06/06/2013
18:55:33
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Activités étrangères en République Sociale du Prodnov

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Activités étrangères en République Sociale du Prodnov

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Trois ministres pour un discours

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Le capitaine Mainio (gauche), la citoyenne ministre Marketta (centre) et le citoyen ministre Sakari (droite) en promenade le long de la côte prodnovienne

« C’est joli ici ! » aurait commenté le ministre des intérêts internationaux avant de demander à goûter aux plats traditionnels locaux, ce qui a pu se faire quelques heures plus tard dans la cour de l’hôtel de ville, profitant du beau temps du mois de mai.

Forte d’un gros million d’habitant si on comptait ses banlieues, Peprolov, ou Peprolov centre pour la distinguer de son excroissance portuaire qui servait de poumon économie à la jeune république, était une ville utilitaire, construite assez artificiellement sur une zone urbaine déjà présente de l’époque pré-communiste, que les autorités de la République Populaire avaient décidé d’exploiter en raison de sa proximité avec les marécages de Vilka qui offraient un accès à la mer, à condition de les relier par un canal.

Peprolov avait dans un premier temps servi à accueillir les ouvriers du chantiers puis, à la fondation du port, occupait la fonction de ville dortoir, à l’écart des marais et de leurs moustiques. Avec le temps, la cité avait progressivement gagné en influence au sein de la dictature communiste du Prodnov, devenant la seconde ville du pays en termes de démographie, dû à ses fonctions commerciales avec l'étranger dont elle avait la quasi-exclusivité.

S’y était développé une vie citadine dynamique, dans la mesure des possibilités offertes par le régime communiste dictatorial de l’époque. Moins bourgeoise que sa rivale Staïglad, elle accueillait toutefois une part conséquence de l’administration prodnovienne éduquée qui avait à sa charge l’organisation et la planification du commerce régional avec les autres puissances communistes. En résultait une ville au double-visage, à la fois fortement ouvrière pour accueillir les travailleurs de la mer et de l’industrie portuaire, mais également une petite élite au fait des questions comptables qui avaient autrefois rempli le rôle de classe proto-commerçante au sein du monde bureaucratique communiste.

La première étape du cheminement des ministres pharois avait été le camp de réfugiés de Peprolov qui se vidait doucement, la guerre étant a priori évitée, les villageois qui avaient fuit l’avancée des troupes de l’ONC retournaient à leurs campagnes. La République avait besoin de se nourrir et la saison des semis était déjà entamée depuis plusieurs semaines.
Ici, la rumeur des exactions commises à Staïglad restait vive, même si on avait progressivement entrepris de normaliser un peu la situation. Le conflit semblait s’apaiser légèrement, il n’était plus si nécessaire de stresser tout le monde. D’autant que la libre circulation des biens et des personnes était un objectif assumé du gouvernement de Peprolov et que le Syndikaali promettait de faire tout son possible pour permettre aux familles de se réunifier.

« Ça sera notre premier travail, je vous le promets. » avait garantit le Citoyen ministre Sakari à une dame lui demandant en larme quand elle pourrait revoir ses enfants.

« Nous ne laisserons pas les idéologues de tout bord s’opposer aux droits fondamentaux des hommes et des femmes de ce pays. Les communistes sont tombés pour les avoir bafoué, les impérialistes tomberont également s’ils refusent cette nécessité vitale et inviolable. » avait ajouté le capitaine ministre Mainio, un brin plus pompeux mais le ton adouci d’un sourire rassurant.

La matinée passée dans le camp, à s’entretenir autant avec les réfugiés prodnoviens qu’avec les officiers pharois sur place, qui tenaient toujours la zone tranquille, les ministres se rendirent ensuite à l’hôtel de ville pour déjeuner avant d’entamer la visite des quartiers résidentiels et plus fortunés de la ville – si cela avait du sens dans un pays qui s’ouvrait à peine à l’économie de marché.

« Ce qu’il faut éviter, c’est la privatisation à outrance par une poignée d’aventuriers étrangers. » avait expliqué la Citoyenne Ministre Marketta, porte-parole du Parti Communiste Pharois. « Nous ne ferons pas les mêmes erreurs qu’à Staïglad où nous voyons des pans entiers de l’économie bradés au premier magnat financier venu. Une économie au service des droits humains doit revenir souverainement à ceux qu’elle concerne en premier lieu : les travailleurs, habitants et citoyens du territoire. Nous ne laisserons pas le peuple réduit à la subordination des puissances de l’argent. »

Le gouvernement trycéphal pharois avait passé des nuits entières à négocier en interne pour parvenir à une espèce d’accord hybride capable de satisfaire tous les partis. Dans cette lutte interne pour décider de la marche à suivre quant à la gestion de l’économie prodnovienne – tout restait à faire, il s’agissait littéralement d’une page blanche – la conclusion avait été d’opter pour un système hybride, de sorte que personne ne soit content mais tout le monde à peu près satisfait.
Le libre marché et la libre entreprise, bien entendu, étaient un rouage fondamental dans l’économie albienne et par extension celle de la jeune république de Peprolov, celle-ci étant pour l’heure encore dépendante des aides financières de ses alliés. Nonobstant, la volonté du Parti du Progrès, à laquelle s’associait le Parti Pirate, était d’en faire une véritable plate-forme commerciale en mer du Nord, largement dopée par le marché noir qui irriguait les économies protectionnistes voisines. Les docks et plus généralement le port faisait l’objet d’une discrète récupération massive par les agents de la Merenlävät qui se servaient de sociétés écrans et des bonnes volontés des habitants de Peprolov pour financer foule d’entreprises et d’initiatives privées sur lesquelles elle gardait in fine le contrôle grâce à la magie de la créance et de l’actionnariat.

Le Parti Communiste, évidement moins favorable à ce type d’économie libéralisée, avait quant à lui obtenu la garanti du maintien et de l’amélioration du modèle social peprovite, mais également la privatisation des secteurs stratégiques tels que la santé et les transports. De plus, la République, si n’excluait son port qui restait de manière assez explicite sous contrôle de l’armée pharoise, se voyait octroyée un certain pouvoir de planification sur son économie.
L’objectif était d’éviter un passage trop brutal au capitalisme pour une population qui n’avait aucun des réflexes et de l’éducation comptable nécessaire pour se défendre à l’intérieur du libre marché. Il fallait développer ET protéger, en attendant que se forme, par l’école ou par voie naturelle, la future classe entrepreneuriale capable de vivifier l’économie de Peprolov.

C’est ce processus que souhaitaient encourager les ministres pharois, sinon dans le but de faire de Peprolov un paradis libéral mais plutôt afin de pousser les Peprovites à prendre directement en main leurs propres besoin et ouvrir les services et commerces nécessaires à leur bien-être.

Puis, la délégation pharoise s’était dispersée. Chacun se rendant là où ses prérogatives et son expertise était utile.

La citoyenne Marketta, ministre de la Planification, avait pris l’après-midi pour s’entretenir avec l’ancienne administration prodnovienne, leurs économistes et directeurs d’industrie pour estimer les besoins à court et long termes de l’économie de la République. Celle-ci ne pouvant vivre que d’amour et d’eau fraîche, elle se reposait pour l’heure sur les exportations venues de la Péninsule d’Albi mais devrait au bout d’un moment composer avec les ressources à sa disposition, sauf à être capable d’excédents budgétaires l’autorisant à importer. On n’en était franchement pas là du tout, pour le moment.
Peprolov n’avait eu comme vocation que celle d’être une plate-forme commerciale sous la dictature prodnovienne, elle pouvait bien sûr le rester mais devrait assurément composer avec des impératifs techniques pragmatiques, à commencer par la planification de son autonomie alimentaire et des aménagements du territoire qui manquaient maintenant qu’elle s’était coupée du reste du pays.

Le citoyen ministre Sakari, pour sa part, était retourné à Peprolov-port où il s’était entretenu avec l’état-major prodnovien et les restes de l’armée rouge s’étant rendue. Le fait que Sakari soit communiste se révélait assez pratique pour discuter avec les officiers dont certains n’étaient certes pas de grands intellectuels marxistes, mais qui pour la plupart vouaient toujours une certaine loyauté au régime, ayant de toute façon été sélectionnés pour ça. Il s’agissait donc de les rassurer quant aux intentions du Syndikaali et de ses alliés, et permettre la bonne conjugaison des forces peprovite et de l’armée pharoise qui pour l’heure tenait encore le pays.

Enfin, le Capitaine Mainio, qu’on avait informé que le chancelier du Lofoten avait une nouvelle fois dit une bêtise, choisit d’écourter sa promenade en ville pour donner une conférence de presse improvisée devant un parterre de journalistes et des enfants peprovites qui jouaient dans l’air de jeu où il avait choisi de se poster, directement en haut du toboggan sur lequel on l'avait été à grimper en lui poussant les fesses.

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« Le Lofoten, dont toute la politique étrangère semble pouvoir se résumer à ses échecs à imposer son influence hors du continent aleucien, nous donne une nouvelle fois une leçon de mauvaise gestion diplomatique.

Pensant sans doute unir un peuple par le mensonge, monsieur Fjörgyn oublie délibérément de rappeler que c’est le Syndikaali et ses alliés qui ont mis fin aux massacres communistes en obtenant la reddition de l’armée rouge, tandis que l’ONC soufflait du feu sur les braises d’un pays meurtri en y envoyant ses armées, conduisant à sa dislocation.

Les Prodnoviens ont de la mémoire, ils savent que si aujourd’hui leurs terres sont fracturées, c’est parce que certaines nations ambitieuses et étrangères ont décidé d’en faire leur terrain de jeu, au lieu de laisser des pays voisins et frères aider le Prodnov à surmonter les démons qui le dévoraient de l’intérieur.

Manifestement, le Lofoten n’a toujours rien appris et pense que le monde lui sert d’arrière-cour. Il faut croire que certaines choses n’évoluent jamais. A ces porteurs de ruine, le Syndikaali n’a qu’une chose à répondre : qu’ils fassent donc leurs preuves. Pour l’heure, la liberté dont ils se prévalent n’existe qu’en miroir du charnier de ceux qui s’y opposèrent. A Peprolov et dans le Prodnov qui n’est pas sous influence, nous pouvons au moins dire que nous avons les mains propres.

C’est la différence entre l’idéologie libérale et le pragmatisme humaniste. Contrairement aux méthodes des putschistes de Staïglad, à Peprolov, personne n’est mort pour que les prodnoviens vivent. »

Ainsi s'acheva la réponse du capitaine Mainio, qui se laissa ensuite glisser en bas du toboggan, descente légèrement ralentie par la corpulence de son fessier qui avait tendance à le coincer de chaque côté.

« Profitez-en avant de me ressembler. » avait-il lancé à l'arrivée à la poignée de gamins moqueurs qui l'observaient depuis une autre structure de l'aire de jeu.
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A Peprolov-port, une présence pharoise aussi salvatrice qu'intrusive

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Cela a commencé comme du bon sens et terminé comme une véritable mainmise. La crise du Prodnov, où la marine a joué sans conteste un rôle de premier plan, a nécessité dès les premiers temps du conflit la prise de contrôle des infrastructures portuaires stratégiques de la région, ou plus exactement de l’unique zone portuaire stratégique : Peprolov-port, le port industriel et commercial de l’ancienne dictature communiste.

Arc-bouté entre la ville de Merengrad, en Lutharovie, et celle de Peprolov-port au Prodnov, pour maintenir son blocus, l’arc naval pharois a rapidement sollicité le soutien logistique de cette-dernière, comme lieu de repli et de ravitaillement. Véritable porte d’entrée sur le Prodnov pour les renforts venus du Syndikaali et du Norstalkian, l’armée pharoise a profité de la reddition de l’armée rouge pour s’emparer du port où elle a installé ses quartiers et sécurisé l’axe de rattachement à Peprolov-centre, la capitale régionale.

Une situation imposée par la guerre et les bouleversements qu’elle engendre, mais qui semble désormais se pérenniser d’une façon… surprenante, pour les autorités locales.
C’est d’abord la partie ouest du port, jusque-là dévolue au déchargement des marchandises, qui a été réquisitionnée par la marine pharoise pour la transformer en port militaire. Des travaux d’aménagement seront assurément nécessaires, le Prodnov ne disposant pas de marine de guerre, et ceux-ci feront l'objet d'une prise en charge complète par le Syndikaali, assurant que la République de Peprolov n’aurait rien à payer. Un beau geste assurément, qui dissimule à peine les intentions très concrètes des Pharois : disposer sous peu d’une base militaire capable d’accueillir et d’entretenir leurs navires et sous-marin, dans une région particulièrement sous tension.

L’autre effet de cette accaparement des docks ouest, c’est la perte d’espace dédié au déchargement des marchandises. Un problème d’autant plus gênant que depuis le début du conflit l’intensification du commerce maritime entre Peprolov et ses partenaires commerciaux albiens a largement fait excéder aux docks de la ville leur capacité d’accueil. Nations peu commerçante, si ce n'est avec les régimes communistes à proximité, le Prodnov n'avait jamais réellement dépendu des importations pour faire tourner son économie, assumant la frugalité égalitaire de son modèle social.
Qu’à-cela-ne-tienne ! Les Pharois ont la solution et c’est plusieurs millions d’écailles venues d’investisseurs privés qui se proposent d’étendre le port de Peprolov, tous frais payés. Au premier rang de ceux-ci, la Merenlävät, première coopérative de pêche du Syndikaali qui s’est exprimé en conférence de presse en faveur de l’allocation d’un budget annuel à l’investissement au Prodnov, de façon à en dynamiser l’économie grâce à des partenariats stratégiques.

Forte de deux millions d’habitants, la République de Peprolov ne représente en vérité qu’un petit marché pour les entreprises et coopératives albiennes, en comparaison d’autres nations plus peuplées. Mais ne dépassant que difficilement les dix millions d’habitants, le Syndikaali y voit un potentiel économique tout à fait considérable, considérant que tout est encore à faire, à Peprolov. La ville et ses infrastructures n’ont été pensées que pour servir de poumon au véritable cœur du pouvoir : Staïglad, la capitale, suivant la stratégie d’industrialisation du Parti Communiste du Prodnov, plusieurs décennies au paravent.
En l’état, Peprolov manque donc d’institutions et d’infrastructures aussi divers que variées, ce qui ouvre de nombreuses opportunités commerciales aux entrepreneurs pharois.


C’est un croisement des flux migratoires qui s’opère à l’heure actuelle à Peprolov : alors que fort d’une politique migratoire très généreuse, le Syndikaali attire de nombreux travailleurs prodnoviens en quête d’une vie meilleure, un nombre conséquent de Pharois semble arriver chaque jour au Prodnov, plus précisément dans son port.
Une situation qui pourrait bien créer des tensions à l’avenir et fait l’objet d’un strict cloisonnement économique puisque, grâce à des incitations financières mais également une réglementation stratégique de la part du gouvernement de la République de Peprolov, les investissements des coopératives pharoises semblent principalement se concentrer sur la zone portuaire.

Une stratégie assumée par le gouvernement pharois et notamment les forces communistes, partisanes de la planification économique, qui mettent en avant l’importance stratégique du commerce et des activités de transbordement dans le développement économique de Peprolov.

« Notre première priorité est d’assurer l’autonomie économique de Peprolov. Sans cela, il n’y a ni souveraineté, ni liberté, ni démocratie. Le socialisme scientifique exige de nous que nous portions un regard pragmatique et sans concessions sur la situation de cette république-soeur. Ne nous voilons pas la face : celle-ci est mauvaise. Il revient désormais au génie humain de dépasser cet état de fait. » assure la citoyenne ministre Marketta, à la sortie de sa rencontre avec l’administration de la jeune république.

Alors que le Syndikaali continue de pourvoir à la sécurité alimentaire et médicale de Peprolov et des villes environnantes, par l’apport massif de biens et de services, il est explicitement dit que cette perfusion ne pourra durer éternellement dans le temps et que la région devra être en mesure de pourvoir à ses propres besoins, sinon par la production, au moins par l’importation ce qui nécessite un excédent budgétaire.

A l’image de Merengrad à son époque, Peprolov pourrait donc bientôt devenir le second laboratoire d’un contre-modèle économique dans l’océan du nord, en mesure de réaliser la jonction entre le monde ultra-libertaire pharois et celui, plus étatisé et traditionnel des économies socialistes de la région.

Mais en sous-main, pour les experts au nez fin, c’est bel et bien l’avènement d’un nouveau marché noir en mer du nord qui se profile, peut-être l’un des plus ambitieux de cette région du monde.
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Annonce au Prodnov d’un grand partenariat universitaire entre la Commune d’Albigärk et la République de Peprolov

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Peprolov-port, vision d'artiste

Rien de moins qu’une centaine d’hommes et de femmes réunis sous le hall de l’hôtel de ville, alors que s’abat à quelques mètres de là une pluie battante caractéristique de ces régions. Les malchanceux qui n’ont pu se tailler une place à l’abri suivent la conférence de presse abrités sous leurs parapluies. L’ambiance est électrique, mais ce ne sont que des universitaires, dignitaires politiques, enseignants et journalistes qui se sont réunis ici, autant dire des gens bien inoffensifs.

Sur l’estrade, un très vieil Albien, le doyen de l’Université générale d’Albigärk, s’agite tremblotant devant un micro qu’un étudiant plus jeune maintien à sa hauteur.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, l’adage est connu. Que dire toutefois de l’âme qui n’a pour elle que la conscience sans science ? Condamnée à errer d’approximations en idées reçues, sans le soutien de ses pairs, réduite à avancer sans lumière sur un chemin dont elle ne distingue le tracé qu’à la vague sensation de la plante de ses pieds !

Aussi vrai que nul n’est censé ignorer la loi, tout homme doit avoir accès à la science, dans la mesure de ses moyens. Gens du communs et politiciens, fortunés et dépouillés, jeunes et vieux ! Cet ambition, c’est la notre, c’est la votre ! C’est celle de toute l’humanité réunie ensemble sans discrimination de genre, de race, de nationalité ! Nous sommes… la lumière ! »

Discours accueilli par quelques applaudissements timides, en parti couverts par le bruit de la pluie qui s’écrase à quelques pas. L’étudiant invite d’un geste amical le doyen à s’éloigner du micro tandis qu’un homme d’âge mûr, aux traits excessivement slaves, prend sa place. Les cheveux poivre-sel et le visage carré, il semble hostile à l’idée même de sourire.

« C’est un honneur. » grince-t-il « Mais comme vient de le dire monsieur le doyen, c’est aussi un devoir que remplit Albigärk envers Peprolov. Quand Staïglad a fait sécession, nous nous sommes retrouvés sans rien. Les universités sont dans la capitale. La culture, les musées, tout l’héritage de l’ère communiste nous a été ravi. Pourtant, nous sommes nombreux et nombreuses à Peprolov, à penser que l’avenir se forge à l’aune de la valeur de notre jeunesse. Nous avons besoin d’ingénieurs, nous avons besoin de techniciens. Nous avons besoin gens qui pensent le monde et de ce fait, le déterminent. Pour reprendre en main le contrôle de notre destin collectif. Voilà le rôle de l’université, voilà le rôle de la science. Les Albiens nous y aideront comme nous les aideront en retour, en apportant à Albigärk la pensée et l’intelligence prodnovienne. Notre culture est riche, notre histoire est féconde... Nous avons pas à rougir de nous trouver démuni. Il ne nous manque rien, sinon les infrastructures. Notre potentiel est encore en sommeil, mais nous le déchaînerons comme il se doit et ferons de cette République le cœur vibrant du Prodnov. »

Applaudissements déjà plus intenses, ils couvrent désormais la pluie.

« C’est avec un grand plaisir que j’annonce officiellement le début de ce partenariat entre nos deux nations. Tandis que nous bâtissons ici les universités de demain, nous envoyons aujourd’hui l’élite de notre jeunesse à Albigärk où elle recevra des enseignements que pour l’heure nous ne pouvons pas lui offrir. Ce lien, qui unira par l’esprit et le cœur les Albiens et les Prodnoviens, puisse-t-il nous sortir collectivement grandis et plus puissants que nous ne l’aurions été seuls, et former de ce fait le plus ambitieux pôle culturel d’Eurysie du nord. »

Applaudissements encore. Le Peprovite se tourne pour inviter le Citoyen Killikki, ministre pharois des propriétés publiques et du Bien Commun, a parler à son tour. Celui prend le micro, sa longue veste de laine noire ornée ostensiblement de la faucille et du marteau.

« Merci, monsieur Bouravtchikov pour ces mots. Je n’ai pas grand-chose de plus à dire si ce n’est que je déplore que quand Albigärk a tendu la main à tout le Prodnov, seule une partie a répondu. L’ONC et ses pantins ont délibérément refusé des fonds, un pont que nous proposions de dresser entre eux et nous, non par la voie des armes ou celle même de la diplomatie, mais par quelque chose de plus pur, de plus grand : la culture et la science.

Ils l’ont refusé car ils ont peur. Peur de ce que des idées nouvelles, des idées subversives, des idées modernes pourraient leur apporter. Ils ont peur de l’influence d’Albigärk dont la seule force est pourtant celle de ses idées. Par racisme ? Par paranoïa ? Par cynisme politique ? Ils ont refusé à la jeunesse du Prodnov l’accès aux sciences ! L’accès à la pensée complexe et fine que seule permet le travail de longue haleine, celui de la recherche et du débat. Par intérêt, ils ont refusé de réunir le Prodnov sous la bannière de l’intelligence et de ce fait, ils ont contribué à creuser entre nous des tranchées qui n’existaient pas jusque-là.

Nous le déplorons et le condamnons. Ainsi j’adresserai à toute la jeunesse du Prodnov, quel que soit le tampon qui s’affiche aujourd’hui sur ses papiers, quel que soit sa place, d’un côté ou de l’autre d’une frontière, je leurs dis : croyez aux choses transcendantes. Croyez en l’humanisme et en les Lumières qui élèvent et distinguent l’être humain, ne regardez pas les murs que certains veulent dresser, regardez les ponts que d’autre construisent.

Vous êtes les bienvenues à Albigärk, et recevrez toujours là-bas sans contrepartie un enseignement de qualité, peu importe votre origine. Fils et filles du Prodnov ! L’avenir se trouve au nord ! »

Applaudissements ambiguës, qui trahissent les convictions des personnes venues assister à la conférence. Beaucoup de Peprovite virulents et de membres de l’administration pharoise font la démonstration de leur enthousiasme, les universitaires semblent plus mal à l’aise face à ce qui ressemble tout de même beaucoup à une instrumentalisation de la science à des fins politiques. On murmure à son voisin, on se sonde et s’interroge, on se demande ce que l’autre en pense et ce que l’on doit penser de tout ça.

Le citoyen ministre Killiki s’éloigne à son tour du micro tandis que le Peprovite poivre et sel répondant au nom de Bouravtchikov reprend la parole, s’adressant cette fois directement au parterre de journalistes.

« La parole est à vous. »

Plusieurs mains se lèvent immédiatement tandis qu’un assistant désigne dans la foule ceux qui pourront s’exprimer.

« Question pour le journal de Pharot, comment Albigärk pourra-t-elle supporter financièrement une arrivée potentiellement massive de nouveaux étudiants ? Peprolov représente environ deux millions d'habitants, Albigärk un peu moins de cinq, c'est une augmentation de presque 50% des effectifs dont vous nous parlez. »

Le poivre-sel hoche la tête.

« Parlons francs, l’éducation sous le régime communiste prodnovien n’a jamais été une véritable priorité. Beaucoup de nos jeunes ont grandi dans une société majoritairement agraire avec des poches industrialisées, bien qu’en vérité la plupart se trouvaient dans l’ouest, Peprolov accueillait principalement des ouvriers de la mer et des ingénieurs maritimes. Il faudra du temps à Albigärk pour s’adapter, mais il en faudra autant si ce n’est plus à Peprolov pour se préparer à envoyer et recevoir des contingents de diplômés. Une génération sera nécessaire a minima, bien que les formations puissent s’adresser aussi à des hommes adultes, pour le moment le tissu économique de la République de Peprolov n’est pas pensé pour requérir une large classe de diplômés. La culture marche main dans la main avec la modernisation du pays. »

Le doyen s’approche également et le poivre-sel lui laisse sa place, tout en gardant le micro en main qu’il place devant la bouche du vieil homme.

« Albigärk est elle-même à ce jour en pleine reconstruction. Cela va rapidement, je vous rassure, mais nous voyons grand et certains de nos amphithéâtres sont encore très vides par rapport au nombre réel d’étudiants, pour la simple raison que des cursus s’ouvrent chaque année. J’ai toutefois bon espoir que la loi de l’offre produit une demande, nous pensons ambitieusement pour provoquer des choses ambitieuses. »

Il y a des applaudissements, un autre journaliste est invité à poser une question.

« Pour le journal Prodnov Uni, qui finance cette opération ? »

Bouravtchikov adresse un regard au ministre Killiki qui lui répond avec une petite moue, l’air de dire ‘à vous mon vieux’.

« Pouvez vous préciser votre question ? »

« Vous dites vouloir offrir un accès aux universités d’Albigärk pour les Peprovites, entre le voyage, le logement et le coût des études, tout cela est cher, qui finance ? »

« Albigärk possède son propre système de bourse sur dossier, nous l’étendrons à la République de Peprolov avec des quotas pour les Peprovites. De plus, le Pharois Syndikaali a promis un nouveau financement de dix milliards d’écailles pharoises d’ici la fin de l’année pour préparer la prochaine rentrée scolaire. Cette somme sera entièrement investie à Peprolov pour permettre une première modernisation du système universitaire mais également compenser momentanément la perte de main d’œuvre dans les campagnes que l’éducation des jeunes va naturellement entraîner. Enfin, il me semble, le ministre Killiki me reprendra, que de nouveaux fonds seront également fournis à Albigärk pour la rénovation d’une dixième université ? »

Le ministre hoche la tête avec un sourire poli.

« Une autre question ? »

Une journaliste est désignée.

« Le Peprovite énervé ! L’éducation sera-t-elle fléchée pour répondre aux besoins économiques du pays ou bien nos enfants seront ils véritablement libres d’étudier ce qui leur plait ? »

« L’éducation est libre, mais les quotas boursiers seront dans un premier temps pensés avec le Bureau de la planification peprovite de façon à favoriser l’éducation dans les secteurs stratégiques à la reconstruction du pays. »

« Ce bureau a été accusé d’être pour moitié composé de stratèges Pharois et de travailler avec leur ministère de la planification, des gens s’inquiètent que Peprolov soit pensée de façon à fonctionner en symbiose avec les nations d’Albi, ce qui lui ôterait mécaniquement de sa souveraineté, que répondez-vous à cela ? »

« Pures allégations, je me demande d’où vous tirez de telles idées. Le fait est que dans un monde mondialisé, et la chute de la dictature communiste nous y plonge, les pays doivent se réfléchir en termes d’avantages comparatifs. Si vous nous reprochez de travailler main dans la main avec la seconde puissance économique mondiale, je vous invite à revoir vos leçons d’économie et de géopolitique. Le Pharois est un partenaire crucial, c’est évident, tout comme le Royaume-Uni du Norstalkian ou le Reylos qui disposent toutefois de moins de fonds à nous allouer. Le bureau de la planification est un organe provisoire mis en place par le gouvernement et il ne m’appartient pas de donner mon avis sur la pertinence de sa fonction. »

« Pourquoi ne pas ouvrir les investissements au reste du monde, comme en République Libre ? »

« Nous ne privatiserons pas l’éducation, une autre question ? »

« Mais vous la vendez au Syndikaali. »

« Albigärk n’est pas le Syndikaali, une autre question j’ai dit. »

« Mais… »

Le micro est coupé.

« Le Républicain peprovite, une question pour monsieur le doyen : Albigärk s’est engagée à fournir les premières universités peprovites en personnel administratif et enseignants chercheurs pour lui mettre le pied à l’étrier, ne pensez-vous pas qu’il y a un risque de néocolonialisme en important vos méthodes et votre culture universitaire à Peprolov ? »

Le doyen tremblant récupère le micro.

« Oh, pour qu’il y ait néo, il faut qu’il y ait eu colonialisme, ne croyez-vous pas ? »

« Pas particulièrement, les populations slaves, surtout dans l’Est, ont longtemps été méprisées ou servie d’arrière-cour pour l’Eurysie de l’ouest, plus prospère, d’où certaines des révolutions socialistes dans cette région. L’Eurysie de l’est ne possède guère de grandes puissances économiques, n’y a-t-il pas un risque de répéter des schémas de domination de l’ouest sur l’est ? »

« Vous savez… Albi a toujours été la frontière entre l’est et l’ouest. Un point de passage mais aussi un point d’échanges culturels de grande importance. Si vous me demandez, est-ce que la culture infuse ? je vous dirai, oui. Infuse-t-elle dans le sens de la domination économique ? ma foi, c’est certain, et nous sommes lucides là-dessus. Est-ce une mauvaise chose ? cela reste à voir, le brassage fait partie de notre histoire après tout. Comment en diminuer les effets ? Je crois que ce n’est pas à un Albien de répondre à cette question. Les étudiants Peprovites, les chercheurs, les scientifiques, les penseurs, charge à eux de se constituer en groupes, en syndicats, et de réfléchir leurs conditions de vie et de travail. De là émergerons des solutions. Nous ne sommes pas des missionnaires de la réflexivité, le Prodnov a une longue histoire de luttes pour l’émancipation, même si celles-ci ont pu mal tourner, il y a dans ce pays des forces vives prêtes à reprendre le flambeau de la lutte et je n’ai aucun doutes quant au fait que vous vous montrerez à la hauteur et le cas échéant, saurez dire « non à Albi » ou du moins je l’espère « oui à Albi, mais à nos conditions ». j’espère avoir répondu à votre question. »

« C’était clair merci. »

Le poivre-sel reprend le micro.

« Bien, la conférence de presse est maintenant terminée, merci à tous d’avoir fait le déplacement malgré le temps. Il y a du café à l'intérieur du hall de l'hôtel de ville pour ceux qui le souhaitent. »
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Peprolov, port libre de l’océan du nord ?

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C'est un modèle qui a fait ses preuves, les ports libres du Syndikaali, stratégiquement situés de part et d’autre du Détroit, sont une si ce n’est LA manne de financement principale de l’économie pharoise. Telle une moule sur son rocher, ou une pieuvre enserrant avec jalousie son butin, le Syndikaali a fait de l’exploitation des routes commerciales du nord son poumon économique à l’ère de ce début de mondialisation des échanges par la voie maritime. La stratégie s’articule sur plusieurs axes : tout d’abord, la fiscalité douanière quasi inexistante dans les ports libres en fait naturellement des plates-formes d’échange privilégiées pour les commerçants de la région. Comme il est rare – car souvent peu pertinent – pour un pays de taxer les marchandises sortant de son territoire, les frais de douane se font plutôt à l’entrée, dans une logique protectionniste afin de rendre les entreprises nationales plus compétitives artificiellement par la taxation de leurs concurrentes étrangères. Le Syndikaali offre de détourner le problème : une compagnie n’aura qu’à vendre ses marchandises sur le marché pharois pour exporter sans être taxé. A l’inverse, les pays souhaitant acheter pourront profiter de la centralisation de l’offre à un seul endroit pour bénéficier de prix réduits grâce au jeu de la concurrence.

Situés à la jonction de la Manche Blanche et de l’océan du nord, deux zones à fort dynamisme économique, les ports libres du Syndikaali présentent un avantage conséquent pour les entreprises comme pour les Etats et font office de plate-forme d’échanges d’une grande praticité. Une plate-forme qui a su avec le temps affiner son rôle pour se rendre de plus en plus pertinente. Outre des services bancaires, des bourses et des marchés physiques comme virtuels destinés à faciliter le jeu de l’offre et de la demande entre commerçants du monde entier, certains ports offrent ainsi d’autres types de services tout aussi prisés.
Que penser par exemple de Pohjoishammas et de son vaste marché noir où il sera possible d’acquérir sans être inquiété des biens en toute illégalité, se refaire une moralité grâce au blanchissement d’argent ou investir ses gains immédiatement dans des entreprises off-shore et autres sociétés écrans pour s’éviter la fiscalité de son pays d’origine ?
Pour les commerçants et les marins, la perspective de faire un détour par la Caprice Coast peut parfois suffire à motiver le voyage jusqu’au Syndikaali, celle-ci offrant un grand nombre de plaisirs variés allant des jeux d’argents aux plaisirs de la chaire en passant par l’alcool et la drogue. Pour les plus sage, un séminaire à Etelähammas, petite station balnéaire située sur la Péninsule, sera l’occasion de se détendre au spa ou de s’adonner à la randonnée sur les falaises de la région.

Les ports-libres ne sont donc pas qu’un simple lieu d’échanges sur le Détroit, il s’agit aussi d’une région vivante où, à l’inverse du reste du territoire pharois, on se rend aussi bien motivé par l’appat du gain que par les services et plaisirs mis à la disposition des cadres fortunés.

Alors ? Peprolov pourrait-elle suivre le même chemin ? Une question sérieusement débattue au sein du gouvernement provisoire de la région, en pourparlers avec les stratèges Pharois depuis plusieurs semaines déjà. Le débat a ses pours et ses contres et ne saurait être réglé en quelques jours, d’autant que les ministres du Syndikaali sont eux-mêmes divisés sur la question selon leur obédience politique.


Du côté des arguments pour, plusieurs points sont mis en avant.

Tout d’abord, Peprolov avec plus de soixante milliards de PIB pour quelques deux millions d’habitants est une région à fort potentiel, proportionnellement aux ports libres qui, en dehors du commerce, n’ont guère d’atouts à faire valoir en termes de ressources naturelles et de possibilité d’expansion dans l'espace, se trouvant déjà pour la plupart en stress démographique.

Plus intéressant encore, la région étant de langue et de culture slave, elle est un interlocuteur privilégié à même de capter les capitaux des pays de l’océan du nord qui pourraient être rebutés par la barrière linguistique avec le Syndikaali.
Par ailleurs, Peprolov serait le seul port libre situé aussi loin à l’est, en plein cœur de l’océan du nord, à quelques kilomètres de l’embouchure du détroit Karpok et aux frontières d’un autre acteur stratégique de cette zone : le Reylos. Situé sur les deux rives du détroit, ce pays d’inspiration communiste a déjà exprimé son soutient à la République de Peprolov et une synergie entre ces deux économies en ferait assurément un poids majeur dans la région.

A cela il faut ajouter que Peprolov est déjà un port de commerce et possède donc une grande partie des infrastructures nécessaires à un tel projet. Bien sûr de grands travaux seront nécessaires pour agrandir les quais et rendre la ville plus attractive pour les voyageurs de passage et les businessman, mais rien qui ne soit rédhibitoire, le Syndikaali ayant déjà annoncé son souhait de financer plusieurs chantiers d’ici la fin de l’année.
Autre avantage d’adopter ce régime : Peprolov deviendrait indiscutablement plus concurrentielle que sa voisine, la République Libre du Prodnov, avec laquelle une guerre commerciale larvée se joue. Les derniers refus de la banque centrale de la RLP sont des signaux clairs envoyés aux investisseurs que derrière une apparence de liberté commerciale, ce sont bien des enjeux nationalistes et des intérêts stratégiques qui sont à l’œuvre dans la région du Prodnov. Dans la bataille des images, Peprolov a tout intérêt à faire la démonstration de sa libéralité et de son modèle mixe, la sociale démocratie libertaire, face à la démocratie libérale imposée de l’autre côté de la frontière.

Enfin, et c’est un argument à double-tranchant, en adoptant le régime de port-libre, la région se placerait sous protection officielle du géant Pharois. Une décision politique ambitieuse puisqu’elle ouvrirait définitivement la porte aux forces de projection du Syndikaali dans l’océan du nord, à quelques kilomètres à peine de la RLP et du Vogimska. Autant dire un symbole important au sein de la sphère d’influence du Syndikaali et pour ses alliés, ce-dernier réaffirmant sa volonté de ne rien concéder de ses intérêts dans les mers du nord.

Cet aspect toutefois est un contre-argument majeur au projet, venant au sommet de la pile des motifs de réticences – et ils sont tout aussi nombreux – à l’intégration de Peprolov au monde Pharois.

Car les plaies laissées par la fracture récente du Prodnov sont loin d’avoir cicatrisées. Peprolov s’affirme et se revendique comme héritière du Prodnov dont elle ne renie pas l’héritage, malgré la disparition de l’Etat central, et le désir de réunification est vif au sein de la population qui conserve des contacts étroits et intimes avec les trois autres entités prodnoviennes. L’ouverture des frontières et la libre circulation – plus ou moins bien vue – grâce au soutient logistique de la marine pharoise fait qu’au-delà de quelques questions administratives, les prodnoviens circulent encore largement sur leur territoire, peut-être même plus qu’avant d’ailleurs : la chute du régime ayant ouvert la voie à la libéralisation des modes de vie et donc à la mobilité.
Se rapprocher du Syndikaali, c’est s’éloigner d’une grande part du Prodnov, ce qui implique la famille, les amis. Certes, la jonction avec le territoire autour de Bridjesko gardé sous mandat lutharovien est toujours facilitée, mais tout pas fait en direction d’une accentuation des logiques de défiance et de guerre froide impliquerait naturellement une fracturation plus profonde de la société prodnovienne déjà meurtrie.

Est-ce là ce que souhaite la population ? Et les autorités de la République ? Ce n’est pas certain, beaucoup se méfient encore des Pharois, et les investissements réalisés par et pour le Syndikaali sont encore largement dénoncés comme de potentiels cadeaux empoisonnés. Certes l’argent achète la paix social mais alors que les chantiers viennent tout juste de démarrer, les bienfaits de la libéralisation de l’économie et des nouvelles opportunités politiques ne sont encore que très théoriques pour beaucoup de citoyens.

Il faut d’ailleurs compter de manière plus générale avec les réticences culturelles et idéologiques. Malgré le narratif des putschistes de Staïglad, le Prodnov est héritier d’une longue tradition communiste – fut il tyrannique – et des habitudes solidement ancrées depuis plusieurs générations ne disparaissent pas du jour au lendemain. Ainsi, l’ouverture au marché – heureusement contrôlée par l’action du Parti Communiste Pharois et de ses alliés – n’est pas une sinécure et avance à pas de velours. Plusieurs institutions sociales ont pour leur part été renforcées en parallèle et un projet de mise en place de sécurité sociale universelle est actuellement au travail.
Cela pour dire que Peprolov n’est pas le Syndikaali et ne pourra donc pas se calquer bêtement sur le modèle de ses ports libres. Une économique restée socialiste et planifiée depuis des décennies peut-elle véritablement se muer en paradis fiscal ? Les élites politiques en doutent fortement, d’autant plus qu’en l’absence de purge comme à Staïglad, un grand nombre de cadres de l’administration et de l’armée demeurent d’ancien partisans du régimes communiste prodnovien. Si certains ont retourné leur veste par opportunisme – étant acquis que l’ancien Prodnov n’était pas un modèle d’émancipation prolétarienne – d’autres restent farouchement arc-boutés sur certains principes doctrinaux.
Accepter la démocratie a déjà été un grand pas, forcé par les forces albienne, mais la libéralisation de l’économie demande plus que des déclarations d’intention et la mise en place d’une constituante : c’est tout le tissu de production qu’il faut revoir et cela ne se fera pas sans douleurs ni réticences.

Pour l’heure, le Pharois accompagne en subventionnant Peprolov pour l’aider à s’adapter à la perte d’une grande part de son territoire et de son industrie, une adaptation propice aux réformes. Reste que la société majoritairement paysanne et ouvrière ne peut du jour au lendemain se muer en entrepreneurs et l’idéal de vie petit bourgeois, longtemps décrié, peine à réellement attirer faute de réelles opportunités de consommation ou tout simplement d’infrastructures urbaines adaptées à ce type d’existence. Ainsi Peprolov manque de banlieues pavillonnaires et il est compliqué de faire rêver les Peprovites d’enrichissement si celui-ci ne vous permet pas d’avoir une plus belle maison que votre voisin. Pour l’heure, les appartements standardisés du régime restent la norme et l’accès à la propriété privée est freinée pour des raisons structurelles. Résultat : ceux réellement décidés à profiter des opportunités de la libéralisation de l'économie se sont tout simplement très vite expatriés au Syndikaali, d'autant que celui-ci, toujours en manque de travailleurs, facilite l'immigration.

D’ailleurs, sur ce point, le Parti Communiste Pharois a exprimé son soutient aux voix opposées au projet de faire de Peprolov un port libre. « Trop rapide », « pas adapté », « idéologique », « néo-colonial », des arguments qui font mouche quand le Syndikaali s’est plus d’une fois posé en dénonciateur de l’impérialisme, y compris directement en République Libre du Prodnov, jugée devenue le pantin d’intérêts nationaux étrangers et antagonistes aux besoins de la population. Il est vrai que prendre le statut de port libre, littéralement syndikaalin vapaa satama « port libre du Syndikaali » comme a pu le faire Porto Mundo revient de fait à se placer sous la tutelle constituante du Pharois Syndikaali… autant dire une annexion déguisée, en quelque sorte. Difficile de se positionner en chevaliers blancs lorsqu’on envisage potentiellement de littéralement absorber un territoire par droit de conquête, souligne ironiquement la capitaine ministre Marketta, proche des milieux socialistes et communistes du Prodnov. « Quel message renvoyons nous, je me le demande, à nous abaisser à ce que nous dénonçons par ailleurs chez les autres. Un peu de subtilité, est-ce trop demandé aux libéraux ? » a-t-elle exprimé à la radio peprovite, lors d’un débat sur l’avenir des relations pharo-prodoviennes.
Contre-attaque immédiate des libéraux qui pointent du doigt l’hypocrisie du Parti Communiste Pharois et de ses alliés. Le Capitaine Mainio s’est fendu d’une communiqué au sortir de son ministère :

« Lorsque la Lutharovie annexe un morceau de Prodnov, c’est de la continuité culturelle et politique, c’est la défense de la liberté d’expression, le bouclier face aux purges de Staïglad, c’est la liberté et l’auto-détermination des peuples. Quand le Vogimska fait de même, c’est de l’impérialisme et néo-colonialisme. Que les socialistes assument de simplement préférer le contenant au contenu, nous n’aurons qu’à renommer notre prochaine taxe ‘prélèvement populaire et social’ et ils l’applaudiront certainement. »

La capitaine ministre Marketta accusera le capitaine ministre Mainio de « caricaturer le débat pour noyer ses turpitudes. »

Question vive s’il en est, donc, d’autant que si renforcer la position pharoise dans l’océan du nord est une idée alléchante pour nombre de stratèges du Syndikaali, le risque d’effrayer ou de servir la propagande de l’ONC est grand.

« Quand je veux éviter les coups, je ne tends pas le bâton pour me faire battre. » explique lacunairement le capitaine ministre Nooa, porte-parole du Parti Pirate au gouvernement. « Nous construisons des alliances fragiles avec nos voisins, je ne sais pas si c’est une très bonne idée de leur foutre un bastion militaire et un paradis fiscal sous le nez. Avancer masqués et en contrebande, voilà la doctrine que nous devons suivre, tout le reste c’est bon pour les imbéciles. » explique-t-il en développant sa pensée « Un pays qui se sent menacé n’est pas un ami, au pire c’est un dominion. Si le Parti du Progrès souhaite voir le Pharois s’entourer d’une galaxie de vassaux, qu’il le dise, mais nous ne l’accompagnerons pas vers une telle vision des choses. »

Il est vrai que dans cette affaire, le Parti du Progrès fait front seul face aux deux autres formations politiques du gouvernement. Il peut toutefois compter sur le soutient du Parti des Travailleurs, son allié historique et, plus exceptionnel, d’une grande partie des députés de droite du Parti Populaire et des factions extrême-droitistes tels que l’Alliance Septentrionale et la Meremme.
Preuve des relents toxiques du projet pour les formations libertaires et gauchistes qui y voit l’alliance de la carpe et du lapin, réunies autour de leur vénération du modèle capitaliste.

« On sait bien que le Parti du Progrès a des démangeaisons autoritaires. » nous explique le citoyen ministre Killikki « mais je pensais le Capitaine Mainio plus subtil que ça. Là, il avance avec tellement de gros sabots que même l’extrême droite a réussi à piger sa stratégie. »

Le principal intéressé se défend pour sa part de toute tentation impérialiste :

« L’avenir de la République de Peprolov est encore flou. Il appartient à ce peuple de décider de son destin et dans cette quête, le rôle d’un ami et d’un allié et de lui ouvrir un maximum d’horizons, puis de le soutenir quel que soit son choix. Le véritable néo-colonialisme n’est-il pas de soustraire certaines opportunités aux Peprovites, au prétexte de les protéger d’eux-mêmes ? »

Si en apparence les dissensions au sein du gouvernement pharois laissent penser que le projet n’est pas d’actualité – seul, le Parti du Progrès ne représente que 30% des sièges et ne peut donc imposer ses vues sans alliés – des bruits de couloirs laissent à penser que certaines députés du Parti Pirate pourraient discrètement apporter leurs voix, à rebours des déclarations du capitaine ministre Nooa. S’il est vrai que la formation politique libertaire est connue pour ne pas être une grande adepte de la discipline de parti, il n’est pas non plus impossible que les ministres pirates jouent en réalité double-jeu en soufflant le chaud et le froid pour préserver leur image publique.
On sait en effet l’intérêt qu’a la formation pirate pour le modèle des ports-libres et autres plates-formes commerciales dérégularisées qui correspondent à la stratégie de subversion économique prônée par ce courant. Le projet n’est donc pour le moment rien de plus qu’une idée jetée en l’air, ce qui n’empêche pas les oppositions de craindre que ces rêveries politiques ne refassent irruption sur la scène politique par la petite porte.


Une question reste en suspens : qu’en est-il à Peprolov elle-même ? Si les bisbilles des partis pharoises prennent tant de place dans la réflexion, c’est que pour l’heure la jeune république demeure ultra dépendante de son grand voisin, ce qui mène naturelles à des accointances idéologiques, opportunistes ou sincères. Bien que certaines formations politiques soient typiquement héritières de l’histoire peprovite, d’autres sont l’émanation directe des courants pharois, étant acquis qu’une part non-négligeable des décisions prises à Peprolov se faisaient en concertation avec les forces albiennes.

Plus simplement, le Syndikaali tient le carnet de chèque et ses soldats tiennent les rues. Bien que discrète, cette présence laisse peu de place aux imaginaires politiques dissidents, surtout lorsque plane la menace d’une annexion par l’une des trois autres entités prodnoviennes en cas de mise à l’écart du Syndikaali. Si certains plaident naturellement pour leurs paroisses, qui désirant se rapprocher du régime communiste mis en place par la Lutharovie, d’autre pour la démocratie morale de Staïglad ou de Nazakraina, certains enfin pour un Prodnov réuni, reste que pour le moment plus nombreux encore sont ceux à redouter le retour des flammes de la guerre et à savourer ce statut quo, fut il artificiel et provisoire.

« Je ne vois pas ça comme de la résignation » explique un politique Peprovite « il faut juste nous laisser le temps de panser nos plaies, tout en restant vigilants à ce que cette période d’accalmie ne soit pas l’occasion pour des formes perverses d’ingérence étrangère. On fait avec l’armée pharoise, on ne crache pas sur leurs sous non plus, juste, on n’est pas dupe. »

En vérité, la rumeur d’une proposition d’accorder à la République de Peprolov le statut de port libre du Syndikaali pourrait bien avoir été lancée simplement à dessein de jauger la température auprès de la population et forcer les cadres politiques et officiers de l’armée à prendre position.

Une politologue de Peprolov explique :

« Clairement, avec ce débat, il y a ceux qui se méfient du Syndikaali et rejettent en bloc le projet et refusent même de l'envisager, ceux qui tempèrent et ceux qui au contraire sont très enthousiastes à cette idée. C’est moins une discussion qu’un positionnement entre différents camps, j’ai l’impression qu’on cherche à créer une polarisation de l’opinion et je ne sais pas très bien où on va avec tout ça. J’espère sincèrement que ça ne conduira pas à une sorte de chasse au sorcière ou juste de maccarthisme contre ceux qui n’ont pas la bonne opinion… quelle qu’elle soit, d’ailleurs. »

Pour l’heure en tout cas, ce type de perspectives d’avenir demeurent très théoriques. Peprolov travaille à sa reconstruction et les projets d’horizon lointain servent d’avantage à animer les discussions au café qu’à véritablement servir de tuteur idéologique à une société qui semble surtout lassée par le conflit et la politique conflictuelle.
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Peprolov : le grand audit

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Alors qu’une période électorale exceptionnelle vient tout juste de s’ouvrir à Peprolov suite à la dissolution de la Sborka, les stratégies et propositions politico-économiques de chaque candidat restent suspendues à une inconnue : quelles sont les ressources naturelles dont dispose véritablement le territoire peprovite ?
Loin d’être anodine, la question vise à palier le désintérêt des dirigeants du Prodnov qui n’avaient vue dans cette partie du pays qu’une simple utilité commerciale, à l’embouchure de l’océan du nord. Un rapport symbiotique entre les différentes parties du territoire prodnovien, caractéristique de l’idéologie de planification et de la rationalisation étatique en vogue au sein de l’ancien gouvernement.

Désormais coupée de Staïglad qu’elle approvisionnait en marchandises étrangères, Peprolov semble réduite à l’état d’outil sans fonction et une part significative de ses infrastructures paraissent désormais obsolètes. En attendant d’avoir les moyens de décider comment réorienter le tissu économique du pays, les politiciens Peprovites ont réclamé une enquête en profondeur pour diagnostiquer l’état des sols de la République. Une initiative soutenue par le Pharois Syndikaali qui a assuré pouvoir mettre à leur disposition ses meilleurs ingénieurs.

L’intérêt est double : pour l’heure, forte d’une cinquantaine de milliards de PIB début 2008, Peprolov demeure un pays de moindre envergure en comparaison de la plupart de ses voisins. Dans une telle situation, une stratégie de rattrapage en partenariat avec ses alliés économiques semble pertinente à suivre, encore faut-il cependant savoir sur quels atouts le pays peut s’appuyer. Si, comme cela a longtemps été le cas sous la République Populaire de la région du Prodnov, la région n’a aucun autre intérêt que le commerce extérieur, son destin de plateforme économique régional paraît la seule voie viable envisageable à moyen terme pour assurer sa souveraineté. Une perspective qui fait grincer des dents les nombreux partis d’inspiration communiste et socialiste pour qui commerce international rime avec capitalisme. La peur de la concurrence, y compris vis-à-vis des ports pharois dans la région, est réelle, entrainant mécaniquement une perte de souveraineté politique.

La perspective de trouver des ressources dans le sol peprovite est donc un véritable espoir pour tout le monde. Les factions les plus à gauche espèrent y trouver un avantage comparatif qui permettrait d’assurer l'indépendance financière du territoire sans devoir s’aligner sur les standards économiques des pays libéraux, les nationalistes de droite y voient le moyen de bâtir une République forte, quant aux Pharois, la perspective de voir s’ouvrir de nouveaux marchés sans concurrence est alléchante, surtout que les sols du Syndikaali sont relativement pauvres. Hors de l’exploitation des hydrocarbures en mer, les marais pharois n’offrent pas grand-chose en termes de ressources, ce qui force à l’importation, y compris alimentaire.
Peprolov aurait-elle le potentiel de devenir un grenier pour l’Eurysie septentrionale ? Ou mieux, trouvera-t-on des gisements de minerais propices au développement d’une industrie minière ? Sans parler du pétrole, du gaz et des terres rares, des ressources particulièrement précieuses pour les pays en pleine course au développement.

Le projet d’audit semble tellement prometteur qu’une partie de la campagne tarde encore à démarrer en attendant les conclusions des rapports d’experts qui devraient tomber d’ici la fin de l’année. Selon les résultats, la face et l’orientation du Prodnov pourraient radicalement changer, validant ou désavouant des projets de réorganisation de la société devenus obsolètes, irréalistes ou à l'inverse soudain sérieusement envisageables.

Reste que quelques voix se sont élevées, moins pour refuser l’audit que pour mettre en garde en fonction de ses résultats. Paradoxalement, Peprolov riche pourrait raviver les tensions dans la région en réactivant les appétits des pays frontaliers, qu’il s’agisse de la République Libre du Prodnov qui pourrait remettre au goût du jour un agendas de réunification de la région à son profit, ou des Albiens dont la main mise sur Peprolov pourrait se raffermir s’il s’avérait que son territoire était particulièrement stratégique.
Pour les Peprovites les plus modestes, ou les plus attachés à la paix et à leurs modes de vies traditionnels, des conclusions positives pourraient bien, en réalité, s’avérer une très mauvaise nouvelle.
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A Peprolov, l’ambiguïté des forces pharoise d'occupation :
entre sécurisation du territoire, maintien de la paix civile et formation de l'armée rouge


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Il y a plusieurs moyens pour se faire accepter d'une population dont on vient de contraindre l'armée à déposer les armes. Naturellement suspicieux, les rapports entre l'armée rouge prodnovienne et les forces albiennes, notamment pharoise, ont déjà eu plusieurs occasions de dégénérer gravement. Il faut dire que de nombreuses voix s'élèves à Peprolov contre cette reddition trop rapide, pour certains, et dont le résultat dramatique est la fracturation du Prodnov en quatre régions occupées par des forces hostiles. L'état-major prodnovien, face à la menace d'une quadruple invasion de la part de la coalition, avait accepté de ne pas engager le combat, pensant certainement faire le choix du moindre mal. Aujourd'hui, sans faire d'uchronie, il est difficile d'imaginer comment les choses auraient pu tourner si le Prodnov n'avait pas rendu les armes. Au sein de la population comme des officiers militaires, on se prend à imaginer qu'une résistance farouche aurait certainement fait couler beaucoup de sang mais permis la sauvegarde du pays en un seul bloc.

Dans cette équation complexe, ce billard à quatre branches où l'ONC et la coalition de l'océan du nord se regardent désormais en chien de faïence, chacun derrière sa ligne frontalère, l'armée rouge semble terriblement impuissante à peser dans la balance, surclassée en termes de matériel et de nombre d'homme. Une rancœur, une frustration à même de venir chatouiller la fierté nationaliste des officiers comme des soldats qui ont pour beaucoup le sentiment d'avoir été quelque peu mis au placard. Il faut dire que si l'armée rouge n'a pas été dissoute, ce sont les forces pharoises qui tiennent les points clefs du territoire peprovite, à commencer par les frontières avec la République Libre du Prodnov ainsi que le port militaire.

Dans ce contexte, l'état-major pharois n'a pas tardé à prendre très au sérieux les risques que représenterait une volonté revancharde grandissante au sein des bataillons peprovites. Solution a été trouvé, comme souvent avec le Syndikaali, par le mélange et la mixité. Les plus jeunes troupes du Prodnov ont été invitées à se joindre aux forces pharoises pour partager leurs activités de surveillance et de maintien de l'ordre, quant à la hiérarchie militaire, elle s'est vu offrir un siège dans la plupart - insistons là-dessus - des réunions stratégiques de la région.

Un pari à double tranchant qui peut aussi bien amener à une bonne cohabitation qu'à l'aggravement des dissensus, mais en fracturant les forces peprovites le Syndikaali compte bien sur le fait que la pluralité de leurs expériences, mêmes mauvaises pour certaines, empêcheront une grogne trop homogène des soldats qui pourrait mener à leur soulèvement. Pour chaque grognon, deux amis, aurait exigé le capitaine Eerik pour clore sa présentation stratégique.

A tout cela s'ajoute la formation aux techniques de guerre moderne. Vaincue avant tout par sa vétusté, le Syndikaali a proposé aux cadres de l'armée rouge de partager avec eux certaines de leurs méthodes et tactiques. Former l'armée de demain, indépendante, compétente, autonome, voilà une promesse à même de séduire les plus méfiants, une proposition qui ne se refuse pas. Ces gestes d'ouverture suffiront-ils à rapprocher Pharois et Peprovites ? Si certains pointent du doigt une attitude méprisante et paternaliste de la part de ceux qu'ils considèrent comme des envahisseurs, d'autres sont bien forcés de reconnaitre que l'armée rouge prodnovienne souffre de terribles problèmes, aussi bien matériels que structurels. Une remise en question que semble prête à accepter la hiérarchie, contrainte et forcée, mais pas que, séduite aussi un peu.
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Le Petit Quotidien Rouge

Visite importante au Peprolov

Lily Anne Norter, ambassadrice de la Fédération Monarchique des Peuples de Canta dédiée à la reconstruction de la République Libre du Prodnov est actuellement en visite au Peprolov pour rencontrer Kanalin Gavril Igorevich, le chef de file du Prodnov Uni !

Pour les cantais qui ne connaissent pas du tout la région, le Peprolov est une république qui essaye de faire revivre les idéaux de l’ancienne République du Prodnov détruite après une occupation militaire sous l’égide de l’ONC. Si l’ONC a créé la République Libre du Prodnov, qui se veut être une nation libérale ad hoc créé de toute pièce, le conseil des mers du Nord mené par nos alliés du Pharois Syndikaali a également créé une “nation” mais cette fois-ci qui respecte l’histoire et la culture prodnovienne.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement fédéral s'est engagé dans la République Libre du Prodnov en y investissant d’importantes sommes d’argent pour "reconstruire" la république fantoche. L’action fédérale est coordonnée par une des meilleures diplomates et technocrates cantaises, la vice duchesse de Frochine, Lily Anne Norter. La belle-fille de la duchesse Mandy a obtenu il y a plusieurs mois un titre d’ambassadrice à la reconstruction de la RLP, complété il y a quelques jours par la formule suivante “ambassadrice (...) du Prodnov et de Peprolov”.

C’est donc tout naturellement que la meilleure amie de la vice duchesse Brigitte Norter s'est rendue récemment à Peprolov centre, capitale de la république éponyme. Nous n’avons pas beaucoup de retour de sa visite dans la nouvelle république, si ce n’est les toui-touis postés sur son compte personnel ou sur le compte institutionnel de l’ambassade.

toui

Ainsi, nous savons qu’elle est arrivée à Peprolov Centre dans la journée et qu’elle serait allée à la rencontre des habitants de la capitale. D’après nos informations auprès du ministère des affaires étrangères, madame Norter se serait bien rendue dans divers endroits de la ville et aurait parlé avec des habitants de tous âges. Elle aurait ainsi joué avec quelques jeunes à une partie de football improvisé, a partagé un verre avec des ouvriers dans un bar ou aurait parlé avec des personnes âgées dans un marché. L’ambassadrice n’a jamais présenté sa qualité mais a tout de même essayé de glisser quelques petites questions sur le Canta ou la perspective du monde. D’après ses retours, “Les personnes âgées ne connaissent pas tellement le Canta, pour eux c’est avant tout une sorte de royaume nordique, ou il fait froid et surtout avec de grands palais, beaucoup de nobles et pour certain c’est même un pays de conte de fée qui n’existe que dans les livres. Ensuite, pour les ouvriers, les actifs c’est toujours ce royaume noridque plein de nobles mais ils savent aussi qu’il y a beaucoup de pétroles, certains pensent même qu’il y en a tellement que les gens se douchent avec. Et enfin pour les plus jeunes, on est moins sur le royaume conte de fées, même si on le retrouve toujours un peu mais c’est aussi LE grand pays de l’athlétisme qui rafle toutes les médailles à chaque compétition et qui donne envie à plus d’une jeune athlète de battre un jour un sprinteur cantais.” C'est un peu cela la "touche Norter" qu'on retrouve maintenant dans toute la diplomatie cantaise.

Toujours selon nos sources, l’ambassadrice aurait qualifié "d'encourageant" la vision du Canta qu’on les peproloviens et considère que c’est de “bon augure pour le reste des relations.”

toui

Pour son 2 jour, la 2e fille du duc de Baden a rencontré Kanalin Gavril Igorevich, le leader du Prodnov Uni ! (ça ne s’invente pas), un parti de droite qui serait plus proche de Liberté ou des Rounnais que des Unis mais comme on le dit souvent au ministère “business is business”.

Le leader de la droite locale et la jeune ambassadrice ont largement mis en scène leur rencontre, ils avaient donné rendez-vous à la presse dans un petit restaurant de la capitale. La rencontre ne faisait que débuter que les 2 “nouveaux amis” se sont chaleureusement salués, tutoyés et assis côte à côte. La rencontre a commencé gentiment, chacun a échangé des politesses sur l’autre, vanté la beauté du pays de l’autre puis est arrivé le temps des promesses. Lily Anne a commencé en disant notamment que dès le mois de janvier 2009, le Canta ouvrirait une véritable ambassade dans Peprolov Centre, avec à la clé une petite somme d’argent, mais aussi une vigoureuse relation diplomatique avec de “véritables coopérations amicales et mutuellement bénéfiques” allant jusqu’à promettre du pétrole et du gaz pas cher en cas de victoire de la démocratie. Kanalin aurait aussi promis une visite diplomatique au Canta, ou même d'accueillir Margrete Olz rapidement en cas de victoire. En coulisses on parlerait déjà d’accord militaire entre les deux partis mais bon… comme tout le monde le sait, les promesses n'engagent que ceux qui les disent.

toui

Enfin pour son 3e jour, la fille rejetée du duc de Baden s’est rendue à Peprolov port ou une réunion publique organisée par l’ambassade était donnée. Si dans la bonne ambiance générale de la petite soixante d’invités ce soir-là, soit la quasi-totalité de la communauté cantaise du Peprolov, les discussions n’étaient pas très politiques. L’ambassadrice a quand même “invité” les expatriés cantais à soutenir le Prodnov Uni !, notamment aux moyens de dons, près de 1.700€a auraient déjà été récoltés et l’ambassade espèrent en recueillir 100.000€a en faisant appel à des entreprises cantaises qui souhaitent s’installer ultérieurement dans le pays. Plusieurs experts en communications politiques et en arts oratoires du ministère des affaires étrangères seraient également arrivés au Peprolov pour coacher les candidats du Prodnov Uni !

Il est clair que le gouvernement fédéral avance gentiment ses pions dans la nouvelle république et cela devrait indéniablement donner une aura internationale au parti qui porte le même nom que chez nous ;)
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La Loduarie est toujours prête à venir en aide à ses camarades


Peprolov. Une simple ville Prodnovienne, devenue en un jour, l'une des nations au cœur des plus violents changements politiques de l'Eurysie de l'est, l'effondrement et l'élimination du Prodnov communiste par les puissances impérialistes et capitalistes de L'ONC. Dans ce conflit où pas une balle n'avait siflé, de nouvelle opportunités été nées. Plusieurs choix s'imposaient également. Si on était un communiste radical et nostalgique du régime, on partait à Galkovine, province Prodnovienne contrôlée par la Lutharovie. On aimait les capitalistes et les traîtres ? Pas besoin de bouger, il suffisait de rester à Staïglad. On était plus extrémistes, et on aimait pas les étrangers et les communistes ? Alors direction le Vogimska !

De tels choix, de telles opportunités, voulait dire une chose, à coup sûr : on devrait réaliser d'importants sacrifices pour pouvoir emprunter le meilleur parcours qui correspondait à ses idéaux. Notamment l'abandon de sa famille, et cela, très souvent.

Mais il y avait une solution. Une solution qui résolvait tout les problèmes. Cette solution, c'était Peprolov. Car Peprolov, c'était un peu le mix de tout cela, de tout ce que vivait le Prodnov; et l'issue finalle en serait décidé par les élections.

Déjà très puissant, le Parti Républicain Communiste du Prodnov avait attiré l'œil de la Loduarie. Celle-ci, alors l'une des plus grandes puissances communistes de ce monde, avait conclu un accord économique avec le Pharois, dont la moitié de la somme envoyée aux Pharois devrait être réinvestie à Peprolov, afin de soutenir le Parti Républicain Communiste du Prodnov de Peprolov. D'une hauteur de 20 milliards d'équivalent en dollars, 12 milliards avaient déjà étés investis. Et 12 milliards, dans un pays ayant commencé avec 60 milliards, ce n'était pas rien. Dans cette optique, le gouvernement Loduarien a espérer pouvoir élever le Parti Républicain communiste du Prodnov au rang de première force politique Peprovite, afin d'empêcher les fascistes de prendre le pouvoir, et de pouvoir faire à nouveau triompher le communisme au Prodnov.
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République Sociale de Prodnov : la collaboration militaire Loduaro-Prodnovienne


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Un officier Prodnovien avec un officier Loduarien en train d'entraîner de nouvelles recrues pour l'armée de la RSP

Le communisme est la flamme de l'humanité. Tantôt éclairant, tantôt brûlant, il est là pour guider, révolter, combattre, et surtout, incarner la lutte des classes. Car tel est son objectif : créer une société totalement égale, sans aucune distinction, sans aucune classe sociale, et où le pouvoir serait possédé par ceux qui incarnent les travailleurs et prolétaires du monde entier. Le communisme, malgré tout, ne pourra être pacifique que quand tous ses ennemis, les ennemis de la classe prolétarienne, se seront effondrés ou auront été déchus par son combat sans fin.
Dans l'eurysie de l'est, ce combat ne s'était pas éteint. Malgré l'effondrement du communisme et des valeurs révolutionnaires au Vogimska, puis au Prodnov, la flamme du combat révolutionnaire avait été ravivée. La raison ? L'impérialisme du capitalisme se faisait de plus en plus flagrant, toujours plus présent, toujours plus possessif, toujours plus oppressif, toujours plus meurtrier. Le Prodnov en avait fait les frais, mais pas entièrement. Pas dans le nord de Prodnov. Dans le nord, 2 futurs se sont rapidement dessinés suite à l'invasion de Prodnov par L'ONC. L'oblast de Galkovine, sécurisée par la Lutharovie après le début d'une opération spéciale militaire Albienne d'aide à la population Prodnovienne, n'avait sensiblement pas changé par rapport à ce qu'avait connu les Prodnoviens de l'ancien régime. À Peprolov, anciennement Peprolo, le Pharois Syndikaali et le Norstalkian avaient débarqué et avaient sécurisé le territoire. Malgré tout, Peprolov avait à l'époque été pleinement contrôlé par le Norstalkian, qui avait mis au pouvoir de la nouvelle République Peprovite un parti libéral favorable aux ambitions impérialistes et capitalistes du Norstalkian. Malgré tout, 1 ans après les négociations du Port de Nevskigorod, les urnes avaient parlé à Peprolov. Et le communisme remportait la manche, cette fois-ci. Aussitôt, la Loduarie était intervenue. Là où elle pouvait aider, on pouvait compter sur elle. Après avoir soutenu consciencieusement les communistes de Peprolov, maintenant la République Sociale de Prodnov, elle avait initié la refonte de ses relations diplomatiques avec le Prodnov. Déjà alliés par le passé, cette alliance refait actuellement surface, tout en assurant un nouvel avenir au Prodnov.

Ce n'est pas moins de 2 500 officiers Loduariens qui ont rejoint provisoirement les rangs de la nouvelle République Sociale de Prodnov, afin de l'aider à se remilitariser. Suite à l'effondrement de Prodnov, une grande partie de l'armé Rouge Prodnovienne avait été dissoute, et il ne restait plus qu'à la faire renaître de ces cendres et de la remettre en action grâce au renouveau de la flamme révolutionnaire en Eurysie de l'est. De grands objectifs, qui auront pour but de concurrencer Staïglad et de prouver la domination du communisme et sa victoire annoncée contre le capitalisme et autres mouvements anti-sociaux grâce à l'union des prolétaires, la flamme de la révolution et des soldats de la révolution.
staigladnews


Réunification ou Reconstruction ? Les Prodnoviens Libres ont tranché !



Selon une étude commandée par le service statistique du parlement de Staïglad, la Douma, afin de sonder l’état d’esprit actuel des habitants du Prodnov Libre sur leurs sentiment global vis à vis de la RSP et des grandes orientations du pays depuis plus d’un an après la Révolution d'Octobre.
Outre plusieurs questions d'ordre général sur les divers projets lancés par la RLP, les nouveaux moyens de transports, les activités de développement et les grands plans d'urbanisation, une question, a parmi toutes les autres étaient vivement commentée et débattue sur les réseaux sociaux et dans les médias, notamment sur les radios libres : " Est-il préférable que le gouvernement privilégie ses moyens pour la reconstruction du pays plutôt qu'il les utilise pour poursuivre l'objectif de réunification territoriale ?"


Le résultat est sans appel : 59% des personnes interrogées pensent qu’il est plus important que le gouvernement actuel concentre ses efforts et consacre davantage ses ressources à la reconstruction nationale, alors que seulement 36% des sondés trouvent au contraire qu’il est plus indispensable que ces efforts soient alloués à la réunification de la nation prodnovienne.

Témoignages de personnes interrogées :



Igor Svetilenko, disquaire dans l’artère commerçante de Parkova Street (ndlr, traduit du Prodnovien) : “Ce qui importe, c’est l’amélioration des conditions de vie des habitants de notre très jeune démocratie. Elles se sont grandement améliorées ces derniers temps c’est vrai, et un incroyable vent de liberté souffle dans le pays, tels que nos grand-parents, et mêmes nos parents n’avaient jamais connu jusque là. Il faut consolider ces acquis. On ne peut pas prendre le risque de tout perdre pour une tentative de réunification qui a toutes les chances de déboucher sur une guerre. Nous sommes las des conflits. Et de toute façon une réunification serait trop coûteuse, le niveau de vie en RSP étant de très loin inférieur au nôtre comme l’on pouvait s’y attendre. Concentrons-nous à faire de la RLP un endroit où il fait bon vivre.”



Olga Progogenski, guichetière à la gare centrale rénovée de Staïglad : “Je pense que le peuple a besoin d'apaisement, et que le pays doit impérativement se reconstruire. Il y a tant à faire. On voit déjà beaucoup de changements dans nos rues et dans les mentalités. Les gens n’ont plus peur des rafles et des arrestations arbitraires. On peut écouter de la musique autrefois interdite. On lit des journaux et de la presse étrangère, qui critiquent ouvertement certains députés de la Douma, ou même notre présidente. Avant il n’y a avait qu’un seul journal officiel, c’était le Journal du Parti Communiste, entièrement dédié à la propagande d’Etat. Mais il y encore beaucoup à faire, Staïglad a grand besoin d’être restauré et rénové, je veux que mes enfants évoluent dans un Prodnov entièrement libre, stable, en paix et prospère. Je ne veux rien d’autre.”



Maksim Soïgukhryn, qui travaille comme technicien audiovisuel à Staïglad TV :
“C’est sûr que je suis très peiné pour les pauvres habitants des territoires occupés de Prepolov, ils ne connaîtront rien d’autre que la dictature, les privations, et l’austérité, mais ils ont fait leur choix non ? C’est malheureux car j’y avais des connaissances et un peu de famille aussi. Certains d’entre eux ont réussi à traverser la frontière à l’ouest dès la proclamation de la RSP, mais je suis à peu près sûr que d’autres ont subi trop d’endoctrinement ou ont tellement peur du changement qu’ils préfèrent s’en remettre à ce qu’ils ont toujours connu.”

D’autres sont beaucoup plus amers et acerbes comme Irina Dubrozenkov, retraitée de l'administration publique :

“Ce sont nos frères, nos pères, nos filles et nos sœurs, on ne peut pas les abandonner. Des familles sont déchirées. C’est un véritable drame. Je comprends aujourd’hui que pour beaucoup, il est venu le temps de profiter de la vie, d’aller dans les cafés, de notre jeunesse de s’amuser, mais nous ne pouvons pas tourner le dos à nos compatriotes, et demeurer insensibles à leur souffrance. C’est choisir la facilité et la lâcheté, et notre peuple a certes beaucoup de défauts, mais certainement pas celui d’être lâche. Je pense que la réunification et la réconciliation doivent être des priorités de notre gouvernement actuel.”

Viktor Douchkine, conducteur de grue de levage au port de Nevskigorod et qui ne compte pas ses heures, lui est beaucoup plus radical et moins consensuel :

“Il ne faut rien céder face aux communistes. Pour moi la réunification ne sera fera qu’avec la force armée, ces gens là sont des sauvages, ils ne comprennent que la force brute et je suis bien placé pour le savoir, j’ai été détenu 2 ans dans une prison de Kuklin pour avoir dépassé d’une demi heure le couvre-feu imposé. Mon frère est mort, exécuté pour activité contre-révolutionnaire. Alors qu’ils y restent dans leur foutue RSP et qu’ils y crèvent. Je n’hésiterais pas une seule seconde si j’avais un seul de ces fumiers de tortionnaire rouge en face de mon fusil.”

Voilà pour les quelques témoignages recueillis à la suite de ce sondage.
Il semblerait que les responsables politiques des différents partis aient bien reçu le message, et que le terme même de réunification est de moins en moins usité et mentionné lors des débats à la Douma. Le mot “réconciliation” quant à lui a totalement disparu des bouches des politiques et n’est plus à l’ordre du jour. De toute manière la RSP a multiplié les signaux contraires, en vue d'une opposition confrontationnelle plutôt qu'une volonté manifeste de détente et de normalisation des relations.
Le Président de la Douma Sergueï Dhubinhov n'a fait aucun commentaire particulier sur cette enquête publique si ce n'est qu'il prends acte des résultats et qu'il remerciait les personnes qui avaient bien voulu répondre en "leur âme et conscience", et que la priorité serait donnée à la continuité des grands travaux actuels, tout en maintenant du moins officiellement l'objectif à long terme d'une hypothétique réunion entre les deux entités prodnoviennes tels qu'il figure dans la constitution nationale du pays.
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14 juillet 2009 - Les revendications maritimes de la République Sociale du Prodnov et la fusion des administrations lutharoviennes de Galkovine avec celles de Peprolov, l'entorse de trop aux accords prodnoviens de 2007?


Crépuscule sur l'Eurysie du Nord
En annexant la province lutharovienne de Galkovine et en émettant des revendications territoriales sur les eaux de la République Libre du Prodnov, la République Sociale du Prodnov nourrit un casus belli qui pourrait la perdre avec la fin de l'année.


“En matière de souveraineté maritime, l’entretien d’une marine de guerre reste un facteur essentiel des largesses possibles” expliquait le Général Caïtano Lossada, chef d’état-major de l’armée fédérale d’Alguarena, lorsqu’il était interrogé sur les revendications maritimes exprimées par la République Sociale du Prodnov et leur empiétement évident sur les possessions maritimes actuelles de la République libre du Prodnov, soutenue par les autorités libérales du monde.

Si l’entretien d’une marine de guerre n’est pas à la portée des républiques prodnoviennes, considérant le coût financier (et technologique préalable à la construction) d’un sous-marin d’attaque ou même de patrouilleurs contemporains, il importe aujourd’hui de déployer des moyens réduits destinés à la levée d’un blocus en eaux peu profondes, à des missions d’arraisonnement et de protection du trafic maritime en eaux peu profondes, où des forces sous-marines hostiles ne peuvent s’établir sans risquer un naufrage sur les récifs marins.
L’entretien d’une flotte d’embarcations rapides, composée pour une large partie de vedettes militaires équipées de lance-missiles antinavires, constitue une piste de réflexion sérieuse dans le développement d’une force maritime légitime, peu coûteuse mais jouissant d’une puissance de feu suffisante à opposer à des bâtiments de guerre moyens tels que des patrouilleurs ou des corvettes.

L’entretien d’une flotte légère, composée de nombreuses embarcations rapides, a aussi l’avantage de noyer la menace représentée par l'exécution de tirs de missiles de croisières. La conduite d’une offensive maritime à l’aide d’une vingtaine de vedettes entraînera toujours moins de pertes par leur capacité à noyer la défense composée de missiles côtiers à travers des cibles nombreuses. L’entretien d’une force de guerre asymétrique, considérant la capacité (faible) financière mais aussi industrielle, de la République Libre du Prodnov était la solution la plus viable pour la défense maritime du pays et sous cet aspect, la Fédération d’Alguarena était décidée à offrir sa modeste contribution, à l’entretien d’un tel projet.
Dans les mers du nord, la prolifération de menaces exigeantes et possiblement existentielles.

L’ère que nous vivons nous laisse malheureusement assister au développement de menaces persistantes et ce, en dépit de tout accord de paix préalablement signé, ces menaces interfèrent directement aux principes de liberté des mers, en conditionnant les permissions d’accès et de présence sur les espaces maritimes prodnoviens.

Pour illustrer ces propos, les rédacteurs du présent rapport étaient contraints d’évoquer les revendications de la République Sociale du Prodnov sur les eaux maritimes et l’espace côtier de la République Libre du Prodnov. Un cas d’école qui représentait désormais une menace directe pour le flux maritime dans ce secteur, en dépit de l’illégitimité faite à de telles revendications. Mais les analystes se veulent formels, l’accord de Prodnov en 2007 a amorcé les prémices d’un droit international considérant l’importance, du nombre mais aussi du rayonnement, des parties prenantes, l’absence de respect des conditions de l’accord oblige aujourd’hui à l’entretien d’un risque réel d’affrontements armés au Prodnov.

Une criticité dont l’état-major alguareno a déclaré “mesurer l’importance” et “se maintenir prêt à y répondre avec une fermeté inégalée…”

A ces paroles, l’état-major alguareno a d’ores été déjà acté le départ de nouvelles troupes pour le Prodnov, considérant le grand péril aujourd’hui agité sur ses institutions légitimes.

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14 juillet 2009 - Revendications des eaux territoriales de la RLP par la RSP, renonciation au partage territorial de l'accord prodnovien de 2007, la présidence fédérale d'Alguarena dénonce et condamne des actions irréfléchies de la part des autorités de la RSP.


Mer prodnovienne, le nouveau théâtre des tensions politiques entre les deux républiques homonymes.
La présidente fédérale d’Alguarena, Mazeri Abrogara, a dénoncé ce jour la menace entretenue par la République Sociale du Prodnov à l’égard de la République Libre du Prodnov, jugeant illégitime les revendications faites sur les espaces marins de ce dernier.

Par ailleurs, elle a jugé comme relevant d’une “entorse grave aux accords prodnoviens, l’annexion de Galkovine par la République Sociale du Prodnov, alors même que cette dernière était placée sous la responsabilité et la bienveillance d’une administration lutharovienne. La République Sociale du Prodnov n’ayant pas été jugée digne de confiance, ou même encore légitime, pour administrer la Galkovine, toute prétention affichée par la RSP, visant à lui permettre un quelconque pouvoir décisionnel là-bas, apparaît dès lors comme étranger au cadre fourni par l’accord. Une attitude politique provocatrice et déstabilisante de la part de la République Sociale du Prodnov, qui semble alarmer et contrarier sévèrement les autorités alguarenas.
Engagées dans un conseil de défense extraordinaire, les autorités alguarenas ont étudié les conditions dans lesquelles elles pouvaient rehausser le niveau d’engagement alguareno au Prodnov, notamment par le déploiement de forces supplémentaires destinées aux opérations de maintien de l’ordre dans la région et de sauvegarde de la souveraineté des espaces territoriaux de la RLP.

Véhicules blindés avec des spécialisations dans l’embarquement de troupes d’infanterie ou le combat antichar, missiles de croisières pour la défense côtière, chars d’assaut, systèmes de défense antiaériens, le panel d’équipements en phase de redéploiement pour le Prodnov est “très large” et pour “grande partie de celui-ci encore tenu confidentiel” Le chef d’état-major Caïtano Lossada, de l’armée fédérale alguarena, a déclaré que l'entièreté du matériel et des troupes envisagées pour soutenir l’intégrité territoriale de la République Libre du Prodnov ne pouvait être rendue public pour “des raisons sécuritaires et opérationnelles évidentes”, insistant sur la confidentialité de ces informations, pour concourir à la protection de vies humaines, militaires et civiles.

Les actions de coercition aujourd’hui faites, envisagées ou exprimées, à l’égard de la République Libre du Prodnov, constituent un point de rupture notable quant à l'engagement des autorités pharoises elles-même, visant à nourrir la désescalade, après qu’elles eurent indiquer refuser toute tentative de déstabilisation politique ou militaire en faveur de la reprise des conflits. Des actions que les autorités pharoises elles-mêmes assimilaient à “des actes graves”.

En manque de cohérence sur ses déclarations ou ses intentions qu’elles soient d’ordre politiques ou militaires, le Conseil de Défense de l’Union Albienne doit concéder l’impair et démembrer la République Sociale du Prodnov sous ses traits d’origine, particulièrement après que cette dernière ait déclaré revendiquer les eaux maritimes de la RLP. La présence de navires militaires, qu’ils soient de la République Sociale du Prodnov ou de toute autre nation étrangère non autorisée par les seules autorités légitimes qui sont celles de la République Libre du Prodnov, n’est pas optionnelle et constitue une agression militaire dirigée contre la RLP.

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El Vigilante

15 juillet 2009 - Le Prodnov, théâtre sans fin d’un conflit par procuration.


Checkpoints et positions défensives sont de rigueur pour les patrouilles en faction à la frontière des deux républiques.
Surveillance renforcée pour les forces militaires prodnoviennes et alliées, sur les axes routiers conduisant en République Sociale du Prodnov.


Réactivée par les revendications territoriales de la République Sociale du Prodnov à l’égard de la République Libre du Prodnov, les tensions entre les deux républiques prodnoviennes semblent à un point de non retour, notamment avec le retrait de la RSP des accords de paix prodnoviens de 2007.

Effectivement, la République Sociale du Prodnov (RSP), en dépit des clauses résultantes de la conclusion d’un accord de paix pour le Prodnov en 2007, a acté l’annexion de la région Galkovine et a affiché ses revendications à l’égard des eaux territoriales de la République Libre du Prodnov (RLP). Une situation dangereuse et entretenue de la part de la RSP, ce qui vient inéluctablement poser la question d’une possible réponse militaire contre la menace entretenue par la RSP. Le conflit entre la RSP et la RLP n’a pas, à proprement parler, eu lieu. Il désigne un regain de tensions opposant les deux républiques issues de l’état prodnovien. A la différence près que ces deux républiques ne jouissent pas de la même reconnaissance sur la scène internationale.

En effet, là où la République Libre du Prodnov est un état directement issu des accords de paix prodnoviens de 2007, et bénéficie d’une reconnaissance des différentes parties prenantes aux accords de paix pour la région, la République Sociale du Prodnov ne profite de rien de tout cela car c’est une entité politique récente et construite des mains de la République de Peprolov, par l’annexion de la Galkovine pourtant confiée à l’administration lutharovienne. L’existence même de la République Sociale du Prodnov est une entorse aux accords de paix fixés pour la désescalade militaire en Eurysie du Nord.

Par ce fait, la République Sociale du Prodnov, dans sa lutte à mort avec la République Libre du Prodnov, vient cumuler davantage de handicaps, ce qui de fait expose les autres parties prenantes à un risque d'embrasement car la RSP n’a pas les moyens, et soit dit en passant ni la légitimité nécessaire, pour exister sur un plan politique. La République Sociale du Prodnov est un assemblage politique hors accord de paix, et qui par ses revendications appuyées sur l’espace maritime de la République Libre du Prodnov, ne se contente plus d’être une transgression à ces accords mais une menace de premier plan pour la survie de la RLP, ainsi que le libre cours du commerce international.

Le risque d’un dangereux embrasement nourri par la RSP, vient inévitablement obliger les parties prenantes de l’accord à reconsidérer la stabilité actuelle de la région Prodnovienne. Les revendications de la RSP sur les eaux littorales de la RLP, associées à un statut politique illégitime de celle-ci pour se maintenir dans la région, peuvent faire craindre un risque conflictuel grave autant sur terre que sur mer, autant sur les possessions territoriales de la RLP qu celles de la RSP. En cela, les experts tendent à identifier la situation politique prodnovienne, plus compliquée qu’elle ne l’a jamais été…

Retranchées derrière près de 500 km de lignes de démarcation, où les positions défensives des uns et des autres se succèdent, les deux républiques prodnoviennes s’étaient jusqu’il y a peu confortées par l’idée d’un statut quo indéfini, pensant non sans une certaine naïveté, que leurs peuples étaient fondamentalement opposés à une lutte fratricide. Mais face aux exubérances de la gouvernance de la RSP, incarnée par Malyshev Alexei Stanislavovich, les certitudes quant au devenir du Prodnov sont devenues un luxe qui ne sont plus à la portée du premier venu.

De l’aveu même du chef de l’état major alguareno, le Général d’Armée Caïtano Lossada “L’accord signé par les différents représentants de la République de Peprolov, de Lutharovie, de l’Organisation des Nations Commerçantes ainsi que de l’Union Albienne, est mourant.”
La Voz Del Popolo

15 juillet 2009 - Où nous emmène la nouvelle crise prodnovienne?


Rues désertes et visages crispés dans les rues des principales agglomérations prodnoviennes.
Avec l’émergence d’un nouvel État illégal comme la République Sociale du Prodnov, en dehors des accords internationaux périmétrant l’identité politique régionale, le Prodnov risque un nouvel embrasement.


Depuis la crise qui a conduit au scindement du territoire prodnovien et l’évincement de son gouvernance tyrannique et sanguinaire d’extrême gauche, la région trublionne d’Eurysie du Nord avait embrassé la paix au prix d’une démarcation de quatre zones administratives, constitutives chacune d’une entité politique distincte : La République Libre du Prodnov, la République de Peprolov, la région administrative lutharovienne de Galkovine et enfin la région administrative vogimskane de Nazakraina. Mais les accords prodnoviens de 2007 semblent aujourd’hui bien, considérant le seul fait que les entités politiques prévues par les autorités prodnoviennes opposées, n’existent plus sous la forme qui permettait leur reconnaissance. En effet, en fusionnant la région administrative lutharovienne et la République de Peprolov en une entité politique nouvelle : la République Sociale du Prodnov, les sécessionnistes prodnoviens ont perdu de leur légitimité, en plus de s’arroger l’outrecuidance de menaces directes sur la souveraineté maritime de la République Libre du Prodnov.

Une folie des grandeurs qui, ramenée aux fondements de l’accord de paix de Neviskgorod, pourrait consumer cet état fantôche, par la même passion que celle ayant amené sa création.
Si l’existence de la République Sociale du Prodnov, constitue une transgression fatale aux accords de paix de Neviskgorod, le devenir de son espace illégitimement occupé demeure incertain, et nourrit les spéculations quant à la réaction possible des parties signataires de l’accord, confrontées à cette infamie.

Une situation insoluble qui désespère les acteurs de la paix, à l’instar de la sphère intellectuelle fortunéenne, très investie dans les négociations de paix à l’international. En l’absence du respect des accords de Neviskgorod et considérant le renforcement militaire loduarien sur place, il est aisé de comprendre que la normalisation des relations bilatérales entre la République Libre de Prodnovo et la République Sociale de Prodnov, est rendue difficile, voire impossible.

Quoiqu’il en soit, ces faits imputables à la République Sociale du Prodnov ont donné naissance à l’émission d’ultimatum, dont la République Libre du Prodnov s’est faite la porte-voix, considérant son refus le plus catégorique, de concéder une once d’autorité à la RSP, sur ses possessions maritimes et littorales. Un ultimatum qui, amorcé depuis le 11 juillet dernier, pourrait ouvrir d’autres perspectives sur la représentation politique locale. Dans cette affaire, ce différend politique inscrit plus largement qu’au travers des deux républiques prodnoviennes, la République Sociale du Prodnov ne semble plus être la seule mise en cause, considérant la présence militaire illégitime loduarienne au sein d’un espace que les accords internationaux voulaient démilitarisé. “En rejetant d’un même bloc les accords de Neviskgorod, la Loduarie se rend coupable de maintenir une présence militaire illégitime en République Sociale du Prodnov, contribuant lourdement au risque d’escalade militaire pour la région…” s’est indigné le Général d’Armée Caïtano Lossada, chef d’état-major au sein de la Fédération d’Alguarena.

Après la Loduarie, c’est également le cas du Pharois Syndikaali qui interroge, cet état qui se faisait grand cas de soutenir les efforts de paix et de stabilisation d’Eurysie du Nord. Mais manifestement, par son mutisme, le Pharois Syndikaali semble entendre ne pas vouloir s’aliéner la République Sociale du Prodnov, avec laquelle elle partage une proximité quotidienne par un brassage des troupes et des classes politiques respectives.

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