Logo du Front démocrate en 2003
Le Front démocrate, parfois appelé simplement FD, est un parti politique gallèsant fondé le 3 juillet 1986 au sein de la République de Gallouèse par le grand résistant Francien Léquerre, et dissous le 24 mai 2006. Après avoir joué un rôle clef lors de la Révolution du Vingt-Six-Août en Gallouèse, il occupe un rôle de pivot dans le paysage politique du pays. Le Front démocrate désigne aussi la coalition menée par ce parti entre 1987 et 1988.
- nom : Front démocrate
- appellation courante : F.D.
- fondation : 3 juillet 1986
- scission de : Parti social pour la liberté
- dissolution : 24 mai 2006
- siège : Ligert
- fondateur : Francien Léquerre
- positionnement : centre démocrate, centre-gauche, libéralisme politique, résistance gallèsante
- couleur : vert
Histoire
Création
En 1986, le régime républicain en Gallouèse vit une période trouble. Les errements du dictateur Aurvoit Belventôle, sur fond de guerre des clans au sein de son administration entre les militaristes et les "libéraux", ont crée une brèche pour les mouvements contestataires. Alors que Micion Déméa, chef des "libéraux" républicains et premier ministre de 1979 à 1982, a accordé la liberté d'association en 1981, les partis politiques fleurissent : Parti démocrate et socialiste (1982), Parti libre des gallèsants (1976-1978) ou encore Parti social pour la liberté (PSL, fondé en 1983). À l'origine membre fondateur du PSL, l'avocat démocrate Francien Léquerre revenu d'exil en 1983 est une des figures de la contestation, qu'il veut apartisanne et ouverte à toutes les sensibilités. Déjà actif en 1951 lors de la Révolution, il est également sensible à des idées centristes et libérales. Le PSL mené par Henri Benfer multipliant les actions ancrées à gauche, Léquerre envisage une scission. L'idée se renforce après son arrestation de 1986. Depuis la prison, il fonde le Front démocrate le 3 juillet 1986 avec quelques autres alliés, un initiative qu'il veut rassembleuse. La suite semble alors lui donner raison puisque le PSL est interdit en 1987 et qu'à la fin de la même année, le Père Unique de la Nation convoque de nouvelles élections présidentielles et libère Léquerre. L'une des figures les plus populaire de cette année, l'héritier du trône Bastien dè Draune revenu d'exil en mai 1987, est alors visée par la libéralisation et invitée à se présenter face à Belventôle. Or l'intéressé refuse. Le Front démocrate, désormais en position de force, rassemble toutes les forces de droite et de gauche contestataires (dont le PSL) au sein d'une coalition qui portera le même nom.
Révolution et Restauration
Cependant, les élections présidentielles et législatives de 1989 n'auront jamais lieu. Ratant le "coche de la violence", le FD ne participe pas aux émeutes qui se multiplient alors que Dè Draune se rend à Vallètez. Le PSL ou le Salut du Peuple (le mouvement drauniste) soutiennent les manifestations géantes qui déstabilisent profondément le pays. Et après que Vallètez et Ligert se soient soulevé au mois d'août, la Révolution survient les 25 et 26 août. Aurvoit Belventôle est mort, Micion Déméa confie légalement le pouvoir à Dè Draune.
C'est le début d'une période d'incertitude pour le FD. Sentant bien le cours des événements, Francien Léquerre apporte son soutien à Dè Draune. Mais sans coalition, le FD a perdu tout son poids ; car s'il est une force protestataire influente depuis le début de la libéralisation, il est un nain politique qui repose sur les seules épaules de Léquerre et ne propose pas de ligne claire. Sa rhétorique s'oriente alors sur un projet : (r)établir la démocratie avant tout. Au slogan « Liberté, Justice, Démocratie » du PSL, il oppose un ironique « Démocratie, Démocratie, Démocratie », ou encore « La voix du Peuple ».
Francien Léquerre, président du Front, et Thémond Ignacio, secrétaire national, sont tous les deux convoqués dans un gouvernement provisoire largement dominé par le SdP et dirigé par Bastien dè Draune. Une assemblée constituante doit-être élue en 1989, et en attendant, les principaux représentants démocrates de droite et de gauche, convoqués au gouvernement, doivent rédiger des propositions avec des juristes en droit constitutionnel. Mais dans le même temps, le nouveau dirigeant gallèsant se fait rétablir Duc par référendum, ce qui est dénoncé comme un "putch" par les communistes, et rétablit l'Arrët ohh Paje, institution d'Ancien Régime. La nouvelle Constitution est donc déjà placée sous contrainte.
En parallèle, le FD prépare les élections de 1989. Après une campagne frileuse (et de fait, les frontistes sont de grands résistants mais de piètres politiciens), la gifle est puissante : loin derrière le vainqueur (SdP) ainsi que le rival PSL et son score impressionnant de 22%, le FD termine derrière le Parti communiste (14%, 3e) et le jeune Parti radical-chrétien (10%, 4e) avec un score du 9%. Si sa posture au sein du gouvernement provisoire semble se conforter après le départ des socio-libéraux en 1990, le FD a désormais un poids politique restreint. Le 31 août 1990, le FD appuie la motion 3 de la constitution qu'il avait porté avec le SdP, ce qui est une victoire politique mais acte aussi son départ du gouvernement. En effet, la Constituante est convertie en chambre basse en attendant le scrutin de 1992, et le PSL, qui a pratiquement fusionné avec le SdP dissous, étant majoritaire, c'est Henri Benfer qui est nommé Président du Conseil des ministres.
Le FD maintient sa présence dans le paysage politique, alors que Léquerre est devenu peu ou prou un héros de la Révolution. Ce dernier se présente aux élections exécutives de 1992 et devient le premier Président du Conseil exécutif. Ultra-populaire, il sera le seul a avoir jamais réussi une réélection à ce poste, en 1996, et occupera la fonction jusqu'en l'an 2000. La dynamique est bonne pour le FD qui fait 11%, repasse devant les communistes et s'impose comme une force du centre au Parlement.
Passage au second plan, rôle pivot
Petit-à-petit, le parti perd en importance. S'il est utilisé comme force d'appoint par la majorité social-libérale, la coalition n'est pas explicitement établie par le président Benfer, encore en froid avec Léquerre. Celui-ci démissionne finalement le 12 novembre 1993, laissant la place à Yves Ronclant, un francien issu du PSL qui doit s'allier au Front pour être élu. Mais Ignacio nommé ministre de l'économie entretient des divergences trop grandes avec la frange socialiste du PSL ; le gouvernement Ronclant dure moins d'un an et démissionne le 30 juillet 1994. Le FD permet alors à une union de la droite et du centre de former un gouvernement : emmenés par le PRC, deuxième force du Parlement, de petits partis de droite (Parti Conservateur, Comité de Droite) et du centre (Parti Centriste) conduisent Joseph Cizière aux affaires. Mais après des tractations, Ignacio lassé de la droite entraîne Léquerre dans son idée de réconciliation avec le PSL. Un accord historique est signé mettant fin à des points de divergence vieux de dix ans, et une motion de censure déposée le 20 novembre 1995 met fin au gouvernement Cizière. Le nouveau gouvernement est dirigé avec le Front par le social-libéral Carles Schwarzwald.
Cette alliance dure un certain temps. Le FD est un petit parti par rapport à son aura passée, avec un ancrage territorial très faible, mais confirme son rôle force d'appoint au Parlement. Mais en 1997, des divergences apparaissent avec le PSL. Comme le veut l'usage en Gallouèse, aucun accord électoral n'est signé entre les deux partis. La campagne est très violente entre les deux anciens alliés. C'est finalement Schwarzwald qui remporte son pari est offre la majorité absolue au PSL. Exclu du gouvernement, le FD se retrouve dans l'opposition pour la première fois de son histoire. Alors que le Front occupe le Cabinet exécutif depuis huit ans, c'est-à-dire toujours, les socio-libéraux veulent présenter leur candidat aux exécutives de l'an 2000. Léquerre, qui se fait vieux, ne souhaite pas se représenter (aussi pour des raisons idéologiques : il a déjà accompli deux mandats et croit dans l'alternance). La campagne tourne à l'avantage du PSL et c'est le candidat social-libéral, Jean-Carles Doubjut, qui est élu.
Mort de Léquerre et dissolution
L'influence du Front démocrate s'est réduit comme peau de chagrin depuis la Révolution. Le leader historique autour duquel tout était bâti n'a plus de mandat et se retire de la vie politique. Il reste toutefois dans la vie publique, et sert de ciment à la dernière coalition du FD établie avec Michal Trëvenon (successeur de Schwarzald) à la suite des législatives de 2002. Il négocie des deux côtés pour maintenir son parti au pouvoir. Mais âgé de 83 ans, et le corps abîmé par ses passages en prison républicaine, il s'éteint le 14 février 2005. Le parti vient de perdre la composante majeure de son identité. Si Ignacio reste là, il a de moins en moins la force de se battre pour tenir la coalition. Les tensions au sein du FD sont trop fortes alors même que le Front est une force incontournable pour qui veut former un gouvernement. La crise est à la fois interne au parti et nationale. Le chancelier de l'époque, Jacques Chambranle, fait soumettre puis adopter un « jugement de blocage » qui entérine la dissolution du Parlement. De nouvelles élections sont convoquées et largement remportée par le PSL, et durant lesquelles le Parti communiste remporte une jolie troisième place avec 12%. La nouvelle coalition, appelée "sociale", unira les deux partis. Dans le même temps, le FD fait un score ridicule : après avoir presque implosé et constaté les défections, l'électorat n'est pas au rendez-vous. Sans groupe parlementaire pour la première fois, les sept députés démocrates sont classés « divers centres » et ne participent à la vie parlementaire. Après s'être accroché pendant près d'un an, Thémond Ignacio, d'un âge bien avancé, se retire de la vie publique. Sans lui, le parti est dissous le 24 mai 2006.
Héritage
Les cadres du Front démocrate sont divisés entre le PSL et le PRC. Parmi les sept députés démocrates, deux rejoignent le PRC et cinq restent divers centre. À l'Assemblée des Comtes, la chambre haute du Duché, les comtes démocrates rejoignent le Groupe Majoritaire, un groupe parlementaire qui jure de « toujours soutenir les propositions du gouvernement en jugeant le loi selon leur conscience », c'est-à-dire en légiférant sans faire de politique. Le Front démocrate est aujourd'hui vu comme l'un des monuments de la Révolution, avec le « Parti de '90 » et le Salut du Peuple. Il est aussi vu comme le symbole d'un ancien système politique ou le centre démocrate et monarchique existait, et où les compromis semblaient possibles ; en effet depuis sa disparition, la seule force ancrée au centre est le Mouvement Unitaire, conspué pour sa vision néolibérale et parfois antimonarchique, ce qui pousse les centres à chercher des alliances vers les partis gauche pour le centre-gauche et de droite pour le centre-droit. Il y a même aujourd'hui une nostalgie du Front, car depuis qu'il n'est plus là, la coalition sociale de Michal Trëvenon, très marquée à gauche et souverainiste, règne en continu.
L'électorat du Front s'est également divisée selon les partis : 44% des électeurs du Front en 2002 ont voté pour un candidat de l'Union de la Droite et du Centre (UDC, aujourd'hui « les modérés ») en 2005, 29% ont voté pour un candidat du PSL et 11% pour un candidat du MoU. Cette tendance s'est confirmée sur l'élections législative suivantes (2010) mais lors des exécutives, la part se tournant vers le PSL a été plus grande, le candidat de gauche étant issu à chaque fois de l'aile droit du parti (2008 et 2012). De fait, chez les encartés, les quelques 5 000 adhérents du FD ayant signé au PSL ont également rejoint le microparti FlashBaque de Yahnick Kard.
Idéologie
Le Front démocrate est fondé dans un contexte de lutte contre la dictature républicaine, mais par un ancien républicain de 1951. C'est cela qu'il faut garder en tête pour analyser son projet.
Le Front connaît deux périodes.
D'abord, entre 1986 et 1992, le Front démocrate est une coalition ralliant tous les libéraux. Francien Léquerre est l'opposant le plus célèbre à Belventôle, d'autant plus qu'il est le seul à ne s'être jamais compromis dans le régime républicain (contrairement à Louvois ou à Dumolin). Son organisme politique, créé tardivement et dans le seul but de pouvoir participer à de potentielles élections libres, est une alliance hétéroclite de personnalités combattant la dictature par une voix plus ou moins pacifique, privilégiant la presse, les pétitions, les manifestations, et n'entrant en désobéissance civile qu'en cas de force majeure. Il contraste alors avec des mouvements engagés dans la résistance à partir de juillet 1988 (PSL, SdP...) voir carrément dans la lutte armée depuis le début (Armée rouge-PCG, Honnezh C'hoazh...). Sur le plan politique, il se veut libéral, et communique peut sur son programme social et économique, dans une volonté de rassembler. On sait toutefois que Léquerre est issu à l'époque des rangs de la gauche, et est membre fondateur du PSL.
Dans un second temps, propulsé sans s'en rendre compte dans un monde politisé, le FD doit se trouver une identité politique, ce qu'il s'est toujours refusé à faire. Il joue d'abord un jeu trouble, mettant l'accent sur la restructuration démocratique pour ne pas montrer d'incohérence sur le reste. Une étude attentive de son programme de 1992 révèle toutefois une volonté d'ouverture sur l'international, un état providence (plus limité que celui promis puis mis en place par la gauche) et un progrès sociétal. Le FD entérine aussi dès 1988 une posture favorable au Salut du Peuple et résolument monarchique, ce qui le range dans la catégorie des draunistes, par opposition notable avec le MoU.
Le temps passant, le FD doit se construire une identité politique. C'est celle d'un parti centriste démocrate classique, jouant de plus en permanence sur les acquis de la Révolution. Il défend la liberté politique et économique, mais ne défend pas les grands patrons, et se rapproche en cela du parti radical, mais est favorable au progrès sociétal et à l'état providence, et se rapproche en cela de la gauche. Pour mieux comprendre sa position, il est une déclaration de l'ancien secrétaire national du parti, Thémond Ignacio, qui est fort instructive. Interrogé en 2012 par le Clëron quant à son avis sur la toute jeune Organisation des Nations Démocratiques (OND), il a déclaré : « c'est un organisme qui défend nos valeurs, et que Francien [Léquerre] n'aurait pas hésité à rejoindre s'il avait été encore aux affaires ».
Résultats électoraux nationaux
Élection constitutive de 1989, scrutin proportionnel : 9%, 18 sièges sur 200
Élections législatives de 1992, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 11%, 48 sièges sur 447
Élections exécutives de 1992, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, élu
Élections exécutives de 1996, scrutin majoritaire à deux tours : Francien Léquerre, encarté et investi, réélu
Élections législatives de 1997, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 5%, 22 sièges sur 443
Élections exécutives de 2000, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, battu au second tour
Élections législatives de 2002, scrutin uninominal majoritaire à deux tours : 7%, 31 sièges sur 443
Élections exécutives de 2004, scrutin majoritaire à deux tours : Alexis Delavolë, encarté et investi, éliminé au premier tour
Élections législatives de 2005, scrutin anticipé uninominal majoritaire à deux tours : 1,8%, 7 sièges sur 443