Vittorio IV était visiblement touché par le petit mot glissé à propos de son fils. Aussi, il faisait discrètement signe de l'index aux deux autres triumvirs pour leur demander l'autorisation de faire une incise. Moue réprobatrice de Carmenita Azafran, Arkadi Ksiaz lui semblait d'accord, elle a donc finit par hocher la tête. "Ecoutez je ne m'attendais pas à ce que vous n'évoquiez Ettore. Merci de vous préoccuper de sa santé. Nous lui cherchons effectivement une prétendante. Vous me trouverez sûrement vieux jeu mais je ne souhaite pas qu'il marie une roturière. Je crois savoir ce qu'il est advenu de vos têtes couronnées et déplore qu'une union avec une princesse youslève ne soit possible. En revanche, si vous disposez de bons contacts avec des monarchies eurysiennes (voire dans d'autres continents), recommendez mon fils. Il cherche sincèrement à se poser. Madame Aviles est responsable de la diplomatie de RFY depuis suffisamment longtemps pour s'être constituée un carnet d'adresse que j'envie", glissa le roi landrin.
Puisque la délégation youslève était prête à "passer à table", Carmenita Azafran tint à s'accorder en priorité sur des lignes rouges. Toute bonne négociation reposait sur un compromis relatif aux actions tolérables par les deux parties. "Pour mémoire, notre postulat de départ est le suivant : nous souhaitons poursuivre nos échanges avec Kronos mais souhaitons faire de la RFY notre premier partenaire régional.
Le contexte actuel est confus. Il y a une part évident d'esbroufe du côté de Calabraise mais nous sommes attentifs aux désirs mutuellement affichés de désescalade. Nous avons accueilli avec intérêt la proposition du Svobansky-Normanie d'entrevue régionale à Linkograd sur la « question Loduarienne et Kronienne ».
Nous aimerions envoyer des observateurs à la frontière (et comptons demander la même chose au Kronos).
Tout ça pourquoi ? Nos importations et exportations avec le Kronos seront plus ou moins limitées en fonction de l'intensité des tensions. Dans la situation actuelle, nous sommes prêts à limiter considérablement les envois d'acier brut. Que pensez-vous d'un tel mécanisme ?"
Arkadi Ksiaz sentait que pour que cette proposition soit considérée par les interlocutrices, il fallait déjà donner le change. "Premier partenaire régional n'est pas un terme galvaudé. Ces derniers mois, nous avons dépassé la croissance du Royaume-Soudé, nous nous apprêtons à passer devant le Kronos. A terme, vous disposerez à vos côté d'un Etat voisin avec un niveau de richesse équivalent. Ensemble, nous pouvons former un marché commun de plus de 110 millions de consommateurs ce qui nous mettrait au niveau de Fortuna. Premier partenaire signifie que vous passerez en premier nos biens et services. Nous pourrons mutualiser un certain nombre d'usines. Nous perdons de précieuses ressources à s'armer chacun de notre côté. Vous aviez évoqué nos vedettes au round 1. Nous sommes prêts à les partager dans le cadre de la sécurisation du golfe d'Evasie. Nous ne nous moquons pas de vous. La Manche Silice peinera à remplir ses objectifs de rayonnement sans un compagnonnage mutuel".
Si Carmenita Azafran et Vittorio IV étaient plutôt d'accord sur le fond, l'expression aussi tôt dans la conversation de la notion d'interdépendance leur paraissait prématuré. Ils appréhendaient une conversation menée trop rapidement.
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Rencontre entre la Youslévie et la Manche-Silice à Sedjan - Page 2
Posté le : 09 nov. 2022 à 12:26:47
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Posté le : 09 nov. 2022 à 17:07:57
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Au fur et à mesure que les deux triumvirs parlaient, un grand sourire s'affichait sur le visage des deux youslèves. La proposition des siliquéens dépassait ce qu'elles espéraient. Vaillancour répondit:
"Nous acceptons bien sûr votre système vis-à-vis de Kronos et nous attendons de pieds ferme les observateurs siliquéens. Pour ce qui est de votre proposition commerciale. Je dois vous avouer qu'elle est très alléchante.
Malheureusement, je suis pieds et poings liés par la constitution de la RFY qui ne me donne presque aucun pouvoir de décision. Ce pouvoir appartient au Conseil qui a par exemple refusé un accord semblable avec le Royaume-Soudé du Frial et de la Youslévie de l'Est sous le mandat d'Heran Romeretegui. Mais ne vous inquiétez pas, beaucoup de choses ont changés depuis en Youslévie. Nous, les Libéraux, avons gagnés les législatives et nous disposons d'une coalition suffisamment forte pour pouvoir faire passer cette proposition au Congrès. Cependant, nous vous conseillons de commencer par une union douanière entre la Youslévie et la Manche-Silice, c'est un début plus modéré, autrement ça pourrait faire peur à une partie plus frileuse du Congrès et même du Conseil.
Concernant les vedettes, nous sommes d'accord sur le principe mais nos deux flottes sont encore trop minimes pour que cette association soit vraiment bénéfique, c'est pourquoi un partage de nos flottes n'est pas à l'ordre du jour.
Malgré tout vos vedettes nous intéressent, nous souhaitons vous en commander 4. Selon les estimations de Black Market, une vedette de niveau 1 coûte entre 230 000 et 250 000 LY, coupons la poire en deux et disons 240 000 (2 400 points de développements). Nous sommes donc à 4x240 000 ce qui est égale 960 000 LY (9 600 points de développements)n'est ce pas ?
En contrepartie nous possédons un inventaire d'avions de chasse de premier niveau assez conséquent et nous aimerions lâcher du lest. De plus un avion de chasse de premier niveau coûterai autant qu'une vedette de même niveau. Que dites vous donc d'un échange de 4 vedettes siliquéennes contre 4 avions de chasses youslèves ?"
Ah j'allais oublier. Nous n'avons pas été mis au courant de la rencontre organisée par la Svobansky-Normanie et encore convié à celle-ci. Cela nous étonne un peu car nous sommes en première ligne en ce qui concerne la "question kronienne" et nous ne voyons pas très bien ce que viennent faire les svobansk là-dedans et encore moins ce qu'ils pourraient changer. Je ne vous apprends pas que la Svobansky-Normanie n'est même pas une puissance régionale et qu'elle risquerait de ne s'attirer que des ennuis mais bon... peut-être que je me trompe et que nous avons été contacté, Madame Aviles ?
- Non, il n'en est rien, ajouta la Secrétaire aux Affaires Etrangères.
- Soit, ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas vexé ou déçu de ne pas être convié. J'ai malheureusement l'impression que cette rencontre sera une nouvelle mascarade. Vous avez entendu parlé du sommet Antégrie-Svobansky-Normanie-Loduarie ? Si ce qu'on raconte sur cette rencontre est vrai j'aurai bien aimé être là.
Quoi qu'il en soit, pour les vedettes et les avions de chasses, la balle est dans votre camp une fois de plus. Nous vous garantissons que nous sommes de bonne foi, sinon nous n'aurions jamais acceptée la venue d'observateurs étrangers sur l'une des zones les plus tendue du monde qu'est la frontière entre la République Fédératrice de Youslévie et le Kronos de Calabraise, n'est-ce pas ?
Posté le : 10 nov. 2022 à 14:27:16
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Ce second round n'avait rien à avoir avec le premier. Les triumvirs jouaient carte sur table et la délégation youslève semblait apprécier que les siliquéens ne tournent plus autour du pot. En voyant la mine souriante de Vallancour et d'Aviles, Carmenita Azafran, Arkadi Ksiaz et Vittorio IV réalisaient qu'un grand pas venait d'être franchi.
"Nous n'avons pas de système parlementaire, aussi, les engagements que nous prendrons avec vous à l'occasion de cette rencontre sont fermes. Nous attendrons le temps qu'il faut pour que vos institutions valident ou amendent le projet. Cela dit, nous avons une opinion publique exigeante, un mandat et quelques contre-pouvoirs auxquels nous devrons donner des explications. Sachez par exemple que l'envoie de troupes d'observation est une première pour notre Etat. Nous devons être prêts à perdre un soldat en mission. Idéalement, nous aimerions aussi que le Kronos nous ouvre aussi l'accès à sa zone frontalière. Nous allons devoir prendre contact avec Calabraise pour lui faire part des derniers développements en espérant qu'il soit aussi constructif que vous ne l'êtes", poursuivit Azafran. Idéalement, l'élue Incarnados fixait l'envoie d'un contingent de 100 soldats-observateurs au 25 janvier.
Quant à l'échange de 4 vedettes contre des l'équivalent en avions de chasse, l'offre était tentante. Les triumvirs, après s'être brièvement consultés, validaient le deal. Ils avaient fait le choix de miser sur le développement prioritaire de leur marine et ne s'imaginaient pas pouvoir disposer aussi rapidement de premiers éléments pour constituer une armée de l'air. "Avons-nous bien compris le deal proposé ? Puisque les deux types de matériel échangés sont de prix équivalent, il s'agit d'un transfert sans frais ? C'est comme ça que nous l'entendons", glissait Ksiaz.
De même, les triumvirs acceptaient le projet d'union douanière, prémices prudent à une plus grande intégration économique, désirée par les libéraux youslève soucieux de ne pas brusquer le congrès. Enfin, sur l'initiative du Svobansky-Normanie, les siliquéens convenaient de son étrangeté mais précisaient qu'il s'agissait avant tout pour la Manche Silice de faire connaissance avec d'autres pays d'Eurysie centrale.
Vittorio IV profitait de la détente de la discussion pour parler mariage princier. "Excusez moi de revenir à la charge mais nous n'avons pas attendu vos suggestions pour solliciter le Royaume-Soudé. Ils sont à sec si je puis me permettre l'expression. Ettore a tenté sa chance avec Onorina mais ça n'a rien donné. Il a 36 ans ! Voilà pourquoi je m'active. Mais ne pensez pas que ce soit mon seul centre d'intérêt. Je profite de cette incise pour vous parler football. Votre prédécesseur avait refusé de rapprocher nos championnats nationaux expliquant qu'un projet de compétition internationale était étudié en priorité. Est-ce que vous allez poursuivre le projet de Heran ?"
"Nous n'avons pas de système parlementaire, aussi, les engagements que nous prendrons avec vous à l'occasion de cette rencontre sont fermes. Nous attendrons le temps qu'il faut pour que vos institutions valident ou amendent le projet. Cela dit, nous avons une opinion publique exigeante, un mandat et quelques contre-pouvoirs auxquels nous devrons donner des explications. Sachez par exemple que l'envoie de troupes d'observation est une première pour notre Etat. Nous devons être prêts à perdre un soldat en mission. Idéalement, nous aimerions aussi que le Kronos nous ouvre aussi l'accès à sa zone frontalière. Nous allons devoir prendre contact avec Calabraise pour lui faire part des derniers développements en espérant qu'il soit aussi constructif que vous ne l'êtes", poursuivit Azafran. Idéalement, l'élue Incarnados fixait l'envoie d'un contingent de 100 soldats-observateurs au 25 janvier.
Quant à l'échange de 4 vedettes contre des l'équivalent en avions de chasse, l'offre était tentante. Les triumvirs, après s'être brièvement consultés, validaient le deal. Ils avaient fait le choix de miser sur le développement prioritaire de leur marine et ne s'imaginaient pas pouvoir disposer aussi rapidement de premiers éléments pour constituer une armée de l'air. "Avons-nous bien compris le deal proposé ? Puisque les deux types de matériel échangés sont de prix équivalent, il s'agit d'un transfert sans frais ? C'est comme ça que nous l'entendons", glissait Ksiaz.
De même, les triumvirs acceptaient le projet d'union douanière, prémices prudent à une plus grande intégration économique, désirée par les libéraux youslève soucieux de ne pas brusquer le congrès. Enfin, sur l'initiative du Svobansky-Normanie, les siliquéens convenaient de son étrangeté mais précisaient qu'il s'agissait avant tout pour la Manche Silice de faire connaissance avec d'autres pays d'Eurysie centrale.
Vittorio IV profitait de la détente de la discussion pour parler mariage princier. "Excusez moi de revenir à la charge mais nous n'avons pas attendu vos suggestions pour solliciter le Royaume-Soudé. Ils sont à sec si je puis me permettre l'expression. Ettore a tenté sa chance avec Onorina mais ça n'a rien donné. Il a 36 ans ! Voilà pourquoi je m'active. Mais ne pensez pas que ce soit mon seul centre d'intérêt. Je profite de cette incise pour vous parler football. Votre prédécesseur avait refusé de rapprocher nos championnats nationaux expliquant qu'un projet de compétition internationale était étudié en priorité. Est-ce que vous allez poursuivre le projet de Heran ?"
Posté le : 10 nov. 2022 à 15:55:16
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Je comprends votre inquiétude concernant votre fils, je suis de tout cœur avec vous dans la recherche de la prochaine Reine siliquéenne.
C'est Vaillancour qui se chargea de répondre à la question du football:
"Malheureusement nous n'avons pas le pouvoir de prendre n'importe quelle décision concernant le championnat youslève de football qui appartient à la FYF, la Fédération Youslève de Football. C'est donc à eux qu'il faut s'adresser.
Cependant je vous préviens, nous sommes très attaché à notre championnat et vous risquez d'essuyer un refus catégorique.
Seulement, nous avons été mis au courant qu'un projet de championnat de clubs devrait naître très prochainement au niveau mondial."
Posté le : 14 nov. 2022 à 20:35:57
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Exception faite de cet ultime point footballistique, tout semblait satisfaire les participants siliquéens. Ils n'avaient pas grand chose à ajouter au conciliabule. Ils informèrent qu'un officier, le colonel Ernesto Huevos, venait d'être nommé pour encadrer le contingent de maintien de la paix. "Nous sommes suspendus aux votes de votre congrès et espérons vivement qu'il valide à la fois les échanges de matériel que nous avons convenu ainsi que l'autorisation pour la mission de se rendre sur la frontière. M.Calabraise nous a déjà donné son feu vert". Nous allons devoir rentrer en Manche Silice pour assurer tout un tas d'obligation. En ce début d'année, vous devez probablement vous aussi avoir de nombreuses cérémonies de vœux", livrait Carmenita Azafran.
"Si le congrès avalise tout ce que nous nous sommes dits ici à Sedjan, nous pourrions nous retrouver ici même ou à Meulière pour signer le traité", suggéra Arkadi Ksiaz, de bonne humeur.
"Pour tout vous dire, nous pensions profiter de cette visite pour enchaîner ensuite avec vos voisins Frialans mais la suggestion d'une rencontre est restée lettre morte. J'espère que la nature de nos relations avec Graziella ne s'est pas détériorée à cause des audaces de mon fils vis-à-vis de la princesse...", glissa Vittorio IV, décidément, très préoccupé par sa progéniture.
"Si le congrès avalise tout ce que nous nous sommes dits ici à Sedjan, nous pourrions nous retrouver ici même ou à Meulière pour signer le traité", suggéra Arkadi Ksiaz, de bonne humeur.
"Pour tout vous dire, nous pensions profiter de cette visite pour enchaîner ensuite avec vos voisins Frialans mais la suggestion d'une rencontre est restée lettre morte. J'espère que la nature de nos relations avec Graziella ne s'est pas détériorée à cause des audaces de mon fils vis-à-vis de la princesse...", glissa Vittorio IV, décidément, très préoccupé par sa progéniture.
