21/02/2015
19:30:57
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Politique & jeu de cour - Page 2

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La missive tahokaise était tombée à point nommé pour le Duché, dans une période de crise où il fallait impérativement déployer des moyens adaptés pour rassurer la population et, plus encore, maintenir son niveau de vie. "Maudits bourgeois" pensait Alexandra "On les laisse faire, ils détruisent tout pour leur profit, puis scande quand on ne les laisse pas résoudre leurs méfaits en leur accordant encore davantage de liberté". Le débouché qu'offrait le Tahoku était donc du plus intéressant puisqu'il devrait assurer à prix raisonnable la production de biens de consommation. Mais l'offre n'était pas pour autant idéal, elle présentait même une lacune sérieuse que la Duchesse étudiait avec sa fille, la ministre des Affaires étrangères. Cette dernière était quelque peu dubitative et questionna

-Le Tahoku, il ne s'agit pas d'une nation fasciste ?

-Hé bien, répondit Alexandra, rien ne l'indique clairement selon nos derniers renseignements mais, l'imperméabilité des médias tahokais est un premier indicateur plutôt inquiétant sur la question. Mais nous pouvons déjà affirmer qu'ils ne sont pas expansionnistes, du moins ce n'est pas visible. Autrement, le Jashuria les aurait déjà recadrés. Ce pays, première puissance du Nazum, est connu pour veiller à la stabilité continentale.

-Justement, ne devons-nous pas craindre la réaction du Jashuria ?

-Hé bien, la délocalisation ne se fera pas du jour au lendemain. Ce sera un processus progressif, qui débutera après une rencontre nous permettant de tâter le terrain. Et ça se fera avec une coopération étroite entre le Tahoku et aussi bien les entreprises privées que comtales. En soi, il n'y a aucune raison que cela ne contrarie le Jashuria. Que ça attire leur attention ? Peut-être, mais nous pourrons veiller à ce que cela n'aille pas plus loin.
Notre objectif est simplement d'établir des partenariats économiques, rien d'autre.

-N'est-ce pas risqué de se rapprocher d'eux ? Je veux dire, ce serait la porte ouverte au critique en interne, mais à l'internationale également.

Alexandra haussa des épaules avec une expression assez difficile à interpréter, une espèce d'absence d'émotion sur la question, mais comme légèrement teinté de dépit. La limite était très floue, d'où la difficulté de la sonder, même pour sa fille. La Duchesse poursuivit.

-Hé bien, le libéralisme et la mondialisation a toujours fonctionné de cette façon, nous ne réinventons aucunement le libre échange. Nous avons là une population de travailleurs plus compétitifs, alors le marché s'adapte. Il en sera de même avec le Wanmiri, tu as toi aussi entendu dire que la fameuse Ambre Récifjaune a déjà organisé un voyage là-bas. Bref, les Grands Groupes Privés prennent déjà l'initiative, les seuls qui contesteront en interne seront les collectivistes.

-Pour changer, continua Matilde avec un sourire en coin avant de poursuivre. C'est tout de même douteux, moralement, de profiter ainsi du faible niveau de vie, et donc coût, des travailleurs du Wanmiri et Tahoku.

-Ah ça, la politique n'a jamais été morale. On en parle dans les discours pour le peuple, mais ça ne va pas plus loin. Là, c'est dans nos intérêts de procéder à la chose. Notre économie risque même de rapidement devenir dépendante de ces nations mais... encore une fois, nous n'inventons rien dans ce modèle d'interdépendances. Non, la seule chose concrètement reprochable est le caractère fasciste du Tahoku.

Elle prit une gorgée de punch avant de poursuivre.

-C'est grossièrement la seule chose qui pourrait nous être rapprochée par nos alliés, et non pas uniquement les nations déjà dans un esprit de rivalité avec nous.

-Parlons en de cette interdépendance, jusqu'où irions-nous sur ce point ?

La Duchesse haussa à nouveau les épaules, avec cette fois une expression de dépit qui l'emportait clairement sur l'impassibilité.

-Nous irons jusqu'où il faudra. De toute façon, les limites que nous fixerons sous peu évolueront à grands pas par la suite en fonction du contexte. Les choses reposeront sur notre capacité à nous adapter. Pour le moment, l'urgence est de répondre à la crise, même sur le court terme.

-Pour être court-termiste, ça l'est. Ouvrir ainsi l'économie sylvoise à la concurrence étrangère plus abordable, n'est-ce pas contrecarrer complètement tous les plans de redressement ?

-Des théoriciens en économie t'expliqueront avec beaucoup de précision en quoi cela paralysera d'autant plus le Duché dans une crise, tandis que d'autres témoigneront avec des études aussi pertinentes l'exact inverse. Là, l'emploi à drastiquement chuté à cause d'un manque de résultat et de manœuvres spéculatives à la limite de l'illégalité. Nous répondons au chômage sur le court terme, et maintenant allons répondre aux conséquences des précédentes réponses concernant le chômage.

-Ne devrions-nous pas chercher à répondre au long terme ?

-Crois-tu que je ne l'aurais pas souhaité ? Dans un monde idéal où tant les citoyens que les propriétaires des capitaux sont conciliants et patients, j'aurai volontiers planifié une campagne économique très bien encadrée pour répondre durablement à cette crise. Mais nous ne sommes hélas pas dans ce monde et, le processus duquel est née cette crise est lui-même un exemple de la difficulté d'adopter un plan sur le long terme conciliant les intérêts de tous.
Non, le contexte change rapidement et nous devrons évoluer aussi vite pour nous y adapter tout en veillant à, comme d'habitude, mettre d'accord tout le monde.

-Ou plutôt, mettre le moins en désaccord tout le monde.

Ricanant à la plaisanterie, Alexandra poursuivit.

-Oui, tout à fait. La crise devrait malgré tout finir par se calmer et à la fin le Duché sera aussi prospère, juste différent dans son fonctionnement.

Haussant un sourcil, Matilde demanda :

-En es-tu certaine ?

-Bien sûr que non ! (Tout en rigolant) Mais il faut bien que je m'en persuade pour convaincre la Haute-Assemblée. Tout le monde exige une solution différente, à un tel point où même les partis les plus extrémistes en viennent à se faire entendre. Les sujets sont inquiets et sont prêts à se réconforter sous n'importe quelle proposition.

Il y eut une petite pause, les deux sirotant avant que Matilde ne reprenne.

-C'est paradoxal tout de même. La bourgeoisie et les manœuvres financières sont les principales causes de cette crise. Du coup, la tendance était d'y répondre avec des mesures opposées comptant sur l'intervention de l'État. Les gens doivent maintenant en assumer les conséquences, et approuvent une politique inverse, semblable à la cause initiale de leurs problèmes : libéraliser le marché et encourager à la délocalisation et mise en concurrence avec l'étranger.

-Oui, le bon côté est que la prochaine conséquence sera prévisible : des entreprises sylvoises ne pourront pas tenir la guerre des prix contre des manufactures tahokaises employant des salariés payés vingt fois moins cher à l'année. En réponse, nous organisons déjà avec les secteurs industriels la réorganisation des choses.

-Ah ? Et dans quel sens ?

-Déjà, nous ne pourrons pas acheter indéfiniment à bas prix si nous n'avons pas d'un autre côté des entrées. Si Sylva sera perdante au niveau des prix, elle sera incomparable sur la qualité. Nous pourrons contribuer à fournir des équipements de pointes inaccessibles, et peut-être même aider au développement. Ces populations qui là seront clairement exploitées, devraient même en profiter sur le long terme avec le développement d'industries plus productives. Elles leur assureront derrière une élévation du niveau de vie.
C'est donc sur ça que nous allons jouer, et anticiper. Nous parlions de vision à court terme, mais ce n'est pas aussi vrai que ça, non, l'ensemble est même cohérent sur le long terme. Pourquoi diable distribuerais-je à mes frais des bourses d'études quand l'activité économique est en chute libre ? Parce qu'il est prévu de développer l'industrie de pointe derrière pour répondre aux nouveaux marchés que nous allons ouvrir, les mêmes marchés visant à répondre à la crise actuelle.

Matilde ouvrit grand les yeux.

-En effet, cela semble moins incontrôlé maintenant. Ces mesures concernant les bourses sonnent presque comme une évidence désormais, pas juste une mesure désespérée.

Alexandra afficha un large sourire.

-Pour être honnête, c'était bien une décision prise dans l'urgence, sans vision à l'origine. Seulement que l'éducation de la population a toujours été bénéfique et je savais que cela paierait à un moment ou un autre. Là, l'ouverture des échanges avec le Nazum saura mettre à profit cette décision.

L'expression soudaine de Matilde changea brusquement, comme si elle comprit soudainement quelque chose.

-Nous parlions du fascisme de Tahoku, de l'urgence de certaines décisions, de l'amélioration de la qualité de vie des travailleurs exploités sur le long terme, et finalement de la concordance des décisions sur le long terme... Tu as quelque chose en tête à ce niveau ?

Alexandra afficha un sourire chaleureux, fier de la perspicacité de sa fille.

-Oui. Les tahokais seront indéniablement exploités par leurs dirigeants qui verront là une opportunité de s'enrichir. Mais ce sera également l'opportunité de faire changer les choses, au moins essayer.
Nous investirons d'abord dans des manufactures, puis proposerons des académies pour que les tahokais se constituent une force qualifiée, et là les choses suivront. Si nous réussissons, ils s'ouvriront au monde, les conditions de vie seront améliorées, et les idées iront en s'arrangeant.
Si nous réussissons, comme dit. Nous sommes après tout encore loin de pleinement connaitre le Tahoku et rencontrerons très surement des résistances. Mais c'est un projet sur le long terme, sur peut-être plusieurs générations...
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L'actualité était agitée dans la Haute-Assemblée, suite aux informations rapportée par Zélandia concernant les navires loduariens en route. Si la conclusion de la rencontre promptement initiée par ce fiable partenaire auprès de cet intrus plutôt suspect, les discussions sur la chose étaient déjà abordées en Sylva.
C'est la Duchesse qui commença l'assemblée une fois les formalité d'usage effectué, rappelant brièvement la position de la Loduarie et donc de Sylva à son égard :

-Mesdames, la Loduarie s'est illustrée par ces méfaits et l'actualité a déjà couvert les évènements, que je ne rappellerais que brièvement : blocus maritime envers l'Empire du Nord, survols illégaux de territoires souverain et mensonges concernant les intentions desdits survols, soutien du régime tyrannique de l'Okaristan contre une révolution légitime issue de la volonté du peuple, assassinat de deux civils teylais et absence totale de coopération sur la question, et enfin, la Loduarie Communiste a par la voix de son meneur, clairement exprimé durant la médiation au sujet de l'Okaristan qu'elle ne connaissait pour seul langage celui de la force brute.
C'est pour résumer une puissance violente, sanguinaire et adepte des frappes sur les civils tel que témoigne la Tcharnovie, elle-même impliquée pour soutenir les braves révolutionnaires en Okaristan. Chaque jour, elle témoigne un peu plus de sa volonté expansionniste et hégémoniste, sans aucune considération pour la prospérité ou la stabilité.
Dès lors je soumets deux mesures que le Duché de Sylva pourrait appliquer en collaboration avec les membres de l'OND :
En premier temps, nous devons prioritairement interdire à la Loduarie l'accès à Paltoterra. C'est une nation ouvertement menaçante, n'ayant aucun intérêt ici, envers qui nous ne pouvons attribuer aucune confiance, et bien trop habituée à semer le trouble pour soutenir ses projets impérialistes.
Secondement, dans l'objectif de soutenir la légitimité populaire des révolutionnaires en Okaristan, la Tcharnovie avec qui nous avons des relations cordiales, et enfin contrer les intolérables ambitions du dictateur Lorenzo, je propose que nous fournissions une aide massive aux forces Tcharnoves dans leur projet.
Sylva dispose d'une part d'une marine en pleine croissance et d'alliés fiables dans la région pour sécuriser nos côtes et empêcher la prolifération de la Loduarie ici. Nous disposons également d'une aviation vieillissante qui sera bientôt remplacée, tandis que le Miridian a récemment mis en vente ses chasseurs les plus anciens. Nous pourrons ainsi combiner une escadrille qui saura appuyer les efforts tcharnoves, sans directement s'impliquer dans le conflit.

Présidente de la Haute-Assemblée et principale figure de contestation, Lucette fut la première à répondre selon une mécanique informelle bien connue dans les sphères politiques de Sylva :

-Si la description de la Loduarie Communiste est teinté d'un parti pris inavoué, je ne prendrais pas le temps de m'y attarder pour me concentrer sur des points plus important que chacun sera contraint d'admettre.
Primo, quels que soient les reproches effectués à la Loduarie, nous n'avons aucune légitimité à prétendre autoriser ou non la circulation de leurs navires en dehors des eaux que nous revendiquons, sauf menace explicite envers nos intérêts. Or ce dernier point n'est absolument pas appuyé et retire d'emblée toute pertinence à cette proposition.
Secundo, le cas de l'Okaristan est marqué de la même subjectivité. Ces révolutionnaires sont acclamés ici, mais rien ne les distingue de ceux de la Caméthée qui sont eux qualifiés de terroristes ! Comment définissons-nous des révolutionnaires, quelles justifications les différencient des terroristes ?
Non, ces mesures allant à l'encontre de la Loduarie s'inscrivent uniquement dans une question de lutte d'intérêt dans laquelle Sylva n'a ni légitimité, ni à gagner à s'y engager !

Bien qu'elle aussi une figure fermement opposée à la Duchesse, Nathalie Sablier détestait d'autant plus la figure collectiviste tant pour des raisons idéologiques que personnelles. C'est donc elle qui répondit le plus vite :

-Quelle hypocrisie flagrante ! La principale omission de son excellence la Duchesse est de ne pas qualifier d'État terroriste la Loduarie. Ce pays sauvage a prouvé l'être à suffisamment de reprise pour qualifier au choix d'aveugle, ou de malhonnête, ceux qui refusent de l'admettre !
Et comment pouvez-vous oser faire le rapprochement entre les brutes de Caméthée et ces braves révolutionnaires ? Si les deux souhaitent peut-être la fin d'une dictature, ceux de l'Okaristan n'emploient pas de gaz mortels, ne font pas exploser des officiels désarmés, et n'envahissent pas des hôpitaux !

-Moi, hypocrite ?! Répondit avec force Lucette, Vous déformez absolument tous les contextes ! Les révolutionnaires de Caméthée se sont attaqué à une caserne, et ont apporté leur aide à l'hôpital, tandis que le gouvernement TERRORISTE de la province y a fait couper le courant ! Ce ne sont pas les rebelles de Caméthée qui ont tué des citoyens de cette façon, mais ce gouvernement que Sylva maintient en place uniquement par volonté de contrecarrer la Communaterra sous justification d'un vague rapprochement avec une personnalité révolutionnaire là-bas !

Le ton commençait à monter dans l'assemblée, qui déviait du sujet. Alexandra recadra alors la situation :

-Il n'est question ni de la Caméthée ni de Communaterra, mais de la Loduarie, Okaristan et Tcharnovie. Aucun autre sujet n'a sa place dans cette assemblée-ci. Nous avons déjà observé les conséquences de l'occupation loduarienne. J'insiste, mais il suffit de se tourner vers la Tcharnovie dont les habitants ont encore bien en mémoire la violence de cette puissance belliciste. Dès lors, leur posture vis-à-vis de cette guerre civile et de l'implication loduarienne est plus que justifiée. En effet, comment les tcharnoves pourraient-ils tolérer le maintien de l'influence d'une nation rivale dont ils ne connaissent que trop bien les effets du phosphore blanc ?
Comment nous, déjà suffisamment insulté par la Loduarie Communiste qui a toujours été claire sur ses intentions honteuses, pouvons-nous la laisser maintenir sa sphère d'influence auprès de nations avec qui nous avons une bonne entente ?

La comtesse Julia Despalmier était, elle, assise entre deux chaises. Elle était opposée à Lucette Dumorne et aux collectivistes en général, et avait un membre de sa famille positionné comme ambassadeur en Tcharnovie. Mais elle entretenait en même temps une profonde détestation pour Nathalie Sablier dont la rivalité avaient atteint son paroxysme dans un duel à l'épée. Elle en était sortie défigurée, obligée de porter un chapeau pour masquer une partie tondue de son crane pour suturer le cuir chevelu largement entaillé.
Dès lors, elle avait le choix d'aller dans le sens de Nathalie et des tcharnoves, avec l'espoir de se rapprocher de ces seconds et de mettre à profit le rôle de l'ambassadeur Xavier Despalmiers, en plus de contrarier Lucette. Mais, approuver Nathalie lui était insupportable au point où elle en oublierait presque ses propres intérêts.
Il lui fallait donc proposer une solution à elle soutenant ses intérêts tout en contrariant ses deux rivales :

-Si l'expansion loduarienne est des plus intolérables, elle ne saurait se contrer par la force. Nous y mettrions en jeu notre intégrité, risquerions une guerre que nous ne pouvons remporter sans voir nos alliés teylais et tanskiens lourdement affligés, et ne ferions qu'encourager un cycle de violence.
Aussi critique que nous pouvons être de la Loduarie, nous spéculons sur leurs intentions alors qu'elle a clairement exprimé souhaité assurer un référendum honnête. Nous n'aurions pas du nous désengager d'y assister et en payons maintenant le prix en n'ayant plus aucun axe d'action non violent.
De plus, si le renouvellement de notre chasse aérienne est en effet prévu, elle ne se fera pas avant un moment. Pourtant, les menaces qui sont exprimées sont bien immédiates et nécessitent de conserver nos ressources. Non, dès lors, toutes interventions en Okaristan sont inenvisageables. Mais ce n'est pas pour autant que nous devrions nous retirer de l'Eurysie de l'est, au contraire. Si la Tcharnovie sera contrainte d'abandonner à terme l'Okaristan faute de ressources militaires, nous pourrons l'assister dans sa quête de préservation contre la sphère d'influence loduarienne.
Pacte de défense mutuelle, rapprochement des complexes militaro-industriels, exercices conjoints, nous avons de nombreux moyens pour assurer à la Tcharnovie une force conventionnelle dissuasive pour éviter toutes agressions loduariennes futures.

Il y eut un murmure dans l'assemblée, davantage satisfait que les propositions précédentes. Il faut dire que Julia Despalmiers proposaient une mesure plus nuancée, entre l'intervention militaire et l'absence pure et simple d'implication. Pour autant, la Duchesse défendit son argumentaire avec détermination. Même Lucette était plutôt d'accord, tandis que Nathalie grondait intérieurement.

-On ne dissuade aucunement en laissant faire. Ce n'est pas en construisant des remparts à ses frontières que la Loduarie se verra en incapacité d'en franchir d'autres. Par ailleurs, ces mesures dissuasives qui pourront à terme se faire avec la Tcharnovie, ne sont aucunement incompatibles avec un soutien matériel concernant l'Okaristan.
Mais là, laisser la Loduarie déstabiliser sans conséquence des pays et y mettre des régimes qui lui sont favorables, c'est une chose intolérable. Si elle ne rencontre aucune résistance et, au contraire, en tire des résultats, elle n'aura aucune raison de ne pas accélérer le rythme.
En effet, votre argumentaire part du principe que la Loduarie est honnête, mais sur quoi basez-vous cette affirmation ?

L'assemblée commençait à durer, et des voix s'élevaient. Il était en effet difficile d'affirmer avec certitude que la Loduarie ne truquerait pas le référendum pour aller dans son sens, avec toutes les conséquences morales pour les habitants, comme politiques pour l'OND. Le pays avait une longue liste d'interventions violentes et surtout, impunie.
La joute verbale se poursuivit malgré tout, opposant principalement Julia Despalmiers, Lucette Dumorne et Nathalie Sablier, mais Alexandra fit pencher les discussions en sa faveur jusqu'aux deux votes.
Le premier comptait trois propositions :
-Ne rien faire en Okaristan,
-Ne pas intervenir, mais se rapprocher de la Tcharnovie pour l'aider à consolider ses défenses,
-Et finalement s'impliquer indirectement en approvisionnant en armes les forces tcharnoves soutenant les révolutionnaires en Okaristan.
Les résultats furent de 3/10 pour la première proposition, 5/10 pour la deuxième et 6/10 pour la troisième, un score serré, mais malgré tout décisif. Il y eut à un moment la question d'une intervention directe de Sylva, mais elle fut si défavorablement accueillie qu'elle n'intégra même pas les propositions.

Le second vote avait quant à lui deux décisions uniquement :
-Tolérer intégralement les mouvements loduariens,
-Les interdire au niveau des côtes sylvoises ou alliées en Paltoterra,
-Refuser l'accès de Paltoterra à la Loduarie.
Là, les choses n'allèrent pas intégralement dans le sens de la Duchesse, et c'est la deuxième proposition qui l'emporte avec une note de 7/10, contre 4/10 pour la troisième et 2/10 pour la première.
Il y eut une pause, puis encore une réflexion concernant le soutien pour l'Okaristan, faisant intervenir cette fois-ci des experts militaires appelés spécifiquement pour cette question. Furent notamment étudiés les informations à disposition par rapport aux forces en présence, aussi bien tcharnoves que loduariennes, navales comme terrestres ou aériennes. Le premier constat concernait l'importante force de frappe à disposition des loduariens qui, en l'état, ne laissait aucune chance au tcharnoves. Plusieurs cas de figure furent étudiés, mais une évidence ressortait : à moins de fournir l'intégralité des avions de chasse vieillissant du Duché en plus des appareils disponibles chez le Miridian, les révolutionnaires et leurs alliés n'avaient aucune chance de supporter les bombardements aériens. Plusieurs propositions furent effectuées, avec divers degrés d'importance en termes de don, et c'est finalement celle impliquant de fournir l'intégralité des avions de chasse et d'attaque au sol à déstocker qui fut approuvée. Il faut dire que c'était une décision logique : si Sylva n'avait pas déjà remplacé les appareils, ils seront rapidement un poids pour l'entretien tout en représentant une force de frappe minime, et finiront démantelés sous un délais relativement court. S'en débarrasser déjà tout en les employant à affaiblir la Loduarie sonnait donc comme une évidence.
Fut au passage approuvé l'attribution d'un budget important dans la production de missiles de croisière sol-mer et pour cause, si Sylva tenait à s'assurer que la Loduarie ne force pas le passage sur ses côtes ou celles de ses alliés immédiats, elle allait devoir disposer de moyens adapter.
Ainsi s'acheva cette assemblée, tandis que se préparaient des missives pour le Miridian et la Tcharnovie.
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Nouvelle séance à la Haute-Assemblée, sur la question du Kolcovo. Elle se déroula en deux partis, la première sur l'évolution des choses avec la hausse des hostilités émises par voie diplomatique avec la Loduarie Communiste, et la seconde sur le positionnement du Duché qui était resté encore flou sur le nouveau gouvernement élu.

Concernant l'agressivité croissante du belligérant concerné, le sujet fit évidemment polémique dès le début. Lucette Dumorne adopté sa position de contestation qui l'amena à exprimer des opinions douteuses, presque en soutien au dictateur Lorenzo :

-La participation du Duché à ce conflit n'est pas une erreur, mais un acte innommable de malhonnêteté ! Les insurgés n'ont aucune légitimité, ce ne sont que des terroristes soutenus par des nations voisines sans aucun scrupules à se montrer impérialiste ! Nous nous livrons là à une guerre par proxy avec la Loduarie, rien de plus, et il n'y a dès lors aucune surprise à ce qu'elle y réponde de façon guerrière, chose que vous refusez d'assumer !

En somme, les mêmes poncifs que l'assemblée précédente sur le sujet était répétée, et chacun y campait ses positions. La différence était que cette séance-ci se concentrait sur le Duché en lui-même, chose que rappela Alexandra Boisderose :

-Cette question a déjà été abordée et approuvée il y a peu. Nous devons maintenant aborder la posture à adopter face à l'évolution de la situation. Il est indéniable que l'augmentation des tensions à l'internationale, d'autant plus nourrie par le contexte même de Paltoterra. La stabilité du continent est en effet troublée par notre voisin du sud, devenant avec joie le foyer de tous les vecteurs de chaos. À partir de ce jour, nous devons penser à assurer la consolidation de nos moyens militaires conventionnels pour rester dissuasifs.

-Investir encore dans le militaire, coupa Lucette, alors qu'il suffirait de simplement adopter un positionnement raisonnable avec la Loduarie et cesser les provocations ?! Tout cet argent pourrait être réinjecté dans l'économie et contribuer à rétablir la stabilité de Sylva, puisque vous tenez à ce que tout soit calme !

Juliette Lépini dont le nom était bien mérité tant son caractère était épineux, prit la parole sous l'agacement des mêmes propos encore et encore répétés par la présidente de la Haute-Assemblée.

-Révisez donc l'économie du pays en lieu de fantasmer sans arrêt sur la Loduarie par pur esprit de dissidence ! Sylva est souveraine sur le plan militaire et produit elle même son matériel ! Cela fera dès lors tourner notre économie que d'acheter des armes !

-Pardons ?! Et les avions achetés pour la Tcharnovie, ils étaient tous sylvois peut être ?! On a encore un règlement démesuré à faire pour Caratrad !

Alexandra recadra la situation, toujours avec la même patience qu'elle était perpétuellement obligée de fournir.

-Dans ce cas ci, Sylva ne saura fournir dans les temps une force suffisante pour répondre à la menace loduarienne. Il s'agit d'être décisif et de constituer sous peu une unité réellement impactante. Je laisse pour cela la parole à madame Nathalie Sablier.

Plusieurs comtesses et élus soupirèrent, mais la concernée prit malgré tout la parole sans encombre.

-De façon à assurer une rapide montée en puissance et des arguments pertinents pour répondre à la menace émise clairement par la Loduarie, est proposé un plan d'achat auprès du Grand-Kah et de l'Algua...

Elle fut immédiatement interrompue alors que son auditoire laissait présager une attention respectueuse à son discours. Lucette criait notamment au scandale, répétant que cet argent quittant le Duché aurait pu être utilisé autrement et qu'un apaisement avec la Loduarie éviterait toutes ces craintes. Ses opposantes scandaient que faire l'autruche ne servirait à rien, et que de toute manière la Loduarie venait malgré tout par l'intermédiaire de Communaterra qui était incontestablement décidé à briser toutes formes de paix. Mais forte de son caractère et élocution, Nathalie appela au calme sans nécessité que la Duchesse n'intervienne :

-Mesdames, notre économie, aussi mouvementé soit elle, reste bien plus performante qu'elle en a l'air ! Si notre croissance a sensiblement diminué, elle reste supérieure à nos voisins, preuve de la supériorité du modèle sylvois ! Les estimations effectuées par les soins des cabinets et conseillers auquel j'ai fait appel sont disponibles et les détails vous sont transmis.

Un vidéoprojecteur afficha sur un tableau le résumé de la demande, les coûts, le poids militaire, et les propositions pour le financement. Navires, avions, et unités de combat terrestre, la demande était démesurée et se faisait aussi bien auprès du Grand-Kah que de l'Alguarena. Les moyens de financement consistaient en une négociation d'un échéancier assez avantageux, presque trop optimiste, qui permettrait au Duché d'extraire sur la durée des excédents requis pour ce financement.
Cette offre se vantait qui plus est d'entretenir la politique du funambule de Sylva, jonglant en équilibre entre les deux éternels rivaux de Paltoterra.
La discussion dura très longtemps et fut intensément négociée entre le différent parti, durant trois jours. Ces débats étaient entrecoupés d'autres sujets, le temps de laisser chaque représentant étudier de nouveaux points et propositions en fonction des évolutions.

Finalement, l'ensemble des représentants se mirent d'accords pour ne pas commander dans l'immédiat ce qui serait une véritable armée, et procéder par paliers évolutifs en fonction des résultats des échanges, pour se terminer sur ce premier achat :
Un avion radar de cinquième génération auprès du Kah, et dix chasseurs-bombardier de huitième génération auprès de l'Alguarena.

Si cela était loin de représenter une escadrille de grande ampleur, elle assurait malgré tout une force de frappe et polyvalence plus qu'honorable, capable de bien des missions et surtout, s'agençant à la perfection avec les armées actuelles du Duché. Après encore divers débats sur les questions du financement et des conditions d'achat tolérées, la demande fut approuvée.

Quant à la question de la situation même du Kolcovo, tel était elle : N'était-il pas largement temps de reconnaitre comme État souverain ce pays, ainsi que la légitimité du gouvernement élu malgré les ingérences loduarienne ? Il va sans dire que la simple formulation de cette question par la comtesse Marie Filao posa problème. Ingérence Loduarienne ? En quoi l'intervention du pays différait-elle de celle de la coalition entre Tcharnovie, Rus've, Rasken et Empire du Nord ? Et concernant la légitimité des votes, comment la reconnaitre quand la Loduarie avait raison sur un point : une part importante de la population n'y avait pas procédé (mais là encore, il fallut que certains rappellent que c'était la Loduarie elle-même qui bloquait ces votes et interrompaient tous le processus démocratique tout en éternisant une guerre qui aurait été autrement achevée).
Pourtant, il fallait se décider : le Kolcovo était-il une nation à part entière ou une organisation non reconnue, voir même pleinement illégale ?

Si la posture du Duché approuvée dans l'ensemble était bien de soutenir les instigateurs de ces changements, pouvait-on pour autant déjà approuver ce changement de régime ? Le gouvernement de l'Okaristan était indéniablement inacceptable, ne tenant que grâce à la répression armée. Mais se précipiter à le changer, n'était-il pas là le risque de troquer pour une autre dictature ? La population était-elle réellement d'accord, quand en effet une partie n'avait même pas pu s'exprimer ? Les choses avaient semblé aller si vite. La comtesse Filao répondit à toutes ces questions :

-En effet, les choses peuvent sembler précipitées, mais elles ne sauront aller mieux en l'état actuel des choses. Pire, laisser l'indécision faire ne fera que laisser cours à la Loduarie Communiste pour empiéter sur le processus décisionnel du pays de façon à le diriger dans son sens, loin de tous principes démocratiques.
Non, Il vaut mieux une bouée trouée que pas de bouée du tout. Reconnaitre le Kolcovo, c'est lui donner encore plus de crédibilité, et en faire perdre à la Loduarie. C'est un pas de plus, certes petit, mais assuré en direction de la paix, là où l'arrêt serait se laisser embourber dans les sables mouvants du chaos. Il n'y a que quand l'envahisseur sera parti que pourra se p...

-C'est la Tcharnovie l'envahisseur !

C'est sans surprise Lucette qui avait lancé cette affirmation, coupant Marie. Là, c'est Paule Berger, élue du comté Boisdinde, qui haussa le ton. Sincèrement épuisée par le caractère immature de celle qui devait normalement présider cette assemblée aux côtes de la Duchesse, elle cria :

-Mais il suffit ! Vous ressemblez à une listonienne à scander sans arrêt ! Un peu de sérieux, non de Pazuzu ! Assumez donc vos fonctions et montrer l'exemple dans ce qui doit être l'incarnation de la démocratie, et ne saurait se faire dans l'absence de respect des règles les plus élémentaires de la discussion :

-Démocratie ?! Alors que l'on parle de soutenir des insurgés et que l'on provoque constamment jusque par-delà les océans ?!

C'est maintenant la Duchesse qui gronda, au bout de ses limites :

-Il suffit ! J'en appelle à votre maturité, faites donc raison à ceux qui approuvent vos devoirs !

Puis d'un geste de la main, elle invita madame Filao à reprendre, tandis que les autres étaient quelque peu honteuses :

-Donc, je disais, ce n'est pas sous le régime d'occupation actuel que pourra se poursuivre le processus démocratique. N'importe quelle forme de soutien est bonne à prendre, même quand il s'agit de pousser au départ une nation dont le dirigeant affirme fièrement "ne reconnaitre que la force".

C'est sans surprise que de nombreuses discussions se poursuivirent. Tous admettaient que le Kolcovo était actuellement loin d'être un régime idéal quand bien même il partait de loin. Il était surtout question de savoir s'il pourra s'améliorer, sous l'occupation loduarienne ou non. Mais furent inlassablement répétés les mêmes arguments contre l'occupant communiste : diplomatie catastrophique se faisant par la violence et sans aucune considération pour la souveraineté d'autrui. Il était difficile pour Lucette de le défendre quand de moins en moins de crédibilité lui était accordé.
C'est donc au même rythme que les discussions sur l'achat militaire que se firent celles sur la reconnaissance, à la fin conclue par un vote avec pour résultat : 7/10 pour la reconnaissance du Kolcovo comme État souverain, et 5/10 contre, un score plutôt serré. Vint une autre décision : celle d'officialiser cette prise de position en rencontrant le gouvernement du Kolcovo, avec une délégation sylvoise envoyée sur place. Il s'agirait là d'un geste fort, démontrant la totale reconnaissance du Duché.
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Les séances mouvementées de la Haute-Assemblée tendaient tant s'imposer en norme qu'il était juste de dire que celle-ci était classique, et que la prochaine à être "normale" ne serait que sacrément calme. Un autre élément d'une irréprochable constance était la dégradation de l'opinion des sylvois envers Communaterra. Cette nation pleine d'idéaux était de moins en moins défendable par les collectivistes, qui finissaient clairement par la rejeter pour des raisons politiques et idéologiques. Il fallait déjà être pragmatique : malgré l'importante place du collectivisme dans l'appréciation des sylvois, les politiciens qui représentaient le mouvement ne pouvait se permettre de faux pas qui les décrédibiliserait. Cela portait d'ailleurs atteinte à l'image de Lucette Dumorne, jusque là respecté dans la sphère de gauche, commençait à perdre du soutien, et la qualité de ses interventions toujours plus provocantes (pour ne pas dire digne des komunteranos) n'aidait pas. Communaterra était menaçante de fait, et se ranger de son côté était être à l'opposé des sylvois.

Et même au-delà de l'aspect politique de la chose, Communaterra était paradoxalement de moins en moins connue pour son communisme. En fait, c'était même l'un des rares points chez eux particulièrement notable qui n'avait JAMAIS contrarié le moindre sylvois, même les plus libéraux et conservateurs. "Nos voisins sont communistes ? Grand bien leur fasse, du moment que les choses reste apai... ils viennent de nier la légitimité de notre gouvernement, ah et ils menacent de nous déstabiliser, oh et la représentante d'un des comités appelle à la guerre... avant d'inviter les loduariens. Tiens, une violente révolte a mobilisé dix milliers de contestataires et... ils se sont fait massacrer en une soirée." C'était là une des lignes d'un one man chow tenu par un comédien, mais illustrant avec pertinence la situation actuelle en Communaterra vu par les sylvois, politiciens comme "simples" citoyens. Le partage équitable des ressources et efforts, la qualité des services publics, l'accès à l'épanouissement et à l'accomplissement, on n'entendait plus parler de ça là bas, juste des troubles et tensions régionales. Dès lors, les collectivistes n'avaient juste plus aucun intérêt à maintenir la moindre proximité avec eux.

Il ne restait que les communistes, toujours prêts à servir de contestataires radicaux. Perdraient-ils des points dans l'opinion et l'approbation générale ? Ils n'avaient que si peu à perdre, leur dernier espoir était de se faire remarquer, d'attirer l'attention.

Les choses éclataient à présent, le Grand Kah menait une enquête encore troublée par le brouillard de guerre. Les choses n'avaient pas vocation à dégénérer en opération armée, mais tout avait l'air d'aller dans ce sens. Et un point d'importance devait être traité, suffisamment sensible pour que ces assemblées-ci ne soit pas publiquement diffusée et que le sujet reste confidentiel.

Le Grand Kah demandait l'autorisation de faire passer des missiles au-dessus de Sylva.

Nombre d'élus et nobles le disaient clairement : Les choses allaient dans l'intérêt du Duché en neutralisant une nation qui d'elle-même s'était positionnée comme hostile et menaçante. Mais participer, même indirectement, à la guerre ? Quel que soit le nom donné aux actualités, Peu importe le refus du Grand Kah de le qualifier de guerre, tout laissait à penser que les choses allaient dans une direction guerrière. Le passage non autorisé des avions avaient déjà laissé un froid, rappelant l'épisode de la Loduarie ayant contrarié bon nombre d'eurysiens.
Par missives avaient été exigées et reçues des explications : un manque de communication au sein de l'ambassade kah-tanaise au Duché, suivis de mesures et réprimandes au sein du personnel de l'Union pour éviter une répétition du manquement. C'était... formel, l'apparat de l'officiel pour justifier des décisions concrètes tout en faisant bonne impression. Les choses convenant en soi au Duché, ces apparences étaient acceptées et permettraient de se justifier à l'internationale :

"Nous n'avons pas laissé passer ces avions, nous n'avons simplement pas été prévenus à cause d'un manquement dans les services diplomatique kah-tanais, envers lesquels ont été appliquées les sanctions requises. C'est une maladresse regrettable qui aurait pu amener à des accidents et une grave nuisance à la qualité de nos relations..."

De tenue à éviter une exacte répétition de la scène, dont les mêmes excuses auraient été peu (ou plutôt, encore moins) crédibles, le Grand Kah demandait cette fois-ci l'autorisation de faire passer ni plus ni moins que ses missiles pour ce qui n'était pas une guerre. Et là était la dichotomie : Beaucoup de représentants, même des élus collectivistes, étaient favorables à une pacification de la région, l'élément déclencheur ayant été l'invitation des loduariens sur leur sol, après que ceux-ci ont enchainé les actions hostiles en Eurysie et auprès de l'OND. Mais tout autant de monde n'assumait pas une implication aussi directe que l'approbation pure et simple de faire passer des missiles, pas en l'état.

Les discussions dévièrent rapidement non plus sur l'acceptation ou non de la demande, mais les conditions selon lesquelles seraient acceptables cette demande. Devenir d'une certaine façon complice de l'invasion d'un pays ? Non, impensable. Contribuer à une opération de paix ne tenant pas de la responsabilité unique du Grand Kah ? Voilà qui est déjà plus intéressant !
Et il faut admettre que, tout aussi favorable que soit l'opération pour Sylva, elle reste légitimement critiquable tel que ce fut le cas dans les missives du Miridian. C'était même assez contraire aux principes promus par le Duché, et plus généralement, l'OND et les partenaires la composant.

L'assemblée évoluait gré des correspondances avec le Kah, dans des laps de temps assez cours et séparés par de courtes pauses. Les choses évoluaient rapidement, et il fallait être réactif. La dernière missive du Duché évoquait une coopération entre avec l'OND pour encadrer la reconstruction de Communaterra, et le Kah répondait quant à lui par l'affirmative, la chose étant dans la continuité de ses plans, déjà évoqués avec le Royaume de Teyla.
Ce positionnement était déjà bien plus acceptable, passant d'une invasion douteuse à un véritable objectif de stabilisation et émancipation des komunteranos. Leur modèle politique, social et économique sera préservé, juste qu'ils n'auront plus la possibilité de commettre des massacres ou menacer le voisinage.
C'est donc avec une approbation bien plus importante que fut accueillie cette proposition-ci. Il ne restait maintenant plus qu'à passer le mot à l'OND. L'ensemble des partis politiques, si ce n'est les communistes qui tenaient à se manifester à contre-courant, validèrent donc c'est décision avec une moyenne de 8/10 pour et 3/10 contre.

Un autre point était même évoqué : non pas seulement autoriser le passage de missiles, mais également ouvrir les frontières et routes aux engins du Grand Kah (sous un certain encadrement bien évidemment, il n'était pas non plus question d'ouvrir la porte aux débordements et infiltrations de matériel). Toutefois, la proposition restait à affiner avec l'OND et le Grand Kah, d'autant qu'il faudrait établir des limites claires que notre voisin s'engagerait à respecter.

Les questions des échanges à entretenir une fois Communaterra pacifié était aussi mis sur la table. Rien de nouveau ne fut exprimé par rapport aux missives : permettre l'achat de matières premières abondantes en Communaterra, la vente de machines industrielles qui leur manquerait, et la distribution d'œuvres sylvoises sur place serait un excellent moyen de maintenir stables les échanges à l'avenir.

Petit point notable, était acquise la certitude que le Kah écraserait la résistance komunteranos. Le seul point de doute qui persistait, était le délais avant d'y arriver. Quelques mois ? Un an ? Une décénie ? Les sylvois étant patients, ils n'auront aucun mal à attendre.
3300
Alexandra Boisderose se frotta le front en clignant des yeux, quelque peu confuse par la situation tandis que son interlocuteur se répéta :

-Hé bien comme dit, je reviens de l'Astérie. Je servais en qualité de consultant militaire le Triumvir Vinola pendant la guerre civile de Velsna. Mais les opérations ont tourné court et notre armée a été encerclée après une fausse manœuvre.

Luc Boisdinde, droit comme un I devant la Duchesse qui elle était assise à son bureau, était quelque peu mal à l'aise. Il était parti en espérant faire ses preuves et avoir de quoi s'ouvrir de nouvelles portes, et il n'avait connu qu'un humiliant échec, tout en manquant de se faire attraper et probablement lyncher. Pensant être le conseiller qui aurait fait basculer la situation et se serait suffisamment illustré pour se lancer dans une carrière militaire ou comme politicien, il avait juste été un officier quelconque accompagnant Vinola dans sa mort.

-Et le Triumvir vous a accepté comme... consultant... comme cela ? Juste après quelques échanges de missives ?

-Oui... oui, c'est exactement ça.

-Et qu'attendez-vous de moi au juste ? Je ne comprends pas qu'est-ce que j'ai à voir à cette histoire ?

-Excellence, je pense pouvoir prétendre à une certaine expérience des combats après cette aventure, un savoir-faire acquis sur le terrain qui serait profitable à l'armée ducale. Si le résultat fut peu glorieux, nombre de leçons peuvent être tirées de cet échec. C'est pourquoi après avoir fait un premier service militaire en Sylva et acquis cette expérience, je souhaiterais candidater pour réintégrer l'armée sylvoise en qualité d'officier.

Regard circonspect de la Duchesse :

-Encore une fois, qu'attendez-vous de moi ? Je ne suis pas en charge du recrutement et de l'attribution des postes. Pourquoi avez-vous demandé une audience ?

-Je... permettez-moi d'insister madame. Je suis en assez mauvaise posture. Mon implication dans cette affaire a quelque peu porté atteinte à ma réputation et je suis actuellement dépourvu de la moindre fonction.

-Et c'est pour ça que vous venez m'importuner ? Vous parliez d'affaires urgentes concernant Velsna, qui nécessitait mon attention ! Votre famille ne peut donc s'occuper d'une telle formalité pour vous trouver un poste dans le comté Boisdinde ?

-Je concède ! C'est... c'est en réalité ma famille qui m'a orienté vers vous...

Consternation d'Alexandra :

-Donc même, elle souhaitait se débarrasser de vous ? Vous me dressez un portrait bien peu flatteur de votre personne.

-Je ne formulerai pas cela de cette façon. Et quoi qu'il en soit, avec cette histoire de réputation, il y a véritablement des leçons à tirer de cette guerre ! Plus précisément, il y a des enseignements à tirer de conflits terrestres sans appuis aériens. Plusieurs acteurs étrangers y ont participé et feront les retex qui vont avec. Or le Duché tend dans sa doctrine à favoriser la domination aérienne et maitrise assez peu les fronts dans lesquelles elle ne dispose pas de cet atout. J'insiste, mais il y a des cas de figure auxquels nous ne sommes pas préparés. Nous l'avons bien observé avec les kah-tanais qui sur une grossière erreur ont manqué de perdre l'intégralité de leur aviation.

-Quel est le rapport ?

-Aussi inenvisageable que cela puisse être, c'est la démonstration que perdre son aviation avant un conflit est possible et qu'il faut conséquemment une armée de terre apte à opérer en toute autonomie. C'est pour cette raison que je vais valoir l'intérêt de mes observations et la pertinence de me mettre en relation avec les groupes d'études sur la question.

Plusieurs longues secondes de silence se succédèrent tandis qu'Alexandra fixait d'un air grave le jeune officier. Il n'osait rien dire jusqu'à ce qu'elle brise l'attente.

-Soit, vous serez mis en relation avec un responsable. Il évaluera avec davantage de pertinence que moi votre potentiel. Maintenant, vous pouvez disposer.

-... Merci excellence.
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Nouvelle séance de la Haute Assemblée correspondant aux critères standards (à savoir une séance teintée de divergences et ponctuées d'insultes) sur les dernières actualités velsniennes, à savoir le cas des libertariens et du nouvel ambassadeur tout nouvellement nommé. L'appréciation de la gestion des biagistes était très mitigée. La Duchesse Alexandra Boisderose avait initié les discussions en évoquant l'échec que représentait cette crise pour Sylva, ce à quoi Nathalie Sablier exprima sa surprise : "Quel échec ? Les terroristes ont été neutralisés et les dommages sont minimes." Ce qui ne manqua pas de faire vivement réagir la nouvelle présidente de la Haute Assemblée, Antoinette Vougier :

"Victoire ? Victoire d'avoir massacré deux centaines de civils ? Après avoir échoué à empêcher la livraison d'armes étrangères dont un char d'assaut en Sylva, nous êtres montrés incapables de prévenir du rassemblement d'individus dangereux, et exposé notre incapacité à traiter cette menace par des moyens non létaux, nous devrions fêter la victoire d'avoir massacré cent quatre-vingts individus ? Même sur ce plan, ce n'est pas une victoire totale avec une partie des infrastructures kah-tanaises qui ont été atteintes. Nous féliciter pour ce carnage ne nous rendrait pas plus dignes des komunteranos, fiers d'avoir massacré dix milliers de leurs semblables."

"Nous ne sommes qu'à deux pour cent de Communaterra pour le moment," répondit Ivanna Rondin du Comté Palétuvier "Il n'y a pas de quoi nous affoler, notamment lorsque nous parlons de terroristes."

C'est là la Duchesse qui répondit avec une sévérité perceptible : "Deux pour cent de Communaterra est déjà trop. Nous ne pouvons tolérer de nous de ne serait ce qu'effleurer leur barbarie, nous valons mieux que ça."

"J'ajouterais que la définition de terroristes est à expliciter dans leur cas. Ce sont des délinquants, des criminels mêmes, coupable de port d'arme illégale et agression armée à l'encontre de citoyens, forces de l'ordre, le tout doublé d'acte de vandalisme contre des infrastructures, mais cela relève-t-il d'un acte de terreur ?" questionna l'élue collectiviste du comté Amandier, Marine Laframboise.

"Mais vous le dites vous-même ! Ils ont cramé une partie du phalanstère kah-tanais ! Si ça ne suffit pas pour vous pour considérer la chose comme un acte de terreur, alors vous êtes définitivement très courageuse. Je suis sûr que vous dormiriez dans un lit infesté de scolopendre et diriez au matin couverte de morsures boursouflées que ces bêtes ne faisaient que se défendre !" s'exclama la comtesse Léanana Palétuvier, en première ligne sur la gestion politique de cette sordide affaire.

"Hé bien oui !" répondit vivement Marine, "Le saccage de maisons s'observe également pendant des manifestations. C'est un acte grave, une mise en danger d'autrui, mais ce n'est pas du terrorisme ! Si nous commençons à distribuer sans raison cette qualification, elle perdra en valeur !"

C'est là que répondit l'élue du comté Palétuvier, Ivanna Rondin, elle aussi très impliquée dans cette petite crise : "Il faut dire que l'action visait en effet à la terreur et était planifié ! Les biagistes avaient déjà publiquement annoncé refuser de ce soumettre à... heu... au communisme qui sévissait en Sylva. Et ils avaient appuyé leur déclaration en menaçant de s'en prendre au Phalanstère Kah-tanais !"

"Parlerons-nous un jour de ces Phalanstères que l'on laisse pousser comme des champignons alors que ce sont indubitablement des outils d'influence ?" lança Léoni Lavigne du comté Despalmier, une remarque qui fit monter quelques chuchotements bien que la Duchesse recentra le débat sur le sujet : "Le terrorisme est en effet défini comme l'usage de la terreur pour imposer des idées, et ces biagistes s'étant revendiqué comme le contraire fondamental du communisme kah-tanais, nous pouvons en effet rapprocher leur attitude comme un usage de la peur et violence pour imposer une vision libertarienne qui qualifie de communiste tout ce qui ne laisse pas intégralement place au plus total du laissé faire."

Son propos fut surprenamment repris par la présidente, d'affiliation collectiviste : "Tout à fait, rappelons que l'emploi du terme liberté doit s'accompagner d'un contexte pour vouloir dire quelque chose. Et dans le cas des libertariens velsniens, liberté signifie plus précisément la liberté de faire ce qui me chante sans me soucier des autres et des conséquences. La volonté biagiste de s'extraire de toutes formes de responsabilité, mais également de lois, de NOS lois tient d'une idéologie extrémiste individualiste qu'ils ont essayé d'imposer par la force d'armes illégalement acquises via la menace et l'usage de la force.
Le massacre qui s'est opéré est le symptôme d'une succession d'échecs desquels nous devrons tirer des leçons, mais le refus des libertariens de coopérer et la nécessité de les neutraliser via des moyens létaux ne tient pas de notre responsabilité. Oui, nous aurions dû les empêcher de s'armer et voir de plus loin la prise d'importance de leurs idées violentes, mais l'intervention avec usage de la force et leur volonté de se soustraire à l'autorité du Duché par un usage réciproque de la force tient de leur responsabilité.
Ce sont pour ces raisons que doivent selon moi être qualifiés de terroristes et insurrectionnistes ces biagistes, parce qu'ils n'ont respecté aucune de nos lois pourtant approuvées par les habitants de notre si beau pays, qu'ils ont voulu imposer leur vision égocentrique à notre détriment, et qu'ils ont voulu l'imposer par la force et la terreur. Oui, notre incapacité à prévenir de cette crise fut un terrible échec, mais la neutralisation de ces terroristes n'en restait pas moins légitime, notre devoir en qualité d'autorité chargée de la lourde responsabilité d'assurer la sécurité et faire régner un ordre consenti par la population !"

Cette intervention trouva un certain succès et après encore quelques discussions, l'ensemble de l'assemblée s'accordait à qualifier de terroristes les biagistes. Et cela amena naturellement à un autre point qu'évoqua la présidente : "Mais quid du nouvel ambassadeur velsnien en Sylva ? Si rien ne l'inculpe formellement, c'est un secret de polichinelle qu'il est impliqué dans l'implantation de ces terroristes biagistes ainsi que d'autres crimes graves à l'internationale."

"Hé bien arrêtons-le" s'exclama Nathalie Boisderose "S'il est connu unanimement qu'il est responsable de bien des délits et crimes, alors mettons-le à la geôle. Les missives avec monsieur Digrassi indiquent bien qu'il ne se souciait pas du traitement que nous avons réservé aux libertariens. Non, il s'en réjouissait et attend probablement de nous de traiter son problème qu'est Herdonia, de la même manière que nous avons traité celui qu'étaient les biagistes !"

"Oui mais" répondit Alexandra "S'il est de notoriété publique qu'Herdonia a sa place dans sa prison, nous ne pouvons nous baser uniquement sur cela pour remettre un jugement."

"Mais Digrassi lui-même attend que nous fassions cela !"

Imperturbable, Alexandra poursuivit : "Les rumeurs, l'opinion publique ou encore la volonté du dirigeant d'un autre pays ne sont pas des justifications suffisantes pour remettre des décisions de justice. Sylva ne remet pas ses décisions de manière arbitraire, elle respecte des lois consenties par l'ensemble de son peuple, et passer outre pour arrêter un individu indésirable remettrait en question notre système. Nous ne respecterions plus nos lois, approuvées par nos sujets. Quelle confiance les autres États et notre peuple pourront-ils nous accorder après cela ?
Non, nous devons appuyer l'arrestation de cet Herdonia, car je m'engage bien à ce qu'il soit arrêté, à des preuves tangibles qui sauront consolider notre justice. Ce sera une décision non pas basée sur notre volonté qui, aussi justifiée soit elle dans ce cas-ci, reste profondément faillible, mais sur des rouages minutieusement huilés."

La présidente reprit sur ce : "C'est par ailleurs l'occasion de rappeler que l'ambassadeur Herdonia a convié les représentants du Duché à de modestes festivités dans leur ambassade nouvellement aménagée. Sommes-nous d'accord pour dire que faute d'arrestation, il nous faudra répondre par l'affirmative à cette invitation ?"

Dans les faits, rien ne permettait en effet de refuser une telle proposition qui aurait autrement amené à un affront manifeste à l'encontre de la diplomatie velsnienne. C'est à contrecœur que les grandes figures de Sylva se résoudront à participer à ces festivités. La séance se concluait quoi qu'il en soit sur ces conclusions : les biagistes étaient bien des terroristes, Herdonia était à arrêter, mais il devait l'être avec l'appui de preuves formelles, et il fallait en attendant supporter ses excentricités dont l'invitation à une soirée. Cette assemblée ayant un caractère quelque peu confidentiel, elle ne fut pas communiquée pour le moment aux journalistes, et la publication de son compte rendu officiel était prévu une fois qu'aurait été traité le cas Herdonia.
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8 aout 2014, l'air est lourd et la saison chaude approche à grands pas alors que les précipitations perdent déjà en intensité. C'est un temps pour aller à la plage ou à la rivière que les comtesses de Sablier, Filao, Palétuvier et Fromager se rencontrent à l'ombre dans un arboretum. Il y faisait frais malgré le climat, le vent passant et la canopée bloquant le soleil. Quelques thés (délaissés car aussi frais faisait-il ici, personne ne voulait quoique ce soit de chaud) et surtout des jus de fruit étaient à disposition. La rencontre entre ces quatre comtesses faisait suite aux dernières dynamiques ayant eu lieu en Antegrad et plus généralement dans l'UAA. Le Duché de Sylva avait entrepris plusieurs rapprochements par l'intermédiaire de son gouvernement ou d'acteurs privés, incluant un contract d'exclusivité sur l'achat d'uranium anterien, ou encore l'achat des droits d'exploitation de diverses mines. Les choses s'étaient dernièrement accentuées avec l'accueil d'un petit bataillon combiné sylvois en Antegrad avec une compagnie blindée et deux autres mécanisées, symbole d'une confiance et proximité accrue. C'était ainsi un boulevard pour les différents acteurs de Sylva qui comptait bien l'exploiter pour étendre leurs capitaux. Et il faut dire que pour les partisanes monarchistes voir nationalistes en pleine perte d'inertie politique, ça en était presque urgent de compenser ailleurs leur influence dans une société où montent en puissance les collectivistes bien décidés à brider les acquis de l'aristocratie.
Nathalie Sablier regarda une à une ses invitées, méthodiquement choisies. Elle les appréciait et partageait au moins à un certain degré leurs positions politiques, ou du moins, elles étaient compatibles pour ses plans. Conséquemment, aucune Despalmier ou Boisderose, dont elle détestait respectivement les personnes et les idées. Avoir quelque Boisderose aurait été la certitude de disposer de quelques moyens supplémentaires, mais aussi d'être limité dans les axes d'action par une famille bien trop obsédée par une vision chevaleresque et paternaliste de la noblesse. Et il n'en était actuellement pas question.

-Bien, mesdames, nous allons pouvoir commencer maintenant que tout le monde est là et bien installé. Le Duché a récemment entrepris des accords plutôt favorables avec Antegrad et en vue des derniers changements et surtout résultats des élections, nous avons intérêt à prendre les devants. Comme avec la Tcharnovie, nous avons une opportunité que le gouvernement semble vouloir laisser passer, et on peut s'attendre à ce que les groupes bourgeois ne répètent pas cette erreur et à l'occasion se jette sur ces opportunités, raison pour laquelle nous devons immédiatement réagir.
Je me permets avant de vous faire part des éléments d'intérêts qui justifierait des efforts de rapprochement avec Antegrad : le pays est riche en ressources diverses et membre de l'UAA, qui compte également un secteur primaire développé mais notamment une importante manne d'habitants et un certain dynamisme politique en Afarée. Ce dernier point est le plus important de tous puisque ce continent, avec l'Aleucie, fait partie de ceux où le tissu diplomatique du Duché est le moins développé. Nous y avons pour unique contact Faravan, nation elle-même davantage tournée vers l'Eurycirque que l'Afarée centrale ou du Sud. Un rapprochement avec ces membres nous accorderait alors une importance diplomatique et de quoi consolider nos places au sein du gouvernement sylvois. Ajoutons à cela les opportunités économiques et industrielles qui nous permettraient quelques acquis financiers pendant que les partisans collectivistes et communistes essayent de nous déposséder en Sylva. C'est là une issue de secours pour maintenir notre rang. Déjà sur ces premiers points, est-ce qu'il y a des questions ?

Terminant de savourer un sirop de canne, Hélène Fromager fut la première à interroger :

-Comment saurons-nous exploiter politiquement un rapprochement diplomatique ? Ne risque-t-on pas de simplement voir le gouvernement nous devancer sur ce plan ? L'alliance collectiviste-démocrate ne sera surement pas aveugle et cherchera à remplacer les représentants que nous aurons par des partisans de leurs mouvements.

-Exactement, répondit Nathalie. C'est pourquoi nous devrons insister sur des rencontres privées, établir des liens étroits entre des représentants de nos dynasties et leurs castes dirigeantes. Il faut qu'ils soient accoutumés à échanger avec nous et pas seulement Sylva en général, que ce soit avec nous que s'établissent et se consolident les liens, de manière que des changements d'interlocuteurs représentent une perte d'acquis. Mieux encore, si le gouvernement sylvois met en place des émissaires officiels, rien n'interdira pour autant à ce que nous poursuivions nos opérations de lobbying de notre côté en profitant de notre avance relationnelle.

-Et comment obtiendrons-nous ces rapprochements ? Enchaina Léana Palétuvier. On ne conquiert pas un marché aussi facilement.

-Hé bien... il y a un second élément qui nous ouvre un boulevard d'action. Plusieurs membres de l'UAA ont connu dernièrement des crises économiques avec une importante récession, à laquelle s'ajoute celle de l'Antegrad qui commence déjà à dater. Quoi qu'il en soit, ce sont là des opportunités d'intervenir économiquement pour nous implanter. Ces remous financiers ont été étudiés en Sylva avec beaucoup d'attention, et la cause principale semble être du côté des mouvements migratoires massifs de réfugiés musulmans du Diambée. Dérèglement du marché de la consommation et du travail, difficulté de subvenir aux besoins d'une telle masse de population, paupérisation par endroit, les facteurs sont nombreux et des solutions sont déjà étudiées par les économistes. Mais que ce soit par manques de moyens du côté de l'UAA, d'absence de volonté politique, ou de conclusions différentes aux nôtres selon les observations qu'ils tirent, rien ne parait être mis en œuvre. Il est possible que cela soit faux, Nos observations sont après tout distantes ce qui veut dire que nous pouvons manquer tant certains détails sur les tenants et aboutissants de cette crise que les solutions qu'apporteraient les gouvernements.
Quoi qu'il en soit, le plan d'action serait déjà assez simple et consisterait à relancer l'activité économique de l'UAA via plusieurs méthodes : accroissement des importations sylvoises pour stimuler leur activité, vente de produits du Duché pour relancer leur consommation, investissements pour contribuer à la construction de logements, le tout financer à nos frais ou par des crédits à nos noms.

-Hmm... Ces méthodes de financement ne sont pas des plus encourageantes. C'est à la fois risqué d'investir nous-mêmes avec des crédits et fonds propres, tout en impliquant des créditeurs qui voudront certainement des garanties en tout genre. Cela risque en plus d'attirer les rapiats de la bourgeoisie.

À cette intervention de Marie Filao, Nathalie répondit avec autant d'aise.

-Évidemment, vos questionnements sont des plus légitimes. Il va de soi que j'ai apporté bien plus de réflexion que l'exposé superficiel que je vous fais, sur les domaines dans lesquels nous pourrions investir en toute sécurité ou encore les sources de financement.
Déjà, l'immobilier est une valeur sûr quand des centaines de milliers d'individus migrent. Et la main d'œuvre abordable est également assurée avec la possibilité d'implanter des ateliers. Il s'agira donc de mettre à profit les savoir-faire de nos industriels pour valoriser les ressources naturelles de ces pays avec une main-d'œuvre pas chère, le tout dans des accords avantageux pour nous. L'objectif est de devenir des acteurs incontournables dans le tissu industriel et économique du pays. Et à mesure que les entrées d'argent se feront, nous pourrons financer l'expansion de ces projets en favorisant ceux qui sont rentables et délaissant les autres.

-Et sur l'aspect relationnel, revint à la charge Hélène, avons-nous une tactique déjà établie ?

-La corruption et le copinage. Je pense que nous pouvons nous repartir à quatre les pays : Antegrad, Eldoria, Finejouri et Fakiristan. Il faudra inviter personnellement la classe politique à des diners, des rencontres, établir des liens sociaux. Ce ne sera d'ailleurs pas tant les politiciens eux-mêmes que les classes propriétaires avec qui nous étendront les partenariats qu'il faudra se tourner. Ah et bien évidemment, nous ne devrons pas directement nous investir, laissez vos proches agir en qualité d'acteur privé. Ce serait dommageable que nous soyons pris en entité gouvernementale à investir ainsi...
Bien, est-ce qu'il y a d'autres questionnements ?

La rencontre se poursuivit encore une petite heure, avec les détails des opérations financières et industrielles abordés en détail. Les quatre comtesses commençaient à se mettre d'accords et se répartir les tâches (et les bénéfices à venir). Elles achevèrent leur rencontre sur quelques passes d'armes amicales à la rapière, dans une salle blindée de ventilateurs.
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Cette séance de la Haute Assemblée provoquait comme à l'accoutumée une importante quantité de remous, à ceci près que l'on n'était pas encore accoutumé au nouveau format dépassant le demi millier de membres. Il faut dire que cette décision prise suite aux dernières élections pour mieux répondre aux principes démocratiques avaient sacrément perturbé les habitudes, et il fallait que la nouvelle élue présidente Bernadette Vougier assume maintenant sa décision en présidant des assemblées aussi vastes. La question du jour était encore le cas de Translavya et de la poursuite des opérations sylvoises sur place conjointement à l'OND. Le sujet cristallisait sans surprise les tensions et oppositions, rien qu'à l'évocation du déroulement confus des choses.

Tout commençait avec la frappe balistique par la Loduarie Communiste à l'encontre de Translavya, acte jugé à l'époque comme injustifié et honteux, énième agression gratuite d'une puissance autoritaire et hégémonique. Ce fut notamment une démonstration de l'usage militariste de l'Oblast de Zladingrad qui, à peine prétendument libérée, servait déjà de relais à des frappes balistiques. Les accusations portées par le secrétaire général Lorenzo étaient considérées comme insuffisamment étayée, en plus de n'aucunement justifié un simple tirs de missiles qui n'avait rien de constructif.

Vint la fameuse réponse translavique, totalement irresponsable avec des conséquences catastrophiques. Le pays perdit immédiatement le soutien sylvois, qui s'inversa sous forme d'aide matérielle auprès de la Loduarie Communiste pour aider à contenir les contaminations radioactives. Cela ne fit que nourrir l'escalade souhaitée par la Loduarie qui lança une invasion.

Et là vient le sujet de tous les litiges en Sylva : l'intervention de l'OND à son tour pour contenir cette crise. Nombreux sont les points à revenir régulièrement avec des avis divergents se contredisant mutuellement. Et la chose n'est pas aidée par la précipitation et confusion générale dans laquelle s'est déroulée la "libération" de Translavya entre d'un côté la Loduarie, et de l'autre l'OND. À ce jour encore, les choses sont floues et incomprises, même par une partie des élus sylvois. Quoi qu'il en soit, venait la première critique, à savoir l'erreur de suivre l'OND aveuglément dans un bourbier à l'autre bout du monde qui ne concerne pas Sylva et nourrit une opposition et hostilité envers la Loduarie Communiste. C'étaient évidemment les communistes sylvois qui portaient cet argument, certain les accusant de simplement défendre les ingérences du régime lorenzien, de compliance avec l'ennemi, le tout ponctué d'insultes tel que "bandes de komunteranos". Le parti monarchiste et une bonne part des comtesses répondaient naturellement que l'intervention loduarienne avait assurément pour état final recherché d'étendre l'influence, hégémonie et idéologique de la Loduarie Communiste par la force sous couvert de justifications morales. La chose était même assumée par la Loduarie qui inscrivait dans la nouvelle constitution translavique son propre modèle idéologique, le loduarisme, comme nouvelle ligne directrice et politique en Translavya. Cela s'accompagnait déjà de décisions militaristes dans un pays en pleine reconstruction, et évidemment, les journaux officiels loduariens n'avaient pas attendu pour mener une communication hostile et clivante entre la RT et TDC.

Était également plaidé, un peu plus largement, que l'intervention de l'OND était tout aussi légitime (ou plutôt, tout aussi illégitime selon le parti collectiviste) que celle de la Loduarie, répondant à l'impérative nécessité de neutraliser un gouvernement dément mettant directement en danger la Loduarie, mais aussi ses voisins (dont Teyla) en détruisant des centrales nucléaires actives. L'invasion et libération du pays avait été justifiée dès lors que les actions translaviques avaient amené directement un nuage radioactif dans le ciel teylais.
Les collectivistes, appuyés par la présidente Bernadette Vougier, insistaient sur le caractère profondément "intéressé" de cette intervention qui s'est finalement inscrite dans une lutte indirecte avec la Loduarie Communiste, plutôt qu'une réelle volonté de neutraliser la menace qu'était le gouvernement translavique puis d'aider à l'accomplissement le peuple translave.

Car vient maintenant l'ultime point de déroulement de toute cette cascade d'évènements : l'occupation d'une Translavya coupée en deux, avec d'un côté la zone ondienne et de l'autre loduarienne. Là, les partis démocrates, collectivistes et communistes soutenait les propos gallésants, avec un gouvernement de transition qui dépassait ses prérogatives pour superviser de manière confuse, et surtout, irrespectueuse des principes démocratiques. Sylva et l'OND se devaient d'être irréprochables et de s'extraire de cette simple lutte d'influence pour réellement répondre à la mission secondaire : reconstruire le pays (rappelons que la mission primaire était de neutraliser la menace, chose faite à présent).
La critique portait également à l'occupation loduarienne, qui imposait déjà sa constitution, transformant la TDC en État fantoche. Était nulle part entendu parler de votes ou de contestation dans le pays. Aucune pluralité ne transparaissait alors que la région venait d'être envahis. On pouvait là féliciter (si tant est que respecter les principes démocratiques les plus fondamentaux mérite des félicitations) l'OND qui avait eu la décence de ne pas étouffer l'opposition et communiquait même largement sur le sujet. Les partis ouvertement communistes et anti-OND ou pro-réunification étaient même complètement libres se s'exprimer, là où l'interdiction d'une trahison mal définie dans la constitution loduarienne translavique obligeait clairement les citoyens à suivre les principes du loduarisme sans pouvoir exprimer la moindre divergence.

Il y eut ensuite la question des archives translaves qui confirmaient les accusations loduariennes d'origine. Les communistes sylvois en profitèrent pour reprendre leur argumentaire légitimant l'intervention loduarienne, mais le débat n'avança pas réellement : on clamait d'un côté la raison de la Loduarie, et de l'autre ses intentions hégémoniques assumées.

Quoi qu'il en soit, il fallait maintenant aborder le cœur du sujet au milieu de ce tumulte politique où s'entrechoquaient les accusations des différents représentants : et maintenant ?
Le Duché s'était déjà massivement investi, aussi bien pour envahir et occuper le pays que le reconstruire. Avaient déjà été largement abordées et approuvées les plans de reconstruction en coordination avec les translaves ainsi que l'OND. Mais il restait la question de la transition démocratique avec un gouvernement ondien, tel qu'indiqué dans son nom, qui ne devait faire que la transition avant que des translaves ne prennent la relève pour assurer leur autonomie et souveraineté. S'ensuivirent une nouvelle série de débats violents qui arrivèrent tout de même à converger vers un point : militer dans l'OND pour répondre aux inquiétudes gallésantes et aller dans le sens d'une élection la plus démocratique qui soit. L'Association pour l'Indépendance des Scrutins avait déjà proposé deux programmes convaincants identifiant l'ensemble des problématiques pour y apporter des réponses.

Les partis de gauche sylvois sont notablement favorables au second scénario avec une autodétermination rapide et mise en place progressive du nouveau régime. L'argumentaire de l'IAS est en effet jugé comme pertinent et dans la continuité de ce qui s'est dit : ne pas étaler la responsabilité du gouvernement de transition ondien en mettant en place une première organisation translavique légitime pour assumer la suite de la transition du régime.
Les partis plus réactionnaires, et surtout, ouvertement inscrits dans l'hostilité vis-à-vis de la Loduarie Communiste, favorisent toutefois le premier scénario proposé par l'IAS avec une volonté assumée d'orienter la politique translavique. Nathalie Sablier tiendra à son habitude un discours exubérant sur le sujet :

"Nous avons déjà constaté que la Loduarie Communiste veut prendre le contrôle de l'intégralité des deux translavyas en mettant une institution qui lui est par essence assujettie en inscrivant et préparant une guerre future avec l'acquisition d'armes et le développement d'un esprit d'opposition contre l'OND et la séparation de Translavya ! Il est évident qu'elle viendra avec ses soutiens chez l'UICS pour s'ingérer dans la politique et les médias de la République Translavique pour nourrir cette hostilité et cette opposition ! Il est honorable, mais naïf, d'uniquement suivre des principes idéalistes d'autodétermination quand nous savons pertinemment qu'en l'état, les translaves n'ont pas la maturité de s'assumer. Par manque de maturité, je ne remets pas en question l'aptitude à se diriger en toute autonomie des translaves, mais le contexte profondément instable dans lequel ils se trouvent. Oui, nous devons les aider à se reconstruire et à redévelopper leur souveraineté, mais non, ce ne sera pas possible en les lâchant dans la nature, comme l'aspirant impérialiste à leur frontière souhaite les assimiler pour imposer son modèle !

Ce défaitisme est toutefois loin d'être partagé. Il n'y a certes aucun doute sur les intentions loduariennes et ses ingérences en RT (déjà matérialisée par l'activité de ses médias). Mais les translaves ne tomberont pas non plus sous l'influence idéologique lorsque l'on les laissera décider par eux-mêmes tant qu'ils ne sont pas sous la contrainte coercitive directe de la Loduarie. Tant que leur liberté d'expression sera réellement assurée, il n'y aura pas de raison qu'il balaye soudainement leur rejet du loduarisme qui s'est forcément développé avec la cascade d'évènements. Tout aussi critiquable qu'était leur gouvernement, et quand bien même les habitants de la RT pourraient maintenant nourrir une certaine contestation à son égard avec du recul, rien ne justifierait un soudain soutien pour l'envahisseur communiste, pas plus que pour l'occupant ondien.

Après de longues délibérations, vinrent finalement les votes entre trois choix :
-Soutenir la politique actuelle du gouvernement de transition, avec un maigre résultat de 6,73/20.
-Soutenir le premier scénario proposé par l'IAS, avec un bien meilleur résulté de 11,34/20
-Et enfin soutenir le second scénario proposé, qui l'emporta avec une note plus serrée qu'on ne le pensait de 13,56/20.
Cette proximité des résultats s'explique surtout par la volonté d'exclure la première proposition, dans les faits soutenus uniquement par les groupes politiques les plus à droite. Quand aux deux dernières propositions, elles étaient respectivement soutenues au maximum par la droite et la gauche dans leurs ensembles, sans non plus avoir une flagrante opposition de l'adversaire. Mais le second scénario l'emporta malgré tout de par la place de la gauche dans l'assemblée parlementaire.

C'était donc décidé : le Duché allait maintenant militer au sein de l'OND pour promouvoir la seconde proposition de l'IAS avec une auto-détermination rapide et mise en place progressive d'un nouveau régime, en impliquant rapidement les collectivités et acteurs translaves.
5173
Après des actualités toujours plus tendues à l'internationale, c'est un sujet un peu plus calme (mais non moins apaisé) qui est abordé dans la Haute Assemblée : une proposition de loi au sujet de l'obsolescence programmée. Véritable fléau économique et écologique visant à contraindre les consommateurs à régulièrement acheter de nouveaux produits en réduisant volontairement leur durée de vie, cette manœuvre est pratiquée également en Sylva sur l'ensemble des électroménagers ou accessoires multimédias, provoquant passé un certain temps des pannes. Ne pouvant plus tolérer une telle politique, une première proposition portée par divers groupes de gauche proposait en premier lieu de purement et simplement interdire la pratique, ce qui impliquait de la définir clairement. Et là les choses étaient complexes et rencontraient déjà une opposition de la part de lobbys industriels ou partisans libéraux. C'était vu comme une loi pouvant avoir bien trop de dérives en imposant des contraintes intenables.

L'obsolescence programmée est ainsi définie par la proposition initiale : l'ensemble des méthodes de conception (au niveau du matériel même, de ses logiciels et programmes, de sa compatibilité avec les versions postérieures, ou de sa réparation) visant à limiter dans le temps sa durée de vie pour contraindre à son remplacement.
Mais la proposition de loi est considérée comme vague par les industriels : que signifie "limiter" ? Un produit artificiel aura nécessairement une durée de vie limitée, ses composants connaitront systématiquement une certaine fatigue au bout du temps. Quelle est la limite entre un composant soumis à contrainte suffisamment ou non renforcé ? Dans l'exemple d'une voiture, certaines pièces connaissent une certaine usure de par les contraintes qui s'y appliquent et doivent conséquemment être renforcée. Les pièces connaissant l'usure la plus prématurée définissent la durée de vie de l'ensemble du véhicule et peuvent alors être considéré comme des cas d'obsolescence programmée visant à contraindre au remplacement de par la difficulté inhérente de leur remplacement. Renforcer ces pièces pour qu'elles ne soient plus l'élément limitant de la durée de vie déplacera cette qualification à un autre composant et ainsi de suite. À partir de quel moment considérons-nous que suffisamment d'efforts ont été faits pour prolonger la durée de vie du produit ?

Un second élément concerne les questions de compatibilité du matériel, elle-même liée aux contraintes de réparation. La qualité et complexité des produits civils est voué à évoluer pour amener à une amélioration des produits proposés. Or, cela amène systématiquement à des modifications de conception jusqu'à un certain stade où ne peuvent plus être compatibles les équipements entre eux sans limiter les performances des nouvelles versions. Là encore, quelle est la limite permettant d'estimer un acte volontaire, de restreindre les capacités de réparation ? Un producteur doit-il s'engager à indéfiniment produire certains composants désuets pour peu qu'un individu dans le monde continue d'employer un produit en dépendant ?

Ce qui devait être une simple définition se doit alors d'être élaboré à un degré extrême pour clairement définir l'ensemble des points à répondre. Combien de temps un fabricant est-il obligé de produire des pièces de rechange ? Jusqu'à quel modèle antérieur un équipement doit être compatible ? Quelle doit être la durée de vie minimale d'un appareil ? Comment définir les contraintes de remplacement ? Cela promet un très long débat qui devra prendre des bases arbitraires et très certainement sujettes à des évolutions futures en fonction des contextes. Mais sachant que les industriels chercheront aussi longtemps que possible à jouer sur les confusions et la nécessité de détailler cette loi pour la retarder, voir la vider de sa substance en permettant de jouer sur les limites, d'autres propositions bien plus simples et presque aussi décisives sont faites entre temps : mettre en place des outils gouvernementaux d'informations collaboratifs auprès des sujets.

L'objectif est simple : centraliser un ensemble d'observations faites par les consommateurs sous la forme de grilles comparatives appliquées à l'ensemble des produits : durée de vie, facilité de réparation etc. Tous ces éléments pourront être évalués concrètement par les acheteurs et résumés pour chaque produit, chaque marque, et ainsi de fait mettre en avant les plus favorables aux questions économiques et écologiques, tout en mettant en retrait les coupables avérés d'obsolescence programmé. Quand bien même ladite obsolescence programmée ne sera pas clairement définie, une tendance pourra rapidement être mise en évidence pour identifier certains cas et les encourager à répondre à ces faiblesses, sous peine de perdre des clients.
Cette solution-là, dans la continuité de l'état d'esprit collectiviste allant dans le sens d'une décentralisation, évite les vicissitudes des textes de lois et de la bureaucratie nécessaire pour définir et identifier les cas d'obsolescence programmée, pour plutôt compter sur un dispositif organique basé sur les observations de l'ensemble des consommateurs. Autrement dit, ne pas compter sur une administration grandissante, mais sur l'autonomie des habitants.

Ces notations pourront également s'accompagner d'enquêtes plus approfondies, faites par des initiatives privées ou étatiques, alors mises en lien avec les informations sur chaque article. L'emploi d'études frauduleuses par des industriels pour vanter leurs produits ou déprécier ceux de la concurrence n'est pas exclue mais fait malheureusement partie de l'ensemble des processus commerciaux existant depuis déjà bien longtemps. La meilleure réponse à apporter sera la multiplication et croisement des observations, y compris tenues par les particuliers, pour confirmer ou réfuter l'ensemble des enquêtes et établir des tendances claires.
5507
Aujourd'hui dans la Haute Assemblée, une discussion sur une proposition tanskienne de développer des corvettes (et plus généralement l'ensemble du matériel) interopérable. Le Duché est loin d'être étranger à ce genre de coopérations, avec la conception des frégates de classe Barracuda conjointement opérée auprès des miridiens. Le résultat avait été à la hauteur des attentes, avec un bâtiment de guerre performant et capable d'étroitement coopérer avec la marine du partenaire impliqué (notamment avec la compatibilité des dispositifs de communications et d'échanges de données cryptées, permettant notamment de partager en temps réel l'ensemble des observations opérées par les instruments, et même de reporter le verrouillage d'une cible à une autre frégate semblable) tout en partageant les mêmes pièces de rechange ce qui facilitait la résolution des questions industrielles et logistiques. La production des composants pouvait de cette manière être répartie entre les deux pays et permettre davantage de spécialisation.

Mais la conception des frégates sylvo-miridiennes s'étaient faites dans un cadre qui n'est actuellement pas en place : le Duché n'avait pas encore ce bâtiment de guerre dans sa marine, ce qui, évidemment, change le paradigme. La marine n'avait pas de prérequis spécifique pour la conception de frégates et les chantiers navals avaient champ libre pour développer un nouveau modèle, que ce soit sur les questions de l'autonomie, armement, instruments en tout genre, logistique et cætera. Or le Duché est maintenant doté de cinq corvettes de conception nationale à la pointe des technologies sylvoises, ce qui rend immédiatement plus contraignant le développement d'une interopérabilité avec des modèles étrangers.

Fort heureusement, le Duché a toujours eu pour doctrine matérielle de développer des équipements modulables et standardisés pour répondre à un ensemble de contraintes financières, logistiques, industrielles, et plus important encore, évolutives. C'est aussi le cas des corvettes et plus spécifiquement des modules eux-mêmes qui peuvent être revus avec une certaine liberté. S'il existe conséquemment une base préexistante à laquelle devra s'adapter ce modèle d'interopérabilité, ladite base dispose d'une relative souplesse pour réadapter certaines caractéristiques et répondre aux contraintes qui se présenteront.

Il y a en particulier deux points sur lesquels de gros efforts seront à faire et auprès desquels une interopérabilité optimale ne pourra se faire que sur le long terme : l'électronique et l'armement. Tanska particulièrement est une puissance industrielle dans certains domaines de l'électronique et dispose de sa propre production nationale dans tout ce qui concerne les instruments de communication, détection et désignation, avec sa propre doctrine technologique. Étant de même pour Sylva, il conviendra d'adapter cette technologie déjà existante pour les rendre mutuellement compatibles, que ce soit au niveau des communications cryptées pour la fusion des données, ou de la détection de cibles illuminées par les radars.
L'armement lui aussi devra être vu pour être adapté mutuellement, avec toujours les mêmes tactiques d'emploi qui devront rester cohérentes, mais aussi et surtout avec la question des munitions. Toujours dans la continuité de l'électronique, un missile sylvois devra être capable de verrouiller une cible désignée par un radar tanskien.

Viennent également les questions de souveraineté et concordance des intérêts des acteurs locaux. Les producteurs sylvois ont déjà une place solidement établie dans les chaines d'approvisionnement de matériel et en tirent des bénéfices. Or, ils seraient systématiquement contraints à investir davantage sans nécessairement avoir de retours financiers notables pour adapter le matériel. Les lignes de production préexistantes sont aussi pensées pour les corvettes dans leur été actuel et ne sauront être rentabilisées.
C'est pour cette raison qu'il est décidé de ne pas abandonner la production nationale d'équipements, particulièrement de munitions, pour plutôt chercher à exploiter la modularité des armements des bâtiments sylvois pour accueillir ceux de Tanska. Les tourelles par exemple, si elles ne sont en soi pas si évidente à remplacer, peuvent facilement voir leurs canons remplacés. On peut donc compter sur les ingénieurs pour opérer quelques ajustements permettant l'accueil de calibres tanskiens et ainsi partager les mêmes obus. Le constat est le même pour les lanceurs de missiles verticaux, à ceci près qu'ils peuvent être entièrement remplacés aisément. Adapter les lanceurs tanskiens ne sera dans ce cas-là pas un souci et permettra à des corvettes sylvois de tire sans difficulté leurs missiles.

Est donc pris en décision finale face à la proposition tanskienne d'opérer en deux temps :
-Sur le temps court, on visera uniquement à l'adaptation des bâtiments existants pour être compatible électroniquement avec une base commune de l'OND, et pouvoir accueillir des armes de nos partenaires.
-Puis sur le temps long, travailler au niveau des bureaux d'études pour que les équipements répondent à un socle commun de l'OND sur l'ensemble des plans et ainsi produire lesdites corvettes communes.

Mais il y a un autre détail plus délicat et sur lequel aucune entente ne semble être trouvée : la volonté tanskienne de porter à dix le nombre de corvettes communes. Or le Duché sort depuis récemment d'un travail titanesque pour achever sa force de projection navale, incluant cinq corvettes. Après que ses industries militaires ont été mobilisées deux longues années par cet apport, l'état-major a clairement indiqué sa volonté de vouloir renforcer les autres armées, à savoir de terre et de l'air, et de mettre en suspens les développement de la marine pendant un certain temps. Pire, il y a une ambition de distinctement prioriser l'armée de l'air pour diversifier les forces de l'OND, qui comptent déjà un nombre appréciable de marines pour une seule véritable armée de l'air, celle de Faravan. Ça et la volonté de pouvoir projeter des unités parachutistes en nombre en urgence, la marine ne sera définitivement pas une priorité dans les temps à venir. Le Duché n'est pas fondamentalement fermé à produire des corvettes communes de l'OND à terme, mais annonce clairement que ce ne sera pas avant un certain délai.
7450
C'était une assemblée un peu surprenante qui avait lieu cette fois-ci, un sujet que peu avait prévu et qui suscitait au début un bien maigre intérêt. La parlementaire monarchiste Fabienne Lecerf avait initié la proposition avec un petit discours :
"Mes chères consœurs, le Duché de Sylva développe à un rythme croissant des intérêts au Nazum. Cela a commencé avec l'implantation d'usines au Wanmiri pendant la crise des Brouettes, puis de même au Tahokus. Des relations se sont également établies avec le Negara Strana par la suite et notamment sur le plan touristique, tandis que d'autres communications sont établies avec le Fujiwa toujours en rapport avec le Wanimiri, en plus de diverses ouvertures industrielles (sur la question de l'approvisionnement électrique par exemple) avec le Jashuria. Autrement dit, le Duché de Sylva a mis bien plus qu'un pied au Nazum et il serait bénéfique de continuer sur cette dynamique.

Or, nous constatons qu'un front semble s'ouvrir sur ce si beau continent, en Ramchourie, qui est à proximité du pôle nazuméen où nous avons des intérêts. S'il est peu probable que les troubles débordent et déstabilisent la région de par la nature archaïque du pays, il n'y a aucun doute que cela deviendra le théâtre de jeux d'influences qui, eux, pourront jouer sur l'équilibre des forces locales et donc du marché.

En plus de cela, le Ramchourie est un enjeu social et humanitaire. J'entends par là que le Duché de Sylva n'a jamais hésité à mettre à profit ses services urgentistes et médicaux pour faire de l'aide humanitaire. Rappelons la Tcharnovie, Funtalie (la province du nord du Nazum de l'Astérie), Wanmiri (qui apparait décidément beaucoup dans ce plaidoyer) et même la Loduarie ! Là où il y avait des populations sinistrées, le Duché n'a jamais hésité à intervenir !

C'est pourquoi je suggère de prendre contact avec des acteurs locaux, présentés dans les annexes à votre disposition afin d'établir une coopération et permettre en premier temps une aide humanitaire, qui débouchera sur un rapprochement avec le développement mutuel d'intérêts."

Le discours fut loin de faire mouche sur le coup. Hormis pour ce qui était de fournir une aide humanitaire, peu d'acteurs était satisfaits de ces propositions. Il y avait une espèce de désintérêt pour le Nazum malgré les développements sylvois sur place rappelés par madame Lecerf. Même du côté des monarchistes, on n'était que moyennement enchanté à mettre sans raison des moyens sur un pays aussi éloigné simplement parce qu'il était proche de partenaires. Fabienne se permit ainsi de rappeler un élément hormis, comme s'il était d'une importance capitale :

"Précisons également que le pays dispose de ressources précieuses, notamment le diamant et l'or."

Ce fut un pavé dans la mare tant, c'était un appel au néocolonialisme assumé. Se jeter ainsi dans un pays troublé à l'autre bout du monde sous prétexte qu'il y avait des ressources naturelles, même les libéraux prenaient un peu plus de tact pour parler du Wanmiri... mais lesdits libéraux devinrent soudainement plus attentifs, de même que l'ensemble de la droite jusqu'aux nationalistes. Le Duché s'intéressait pourtant avant tout aux matières utiles dans l'industrie plutôt que juste le luxe, et les besoins en or pour l'électronique en Sylva étaient largement assurés par la production nationale. Mais peu d'investisseurs se désintéresserait malgré tout d'un revenu supplémentaire, et les parlementaires dont les votes dépendaient desdits investisseurs le savaient bien.
Et c'est paradoxalement ce qui fit s'intéresser les franges les plus anti-capitalistes du Parlement dans cette intervention. Avec ou sans intervention officielle de Sylva, se mêleront malgré tout les grands groupes et nobles de Sylva dans cette affaire pour y développer des intérêts douteux, donc autant leur couper l'herbe sous le pied via les moyens du Duché pour encadrer tout cela et empêcher, ou plutôt limiter, les débordements.

Après quelques discussions sur le sujet vint ensuite la question des factions en place. Elles étaient nombreuses et assez difficiles à comprendre pour un néophyte ne connaissant pas la région. Autant dire que les annexes simplifiées furent d'une grande aide, permettant de passer en revue chacun des acteurs.

La première chose à dire concernait la Seigneurie Élective, officiellement le pouvoir en place, mais en train de s'effondrer avec une capitale presque prise. Ne représentant ni un intérêt particulier, ni une concordance idéologique notable avec les partis sylvois, personne n'était motivé à mobiliser en urgence des moyens pour les secourir tout en ayant de grandes chances d'échecs et de pertes élevées.

Le FLTPR fut ensuite immédiatement abordé par les communistes sylvois, tout naturellement et à contre-courant. Même les collectivistes étaient mitigés : certes, c'étaient des communistes, mais appliquant pour le moment un modèle autocratique. Les collectivistes sylvois étaient très critiques des principes de la dictature du prolétariat, qui déviait systématiquement en dictature tout court avec un État qui fera tout son possible pour se consolider et maintenir sa position de pouvoir, empêchant alors son délitement comme le théorisait les écrits communistes. Et l'impact loduarien dans l'imaginaire collectif sylvois n'était qu'un exemple bien trop flagrant pour dissuader de soutenir un tel mouvement.

L'Empire de Ramchourie ou du Soleil Éternel était tous deux complètement délaissés au profit de quelques nationalistes sylvois rêvant de meneurs charismatiques et régimes fort. Mais il n'y avait autrement aucun soutien.
Le Royaume Constitutionnelle de Ramchourie avait quant à lui un soutien presque aussi faible, même si les monarchistes et nationalistes y voyaient davantage de proximité idéologique. Mais il n'y avait autrement aucun intérêt particulier à les soutenir.

Restaient alors la Confédération Ramchoure et le Gualintang, correspondant un peu plus à des idéaux tolérables selon l'ensemble, même si la gauche penchait plutôt sur le premier, et la droite sur le second. Le principal problème concernait la certitude avec laquelle ces partis-là dévieraient vers du capitalisme, contrariant les partis collectivistes et communistes. C'était toujours mieux d'avoir des démocraties libérales que des dictatures selon certains, mais défendre pour autant le premier restait bien difficile pour les collectivistes. Vinrent alors les votes (/20) :
-Confédération Ramchoure : 14,87
-FLTPR : 8,67
-Oualintang : 13,32
-Empire de Ramchourie : 4,36
-Royaume constitutionnel de Ramchourie : 7,36
-Seigneurie élective : 7,68
-Royaume du Soleil Éternel : 1,60

Étant majoritaire, c'est l'avis de la gauche qui a joué et fait balancer les votes pour la Confédération Ramchoure. Le FLTPR, aussi populaire fut-il dans les mouvements de gauche (y compris chez les collectivistes, et ce, malgré les penchants autocratiques), sa faible appréciation de l'autre côté du spectre politique ruina son score. Le Oualintang eut quant à lui un score serré, mais désavantagé par sa propension à l'oligarchie qui passa moins chez les mouvements de gauche dominants. Quant aux autres partis, ils étaient plus ou moins répugnés par une plus ou moins grande part des parlementaires, les excluant complètement.

C'était décidé, malgré un désintérêt initial très prononcé, la volonté de s'ingérer des groupes de droite avait poussé la gauche à approuver une intervention du Duché pour éviter les exactions plutôt que laisser faire. Sylva allait conséquemment s'impliquer activement dans ces troubles pour soutenir la Confédération de Ramchourie, le parti qui constituait le meilleur compromis. Venait maintenant la question sur la nature de l'implication de cette aide. Que les choses soient dites : elles se feront outre la volonté des Seigneuries électives, dépassées par les évènements tant stratégiquement qu'idéologiquement. Ce sera directement la Confédération qui sera contactée et recevra de l'aide. Quant à la nature de ladite aide, la Maréchale Léa Boisderose fut mobilisée et communiqua le matériel dont pouvait se séparer l'armée de terre ducale sans subir de préjudice :
-20 000 armes d'infanterie de cinquième génération,
-1 000 lance-missiles antichar de première, et 500 de deuxième,
-25 transports de troupes blindés de première génération,
-50 véhicules de combat d'infanterie de première également,
-100 véhicules utilitaires,
-autant d'autobus.
-Un hélicoptère de transport moyen et un de transport lourd.

Sera donc discuté avec la Confédération d'un éventuel rapprochement, et de la quantité de matériel requis pour assurer ses intérêts dans les troubles à venir.
35204
C'étaient une nouvelle fois rassemblées les comtesses de Sablier, Filao, Palétuvier et Fromager pour discuter de ce qui était selon elles une alarmante montée du communalisme en Sylva et du caractère impératif des mesures à prendre pour y remédier. C'était en réalité la sixième discussion qu'elles avaient sur le sujet, accompagnées cette fois-ci d'une dizaine de valets experts dans divers domaines : communication, campagne politique, géopolitique, administration, droit sylvois (ancien et nouveau), cætera. Elles travaillaient sur un gigantesque projet qui allait s'appliquer sur le long terme en réponse à toutes les dynamiques en cours dans le Duché de Sylva, sobrement nommé "Projet de restauration de la souveraineté nationale pour les élections de 2019" que l'on raccourcissait sobrement "Projet 2019". Le document complet n'était pas terminé et devait développer davantage les détails et les chiffres, mais les grandes lignes étaient déjà récapitulées dans cette "Bible 2019".

Bible 2019 a écrit :
Récapitulatif du projet de restauration de la souveraineté nationale pour les élections de 2019,
Par Nathalie Sablier, Marie Filao, Léana Palétuvier et Hélène Fromager le 08/01/2015

Le présent programme se fait dans le cadre du Parti Nationaliste Sylvois en réaction aux dernières inquiétantes évolutions empruntées par le Duché sous l'impulsion de mouvements eurycommunistes étrangers, s'étant ingérés dans les affaires ducales pour en impacter le fonctionnement et l'orienter vers une décadence et une collaboration avec des puissances impérialistes étrangères.
S'est en effet observé depuis 2011 une montée progressive de mouvements communistes en Sylva et une succession de confrontations toujours plus violentes avec les pôles communistes internationaux, d'abord avec le mouvement terroristes komunteranos ayant fait un coup d'État militaire en Muzéaj, puis l'opposition progressive de la Loduarie à l'OND à mesure que l'organisation montait en puissance et gagnait en influence régionale. Depuis, les mouvements communistes sylvois n'ont eu de cesse de s'attaquer aux fondations du Duché qui avaient fait sa prospérité, pour adopter une posture redditioniste et coopérative avec l'impérialisme loduarien. La chose s'est cristallisée pendant les élections de 2014 qui faisaient suite à l'agression d'un convoi aérien sylvois par un croiseur communiste loduarien. Cet évènement fut une éclatante démonstration des détournements opérés par la gauche communiste sylvoise pour décrédibiliser le fonctionnement et la souveraineté du Duché au profit d'une posture soumise opposée à toutes notions d'affirmation face à l'impérialisme loduarien. L'objectif très clair est un détournement de la norme pour amener à tolérer et à ne plus s'offusquer des successions d'exactions loduariennes pour qu'une fois banalisée, puisse s'étendre le travail de transformation de l'appareil de l'État vers une dictature loduariste.

Ce travail de résolution de la déliquescence apportée par la gauche sylvoise communiste, eurycommuniste, loduariste et dégénérée reposera sur un ensemble de grands axes : avec en premier lieu la lutte contre l'institutionnalisation de la pédophilie et des déviances dans l'éducation. Puis un changement de posture à l'international vers une dynamique plus affirmée et respectueuse des intérêts sylvois. Ensuite, un ensemble de mesures sur la protection de l'information et de lutte contre les influences médiatiques étrangères visant à troubler la population sylvoise. Viendra après un ensemble de mesures pour lutter contre les dérives institutionnelles dans la Haute Assemblée avec un excès de pouvoir et de parole accordée à des éléments déstabilisateurs ayant accédé à ces postes uniquement via un minutieux travail de propagande. Puis, nous enchainerons avec des mesures de raffermissement d'une autorité malmenée et incapable d'adopter une posture cohérente et durable sous la pression de groupes contestataires dans le dispositif institutionnel. Enfin, nous analyserons un programme industriel bien trop ralenti par un mouvement écologique communiste ne cherchant rien d'autre que la dépendance de Sylva envers l'étranger et la non-compétitivité de son économie contre les menaces loduaristes. Viendra alors une partie sur le soft power bien trop délaissé. Puis, nous pourrons finalement conclure sur la question des divergences ethniques et communautaires instiguées par la gauche identitaire.

I) Rectifier les dérives pédophiles institutionnalisées par la gauche sylvoise dans le Duché.

A été initié sous l'impulsion de la gauche communiste dégénérée un ensemble de mesures visant à banaliser la pédophilie et à détruire toutes les mesures dissuasives, s'accompagnant d'un travail d'acceptation et de déresponsabilisation de ces criminels sous couvert de mesures préventives. Ces décisions témoignent une nouvelle fois du caractère profondément malade sur le plan mental des partisans communistes et de leur volonté de détruire toutes les bases de la société pour mettre en place un modèle hédoniste infâme. Cette politique s'accompagne de modifications dans les programmes scolaires, même pour exposer les enfants à des contenus pornographiques et les accoutumer à ces déviances, et ainsi les rendre plus dociles pour mieux en abuser.

C'est pour cela que devront être purement et simplement annulées ces modifications législatives et scolaires pour revenir à un stade antérieur sain. Seront exclues des cours scolaires les leçons sur la sexualité et l'exposition à de la pornographie, sous peine de complicité de pédophilie et de corruption de mineurs, tandis que les programmes de banalisation de la pédophilie devront être abrogés pour revenir à une politique dissuasive efficace.
Conscient des conséquences sur le long terme qu'auront eu en l'espace de cinq années ces changements de programme, un simple retour au statu quo ne saura être suffisant pour en réparer les torts. Des mesures plus approfondies devront alors être déployées pour lutter contre la recrudescence d'une déviance criminelle qui aura été banalisée. Cela comprendra un ensemble de mesures commençant par un travail de communication pour rappeler le tort que cause la pédophilie et la nécessité de lutter contre, en donnant la parole à des victimes. Des reportages devront être financés par l'État et diffusés à la télévision ou sous forme de journaux papier ou de livres, ainsi qu'être disponibles en consultation gratuite dans les librairies ou sur les sites officiels de l'État. Une éducation plus stricte devra être apportée aux enfants pour les enseigner à ne pas s'orienter vers des vices qui les désensibiliseraient et les exposeraient à des individus dangereux. Cela se fera par un changement de formation des professeurs pour adopter à nouveau un modèle d'éducation traditionnel rigoureux en opposition au laissé-faire promu par le communisme dégénéré, mais également par un accompagnement des parents qui devront avoir à disposition un ensemble d'éléments pour rectifier les méfaits d'une politique ouvertement pédophile. Que ce soit dans des rencontres extrascolaires ou avec une documentation à disposition et une communication régulière, les méthodes d'éducation traditionnelles seront remises en avant auprès d'eux pour qu'ils puissent au mieux s'occuper de leurs enfants et les protéger du monde extérieur.

Ces mesures préventives devront s'accompagner d'un renforcement de l'appareil de justice et de la lutte active contre la pédophilie, avec un important travail d'identification des individus déviants et la mise à disposition de la justice d'un service dédié à ces enquêtes et à l'arrestation puis condamnation de ces cas. Une coopération sera en premier lieu mise en place avec les services de renseignement numériques tanskiens pour mettre en place un programme conjoint de détection des groupes pédophiles sur internet, avec récupération de leurs identités pour les arrêter avant qu'ils ne passent à l'acte. Des agents seront spécifiquement formés à ce travail d'enquête et d'infiltration sur ces réseaux pédophiles protégés par la gauche communiste dégénérée actuellement au pouvoir.
Ces moyens seront évidemment inutiles s'ils ne sont pas accompagnés d'outils nécessaires pour aboutir les procédures d'arrestations, raison pour laquelle le système judiciaire sera, lui aussi, renforcé pour accélérer le volume et la vitesse de traitement des condamnations et ensuite assurer l'incarcération et le suivi des coupables. Les prisons auront, elles aussi, une augmentation de leurs investissements pour assurer des peines sévères et dissuasives, avec l'ouverture de centres pénitentiaires dédiés pour la réinsertion par le travail des condamnés.

Ces mesures se feront également sur le terrain avec l'identification des groupes médiatiques d'influence banalisant cette déviance, avec un travail d'enquête dans les milieux scolaires, et plus généralement en contact avec des enfants, pour repérer les pédophiles et procéder immédiatement à leurs arrestations. Les différents médias seront, eux aussi, l'objet d'une vérification, que ce soit dans les librairies ou les séries télévisées, pour s'assurer de l'absence de promotion et de banalisation de ce crime. Une ligne téléphonique sera, elle aussi, mise à disposition des citoyens pour faire part de cas suspects et contribuer à la protection des enfants sylvois en rapportant des cas d'agression ou de subversion.

II) Revenir sur la posture sylvoise à l'international pour réaffirmer notre souveraineté et nos intérêts contre l'impérialisme.

Depuis que le Duché de Sylva s'est ouvert au monde et a pris en importance sur la scène internationale, sa sphère d'influence s'est naturellement confrontée à divers acteurs hégémoniques qui ont alors adopté une posture hostile et frontale. Nous pouvons citer en exemple les terroristes komunteranos, la Loduarie communiste ou encore Kolisburg, qui s'ils n'avaient pas les moyens de leurs ambitions, ont profité de la passivité instigué par les mouvements communistes sylvois pour agir en toute impunité et normaliser l'emploi de la violence. Rappelons Kolisburg qui se permettait des tirs de semonce contre les navires caratradais, la Loduarie qui banalise les interceptions musclées jusqu'à dernièrement avec le Saint Empire de Karty tout en intervenant aux quatre coins du monde, ou encore les komunteranos qui appelaient à l'extermination des sylvois et haïssaient les communistes sylvois qui eux les adoraient.

C'est pourquoi il est vital de rétablir une posture digne, en imposant et en appliquant des lignes rouges visant non seulement à protéger les intérêts sylvois dans l'immédiat, mais aussi et surtout à interdire toutes formes de glissements visant à les menacer sur le plus long terme. C'est pourquoi ce ne sont pas uniquement les actes de guerre qui doivent être fermement sanctionnés, mais toutes les actions servant à normaliser ces actes de guerre pour en accoutumer les médias et populations sur le long terme, par simple logique que lesdites provocations se font dans la visée de menacer définitivement le Duché de Sylva et sa population. C'est pour cette raison que le Duché de Sylva doit se doter d'un appareil législatif et militaire permettant de répondre à ces menaces présentes et futures.

L'appareil législatif devra se baser sur une analyse géostratégique, militaire, diplomatique, politique et médiatique pour clairement identifier et définir l'ensemble des processus employés pour nuire aux intérêts du Duché voir à son intégrité vitale et à ses populations. Seront ensuite catégorisées l'ensemble des étapes permettant d'appliquer ces processus, qui seront alors criminalisés et entraineront automatiquement des mesures punitives du Duché. Pourront déjà être inclus dans ces étapes identifiées tous les processus de communication visant à diaboliser, culpabiliser et isoler diplomatiquement le Duché de Sylva via des manœuvres de désinformation et d'inversions accusatoires, le cas du croiseur communiste en étant le parfait exemple. Il s'agissait d'un cas typique de légitime défense des pilotes sylvois face à un acte indiscernable de l'agression et visant à banaliser lesdites agressions pour abaisser la garde et la réponse sylvoise, alors détourné comme une attaque gratuite des pilotes contre le navire communiste.
Cela amène au point suivant : un renforcement des lois de la guerre et une application plus sévère des réponses que s'autorise le Duché de Sylva en cas d'actes interprétables comme des agressions. Un militaire sylvois sur le terrain ne doit pas avoir à assumer l'incompétence ou le manque de procédure de nations hostiles, d'autant plus quand la visée est l'amoindrissement de ses capacités de discernement sur le long terme. C'est pourquoi les réponses armées à tous actes de menaces, qu'elles puissent dévier vers une agression ou une simple provocation, doivent devenir systématiques pour décourager de ce genre de manœuvres insidieuses.

Cette lutte systématique contre les menaces à l'encontre du Duché ou de ses alliés doit aussi s'étendre à l'ensemble des manœuvres sur l'échiquier géopolitique. Si un ensemble de mesures vise de manière avérée ou supposée à menacer d'une façon ou d'une autre l'OND, le Duché se doit de réagir avec une violence proportionnelle, voire supérieure pour endiguer les menaces avant qu'elles ne deviennent concrètes. Cela peut inclure une très large batterie d'actions à visée coercitives pensées pour dévier sur des actes hostiles et guerriers, incluant les interdictions de circulation (blocus, exclusion d'une zone) qui devront systématiquement être forcés, les mouvements de troupes servant à menacer l'OND pour constituer une force dissuasive, les escarmouches contre des cibles militaires ou civiles, ou encore les rapprochements d'ordre militaire (pactes défensifs, alliances, entrainements conjoints, coopérations militaro-industrielles) entre nations ouvertement hégémoniques, impérialistes ou hostiles avec pour ambition de contester l'intégrité de l'OND.

Ces dispositions ne sauront être cohérentes si elles ne s'accompagnent d'un ensemble militaire capable de mettre en application les réponses requises rapidement et efficacement. C'est pourquoi il est important que, d'après nos analyses stratégiques, l'armée sylvoise renforce ses capacités de dissuasion et frappes stratégiques sous la forme de bombardiers furtifs, missiles de croisières tirés depuis des bombardiers stratégiques ou furtifs voir des sous-marins adaptés, et des missiles balistiques depuis des sous-marins lanceurs d'engins. Il s'agira là d'un système de frappe préventif et avant tout psychologique, pour rappeler la compétence du Duché d'intervenir n'importe où, à n'importe quel moment et de manière complètement imprévisible et inarrêtable.
Cette capacité de dissuasion devra aussi s'accompagner d'un ensemble militaire double et coordonné pour mener des opérations plus approfondies contre un adversaire soit suffisamment fanatique pour persister malgré des frappes préventives, soit doté d'assez de moyens pour représenter une menace durable. Ledit ensemble double consistera en une force de projection aérienne et aéroportée dans la continuité des doctrines sylvoises mais avec un accroissement des effectifs, pour assurer une capacité d'action et d'occupation fulgurante et paralysante.
C'est pourquoi le Duché de Sylva doit tripler ses divisions aériennes pour avoir à la fois de quoi transporter des forces aéroportées, et de quoi préparer le terrain à coups de domination aérienne et aux bombardements. Ces effectifs devront s'accompagner de la constitution d'une division de trois brigades combinées, doublée d'une autre division de trois brigades aéroportées. Les divisions combinées classiques devront avant tout avoir un usage défensif, d'occupation et de poursuite sur le long terme d'opération que les forces aéroportées classiques ne peuvent pas assurer seules. Lesdites forces aéroportées devront quant à elles être composées d'unités d'élites ultra-mobiles (tactiquement comme stratégiquement) prêtes à intervenir à l'autre bout du monde à tout instant pour poursuivre au sol les opérations préalablement menées depuis les airs. La multiplicité des territoires ultramarins de l'OND assure une importante réserve d'aéroports pouvant servir de postes avancés pour ce genre d'opérations.

C'est pourquoi ce programme de dissuasion doit s'accompagner d'un renforcement de la collaboration militaire, avec un protocole de définition des menaces et de mesures applicables automatiquement pour les neutraliser, avec une procédure induite pour mettre à disposition les avant-postes militaires.

Nous résumerons cette grande partie en rappelant le caractère profondément vital, légitime et prioritaire de faire valoir l'intégrité de Sylva, de sa souveraineté et de ses intérêts, prévalant sans aucune forme d'hésitation sur la sécurité de nations ouvertement hostiles et hégémoniques. Ne peut à aucun moment être toléré de notre part la moindre complaisance ou soumission à l'égard de ces dérives qui ont pour seule finalité notre extermination sous des motifs de haine, plus précisément la haine de notre aptitude à menacer les ambitions impérialistes d'aspirants dictateurs de par la solidité de nos institutions. Si notre puissance justifie la peur chez ceux qui souhaitent dominer le monde, elle doit également justifier une posture proactive de notre part. Nos adversaires sont nombreux et, tout aussi inférieurs soient ils de nous, suffisamment pourvus sur le plan militaire pour représenter une menace dès lors que nous baisserons notre garde. C'est pour cette raison que nous devons rester d'une absolue vigilance et appliquer une inflexible répression à toutes formes de menaces ou d'ambitions supposées de menaces envers l'OND. Nous ne le rappellerons jamais assez concernant cette question de menace supposée : ce n'est pas à nous d'assumer le laxisme de puissances qui se laisseront aller à des postures en apparence menaçantes, mais à elle de prendre leurs responsabilités et veiller à ne pas apparenter leurs actions à la moindre forme d'hostilité contre nous.

III) Les médias et la communication, premier axe d'ingérence des mouvements communistes dégénérés et étrangers pour abaisser notre vigilance.

Nous avons eux l'occasion de régulièrement le constater ces quatre dernières années : l'intégralité des manœuvres étrangères visant à menacer l'OND, ou des actions internes cherchant à se concilier avec nos ennemis mortels, étaient systématiquement initiés par une propagande visant à déstabiliser notre appareil décisionnel, institutionnel et politique pour ralentir, bloquer ou dévier nos réponses. Que ce soit le Maridlo Aktu, le Ravet Informé, le Loduarien Libéré ou encore l'Unita, innombrables sont les vecteurs d'attaques médiatiques profitant de notre laissé-faire pour rendre confus nos populations et acteurs politiques, déformer les faits et réinterpréter les évènements afin de tenir un discours culpabilisant envers l'OND et le Duché de Sylva. À en croire ces communications, l'OND et Sylva seraient le giron de l'impérialisme, le cœur du fascisme et la source de tous les maux du globe, véritable retournement accusatoire visant à dissuader la moindre réponse aux exactions commises par nos ennemis mortels. L'intervention d'une coalition indépendante pour lutter contre le terrorisme et le fascisme en Hvitnesland devient une annexion de l'OND sur un pays souverain et innocent. La riposte justifiée des pilotes sylvois est alors une agression contre d'honnêtes marins communistes. Et une simple charte défensive au sein de l'OND devient un prétexte d'impérialisme.

Devant la réalité du terrain, nous devons reconnaitre que le modèle actuel de liberté de presse n'exige pas suffisamment de devoir pour les droits demandés, amenant à des vulnérabilités dans lesquelles s'engouffrent nos ennemis. C'est pourquoi nous devons mettre en place une mise à niveau de nos lois avec là encore un renforcement de l'appareil judiciaire et médiatique, à l'instar de la lutte contre la pédophilie instiguée par les mouvements communistes dégénérés en Sylva.
Il faudra pour commencer définir clairement dans la loi ce qui constitue un acte de désinformation, volontaire ou non, et si sa finalité est de s'ingérer dans la politique sylvoise. Le Duché de Sylva étant une démocratie accordant beaucoup de poids aux voix de ses citoyens, influencer leur perception du monde via la désinformation devient un acte criminel de déstabilisation des décisions politiques. C'est pourquoi nous devons mettre en place des institutions étatiques chargées d'enquêter sur la véracité des informations circulant au Duché, pour d'une part épingler les vecteurs de désinformation, et d'autre part rétablir la vérité via des communications adaptées.

Seront également en place des enquêteurs pour retracer le cours des rumeurs et journaux véhiculant une confusion sur l'actualité, pour en identifier les auteurs et, en les mettant en rapport avec la nature des désinformations et leurs conséquences, identifier s'il s'agit d'une incompétence journalistique ou d'un acte avéré de déstabilisation.
Devront ensuite être appliquées des mesures sévères pour contrecarrer ces manœuvres de manipulation et dissuader le travail bâclé de journaliste. Une simple sanction financière pour l'incompétence avec un sursis de prison pour l'incompétence suffira normalement à motiver les journalistes pour opérer un travail minutieux et soigneusement vérifié. Les journaux opérant par contre un véritable travail de manipulation de l'opinion publique, et donc de falsification des décisions démocratiques, devront être sanctionnés de manière bien plus coercitive pour immédiatement interrompre le méfait, avec l'interdiction de parution du journal, l'éventuelle fermeture de l'éditeur, et l'arrestation des journalistes, rédacteurs et éditeurs ayant manqué de professionnalisme.

Peut déjà être annoncée l'interdiction des journaux ayant délibérément proféré un travail de manipulation, tels que le Loduarien Libéré ou l'Unita, véritables outils de manipulation des masses. Rappelons encore une fois que la malhonnêteté n'a pas à être tolérée et que l'intégrité du Duché et de ses institutions prime, légitimant de fait des mesures radicales pour assurer notre protection et cloisonner les menaces. La Liberté de presse vient avec le Devoir de vérification de l'information, tandis que les campagnes de désinformation sont bien en dehors de ladite Liberté de presse.

IV) La lutte contre l'infiltration des sphères démocratiques par des éléments perturbateurs et complices des ingérences et menaces étrangères.

Après qu'ait été démontré comment les manipulations de l'opinion publique via la désinformation répétée des faits peut amener à l'accession à des postes de responsabilité des individus étant soit malveillant, soit simplement influencés par des mensonges médiatiques, ressort la nécessité de recadrer les dispositifs institutionnels de prise de décision du Duché. Les mouvements communistes dégénérés se sont affairés à mettre en place un martelage de mensonges et désinformation pour orienter les sujets du Duché avant de promouvoir, selon des prétextes démocratiques, l'ascension à des responsabilités de ces individus désorientés pour consolider la direction de leurs mouvements dégénérés. Il s'agit là encore d'une manœuvre exploitant ni plus ni moins que les failles de notre modèle démocratique pour corrompre mentalement les décisionnaires. Là encore, prime l'intégrité du Duché et de ses habitants, raison pour laquelle doivent être mis en place des garde-fous prévenant de ces dérives. Si une meilleure application des principes de Liberté et Devoir de presse permettant déjà d'endiguer à la source ces menaces pour avoir une population éclairée prenant les décisions les plus adaptées, force est de constater que le mal est déjà fait et que l'administration, le gouvernement et la politique sylvoise sont gangrénés par ces mouvements ne visant rien d'autre que la tolérance de Sylva avec l'impérialisme étranger.

C'est pourquoi, à l'image du rétablissement du Devoir de presse, nous devons raffermir le Devoir de politique. Nous ne pouvons pas tolérer que des individus cherchant activement à réduire à néant le Duché de Sylva pour asservir ses habitants, arrivent au pouvoir par le mensonge et la persuasion d'un peuple trop honnête. Nous devons alors mettre en place une autorité étatique en charge de veiller à la qualité politique avec, toujours dans la continuité de nos propositions, la mise en place des outils législatifs, judiciaires et exécutifs. L'idée est de déterminer, factuellement et selon les intérêts de Sylva et de l'OND, quelles sont les politiques menées au sein de la Haute Assemblée qui visent à nuire à notre intégrité pour répondre aux ambitions hégémoniques de nos ennemis mortels. Si la question est en apparence inquiétante et met rapidement en évidence un important nombre de dérives pouvant découler d'une telle volonté, la réalité est plus simple. Les individus que l'on pourrait qualifier de manière appropriée de "traitres à la nation" sont rapidement identifiables selon un ensemble de critères objectifs : Est-ce que la politique qu'ils promeuvent répond à la souveraineté du Duché ou à l'hégémonie de nos ennemis ? Est-ce que leur accession à leur poste s'est faite via un travail de désinformation ? Est-ce qu'ils ont profité de soutiens étrangers tant sur le plan financier que médiatique ? Est-ce qu'ils sont intégrés dans un mouvement, une dynamique politique répondant à ces critères précédents ?
Il devient alors aisé d'identifier un individu n'ayant ni la compétence, ni l'honnêteté et encore moins le mérite ou la légitimité d'accéder au pouvoir. Être élu par le fruit de la désinformation n'est pas la démocratie, quand bien même cela en a les atours.

Un dispositif semblable doit être mis en place non pas dans la Haute Assemblée mais dans l'intégralité des institutions du Duché, avec rétrogradation ou emprisonnement systématique des éléments défaillants en fonction de leur degré de malveillance. Un individu promouvant une politique conciliante avec le Duché sous l'influence de désinformation convaincante n'a pas à être condamné pour trahison, mais témoignera d'une inaptitude pur et simple d'avoir des responsabilités face à un tel manque de discernement. Quant aux individus ayant en toute âme et conscience mis en place une politique contraire aux intérêts du Duché : ils seront déclarés traitres à la nation et seront arrêtés.

Ces mesures devront également se faire dans la continuité des dispositifs anticorruption et de contre-espionnage, avec une formation des administrateurs pour identifier les discours déstabilisants visant à les orienter vers des décisions néfastes pour l'intégrité et la souveraineté nationale. Cela s'intégrera avec les mesures habituelles de vérifications mutuelles en interne et de surveillance active des TAGC.

V) Vers un rétablissement du gouvernement et du processus politique et décisionnel contre les agressions anti-démocratiques.

Maintenant qu'a été étudié l'ensemble des processus visant à déstabiliser l'appareil démocratique ainsi que l'ensemble des mesures pour les prévenir antérieurement puis y répondre à posteriori, nous devons poursuivre la réflexion pour arriver à un modèle final robuste et fonctionnel. Il est vain d'espérer que nous pourrons sur le court terme remédier aux méfaits de la gauche communiste dégénérée et loduariste, d'autant plus après cinq nouvelles années de mandat sous la menace de pressions et d'ingérences étrangères. Nous constatons notamment que ce n'est pas que l'emploi de la désinformation, mais aussi de la terreur, qui amène à une influence de nos décideurs élus, et conséquemment des mesures politiques à appliquer. C'est pourquoi il est important de profondément y remédier en outrepassant les faiblesses inhérentes à la démocratie. En plus d'une autorité en charge d'identifier les éléments défaillants du Parlement et de l'administration, il nous faut réaffirmer le gouvernement pour passer outre les désaccords, les oppositions et les craintes instiguées par les États terroristes qui souhaitent notre destruction.

C'est encore une fois au nom de la priorité absolue accordée à notre intégrité, à chacun des sujets du Duché et à leur avenir contre les desseins crépusculaires hourdis par nos ennemis, que nous devons autoriser au gouvernement des prérogatives pour palier aux faiblesses de la démocratie en temps de crise. Quand l'hésitation prend le Parlement alors qu'une décision urgente, cohérente et appliquée sur la durée doit être prise, et ce, sans retour en arrière pour répondre à une crise, il devient capital de trancher rapidement et laisser à la Duchesse la responsabilité à laquelle elle répondra de prendre la décision qu'il faut. C'est pourquoi nous devons intégrer dans notre constitution des exceptions au système décisionnel, avec certains cadres relevant automatiquement de la responsabilité de la Duchesse, pleinement formée à y répondre. La Haute Assemblée passe alors d'un rôle de décision collective à un rôle consultatif, faisant part des éléments à prendre en compte et des conséquences à venir. Alors parfaitement informée des tenants et aboutissants, la Duchesse devient alors apte à assumer la décision répondant à l'intégrité vitale du Duché sans s'encombrer des mésententes entre les membres de la Haute Assemblée.
Cette prérogative s'applique alors aux situations d'urgences vitales dans lesquelles nous ne pouvons nous permettre aucune hésitation.

Il ne s'agit pas d'outrepasser la démocratie, mais uniquement de ses faiblesses pour répondre à des impératifs relevant de la survie, raison pour laquelle ces prérogatives doivent s'appliquer à des situations critiques et exceptionnelles. Encore une fois, les sujets de Sylva n'ont pas à assumer l'hésitation de nos parlementaires.

VI) L'appareil industriel : outil malmené de la souveraineté et de l'intégrité.

L'ensemble des points précédemment relevés viennent systématiquement à s'appuyer sur un système économique performant pour l'alimenter. La lutte contre la pédophilie, la désinformation, l'intimidation et la cohésion institutionnelle ont besoin de moyens financiers qui dépendent directement de l'activité industrielle du Duché. Il est important de noter qu'il ne s'agit pas seulement de l'économie en général, incluant le secteur tertiaire, mais bien du secteur primaire et secondaire dont nous parlons. Et ce tout simplement puisque ce sont là les éléments "tangibles" et concrets de l'économie qui assurent la souveraineté et de fait la totale autonomie de l'ensemble des institutions. Une économie de service, aussi lucrative soit-elle, ne suffit pas à pallier aux dépendances et aux influences étrangères inhérentes. Assurer l'intégrité du Duché revient à assurer son autonomie industrielle, ce qui amène à deux analyses, respectivement sur le secteur secondaire et primaire.

L'industrie des produits manufacturés, notamment des hautes technologies et matériels desquels découlent l'ensemble de l'industrie (outillage, électronique, matériaux et cætera) sont d'une importance vitale pour répondre à la souveraineté de l'industrie elle-même, ou au moins de ses éléments vitaux. Il est vain d'espérer que le Duché, du haut de ses trente millions d'habitants, puisse entretenir les spécialistes qualifiés pour l'intégralité des domaines alimentant une économie contemporaine avec son confort. Autrement dit, nous ne pouvons seuls assurer notre confort de vie de manière autarcique. Mais il convient d'admettre que certaines dépendances représentent moins une menace vitale à notre souveraineté que d'autres : l'industrie de l'énergie est vitale à l'affirmation et l'indépendance d'un État, là où les biens de consommation relèvent du secondaire (en dehors des considérations de soft power).
C'est pourquoi il est vital d'activement assurer l'autonomie dans des secteurs stratégiques indispensables à la souveraineté du Duché, incluant de manière non exhaustive l'énergie, le médical, l'armée, la recherche ou encore l'outillage industriel. Il a été fort bien observé que le libéralisme et le laissé-faire ne répondent pas à ces impératifs en faisant prévaloir les bénéfices financiers de groupes privés sur les intérêts supérieurs de la nation. Or, nous constatons une volonté de la gauche communiste dégénérée de se réapproprier cette dynamique qui se soustrait à la planification de l'État, pour à la place répondre à exactement la même dynamique, mais en substituant les intérêts du privé par ceux du particulier, du travail, dans une vision individualiste se détournant de la nation. C'est notamment à cause de cela que s'observe une décentralisation forcée de nombreux secteurs, donc celui de l'énergie, pour partir dans des dichotomies et des confrontations de doctrines (avec notamment la mise en opposition du renouvelable sur le nucléaire) amenant à une concurrence délétère plutôt qu'une coopération tirant Sylva vers le haut.

C'est pourquoi il est vital d'interrompre ces dynamiques décentralisées, désordonnées et individualistes pour revenir à une économie planifiée et nationalisée. Les différents secteurs stratégiques doivent être intégralement mis sous la responsabilité de l'État sous une direction accrue et rationalisée par l'intermédiaire des Secteurs Industriels. L'industrie doit avant tout répondre non pas uniquement à un objectif économique, mais souverain et national. Les secteurs dans lesquels s'immiscent les mouvements communistes doivent être épurés et remis sous le contrôle d'experts qualifiés avec une réorganisation globale. Seuls les secteurs secondaires tels que les biens de consommation peuvent se permettre davantage de libéralisme, dans la limite du raisonnable, pour répondre à des critères de soft power.
C'est pour cette raison que l'économie devra être coordonnée avec nos alliés de l'OND pour que chacun assume ses responsabilités stratégiques et vitales, mais que les industries non stratégiques, mais importantes dans le spectre du soft power, soient réparties pour assurer une souveraineté de l'OND.

Concernant le secteur primaire, les constats sont proches : la diversité des métaux stratégiques, des terres rares et des ressources énergétiques pour assurer une industrie contemporaine ne peut être assurée que par les seules richesses naturelles de Sylva. C'est pour cela que ces manquements doivent être palliés selon deux axes : un approvisionnement depuis nos proches partenaires de confiance de l'OND puis, si cela n'est pas suffisant, depuis des nations partenaires avec un degré de confiance accru sur la continuité des approvisionnements. Rappelons que l'intégrité du Duché prime encore une fois sur tout le reste, raison pour laquelle nous ne devons aucunement hésiter à développer des partenariats avec des nations sur lesquelles nous avons un certain ascendant, tel que c'est le cas en Antegrad. La stabilité de l'approvisionnement des matières premières est vitale et c'est pourquoi nous devons avoir une attention particulière à les assurer, en nous investissant pleinement dans des rapprochements via des actes financiers, diplomatiques, mais aussi militaires en assurant la sécurité de nos partenaires (tel qu'observé encore une fois en Antegrad).

VII) Le Soft Power, un outil complètement délaissé.

L'intégrité et la souveraineté de Sylva dans un monde toujours plus hostile passe par un ensemble de moyens économiques et militaires déjà abordés, mais aussi culturels et médiatiques. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser nos ennemis employer contre nous des outils que nous nous retiendrons nous- mêmes d'user contre eux. C'est pourquoi, de manière à nous affirmer contre nos ennemis, mais aussi nos alliés ou nations non alignées, nous devons disposer d'un appareil de communication afin d'assurer une image légitime et de lutter contre le travail d'isolement proféré par certains. La lutte est perpétuelle tant que les menaces qui souhaitent nous exterminer persistent, raison pour laquelle le Duché doit répondre sur trois points.

Le premier est un système d'espionnage et de contre-espionnage avec des services spéciaux dédiés pour maintenir une surveillance approfondie des manœuvres politiques, diplomatiques et militaires des différentes nations du globe, afin de mieux anticiper la posture à adopter.

Vient ensuite la question des médias, sur laquelle le Duché doit purement et simplement s'imposer pour écraser la concurrence de nos ennemis. Nous devons mettre en place une machine culturelle hégémonique, capable de produire une large gamme d'objets artistiques ou de divertissement pour envahir l'espace médiatique des populations des nations ennemies et ainsi renverser les états d'esprit. L'esclave loduarien ne doit pas continuer de croire la propagande gouvernementale ni la rhétorique ultramilitariste promouvant un interventionnisme perpétuel. Il en est de même dans l'intérieur même : le Duché ne peut pas tolérer que des films étrangers puissent influencer à tort nos sujets. C'est pour cela qu'une institution semblable à celle dédiée à la lutte contre la désinformation, devra être affectée à surveiller la propagation de messages subversifs et disruptifs.
Quant aux médias, studios, musées, librairies et maisons d'éditions sylvoises, elles devront être subventionnées pour encourager une ligne directive claire. Devront également être favorisés les artistes allant dans le sens du mouvement, toujours dans la finalité de consolider le Duché.

Devra ensuite être opéré un travail de distribution de ces médias, légalement ou clandestinement, pour que cette vision soit partagée à l'international et contrecarre les discours toujours plus haineux de nos adversaires.

VIII) Les divergences communautaires renforcées par la gauche et comment y remédier pour restaurer l'unité nationale.

Parmi les efforts des communistes sylvois, se trouve la création de tensions sociales basées sur l'origine ethnique de nos sujets, mises en relation avec un passif historique. Cette rhétorique s'est opérée via un ensemble de sophismes et de prétendues études socio-économiques avec pour seule finalité de créer une distinction entre les différents sujets avec une vision basée sur le passé qui ne cherche pas à aller de l'avant. Le passé colonial est mis en avant pour provoquer un blocage mental et enclencher un processus de tension dans la continuité d'un affaiblissement du Duché promu par les communistes sylvois, toujours par complicité de l'impérialisme loduarien.

L'objectif sera dès lors de rectifier sur ce point-là en s'appliquant sur l'ensemble des leviers déjà inclus, à savoir la lutte contre la désinformation et le soft power interne sylvois, de manière à rétablir une cohésion sociale en mettant fin à ces discours de divergences ne s'appuyant que sur des analyses falsifiées de la société. Le peuple sylvois n'est pas un ensemble de groupes sociaux hétérogènes, distincts et localisés, mais un peuple unique et, tout aussi métissé soit-il, mélangé de manière homogène avec une véritable cohésion que certains tentent de briser.

C'est pourquoi ces prétendues études à visée séparatiste seront interrompues et contrecarrées par un enseignement adapté dans les écoles, et plus généralement via des documentaires subventionnés par l'État pour mettre fin à l'état d'esprit communautariste. Le Duché est Un et indivisible, l'ensemble de ses sujets forme un peuple qui, malgré ses nuances, reste soudé autour des mêmes valeurs, de la même nation.

En conclusion.

Le Duché évolue dans un monde toujours plus hostile, de par notre croissance et l'extension intrinsèque de notre influence qui empiète sur celle des puissances impérialistes. Nous réduire jusqu'à ne plus représenter une menace n'est pas une solution. Nous devons lutter sur chacun des axes sans exception pour répondre à un objectif clair : l'intégrité du Duché et sa souveraineté contre des ennemis qui veulent notre mort, et tenteront de baisser notre vigilance et nous convaincre d'une prétendue culpabilité de notre part jusqu'à ce qu'ils aient pu appliquer leurs ambitions hégémoniques sur nous. Vaine et insensée est la moindre tolérance, nous devons nous battre sur tous les fronts de cette guerre militaire, médiatique, diplomatique et culturelle.
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Après un long travail pour établir la Bible 2019, qu'il restait encore à élaborer dans une version détaillant précisément les chiffres, plannings, financements et étapes, il fallait maintenant que les comtesses figures de proue du mouvement nationaliste se penchent sur l'application politique d'un tel programme. Il n'était pas envisageable de simplement venir à l'assemblée envahie de la fameuse "gauche dégénérée loduariste" avec deux centaines de pages de mesures conservatrices, réactionnaires et absolutistes, et surtout, visant à diaboliser ladite gauche. Et les choses n'allaient pas s'arranger d'ici à ces cinq années d'attentes jusqu'aux prochaines élections, où les parlementaires nationalistes de l'assemblée seront purement et simplement écrasés. Il fallait donc réfléchir à une stratégie plus élaborée et tenant compte de la réalité du terrain, ce qui s'annonçait être un programme long et compliqué. Mais toujours avec l'aide de leurs fidèles conseillers, elles avaient enfin mis sur papier un processus méticuleux pour non seulement gagner en importance mais aussi contester celle de leurs rivaux collectivistes et communistes. Et le programme était semblable à tous ceux de la droite réactionnaire : jouer sur la peur, les appels à l'émotion et les paniques morales.

Le plan allait de cette manière s'appuyer sur un ensemble de leviers de communication internes et internationaux pour provoquer de toutes pièces des scandales à partir de sujets polémiques, en s'implantant dans des nations sensibles à ces thématiques. Il n'y aura aucune hésitation à complètement déformer la réalité et exagérer, déformer voir inventer des évènements, du moment que cela permettait d'entretenir une communication péjorative envers le gauche sylvoise. Il fallait marteler tous les méfaits du monde contre elle pour s'assurer d'entièrement manipuler plus ou moins directement les masses sylvoises avec un flux constant d'informations scandaleuses.

L'exemple le plus évident était la Fédération de Sterus, dont les médias avaient déjà réagi de la manière la plus parfaite sur les actualités concernant la lutte contre la pédophilie : mécompréhension, panique, réflexes conservateurs puritains. C'était là tout ce qu'il fallait et suffisait pour donner corps à cette communication et l'internationaliser. Il fallait que dans la gauche sylvoise soit dans l'imaginaire collectif associé à la pédophilie, la décadence et la dégénérescence. Allaient donc être lancées en Sterus des campagnes de communication pour relancer et accentuer ces polémiques, en les alimentant de détails et de noms. Il fallait que les stérusiens puissent mettre une image sur ces parlementaires qu'il fallait détester en reprenant les discours anti-pédophilie classique. Le sujet étant sensible et inspirant instinctivement ces réactions, il sera par la suite rapidement possible d'exporter cette communication jusqu'à d'autres pays progressivement de moins en moins conservateurs, en prenant par exemple l'Empire du Nord en intermédiaire, voir d'autres comme la Loduarie de manière que même les pôles communistes finissent par appliquer une pression médiatique vis-à-vis des mouvements collectivistes et communistes en particulier.

Si cette communication permettra de diaboliser la gauche sylvoise, elle n'assurera pas pour autant la réussite du nationalisme ni la popularité des propositions de mesures visant à renforcer le contrôle des médias, de l'économie ou de la politique. Se sont alors accordées les comtesses pour opérer un glissement en associant les mouvements collectivistes et communistes sylvois en général aux pôles eurycommunistes mondiaux, à savoir la Loduarie essentiellement. La proximité de l'idéologie dans ses fondations permettra d'opérer aisément ce rapprochement et d'associer les mouvements de gauche aux mauvais aspects de l'eurycommunisme déjà bien intégré dans l'imaginaire collectif sylvois grace à la succession d'exactions de la Loduarie Communiste.
Il s'agira également de profiter de l'inertie de la communication ambiante du Duché, pro-OND et anti-Loduarie.

Ce travail d'association pourra même être approfondi sans effort de par l'intégration du parti communiste sylvois dans l'UICS, ou encore des échanges étendus entre certains membres collectivistes et eurycommunistes et loduaristes velsniens du PEV pour parler non pas d'une simple proximité idéologique mais bien d'une complicité avérée. L'UICS fait grandement parler d'elle à l'international par l'intermédiaire de la Loduarie, et du PEV qui a pour vocation d'appuyer la Loduarie. Une association entre l'ensemble des partis de gauche sylvois (en amalgamant communistes et collectivistes) avec le Loduarisme se fera alors sans difficulté et permettra, en plus de diaboliser davantage la gauche sylvoise, d'associer sa politique à une complicité avec un ennemi menaçant, permettant d'opérer un nouveau glissement pour l'associer à un délitement volontaire de Sylva sous la traitrise de la gauche. L'ensemble des mesures visant à renforcer l'autorité de l'État pourra alors être associée à une volonté de retour en arrière et réparation des torts instigués par la gauche. Ce ne sera médiatiquement non plus une action réactionnaire mais une réponse logique et saine pour les intérêts du Duché.

Il faut faire un aparté sur un point : une communication visant à associer la gauche sylvoise à la Loduarie tout en cherchant comme indiqué dans le premier point à pousser la Loduarie elle-même à diaboliser ladite gauche sur ses penchants pédophiles peut sembler incohérent, une faiblesse dans la stratégie. La réalité est que les exemples d'incohérences manifestes et dénoncés dans les médias sont nombreuses et ne provoque malgré tout pas de contestation manifeste. L'objectif n'est pas de convaincre mais de persuader en jouant sur les émotions et la peur, chose à laquelle l'essentiel de la population est sensible. Le manque général de culture politique et d'information dans les classes populaires facilitent sa manipulation et permettent de tenir des discours incohérents, mais persuasifs. Qu'importe qu'une minorité de la population constate et dénonce cette faiblesse argumentative, du moment qu'une majorité y adhère et permet alors de progresser dans le Parlement pour forcer sur les mesures proposées.

Ce travail d'association de la gauche à la Loduarie pourra-t-elle se faire dans l'ensemble des nations libérales et anti-communistes ou plus spécifiquement anti-Loduarie : Alguarena, Sterus, l'ensemble de l'OND (dont plusieurs membres portent une attention particulière à lutter contre l'adhérence aux idées loduariennes), les blocs victimes de la Loduarie dans l'eurycirques tel que Karty, l'UEE ou la Rimaurie pourront alors relayer cet effort de communication pour toujours plus écraser médiatiquement la gauche sylvoise.

Ancrer dans la pensée collective cette complicité entre la gauche et la Loduarie permettra de non seulement faire machine arrière sur la politique intérieure du Duché pour en revenir sur un modèle plus centralisé accordant davantage d'autorité à l'aristocratie, mais aussi d'appliquer cette vision d'un "affaiblissement de Sylva" à l'étranger. L'idée sera de donner l'impression que la gauche s'est affairé à réduire l'influence sylvoise à l'international au détriment de ses intérêts ou de son peuple, et ainsi proposer un contrecoup avec des mesures plus interventionnistes voir ouvertement impérialiste. Devra là encore être opéré un glissement entre "ce qui est juste et morale" et "la légitimité du Duché à s'affirmer à l'international en faisant prévaloir sa souveraineté".

Si ces mesures fonctionnent suffisamment, alors une part notable de la population sylvoise (particulièrement auprès des classes sociales les moins éduquées ou les plus sensibles à craindre le communisme) pourront alors opérer un rejet de la gauche et se rattacher aux valeurs traditionnelles. Si cela ne permettra pas d'assurer la popularité du Parti Nationaliste, le système de vote par notation devrait malgré tout permettre d'opérer un basculement avec un soudain regain de places dans le Parlement pour les partis monarchistes et nationalistes au détriment des communistes et collectivistes. Si cela ne suffira pas à assoir l'autorité de l'aristocratie comme voulue, seront malgré tout ouverte les différentes portes permettant de s'attaquer à de nouveaux axes d'actions pour appuyer ces mesures d'ici aux élections 2024. C'est là qu'entrera en jeu la Bible 2019 pour poursuivre la diabolisation de la gauche en s'attaquant sur le plan législatif à elle grâce à la mécompréhension de la politique anti-pédophilie, travail appuyé par un contrôle accrue des médias qui sous prétexte de lutter contre l'influence loduarienne (par le Loduarien Libéré ou l'Unita) permettra d'entretenir des chaines d'informations nationales et appuyer une propagande d'État anticommuniste. C'est enfin de là que pourront se mettre les mesures plus poussées de lutte institutionnalisées contre la gauche, avec une police d'État et une centralisation du pouvoir. Dans une situation idéale, ces mesures permettront de définitivement rétablir l'autorité de l'aristocratie et mettre en place un appareil gouvernemental et médiatique solide pour définitivement consolider la progression pour les élections de 2024. La seule priorité sera alors d'entretenir le système et ses acquis tout en maintenant l'illusion d'un modèle démocratique fonctionnel pour assurer le maintien de nos relations, avec l'OND mais aussi le Grand Kah notre voisin direct, pour éviter le même sort que les komunteranos.
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