Si ce travail devait originellement profiter d'une diffusion relativement réduite avec les moyens bergrosish, divers médias sylvois se sont alors mêlés à cette affaire. Les causes profondes de cette implication ducale soudaine avec ce qui est tout de même un partenaire s'explique officieusement par un point que l'on se garde bien de communiquer : contrecarrer ce qui est perçu comme une volonté d'exclure l'OND de l'Eurysie centrale. Teyla, l'unique nation ondienne impliquée en Krésetchnie, est régulièrement amalgamée à l'ensemble de l'OND pour nourrir une communication visant à antagoniser de manière parfois fort peu subtile cette alliance. Cette volonté de chasser l'OND de l'eurycirque eut l'effet inverse en y attirant davantage l'attention de membres (dont Sylva), ambitionnant alors de porter une assistance médiatique à un allié proche et à défendre ses intérêts. Et cela passait par une défense de la cause de la Krésetchnie, en totale opposition à celle de l'Empire Raskenois pourtant partenaire économique et industriel de Sylva.
Ce fameux rapport de frère Waldstein profita ainsi du relais de médias sylvois : présentations, études, critiques, on parlait de ce traité à la télévision ou à la radio, pour en dire du bien ou du mal, mais on en parlait et on contribuait à le diffuser :
Nous aborderons dans cette analyse en quatre points l'ensemble des éléments systémiques traduisant un modèle impérialiste et coloniale bien rodé en Rasken : En premier lieu sa structure politique et sociétale même avec les origines historiques, puis l'ensemble de l'appareil militaire pleinement intégré dans ces mécanismes, suivis des activités économiques à l'étranger contribuant à ces rapports de domination avant de finalement nous pencher sur la finalité de tous ces leviers : un productivisme et consumérisme exacerbé.
Les processus de dominations dans lesquels s'inscrivent Rasken commencent à l'intérieur même de l'Empire avant de se prolonger vers l'extérieur. La chose a déjà été abordée de manière approfondie en s'attaquant à un ensemble de points pertinents : l'Empereur qui est le seul à pouvoir proposer des lois tout en représentant à lui seul 20% des voix, le manque de séparation des pouvoirs, la culture démocratique déplorable avec une absence de représentation des minorités sociales de tous bords ou encore le système profondément autoritaire hérité de la rupture entre impériaux et républicains durant la guerre civile. Ces penchants autocratiques se manifestent dans le contrôle très strict par l'État via deux axes : la nationalisation et le népotisme. Rappelons que Rasken étant un Empire, et la famille impériale représentant une bonne portion du gouvernement et donc de l'État, intervient rapidement une confusion entre les propriétés de l'État et celle de la famille impériale. Et la chose s'observe rapidement avec le népotisme qui n'est qu'une conséquence logique de cet autoritarisme, avec des membres de la dynastie se retrouvant à des postes de pouvoir tel que la direction du groupe mercenaire des Bérets Rouge (outil politico-militaire sur lequel nous reviendrons pour nous attarder sur l'ampleur de la mascarade). S'il n'est pas anormal qu'un État exerce un contrôle sur les secteurs stratégiques pour des raisons souveraines, la chose devient douteuse quand ledit État est dirigé par des membres non élus et avec un pouvoir absolu, n'en faisant qu'une variation de la bourgeoisie avec un contrôle des moyens de production par une élite minoritaire vivant en écosystème fermé.
Comme tout bon régime autoritaire bien rodé, Rasken consolide le pouvoir de sa classe dirigeante via le culte de la personnalité, en jouant sur divers leviers de communication pour traiter de la famille impériale comme de véritables célébrités. De la présentation extrêmement soignée (sans être pour autant réussie) de l'Empereur Stanislav ou la participation modérément assumée de membres de la famille royale à des concerts musicaux, il y a un véritable appareil médiatique et promotionnel visant à créer un attachement et même une fanatisation de la famille auprès du peuple. Le terme "célébrité" est extrêmement approprié puisque, des présentations officielles avec des portraits flatteurs jusqu'aux apparitions publics tout en passant par les discussions politiques, un effort démesuré est opéré pour rendre admirable la dynastie.
Et c'est dans cette continuité que s'intègre la culture démocratique défaillante de l'Empire Raskenois, dont une simple observation du modèle énergétique présente des incohérences témoignant de l'emprise gouvernementale de l'opinion populaire. Rasken se veut écologique et impose des normes à Apex, mais entretient en parallèle une politique consumériste en totale opposition avec ce modèle, qui s'observe notamment dans l'industrie automobile et la consommation pétrolière. Sterwagen en est l'exemple le plus flagrant en s'imposant sur le marché automobile raskenois avec des véhicules ne faisant pas moins de 2,4 tonnes, toujours dans la logique de la consommation croissante de pétrole malgré les vœux écologiques prononcés par Apex (et dont les connivences avec l'ensemble de cet appareil industriel et étatique seront également abordés ultérieurement). Et malgré cette flagrante dichotomie, le raskenois moyen reste persuadé de la supériorité de son modèle et aucune opposition médiatique n'existe. "Nous avons des centrales nucléaires et des filtres dans nos raffineries, nous sommes donc propres et tous les écologistes qui disent le contraire sont des idiots incultes". L'impossibilité de trouver des groupes d'opposition crédibles promouvant des alternatives au modèle énergétique et consumériste actuel est un indicateur marquant de ce monopole des idées et de la communication jalousement gardé par l'ensemble de l'écosystème gouvernemental et corporatiste. Dès lors qu'une telle maitrise de la communication et de l'opinion populaire est assurée, tel qu'observé avec les moyens immédiats et importants pour par exemple contredire le discours tenu par le documentaire Althaljir "Clandestin", il devient enfantin de diriger la vie politique même selon des apparats démocratiques en inculpant auprès des citoyens ce qui est bien et ce qui doit être fait. Aucune remise en question n'est faite et les décisions sont systématiquement approuvée à l'écrasante majorité.
Que serait un empire sans un appareil militaire développé et dévoué ? Comment affirmerait-il son emprise coloniale, par des moyens coercitifs si nécessaire, s'il ne dispose pas d'une armée projetable et compétente ? C'est sans surprise que l'Empire Raskenois a non seulement massivement investi dans son complexe militaro-industriel, mais qu'il en a également fait un secteur économique clé au côté du secteur de l'énergie, avec l'exportation de matériel ou de services.
Rasken est avec la République du Miridian l'un des précurseurs de la politique de rabais des coûts. Si la géopolitique mondiale est déjà curieusement libérale sur la question de la vente d'armes, traitée comme un commerce commun et sans aucune implication politique et stratégique, le Groupement Raskenois d'Industries Militaires (GRIM) a radicalement poussé le vice. Il propose notamment la possibilité de monnayer la formation de véritables armées sans implications politiques, tout en distribuant à prix cassés des armes, permettant d'amortir le développement d'un complexe militaro-industriel écrasant ainsi que le travail de recherche & développement.
Et en plus des produits, sont proposés les services du groupe mercenaire "les Bérets Rouges", issu ni plus ni moins que de la garde personnelle de Rachel Schützenberger, meneur du camp impérial durant la guerre civile raskenoise. Cette force paramilitaire privée issue des forces des fondateurs de la dynastie Schützenberger est présentement dirigée par la petite sœur de l'actuel Empereur Stanislav. Difficile de voir autre chose dans cette entreprise qu'une extension du bras armé de Rasken et de la famille impériale, pour opérer de manière plus officieuse et sans retombées politiques (ce qui semble être le crédo de tout ce qui touche à l'armée dans cette puissance coloniale). Et la chose se confirme vite fait en observant le théâtre d'intervention des Bérets Rouges : Okaristan, Velsna et Moron (un royaume dont la crédibilité des instances démocratiques est comparable à celle de Rasken).
Ces mercenaires sont également un moyen détourné pour les industriels raskenois, plus précisément d'Apex, de se pourvoir d'une force militaire sans faire appel à l'armée régulière impériale. S'observe en effet à l'étranger la présence de Bérets Rouges sur les sites de production de la mégacorporation pétrolière.
C'est cet ensemble militaire qui permet à l'Empire Raskenois d'assoir ses interventions et conquêtes militaires tel qu'observer en Gradenbourg, tout en alimentant l'Union Économique Eurysienne, qui ferait mieux de se renommer Union Fasciste (à défaut de ne pas être une pâle copie, la BNE a le mérite de s'assumer). En plus d'être économiquement la puissance dominante de cette organisation, Rasken s'assure une dépendance de ses alliés en leur approvisionnant leur armement et, conséquemment, devenant un acteur nécessaire dans la fourniture de matériel, munitions, pièces de rechange et formations. Il est difficile à présent de voir autre chose dans l'UEE qu'un levier de contrôle de l'Empire Raskenois sur un ensemble de nations émergentes malingres peinant à sortir de la misère chronique de l'Eurysie centrale.
Si Rasken fait beaucoup jouer de l'armée pour assoir son influence à l'étranger et sa position dominante sur quelques nations mineures, ces rapports coloniaux s'appuient également sur des moyens économiques à peine dissimulés. Rappelons que l'État raskenois, son gouvernement et surtout sa dynastie impériale, ont la main mise sur de nombreuses instances du pays via le contrôle institutionnel et médiatique, une nationalisation des secteurs stratégiques, et la promotion de membres de la famille dirigeante à des postes clés. Apex Energy est bien connu pour être le principal moteur du PIB raskenois au côté de GRIM, mais c'est aussi un moteur de néocolonialisme. Via un lobbying hyper actif au point où le gouvernement raskenois ne s'encombre même plus d'avoir une représentation dans certains pays, et laisse simplement Apex servir d'émissaire de l'Empire, l'entreprise s'est implanté dans nombre de pays étrangers pour prendre le contrôle de ressources stratégiques.
Sous couvert de contrats en apparence équitables, voire franchement favorables, Apex est parvenu à acquérir la propriété partielle, parfois totale, de gisements gaziers et pétroliers en plus de réacteurs nucléaires. Quand cette propriété n'est pas totale, elle s'accompagne malgré tout d'une dépendance industrielle qui se tisse alors : la nation concernée doit faire appel à du matériel, du savoir faire et des ingénieurs raskenois, et une rupture de l'accord, quand bien même cela signifierait seulement se priver de l'investissement raskenois, revient à devoir tout rattraper sur le plan industriel pour acquérir la maitrise et l'appareil nécessaire.
Pire encore, Apex se permet même la liberté de faire appel aux Bérets Rouges pour sécuriser ses sites, véritable extension officieuse de l'Empire Raskenois. Arrive un stade où l'on se demande qui possède qui entre Apex et Rasken, même si un œil attentif verra clairement qu'Apex n'est qu'un outil de la dynastie impériale dans son projet impérial.
Apex, et donc l'Empire Raskenois, ce sont de cette manière tissé un réseau économique et industriel redoutablement développé et important pour bon nombre de nations, représentant un poids suffisamment important pour imposer certaines idées et politiques.
L'emprise d'Apex est d'ailleurs intrinsèquement lié aux penchants consuméristes du pays, que les lobbyistes tentent d'exporter. Rappelons que Sterwagen était une société au bord de la faillite avant d'être sauvée en partie par une importante commande d'Apex elle-même. Il est assez peu difficile d'observer la promotion commerciale faite par le géant du pétrole pour l'entreprise commercialisant des mastodontes ultra-gourmands en carburant. Là encore, s'observe des exportations de Sterwagen auprès de Velsna qui, tout aussi géant économiquement que soit la cité, est particulièrement sensible aux axes d'emprises de l'Empire (implantation d'usines nucléaires, rachat de gisements pétroliers, emploi de mercenaires et maintenant exportations de produits pétroliers et de voitures).
Vient maintenant la question de la finalité de tout ce projet : pour quelle raison la famille impériale cherche-t-elle à ce point à établir un tel empire colonial ? Il convient de se pencher sur Rasken à nouveau, au niveau de son essence, qui se révèle absente (comble des combles pour une puissance pétrolière). Rasken n'a plus de culture, n'a plus de tradition, ce n'est plus que le fruit d'un modèle néocolonial, militariste et capitaliste poussé à outrance. La société n'est plus qu'une histoire de production et de consommation : de produits pétroliers, d'énergie, de voitures gourmandes en pétrole. Même les médias sont essentiellement tournés autour du divertissement, avec des œuvres graphiques sans profondeur nourrissant la propagande d'État avec une vision romancée des Bérets Rouges, ou encore des combats de char, parfaite démonstration d'une communication glorifiant l'appareil militaro-industriel.
Ce projet d'Empire colonial ambitionne une véritable volonté de contrôle absolu de l'économie de Rasken et de son voisinage, dans la visée d'un modèle capitaliste poussé à l'extrême. C'est la parfaite illustration des rapports de domination qui s'opèrent entre classes prolétaires et bourgeoises, étendues aux rapports internationaux avec des nations partenaires dépendant de l'industrie raskenoise.
Et la fameuse classe bourgeoise à qui profite l'ensemble de ce système en question n'est autre que la dynastie impériale Schützenberger. Toujours en plaçant des membres à la tête de secteurs clés, ou en dirigeant des groupes industriels par l'intermédiaire de la nationalisation, l'Empereur Stanislav s'assure une pleine possession de ces gigantesques ressources économies et le plaçant probablement parmi les individus les plus riches du globe.
Nous pouvons conclure à partir des éléments développés précédemment que l'Empire Raskenois est bien ce qu'il se nomme être : un Empire. S'appuyant sur un ensemble de levier industriels et militaires, avec un contrôle étendu de l'économie (par nationalisation et népotisme) et de la politique (via une constitution et des institutions profondément anti-démocratiques doublé d'un contrôle des médias), la dynastie impériale Schützenberger est parvenu à se tisser un véritable réseau colonial incluant des membres de l'UEE, le Gradenbourg ou encore diverses autres nations comme la Jurade de Sent-Julian.
Ce réseau représente un gigantesque ensemble hyper-lucratif profitant directement à la famille impériale et en faisant une des plus prospères du monde.