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Journal le Patriote - Page 2

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20/07/2012


Débat sur le documentaire "Clandestins" réalisé par la réalisatrice Farzeena Lomi

Présentateur – Chers habitués de notre journal, aujourd’hui nous nous retrouvons pour une occasion spéciale. Il y a peu, un documentaire nommé "Clandestins" a été présenté au Festival international de cinéma de Villablanca. Ce documentaire réalisé par l’Althaljir Farzeena Lomi aborde le sujet du nucléaire, plus particulièrement les possibles dérives et conditions de travail horribles auxquelles seraient soumis les travailleurs.

Afin de débattre de ce sujet, nous avons fait appel à deux personnes : Madame Tamara Valentynivna ainsi que Monsieur Valerij Artemenko. Même si je pense que vous êtes connus, pourriez-vous vous présenter rapidement ?

Tamara Valentynivna – Bonjour, je suis Tamara Valentynivna, j’ai 36 ans, et je suis responsable de la branche nationale d’Apex Energy.

Valerij Artemenko – Bonjour, je suis Valerij Artemenko, j’ai 28 ans, et je suis président du collectif Stop-Nucléaire Rasken.

Présentateur – Bien, avant de parler de ce fameux documentaire, j’aimerais que vous me donniez votre avis sur le nucléaire. Monsieur Valerij, vous avez la parole.

Valerij Artemenko – Le nucléaire est une énergie dangereuse qui sème la mort partout où elle est utilisée. C’est une énergie qui ne devrait pas être utilisée, étant donné tous les morts qu'elle provoque.

Tamara Valentynivna – En une phrase, vous venez de démontrer votre méconnaissance du sujet. Le nucléaire n’est pas une énergie dangereuse. Savez-vous combien de personnes sont tuées chaque année par cette énergie ? À quantité d’énergie produite égale, le nucléaire tue beaucoup moins que les autres sources d'énergie. Par térawatt-heure d'électricité, le nombre de morts est estimé à 0,02, soit bien moins que le solaire, qui est 1,5 fois plus élevé, et l’éolien, qui est 2 fois plus élevé. Par comparaison, le charbon, qui est aujourd’hui la deuxième source de production du pays, tue en moyenne 21 personnes par térawatt-heure. En remplaçant nos vieilles centrales au charbon par des centrales nucléaires, nous pourrons diviser le nombre de morts par 1050.

Valerij Artemenko – Même si les chiffres que vous avancez sont vrais, ce qui n’est pas forcément le cas, vous dites que le nucléaire est une énergie sûre ? Et l’accident de la centrale de Doumarov n'a jamais existé peut-être ?


Tamara Valentynivna essaya de retenir son rire face aux affirmations de son interlocuteur, mais cela n’échappa pas à Valerij, qui répondit d'une voix agacée


Valerij Artemenko – Cela vous fait rire peut-être ? Des personnes sont mortes à cause de l’énergie que vous défendez, je vous signale. On pourrait vous qualifier de meurtrière.

Tamara Valentynivna – Ça ne me fait pas du tout rire, cher monsieur, je peux vous l’assurer. Mais vous savez, chaque personne a des problèmes avec certaines choses, et vous, je crois que vous avez un problème avec les statistiques qui ne vont pas dans votre sens. Mais passons, que vous m’accusiez de meurtrière ne me fait pas grand-chose, vous savez. Ça me passe au-dessus, tellement les arguments utilisés sont bidons.

Vous mentionnez la centrale de Doumarov qui a effectivement subi un grave accident nucléaire. Cependant, cette centrale est tellement différente des nôtres qu'elle est incomparable avec elles. La centrale de Doumarov est une centrale de type RBMK, alors que les réacteurs raskenois sont des RPR, ou "Réacteurs Pressurisés Raskenois". De plus, les normes et la sécurité de nos réacteurs sont notre priorité.

Valerij Artemenko – Cela ne change rien. Un réacteur reste un réacteur. Si celui de Doumarov a pu exploser, les réacteurs raskenois le peuvent aussi. De plus...


Valerij n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il fut interrompu par Tamara.


Tamara Valentynivna – Non, non, je suis désolée de vous couper, mais ce que vous dites est faux. Quand je vous dis que l’accident de la centrale de Doumarov ne peut pas se produire sur nos réacteurs, ce n’est pas parce que nous gérons mieux nos réacteurs. Si cet accident ne peut pas se reproduire, c’est pour des principes physiques. Les réacteurs de type RBMK ont du graphite dans leur cœur, tandis que nos réacteurs n’en ont pas, par exemple. Les barres de contrôle de ces types de réacteurs sont actionnées par des pistons, donc en cas de coupure de courant, les barres sont dans l’incapacité de remonter dans le cœur pour contrôler le réacteur, tandis que les nôtres sont contrôlées grâce au magnétisme, ce qui fait que, en cas de coupure de courant, les barres retombent directement dans le cœur.

Dans nos réacteurs, la température est liée à la réactivité du cœur. Si la température monte trop, elle a tendance à étouffer les réactions, tandis que dans la centrale de Doumarov, il y a un cas où quand la température augmente, la réactivité du cœur augmente, ce qui fait monter la température, etc. Ce qui conduit fatalement à un accident.

Nos centrales disposent de dômes de protection qui empêchent la radioactivité de s’échapper dans l’environnement, tandis que Doumarov n'en avait pas. Nos centrales disposent de réservoirs sous la cuve pour récupérer le corium en cas de fusion du cœur, tandis que Doumarov non. Donc, quand je vous dis que nos centrales n’ont rien à voir avec celles de Doumarov, ce n’est pas pour rien.

Valerij Artemenko – Une centrale nucléaire reste une centrale nucléaire. Elle peut toujours exploser, ce que vous semblez nier.

Tamara Valentynivna – Je n’ai jamais nié ce risque. Je dis simplement que l’exemple que vous prenez en mentionnant la catastrophe de Doumarov ne vaut rien pour toutes les raisons que j’ai mentionnées. Oui, il y a un risque avec les centrales nucléaires, et avant que vous ne sortiez cette phrase de son contexte, laissez-moi finir.

Toute chose que l’humain fait représente un risque. Ce qu’il faut faire, ce n'est pas de nier en bloc comme vous le faites, mais de choisir les solutions qui représentent le moins de risques. Le nucléaire est la solution qui en représente le moins.

Oui, une centrale nucléaire peut exploser, mais quelles sont les chances ? Une sur 1 milliard, sur 10 milliards ? Si vous avez peur du risque que représente une centrale nucléaire, vous devez aussi avoir peur de prendre la voiture, non ?

Valerij Artemenko – Quel est le rapport ? Nous parlons du nucléaire, pas de l’automobile.

Tamara Valentynivna – Chaque année, on dénombre 1300 morts sur les routes raskenoises. Cela signifie que quand vous prenez la voiture, vous avez statistiquement environ 1 chance sur 17 000 de mourir. Pourtant, cela ne vous empêche pas de conduire, je présume. Si le risque vous fait si peur, pourquoi ne pas déconstruire tous les barrages, quand un barrage cède cela fait une immense vague qui rase tout sur son passage, alors pourquoi ne pas les déconstruire? Pourquoi ne pas déconstruire toutes les usines ? Enfin, pourquoi ne pas interdire tout ? Ah, et n'oubliez pas le petit gâteau qu’on m’a proposé dans la loge.

Valerij Artemenko – Soyez sérieuse, quand même. Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan le nucléaire et un gâteau.

Tamara Valentynivna – Vous rigolez ? Vous savez combien de personnes meurent de l’obésité chaque année ?


Le présentateur, voyant que la discussion s’éloignait un peu trop du sujet de base, décida de passer au sujet suivant.


Présentateur – Bien, je pense que nous avons compris vos opinions. Nous allons à présent passer au sujet principal : ce documentaire choc. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, ce documentaire sera présenté au Festival international de cinéma à Villablanca cette année. Ce documentaire promet des révélations choquantes sur cette industrie souvent décriée.

Quel est votre avis sur la question, monsieur Artemenko ?

Valerij Artemenko – Pour moi, ce documentaire ne fait que montrer la réalité de cette énergie qui ne fait que tuer. Elle se cache derrière de belles paroles, mais dans la réalité, elle est prête à commettre des atrocités pour prospérer.

Présentateur – D’accord, je vois. Quant à vous, madame Valentynivna, quel est votre avis ?

Tamara Valentynivna – Pour moi, ce documentaire reflète juste l’idéologie de sa réalisatrice, qui n’a pas fait un film pour prouver quelque chose, mais qui est partie de son aveuglement idéologique et a essayé de le faire coller avec la réalité. Même si je vais regarder ce documentaire avec la plus grande attention, je sais déjà que ce n’est qu’un tissu de mensonges.

Valerij Artemenko – Comment pouvez-vous dire de telles atrocités et être si sûre de vous ? Des gens ont témoigné. Quelles preuves avez-vous pour contredire ces témoignages ?

Tamara Valentynivna – Des témoignages, vous dites ? Vous parlez certainement de l'utilisation de clandestins ou de sans-abris, que nous utiliserions ? Il n’en est rien. Le nucléaire est une industrie de pointe, chaque action est planifiée des mois à l’avance. Comment pouvez-vous croire que nous engagerions des personnes sans formation ?

Valerij Artemenko – Vous les utilisez pour des tâches ingrates, comme le documentaire le stipule. Vous utilisez des clandestins et des sans-abris pour nettoyer des sections et des conduites de vos centrales nucléaires à Rasken, mais aussi à Sylva.

Tamara Valentynivna – Ah, je l’attendais celle-là. Les fameuses centrales sylvoises exploitées par Apex. J'aurais aimé que vous fassiez vos recherches. Le contrat sur les centrales sylvoises exploitées par Apex a été signé il y a 1 mois. Ce contrat porte sur la construction d’une centrale avec 4 réacteurs de 1600MW, donc je ne vois pas vraiment comment nous aurions pu engager des clandestins et des sans-abris pour nettoyer des sections et des conduites de la centrale sachant qu'actuellement nous avons à peine commencé les fondations.


Suite aux déclarations de Tamara Valentynivna, Valerij Artemenko se sentit rapidement très bête, mais il tenta de répondre pour ne pas perdre la face.


Valerij Artemenko – La réalisatrice veut sûrement parler des réacteurs sylvois, étant donné que Sylva rejette massivement ses déchets dans l’océan.

Tamara Valentynivna – Non, la réalisatrice ne parle pas des réacteurs sylvois. Elle mentionne bien les réacteurs sylvois exploités par Apex. Quant aux rejets dans l’océan, je fais suffisamment confiance à Nicolas Lerouge sur le sujet. Je ne l’ai côtoyé que pendant 2 jours, mais cela m'a suffi pour voir qu’il est passionné et qu’il prend son travail très à cœur. De plus, réfléchissez 2 secondes. Pensez-vous vraiment que la première et la troisième puissance mondiale, que sont l’Alguarena et le Grand Kah, ne l’auraient pas remarqué ? Soyez sérieux un peu.


Valerij Artemenko fit semblant de ne pas entendre ce que Tamara disait et enchaîna directement sur autre chose.


Valerij Artemenko – Le documentaire ne parle pas uniquement de Sylva, que je sache. Parlons un peu de Rasken. Les centrales tournent depuis quelque temps, donc vous n’avez pas l’excuse que vous aviez pour Sylva.

Tamara Valentynivna – Une excuse ? Mais vous avez vraiment un problème avec le fait d’être contredit, ma parole. Ou alors, excusez-moi du terme, mais vous aimez passer pour un idiot. C’est pour cela que les anti-nucléaires sont minoritaires à Rasken. La majorité des habitants se renseigne avant de parler, mais il paraît que la méconnaissance d’un sujet permet de garder des groupes unis. C’est un conseil que je vous donne. Si vous ne voulez pas passer pour un imbécile, faites des recherches sur les sujets que vous défendez. Cependant, si vous commencez à faire des recherches, vous n’aurez plus d’arguments. Mais au moins, vous direz la vérité.

Concernant les centrales raskenoises, oui, elles fonctionnent. Cependant, ce n’est pas pour ça que le documentaire dit la vérité. Premièrement, pour que ceux qui nous regardent comprennent de quoi on parle, je vais donner quelques explications.

Le documentaire parle d’utiliser des clandestins et des SDF pour nettoyer des conduits, et que ces prétendus travailleurs auraient été irradiés.

Un réacteur nucléaire raskenois est composé de 3 circuits.

Le circuit primaire, c’est là où se trouve le cœur du réacteur et donc les radiations. Ensuite, la chaleur du circuit primaire est transmise au circuit secondaire, où la vapeur est générée. Puis la vapeur fait tourner les turbines, qui font tourner les alternateurs qui produisent notre électricité. Enfin, le circuit tertiaire est là pour refroidir la vapeur qui refait un tour pour se faire revaporiser, et ainsi de suite.

Si ces potentiels travailleurs ont été irradiés, cela veut dire qu'ils ont travaillé dans le circuit primaire, car c'est l'endroit où la radioactivité est concentrée. Or, la majorité des conduits du circuit primaire ne sont même pas de taille humaine. Donc, premier problème. Ensuite, l’eau du circuit primaire n’est pas une eau normale. Elle est traitée pour avoir le moins d’impureté et donc limiter l’apparition de calcaire dans le circuit. Mais j’ai bien dit limiter, pas empêcher. Donc, oui, du calcaire apparaît au bout d’un moment, mais cela se fait sur plusieurs années. Or, le plus vieux réacteur raskenois en service n'a même pas un an, donc les dépôts de calcaire n’ont pas encore eu le temps de se former.

De plus, quand nous nettoyons le circuit primaire, cela se fait par injection de vapeur avec des additifs. Ce n’est pas une personne qui rentre dans le circuit et qui nettoie le circuit avec une brosse à dents. Pour finir, j’ajouterais trois choses. Premièrement, travailler dans le nucléaire requiert des compétences particulières qui demandent des années d’études. Un SDF pris au hasard en serait incapable. On ne nettoie pas une centrale comme on ramone une cheminée. Deuxièmement, ce que vous dites me confirme que vous ne connaissez pas la mentalité raskenoise du travail. Et cette mentalité, nous l’avons à Apex. On ne peut pas concevoir de faire du mauvais travail. Engager un SDF sans compétence dans le nucléaire pour nettoyer des conduits, c’est inconcevable pour nous et troisièmement, je dirais juste qu’un cancer de la thyroide ne se déclenche pas en 6 mois, mais en plusieurs années.


Valerij Artemenko était furieux, tellement qu’il se leva et quitta la pièce sans dire un mot, ce qui surprit le présentateur et Tamara Valentynivna.


Présentateur – Eh bien, c’était pour le moins inattendu. Je m’excuse, madame Tamara, pour ce qui vient de se passer.

Tamara Valentynivna – Ne vous excusez pas, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Présentateur – Voulez-vous dire autre chose avant de finir ?

Tamara Valentynivna – Eh bien, je dirais juste que l’équipe derrière le film a payé des frais d'hôpitaux à des arnaqueurs qui se font passer pour des victimes. De plus, j’aimerais dire quelques mots sur la réalisatrice de ce film. La liberté de la presse est quelque chose de formidable, pouvoir débattre avec quelqu’un qui n’a pas les mêmes idées que nous. C’est quelque chose que je chéris particulièrement. Mais utiliser cette liberté pour faire ouvertement de la propagande pour faire passer son idéologie m’énerve au plus haut point, car cela revient à dire : vous pouvez mentir, cela n’a pas d’importance.


C’est sur cette phrase que se termina le débat. Bien qu’un peu mouvementé sur la fin, celui-ci fut apprécié par les téléspectateurs et eut aussi l’effet de faire pencher Rasken encore plus dans le camp des pro-nucléaires.
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27/07/2012


Anti nucléaire Sylvois VS Pro Nucléaire Raskenois

Présentateur – Cher spectateur, nous nous retrouvons aujourd’hui pour un deuxième round sur le sujet du nucléaire. La semaine dernière, nous avons tenté de débattre du sujet en nous appuyant sur le documentaire "Clandestin". Ce qui en est ressorti n'était pas glorieux pour ce fameux documentaire. Arguments fallacieux, mensonges éhontés ou simple propagande anti-nucléaire, rien de concret n'en est ressorti.

Suite à cette émission, un journal sylvois a décidé d'intervenir à la télévision sur la question du nucléaire en apportant en apparence des questionnements. Aujourd’hui, suite à vos demandes incessantes, nous allons commenter cette intervention en présence de Madame Tamara Valentynivna.

Comment allez-vous, Tamara ?

Tamara Valentynivna – Très bien, et vous ?

Présentateur – Je vais bien, merci. Alors, cette intervention, vous l'avez regardée, qu'en avez-vous pensé ? Je remarque que vous avez encore des cheveux sur la tête, donc ça ne devait pas être si terrible que ça, non ?

Tamara Valentynivna – Oui, il m'en reste, même si j'en ai beaucoup arraché. Non, blague à part, cette intervention était très intéressante. C'est d'un tout autre niveau si on le compare au documentaire "Clandestin". Elle a le mérite de poser de vraies questions et de mettre en avant de vrais problèmes.

Présentateur – Je vois, nous allons donc commencer. Bien, l'une des premières questions est celle sur les rejets d'eau chaude d'une centrale, qu'avez-vous à dire ?

Tamara Valentynivna – Haha, vous n'y allez pas de main morte dès le début, on commence avec ce genre de question.

Pour bien comprendre cette question, il faut avoir une idée du fonctionnement d'une centrale nucléaire. Une centrale nucléaire est composée de trois circuits : le circuit primaire, le secondaire et le tertiaire.
Le circuit primaire est composé de deux éléments : le cœur du réacteur, où se produisent les réactions nucléaires produisant de la chaleur, et un échangeur de chaleur, appelé générateur de vapeur dans le milieu nucléaire.

Le circuit secondaire est composé du générateur de vapeur et des turbines. Le circuit primaire transporte la chaleur dégagée dans le cœur jusqu'au générateur de vapeur. Le générateur de vapeur produit de la vapeur, qui est ensuite acheminée jusqu'aux turbines. C'est là que le problème se pose : une fois que j'ai de la vapeur, que puis-je en faire ? Je ne peux pas la réutiliser, il faut la transformer à nouveau en eau pour qu'elle refasse un cycle. Bien que cela ne respecterait pas les normes environnementales, on pourrait très bien relâcher cette vapeur dans l'atmosphère et pomper de l'eau depuis le fleuve ou la rivière. Cependant, relâcher de la vapeur à 200°C directement dans l'atmosphère n'est pas une bonne idée.

Donc, nous la retransformons en eau, la condensons, et pour ce faire, nous utilisons une source froide, généralement un fleuve ou la mer directement. Même s'il existe d'autres pistes de recherche, certains de nos ingénieurs pensent que l'on pourrait utiliser l'eau usée produite par les habitants pour refroidir des réacteurs.

Présentateur – Utiliser l'eau usée, vous dites ?

Tamara Valentynivna – Exactement. Les villes suffisamment grandes pourraient produire suffisamment d'eau usée pour refroidir des réacteurs avant que cette eau ne finisse dans une station d'épuration.

Présentateur – Je vois, on n'arrête jamais le progrès, comme on dit. Continuez.

Tamara Valentynivna – Donc, nous devons condenser la vapeur pour la réutiliser, et pour cela, nous utilisons une source froide. Pour l'instant, les quatre réacteurs nucléaires raskenois utilisent l'Engels comme source froide.

Comme vous le savez, on ne peut pas détruire la chaleur, on ne peut que la diluer ou la transférer ailleurs. Les fleuves sont là pour ça, ils servent à diluer la chaleur du circuit tertiaire, qui condense la vapeur du circuit secondaire.

Présentateur – Mais quelle est la quantité de chaleur rejetée ? On ne rejette pas de l'eau à 500°C, quand même.


Tamara Valentynivna – Rassurez-vous, notre pays a une petite particularité, mais j'y reviendrai plus tard. Les normes imposent que l'eau rejetée par les centrales ne dépasse pas 3°C par rapport à la température de l'eau en entrée.

Présentateur – D'accord, mais quelles sont les quantités d'eau rejetées ? Car même si elle est à peine plus chaude, si on rejette un volume énorme, cela affecte quand même l'environnement.

Tamara Valentynivna – En moyenne, un réacteur nucléaire demande environ 160 litres pour produire un mégawattheure. Cela signifie que nos réacteurs de 1200 MW consommeraient 1 345 536 m³ par an, ce qui... ne représente absolument rien. Chaque seconde, un réacteur a besoin de 39 litres. L'Engels a un débit de 1 400 000 litres par seconde, donc vous voyez que les rejets représentent une goutte d'eau dans un océan.

Tout à l'heure, je vous ai dit que notre pays avait une particularité.

Présentateur – Ah oui, c'est vrai, quelle est-elle ?

Tamara Valentynivna – En fait, ce que je viens de vous expliquer n'existe pas à Rasken, car nos réacteurs sont tous à circuit fermé, alors que ce que je viens de vous décrire représente un circuit ouvert.

Présentateur – Mais alors, si ce que vous venez de dire n'existe pas à Rasken, comment refroidissons-nous la vapeur du circuit secondaire ?

Tamara Valentynivna – Eh bien, vous avez sûrement remarqué que nos centrales disposent de grandes tours en béton, parfois de plus de 100 mètres.

Présentateur – Vous parlez de ces grandes tours qui semblent produire des nuages ?

Tamara Valentynivna – Exactement, ce sont des tours aéroréfrigérantes. Les tours aéroréfrigérantes des centrales nucléaires sont utilisées pour refroidir l'eau qui a été chauffée dans le processus de génération d'électricité. Je vais essayer de vous expliquer son fonctionnement simplement.

Circulation de l'eau chaude : Après avoir condensé la vapeur du circuit secondaire, l'eau est chauffée à des températures élevées par la chaleur produite par la fission nucléaire. Cette eau chaude est ensuite dirigée vers les tours aéroréfrigérantes.

Échange thermique : À l'intérieur des tours aéroréfrigérantes, l'eau chaude est répartie sur des plateaux ou des gicleurs, où elle est exposée à de l'air extérieur qui circule à contre-courant. L'air absorbe la chaleur de l'eau, ce qui la refroidit.

Évaporation : Pendant ce processus, une partie de l'eau s'évapore dans l'air. L'évaporation contribue à extraire davantage de chaleur de l'eau, abaissant ainsi sa température.

Rejet de l'air chaud : L'air chaud, chargé d'humidité, monte à travers la tour aéroréfrigérante et est rejeté dans l'atmosphère par le haut de la tour.

Collecte de l'eau refroidie : L'eau refroidie est recueillie dans un bassin au bas de la tour aéroréfrigérante.

Recirculation de l'eau : L'eau refroidie est ensuite pompée de nouveau vers l'échangeur de chaleur après la turbine pour être réutilisée dans le processus de production d'électricité.

L'avantage de cette méthode, bien que plus coûteuse en raison de la construction des tours, est que l'eau n'est jamais reversée dans la rivière et ne la réchauffe donc pas.

Présentateur – Je vois, c'est astucieux comme technique, mais là nous avons un autre problème, n'est-ce pas ? Avant, l'eau n'était que prélevée, donc elle était rendue au fleuve juste après, alors que là, l'eau est prélevée mais pas rendue.

Tamara Valentynivna – Oui, c'est vrai, mais l'eau pompée n'est pas entièrement évaporée. Sur un circuit fermé, l'eau prélevée du fleuve ne représente plus que 3 litres par mégawattheure, au lieu de 39 litres par seconde dans le fleuve.

Présentateur – On peut donc dire que cela est négligeable.

Tamara Valentynivna – Tout à fait.

Présentateur – Bon, maintenant que nous avons répondu à la question de l'eau chaude, enchaînons avec la prochaine question. Dans cette intervention, il est fait mention des rejets de tritium, quel est votre avis sur la question ?

Tamara Valentynivna – Pour comprendre, il faut savoir ce qu'est le tritium. C'est un isotope de l'hydrogène faiblement radioactif. Les rayonnements qu'il émet ne traversent pas la peau, mais s'il est ingéré en quantité excessive, il peut affecter l'organisme. Mais avec ce que je vous ai expliqué précédemment, je pense que vous comprenez. Étant donné que nos centrales sont à circuit fermé et ne rejettent absolument rien, elles ne rejettent donc pas d'eau et donc pas de tritium.

Donc, cette question est légitime, mais ne s'applique pas aux réacteurs de Rasken, de même que ceux de la centrale en construction par Apex au duché de Sylva, qui sera à circuit fermé.

Présentateur – Eh bien, ce point a été rapidement traité. Un autre point abordé dans le documentaire est l'état de la tuyauterie ainsi que son usure. Quelles sont les normes ou les dispositions prises ?

Tamara Valentynivna – Pour commencer, la manière dont il est présenté semble suggérer que l'usure est un vice inhérent aux centrales nucléaires, ce qui n'est pas le cas. En revanche, elle est bien plus prononcée sur les centrales nucléaires, les conditions d'exploitation étant bien plus rudes dans le cœur du réacteur qu'au-dessus du brûleur d'une centrale à gaz. C'est justement pour cette raison que l'entretien requis pour un réacteur est beaucoup plus important que pour une centrale thermique classique.

Comme mentionné pendant l'intervention télévisée, une fuite sur le réseau primaire serait bien plus grave que sur le secondaire, car le circuit primaire concentre toute la radioactivité de la centrale. C'est pourquoi les tuyaux du circuit primaire sont renforcés par rapport aux autres circuits, qui sont d'ailleurs surdimensionnés par rapport aux besoins, mais ce surdimensionnement ajoute de la sécurité. Par exemple, pour les normes antisismiques, au lieu de standardiser pour toutes les centrales, le dimensionnement se fait en prenant en compte le séisme le plus fort mentionné dans la région.

Présentateur – Bien, et si nous parlions un peu d'argent et de durée de vie, voulez-vous ? Dans l'intervention, il est fait mention du coût exorbitant d'une centrale nucléaire ainsi que de sa durée de vie limitée.

Tamara Valentynivna – Il est vrai qu'une centrale nucléaire représente un investissement conséquent. Nos RPR de 1200 MW ont un coût de 4 milliards d'euros, et un peu plus pour le modèle de 1600 MW. Par comparaison, une centrale à gaz de 1000 MW ne coûte que 745 millions d'euros, soit plus de cinq fois moins. Donc, à première vue, on peut se dire qu'une centrale à gaz est plus intéressante. Cependant, une centrale à gaz de 1200 MW vous engloutit 1,7 million de m³ par jour, ce qui signifie qu'en deux ans de fonctionnement continu, vous avez dépensé l'équivalent du coût de la centrale en achat de gaz. Alors que pour une centrale nucléaire, le prix de l'uranium ne représente rien. Un réacteur de 1200 MW n'a besoin que de 220 tonnes d'uranium naturel par an, ce qui représente 66 millions d'euros, alors qu'une centrale au gaz en aura pour près de 775 millions d'euros.

Quant à la durée de vie, oui, une centrale ne sera pas exploitée pendant 10 millénaires, mais quelle installation le ferait ? La différence entre le nucléaire et les autres centrales est que la cuve n'est pas remplaçable, contrairement à tous les autres composants. La cuve détermine en fait la durée de vie du réacteur. Pour l'instant, nous garantissons 50 ans de fonctionnement, ce qui ne signifie pas qu'une centrale nucléaire a une durée de vie de 50 ans. Elle pourra très certainement fonctionner plus longtemps. En fait, cette garantie est similaire à celle des télévisions, par exemple : elle est garantie deux ans, mais vous les gardez généralement bien plus. Certains de nos spécialistes estiment qu'avec un entretien minutieux, il est possible qu'un jour nous voyions des réacteurs centenaires.

Présentateur – Je vois, c'est rassurant de voir que nous avons du temps devant nous. Le dernier point abordé concerne la planification de cette industrie.

Tamara Valentynivna – Il est vrai que l'industrie nucléaire demande énormément de planification. C'est pourquoi quand on dit "qu'on part du principe que tout va bien se passer", c'est faux. Au contraire, on part de la pire situation possible pour être paré à toute éventualité, on part constamment du pire scénario possible et on élabore des solutions.

Pour l'aspect financier qu'ils mentionnent, nous avons une réserve de fonds entièrement dédiée au nucléaire et utilisable uniquement pour l'industrie nucléaire en cas d'urgence.

À un moment, ils disent : "Est-ce que le nucléaire peut-il raisonnablement tourner même en cas de pénurie d'ingénieurs expérimentés ?" Moi, je leur dirais que pour éviter ce scénario, il faudrait arrêter de criminaliser cette énergie, car en disant à tort et à travers que c'est une énergie dangereuse, nous ne faisons que rendre la filière nucléaire moins attractive sur le marché de l'emploi, ce qui pourrait finalement causer notre propre perte.

Présentateur – Une dernière question, car nous n'avons plus beaucoup de temps. Quelle est la solution pour les déchets nucléaires ?

Tamara Valentynivna – La solution ? Nous creusons un trou à 600 mètres de profondeur dans des couches géologiquement stables, nous y mettons tous nos déchets, puis nous rebouchons.


C'est sur cette phrase que se termine cette analyse.
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18/08/2012


Renaissance de la marine Raskenoise

L’histoire de la marine raskenoise est riche en rebondissements. De troisième puissance maritime en 1917 et contre-poids sérieux à l’hégémonie de la Pax Caratradica, elle fut presque inexistante pendant près de 50 ans, de 1965 à aujourd’hui. Cependant, cela pourrait sérieusement changer à l’avenir. Ensemble, revenons sur l’histoire de la marine raskenoise.

1900 → 1931

L’histoire de la Marine Impériale Raskenoise (MIR), ou FlorMarine comme on l’appelait jusqu’en 1956, commence réellement au début du 20ème siècle, lorsque les tensions entre la République de Brod Flor et le Royaume-Uni d'Ynys Dyffryn et du Kentware augmentèrent de manière exponentielle. Le début du siècle dernier est marqué par l’adoption de nombreuses lois de programmation militaire. Cependant, celle liée à la marine n’arrive qu’en 1906 avec l’adoption de l’APCN 1906 (Amélioration de la Production des Chantiers Navals 1906). Cette loi fut suivie en 1910 par l’adoption de l’APCN 1910.

Une fois l’APCN 1910 finalisée, la capacité de production des chantiers navals avait été multipliée par 9 par rapport à 1906. De même, la limite de tonnage pour la construction des nouveaux bâtiments de guerre avait été portée à 25 000 tonnes. Ces deux lois de programmation militaire furent suivies par deux autres, avec l’ATF 1915 et l’ATF 1920 (Augmentation du Tonnage de la FlorMarine). Ces différentes lois, couplées à l’accélération de la montée des tensions entre Brod Flor et le Royaume-Uni d'Ynys Dyffryn et du Kentware, ont eu pour conséquence l’explosion du tonnage de la FlorMarine. Elle est passée de 320 000 tonnes en 1900 à près de 1,72 million pour 650 navires à son apogée en 1928.

La FlorMarine comptait :
• 16 cuirassés avec un tonnage moyen de 33 000 tonnes, soit 528 000 tonnes
• 2 porte-avions avec un tonnage moyen de 15 000 tonnes, soit 30 000 tonnes
• 22 croiseurs lourds avec un tonnage moyen de 12 000 tonnes, soit 264 000 tonnes
• 30 croiseurs légers avec un tonnage moyen de 8 000 tonnes, soit 240 000 tonnes
• 50 sous-marins avec un tonnage moyen de 2 000 tonnes, soit 100 000 tonnes
• 80 destroyers avec un tonnage moyen de 1 500 tonnes, soit 120 000 tonnes
• 150 frégates avec un tonnage moyen de 1 100 tonnes, soit 165 000 tonnes
• 300 corvettes avec un tonnage moyen de 900 tonnes, soit 270 000 tonnes

L’augmentation de la taille de la FlorMarine s’est vue stoppée nette en 1928 à la bataille du détroit de Langholt, qui a vu la destruction de 25 % de la flotte. À partir de cette date, la FlorMarine sortit de moins en moins de ses ports jusqu’à la fin de la guerre en 1931. De cette époque, n'a survécu qu’un seul navire, le tout dernier cuirassé mis à l’eau par la République de Brod Flor. Ce cuirassé, nommé le Brod Flor de la classe du même nom, devait être le premier d’une longue série se voulant être la solution contre la marine du Royaume-Uni d'Ynys Dyffryn et du Kentware. D’une masse de 45 000 tonnes, il est le dernier survivant de cette époque. Officiellement, celui-ci continue à être entretenu à des fins de mémoire, comme pour garder un vestige du passé. Cependant, nous savons que celui-ci continue à faire des sorties pour faire fonctionner ses vieux moteurs et nous ne savons pas s'il a été désarmé.

1931 → 1976

Après la défaite contre le Royaume-Uni d'Ynys Dyffryn et du Kentware, la République fut obligée de payer des indemnités de guerre. Pour réussir à payer cette somme le plus rapidement possible, elle utilisa divers moyens comme la réduction des dépenses publiques, mais aussi la vente d’armement. En effet, la République avait accumulé une grande quantité de navires de guerre du fait de la précédente guerre, navires qui n'étaient d’aucune utilité en temps de paix. Sur les quelque 350 navires encore en sa possession, Brod Flor en vendit près de 250, ne gardant que 60 navires pour la défense de ses eaux :

• 4 cuirassés avec un tonnage moyen de 33 000 tonnes, soit 132 000 tonnes
• 1 porte-avions avec un tonnage moyen de 15 000 tonnes, soit 15 000 tonnes
• 7 croiseurs lourds avec un tonnage moyen de 12 000 tonnes, soit 84 000 tonnes
• 10 croiseurs légers avec un tonnage moyen de 8 000 tonnes, soit 80 000 tonnes
• 15 sous-marins avec un tonnage moyen de 2 000 tonnes, soit 30 000 tonnes
• 10 destroyers avec un tonnage moyen de 1 500 tonnes, soit 30 000 tonnes
• 15 frégates avec un tonnage moyen de 1 100 tonnes, soit 27 500 tonnes
• 8 corvettes avec un tonnage moyen de 900 tonnes, soit 16 200 tonnes

Ces 60 navires furent conservés tant bien que mal afin d’assurer une présence minimale dans ses eaux. Cependant, en raison des coupes budgétaires, l’entretien était parfois quasiment inexistant. Au fur et à mesure que les années passèrent, la flotte fut petit à petit oubliée, ne sortant presque plus des bases navales. Cependant, la flotte eut un petit regain d’intérêt dans le camp raskenois à partir de l’année 1952.

À partir de 1951, la guerre civile faisait rage. Cependant, les combats ayant lieu à l’intérieur des terres, celle-ci n’était d’aucune utilité. En revanche, tout changea un an plus tard. La ligne de front ayant bougé, Rasken avait maintenant accès à la mer. Qui plus est, ils avaient capturé la plus grande base navale du pays, abritant près de la moitié de la flotte. Cette flotte sera utilisée plus tard en 1959 pour opérer un débarquement sur les côtes contrôlées par les forces de la République. Au-delà de ce débarquement, la flotte sera aussi utilisée pour opérer des bombardements navals.

1976 → Aujourd’hui

Une fois la guerre civile terminée, la flotte est de nouveau tombée dans l’oubli. Trop chère à entretenir pour un pays qui sort d’une guerre civile, trop vieille pour être utilisée dans un conflit moderne en raison de l’ancienneté des navires (certains avaient plus de 60 ans à la sortie de la guerre civile), pour toutes ces raisons, le gouvernement raskenois décida de démanteler le reste de sa flotte.

Après 1978, Rasken ne possédait plus de marine (excepté le Brod Flor qui est gardé comme musée). Cependant, nous arrivons à un moment de l’histoire où il semble que la marine raskenoise s’apprête à renaître de ses cendres.

En effet, une loi de programmation maritime fut votée en 2009, cependant celle-ci fut largement éclipsée par les tensions grandissantes dans le pays. Cette loi avait pour but de remettre en état de fonctionnement et de moderniser les vieux chantiers navals du pays. Plus tard, en 2011, Rasken commanda pour la première fois depuis près de 80 ans des navires de guerre aux chantiers navals. Plus incroyable que la commande de navires de guerre fut que ceux-ci étaient de conception nationale. Plus tard, on apprit que le gouvernement avait pour projet dès 2005 de reconstruire une flotte raskenoise. En conséquence, il avait demandé aux ingénieurs de chez Schibame de se remettre au travail afin de proposer des designs de navires cohérents avec l’époque.

Tout ceci a mené à l’année 2011. Contre toute attente, le gouvernement fit la commande de 3 corvettes et d’un croiseur lourd. Et en cette année 2013, la marine raskenoise a fait savoir qu'elle venait de recevoir sa première corvette. De plus, avec les récents événements en Okaristan et l’intervention de la flotte Loduarienne, le gouvernement a fait savoir que cette commande ne serait que la première d’une longue liste visant à doter Rasken d’une flotte pouvant assurer la sécurité de la nation.
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01/04/2013


Une nouvel course d’ampleur en préparation ?
À Rasken, le sport automobile est très présent, ce n’est pas pour rien que c’est le sport le plus suivi du pays. Cependant, il y a une discipline qui domine toutes les autres, une discipline pour les dominer toutes : le Rallye. Cette discipline existe depuis quasiment aussi longtemps que l’industrie automobile raskenoise existe, le plus ancien rallye du pays, celui d’Eufox, ayant plus de 100 ans. Dès ses débuts, le rallye a passionné les foules, en témoigne le nombre conséquent de spectateurs pour chaque rallye.

Dernièrement, celui que l’on nomme affectueusement le roi du rallye a fait parler de lui. Markus Albrecht (le roi du rallye) est un pilote raskenois de 39 ans qui a commencé à piloter à ses 19 ans dans l’écurie de la marque Steiner et depuis maintenant 15 ans, il domine la scène nationale. Cependant, ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce n’est pas sa carrière à Rasken, mais plutôt celle à l'étranger. Car oui, Markus Albrecht n’est pas seulement un champion dans son pays, mais aussi à l’étranger. C’est notamment dans la Grande République de Velsna qu’il a eu le plus de succès de ses 19 à 24 ans, remportant un nombre important de rallyes au volant de sa Steiner Veber face aux constructeurs et pilotes locaux.

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Depuis cette époque, il est resté très attaché à ce pays, ce qui nous amène au titre de cet article. Depuis quelque temps maintenant, des rumeurs courent sur le fait qu’une possible super course de Rallye voie le jour. Rien n’est encore officiel, mais d’après les informations dont nous disposons, l’organisation d’un rallye annuel serait en préparation à l’initiative de Markus Albrecht. Celui-ci aurait la particularité de s’étaler sur plusieurs pays, étant donné que le départ s’effectuerait à Rasken et que l’arrivée serait à la capitale Velsnienne.
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10/06/2013


Une nouvel alliance pour Rasken ?
Depuis le 30 juin 2012, après avoir passé plus d’un an et demi au sein de l’Union Médiane des Traditionalistes (UMT), notre pays est officiellement sans alliance. Cependant, cela pourrait rapidement changer. En effet, depuis 2012, une alliance semble se former à l’initiative de Luminor : l’Union Économique Eurysienne (UEE).

Il y a une dizaine de jours, le Ministre de l'Union Économique Eurysienne du Luminor, Monsieur Michel Dubois, a pris contact avec le gouvernement Raskenois. La raison ? L’Union souhaitait savoir si notre pays voulait la rejoindre. Quelques jours plus tard, nous avons appris que le gouvernement Raskenois étudiait la possibilité de rejoindre cette alliance depuis quelque temps. La demande de Monsieur Michel Dubois ne fut que le déclencheur de ce qui suivit.

Deux jours plus tard, le 2 juin, le gouvernement a fait savoir qu’un référendum allait se tenir dans les prochains jours. Ce fut chose faite les 6 et 7 juin, jours pendant lesquels le peuple Raskenois fut appelé aux urnes pour répondre à deux questions :

• Êtes-vous pour que notre pays (Rasken) rejoigne l’Union Économique Eurysienne ?
• Êtes-vous pour que notre pays (Rasken) valide le traité de fondation de l’UEE du 23 juillet 2012 ?

Avec un taux de participation d’environ 76 % pour l’ensemble du référendum, la première question fut acceptée sans grande difficulté avec un confortable 69 %. Cependant, le résultat de la deuxième question fut beaucoup plus serré, le oui ne l’emportant qu’avec 52 %.

Une fois tous les votes comptés et les résultats annoncés, le gouvernement Raskenois envoya alors une demande d’adhésion à l’Union Économique Eurysienne.
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10/07/2013


Mais ou s’arrêtera donc Apex?
L’année dernière, Apex Energy avait déjà fait parler d’elle en signant l’un de ses premiers gros contrats à l’étranger. Ce contrat portait sur la construction de 4 réacteurs nucléaires de 1600 MW dans le duché de Sylva. Bien qu’important, ce contrat pourrait être éclipsé par celui que vient de conclure l’entreprise avec la grande république de Velsna, qui pourrait être bien plus conséquent. Mais revenons au début de l’histoire pour comprendre.

Il y a maintenant plus d’un an, une rencontre fut organisée entre Rasken et la grande république de Velsna. Cette rencontre avait pour but d’établir des relations économiques entre nos deux nations et un point anodin mais qui a eu son importance fut celui de la demande de la grande république de Velsna de procéder à une prospection des fonds marins afin d’établir une carte des potentielles ressources en hydrocarbures de la zone. Il fut également convenu lors de cette réunion que si des ressources étaient trouvées, alors une deuxième réunion aurait lieu entre Velsna et Apex Energy pour discuter du futur de la gestion de la production.

Une fois la prospection finie, la seconde réunion a bel et bien eu lieu du fait des presque 10 milliards de barils trouvés. Lors de cette réunion, le sujet principal fut bien évidemment la répartition des profits de l’exploitation pétrolière qui, au terme des tractations, se sont achevées sur un partage de 60 % pour Velsna et 40 % pour Apex. Mais ça ne s’arrête pas là, car d’autres sujets ont été abordés, notamment le nucléaire ainsi que l’hydraulique.

Rien n’a encore été décidé à ce sujet, mais il se pourrait bien que dans quelques années, des centrales nucléaires ou des barrages soient érigés sous la bannière d’Apex.
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02/09/2013


Mais que ce passe t’il dans l’enclave de Kreuzsee?

Depuis maintenant 23 jours, la frontière entre Rasken et la zone kresetchienne contrôlée par les terroristes de La Rache est sous haute surveillance, gardée en permanence par 3000 soldats de l’armée de terre raskenoise. Depuis l’annonce, la situation n’avait guère évolué. Les soldats raskenois faisaient leur travail en surveillant la frontière, notant les activités et les passages des « habitants » de cet état terroriste.

Cependant, cette relative tranquillité a radicalement changé ce matin aux alentours de 10h. En effet, à cette heure-ci, un échange de tirs a eu lieu entre les terroristes et les soldats de l’armée raskenoise. Dès que les échanges de tirs ont débuté, les sirènes dans les villages frontaliers se sont mises à sonner et des directives ont été données en vue de préparer de possibles évacuations s'il s'agissait d’une invasion.

Au final, plus de peur que de mal, les échanges de tirs se sont terminés 20 minutes après avoir commencé.

Mais que s’est-il réellement passé ? Qui a déclenché cet échange de tirs et surtout, qu’est-il arrivé aux terroristes une fois l’échange de tirs terminé ? Dans cet article, nous allons essayer de répondre à toutes ces questions maintenant que nous avons un peu de recul sur cet événement.

Premièrement, qui a déclenché cet échange de tirs ?

Au tout début, nous ne savions pas réellement qui avait commencé les hostilités, l’armée accusant les terroristes et inversement. Mais après enquête, il semblerait que tout ceci ait débuté à cause d’un malentendu. D’après les rapports que nous avons reçus, les premiers tirs seraient venus du côté de La Rache. Cependant, toujours d’après les rapports, juste avant que les échanges de tirs ne commencent, un groupe de soldats effectuait un exercice avec des munitions à blanc. Les terroristes de La Rache auraient donc tiré vers les soldats raskenois car ils pensaient qu’on les attaquait.

La question suivante est, que s’est-il passé ensuite ?

Comme dit plus haut, l’échange de tirs a débuté aux alentours de 10h du matin avec les terroristes de La Rache. Ces premiers tirs visaient le groupe de soldats s’entraînant avec des balles à blanc et d’après les informations que nous avons, il n’y aurait eu aucun mort, juste un blessé avec une balle dans la jambe. Tout de suite après les premiers coups de feu de la part des terroristes, l’alerte fut donnée et les soldats de la frontière se mirent en position de combat. Peu de temps après, les soldats raskenois troquèrent leurs munitions à blanc pour des vraies et commencèrent à riposter.

Au bout de cinq minutes, les pertes se chiffraient à près de 16 morts pour les terroristes et à 6 blessés côté raskenois. À ce moment-là, le commandement local décida d’engager ses 5 véhicules de combat d’infanterie afin d’en finir pour de bon. Cela fonctionna au début, les terroristes se repliant dans le petit village de Bürzach. Cependant, environ 14 minutes après le début de l’échange de tirs, le commandement rappela les véhicules de combat d’infanterie et décida plutôt d’appliquer une autre tactique pour se débarrasser des Rachistes . D’après leurs dires, ils auraient procédé à « l’ablation de la zone à risque ». Derrière ce terme se cache une réalité toute simple : « l’ablation de la zone à risque » en langage militaire peut signifier plusieurs choses, mais dans notre cas, cela signifie la destruction des infrastructures et des bâtiments. En effet, les soldats raskenois qui gardent la frontière sont équipés de 40 mortiers tractés de 120mm.

Une seule minute après l’ordre de rapatrier les véhicules de combat d’infanterie, le premier obus de 120mm tomba sur le petit village occupé par les Rachistes . Ce déluge d’obus dura au total 5 minutes et avec une cadence d’environ 6 obus par minute, ce ne sont pas moins de 1200 obus qui tombèrent au total sur le petit village. La trentaine de maisons fut pulvérisée et autant vous dire qu’il ne reste rien des Rachites. D’après les chiffres que nous a fournis l’armée, ce ne sont pas moins de 120 Rachites tués durant ces 20 minutes pour 14 Raskenois blessés.

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Soldat Raskenois en train de tirer au mortier de 120mm
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01/06/2014 Rasken part en guerre


La guerre, la guerre était de retour en Altarie. En 20 ans, la république n'a pas daigné envisager la reconquête de ses territoires perdus après 1994. Cependant, tout cela est désormais du passé, car il a suffi de deux événements pour que cette possibilité revienne sur le devant de la scène.

Tout d’abord, le coup d’État démocratique en Hotsaline, visant à renverser le gouvernement de Leonid Kravchuk, au pouvoir depuis plus de 20 ans. Ce nouveau gouvernement ne cache pas ses intentions : il veut reconquérir ses territoires actuellement occupés par les terroristes de la Rache. Le deuxième événement est le changement de régime en Altarie, où la république a été remplacée par la Principauté de Kaulthie des Altars, avec à sa tête Ron Gustav II, considéré comme un héros national pour sa résistance contre l’invasion de la Rache de 1994 à 1998. Cependant, Ron Gustav II se distingue des autres membres de la confédération de Kresetchnie. Là où les autres sont hostiles à Rasken, lui, grâce au soutien apporté par le gouvernement Raskenois après avoir été forcé d'abdiquer, est très amical envers notre pays. Sa Majesté Stanislav Schützenberger et le prince d’Altarie sont même de très bons amis, malgré la grande différence d’âge entre les deux.

En effet, Stanislav Schützenberger a été l’un des premiers à féliciter Ron Gustav pour la récupération du trône. Juste après cela, les deux hommes se sont rencontrés dans la capitale Raskenoise, non pas en amis, mais cette fois-ci en tant que chefs d’État. Nous ne savons pas en détail ce qu’ils se sont dit, mais ce qui se passe actuellement laisse penser que Rasken apporte désormais un soutien militaire à la Principauté. Quelle ne fut pas la surprise des habitants lorsqu'ils virent passer plusieurs trains en direction de la ligne de front contre la Rache, transportant du matériel militaire Raskenois, avec les canons automoteurs super lourds Alastor et leurs obus destructeurs de 220 mm en tête d’affiche. Mais ce n’est pas tout : les habitants ont également pu voir des avions Raskenois, comprenant des chasseurs, des avions d’attaque au sol, et d'autres appareils.

À cela, le gouvernement a publié un communiqué pour expliquer la situation.
Gouvernement Raskenois a écrit :
À compter du 31 mai, nos forces aériennes, ainsi qu’un bataillon d’artillerie de la division d’infanterie DasReich, seront engagés dans le conflit pour reconquérir les territoires de l’Altarie occupés par les terroristes de la Rache. L’opération, baptisée Sturmbrecher, aura pour but de soutenir les troupes au sol de la Principauté afin de faciliter leur avancée sur le territoire occupé par les terroristes. Le premier bataillon d’artillerie de la division DasReich, composé de 50 CASL (canons automoteurs super lourds) Alastor, est actuellement positionné au niveau du couloir de Raslavie. Cependant, avec l'approbation des autorités Altariennes, il avancera progressivement sur le territoire Altarien afin de continuer à apporter un soutien aux troupes de la Principauté. Au total, un peu moins de 2 000 de nos soldats participeront à l’opération Sturmbrecher. En plus des troupes au sol, une partie de notre armée de l’air procédera à des frappes au sol ainsi qu’à des missions de reconnaissance par drones. Les informations récoltées depuis des mois, ainsi que celles que nous collecterons à l’avenir, seront partagées avec les troupes de la Principauté pour frapper avec précision les terroristes de la Rache.
Reconnaissance drones Raskenois


Effectifs engagés : a écrit :
Armes personnelle :
1 530 armes légères d'infanterie de niveau 2

Artillerie :
50 Canon automoteur niv 5
10 Lance-roquettes multiple niv 4

Logistique :
20 camions citernes de niveau 3
100 Camion de transport niv 2

Commandement :
5 véhicules de transmission radio de niveau 6
5 véhicules radar de niveau 5

Force aérienne :
5 Avion d'attaque au sol niv 5
3 Avion d'attaque au sol niv 7
5 Avions de chasse niv 1
1 Bombardier Gunship niv 1
2 Avions de Transport tactique niv 5
3 Drones de reconnaissance niv 3

Divers :
5000 Mines antichar niv 6 (représentant 5 grosse bombe style MOAB, oui c’est le bombardier stratégique du pauvre faite pas chier)
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20/06/2014


L’avenir énergétique sera nucléaire …… ou peut être gazier
Elle est là, elle est enfin là, après 4 années de construction, 3 mois de retard et un surcoût de 100 millions de slecks (200 millions d’euros), celle que l’on surnomme maintenant la reine des centrales vient d’injecter ses premiers watts sur le réseau Raskenois. Celle-ci devrait dans les prochains jours atteindre sa puissance de 1800 MW, la rendant de facto plus puissante que le RPR le plus puissant. Baptisée Superphénix en référence à ses caractéristiques, la centrale à gaz, située non loin de la ville d’Hamförd, est ce que l’on pourrait appeler une démonstration technologique. Dans cet article, nous allons revenir ensemble sur l’histoire de la centrale Superphénix, qui ne semble être que la première d’une longue lignée.

Tout commence en 2005, année où Oskar Brötzmann prit officiellement la place de PDG d’Apex Energy. Bien que le plan de réduction des émissions de CO2 ne fût approuvé que bien plus tard, Oskar Brötzmann voyait déjà que les normes de pollution devenaient de plus en plus strictes année après année et que le charbon n’en avait plus pour très longtemps. Le problème étant que les centrales à charbon représentaient, et représentent toujours, une part importante de notre production électrique. La solution qu’Apex voulait prioriser était celle du nucléaire ; cependant, le gouvernement de l’époque était frileux à l’idée de s’engager sur la voie de l’atome, et même si Apex essayait de pousser dans cette direction, la position du gouvernement ne changea guère. Il fallut alors trouver une solution de repli au cas où la solution de l’atome serait refusée. Les énergies renouvelables comme les éoliennes, le solaire ou la géothermie furent d’entrée écartées à cause de leur inefficacité et de la place qu’elles occupent ou de l’absence de champs géothermiques dans le pays. La biomasse fut elle aussi refusée, l’entreprise et l’opinion publique ne voulant pas déforester l’entièreté des forêts du pays. La solution des barrages fut envisagée, mais l’entreprise se rendit rapidement compte que, même si Rasken avait un certain potentiel hydroélectrique, il serait bien insuffisant pour remplacer la totalité du charbon. Apex décida alors de baser son plan de secours sur les centrales à gaz. Cette technologie était connue et parfaitement maîtrisée par l’entreprise, et elle avait l’avantage de relâcher beaucoup moins de CO2 que le charbon, avec un facteur de réduction de 2,5. Bien que cette technologie soit également polluante, ses émissions plus faibles laisseraient le temps au gouvernement de se décider en faveur du nucléaire.

Dès sa prise de poste, Oskar Brötzmann eut une réunion avec les chefs de la branche recherche des centrales à gaz et leur aurait dit ceci mot pour mot :
Oskar Brötzmann a écrit :
Je ne veux pas savoir combien cela va coûter, je ne veux pas savoir s’il y a des risques que le projet ne fonctionne pas, je ne veux pas savoir quelle technologie vous allez utiliser ou développer, ce que je veux, c’est des résultats au-delà de tout ce qui se fait de mieux dans le monde.
Visiblement, les membres du groupe de recherche d’Apex ont suivi les mots du patron à la lettre, car le projet baptisé "Futur Gaz" coûta près de 2,5 milliards de slecks (5 milliards d’euros). Cependant, tout cet argent ne fut pas dépensé en vain. En effet, un tel programme de recherche aurait dû durer environ 15 ans, mais les chercheurs réussirent à mener à bien le programme de recherche en seulement 5 ans. Dès que le programme de recherche fut terminé et après avoir constaté son potentiel, Apex lança immédiatement la construction de la centrale Superphénix, construction qui s’est achevée cet été.

Mais alors, qu’est-ce qui rend la centrale Superphénix si spéciale par rapport aux autres centrales, me direz-vous ? Eh bien, c’est simple, tout se résume en un mot : rendement. En effet, la centrale Superphénix utilise une technologie que l’on nomme CCG, ou Cycle Combiné Gaz. Cette technologie utilise une turbine à gaz simple, mais également une turbine à vapeur qui récupère la chaleur restante dans les fumées. La différence entre Superphénix et les autres, c’est que là où les CCG classiques ont un rendement de 60 %, voire un peu plus, Superphénix affiche un rendement de près de 75 %, et d’après certains chercheurs que nous avons réussi à contacter, il n’est pas impossible que, durant la vie de la centrale, le rendement puisse être poussé jusqu’à 80 %. En fait, la centrale pourrait théoriquement monter bien plus haut, son rendement maximal théorique, appelé rendement de Carnot, étant de plus de 92 %.

La question que l’on peut se poser maintenant est la suivante : comment Superphénix arrive-t-elle à atteindre un rendement aussi élevé ? La réponse réside dans deux solutions, aussi incroyables l’une que l’autre.

La première concerne la turbine à vapeur. Là où, dans un CCG classique, le cycle de la vapeur est dit sous-critique, c’est-à-dire que la vapeur reste en dessous d’une certaine pression et température, Superphénix n’utilise même pas un cycle supercritique, mais un cycle ultra-supercritique, c’est-à-dire que la vapeur est bien au-delà de son point critique. Dans un cycle ultra-supercritique, la vapeur se forme à une température de plus de 600°C pour une pression au-delà de 240 bars, soit 240 fois la pression atmosphérique. Ces conditions améliorent sensiblement le rendement thermique de la turbine à vapeur. Grâce à l’utilisation d’un cycle ultra-supercritique, le rendement de la centrale passe d’environ 60-62 % à 67 %.

La deuxième solution concerne la base de la centrale, c’est-à-dire la combustion du gaz naturel. En effet, dans un CCG classique, le gaz est brûlé avec de l’air, ce qui pose un gros problème, car seul 21 % de l’air est utile pour la combustion, le reste, principalement de l’azote, n’apporte aucun avantage ; pire, il agit comme une éponge à énergie, ce qui réduit la température de la combustion et donc le rendement global de l’installation. La solution trouvée par les ingénieurs d’Apex est très simple : si l’azote est problématique, pourquoi ne pas envoyer de l’oxygène pur à la place de l’air ? Et c’est ce qu’ils ont fait : les centrales de type Superphénix n’utilisent pas d’air pour brûler le gaz, mais de l’oxygène pur. L’effet est sans appel : là où, dans une centrale classique, la combustion monte au maximum à 2000-2200 degrés, les flammes de Superphénix montent à plus de 3500 degrés. C’est d’ailleurs de là que lui vient son nom de Superphénix. Avec cette augmentation de température, le rendement passe de 67 % grâce au cycle de vapeur ultra-supercritique à 75 % annoncé par l’entreprise.

Cependant, vous vous doutez bien qu’il n’y a pas que des avantages. L’augmentation du rendement grâce au cycle ultra-supercritique et à la combustion dans de l’oxygène pur vient avec son lot de problèmes. Le premier est que les matériaux utilisés conventionnellement dans des centrales à gaz ne peuvent pas tous être utilisés dans Superphénix à cause des chaleurs bien plus importantes. Par exemple, la turbine à gaz utilise des superalliages à base de nickel, comme le Rene 88e, un superalliage de dernière génération, qui offre une excellente résistance aux déformations à haute température. La turbine utilise également des céramiques renforcées, comme le carbure de silicium renforcé de fibres de carbure de silicium. Nous n’allons pas vous lister tous les matériaux utilisés, car cela serait trop long, mais sachez juste que l’utilisation de matériaux avancés crée un surcoût d’environ 110 millions de slecks (220 millions d’euros). Cependant, ce n’est pas là que le surcoût est le plus impressionnant, mais sur l’installation de production d’oxygène pur, car oui, il faut bien la produire quelque part. En effet, à pleine puissance, la centrale engloutit près de 8000 tonnes d’oxygène pur par jour, soit 2,93 millions de tonnes par an. Pour produire cet oxygène, Superphénix est dotée d’une installation de production d’oxygène impressionnante, occupant un peu plus de 10 hectares, représentant un tiers de la surface totale de la centrale. Cette installation est de base très énergivore, mais l’utilisation de technologies basse consommation permet de réduire sa puissance maximale nécessaire à seulement 35 MW, ce qui est bien plus qu’acceptable, car l’utilisation d’oxygène pur permet de gagner près de 200 MW. Comme dit plus haut, cette installation de production d’oxygène pur représente une grande partie du surcoût de la centrale, celui-ci étant estimé à 325 millions de slecks (650 millions d’euros).

Un avantage de l’oxycombustion (combustion dans de l’oxygène pur) est que cela réduit sensiblement la consommation de gaz naturel. À vrai dire, Superphénix consomme près de 420 millions de mètres cubes de moins par an qu’une centrale de même puissance mais utilisant des technologies de CCG classiques, ce qui fait que le surcoût de 435 millions de slecks (870 millions d’euros) est compensé en 4 ans. Un autre avantage de l’oxycombustion est lié aux émissions de polluants. En effet, dans une centrale CCG classique, les rejets de polluants ne contiennent pas uniquement du CO2, mais aussi des particules comme le NOx, dangereuses pour la santé. Cependant, ces particules se forment lorsque la combustion n’est pas parfaite. Or, l’avantage de l’oxycombustion est de proposer une combustion parfaite ou quasi parfaite, ce qui fait que le seul polluant qui sort de la centrale est du CO2 quasi pur. Cette "pureté" au niveau du CO2 permet une conséquence intéressante : celle de ne pas avoir besoin d’installation de séparation du CO2 dans le cas où l’on ferait de la CSC (Capture et Séquestration de Carbone).

En résumé, Superphénix est une centrale chère, plus chère que les CCG plus classiques, qui, eux, tournent autour de 750 millions de slecks (1,5 milliard d’euros), alors que Superphénix coûte environ 1,185 milliard de slecks (2,37 milliards d’euros). Cependant, comme dit, ce surcoût est compensé en 4 ans, ce qui veut dire qu’après ce délai, Superphénix devient plus rentable que les CCG classiques. Pour finir cet article, je dirais que Superphénix peut être vue comme une vitrine technologique mais aussi comme un démonstrateur industriel ayant pour objectif de prouver la faisabilité des technologies employées.
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04/12/2014


Rasken : Une nation à la pointe du nucléaire ?
Depuis quelques années, Rasken semble se diriger vers un mix énergétique très nucléarisé. En effet, depuis 2011 et le lancement du premier réacteur industriel au sein de la centrale d'Osterwald, pas moins de six réacteurs ont été raccordés au réseau électrique. En tant que source d'énergie, le nucléaire présente de nombreux avantages, notamment sa capacité à être pilotable et sa densité énergétique très importante. Cependant, les centrales raskenoises ont un gros défaut : un peu moins des deux tiers de l'énergie produite par le cœur nucléaire ne peuvent pas être convertis en électricité. Cette énergie est donc perdue, mais elle doit tout de même être dissipée. C'est notamment le rôle des grandes tours en béton situées à côté des bâtiments réacteurs, qui servent à diluer l'énergie thermique perdue dans l'environnement.

Une question se pose : s'il n'est pas possible de convertir cette énergie en électricité, ne serait-il pas possible de la valoriser d'une autre manière ?

Eh bien oui, il existe bel et bien un moyen de valoriser cette énergie. Tout commence en juin dernier avec la maire de Hamförd, Madame Susanna Böttger, membre du PE2D, qui a annoncé son ambition de rénover le réseau de chaleur urbain de la ville ainsi que de l'étendre pour qu'il couvre la totalité de l'agglomération. Actuellement, le réseau de chaleur urbain ne couvre que le centre-ville, n'alimentant en chaleur "que" 420 000 citoyens. Cependant, le gros défaut de ce réseau est qu'il est alimenté par des chaudières à gaz. La consommation de gaz représente un coût non négligeable, car chaque année, pas moins de 230 millions de m³ de gaz sont engloutis par les quatre chaudières d'une puissance thermique combinée de 350 MW. En plus de représenter un budget conséquent pour la ville, cela contribue de manière significative aux émissions de CO2.

Afin de réduire la facture et les émissions, Madame Susanna Böttger a lancé cet été un appel d'offres pour trouver des solutions. Les propositions se sont alors succédé. Certains ont proposé de remplacer les chaudières existantes par des chaudières de dernière génération avec capture et séquestration de CO2 (CSC). D'autres ont suggéré la géothermie ou encore le solaire thermique avec stockage de chaleur. Mais, à la surprise générale, Apex est apparue lors de cet appel d'offres avec une solution pour le moins impressionnante. L'entreprise propose ni plus ni moins que d'alimenter le réseau de chaleur d'Hamförd avec la chaleur qui ne peut pas être transformée en électricité. En effet, non loin de la ville, à une trentaine de kilomètres, se dresse l'imposant chantier de la centrale nucléaire de Brandis, qui devra à terme accueillir six réacteurs de 1600 MW.

Ayant pris note de la volonté de la maire d’étendre le réseau de chaleur à toute la ville afin d’alimenter en chauffage les 2,8 millions d’habitants d’Hamförd, Apex propose de relier non pas un, mais deux réacteurs nucléaires au réseau de chaleur. Un seul réacteur nucléaire de type RPR de 1600 MW est en capacité de produire environ 2850 MW thermique, dont environ 2220 seraient utilisables pour le réseau de chaleur. À première vue, cela semble beaucoup trop. Pourquoi diable remplacerions-nous des chaudières de 350 MW par non pas un, mais deux réacteurs nucléaires de 2220 MWth ? Eh bien, la réponse est que, comme je vous l’ai dit, la maire a pour ambition d’étendre le réseau de chaleur à toute la ville, et la puissance nécessaire se situerait autour de 2500 MW avec des pics de demande autour de 4000/4500 MW en période de grand froid.

Cependant, tout n’est pas tout rose, car une telle entreprise a un coût non négligeable. Premièrement, la centrale en elle-même. Le raccordement d’un réacteur à un réseau de chaleur ne se fait pas sans désavantage. En effet, bien que la centrale soit en capacité de valoriser près de 2850 MWth, cela se fait au détriment d’une perte de production électrique, qui dans notre cas se chiffre à 315 MW. Au total, ce ne sont pas moins de 630 MW de production électrique qui seront perdus. Cependant, nous n’avons pas besoin de chaleur toute l’année. Quand le chauffage n’est pas nécessaire, le réacteur fonctionnera normalement et retrouvera donc sa puissance électrique habituelle de 1600 MW. Mais passons, le plus grand prix à payer n’est pas cela, mais l’installation elle-même, qui pourrait se chiffrer à près de 15 milliards de Slecks, pris en charge à 75 % par Apex. Cette somme est certes conséquente, cependant, d’après les estimations, elle serait remboursée en "seulement" 37 ans, alors que les centrales sont construites pour durer au moins 60 ans. Donc, passé ce délai de 37 ans, les deux réacteurs seront aussi, voire plus rentables qu’un réacteur nucléaire classique.
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