social-libéral, Jean-Carles Doubjut, qui est élu.

Mort de Léquerre et dissolution

L'influence du Front démocrate s'est réduit comme peau de chagrin depuis la Révolution. Le leader historique autour duquel tout était bâti n'a plus de mandat et se retire de la vie politique. Il reste toutefois dans la vie publique, et sert de ciment à la dernière coalition du FD établie avec Michal Trëvenon (successeur de Schwarzald) à la suite des législatives de 2002. Il négocie des deux côtés pour maintenir son parti au pouvoir. Mais âgé de 83 ans, et le corps abîmé par ses passages en prison républicaine, il s'éteint le 14 février 2005. Le parti vient de perdre la composante majeure de son identité. Si Ignacio reste là, il a de moins en moins la force de se battre pour tenir la coalition. Les tensions au sein du FD sont trop fortes alors même que le Front est une force incontournable pour qui veut former un gouvernement. La crise est à la fois interne au parti et nationale. Le chancelier de l'époque, Jacques Chambranle, fait soumettre puis adopter un « jugement de blocage » qui entérine la dissolution du Parlement. De nouvelles élections sont convoquées et largement remportée par le PSL, et durant lesquelles le Parti communiste remporte une jolie troisième place avec 12%. La nouvelle coalition, appelée "sociale", unira les deux partis. Dans le même temps, le FD fait un score ridicule : après avoir presque implosé et constaté les défections, l'électorat n'est pas au rendez-vous. Sans groupe parlementaire pour la première fois, les sept députés démocrates sont classés « divers centres » et ne participent à la vie parlementaire. Après s'être accroché pendant près d'un an, Thémond Ignacio, d'un âge bien avancé, se retire de la vie publique. Sans lui, le parti est dissous le 24 mai 2006.

Héritage

Les cadres du Front démocrate sont divisés entre le PSL et le PRC. Parmi les sept députés démocrates, deux rejoignent le PRC et cinq restent divers centre. À l'Assemblée des Comtes, la chambre haute du Duché, les comtes démocrates rejoignent le Groupe Majoritaire, un groupe parlementaire qui jure de « toujours soutenir les propositions du gouvernement en jugeant le loi selon leur conscience », c'est-à-dire en légiférant sans faire de politique. Le Front démocrate est aujourd'hui vu comme l'un des monuments de la Révolution, avec le « Parti de '90 » et le Salut du Peuple. Il est aussi vu comme le symbole d'un ancien système politique ou le centre démocrate et monarchique existait, et où les compromis semblaient possibles ; en effet depuis sa disparition, la seule force ancrée au centre est le Mouvement Unitaire, conspué pour sa vision néolibérale et parfois antimonarchique, ce qui pousse les centres à chercher des alliances vers les partis gauche pour le centre-gauche et de droite pour le centre-droit. Il y a même aujourd'hui une nostalgie du Front, car depuis qu'il n'est plus là, la coalition sociale de Michal Trëvenon, très marquée à gauche et souverainiste, règne en continu.

L'électorat du Front s'est également divisée selon les partis : 44% des électeurs du Front en 2002 ont voté pour un candidat de l'Union de la Droite et du Centre (UDC, aujourd'hui « les modérés ») en 2005, 29% ont voté pour un candidat du PSL et 11% pour un candidat du MoU. Cette tendance s'est confirmée sur l'élections législative suivantes (2010) mais lors des exécutives, la part se tournant vers le PSL a été plus grande, le candidat de gauche étant issu à chaque fois de l'aile droit du parti (2008 et 2012). De fait, chez les encartés, les quelques 5 000 adhérents du FD ayant signé au PSL ont également rejoint le microparti FlashBaque de Yahnick Kard.

Idéologie

Le Front démocrate est fondé dans un contexte de lutte contre la dictature républicaine, mais par un ancien républicain de 1951. C'est cela qu'il faut garder en tête pour analyser son projet.
Le Front connaît deux périodes.

D'abord, entre 1986 et 1992, le Front démocrate est une coalition ralliant tous les libéraux. Francien Léquerre est l'opposant le plus célèbre à Belventôle, d'autant plus qu'il est le seul à ne s'être jamais compromis dans le régime républicain (contrairement à Louvois ou à Dumolin). Son organisme politique, créé tardivement et dans le seul but de pouvoir participer à de potentielles élections libres, est une alliance hétéroclite de personnalités combattant la dictature par une voix plus ou moins pacifique, privilégiant la presse, les pétitions, les manifestations, et n'entrant en désobéissance civile qu'en cas de force majeure. Il contraste alors avec des mouvements engagés dans la résistance à partir de juillet 1988 (PSL, SdP...) voir carrément dans la lutte armée depuis le début (Armée rouge-PCG, Honnezh C'hoazh...). Sur le plan politique, il se veut libéral, et communique peut sur son programme social et économique, dans une volonté de rassembler. On sait toutefois que Léquerre est issu à l'époque des rangs de la gauche, et est membre fondateur du PSL.

Dans un second temps, propulsé sans s'en rendre compte dans un monde politisé, le FD doit se trouver une identité politique, ce qu'il s'est toujours refusé à faire. Il joue d'abord un jeu trouble, mettant l'accent sur la restructuration démocratique pour ne pas montrer d'incohérence sur le reste. Une étude attentive de son programme de 1992 révèle toutefois une volonté d'ouverture sur l'international, un état providence (plus limité que celui promis puis mis en place par la gauche) et un progrès sociétal. Le FD entérine aussi dès 1988 une posture favorable au Salut du Peuple et résolument monarchique, ce qui le range dans la catégorie des draunistes, par opposition notable avec le MoU.

Le temps passant, le FD doit se construire une identité politique. C'est celle d'un parti centriste démocrate classique, jouant de plus en permanence sur les acquis de la Révolution. Il défend la liberté politique et économique, mais ne défend pas les grands patrons, et se rapproche en cela du parti radical, mais est favorable au progrès sociétal et à l'état providence, et se rapproche en cela de la gauche. Pour mieux comprendre sa position, il est une déclaration de l'ancien secrétaire national du parti, Thémond Ignacio, qui est fort instructive. Interrogé en 2012 par le Clëron quant à son avis sur la toute jeune Organisation des Nations Démocratiques (OND), il a déclaré : « c'est un organisme qui défend nos valeurs, et que Francien [Léquerre] n'aurait pas hésité à rejoindre s'il avait été encore aux affaires ».

Résultats électoraux nationaux

Élection constitutive de 1989, scrutin proportionnel : 9%, 18 sièges sur 200
Élections législatives de 1992, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 11%, 48 sièges sur 447
Élections exécutives de 1992, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, élu
Élections exécutives de 1996, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, réélu
Élections législatives de 1997, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 5%, 22 sièges sur 443
Élections exécutives de 2000, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, battu au second tour
Élections législatives de 2002, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 7%, 31 sièges sur 443
Élections exécutives de 2004, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, éliminé au premier tour
Élections législatives de 2005, scrutin anticipé uninominal majoritaire à deux tours : 1,8%, 7 sièges sur 443

tableau législatives

tableau exécutives
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Michal Trëvenon

Stéphane Le Foll
Michal Trëvenon en 2013

Michal Trëvenon, né le 21 mars 1954 à Sixtente, est un homme politique gallèsant. Membre du Parti social pour la liberté (PSL) depuis sa création, il est le Chef du gouvernement gallèsant depuis le 2 mars 2002. Il est connu et apprécié pour son franc-parler.

biographie


  • nom : Michal Paulus Mari Trëvenon
  • nom courant : Michal Trëvenon
  • date de naissance : 21 mars 1954 (59 ans)
  • lieu de naissance : Sixtente (comté de Noncligor)
  • nationalité : gallèsante

  • confession : catholique
  • parti politique : Parti social pour la liberté
  • positionnement : gauche, souverainiste
fonction

depuis le 2 mars 2002
  • fonction : Chef du gouvernement gallèsant
  • titre : Président du Conseil des Ministres
  • gouvernement : Trëvenon III (depuis 2010)
  • Trëvenon II (2005-2010)
    Trëvenon I (2002-2005)
  • législatures : IIIe, IVe et Ve
  • Coalition : Coalition Sociale PSL-PCG (depuis 2005)
  • PSL-FD (2002-2005)
  • prédécesseur : Carles Schwarzwald

16 mars 1997 - 2 mars 2002
  • fonction : ministre des finances et de l’économie
  • Président : Carles Schwarzwald
  • gouvernement : Schwarzwald II
  • prédécesseur : Thémond Ignacio
  • successeur : Alexis Delavolë

20 novembre 1995 - 16 mars 1997
  • fonction : ministre de l’agriculture
  • Président : Carles Schwarzwald
  • gouvernement : Schwarzwald I
  • prédécesseur : Henri Renémond
  • successeur : Constance Laveugle

16 août 1994 - 20 novembre 1995
  • fonction : Secrétaire de la commission des lois
  • Législature : Ière
  • prédécesseur : David Lassaure
  • successeur : Théare Silverberg

depuis le 14 mars 1992
  • fonction : député gallèsant
  • réélections : 10 mars 1997, 25 février 2002, 2005 et 2010
  • législatures : Ière, IIe, IIIe, IVe et Ve
  • groupe parlementaire : S&L
  • circonscription : 3ème de Vauginez

depuis le 1er mars 2002
  • fonction : Président du Parti social pour la liberté
  • prédécesseur : Carles Schwarzwald

7 juin 1997 - 13 janvier 2002
  • fonction : Secrétaire général du Parti social pour la liberté
  • prédécesseur : Yan-Carles Doubjut
  • successeur : Vanwe Piotroff

11 avril 1994 - 7 juin 1997
  • fonction : Secrétaire de la fédération du Noncligor-Sud du PSL
  • prédécesseur : Jérëmie Ancètte
  • successeur : Jérëmie Ancètte

Situation personnelle

Michal Paulus Mari Trëvenon naît le 21 mars 1954 dans une clinique privée de Sixtente. Ses parents, Henri et Denise Trëvenon, habitent dans la petite ville de Gulez, dans la province du Vauginois, dans le sud-est du comté de Nonques. Son père est notaire et possède également une ferme à la sortie de la ville, tandis que son oncle possède un relais de chasse adjacent, le Tertre-aux-cerfs. Cette situation familiale est souvent évoquée par Trëvenon, qui se présente comme un « paysan ». On peut arguer que, même si ses parents son plutôt des notables de campagne, ses grands-parents étaient bien agriculteurs.

Michal à deux sœurs et un frère, qui grandissent comme lui dans la jeune République de Gallouèse, sous les ordres du Père Unique de la Nation Belventôle. Lorsque Trëvenon commence à fréquenter l’école publique, à Gulez, le culte de la personnalité autour du dictateur a déjà commencé. Il doit chaque jour, comme des milliers d’enfants, apprendre des poèmes à la gloire du « sauveur ». Toutefois, Trëvenon fait partie d’une génération qui goûtera relativement peu à la propagande, par comparaison avec les suivantes. En effet, jusqu’en 1968, le Premier ministre est Rémien Louvois, plus libéral que ses successeurs. Trëvenon doit également s’accoutumer à une omniprésence de la religion catholique voulue par Belventôle, qui le dégoûtera un peu du Christianisme : s’il se dit toujours catholique aujourd’hui, il avoue ne plus pratiquer depuis les années 1970.

Élève brillant, il quitte Gulez en 1972 de rejoindre le Lycée à Vauginez, puis est admis après son Diplôme scolaire public à l’Académie des Sciences Politiques de Sixtente. Mais la filière, maintenue grâce au travail de Louvois et uniquement sous une forme propagandiste qui vise à former des fonctionnaires dociles pour le régime, est la cible d’attaques par le Premier ministre Carles Hinz-Inäbnit, qui souhaite la transformer en une « Académie de l’administration fédérale » chapeauté par une direction militaire. La section de Sixtente est convertie en 1974, et Trëvenon passe alors un concours pour rejoindre la seule ASP préservée, celle de Ligert. La manœuvre est très difficile à l’époque, le fédéralisme étant un prétexte d’État pour empêcher la mobilité des élites et disperser les centres de réflexion dans la myriade de capitales régionales. Trëvenon bénéficie néanmoins de la sympathie du directeur ligérois et est l’un des seuls à passer entre les mailles du filet.

Ses études au sein d’une institution torpillée par le pouvoir sont mouvementées. L’ASP de Ligert est l’un des principaux centres de contestation avant la libéralisation de 1981, la ville elle-même étant celle qui vit le plus mal la dictature de Belventôle. Entre 1974 et 1978, année d’obtention de son diplôme avec mention, Trëvenon participe à 13 manifestations, et passe même 48 heures en garde-à-vue, mais n’est jamais identifié comme un agitateur virulent. Lui-même dit de cette période de sa vie : « je n’étais pas un vrai révolutionnaire comme certains, je suivais des mouvements mais je prenais toujours soin de rester suffisamment en retrait. Je ne voyais pas l’intérêt d’aller en prison : nous voir rester dans l’administration les ennuyait beaucoup plus ». Il écope en revanche à chaque fois de pénalités dans ses études et dans sa carrière.

À partir de 1978, à l’âge de 24 ans, il devient stagiaire à l’administration fédérale tout en poursuivant ses études à la faculté, ce qui lui fait des rentrées d’argent. Pour se rapprocher de sa famille, il s’installe alors à Nonques. Il y rencontre Alice Saupe, qui devient sa compagne. D’avoir pu étudier dans une ASP et non dans une AAF lui permet après ses études d’intégrer les cabinets des hommes politiques tolérés par le régime, notamment l’ensemble des élus des institutions fantoches fédérales et nationales. En 1980, il entre au cabinet de Maurice Trouvé, député national et membre par défaut du Parti de l’Ordre, la parti national. Ce même Trouvé quitte le PO en 1981, quand le Premier ministre Micion Déméa rétablit la liberté d’association. De nouveaux partis voient le jour, et Trëvenon ne rate pas cette occasion historique de s’engager en politique. En 1982, il suit son député dans le Parti démocrate et socialiste tout juste créé, qui est interdit quelques mois plus tard.

Trëvenon prend part activement à la période de troubles des années 1980, en soutenant notamment Bastien dè Draune, et en 1988 il est à Ligert pour célébrer la libération de la ville. Il reconnaît en revanche n’avoir prit part à aucun combat. En 1989, dans l’ivresse de la Révolution, il épouse Alice Saupe. Il a avec elle deux enfants, en 1990 et 1993. Il retourne s’installer en 1992 près de Vauginez avec sa famille, pour pouvoir se présenter à la députation dans cette circonscription. Il habite néanmoins le plus souvent à Ligert, où ses enfants ont fait leurs études.

Carrière politique

Michal Trëvenon s’engage tôt en politique pour sa génération. À 28 ans, il prend sa carte au Parti Démocrate et Socialiste, puis l’année suivante au Parti Social pour la Liberté. Il fait carrière depuis au sein de cette institution, l’un des murs de la politique gallèsante sous le Nouveau Régime.
Dès 1989, Trëvenon se place sur la liste des municipales à Gulez, sa ville natale, où son cousin Lewig Trëvenon est élu maire sous la même étiquette PSL. Il abandonne son mandat de conseiller municipal pour devenir député de cette circonscription, la 3ème de Vauginez, en 1992 aux élections législatives. Volontaire et engagé, il s’impose à la place d’un « parachuté » à l’administration du PSL, qui cherchait un candidat pour cette circonscription rurale. Il s’agit pour Trëvenon, inconnu au bataillon jusqu’à lors, d’une véritable naissance politique. Sa campagne qu’il organise seul ou presque, tape dans l’œil du président du groupe solidarité et libertés (S&L) Carles Schwarzwald.

Après un travail de député remarqué, notamment comme rapporteur de la loi sur la liberté de la presse, Trëvenon, qui se classe à l’aile gauche de ce groupe PSL et admire Henri Benfer, devient secrétaire de la commission des lois à l’Assemblée du Peuple. C’est un rôle secondaire dans la commission, qui lui accorde néanmoins une place fixe au Parlement et une certaine reconnaissance. En parallèle, il travaille dans l’équipe de Schwarzwald, ministre de l’Intérieur, mais de façon officieuse. Il gravit aussi les échelons au sein du parti. Il préside le quatrième Congrès du PSL en 1995, après avoir été nommé secrétaire du PSL vauginois dès 1993 et de la fédération du Noncligor-Sud en 1994. Le 30 juillet 1994, le PSL passe dans l’opposition. C’est à cette occasion que Trëvenon commence à devenir médiatique. Jusque là député de base consciencieux dans le parti au pouvoir, une partie - encore confidentielle, politisée - du grand public découvre une « grande gueule », qui parle toujours crûment (parfois même vulgairement) et fait des « clash » sa marque de fabrique. Certaines de ses interventions au parlement passent en boucle dans les chaînes d’humour politique de la télévision, notamment une adresse au Président du Conseil Cizière.

Tout est prêt pour la suite. Lorsque le PSL revient aux affaires en 1995, c’est Carles Schwarzwald, président du parti, qui est à la manœuvre. Celui-ci, qui apprécie beaucoup Trëvenon, mais profite aussi du caractère atypique du personnage, l’appelle dans son gouvernement au ministère de l’agriculture. Trëvenon consacre deux ans à ce ministère, durant lesquels son équipe bénéficie de la revalorisation de la région de Rhétairie-è-Diornes, et d’une explosion des exportations de céréales. C’est vraisemblablement à cette époque que le futur premier ministre se convainc que la Gallouèse peut (et doit) vivre en autarcie alimentaire.
Lors des élections législatives de 1997, les deuxièmes du pays, Trëvenon est donc un ministre en campagne. Il est largement réélu dans sa circonscription (54,3% des voix), de même que son camp obtient une large victoire qui lui permet de se passer du Front Démocrate (FD) pour avoir la majorité absolue. Schwarzwald est conforté à son poste, et doit nommer un nouveau ministre de l’économie en remplacement du leader démocrate Thémond Ignacio. Son choix se porte sur Trëvenon.

La plupart des observateurs s’accordent à dire que Michal Trëvenon à été un bon ministre de l’économie et des finances. En tout cas, son bilan immédiat le laisse croire. Il mets dans les cartons la réforme du système bancaire et de l’emprunt public, appelée « réforme SONB » (pour Système d’Organisation Nationale de la Banque), qui sera votée lorsqu’il deviendra Président. Son principal enjeu sera de financer les mesures sociales portées par l’aile gauche du parti, débridée avec le départ du FD du pouvoir. Il met l’accent sur l’économie nationale, délaissant le commerce international. Finalement, en plus des mesures portées par Schwarzwald qui représentent l’essentiel de son travail et de son exposition médiatique (comme la « réforme de l’entreprise et de l’emploi »), Trëvenon pose discrètement les bases de son futur mandat.

Lors du Congrès qui suit sa nomination à l’économie, Trëvenon annonce qu’il est candidat au poste de secrétaire général du parti. Ce n’est pas une surprise : il était même prévu de longue date de trouver un remplaçant à Yan-Carles Doubjut, qui comptait briguer plus de responsabilité, notamment la succession de Léquerre au Conseil Exécutif du Duché. Candidat de l’aile gauche, il fait campagne sur le socialisme, en ayant conscience dans le même temps que la liberté, acquise depuis longtemps, n’allait pas rester un facteur de mobilisation. Face à Christien Qualiz, représentant de la droite du parti, son projet remporte 61,8% des voix des adhérents.

En décembre 2001, Schwarzwald annonce qu’il ne compte pas mener le PSL lors de la campagne des législatives de 2002. Il renonce donc à un nouveau mandat présidentiel, et cède la place à celui qui est alors vu depuis longtemps comme son successeur naturel : Trëvenon. Le secrétaire général entre en campagne pour « être élu chef du gouvernement », et après avoir marqué les esprits lors d’un débat maîtrisé face au chef de l’opposition Majëul Farche, est réélu très largement dans sa circonscription (67,9% des voix). Celui qui a surtout fait campagne à l’échelle nationale voit en revanche son parti perdre la majorité absolue (qu’elle ne récupérera jamais). Le 2 mars 2002, après avoir quitté le rôle de secrétaire général et endossé celui de président, il fait donc élire un gouvernement de coalition PSL-FD par le Parlement.

Cette alliance n’allait pas de soi, Trëvenon étant plutôt opposé au Front. Mais l’intervention de personnes influentes comme Léquerre poussant pour un regroupement de modérés, Trëvenon suit les conseils de ses prédécesseurs. Seulement, après deux ans avec une politique moins ambitieuse et l’abandon de réformes phares (le FD s’opposait au SONB), Léquerre meurt. La situation de 2005 est complexe ; en résumé, on retiendra le jugement de blocage émis par l'Arrët ohh Paje, qui entraîne de nouvelles élections législatives au cours desquelles le PSL fait une campagne similaire et obtient 191 sièges. Soit toujours pas de majorité absolue. Mais les électeurs ont sanctionné l'inactivité de Trëvenon, due au FD, et non sa ligne gauchère. Cela résulte donc dans l'effondrement du Front (7 députés, et la dissolution du parti deux ans plus tard) et dans un score historique du Parti communiste (54 sièges). Il n'en faut pas plus pour Trëvenon forme un gouvernement à sa gauche, donnant naissance à la « Coalition Sociale ».

Dans les premières mesures de ce gouvernement, Trëvenon applique sa réforme SONB et poursuit avec des lois visant l'autonomie stratégique. Ses réformes, en cumulé, sont les plus coûteuses du Nouveau Régime. Il réussit tout de même à maintenir sa coalition au pouvoir en 2010, malgré une majorité absolue perdue à cause de l'effondrement du PCG (27 sièges), et ce même si le PSL améliore son résultat (193 sièges). Les sondages montrent qu'aujourd'hui Trëvenon est un dirigeant apprécié, mais il s'agit de sa personnalité. Savoir si sa ligne reste majoritaire est un autre débat.
À l'occasion de la crise de Klialine en 2013, le gouvernement Trëvenon III est ajourné, et les pouvoirs du Président sont suspendus.

Doctrine et prises de position

Michal Trëvenon mène une politique orientée à gauche, pour des raisons pragmatiques et politiques d'une part, mais aussi pour des raisons idéologiques. Passionné dans sa jeunesse par le mouvement réaliste et ses auteurs, il défend l'idée selon laquelle le PSL doit incorporer les mouvements socialistes, représentés jusqu'ici par le parti communiste.

La pensée de Trëvenon n'a jamais été explicité par lui-même, car il n'en a jamais fait de livre. Elle a néanmoins marqué son époque durablement. Sur le plan intérieur, Trëvenon est souverainiste et socialiste. Il prône une Gallouèse industrialisée qui subvient seule à ses moyens, et un partage des richesses au sein de ce système, en faisant la guerre aux grandes fortunes. Sa conception de l'économie est proche de celle de Léon Troye, penseur et économiste du XIXème siècle : l'État ne doit pas craindre de jouer un rôle moteur dans l'économie, d'être un initiateur de commandes, d'ouvrages, de chantiers, de production, et donc s'il le faut de contrôler une partie de l'appareil de production. Quand à la consommation, elle peut être aussi relancée par l'État, dans la droite ligne de la théorie du lofotène Keines.
Du point de vue des libertés publiques, Trëvenon entretient le doute sur les avancées sociétales, gardant une base électorale catholique. Mais il défend le rejet de la violence dans le débat publique, en particulier la brutalisation des médias. Il se refuse également à la répression des manifestations.

Sur la politique extérieure, la doctrine trëveniste est entrée dans la postérité. Si à l'origine l'international n'est pas du tout l'un des sujet de prédilection du chef du gouvernement (il est même réputé discret sur ces questions et voyage peu), sa politique intérieure a fatalement des répercussions. La pensée de Trëvenon sur les affaires internationales sont l'objet d'un ouvrage de référence du politologue Ludovic Boucher, La diplomatie trëveniste, paru en 2010. Il y développe la vision du président, assez ouvert à la collaboration avec ses proches voisins (et avec le reste du continent) mais peu enclin à participer à une diplomatie mondialisée. Son rejet des multinationales, des grandes organisations diplomatiques, des traités contraignant en général, lui ont valu le surnom d' « Indépendantiste » de la part de Schwarzwald. Cet aspect de sa personnalité, il l'a développé lors d'une interview pour la TVG en 1998 : « Je crois avoir été assez marqué par la période qui a suivi '88, j'avais l'impression que tous les pays du monde arrivaient pour nous vendre leur camelote, en se disant "chouette, le libéralisme est revenu !" Alors que ça faisait déjà trente ans qu'ils nous inondaient de leurs trucs, sous Belventôle ! ».

La doctrine trëveniste a aussi été la source de différents avec l'étranger : Bérégost, OND, Jashuria, Teyla... De fait, Boucher la baptise « doctrine de la fière indépendance ». Cette doctrine est fondé sur le souverainisme, le pacifisme et la défense des intérêts nationaux à l'échelle régionale uniquement. Elle est avant tout souverainiste. Or pour que le souverainisme soit viable, il doit s’appliquer à tous. Ainsi, le pragmatique Trëvenon tient à entretenir des relations pacifiées avec tous les pays qui ne menacent pas directement le Duché, quelles que puissent être les horreurs qui s’y trament. En tant que souverainisme, le trëvenisme est protectionniste. Il est aussi pacifiste, et s’oppose, parfois de façon virulente, aux sorties militaristes de puissances mondiales (États puissants ou coalitions d’Etats faibles), et en particulier à l’impérialisme. Quelques exception demeurent, notamment quand la violence le dispute à la barbarie de tous les bords : en 2007, le Duché apporte officiellement son soutient à la RLP. Le Trëvenisme est enfin en tous points une politique des ambitions limitées. Le président n’escompte pas sortir le pays de son statut de « petite puissance moyenne », dont la seule ambition est de s’assurer de la paix en Eurysie, à tout prix. Le territoire des pays franciens est considéré comme son pré-carré, ne contenant aucune puissance mondiale. Il s’oppose ainsi à toute irruption d’une puissance mondiale dans la région.

Dans les rares fois où il a pris la parole en public sur la situation internationale, Trëvenon s'est dit opposé à l'ONC
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