Posté le : 28 juin 2025 à 17:55:24
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Convention Multicéphale d'Empire
𝓡𝓪𝓹𝓹𝓸𝓻𝓽 𝓰𝓮𝓷𝓮𝓻𝓪𝓵 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓒𝓸𝓷𝓿𝓮𝓷𝓽𝓲𝓸𝓷 𝓜𝓾𝓵𝓽𝓲𝓬𝓮𝓹𝓱𝓪𝓵𝓮 𝓭'𝓔𝓶𝓹𝓲𝓻𝓮
Rapport relatif à l’évaluation des réformes institutionnelles dites « Wiseman » et aux perspectives de réorganisation du pouvoir exécutif et du processus électoral dans l’Empire
Titre I
Rappel du rôle de la Convention Multicéphale d’Empire
Tel qu'instituée à l'article 17 de la Charte Fondamentale de l'Empire, la Convention Multicéphale d’Empire est un organe collégial chargé d'observer, d'analyser, de concerter, de consulter et de faire des propositions à Sa Majesté Impériale. Bien que ses avis ne soient pas contraignants pour le pouvoir impérial et le gouvernement de Sa Majesté Impériale, ils revêtent une valeur de recommandation solennelle, reflétant la sagesse et les aspirations nationales. Composée de 740 membres, dont 468 députés de l'Assemblée Nationale, 151 sénateurs du Sénat Impérial, 8 légats des départements d'outre-mer, 2 consuls des régions d'outre-mer, 45 marquis et 6 ducs des marquisats et duchés aleuciens, 50 nobles de cour, ainsi que 10 représentants de la famille impériale.
La mission de la Convention consiste notamment à évaluer les grandes réformes structurelles affectant l'équilibre des pouvoirs, la représentation démocratique et la gouvernabilité de l'Empire, ainsi que l'intégrité des symboles impériaux, de sa noblesse, de son intérêt et de son rayonnement mondial. Notre instance dispose d'une commission permanente travaillant sur un sujet par semestre et elle ne se réunit dans sa totalité que sur convocation de Sa Majesté Impériale, à qui elle rend compte.
Titre II
Préambule du Rapport de la Convention
Convoquée en session extraordinaire sur instruction directe de Sa Majesté Impériale de se constituer en assemblée solennelle, la Convention Multicéphale d’Empire, collège réunissant les représentants les plus éminents du Sénat Impérial, de l’Assemblée Nationale, des provinces d’outre-mer et de la Chambre des Nobles, s’est réunie dans un contexte de profonde réflexion et de préoccupation institutionnelle formulée par Sa Majesté. Cette réunion historique, de par son importance, mais aussi par la rareté de ses rassemblements, était motivée par la nécessité impérieuse d’évaluer l’efficacité politique, institutionnelle et opérationnelle des réformes dites « Wiseman », adoptées en 2012. Ces réformes, qui ont profondément réorganisé les modalités de désignation du Premier Ministre ainsi que la structure de nomination gouvernementale, ont marqué un tournant dans l’histoire constitutionnelle de notre Empire, mais ont leurs lacunes et incohérences.
L’importance de cette évaluation ne saurait être sous-estimée, car elle intervient après presque une demi-décennie d’application de ces réformes, une période suffisamment longue pour en mesurer les impacts réels et durables sur notre système politique. L’objet de ce rapport est donc de dresser un bilan rigoureux et exhaustif de ces réformes, en examinant non seulement leurs succès, mais aussi et surtout leurs lacunes fonctionnelles. Il s’agit de comprendre en profondeur les défis et les obstacles rencontrés, afin d’identifier les domaines où des améliorations sont nécessaires pour restaurer une stabilité plus efficiente, l'efficacité et la responsabilité du pouvoir exécutif et dans une autre mesure du pouvoir législatif.
Dans cette optique, la Convention Multicéphale d’Empire a mené une série de consultations approfondies, d’analyses détaillées et de débats profonds, impliquant une diversité de perspectives et d’expertises permise par la pluralité de ses acteurs et la volonté de servir fidèlement le bien-commun de la nation impériale, érigée en maxime de notre action. Ce processus a permis de recueillir des informations précieuses et de formuler des propositions concrètes, visant à renforcer nos institutions et à garantir un avenir plus stable et prospère pour notre Empire, à l'heure où l'ordre mondial est bouleversé par des nations usant de la déstabilisation, des crimes et de la terreur pour servir leurs sinistres dessins. Ce rapport se veut donc un document de référence, guidé par un esprit de rigueur et de responsabilité, et destiné à éclairer les décisions futures de nos plus hautes instances gouvernementales.
Titre III
Analyses faites par la Convention
Les réformes Wiseman ont été conçues dans un contexte de modernisation des institutions impériales et d’ouverture vers une démocratie plus directe parallèles à la mondialisation de l'Empire, son essor économique et une volonté couplée d'une nécessité de moderniser l'appareil militaire impérial - nécessité encore présente à ce jour. Leur principal objet était de soumettre la désignation du Premier Ministre au suffrage universel direct, rompant avec le modèle parlementaire traditionnel où le chef du gouvernement était issu du vote des assemblées. En théorie, cette réforme devait accroître la légitimité populaire du pouvoir exécutif, tout en maintenant l’équilibre entre le Premier Ministre élu, chargé de l'action du gouvernement, de l'application des lois et responsable devant le Parlement, et Sa Majesté héréditaire, incarnation de l'unité nationale, de la continuité des valeurs de l'Empire, de son rayonnement planétaire, garante de l'intégrité territoriale et démocratique.
Toutefois, la superposition de deux sources de légitimité distinctes, non hiérarchisées, mais coexistant dans une dualité rigide issue d'un système inadapté à cette cohabitation, a provoqué un affaiblissement réciproque et à une dégradation de la clarté autrefois présente en l'exécutif impérial. Le Premier Ministre, fort de sa légitimité populaire, s’est retrouvé souvent en opposition politique et symbolique avec Sa Majesté, dont les prérogatives constitutionnelles, diplomatiques, militaires et symboliques restaient pourtant déterminantes. Inversement, le refus de Sa Majesté de se réduire à une fonction purement représentative a alimenté une conflictualité latente au sommet de l’exécutif.
L’élection du Premier Ministre a également eu pour effet de personnaliser excessivement la vie politique, au détriment des opinions politiques, des assemblées et de la collégialité. Le système de vote pondéré, combiné à l’obligation de candidature multiple (six candidats minimum), a dénaturé les clivages et fragmenté l’espace démocratique et a alourdi la nomination d'un Premier Ministre. La fluidité de la transition a été perdue et une démission en période troublée peut observer une vacance du pouvoir très inquiétante.
En conséquence, les gouvernements successifs ont peiné à conserver une majorité stable, conduisant à des cohabitations déstabilisantes et à des impasses politiques récurrentes. Sa Majesté s'est vue entravée dans l'exercice de ses fonctions et l'action gouvernementale a été émoussée.
Titre IV
Constats formulés par la Convention
Instabilité de l’exécutif : La dualité du pouvoir (Sa Majesté – Premier Ministre élu) a entraîné une confusion des responsabilités, notamment en matière de politique étrangère, de sécurité nationale et de gestion de crise, tant pour le gouvernement de Sa Majesté, que pour la population et les administrations impériales.
Crise de représentation : Le vote populaire pour le Premier Ministre a contribué à la marginalisation des assemblées, dont le rôle dans la formation du gouvernement a été fortement réduit, entraînant une perte d’efficacité législative et un affaiblissement du contrôle parlementaire. Cela a par ailleurs donné de manière paradoxale un poids très important au Premier Ministre mais un poids de la responsabilité plus grand qui entrave par crainte son action.
Complexité logistique et juridique : L’organisation d’élections à l’échelle de l’Empire, avec obligation de candidatures multiples et système de notation, a généré des coûts élevés, des retards fréquents et des contestations. D'autant que la fréquence de ces élections n'est pas déterminées car les gouvernements sont plus fréquemment renouvelés que les assemblées.
Rigidité institutionnelle en temps de crise : En période d’urgence (conflit, catastrophe naturelle, instabilité économique, etc...), le processus d’élection du Premier Ministre s’avère trop long et trop peu réactif pour assurer une gouvernance efficace. La vacance du pouvoir est un risque majeur et l'impossibilité de remplacer la figure dirigeante du gouvernement de Sa Majesté en période de troubles est une faille dans l'intégrité de l'Empire.
Marginalisation des outremers : Les spécificités des provinces ultramarines ont été insuffisamment prises en compte dans l’organisation du vote, accentuant le sentiment d’éloignement politique. Il est nécessaire de lier bien plus les territoires d'outre-mer aux décisions, de renforcer leur autonomie et le lien affectif entre les régions de l'Empire.
Titre V
Propositions émises par la Convention
Au regard des constats précités, la Convention Multicéphale d’Empire formule les propositions suivantes. Il s’agit, en premier lieu, de procéder à une abrogation partielle des réformes Wiseman, spécifiquement dans leur volet relatif à l’élection directe du Premier Ministre. Cette disposition serait remplacée par la restauration du mode de désignation parlementaire du Premier Ministre, lequel serait élu par un vote conjoint du Sénat et de l’Assemblée Nationale, à la majorité absolue pour éviter tous blocages politiques potentiels puis soumettre le Premier Ministre ayant reçu l'aval du Parlement à la nomination par Sa Majesté Impérial.
En cas de vacance du poste de Premier Ministre lors d'une crise politique pouvant porter atteinte à la sécurité de l'État, la Convention recommande la mise en place d’une parenthèse parlementaire exceptionnelle dans l'élection d'un Premier Ministre assortie d’un droit de nomination d’un gouvernement de transition en cas de blocage par Sa Majesté. Le Conseil de la Charte Impériale peut décider de l'inconstitutionnalité de la décision de Sa Majesté et bloquer cette décision. Parallèlement, la révision du système électoral des Assemblées est proposée, avec l’instauration d’un mode de scrutin de proportionnelle compensatoire permettant à la fois une représentation fidèle des courants d’opinion et la constitution de majorités gouvernementales stables, et d'autre part une représentation plus équitable entre les territoires moins peuplés et les territoires d'outremer vis-à-vis des autres territoires. Il serait également intéressant que la Convention, le pouvoir législatif ou le pouvoir exécutif, mais surtout que les pouvoirs locaux dans ces territoires d'outre-mer engagent une réflexion sur une réorganisation de ces mêmes territoires pour une intégration vertueuse dans l'Empire en possédant des statuts d'autonomie accrue, notamment pour les populations natives dans des territoires préservés, en envisageant de légitimer cette réorganisation par des référendums d'autodétermination.
Afin de garantir la continuité de l’État en toutes circonstances, la Convention suggère une redéfinition du rôle du Conseil Impérial, qui devra assurer l’intérim de la gouvernance en cas d’empêchement imprévu du Premier Ministre ou de paralysie institutionnelle des Assemblées et d'urgence ne permettant pas à l'Empereur de nommer un gouvernement de transition. En complément, dans le but de se prémunir de dérives autoritaires, le renforcement du contrôle parlementaire sur les actes du gouvernement s’impose, via la création d’une Haute Commission de Suivi Exécutif dotée de pouvoirs d’investigation et de recommandation ayant valeur contraignante.
Enfin, la clarification des compétences respectives de Sa Majesté et du Premier Ministre devra être opérée par le biais d’une loi organique d’interprétation constitutionnelle, afin de lever les zones d’ambiguïté préjudiciables à la lisibilité du pouvoir exécutif pour les administrations et la population.
Titre VI
Résultats attendus par la Convention
La mise en œuvre de ces propositions vise plusieurs objectifs stratégiques. D’une part, elle devrait permettre un renforcement de la stabilité gouvernementale en réduisant les risques de majorités dissonantes et d’obstruction. D’autre part, elle permettra une meilleure articulation entre l’exécutif et les assemblées, consolidant le caractère parlementaire du régime impérial.
Sur le plan international, la réforme envisagée offrirait une gouvernance plus lisible, renforçant la crédibilité de l’Empire auprès de ses partenaires et gommant les faiblesses que ses adversaires auraient potentiellement utiliser. En interne, la réduction des coûts liés à la répétition des processus électoraux, sans renier les principes de participation démocratique, constitue un gain d’efficience notable. Enfin, ces réformes contribueront à une réintégration active des provinces d’outre-mer dans le jeu politique national, par la prise en compte accrue de leurs spécificités et de leur représentation dans les équilibres institutionnels. Cela devra permettre aussi d'ouvrir la voie à une recherche de sauvegarde des modes de vies, des traditions et des territoires des groupes natifs de ces territoires.
Titre VII
Conclusion du rapport de la Convention
L’idéal d’une démocratie renforcée et parlementaire ne saurait se confondre avec la surenchère électoraliste et populiste. La Convention Multicéphale d’Empire, au terme de ses travaux, appelle solennellement les institutions compétentes à revoir les fondements de la gouvernance impériale en réintégrant les principes d’harmonie, de responsabilité et de représentation équilibrée.
Elle rappelle que Sa Majesté Impériale, en tant que pôle symbolique et régulateur, n’est pas un contre-pouvoir mais un co-pouvoir, et que le Premier Ministre, pour gouverner efficacement, doit pouvoir d'une part travailler avec Sa Majesté dans le respect de sa fonction et d'autre part, doit s’ancrer dans une majorité parlementaire cohérente, fruit du dialogue et non du seul suffrage, permettant ainsi une démocratie solide sur les compromis et les coalitions.
La restauration de cette harmonie est aujourd’hui une nécessité impérieuse, pour la stabilité de l’Empire comme pour la confiance du peuple, dans un contexte de tensions mondiales accrues et de surenchère à la violence de la part d'acteurs internationaux belliqueux.
Fait par la Convention, siège à Estham, le 7 décembre 2016.
Sous la présidence collégiale de la Convention Multicéphale d’Empire.