Et de fait, les propositions mises sur la table par Pasi Pokka semblaient de nature à satisfaire libéraux, communistes et pirates, quand bien même leurs intérêts divergent par ailleurs sur d’autres sujets. Les uns étaient favorables à tout ce qui pouvait fédéraliser les nations de la péninsule, les autres aimaient l'idée de multiplier les corps d'armées et d'y intégrer au maximum la population civile, certains enfin y voyaient un moyen de se rapprocher du Finnevalta, pays socialiste par excellence dont on pouvait espérer s'inspirer pour réformer la société pharoise, encore un peu trop attachée à la propriété privée...
Mainio : « Mais à nous d’être porteurs de propositions. Je comprends parfaitement que la défense militaire ne soit pas une priorité pour le Finnevalta. A dire vrai nous ne sommes pas hostiles à l’idée de prendre en charge la protection du Détroit et de la péninsule contre des agressions militaires menées depuis l'étranger. La marine pharoise a été pensée en ce sens, pour tenir en respect celles des nations plus agressives que la notre. Outre la fraternité qui unit les peuples de la Péninsule, voir un ennemi y poser le pied, même hors du territoire pharois, serait déjà une défaite et une menace pour tout le monde.
Mais par ailleurs, vous avez raison de souligner qu’en ce qui concerne la défense intérieure, une armée fédérale, n’ayons pas peur des mots, serait probablement bien mieux acceptée par nos peuples respectifs, que la présence de bataillons portant un drapeau national. Si nous y ajoutons qu’il s’agit d’un corps citoyen, je gage qu’en plus d’être un beau symbole de paix, ce serait également renouveler la confiance que nous avons en nous-mêmes. »
Sakari : « D’un point de vue purement technique, il faudra déployer des formateurs et convenir de lieux d’entraînement ainsi que d’une quantité d’hommes et de femmes à former, ainsi que des conditions de leur formation… Enfin je suppose que ce sont des choses qui se décideront après… ? Notre service militaire nationale se déroule déjà à Porto Mundo où nous formons cent milles réservistes par an, nous pourrions étendre la base pour y inclure l’armée républicaine ? Ou alors chacun de nous prendrait à charge plusieurs bases de formation sur son territoire ? »
Reima : « Encore plus prosaïquement, nous aurons besoin d’un nom pour cette force militaire, et de constituer un état-major commun. Donc s'entendre sur la structure d'un organigramme. »