30 juillet 2009 - REPUBLIQUE SOCIALE DU PRODNOV : en deux ans, le pays projette de croître sa population de 16%, un suicide social et culturel annoncé.Peuplée de 4,2 millions de personnes en sortie de crise, la République Sociale du Prodnov a vu pas moins de 0,8 million de personnes converger vers son territoire, soit un accroissement de 16% de la population en seulement deux ans.Quel pays peut se permettre de voir croître sa population à hauteur de 16% et en un temps aussi court? Certainement pas la République Sociale du Prodnov. Emploi, logement, satisfaction des besoins primaires, l’arrivée d’un tel flux migratoire, bien supérieur à celui qui résulterait d’une guerre, ébranlera à coups sûrs et mortellement, le régime juvénile de la République Sociale du Prodnov.
La République Sociale du Prodnov est aujourd’hui peuplée de 5,06 millions d’habitants, là où seulement 4,2 millions de personnes y vivaient pendant la période pré-migratoire sur 2009. Un bond démographique de 16% que l’on peut largement présenter comme “mal considéré” par les autorités. “Le calcul est simple à faire, vous prenez un pâté de quatre ou cinq maisons, parmi elles théoriquement, l’une est habitée par des immigrés” peste Ilanka Vladinov dans son salon, persuadée d’assister au grand remplacement.
Sauf que la réalité prodnovienne, en tout cas pour ce qui est de la République Sociale, est plus dramatique encore car les habitations destinées à être occupées par les immigrés n’existent pas encore… On fait venir des gens en un temps record, sans avoir eu les moyens et simplement le temps qui est une contrainte incompressible, de les accueillir dignement.
Une crise des logements inévitable.L’appel à la migration, clôturé en janvier 2009 pour
une mise en place immédiate la même année, vient nécessairement souligner l’incapacité des pouvoirs publics à identifier les moyens matériels et humains préalables à toutes installations démographiques aussi massives que celle actuellement évoquée. “Plus d’une personne sur dix vivant actuellement au Prodnov, est arrivée cette année, imaginez-vous seulement le flux représenté par une telle proportion, un tel ratio?” s’alarme un journaliste prodnovien lorsqu’il émet sa question à un élu dont la ville a été désignée pour porter les conséquences de ces accords migratoires. Peut-on seulement construire 16% de logements en plus, au niveau national pour l’année 2009? Clairement pas non. Les autorités prodnoviennes de la RSP ont manifestement sous-estimé le poids d’une migration voulue aussi massive.
S’il est vrai que les migrants vont, de notoriété publique, moins bien se loger que la population dite native et autochtone d’un territoire, il nous semble évident de rappeler que le cas des migrants arrivant à la République Sociale du Prodnov n’échappe pas à ladite règle. A un détail près cependant, c’est que les migrants arrivants dans la République Sociale du Prodnov ont été incités à venir, ils n’étaient donc pas destinés à être subis par la population locale mais résultaient bien d’une volonté manifeste des pouvoirs publics à les accueillir au sein de la RSP.
Quelle ne fut donc pas leur surprise, lorsqu’ils se sont trouvés appâtés pour se faire des candidats à l’exode, et qu’ils se sont retrouvés dans un pays n’ayant pas anticipé leur besoin d’accès à un logement décent.
“L’intervention des pouvoirs publics, pharois ou encore prodnoviens, s’est limitée à une danse du ventre pour attirer des populations modestes, voire ouvertement miséreuses, à entreprendre pareil périple et les confronter à une arrivée au mieux mal préparée, au pire occultée… C’est dommage, il y a des vies et des familles derrière ça.” s’est inquiété une assistante sociale présente sur place et confrontée depuis cette année, à des problèmes croissants directement liés à la crise migratoire imposée par les pouvoirs publics. En République Sociale du Prodnov, les commentaires exprimés autour de cette situation inédite, ne sont plus tentés par l’évocation d’un accord migratoire mal calibré, mais bien d’une débâcle gouvernementale totale, par la recherche d’un flux migratoire dense dont l’assimilation au sein du territoire d’accueil a été totalement occulté…”
Et c’est connu, lorsque les états sont défaillants, des relais locaux se mettent en place pour sa substitution, quitte à ce qu’ils soient gangrénés par des hommes de peu de foi et de peu de loi. Les mafias alguarenas, installées durablement au Pharois Syndikaali, pourraient profiter de la crise démographique prodnovienne pour entretenir leur trafic, en surfant sur la misère de populations étrangères, fragilisées, et dont le mauvais sort s’est exclusivement installé à la suite d’une incompétence notable de la part des autorités publics pharoises et prodnoviennes. Dans le pays, compte tenu de ces arrivées massives difficilement assimilables, il n’est pas rare de constater l’émergence de plusieurs camps de réfugiés et bidonvilles, montés par les migrants ou les mafieux eux-mêmes.
Et si… le logement n’était pas le seul loupé des pouvoirs publics pharois et prodnoviens?
Ajouter 16% de population en plus implique plus de services publics et plus de services essentiels que les autorités prodnoviennes n’ont pas, là encore, anticipés.Le tort qu’ont eu les autorités locales est celui de se dire que pour accueillir plus de migrants, il suffit de tamponner leurs visas et de leur préciser qu’ils sont les bienvenus. On caricature mais l’impréparation gouvernementale de la RSP traduit ce sentiment, et plus grave encore, cet effet-là parmi les populations.
“Quand vous avez 16% de votre population qui a déboulé cette année, vous comprenez que la liste d’attente pour prendre rendez-vous chez le médecin va s’allonger…” dit une femme à son voisin, tous les deux interrogés face à notre caméra. Le voisin, plus optimiste, lui dira qu’il suffit de recruter plus de médecins. La voisine, moins convaincue, ne lui laisse visiblement rien passer. “Parce que vous pensez que les autorités prodnoviennes ont formé des médecins en un an? Parce que vous pensez que si on a pas de logements pour nos migrants, on aura des locaux disponibles à la location pour permettre l’installation de nouveaux médecins?” Apparaissant indubitablement comme la vainqueur de cette joute verbale en puissance, la vieille dame renchérit. “On parle du cas des médecins mais ce sont tous les autres maillons des services publics et des services de proximité, qui vont être déficitaires avec eux : la police, les pompiers, la disponibilité en petits commerces de proximité, en grandes surfaces. Vous avez quand même dans le pays, plus d’une personne sur dix qui n’était pas là l’année dernière. Imaginez-vous seulement l’impact quotidien qu’une telle hausse de la population va venir générer sur la société civile prodnovienne? Non moi je vous le dis, on se plante un couteau dans le cœur. Le Pharois Syndikaali, auteur d’un tel accord migratoire, nous plante un couteau dans le coeur…”
Pour cette femme, il apparaît comme évident qu’ajouter autant de populations en un temps record pose la question de notre capacité à satisfaire les plus élémentaires et les plus essentiels de nos besoins…”
Mais associée à la crise du logement, l’insatisfaction des besoins essentiels est-elle seulement le deuxième manquement des autorités publiques pharoises et prodnoviennes? Le deuxième acte mal avisé?
Certains sont là encore tentés de dire que non, de nous dire une nouvelle fois encore, que les autorités prodnoviennes et pharoises ont failli à tous leurs devoirs, notamment la provenance même des populations identifiées pour venir migrer au Prodnov, avec parfois des décalages culturels évidents.
“Des tahokais, comme si on en chiait” dit un passant, excédé de ne plus entendre parler russophone sur le territoire.
700 000 tahokais et 4 000 000 de prodnoviens (données pré-migratoires), le cocktail explosif vers une fracture culturelle.“Ce qu’il y a de bien avec les chiffres, c’est qu’ils sont évocateurs, prenez le cas des tahokais immigrés en 2009 et annoncés selon les observatoires de l’immigrations, à 700 000 entrées sur le territoire de la République Sociale du Prodnov. C’est énorme ! C’est-à-dire que vous prenez un magasin bondé de monde, et toutes les cinq allées, l’une d’elles est bondée de tahokais ne parlant pas russophones, ne mangeant pas prodnoviens, ni ne partageant notre culture. Imaginez le choc culturel pour les populations migrants mais aussi celles en situation d’accueil, face à ces ratios faramineux… Non vraiment c’est mal joué de la part des autorités…”
Si l’arrivée massive de migrants est de nature à poser différents problèmes sur le plan économique, immobilier ou simplement logistique, l’arrivée de tahokais dans des proportions excessives vient nécessairement poser un autre problème, celui de l’assimilation culturelle de ces communautés dites minoritaires, mais qui pèsent quand même un peu moins de 15% de la population locale. Un chiffre important, qui a de quoi pousser le changement des habitudes, en matière d’alimentation, de mœurs ou même de pratiques linguistiques.
“Que les populations migrantes soient en difficultés à leur arrivée sur le territoire, soit, la marche à franchir n’est pas aisée j’en conviens. Mais le drame de toute cette histoire, est qu’elles nous mettent nous-même en difficulté.” dit un homme confronté à la barrière de la langue, alors qu’il affirme avoir rencontré et sans succès quinze tahokais. “On les a fait venir en République Sociale du Prodnov pour travailler? Vraiment? Qui les embaucherait sans en comprendre un piètre mot? J’ai essayé d’être celui-là mais je jette l’éponge. C’est fini.”
Dans un contexte politique aussi tendu que celui de la République Sociale du Prodnov, consécutivement à la guerre civile et à la parcellisation de son territoire, les populations locales ont une sensibilité particulière à tout ce qui a trait à l’unité du pays. La langue prodnovienne, destinée à lier les communautés russophones, en fait nécessairement partie.
La langue prodnovienne reste cependant un facteur d’intégration manqué pour les communautés contraintes à la migration en République Sociale du Prodnov, pour la simple et bonne raison que ces communautés ont été mal calibrées et que compte tenu de l’importance de certaines d’elles, à l’instar des 700 000 tahokais invités à investir le pays, un communautarisme va forcément se créer.
“Amener une importante part de population étrangère dans un état et dans un temps relativement court, vous avez un brassage ainsi qu’un taux d’assimilation des populations rendus impossibles.”
La langue prodnovienne doit être un facteur d’intégration et d’unité au sein du territoire, ajouter 700 000 tahokais parmi 4 millions de prodnoviens, soit l’équivalent des populations de Bridjesko et de Peprolov-port réunies, apparaît pour beaucoup comme un frein notable, à la maîtrise de cette langue par le plus grand nombre. D’autant plus que l’importance de cette communauté va forcément inviter celle-ci à se concentrer sur elle-même, pour s’affranchir des codes sociétaux présents dans le pays et le premier d’entre eux est la maîtrise de la langue locale. En accueillant simultanément sur la même année, plus de 700 000 migrants d’une même destination, partageant la même langue et la même culture, il est nécessaire de constater que la République Sociale du Prodnov a d’ores et déjà signé sa faillite politique dans la formation d’une unité nationale…
D’autant plus qu’il faut rappeler qu’avant les tragiques événements de l’ère communiste prodnovienne, les deux républiques n’ont jamais été des terres d’immigration mais bien au contraire, des territoires depuis lesquels, des populations locales s’en allaient en exil, fuyant les répressions étatiques, particulièrement celles de Bridjesko qui conduisirent au massacre de milliers de personnes.
On parlait beaucoup précédemment de l’impréparation des pouvoirs publics à accueillir des populations migrantes sur son territoire mais on oublie un peu trop facilement de dire que les prodnoviens eux-mêmes, en tant que communauté native, ne sont pas préparés à accueillir des communautés étrangères. L’immigration est un phénomène nouveau pour eux. Si la première immigration qu’ils rencontrent est celle de centaines de milliers de tahokais, entraînant des communautés un peu partout dans le pays, s’exprimant dans leur langue et entretenant des pratiques religieuses ou encore des moeurs tout simplement, diamétralement différentes, voire possiblement opposées à celles prodnoviennes, il est permis de croire que l’expérience risquerait de mal tourner.
Le Prodnov, avant qu’il ne devienne la République Libre du Prodnov et cette entité fantoche née d’une fornication honteuse entre le Peprolov et la région autonome de Galkovine, n’a jamais été une terre d’accueil pour l’immigration. L’unité nationale voulue par les autorités administratives de la République Sociale du Prodnov repose sur des considérations idéologiques, tournées vers des pensées libertaires bâtardées avec celles d’extrême-gauche, mais aucun élément d’unité nationale n’est formé sur la base de l’identité culturelle prodnovienne. Un manque important quand l’on sait la volonté des deux républiques à absorber l’autre, au sein d’un projet de réunification du pays. Pourtant, en occultant la dimension culturelle de son territoire et maltraitant la langue natale des russophones présentes sur son territoire, la République Sociale du Prodnov fragilise encore un peu plus chaque jour son projet politique, face à des communautés tahokaises qui par leur nombre, ont les moyens de s’affranchir des codes imposés par la société civile prodnovienne.
Considérant le projet politique de la République Sociale du Prodnov, qui fait reposer celui-ci sur l’idée d’une nation russophone unie, l'homogénéité culturelle est-elle permise avec de telles arrivées massives de migrants? En accueillant ces 700 000 tahokais sur l’année 2009, les autorités administratives de République Sociale du Prodnov nous prouvent que la recherche d’une homogénéité culturelle n'est pas à l'ordre du jour…