Présentatrice Takagaki Kiko - Mesdames et messieurs, bonsoir. Nous nous retrouvons ensemble aujourd'hui afin de parler d'une nouvelle organisation qui fait polémique au sein de la classe politique mokhaïenne, la Coalition Internationale pour la Tradition Active et la Défense de ses États Loyaux, que l'on abrégera en CITADEL. Pour cela, nous recevons plusieurs invités, l'honorable Yi Guiying, Ministre des Affaires Extérieures de la Commune Libre de Ghaliya, Jagadis Adhya, conseiller au Ministère des Affaires Extérieures de l'État de Pegaha, et Kil Sung-Nam, député du Rassemblement Libéral-Démocrate au sein de l'Assemblée Nationale Fédérée de la Démocratie du Sunjin. Chers invités et chères invitées bonsoir.
Yi Guiying, Ministre des Affaires Extérieures de la Commune Libre de Ghaliya - Bonsoir Madame Takagaki.
Jagadis Adhya, conseiller au Ministère des Affaires Extérieures de l'État de Pegaha - Bonsoir.
Kil Sung-Nam, député Rassemblement Libéral-Démocrate en Démocratie du Sunjin - Bonsoir.
Présentatrice Takagaki Kiko - Alors pour recontextualiser, la CITADEL est une alliance comprenant treize membres et un observateur, sans compter les États tcharnoves de manière individuelle. Répartie sur tous les continents en comptant les colonies de certains membres, cette alliance nouvellement formée s'axe sur la défense des traditions, des cultures et cherche à lutter contre ce qu'elle appelle les dérives du mondialisme et de la modernité. Cette alliance, bien que majoritairement eurysienne, comprend également un État de notre Fédération, le Pegaha. Nous avons donc réuni plusieurs invités aujourd'hui afin de débattre, et discuter de cette alliance nouvelle et de mettre en lumière ce qu'elle est et ce qu'elle implique. Je vais tout d'abord laisser la parole à monsieur Jagadis Adhya pour nous expliquer le rôle du Pegaha dans cette nouvelle organisation.
Jagadis Adhya, conseiller au Ministère des Affaires Extérieures de l'État de Pegaha - Merci madame Takagaki de m'avoir invité sur ce plateau. Tout d'abord, pour comprendre pourquoi le Pegaha a rejoint cette organisation et en est même un membre fondateur, nous devons observer le programme du Parti Populaire Pasghaar. Notre victoire électorale a été écrasante il y a quelques mois, et aujourd'hui, nous pouvons donc gouverner selon notre programme notre territoire. Le PPP a eu pour le moment des succès notables en matière d'économie et de reconstruction. Et bien que notre opposition à la réunification des forces armées n'ait pu aboutir à une issue pleinement satisfaisante, nous avons obtenu la constitution de gardes fédérales. Mais un autre point important du programme du Parti Populaire Pashgaar était la culture et l'identité. La culture, l'ethnie et je dirais même la civilisation pashgaar ont été les premiers vecteurs de la grandeur de l'Homme dans la région et dans notre pays. Les pashgaars sont les véritables populations d'origine et ont été remplacés par une entreprise d'immigration, de métissage, de brassages de populations massifs entrepris bien avant la colonisation nordiste et continuée pendant et par la suite. La disparition de notre peuple est quelque chose de possible si nous ne réagissons pas et les habitants du Pegaha ont montré leur approbation à cette idée par les urnes. Le PPP va s'efforcer de rendre la grandeur et la puissance à notre civilisation, malgré l'hostilité manifeste des autres États et ethnies.
Cette renaissance passe par la protection de nos valeurs, de nos traditions et de notre culture. Les mœurs occidentales déconnectées des véritables réalités de notre région et notre continent ne doivent pas nous être imposés, de même que les idéologies marxisantes qui souhaitent la démolition de ce qui fait notre force, l'histoire de nos cultures et la puissance ethnique. Cela va passer par la culture, l'éducation, mais cela passe aussi par la diplomatie et le rayonnement mondial. Ce rayonnement se construit par le développement des relations de notre État sur le monde, mais surtout sur la région et les ethnies sœurs de notre environnement continental. Mais cela prend du temps et un vecteur important de visibilité et d'épanouissement pour notre culture, est la participation à des forums et alliances centrées autours de la défense de valeurs et cultures traditionnelles. Faire connaitre notre civilisation et lui donner un rôle réel dans le jeu mondial est donc un des objectifs. Ensuite le gouvernement Barigai croit fermement au projet de la CITADEL, de défendre les valeurs traditionnelles de notre monde et de limiter les effets néfastes du mondialisme à outrance du soi-disant "progrès des mœurs" qui ne fait que détruire les repères de nos peuples et nous aveugler pour marcher dans une direction dangereuse.
Présentatrice Takagaki Kiko - Merci monsieur Adhya pour votre réponse. Je vais demander à madame Yi de réagir à la position du Pegaha et d'exposer la vision de Ghaliya sur le sujet.
Yi Guiying, Ministre des Affaires Extérieures de la Commune Libre de Ghaliya - Merci ma chère. Tout d'abord, je souhaite exprimer à quel point je suis choquée d'entendre un membre de l'administration gouvernementale du Pegaha s'exprimer en de tels propos. Des propos que je trouve assez virulents et surtout inquiétants. Je suis inquiète pour l'avenir du Pegaha qui semble avancer à toute vitesse vers le mur en ayant pris ce virage nationaliste et ethnocentré. Je crains en particulier sur le sort des minorités et des opposants à Monsieur Barigai et Monsieur Sharma. Nous observons une véhémence, une brutalité croissante dans les discours des nationalistes du PPP qui blâment les linglophones, le mokhaïophones et les hangkophones de tous les malheurs de son peuple. La gouvernance du PPP tourne de plus en plus et de manière de moins en moins dissimulée autour d'une ethnie dominante, les pashgaars. Cette vision ethnocentrée laisse peu de place aux minorités dans l'administration des pays qui pratique cette gouvernance et généralement voient les opposants les plus investis être réduit à l'état de figurants par un lent et habille empoisonnement des lois et de l'administration de manière subtile.
Certe des succès économiques ont été observés, mais ils ont été observés partout dans le pays qui jouit d'une grande prospérité depuis deux ans. L'économie du Pegaha est aussi portée par l'effet national de cette croissance. Ce qui me fait peur aussi, c'est une sorte de volonté de revanche ou de vengeance envers les autres ethnies du Mokhaï, une sorte de vendetta. En écoutant et décortiquant les discours du PPP, on y lit une volonté de vindicte et de vengeance pour ce que cette ethnie aurait pu subir, et ce qu'elle subit, c'est sa baisse d'importance.
Pour en revenir au projet CITADEL, je vois cela comme une nouvelle version de l'Union Médiane des Traditionalistes (UMT) qui contiendrait plus de fascistes et plus de pays sur de nombreux continents. Cependant en observant bien ces pays, ce sont des puissances mineures ou moyennes, mais stagnantes. Les deux vraies puissances sont le Burujoa et le Maronhi qui sont des nations assez discrètes sur la scène internationale et qui occupent des places non négligeables de manière localisée.
Les objectifs évoqués sont extrêmement repoussants à mon sens et la volonté et de faire perdurer un monde passé et rétrograde. La présence de fascistes tels que la Rimaurie ou la nébuleuse théocratie de Vélèsie soulève des questions sur la viabilité de ce projet et le sens diplomatique de ses membres.
Présentatrice Takagaki Kiko - Merci monsieur Yi pour cette réponse. Je vais demander à monsieur Kil de nous présenter son avis et celui de son parti sur le sujet.
Kil Sung-Nam, député Rassemblement Libéral-Démocrate en Démocratie du Sunjin - Eh bien le CITADEL aurait été un sujet sur lequel nous nous abstenions de nous exprimer si l'un des États-membres de la Fédération ne l'avait pas intégré. Cette organisation pose évidemment beaucoup de questions dans son caractère contradictoire au libéralisme d'une part, mais aussi à ce qui caractérise beaucoup de démocratie. Le RLD est en faveur de ce qu'on appelle le progressisme. Les droits des minorités, la fin de coutumes rétrogrades, l'évolution des mœurs et la modernité. Il est évident que le Parti Populaire Pashgaar est un parti fondamentalement conservateur, mais l'intégration de l'État qu'il gouverne dans une organisation de ce type nous fait nous questionner quant à l'avenir du Pegaha. Je ne pense pas que cette organisation aille dans le sens du renforcement de la démocratie, et je suis donc inquiet pour l'État de droit, la démocratie et les minorités au sein du Pegaha.