03/05/2016
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La Guerre des Triumvirs (2 mai 2013-9 février 2014) - Page 2

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Achosie: Réaction de la Marineria, des forces civiques des cités de Strombola et de Velathri ainsi que du CCMA


La nouvelle de la mobilisation de troupes achosiennes à la frontière séparant les deux nations d'Achosie et de Velsna n'aura pas tarder à atteindre tous les états-majors des triumvirs, même en plein préparatifs, suscitant dans un premier lieu une certaine surprise, et une levée de boucliers dans les cités de la région de la Strombolaine, au nord de l'île celtique. Ce fut donc promptement que les sénateurs de Strombola réclamèrent à Matteo DiGrassi le rapatriement du premier régiment des chasseurs de Strombola en leur cité, ce qu'il accepta à la seul condition d'avoir un accord de principe avec au moins l'un des deux autres triumvirs. Et curieusement, la haine des achosiens cultivée par son pire ennemi, Dino Scaela fit que ce dernier ne s'y opposa pas, à la condition seulement de les faire accompagner de 1000 autres soldats fidèles à son parti sur l'île. Les tergiversations durèrent de nombreuses heures, l'assassinat de Frederico DiGrassi était encore frais, mais si il y avait un point sur lesquels ces derniers s'accordaient, c'était de considérer l'Achosie comme un État potentiellement voyou et en lien probable avec l'AIAN (tant l'enquête concernant l'attentat terroriste paraissait au point mort et que cette organisation représentait un danger pour la sécurité nationale velsnienne), et du danger que laissait présager une invasion ennemie. Une autre condition fixée par Scaela en revanche: Matteo DiGrassi avait interdiction d'embarquer avec les chasseurs de Strombola et se devait de rester à Cerveteri. Un recrutement de 1000 volontaires supplémentaires de Velathri était également à prévoir dans les prochaines semaines.

Concernant le commandement aérien, qui s'était déclaré neutre dans les évènements internes récents, celui-ci signala sa disposition à la cité de Strombola et se préparait à un changement d'affectation pour l'île celtique.

Ainsi, les forces suivantes étaient en partance pour l'Achosie:
Flotte de frappe navale
- 15 patrouilleurs
- 2 corvettes
- 1 frégate
- 2 sous-marins d'attaque
- 23 vedettes
- 1 remorqueur
- 4 pétroliers-ravitailleurs
- 2 dragueurs de mines

Flotte de transport:
- 1 cargo
- 1 transport de chalands
- 3 chalands de débarquement

Force aérienne:
- 40 chasseurs
- 3 drones de reconnaissance

Force terrestre:
- 1 000 hommes du régiment des chasseurs de Strombola (Faction DiGrassi)
- 1 000 hommes de la garde civique velsnienne (Faction de Scaela)
- 1 000 hommes de la garde civique d'Umbra (Faction de Vinola)
- 40 canons automoteurs
- 100 canons tractés
- 25 chars de combat
- 50 chars légers
- 30 mortiers tractés
- 40 transports de troupe
- 50 véhicules blindés légers
- 50 véhicules de combat d'infanterie
- 5 véhicules radars
- 10 véhicules de transmission radio
- 80 camions
- 15 camions citernes
- Un stock substantiel de mines antipersonnelles
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Résolution de la crise achosienne: Le scénario du moins pire


"On est pas passé loin.", une phrase que l'on pouvait entendre dans des états majors velsniens à l'annonce de la réponse du gouvernement de la République d'Achos. Si les achosiens ont été ménagé dans leur fierté et dans leur réputation à l'internationale, ces derniers ont bel et bien été contraints de faire passer leur garnison frontalière de 3 000 à 1 000 hommes à la suite d'une négociation tendue avec le Triumvirat. Pour rappel, Achos avait prit pour prétexte l'instabilité actuelle que traverse la Grande République de Velsna dans le but de militariser sa frontière. Une telle entreprise a néanmoins été accueillie par le Triumvirat en guerre par une vague d'indignation, laquelle a succédé une crise politique qui a bien failli dégénérer en conflit ouvert. L'intervention de 3 000 soldats ainsi que de deux triumvirs a été nécessaire pour fixer de nouvelles conditions à cette opération frontalière d'Achos. Si la première tentative d'intimidation par le Triumvir Dino Scaela ne semble pas avoir eu de prise sur le gouvernement achosien, l'arrivée de Matteo DiGrassi constitue sans doute le basculement de ce bras de fer.
Ce dernier a ainsi posé un ultimatum clair au gouvernement achosien, en échange d'une concession devant les ménager, à savoir la division par trois des effectifs frontaliers de l'armée achosienne dont la mission théorique, selon leur gouvernement, était de veiller à la sécurité de la frontière et au bon déroulé de l'évacuation des ressortissants. Selon le gouvernement Velsnien, cette mobilisation pouvait être potentiellement dangereuse pour la sécurité des cités velsniennes d'Achosie du Nord, lesquelles sont des revendications territoriales historiques d'Achos, et ce même si il n'y a officiellement plus aucune forme de rappel de cette dernière.

Suite à cet épisode, qui a laissé pour la première, et sans doute dernière fois, transparaître un sentiment d'unité nationale, les troupes du Triumvirat sont reparties dans leurs bases respectives, se préparant pour un retour au QG en métropole. Néanmoins, DiGrassi étant l'élément solutionneur de cette crise, il lui a été demandé par les cités de Strombola et de Cerveteri de laisser ses 1 000 hommes en faction à la frontière, accompagnés d'un matériel non négligeable. Ce succès diplomatique ne se fait donc pas sans sacrifice pour DiGrassi. 1000 de ses meilleurs hommes du régiment des chasseurs de Strombola sont désormais fixés sur cette frontière, là où ils auraient été bien plus utiles ailleurs dans le cadre de cette guerre civile. Ainsi, ce fut comme si on l'amputait d'hommes capables, à moins qu'il ne trouve un moyen ou une raison très particulière plus tard afin de les faire revenir dans le conflit. Toujours est-il qu'en attendant, DiGrassi va devoir trouver 1 000 remplaçants. Victoire pyrrhique pour le "vainqueur de l'AIAN" donc...

Cette résolution du conflit, si dans l'ensemble, a été accueillie comme une victoire pour beaucoup de velsniens, n'a cependant pas été acceptée de bonté de cœur par certains strombolains, lesquels espéraient peut-être qu'une invasion de l'Achosie règlerait définitivement le problème de l'AIAN, qui est souvent associé à la République d'Achos par certains velsniens. Une fois cette affaire terminée, les triumvirs retournèrent chacun de leurs côtés et replongèrent dans leurs propres luttes, comme si cet épisode n'avait pas eu d'incidence sur leur vision de ces dernières.
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Zélandia, commune-capitale de Blankenvoorde,
Au sein du Secrétariat Général,
21h12.

Encore une fois, la réunion inter-secrétariat allait durer jusque tard dans la nuit.
Mais cette fois, le sujet était plus grave qu’à l’accoutumer, puisqu’il s’agissait de l’autre cité sur l’eau de la Manche-Blanche ; l’antique rivale et récente partenaire de la Fédération : la Grande République de Velsna.

En effet, depuis les célèbres et pourtant funestes évènements du deux mai, le gouvernement fédéral dans son ensemble s’inquiétait de voir l’instabilité s’emparer d’un État aussi proche, que ce soit géographiquement comme économiquement, tandis que deux des Secrétaires Fédéraux, s’inquiétaient eux tout particulièrement des conséquences du coup d’État de Dino Scaela et de ses mignons sur l’implication Zélandienne à Velsna et le devenir de Vittorio Vinola et de ses partisans.

C’est donc dans ce contexte que se déroulait ladite réunion, dans un salon XVIIe du Secrétariat Général.

Siert Bruggink (Secrétaire Général) : Bon. Concernant Velsna, quelle position doit prendre la Fédération sur le sujet  ? Nous avons déjà fait une déclaration conseillant à nos concitoyens de rentrer au sein des territoires sous juridiction Zélandienne et avons annoncé accorder le droit d’asile à tous Velsniens, issus de la classe politique ou non, voulant continuer la lutte ou non. On a d’ailleurs aussi nationalisé la part Velsnienne dans la compagnie maritime binationale. D’ailleurs Fleur, comment ça se passe de ce côté ? Mis à part cela, d’autres propositions ?

Fleur Wessels (Secrétaire Fédéral au Commerce Extérieur) : Pour répondre à votre première question, Siert, le changement d’actionnaire s’est bien passé. Il y a bien eu des mécontents, évidemment, mais rien de bien méchant. De plus, comme les marchés et zones d’actions de la compagnie se situent en Aleucie et au Paltoterra principalement, cette dernière continue de faire des bénéfices que nous redistribuons ensuite à la faction du Triumvir V. Vinola.

Concernant votre seconde question sur les actions que peut mener la Fédération : étant donné que nous avons déjà pris parti dans cette guerre civile, tout du moins guerre politique, peut-être devrions-nous abroger l’accord Rutter-Scaela. Étant donné que nous ne reconnaissons pas l’autorité du Triumvir D. Scaela sur le pouvoir Velsnien, ce traité devient par conséquent caduc. Par ailleurs, rien ne nous empêchera de re-signer d’autres accords avec les autres belligérants, ou avec Velsna quand des institutions non issues d’un coup d’État seront à nouveau en place. De plus, cela pourrait améliorer l’image de la Fédération que de ne pas avoir d’accord avec des putschistes et autres mouvances anti-démocratiques.

Giel Rutter (Secrétaire Fédéral aux Affaires Étrangères) : Et puis l’article six de cet accord précisait bien que les conflits d’ordre interne ne sont pas concernés par ledit article… à croire qu’il préparait son coup de longue date. Quoi qu'il en soit, abroger cet accord nous permettrait de légalement intervenir à Velsna.

Frederich Engelbrecht (Secrétaire Fédéral à l’Économie et l’Industrie) : Et pourquoi exactement Zélandia devrait-elle intervenir à Velsna  ? Le dernier conflit en date auquel a participé la Fédération était aux côtés de Caratrad et de Tanska contre la République de Brod Flor (actuel Rasken), conflit dont Zélandia a eu du mal à se remettre. Notre économie repart de plus belle depuis maintenant deux an. Malgré une très légère inflation dû à un trop important investissement dans l’industrie lourde et l’industrie militaire [regard appuyé vers sa consœur à la Marine et aux Armées], tous les indicateurs sont au vert. Alors pourquoi s’ingérer dans un conflit qui, à première vue, ne nous regarde pas. Conflit qui risque de nous être désavantageux sur le plan économique ?

Giel Rutter : Si on intervient, ce n’est en effet pas sans raison. Si on devait intervenir, cela serait en soutien au Triumvir Vinola. Le nationalisme, et parfois le racisme, de Scaela et de ses gens à l’égard des Zélandiens est bien trop dangereux pour les intérêts de la Fédération. Par ailleurs, peut-on réellement tolérer l’arrivée en Manche-Blanche occidentale d’un État nationaliste ?

Frederich Engelbrecht : Bien… alors dans le cas où une intervention de notre part peut être bénéfique à Zélandia ; comment comptez-vous la mener  ? Vous voulez aller bombarder les positions des Scaelistes peut-être ?

Wilhelmina van Blerk (Secrétaire Fédéral à l’Innovation et la Recherche) : Trop extrême et là, notre image en pâtirait. Ce qu’il faut, c’est de permettre aux “Hommes de la Plèbe” d’avoir un point de repli au cas où les évènements ne tournent pas en leur faveur, et cela, sous couvert d’une opération humanitaire. Des cités autres que Velsna comme Umbra et Velcal se sont quant à elles jointent à la faction de Vinola. Sûrement, pourrions-nous les sécuriser afin de : premièrement permettre et faciliter l’évacuation de citoyens Velsniens qui aimeraient quitter leur pays dans le but d'échapper au conflit. Secondement, permettre et faciliter l’arrivée d’aide humanitaire et enfin troisièmement, comme dit plus haut, permettre de donner un point d’appui aux “Hommes de la Plèbe” et probablement d’extradition si le besoin s’en fait sentir.
Pour cela, une mise sous protectorat serait le mieux. Les chances que les Scaelistes ne s’attaquent à un territoire sous le contrôle d’une force étrangère sont minces. Surtout si cette force étrangère est dans une alliance défensive.

Willemijn Gijsbers (Secrétaire Fédéral à la Marine et aux Armées) : Ce plan a l’air astucieux. Cependant, il ne faut pas mettre de côté l’idée que des puissances étrangères peuvent avoir l’idée d’elles aussi intervenir dans cette affaire afin de soutenir tel ou tel Triumvir. Peut-être devrions-nous aussi organiser le minage de notre partie du détroit de Noordcroen, et par le biais de l’O.N.D., demander à nos alliés, Tanskiens en particulier, de bloquer l’autre partie du détroit, avec les moyens qu’ils souhaitent.

Siert Bruggink : Il faudra en effet se méfier des interventions étrangères. Cependant, le mouillage de mines est une opération délicate. Il ne faudrait pas non plus que le commerce de la commune de Noordcroen soit interrompu. Il faudra donc faire cela à bonne distance de nos côtes, et arrêter tous navires, militaires en particulier, qui passeraient par Noordcroen pour ensuite se diriger vers Velsna.

Giel Rutter : Concernant l’idée de la mise sous protectorat des cités pro-Vinolas afin de permettre un point de repli à ce dernier et à ses soutiens, peut-être devrions-nous aussi faire de même pour l’île de Tercera, au nord-Nazum. Par ailleurs, dans ce cas-là, nous pourrons avancer la présence de la Malévie, elle aussi membre du LiberalIntern, que nous pourrions défendre de la déstabilisation ambiante qui pourrait migrer jusque dans cette région du monde, ainsi que la présence de la Vélèsie, dont nous pourrions très bien avancer le fait que cette dernière pourrait profiter des troubles touchant Velsna afin de s’attaquer à Tercera.
Concernant le pourquoi de cette proposition, l’objectif serait de, en cas de victoire de Scaela en Eurysie Velsnienne, de fonder une autre République de Velsna, démocratique, que pourront rejoindre les opposants des putschistes.

Siert Bruggink : C’est une idée en effet. Bien  ! Alors dans ce cas, qui pour intervenir à Velsna en mettant sous notre protection les cités soutenant le Triumvir Vittorio Vinola ?

Tous levèrent la main en signe d’approbation, y compris Frederich Engelbrecht, Secrétaire Fédéral à l’Économie et l’Industrie.

Siert Bruggink : Dans ce cas, Willemijn, Giel, vous serez les acteurs principaux de toute cette scène.
Willemijn, à toi de préparer les deux opérations, en relation avec les équipages de la Marine Fédérale.
Giel, tu t’occupes d’entrer en contact avec les Maléviens afin de permettre l’opération à Tercera.

Les deux Secrétaires Fédéraux hochèrent la tête.


exercices navals

Is this music?

Opération Scarlet Tulp.

— Ainsi, comme décidé à Blankenvoorde, une Taskforce est mise en place par Zélandia. Cette dernière partira de la base navale de Slohoven (Nord-Est de la Fédération) afin de partir en direction de la cité d’Umbra. Pour cela, la flotte descendra la côte du Wetter (côte-Est de la fédération) jusqu’à atteindre la commune de Noordcroen et le détroit éponyme dans lequel la flotte y fera mouiller des mines navales dans le but de bloquer (en partie du moins) quelques flottes étrangères que ce soient qui viendrait à s’immiscer dans l’affaire Velsnienne. Durant toute la durée de l’opération, la Taskforce battra pavillon et Zélandien et du LiberalIntern, et sera sous le commandement du porte-hélicoptère AGS Admiraal Seelân.

— Le mouillage des mines fait, la flotte continuera donc sa route plus au sud.
Arrivée dans les eaux d’Umbra, Elle avertira la cité de sa présence et de ses intentions pacifiques, dont ses objectifs de :

Permettre l’évacuation des citoyens Velsniens le désirant.
Assurer un point de chute sûr pour des aides humanitaires (s’il y a).
Assurer un point de chute pour le Triumvir Vittorio Vinola et ses partisans dans un cas de figure où ces derniers doivent se replier faces aux Scaelistes.
Mettre la cité sous protectorat Zélandien en se basant sur l’idée que le triumvir Dino Scaela est assez sage et intelligent pour ne pas se mettre ouvertement à dos des puissances étrangères.

— Si le corps et l’armée civique d’Umbra font confiance aux Zélandiens et sont réellement du côté de V. Vinola, alors la flotte organisera le débarquement de son corps expéditionnaire. Ce dernier prendra position dans la cité et uniquement dans la cité (pas ses environs) aux côtés de l’armée civiques de cette dernière. Le corps expéditionnaire Zélandien a pour missions la surveillance des entrées de la ville ainsi que la protection des bâtiments stratégiques et des ponts et axes routiers important.
Les troupes qui ne seront pas en défense, s'occuperont-elles, de rassurer la population, aider à l’évacuation de ceux qui le désirent, et la distribution d’aides humanitaires qui pourrait arriver.

— Si le corps et l’armée civique d’Umbra refusent la présence et l’aide des Zélandiens, ces derniers ne débarqueront pas, mais la flotte continuera de mouiller non loin de la cité, à portée de canons, dans le cas où cette dernière serait potentiellement assiégée par les forces des deux autres Triumvirs.

Hommes et matériels déployés par Zélandia a écrit :Le porte-hélicoptère AGS Admiraal Seelân de première génération et ses quinze hélicoptères de transports moyens, eux aussi de première génération.

Un patrouilleur de première génération.

Deux patrouilleurs de cinquième génération.

Une frégate de première génération et son hélicoptère léger polyvalent lui aussi de première génération.

Un navire cargo de sixième génération pour le transport du corps expéditionnaire et son matériel.

Un pétrolier-ravitailleur de quatrième génération.

Soixante mines navales.

Cinq mille soldats professionnels + cinq mille armes légères de quatrième génération.

Cent mitrailleuses lourdes de troisième génération.

Cinquante mortiers légers de première génération.

Cinquante lance-roquettes de seconde génération.

Cinq véhicules de combat d’infanterie de première génération.

Cinq véhicules léger tout-terrain de troisième génération.

Quatre véhicules de transmission radio de quatrième génération.

Deux véhicules radar de quatrième génération.

Le nombre d'Hommes nécessaires à l'utilisation et la maintenance des navires et du matériel en soldats conscrits.

carte
Zone hachurée rouge : zone de mouillage des mines.
Zone hachurée bleue : Environ de la cité d'Umbra et objectif de la Taskforce.


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La relève des chasseurs de Strombola

Depuis quelques semaines, au-delà du conflit qui oppose les trois détenteurs du pouvoir réel à Velsna, c’est également l’île celtique qui retient l’attention. En effet, il était prévisible que le conflit civil interne ne provoque des troubles périphériques venant s’ajouter à une situation déjà complexe. La résolution de la crise achosienne a évité le pire, mais dans les cités de Strombola et de Velathri, on a bien conscience que la solution est temporaire, et que l’unité d’élite des chasseurs de Strombola devrait se retirer sous peu. De plus, les citoyens de ces deux cités, bien que partisans du Triumvir DiGrassi, sentent bien que cette situation périphérique dont ils héritent peut également s’avérer une aubaine, car les armées du Triumvirat ne semblent faire bien peu de cas de la province de Strombolaine, et il se pourrait bien qu’il ne se s’agisse pas un théâtre d’opération, à contrario de la Métropole (gare toutefois aux imprévus). La présence des chasseurs de Strombola est donc tout aussi bénéfique que problématique.

Cette situation, DiGrassi et les cités de la Strombolaine l’ont bien compris. Ce faisant, aussitôt la situation achosienne stabilisée, la cité de Velathri s’est lancée dans la formation rapide de sa Garde civique qui devrait prendre le relais des chasseurs d’élite de Strombola à la frontière sous peu. Cela a le mérite de résoudre deux problèmes, du moins en partie : réduire le degré d’implication de Strombola et de Velathri dans la guerre civile, et de ce fait les éloigner d’une perspective d’invasion de l’un des deux autres triumvirs. En second lieu, il s’agit aussi d’une bonne opération pour Matteo DiGrassi, qui pourra consacrer pleinement ce régiment, l’un des meilleurs de la République, à la poursuite de ses objectifs. Cependant, tout n’est pas rose puisque le gouvernement velsnien a bien été obligé de prélever du matériel afin d’équiper cette nouvelle garde civique. Celle-ci n’est clairement de la trempe de leurs illustres compères, et sera équipée avec du matériel léger de seconde main. Pour contrebalancer cette faiblesse en armement léger, les triumvirs ont également dû se séparer d’un armement lourd, lui de qualité bien supérieure, parfois d’importation d’Alguarena. Ainsi, l’escadrille d’hélicoptères d’importation alguarenane qui devrait être livrée sous peu, devrait être postée dans les bases aériennes de Strombolaine plutôt qu’à la Métropole, d’autant que le commandement aérien velsnien, neutre dans le conflit, veille au grain. Un certain nombre de pièces d’artillerie et d’unités motorisées devraient également être déployées dans le secteur, des unités qui manqueront toujours à Matteo DiGrassi, bien que ce dernier ait récupérer une bonne partie de son personnel.

Les cités de Strombola et de Velathri ont d’ores et déjà annoncé la formation imminente de 4000 autres volontaires de leurs gardes civiques respectives. Cela témoigne d’une certaine motivation de défendre le territoire de leurs villes d’une éventuelle agression provenant de leur voisin du sud, lesquels se sont toujours méfiés de ce dernier. Il suffit de voir la moyenne d’âge de certains de ces volontaires pour se rendre compte de l’engouement. Certains sénateurs strombolains n’ont pas hésité à surenchérir dans la provocation. Ainsi, le sénateur Luigi Cadorna a déclaré aux journaux locaux : « Je donnerai de ma poche 10 000 florius à tout garde civil qui descend un achosien qui passe la frontière. ». Les triumvirs se sont empressés de rappeler à l’ordre les sénateurs de Strombolaine, les incitant à ne pas se perdre en provocations inutiles et contre-productives.

Effets: Matteo DiGrassi récupère ses troupes d'élite, un contingent de 1 000 hommes prend la place des chasseurs de Strombola à la frontière achosienne. La très grande majorité du matériel est à nouveau mis à la disposition des triumvirs et évacué.
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Umbra: Le vieil homme et les "gros doigts"


Il y avait dans une salle une horde d’hommes et de femmes d’un âge mûr pour la plupart, du brouhaha incessant, des cris et des hurlements. Le Sénat d’Umbra était en ébullition depuis plusieurs jours. Il y avait à quelques kilomètres du port de la cité sans défense une flotte étrangère. Et pas n’importe laquelle : rarement une flotte de Zélandia s’était aventurée aussi en avant dans les eaux territoriales velsniennes, soulevant les inquiétudes d’une population déjà dans l’appréhension des troubles touchant le pays. L’annonce de la flotte zélandienne au Sénat d’Umbra, en apparence pacifique, finit par atteindre le reste de la population, dont les réactions furent ambivalentes et jetèrent le trouble de la division au sein de la cité. Si les partisans les plus ardents de Vinola étaient tout à fait en accord pour ouvrir les portes de la ville aux zélandiens, cette demande souleva l’inquiétude de soutiens plus réservés et timides. De plus, les militants PEV (Parti Communiste Velsnien), formation jusqu’à peu marginale et à présent bien développée à Umbra, ne se firent pas prier pour décorer les rues de la ville d’affiches anti-zélandiennes et anti-OND, condamnant un « impérialisme zélandien » supposé aux cris de « Non, Velsna ne sera pas un pays colonisé ! ». Ces paroles touchèrent non seulement ces eurycommunistes, mais s’étendirent à la population dont une partie non négligeable éprouve une grande méfiance vis-à-vis de l’organisation.

Drapeau

Il ne fallu guère attendre pour assister à des démonstrations de xénophobie. Toute cette excitation contamina les débats du Sénat, qui bien qu’en théorie contrôlé en majorité par des vinolistes qui tenaient leur soutien que par des promesses de cadeaux fiscaux promis par le Triumvir avant la guerre, fut envahi par une opposition ravivée, lesquels sénateurs firent démonstration rhétorique sur démonstration rhétorique.

Les débats durèrent toute une nuit, et se transformèrent en marathon épuisant. Au bout du compte, ce fut l’intervention du doyen du Sénat, Fiorentino d’Aula, qui s’avéra décisive. Ce vieil homme de réputation d’honneur était réputé soutien de Matteo DiGrassi, et capable d’apaiser les eurycommunistes traînant dans les rues avec un programme social élaboré à ses propres frais, chose peu commune sous la Grande République, tant et si bien qu’il était écouté par tous les bancs de l’Assemblée. Le vieillard s’avança lentement au perchoir du grand Sénat d’Umbra, dont les dorures et les marbrures n’avaient rien à envier au Palais deq Patrices de Velsna :
« Mes frères de corps civique. Voilà des heures que nous paradons chacun notre tour derrière ce pupitre, alors que nous devrions dormir à cet instant dans le creux de nos lits, entourés de nos familles dans nos foyers et palazzio respectifs. L’ordre a horreur de l’imprévu, et nos concitoyens aussi ont le désordre en horreur. Tout comme moi. Le chaos a une origine bien précise, celle qu’elle a toujours : il vient du nord, encore et toujours. Notre cité qui ne connait pas les affres de cette guerre, qui n’a pas encore vu l’ombre d’un seul réfugié, ni la silhouette d’un seul soldat, serait en danger. Du moins, c’est ce que ces zélandiens aux gros doigts maladroits entendent nous dire… »

L’assemblée approuva lorsque le vieux sénateur évoqua la circonférence supposée des doigts des zélandiens, un stéréotype vivace chez les velsniens.
« …Que je sois clair : j’ai toujours le plus grand respect du monde pour le Triumvir Vinola. Mais ses alliés ne font que tenter de résoudre un problème qui n’existe pas sous nos latitudes. Au contraire, leur arrivée pourrait bien attirer l’œil de Dino Scaela, qui s’empresserait de les balayer, et de saccager notre cité. Et que ce fait soit clair également : les réfugiés éventuels des autres cités ne nous intéressent pas. Pourquoi devrions-nous nous pencher sur le sort des citoyens de Velcal, de Munda, de Saliera ou de Velathri lorsque nous avons déjà bien affaire chez nous. Qui sont ces gens pour nous : je ne reconnais que la souveraineté de deux corps, celui d’Umbra et celui de Velsna. Nous sommes des Hommes libres et ce sont là les deux seules autorités que je reconnaîtrai ! Là encore, ces réfugiés s’ils existent, tout comme ces zélandiens seront que des oiseaux de malheur de plus qui attireront la guerre comme le nuage apporte l’orage ! Nous n’avons pas accepté de confier notre soutien au Triumvir Vinola pour finir par être envahis par des étrangers, ce n’était pas là le « contrat ». Alors, honorables frères de notre Sénat, seule patrie que je connaisse, quelle sera votre position ? »

Il y eu un instant de flottement dans la pièce. Les regards se croisent et se scrutent. On marmonne dans son coin et on fait valoir ses arguments de manière plus posée qu’avant la prise de position du vieil homme. Conformément à la tradition, le vite a lieu à main levée. L’assemblée est partagée, et il faut aux licteurs plusieurs passages pour compter convenablement les voix. Finalement, le couperet tombe : 504 voix pour, 496 voix contre. Les zélandiens n’entreront pas dans la rade d’Umbra au prix de quatre voix. Une fois le vote établit, le vieux Fiorentino reprend de sa parole :
« Néanmoins, si nous tombons d’accord sur cette question, cette dernière en soulève une autre. Cette affaire illustre le fait que notre cité est sans défense. Cette situation doit changer. Nous ne pouvons pas laisser quiconque mettre en jeu notre sécurité de cette façon, que ce soit les zélandiens, Scaela, DiGrassi ou même les autres cités. Nous devons lever notre Garde civique immédiatement. Donnez vos armes et vos équipements personnels, ne vous épargnez pas de votre fortune pour protéger Umbra, car il nous faut des bras pour nous défendre. Je propose ainsi la levée de 2 000 gardes, lesquels auront la tâche immense et lourde d’assurer la protection de notre illustre assemblée. Mes frères, quelle sera votre position, car j’attends de vous la même résolution et la même fermeté qu’à notre premier vote. Il n’y a pas de mauvais vote, seulement des avis divergeant que notre corps civique peut endurer, et qui doit se plier lorsque la décision est prise. »

Les sénateurs se concertèrent à nouveau, beaucoup moins longuement cette fois. Les mains se levèrent en nombre, bien davantage que la première fois : 822 contre 188. Le verdict était tombé : Umbra lèvera sa propre armée.


Cette crise est révélatrice de plusieurs éléments pour les zélandiens :
- Les cités velsniennes ignorent le principe de solidarité entre elles et sont souvent en concurrence, excepté le rapport de souveraineté qu’elles entretiennent avec Velsna.
- Umbra n’est actuellement pas un théâtre d’opération et n’a pas montré un quelconque besoin d’aide particulière.
- Umbra ne connait actuellement aucune crise de réfugiés et n’a pas l’intention d’accueillir les réfugiés éventuels des autres cités.
- Les zélandiens ne bénéficient pas d’une image particulièrement bonne dans les cités velsniennes, que ce soit par reflexe d’ignorance, par principe ou par concurrence économique.
- Le sentiment anti-OND est trop fort chez une partie de la population.
- Enfin, le Parti eurycommuniste velsnien, bien qu’opposition extra-parlementaire et minoritaire, devient populaire parmi les classes populaires, et n’hésite pas à surfer sur ce sentiment anti-OND.


Effets :
- Umbra se dote d’une Garde civique de 2 000 hommes.
- Umbra refuse l’amarrage des zélandiens
- Les eurycommunistes ont profité de cette affaire pour générer un coup médiatique, et ont accru en popularité, bien qu’encore marginale.
- Umbra sera désormais plus sensible aux demandes de reddition provenant des triumvirs opposés à Vinola, et son soutien devrait devenir plus versatile.
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Mai-juillet 2013: récapitulatif de la Guerre des Triumvirs



« Nous nous apprêtons à partager l’incommunicable expérience de la guerre. Nous avons ressenti, ou nous ressentirons sous peu, la passion de la vie à son paroxysme. Nous sommes encore jeunes, et nos cœurs vont être touchés par le feu. »
- Salvatore Piaggi, (2ème régiment des licteurs de la garde)


résumé a écrit :Origines profondes du conflit:

Depuis plusieurs décennies, la Grande République de Velsna, un régime oligarchique où la légitimité du pouvoir revient aux patriciens amassant le plus d'influence économique et politique, est de plus en plus instable. Un grand nombre de facteurs ont provoqué cette situation inextricable. La concentration de plus en plus importante des leviers de l'économie du pays aux mains d'un groupe de sénateurs de plus en plus restreint a complètement chamboulé l'équilibre traditionnel sur lequel reposait la cité. Les mécanismes de la compétition aristocratique qui assuraient autrefois la stabilité du régime se sont grippés au fur et à mesure que des individus s'affranchissaient du système par leur seule fortune. En parallèle, des conflits sociaux de plus en plus fréquents ont éclaté. Les velsniens commencent à regarder au delà de leurs frontières: ils contemplent avec envie l'évolution de démocraties libérales de régimes socialistes ou de régimes plus autoritaires, et se mettent à penser que ces formes de gouvernement nouvelles peuvent être de potentielles solutions. Car cette vieille République n'a connu aucune réforme d'importance depuis près de douze siècles.

De cette situation ne manquait plus qu'une étincelle qui allait provoquer l'emballement du système. Celle-ci arriva sous la forme d'un assassinat, celui du Patrice Dandolo en l’occurrence. Le chef de l’exécutif était le dernier verrou étouffant les ambitions démesurées de deux de ses conseillers et hommes les plus riches de Velsna: Dino Scaela et Matteo DiGrassi. Le Sénat ayant été incapable de nommer un nouveau Patrice, l'institution d'un Triumvirat, magistrature dotée de pouvoirs quasi-illimités en période d'urgence, fut donc décidée. Les deux hommes furent nommés triumvirs, mais c'est à cet instant que se glissa in extremis entre eux un nouvel acteur: Vittorio Vinola, jeune sénateur quasi inconnu jusqu'à présent. Vinola devint à la surprise de tous, le troisième membre du Triumvirat.

Bien que le Sénat ait donné la tâche à ces Hommes de s'entendre afin de procéder pour une période de 6 mois à des réformes permettant d'assurer la pérennité de la République, peu de velsniens se font des illusions : la paix entre ces trois hommes aux ambitions si diamétralement opposées est impossible. Le Peuple de Velsna semble aujourd'hui prêt à suivre la personne qui lui promettra la paix civile et la fin des troubles, qu'importe l'idéologie qu'il prône. Nous sommes à la croisée des chemins.






Cela fait désormais deux mois que la Guerre des Triumvirs a éclaté. Ce qui partait d’une simple dispute sur les paradoxes internes du système politique velsnien a dégénéré en cette journée du 2 mai qui a vu l’un des trois dépositaires du pouvoir suprême, Dino Scaela, renverser la table, et par ce massacre qu’il a commis dans l’enceinte même du Sénat, qui a officiellement déclarer cette guerre à ces deux anciens compères, Vittorio Vinola et Matteo Di-Grassi. Si les combats sont encore sporadiques, on se prépare déjà dans certaines cités à réquisitionner des maisons, les églises et les écoles pour accueillir les mourants, tandis qu’on craint déjà les dégâts que pourraient occasionner les troupes en maraude dans les campagnes. Les velsniens se préparent à s’entretuer à grande échelle chez eux, dans les champs et les vergers de leurs exploitations agricoles, sur les routes de leur enfance, sur les bords des rivières baptisées par leurs ancêtres venus de Fortuna et de Léandre. Des individus se préparent à la construction de leur fortune, d’autres sont peut-être sur le point de tout perdre. Des hommes et des femmes qui ne se sont que rarement aventurés en dehors de chez eux se sont retrouvés incorporés dans de grandes armées, à des centaines, voire des milliers de kilomètres pour les outre-mer, de l’endroit qui les avait vu naître. Ils savent pour beaucoup qu’une page de l’Histoire de leur pays est sur le point d’être écrite, mais ce n’est pas leur préoccupation impérieuse pour le moment. Toutes ces vies s’apprêtent à être radicalement transformées ou perdues.


Les suites du massacre du 2 mai :

Le 2 mai a vu toute une élite politique se sauter à la gorge, mais dans l’ensemble, aucun des triumvirs, n’a accompli l’objectif principal de cette malheureuse journée : la décapitation de l’opposition, devant mettre un terme définitif à toutes ces tensions. Autant DiGrassi que Vinola qui ont échoué à procéder à l’arrestation des scaeliens, que Scaela, dont le coup d’état n’a pas réussi à neutraliser les figures les plus importantes de l’opposition. Pire, l’assassinat du Maître de l’Arsenal Frederico DiGrassi, frère de Matteo DiGrassi, semble enterrer définitivement toute perspective de paix entre ces deux camps.

Immédiatement après sa prise de contrôle de la capitale, Scaela s’est empressé de lever l’armée civique de Velsna, en envoyant à toutes les cités une demande de soumission. Si des cités comme Velcal, Saliera ou Vatluna ont bien été obligées de céder à ces demandes, par conviction ou par peur, le refus d’autres cités allait être son premier défi, en particulier dans le cas d’Umbra, deuxième ville de la République. LA quasi-totalité des cités des Outre-mer se sont-elles, empressées de déclarer leur allégeance à Matteo DiGrassi, qui a gardé pour lui la totalité de la flotte de la Marineria, et forme une formidable armée dans l’hémisphère sud, brûlant sans doute de venger la mort de son frère. Mais sa position est pour l’heure à double tranchant. Si ce dernier a pu former à l’abri de toute représailles une force importante, celui-ci doit désormais trouver un moyen de franchir l’océan qui le sépare de la patrie des velsniens, car les alliés de Scaela veillent sur les mers, et le concours de la ruse devra sans doute s’avérer nécessaire. Scaela l’a bien compris : si DiGrassi devait toucher le sol de la métropole, il serait difficile d’assurer une victoire conventionnelle face à l’individu que d’aucun à Velsna considère comme le meilleur stratège militaire de la République, malgré l'apparente position avantageuse dont il dispose. Alors, le conspirateur du 2 mai se retranche et envisage tous les angles de défense possibles. Il fortifie la métropole comme on s’enferme dans une forteresse en attendant que l’orage passe. Mais pour ce faire, il a fallu faire place nette de la présence de Vinola, qui lui a tenté le pari fou de tenir bon en métropole malgré des effectifs réduits.

La campagne fut courte, et de faible intensité. On s’est battu à Hippo Reggia et à Saliera, sans pour autant avoir la conviction de mener une bataille décisive. Imploré par ses officiers de faire retraite face aux forces scaeliennes, Vinola procéda à un repli stratégique, évacuant la plaine de Velsna au profit des montagnes frontalières du Zagros, là où une défense serait plus aisée. Le résultat de l’opération fut donc en demi-teinte pour Scaela. Si ce dernier avait gagné sans pertes majeures le contrôle du cœur du territoire républicain, ses commandants avaient échoué à neutraliser une menace mortelle, un Triumvir qui continuerait sans doute des opérations de harcèlement contre les cités alliées à Scaela. Qui plus est, une cité de la plaine de Velsna se refusait encore et toujours à Scaela : Umbra, deuxième plus grande cité de la République, qui se préparait à se défendre sans l’appui du Triumvir à qui pourtant, elle avait juré fidélité. Ainsi, la position de Scaela s’avérait être tout aussi complexe que celle de DiGrassi : devait-il dégarnir ses précieux acquis pour tenter de prendre Umbra et de traquer Vinola, au risque de voir apparaître DiGrassi dans son dos ? La situation prit de plus en plus la forme d’une impasse étrange où chaque Triumvir attendait de savoir qui frapperait l’autre en premier. Pour les civils, cette situation prenait la forme d’une attente anxieuse et incertaine. La plupart des cités étaient sur le pied de guerre, mais on ne voyait pas encore l’ombre d’un ennemi. La guerre allait s’annoncer longue et laborieuse, d’autant que le commandement aérien de la République avait annoncé son refus de prendre parti dans le conflit.


Ingérences, le rejet des interventions étrangères :

En matière de politique internationale, c’est comme si Velsna avait désormais trois têtes, chacune tentant de défendre les intérêts de la cité au coup par coup, à défaut de pouvoir adopter une diplomatie cohérente. Les Triumvirs répondaient ainsi aux éventuelles crises pouvant éclater aux frontières du mieux qu’ils le pouvaient en vertu de leurs forces respectives. Ainsi, la crise Achosienne a marqué un premier instant de tension avec une puissance étrangère, dont on ignore si cette dernière avait militarisé sa frontière par opportunisme ou pour se protéger d’un danger quelconque, à la porte d’une province dont les troubles civils étaient totalement absents. Bien heureusement, les velléités achosiennes ont rapidement cesser suite à des négociations musclées.

Peu de temps après, c’est l’affaire d’Umbra qui fit planer un nouveau risque d’intervention étrangère en territoire velsnien. Le gouvernement de Zélandia proposa ainsi à la cité d’Umbra la mise en place d’une garnison afin d’effectuer l’accueil éventuel de réfugiés, auxquels les magistrats d’Umbra ont sèchement répondu par la négative, l’un de ces derniers indiquant à la suite de cette proposition qu’il n’y avait « pas plus de réfugiés à Umbra qu’il y avait de champions de saut à l’élastique au Sénat ».


Le règne de Scaela :

Ayant prit le contrôle effectif du Sénat des Mille et de la capitale, le mandat extraordinaire de Dino Scaela, est marqué une volonté d’assurer la continuité de l’État, de la machine législative et administrative de la République. Ainsi, ce dernier fit voter le renouvellement de l’interdiction des syndicats au sein des territoires de la République, craignant de voir des mouvances socialistes profiter de la guerre pour prendre en puissance.

Malgré l’assurance de la continuité des institutions républicaines, il est à noter que le « règne » de Scaela sur la capitale est marqué par une mise au pas totale du Sénat, qui n’est plus composé que de ses soutiens, lequel n’a aucune pouvoir réel. De même, les différentes fonctions du Conseil Communal sont graduellement vidées de leur substance au profit de Dino Scaela. Symbolique de cette direction, la fonction de Maître de l’Arsenal est laissée vacante suite à l’élimination de Frederico DiGrassi. En dépit de tous ces éléments, Dino Scaela affirme qu’il se retirera du pouvoir comme prévu par la loi une fois le conflit terminé. Il fallait désormais faire un choix pour Scaela: partir à l'attaque de l'armée de Vinola, ou attendre de pied ferme le retour de Matteo DiGrassi
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Deux triumvirs, un vieux soldat et des olives


Andrea Tomassino


Le soleil était généreux dans la plaine de Velsna. Les mois de juillet sont doux, et on peut espérer de temps en temps, l’arrivée depuis le nord de quelques précipitations qui feraient du bien aux oliviers, et leur ferait donner de bons fruits. Depuis le porche de sa villa, un vieil homme observe sur sa chaise, avec son sourire de contentement aux lèvres, les jeunes saisonniers des classes censitaires inférieures s’affairer à la récolte. Ils l’appellent « Excellence » ou « Maître Tomassino », mais il préfère le terme plus modeste de « Monsieur ». Il n’était ni croulant, ni aux portes de la mort. Il dégageait cette aura de vieil aristocrate velsnien au regard impénétrable, cette sérénité d’une vie accomplie dans un corps conservé par le soleil et les fruits que donnait son vaste domaine. D’aucun le décrirait comme un homme aimable, même avec ceux qui ne le méritent pas, affable et accessible. Il se promène parmi ses oliviers et aime converser les « Classe X » et les « Classe IX ». Beaucoup lui font part de leurs préoccupations au sujet de la guerre qui vient, d’autres de leur salaire. Paternaliste, il leur promet que, qu’importe la situation, les paies arriveront toujours. Contrairement à beaucoup de grands propriétaires, lui n’a jamais lésiné sur les primes et la gratitude à apporter à ces gens de peu.

Peu de choses pourraient laisser penser que cet homme solitaire était autrefois le stratège de toutes les armées de la Grande République, la plus haute fonction qu’un militaire pouvait espérer décrocher un jour dans la Gardia de Velsna, l’armée de terre. Mais, il avait choisi de mettre fin à ses services au début du Triumvirat, jugeant ce gouvernement peu stable et le moment opportun pour mettre fin à sa carrière. Décision qu’il avait fini par regretter. Il fallait laisser la politique aux jeunes gens…mais ces jeunes gens n’avaient pas fait de Velsna un endroit meilleur pour autant, de son propre aveu. Alors, il hésitait, il hésitait longuement à revenir, d’autant que les magistrats de sa cité natale de Vatluna lui avaient demandé son aide pour mettre sur pied sa Garde civique au début du mois de juin. Quel genre d’homme de peu d’honneur était-il pour refuser d’assister les efforts de ses compatriotes pour se défendre. Alors, entre deux visites des casernements de Vatluna, Andrea Tomassino se ressourçait sur ses terres, parcourant de son œil vif les pages de sa vieille édition de l’Agricola, qui l’aidait à apprécier le travail de la terre à sa juste valeur.

C’était un des premiers jours de la récolte lorsque le vieux général vit depuis son balcon une voiture raskenoise luxueuse et immaculée se garer sur le sentier de terre menant à son domaine. Deux hommes en sortirent, notamment un dont il reconnut un uniforme de l’armée velsnienne, et un autre en civil, beau et avenant. Le vieil homme fit signe à ses domestiques de les conduire jusqu’ici, où il les attendrait sur le balcon d’où il pouvait les observer venir à lui.

Les jeunes gens firent irruption, et « Maître Tomassino » reconnu immédiatement une tête qu’il voyait sur les pièces de monnaie. Ce jeune homme en costume trois pièces sur mesure qui venait le voir n’était autre que le Triumvir de la Grande République Vittorio Vinola. Il lui fit grand honneur et grand égard par un accueil chaleureux, et la conversation débuta d’une manière des plus banales. On apporta à Vinola quelques-unes des olives fraichement récoltées :
- Je ne suis pas un grand connaisseur de la chose, excellence Tomassino, mais ce goût m’avait manqué, c’est tout ce que je puis dire ! Mais vous savez certainement que je ne suis pas là que pour le goût des fruits et du soleil, n’est- ce pas ?
- Je vous en prie, appelez-moi « Monsieur », cela fera l’affaire, je n’ai plus de titre. Nous sommes loin de Velsna, et n’avons pas à nous encombrer de formalités, triumvir. Vous avez tort de ne pas profiter des choses les plus simples de la vie, si je puis me permettre.


Tomassino venait d’esquiver le sujet, Vinola l’avait vu, mais lui, restait sur ses rails :
- Comme vous le savez, il y a une guerre. Et ne trouvez-vous pas cela anormal que vous, l’un des militaires les plus reconnus de la Grande République reste en retrait de cette façon ? Je veux dire : la guerre est à nos portes, vous devriez être avec des troupes, pas des oliviers.
- Les oliviers sont de bonne compagnie pourtant, triumvir. Je ne suis pas d’accord avec vous. Je m’investis, à ma manière. La Garde civique de Vatluna en est la preuve. Ces jeunes gens sont parés pour se battre pour leur cité.
- Vous savez très bien que vous valez bien plus. C’est la raison pour laquelle je tien à vous faire cette proposition. Mon armée n’attend que vous, « Monsieur », elle a juste besoin de l’un des plus grands chefs militaires de notre pays : vous. Stratège de toutes les armées de la Grande République, voici ce que je vous propose.


Le vieil homme sourit en dénoyautant une olive. Ce jeune homme est décidément bien audacieux : c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Il finit le fond de son verre de vin avant de répondre au triumvir, serein :
- Voilà une attention flatteuse, triumvir. Vraiment. Mais il y a en ce moment beaucoup d’armées de la Grande République et beaucoup de « stratèges ». Combien de cités vous ont décerné ce privilège ? Umbra ? Aula ? Et c’est tout ? Et quand bien même vous auriez presque toutes les cités libres derrière vous, je ne puis faire pointer les armes vers ma patrie de Vatluna, vers mes compatriotes, mes amis et ma famille. Et nos magistrats ont déjà pris partie pour le Triumvir Scaela. Vous me mettez dans l’inconfort : vous êtes bien intentionné, courtois et respectueux. Mais je ne puis accéder à votre demande.

Le jeune triumvir était déçu, cela se voyait à ses traits. Mais était-il surpris ? Peut-être pas. Il fallait essayer. Les deux hommes repartirent après quelques échanges d’amabilité, et le don d’une bassine d’olives pour compenser le déplacement.

Maître Tomassino était maintenant en paix…pour 24 heures. Car le lendemain de la venue de Vittorio Vinola, c’est une dizaine de sénateurs de Vatluna qui se pressaient sur le pas de sa porte. Il était en train de tailler des roses sur son balcon en compagnie de son épouse lorsque ces derniers lui annoncèrent que les sénateurs de sa cité avaient proposé son nom à Dino Scaela pour prendre le commandement de son armée, et que ce dernier avait accepté. Stratège de toutes les armées de la Grande République. Il avait la mine sombre, à tel point que l’on pu se demander si une calamité avait frappé sa famille. La préfiguration de grands tracas résidait dans cette nomination, et le vieil homme en avait conscience. Dino Scaela était un homme grossier, de peu de manières et avec qui Tomassino n’avait que peu de points communs. Mais cette fois ci, ce dernier était dos au mur, car c’était bien les gens de Vatluna qui avaient demandé sa prise de fonction. Aussi, il ne pu refuser de se dérober à son devoir qu’il porta comme un fardeau.


Effets: Andrea Tomassino prend le commandement des armées du Triumvir Dino Scaela.
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Opération Scarlet Tulp — acte II.


La réponse des magistrats d’Umbra arriva rapidement à la Taskforce Zélandienne. Peut-être même trop rapidement… en même temps, à quoi pouvaient bien s’attendre les Secrétaires Fédéraux de la part des Velsniens ? C’est la question que se posent les marins Zélandiens après avoir appris le refus des Sénateurs de la cité de laisser le corps expéditionnaires débarquer.

Mais l’opération Scarlett Tulp continuait ; à effectif réduit cependant, puisque le corps expéditionnaire Zélandien était démantelé et retournait à sa base. Quant aux effectifs marins, le porte-hélicoptère amphibie AGS Admiraal Seelân s’en retournait à la base navale de Slohoven, accompagné des patrouilleurs AGS Corsair et AGS Kristal.

Le commandement fut donc transféré à la frégate AGS Stoarmen, par le biais du Kapitein-Luitenant ter zee Hermen Neuring, déjà connu pour son interception d’un convoi Loduarien au large des côtes Paltoterranes. Sous ses ordres reste aussi le patrouilleur AGS Wrâld.

La mission des deux bâtiments Zélandiens est simple : respecter la décision du Sénat local en ne débarquant pas dans la cité, mais rester tout de même à porter de canon de cette dernière et de ses alentours, afin de bombarder toutes forces qui se mettraient en tête d’encercler Umbra.

Hommes et matériels déployés par Zélandia a écrit :
  • Une frégate lvl. 1
  • Un patrouilleur lvl. 1
  • Le nombre d'hommes nécessaire(s) au bon fonctionnement des navires en conscrit.

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Faire la guerre comme un velsnien



« Quel mois d’Aout merdique ». A l’abri d’un parapet, le jeune soldat de rang Alessandro Peluza patiente en attendant la fin de la pluie et l’arrivée du beau temps. Personne ne l’appelle par son nom complet au sein du régiment, tous lui préfèrent le surnom de Sandro, plus simple à retenir et ironie du sort, c’est son caporal qui a en premier lieu commencer à s’adresser à lui ainsi. Au sein de ce 1er régiment de la Garde civique de Vatluna, il n’y a rien qui distingue particulièrement Sandro d’un autre soldat. D’ailleurs, soldat, comme tous les autres membres de sa troupe sauf un petit noyau, il ne l’est pas à plein temps. Ici, ce sont tous des jeunes hommes dans le début de la vingtaine et à l’approche de la trentaine qui s’apprêtent à se battre, des jeunes gens qui se seraient bien vu profiter de leurs vacances, de la chaleur du foyer ou d’une pause bien méritée entre deux années d’études, pour ceux qui peuvent se permettre les frais de scolarité de l’enseignement supérieur velsnien. Comme tous les gens de son âge à Vatluna, Sandro avait espéré en faisant son service militaire obligatoire il y a quelques années, que celui-ci ne lui servirait jamais. Malheureusement pour lui, les magistrats de la cité en avaient décidé autrement le jour où ils rallièrent la cause de Dino Scaela. « Il faut défendre Vatluna contre les suppôts des étrangers et le boucher DiGrassi. », « La cité rivale d’Umbra se joint à Vinola ? Nous devons rejoindre l’autre camp dans ce cas. ». Les magistrats pouvaient de gratifier des explications qu’ils voulaient, la situation revenait au même pour Sandro. Il était là, à attendre que la pluie cesse sur ce bord de mer grisâtre.

La composition particulière des régiments de volontaires des cités velsniennes était un cas à part en Eurysie de l’ouest : un système de ctoyens-soldats temporaires, dont les anciens pensaient qu’il exacerbait le sentiment d’appartenance au corps civique. Mais si on posait la question à Sandro, il répondrait sans doute que ce ne sont que des conneries. On s’amusait souvent à comparer ces régiments civiques velsniens aux surnoms exotiques avec le professionnalisme des tanskiens. « Les braves garçons des bords de la Léandra ». Un joli nom, à n’en pas douter et il faisait la fierté de ceux qui le portait. Le surnom d’un régiment était le plus souvent lié à une origine géographique, comme l’était le régiment de Sandro. Mais il pouvait également refléter l’origine sociale des membres le composant, à l’image du 1er régiment des gardes civiques d’Aula, fidèles à Vittorio Vinola, et qui se sont nommés non sans orgueil « Les chevaliers de la liberté d’entreprendre », un régiment composé de classes censitaires particulièrement favorisées. Plus exotique encore, le 2er régiment d’artillerie d’Umbra, levé en panique par peur de Dino Scala, est composé presque entièrement de femmes étudiantes de l’université centrale d’Umbra. On dit que c’est l’une d’entre elles, étudiante en paléontologie, qui leur a trouvé le surnom de « Les Charmantes mangeuses de Dino ». Cela faisait presque de la peine à Sandro que ces jeunes femmes soient face à lui tant ce nom fut bien trouvé. En revanche, lorsque le nom évoquait un évènement historique ou des ennemis héréditaires de Velsna, cela voulait le plus souvent dire que les hommes qui le composaient avaient fait de la guerre leur métier, et qu’il valait mieux s’écarter. Le 1er régiment des gardes civiques de Velsna, « Les sales gosses de l’Arsenal », était composé des plus basses classes censitaires de la capitale et originaires du quartier malfamé de l’Arsenal. Les rumeurs couraient qu’il fallait faire de la prison pour y être accepté.

Dans sa compagnie, Sandro n’avait pas à se plaindre. Comme dans beaucoup de régiments ou presque, le colonel qui les dirigeait était un fils de notable ou de sénateur de la cité. En l’occurrence, la colonelle du jeune engagé n’était pas la pire qu’ait connu un régiment velsnien. Elle était issue de l’armée de métier certes, mais elle n’était pas beaucoup plus vieille que les Hommes qu’elle commandait, et avait des priorités similaires aux leurs : faire le travail, bien boire et manger, rentrer à la maison comme si ce qu’il se passait n’était qu’un moment anecdotique. Pour dire, certains membres de la troupe prenaient si peu sérieusement, ou étaient si enthousiastes d’y aller, qu’ils amenèrent avec eux des nécessaires de pique nique. La Colonelle Philippa faisait partie de cette génération de velsniens insouciants. Pour elle, la guerre serait terminée d’ici la fin de l’année. Elle avait ces pointes de folie qui faisaient d’elle quelqu’un d’apprécié par tous. C’est elle qui entre autres, avait fait adopter à ses recrues un cri de guerre, semblable à celui que son propre père, amateur de chasse, faisait lors des battues de renards. Il prenait la forme d’un long ululement aigu, que l’on ne pouvait, dit-on, ne réaliser qu’en étant au pas de course. Sandro le décrivant comme provoquant une sensation particulière de tire-bouchon qui remontait le long de la colonne vertébrale quand on l'entendait, et qui finissait par une boule se formant dans la gorge. En l’ayant aux oreilles pour la première fois, le jeune homme pensa qu’il s’agissait de l’un des sons les plus terrifiants qu’il puisse avoir entendu. Nul doute que ce cri suivra ce régiment dans tous les combats à partir de maintenant. La colonelle se vantait de son enfance passée à le faire durant les chasses, et elle répétait : "Si vous prétendez l'avoir entendu en vous promenant en forêt et que vous n'avez pas eu peur, cela signifie que vous ne l'avez jamais entendu.". Il ne fallu pas longtemps pour que ce cri de ralliement, que l’on surnommait maintenant « le hurlement des vatlunais », se répande parmi les troupes du Stratège Tomassino. A coup sûr, les fidèles de Vinola ou de DiGrassi allaient en être hantés.

Parmi la troupe, il y avait toutefois des réserves et des craintes malgré cet empressement général à aller se battre pour en finir le plus vite possible. On spéculait sur ce que les ennemis étaient, on tentait d’évaluer le courage qu’ils devaient avoir et leur volonté. Sont-ils plus courageux que nous ? », « Ont-ils plus peur que nous ? », « A quoi ressemblent-ils ? ». Les pires rumeurs circulaient déjà sur les chasseurs de Strombola, ces vétérans des troubles achosiens. Certains s’en prenaient aux civils désarmés, d’autres s’amuseraient à couper les oreilles des soldats ennemis tombés au champ d’honneur. « C’est que des conneries. », se rassuraient certains. Et que dire des mercenaires étrangers qui transitaient à Velsna pour se battre ? Ces fortunéens allaient-ils être fidèles à Scaela et à Tomassino. Et ces chevaliers landrins qui prétendaient être des cousins éloignés, en quête d’une famille culturelle à reconstituer. Que valaient-ils, tous ces gens-là ? Et ces rumeurs de pillards du désert venus pour les tuer ? La seule chose de velsnien qu’il avaient étaient leurs étendards, ces étrangers…ils seront rejetés à la mer, et DiGrassi avec eux. Peut-être retrouvera-t-il son frère. Ces doutes, Philippa les dissipait par des plaisanteries et des appels au défi. Elle ne cessait de répéter à ses hommes : « Je donne 1 000 florius par tête de lécheur de cul de DiGrassi que vous descendrez, et vous aurez le sourire en m’apportant leurs oreilles. »
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Une vieille histoire de Vittorio Vinola : la jeunesse velsnienne
Janvier 2003




Nous avons tous été jeunes un jour. Il y a eu pour nous tous des moments formateurs de notre existence, et des moments d’ennui vain, et la jeunesse a le don de concentrer ces deux extrêmes en un ton dense. Vivre à 300 à l’heure, y’a-t-il moins précieux que cela ? Une croyance dans tous les cas, auquel ce jeune homme approchant la fin de sa vingtaine semble adhérer. Pour cause, c’est la raison de sa présence dans ce parc isolé de Velsna. La neige tombe sur ses épaules. Vittorio est habillé très élégamment tel l’homme de seconde classe censitaire qu’il est. Rien ne lui manque particulièrement dans la vie, tout semble lui réussir. Alors pourquoi diable s’est-il fourré dans la situation par laquelle il doit rester planter dans ce paysage blanc et gelé. Pourquoi les ennuis frappent toujours Vittorio Vinola ? Peut-être est-ce sa manière de se sentir vivant, son aversion pour les ordres et la discipline de vie, ou peut-être ne le fait-il simplement pas exprès d’être ainsi. Un déterminisme auquel il avait cédé depuis longtemps. C’était un sale gosse, et il resterait pour longtemps un sale gosse.

Après un quart d’heure d’attente, deux hommes habillés en noir le rejoignirent. L’un d’eux portait un coffret en bois, c’est lui qui lui adressa la parole le premier :
- Vittorio Vinola ? Enchanté, je suis Giancarlo Visconti, et voici Girolamo Trulli. Nous serons les témoins de ce duel aujourd’hui. Avez-vous déjà été en duel, ou tiré au revolver ?
- J’ai pas besoin d’entraînement.
– répondit Vinola avec désinvolture –
- Audacieux, excellence. Nous choisirons les armes lorsque votre adversaire sera arrivé. En attendant, armons-nous de patience. Où est votre témoin personnel ?
- Il va arriver. Il vient toujours…


Et en effet, il vint, quoiqu’en retard. Un jeune Frederico DiGrassi accourant dans la neige, allant à la rencontre d’un jeune Vinola. Les deux hommes partageaient un certain nombre de passions qui les avaient rapprochés : les sorties tardives, le goût du vin et des fêtes…le mépris de la discipline. C’était là dans ce parc désert la dernière de leurs péripéties, la plus dangereuse. Cette fois ci, même lui n’était plus dans cette attitude défiante, il était inquiet. Il s’en va voir Vittorio qui se prépare dans son coin, espérant le raisonner quelque peu :
- J’espère que ça valait bien le coup…espèce d’abruti. T’aurais pas pu aller draguer ailleurs comme tout le monde ?
- Certes Frederico…mais elle était fort avenante, et en quête d’attention. J’étais fort avenant et en quête d’attention
– lui répondit Vittorio sans le regarder, en train de serrer sa ceinture –
- Et tu sais qui d’autre est avenant et en quête d’attention ? Son mari. Il a fallu que tu provoques un sénateur vétéran de guerre…tu sais qu’il manie des flingues depuis ses 14 ans ? Il va te tuer, Vittorio. Il est toujours temps de déclarer forfait, tout le monde comprendra.
- Ce n’est pas aussi simple. Ce type l’a bien cherché.

- Et alors ? Tu crois que tu vas pouvoir le blesser ? T’as jamais tiré avec une arme de ta vue. Même ton service militaire t’as réussis à l’esquiver.

Vinola ne répondit pas et continua de se préparer. Comme s’il avait quelque chose à se prouver. Il avait beau être récemment devenu secrétaire et collaborateur parlementaire du Sénateur Matteo DiGrassi, il y avait toujours cet air illégitime de se travailler sous les ordres d’un vétéran de guerre et parlementaire ayant fait ses preuves, de l’envie peut-être. L’Homme veut briller, alors il commet des actes que toutes et tous pourraient qualifier d’irrationnels.

Enfin, « l’autre » arrive. Il vient déposer son manteau auprès des deux témoins et tout ce qui peut le gêner. Il n’adressa pas même un regard à Vinola : impassible, les yeux vidés d’émotion. Une fois les derniers préparatifs achevés, les témoins demandèrent aux adversaires de s’avancer l’un vers l’autre à leur niveau. Les yeux se croisent pour la première fois, et l’homme en face de Vinola eut les mots suivants, ses seuls mots :
- J’ai tué beaucoup d’hommes dans ma vie, excellence Vinola. Mais assurément, je savourerai votre mort avec beaucoup d’enthousiasme.
L’un des témoins rappela à l’ordre :
- Messieurs. Je suppose que vous connaissez les règles. Vpus vous retournerez sur vos talons en effectuant douze pas. Vous n’avez droit qu’à un seul coup. Le duel s’arrête au premier sang ou à la mort. Si personne n’est touché au premier coup, les duellistes pourront demander à recharger leur arme pour tirer une seconde fois. A ce moment, un duelliste peut déclarer forfait pour éviter un rechargement. Si deuxième manche il y a, un duelliste se doit d’attendre le coup de son adversaire avant de pouvoir recharger. Sur ce, messieurs, je vous prie de prendre possession de votre revolver.

Le témoin ouvrit l’écrin de chêne et de velours. Deux splendides pistolets identiques, un peu trop lourds pour la poigne peu habituée de Vinola. Son adversaire esquive un sourire avant de se retourner. Douze pas dans le froid et la neige. Le témoin principal crie : « stop ! » à leur décompte. « Tournez-vous et pointez vos armes. ». Frederico tremble des mains, et commence à se détourner pour ne pas assister au spectacle. On entend plus que la bourrasque venteuse balayer les jardins, puis le bruit des détentes et la mise à feu de ces vieilles armes de collection. Vinola tâtonne son ventre, ses bras…rien, la balle est passée, sifflante, à côté de son oreille gauche. La sienne aussi a raté, et est allée se ficher dans un arbre derrière son adversaire. Vittorio n’a pas été touché, mais il s’en était fallu de peu. Les témoins viennent constater et s’exclament :
- Excellences. Personne n’a été touché. Voulez-vous recharger vos armes ? Ou l’un d’entre vous veut-il abandonner ?
Frederico intervint à ce moment là pour tenter de raisonner son ami :
- Ça devient ridicule, Vittorio. Ta balle est passée à un bon mètre de lui. Repose cette arme dans sa boîte, abruti !

Mais Vittorio n’écoute pas, il n’écoute personne. Jamais. Cet homme en face de lui, il veut lui faire du mal, et surtout…prouver quelque chose ? Il regarde la neige au sol, les traces de se spas qui remontent jusqu’à celles de son adversaire. Et instinctivement, sa voix raisonne dans le parc :
- Témoins, rechargez mon arme. Tout de suite.
- Vous êtes sûr excellence. Vous conserverez votre honneur si vous arrêtez tout de suite…
- J’ai dit quelque chose !

L’un des témoins s’exécute. Les deux hommes tendent à nouveau leurs armes vers l’autre. Fréderico hurle à son ami :
- Ne va pas gâcher ta vie pour ça, Vittorio ! Baisse ton arme ! Je te jure que si un miracle te permets de blesser ou tuer ce type, mon frère fera de ta vie un enfer !

Un défi ? Très bien. Vittorio ne réfléchit pas. Le coup de feu part. Ce dernier, encore une fois, ne touche pas sa cible. Il est passé au-dessus de son épaule. Son adversaire sourit, mais baisse son arme au dernier moment avant de lui tirer dans la jambe droite. Vinola s’effondre à terre tandis que les témoins se précipitent à se chevet. C’était un défi qu’il ne pouvait pas refuser : une qualité et un défaut. Frederico vient à son tour au-dessus de son ami :
- T’es vraiment trop con, tu le sais ça ? T’as de la chance que ce type ne voulait pas commettre un homicide.
- On me le dit souvent oui.
– lui répondit simplement Vinola avec un léger sourire - Une chance qu'il ait pas eu le goût de viser les burnes.

Il y eu un silence, puis un éclat de rire. Frederico ne pouvait plus cesser de rire. Vittorio pu repartir, s'appuyant sur l'épaule de Frederico. Mais est-ce que l’adversaire avait épargné Vinola en voyant son audace, ou parce qu'il n'était qu'un membre de l’entourage de Matteo DiGrassi ?
6636
La cité de Dino




Velsna est en guerre civile. Et pourtant, Velsna n’a jamais autant brillé. Avec un triumvir en échec et recroquevillé dans les montagnes, et un autre coincé en Outre-mer, cela fait plusieurs fois que Dino Scaela dit désormais « le magnifique », a fait main basse sur les affaires de la capitale. La guerre civile ? Mais quelle guerre civile ! Regardez donc ces rues qui emplissent, cet argent qui coule à flot ! Scaela est en train de transformer la capitale à son image. La préfiguration de ce qui sera peut-être son futur mandat légal, du moins il l’espère. Vu de l’extérieur, le Triumvir jette l’argent par les fenêtres, mais le résultat est là. De ses propres deniers, des quartiers entiers de la ville sont réaffectés, on remplace la brique par le marbre, on construit dans tous les sens au-delà des limites de la vieille ville, dans les faubourgs de la terre ferme. L’activité économique elle, n’a pas l’air de ralentir sous les effets d’une politique chaotique, bien au contraire, on dirait que Velsna ne s’est rarement mieux portée qu’en l’absence de gouvernement légal. Cette richesse, ces dorures, ne sont pas que du plaqué, elles se déversent sur une bonne partie de la population de la cité. Et là où l’argent de Scaela arrive, son contrôle suit de près. Le Triumvir n’a pas hésité à se saisir des propriétés de ses opposants cachés en province pour prévoir de nouveaux projets d’urbanisme. Le palazzio velsnien des DiGrassi a d’ores et déjà été démoli pour laisser place à plusieurs idées : doit-on y faire bâtir un parc qui prendra le nom du « Magnifique » ? Doit-on transformer le Palazzio en musée rempli des vieilleries, là où DiGrassi aurait bien sa place ? Le Palazzio de Vinola lui…Scaela avait pensé à en faire une résidence secondaire. Puis, il eu l’idée de revendre ce qui pouvait l’être à des organes de charité dont il empocherait une partie des gains, avant de venir se défouler de temps en temps à coup de marteau sur les murs et les décors peints du palais. Après quoi, le palazzio devrait subir le même sort que celui de DiGrassi.

Scaela n’était pas inquiet par cette situation de guerre. Pour lui, ce conflit était peut-être ce qui pouvait arriver de mieux pour la cité, l’occasion de faire table rase et de tout reconstruire. Le Palais des Patrices ne s’était pas assombri avec le massacre du mois de mai, Scaela avait transformé l’endroit en une fête permanente remplie d’admirateurs et de soutiens venus lui soustraire des faveurs. Des parasites, mais qu’il faut bien nourrir et engraisser sous peine de les voir regarder ailleurs. La Velsna de Scaela était également devenue un endroit incontournable pour tout artiste souhaitant être financé. Le mécénat, Dino vivait presque pour. Amateur de belles choses, il sacrifiait des millions de florius au mois dés qu’il s’agissait de financer l’une de ses lubies : un sculpteur talentueux ? Une peintre prodige qui ferait de lui le tableau de sa gloire ? Des chanteurs d’opéra et des acteurs de théâtre… Quoiqu’on dise de Scaela, Velsna vivait alors une petite Renaissance culturelle et artistique, certes très classiciste aux yeux d’un grand nombre d’observateurs étrangers.
Scaela vivait dans un excès permanent de tout. Il voulait tout goûter, tout toucher, tout posséder. Un ogre du bon et du beau. Et l’excès, Dino n’hésitait pas à s’en saisir personnellement. L’alcool coulait à flot à Velsna, et la consommation du Triumvir avait tout autant augmenté que celle d’une élite velsnienne qui aurait sans doute une sacrée gueule de bois d’ici peu. Le vin de Saliera, le whiskey de Caratrad, la vodka loduarienne…les palets de l’élite de la 1ère classe censitaire n’en étaient jamais rassasiés. Velsna était devenue comme ces cités orientales faites luxure et de décadence que l’on voyait dans l’imaginaire cinématographique des eurysiens occidentaux. Des cités dont l’excès a précipité la chute, un mirage… Un mirage, un rêve dont le réveil serait dur. Mais l’heure n’était pas aux regrets. On fêtait Scaela, on l’admirait, bien souvent car il avait fait don de son argent à la moitié de la ville pour acheter la loyauté, un processus parfaitement banal dans la politique velsnienne, mais rarement à une telle échelle.

Le peuple velsnien ? Qu’en pense-t-il ? A-t-il été choqué par la venue au pouvoir de ce « tyran » ? Sur le moment, il y eu certes l’effet du choc. Mais les velsniens sont passés bien au-delà de ce genre d’évènements qu’ils voyaient comme normal. Et Scaela avait promis de défendre la République après tout. Et cet argent…il ne finissait pas seulement dans les poches de la classe politique. Tous les jours donnaient lieu à des défilés qui prenaient la forme de triomphes militaires parodiques et tordus, où un Scaela escorté par sa Garde de licteurs vient lancer sa fortune au peuple en échange d’embrassades et de baisers. Les enfants couraient après les convois pour ramasser cette monnaie qui débordait de toutes les poches du Triumvir. Scaela, il est triste de l’avouer pour ses adversaires, était aimé d’un certain nombre d’hommes et de femmes du peuple, des classes censitaires inférieures. Non pas qu’il les considérait, mais le robinet de Scaela était resté tant ouvert à la corruption systématique des citoyens de la ville que ces derniers étaient pour beaucoup dans l’acceptation du fait que oui, Scaela avait comme qui dirait gagné le droit de faire massacrer une cinquantaine de sénateurs qui eux, ne leur avait jamais rien donné d’autre que le mépris de la haute société. Dino Scaela, pour se maintenir au pouvoir, était devenu ce que les anciens rhêmiens appelaient un populare. Il tenait les institutions, mais au final, c’était le peuple qui le tenait dans la paume de sa main. Il n’y avait guère que Matteo DiGrassi pour avoir une popularité qui ne faisait qu’à peine se rapprocher de la sienne. Et encore.

Qu’en était-il alors de cette guerre qu’il fallait bien mener à un moment ou un autre. Dino Scaela temporisait, il hésitait, il noyait ses doutes dans le vin et les fêtes, au grand agacement de son État major. « Il faut en finir avec Vinola ! » entendais-t-on en permanence dans son entourage, « DiGrassi n’est pas arrivé, profitons-en pour sortir Vinola pour n’avoir qu’un front ! ». Quelque part, Scaela se comportait comme s’il avait déjà gagné la guerre. Après tout, il avait le plus de soldats et le plus d’équipement et la majorité des cités de la métropole étaient sous son contrôle. Pourquoi s’inquiéter ? Alors Dino Scaela continue de donner ses grandes fêtes. Il boit, boit et boit encore. Peut-être autant par ennui que par les festivités précoces d’un triomphe.
Dans les soirées du Palazzio Scaela, on se déguise et on se maquille comme pour ressembler aux héros de l’antique Léandre, on déclame des poèmes à Scaela comme on célèbre les figures mythologiques de l’Eurysie du sud, on fait de la Velsna de Scaela la seconde Léandre, la cité perdue sur laquelle les descendants de l’élite landrine de la cité avaient toujours le regard et la pensée. Il était temps d’un jour réclamer cet héritage pour ce milieu privilégié à l’extrême et réactionnaire.

Il y avait toutefois quelques hommes plus mesurés qui voyaient ce spectacle d’un tout autre œil. Ce que faisait Scaela, faire s’agiter les fantômes de Léandre…cela allait porter le malheur sur la cité. C’était là le rêve vain d’un aristocrate fortuné, insatisfait de sa propre patrie et de sa petitesse. On fait danser les morts de la cité perdue pour faire vivre ce songe ridicule. Ces déguisements ne sont pas un hommage ou l’appel à un paradis perdus. Il s’agit d’une profanation de la part d’un ogre insatiable. Mais cela, seule l’Histoire aura le pouvoir de qualifier ou non Scaela ainsi.

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"Nous sommes prêts"



Les rivages de Strombola ne sont pas chaleureux, ils ne sont pas le lieu des touristes ou de la gaieté. Il fait gris tout au long de l’année en ces lieux, et il n’y a guère que les phoques pour trouver leur compte sur le sable noir de Strombola. Mais il y a aussi les velsniens de Strombola, dont la ville veille depuis sur l’île où elle est perchée depuis une éternité. La jeune femme et une silhouette plus large se promenant derrière elle furètent parmi les rochers déchiquetés. Les deux ont l’air d’être de la faune locale, pour cause, ils en viennent de ces plages de sable noir et de cette cité bien différente de celles de la métropole velsnienne. Ils sont comme beaucoup d’habitants de la région : réservés et méfiants.
Les deux s’arrêtent sans un mot devant ce qui semble être un rocher de grès comme un autre, mais dont la face est taillée de la main de l’homme. Le fragment d’un visage de pierre pour moitié enfoncé dans le sable. L’homme s’appuie contre lui. Il a des mots, rares et laconiques :
- C’est un bel endroit. Cela faisait longtemps que je n’étais pas venu ici.
- Oui. Si on veut.
– lui répondit sur le même ton Gina – Tu prépares ta retraite en repérant des terrains constructibles papa ?
- Non. Pas encore. J’ai encore quelques choses à régler avant de me le permettre. Mais j’y pense souvent. Tu sais pourquoi je t’ai fait venir, pas vrai ?
- Je pense deviner. A moins que ce soit pour me rappeler des souvenirs d’enfance. Mais une fois que t’auras terminé ton bain de soleil, il faudra qu’on parle de notre départ. J’ai bon ?
- Exact. Demain, nous établissons le compte à rebours. Tout doit être prêt. On rentre chez nous.


Gina s’en doutait quelque peu, mais cela faisait si longtemps qu’elle attendait ce signal qu’elle avait perdu espoir de l’entendre prochainement. Ses sens se réveillent tout d’un coup d’une torpeur qui aurait pu encore durer des mois.
- Il était temps. Loin de moi l’idée de manquer de respect à l’Achosie du nord, mais Velsna a quelque chose que cet endroit n’a pas.
- Détrompe-toi. Cet endroit, c’est Velsna. Partout où notre armée et notre flotte se trouve, c’est Velsna. On se fiche des beaux bâtiments, des jolis canaux et de la bonne bouffe, tout ça c’est juste du vernis. Velsna n’est pas et n’a jamais été un territoire ou un peuple, n’en déplaise à Scaela. Velsna, c’est un corps civique. Rien d’autre qu’un corps composé d’individus qui concluent un contrat tacite afin de ne pas s’entretuer mutuellement et devenir quelque chose de plus grand : la cité. Scaela a commis un sacrilège bien plus grand que le simple fait d’avoir tuer ton oncle. Il a brisé le contrat qui fait de lui un velsnien. Il n’est plus si différent d’un barbare achosien ou zélandien maintenant, et les pauvres gens qui ont cru bon de le suivre également. La civilisation, elle se trouve sur notre flotte, la volonté de notre corps civique se trouve ici, dans tes tripes. Scaela pense qu’un ensemble d’individus qui tentent de s’enrichir à l’aveuglette peut constituer un Sénat. Ce ne sont que des poulets sans tête qui ont oublié que l’acte de faire fructifier des richesses a également une portée collective. Alors quand tu seras là-bas avec ton régiment, à l’avant-garde, ne fais pas de quartier : Umbra, Velcal, Aula…tous les citoyens de ces cités, ils se plieront et réintégrerons le corps, ou nous les briserons jusqu’à ce qu’ils le fassent. Mais avant tout cela, j’aimerais te confier une mission particulière. Une dernière.

Gina ne souriait, et son regard ne se perdait plus à l’horizon, elle était prise dans le moment dont elle avait saisi la portée. Elle avait rarement vu son père exprimer ses pensées avec une telle conviction. Il y avait là une adrénaline et une passion qui paraissait loin de sa réserve habituelle. Elle répond par instinct :
- Père ?
- Il est temps de mettre les chances de notre côté. Cela ne va pas te plaire, mais tu ne feras pas le débarquement avec nous. Ton travail est bien plus important. Il nous est nécessaire de tenter de recoller des morceaux du corps civique avant de s’en prendre à Scaela. Et j’estime que Vinola a saisi la gravité du moment. Ce dernier m’a émis son offre. Je veux que tu lui transmettes ma réponse en personne. Va donc dans les monts du Zagros et dis-lui que je le considère à nouveau comme un velsnien. Tu iras seule, je te donne toute ma confiance. Oh. Et cesse donc tes provocations habituelles à son encontre et les moqueries mal placées, montre-lui du respect. Il est Triumvir et sénateur, pas ton camarade de régiment. Une fois ta tâche terminée, contentes toi de rejoindre notre armée et fais ton travail comme n’importe quel combattant. Est-ce clair ?
- On ne peut plus.
- Tu pars maintenant. Le voyage sera mouvementé, alors fais promptement. Un avion ravitailleur du commandement aérien t’embarquera. Ils ne sont peut-être pas de notre côté mais j’ai des contacts, assez pour te faire revenir au front ensuite.


Il y eu un silence. Gina tourna le dos avant d’être interpellée une dernière fois. Elle eu le droit à deux mots : « Bonne chance ».
1974
Discours du Lieutenant-capitano Luca Della Rovere au 2ème régiment des chasseurs de Strombola « Les enfants de Ménéon »



« Soldats et soldates, mes frères de cité, mes amis et mes enfants. J’espère que vous ne craignez pas le mal de mer. Car nous allons partir en vacances très bientôt !


Acclamations

Un peu de tenue, chasseurs. Vous n’oseriez pas contrarier l’esprit de Ménéon, n’est-ce pas ? Je vais vous raconter une histoire, l’histoire du plus grand assassin et escroc que Velsna n’ait jamais portée. Il s’appelait Dino. Il était petit comme un nazumi, gras comme un zélandien et cruel comme un achosien. Et il aimait bien trop toute chose qui brille pour que cela lui soit une bonne chose. Il a empoisonné tout un pays avec son or, et il a répandu son venin partout où il est allé. Un bon gars quoi.

Rires


Mais malheureusement pour lui, le bon gars s’en est pris aux mauvaises personnes. Il a trahi et massacrer, comme l’assassin qu’il est. C’est un assassin, mais malheureusement pour lui, nous sommes des tueurs !


Acclamations

Et nous avons reçu nos ordres. Vous les entendez, ceux qui le suivent ? Eux qui tremblent dans les lits qu’ils vous ont volé ? Il est temps de purger Velsna de la vermine. Nous avons affaire à une race de bâtards dont les genoux tremblent dés qu’ils entendent vos noms ! Ils ne savent pas contre quoi ils vont se mesurer. Nous nous battons pour Velsna au confins du monde depuis nos plus jeunes âges. Nous, les chasseurs. Velsna, c’est la civilisation ! Velsna, c’est l’ordre ! Velsna, c’est la puissance ! Et dans ces contrées, Velsna, c’est nous !

Acclamations prolongées

Préparez-vous, car dans deux semaines, nous nous retrouverons ensemble sur les rives de la Léandra, et nous fêterons nos trophées et le butin de la victoire sur les bords du fleuve. Nous ramènerons l’ordre sur la terre sacrée des velsniens comme nos ancêtres ont amené l’ordre dans ce morceau perdu d’Achosie !

Le lieutenant sort une petite monnaie de sa poche dont le profil représente le héros semi-mythologique Ménéon, qui figure également sur les épaulières de tous les soldats du régiment.

On dit que ça porte bonheur et que cela apporte la fortune de jeter une pièce dans la Léandra. J’espère que vous avez vos espèces sur vous !
Acclamations prolongées »



Effets: La fin de la phase de planification du conflit est imminente


8038
Opération Balbo, première phase
La Marineria s’avance
(RP important !!!)



Depuis des mois, la rage au ventre enfle. Il y a dans tous les territoires outre-mer de Velsna un désir de faire cesser cette « mascarade » du gouvernement de Dino Scaela, autoproclamé « pacificateur de la République ». Partout, de Nowa Velsna à Cerveteri, en passant par Strombola et Tercera. Les cités hors de la métropole ont apporté leur soutien à la flotte de la Marineria, sous le contrôle du Triumvir Matteo DiGrassi. Le massacre de mai 2013 n’a pas été oublié pour tous ces sénateurs en exil qui gravitent désormais dans l’entourage du Triumvir et le conflit a prit un tournant personnel qui ne laisse que peu de doutes sur la nature de la confrontation à venir. Pour DiGrassi, il s’agit d’un combat à mort afin de restaurer les institutions républicaines contre un individu contre qui il s’est confronté durant ces dix dernières années de sa vie politique. Un individu qui a, seul, parasité un système ayant cours depuis plusieurs siècles. Dino Scaela pourrait bien être l’homme qui brisera cette horloge autrefois réglée qu’est la Grande République de Velsna. Quant à Vittorio Vinola, il n’est pour DiGrassi qu’une préoccupation secondaire pour le moment.

Un nom a été choisit pour baptiser cette opération : Balbo. Un nom qui raisonne avec l’Histoire, le nom d’un sénateur qui a sauvé Velsna du péril achosien à une autre époque. Cela en dit long sur la conception que DiGrassi se fait de son adversaire : un barbare qu’il n’est pas dans l’obligation de faire prisonnier ou de traiter avec les égards dus à l’humanité. A la fin de cette guerre, et tous les membres de l’état-major ont conaissance de la gravité de la situation : ils seront victorieux ou ils mourront.


Déroulement de l’opération :

Matteo DiGrassi divise sa flotte en trois « classis » afin de contrecarrer ou limiter l’efficacité de toute tentative d’interception impromptue et en les faisant partir de deux bases différentes.
La Classis I « Velsna » commandée par DiGrassi en personne constitue le fer de lance de l’opération. C’est elle qui doit escorter les transports de troupes constituant l’avant-garde de l’armée de DiGrassi : 2 000 hommes et leur matériel. Ces derniers auront la tâche d’établir une tête de pont en prenant les installations porturaires d’Umbra, permettant un déchargement en bon ordre du matériel. Pour se faire, il faudra recevoir la reddition de la cité, actuellement fidèle à Vittorio Vinola. DiGrassi débarquerait ainsi à l’endroit où le dispositif de défense côtière de Scaela est le plus faible.

La Classis II « Umbra », commandée par l’Amiragglio Mario Gordini doit s’assurer d’une mission de soutien. Une zone de patrouille lui a été assignée entre la Zélandia et le sud de Caratrad afin de prévenir toute tentative d’interception venant du sud. Une fois le débarquement des troupes des Classis I et III à Velsna, celle-ci rejoindra la Classis I.

La Classis III, commandée par les forces du Miridian, alliés de DiGrassi partiront de Cerveteri, avant de faire escale à Strombola, puis de repartir vers le sud et débarquer leurs troupes à Umbra une fois la cité sécurisée par les forces de la Classis I. La Classis III transporte la totalité des forces alliées à DiGrassi, soit 8 000 hommes.

Drapeau


Composition des forces :

Commandement maritime a écrit :
Classis Umbra
- 1 sous-marin d'attaque de 1ère génération
- 13 patrouilleurs de 1ère génération
- 1 corvette de 1ère génération
- 1 frégate de 1ère génération
- 3 vedettes de 2ème génération
- 3 vedettes de 3ème génération
- 2 pétroliers-ravitailleurs de 1ère génération
- 2 dragueurs de mines de 1ère génération

Classis Velsna
- 1 patrouilleur de 5ère génération
- 2 patrouilleurs de 2ème génération
- 2 patrouilleurs de 4ème génération
- 1 corvette de 2ème génération
- 1 corvette de 3ème génération
- 1 corvette de 4ème génération
- 1 frégate de 2ère génération
- 3 vedettes de 2ème génération
- 3 vedettes de 3ème génération
- 1 sous-marin d’attaque 1ère génération
- 1 sous-marin d’attaque 2ème génération
- 2 pétroliers-ravitailleurs de 3ère génération
- 2 dragueurs de mines de 1ère génération
- 1 transport de chalands de débarquement 1ère génération
- 3 chalands de débarquement 3ème génération

Forces terrestres embarquées:

Groupe DiGrassi: 2 000 hommes
- 1er régiment des chasseurs de Strombola "Les promeneurs d'Achosiens" (régiment d'élite): 1 000 hommes, ali 10
- 2ème régiment des chasseurs de Strombola "Les porteurs de paix" (régiment d'élite): 1 000 hommes, ali 10

- Matériel: 700 mitrailleuses (350 nv1, 350 nv6), 700 mortiers légers (350 nv1, 350 nv6), 330 lances roquettes (200 nv7, 130nv3), 370 lance missile anti char (35 nv9, 50nv7, 250nv5, 35nv1)

Artillerie:
800 hommes répartis en deux régiments (non complets)
- 1er régiment d'artillerie de campagne "Les amis de DiGrassi": 500 hommes pour 80 pièces d'artillerie (40nv1, 40nv6)
- 1ère compagnie d'artillerie mobile "Les cannoneurs d'achosiens": 300 hommes pour 22 pièces d'artillerie mobile (7lvl1, 15lvl7)


Matériel motorisé: 1 000 hommes répartis dans un régiment
- 1er régiment de cavalerie de Velsna "La bonne classe censitaire": 1 000 hommes pour 24 Véhicules blindés légers (17 lv5, 7nv1), 35 Transports de troupes blindés (15 nv5, 20nv1), 18 véhicules de combat d'infanterie (17 nv4, 1 nv2 raskenois vert fluo et pimpé ?), 17 chars légers nv4, 9 chars d'assaut nv3


Logistique:
- 1er régiment du génie velsnien "Les miracles de San Stefano": 800 hommes pour 90 camions de transport nv2, 20 camions citernes, 2 bulldozers, 1 pont mobile, 2 véhicules de déminage, 3 véhicules de transmission radio, 4 véhicules radars.

Autre:
450 mines antipersonnelles nv10, 350 mines antichars.


Classis III « Armeria » (Miridian et alliés, sous pavillon Miridian):

- 1 corvette lvl 1
- 2 frégates lvl 1
- 1 destroyer lvl 1
- 1 sous marin d'attaque lvl 1
- 1 sous marins lanceur d'engin lvl 1
- 1 porte hélicoptère lvl 4, emportant 10 hélicoptères d'attaques lvl 3, 10 hélicoptère de transport moyen lvl 5 et 10 hélicoptère de transports lourd lvl 3
- 1 transporteur de chalands de débarquement lvl 4
- 4 chalands de débarquement lvl 7
- 2 navire cargo
- 2 pétrolier ravitailleur [/list]

Forces terrestres embarquées:

Rasken:
- 20 chars d'assaut de niveau 2
- 10 véhicules de combat d'infanterie de niveau 5
- 10 transports de troupes blindés de niveau 5
- 10 transports de troupes blindés de niveau 1
- 20 mortiers tractés de niveau 2
- 10 lance-missiles antiaériens mobiles de niveau 2
- 40 camions de transport de niveau 2
- 10 camions citernes de niveau 3
- 6 véhicules radar de niveau 5
- 2 chars de dépannage de niveau 1
- 15 véhicules de transmission radio de niveau 6

- 1000 armes légères d'infanterie de niveau 11 pour 1000 soldats professionnels
- 50 mitrailleuses lourdes de niveau 8
- 50 mortiers légers de niveau 2
- 50 lance-roquettes de niveau 7

Miridian:
- 1000 soldats professionnels armés de 1000 armes légères d'infanterie de lvl 8. Ces hommes sont réparties dans les bataillons suivant:

Le 1er bataillon de cavalerie blindée, composé de 200 hommes, 20 véhicules de combats d'infanterie de lvl 5, 10 chars légers lvl 4, 20 chars léger de lvl 1 et 10 chars d'assauts lvl 3.

Le 1er bataillon d'artillerie, composé de 100 hommes de 10 canons automoteur lvl 2, 10 lances missiles antiaérien mobiles de lvl 2 et 10 canons tractées lvl 2.

Le 1er bataillon d'infanterie, composé de 330 hommes, 150 lances missiles anti char lvl 7, 100 lances roquettes lvl 7, 100 mortiers légers lvl 6, 150 mitrailleuse lourde de lvl 7 et 25 camions de transport.

Le 2nd bataillon d'infanterie, composé de 330 hommes, 150 lances missiles anti char lvl 7, 100 lances roquettes lvl 7, 100 mortiers légers lvl 6, 150 mitrailleuse lourde de lvl 7 et 25 camions de transport.

1er bataillon de logistique et de soutien, composé de 40 hommes, 10 camions citernes, 5 véhicules de transmission radio lvl 7 et 5 véhicules radars lvl 7.


Loduarie:
- 1000 soldats professionnels, et 1000 armes légères d'infanterie lvl10


Grand Kah:
- 3000 hommes (à définir par le joueur pour le materiel)

Menaces potentielles : Cette opération n’est pas à l’abri d’une intervention étrangère impromptue, bien que l’hostilité affichée de l’OND pour Scaela puisse probablement les convaincre de s’abstenir de toute intervention. Les puissances d’Eurysie du sud pourraient également être tentées d’intercepter la Classis III, mais en théorie, la Classis I aura probablement suffisamment de temps pour débarquer la tête de pont. La perte de l’une de ces deux flottes constituerait un revers notable à l’opération, même si DiGrassi compte sans doute enrôler de nouvelles sur place une fois Umbra prise.
La seule menace confirmée émane de la Zélandia. En effet, les zélandiens stationnent depuis plusieurs mois deux navires à proximité d’Umbra. Si DiGrassi n’a pour l’instant aucune hostilité affichée envers la Zélandia, nul doute qu’il faudra envoyer des signaux rassurants aux forces zélandiennes qui n’ont pas été prévenues de l’opération, et qui verront arriver une flotte velsnienne entière à leur proximité.
Il convient également de ne s’approcher en aucun cas des limites des eaux territoriales des pays riverains de la Manche Blanche, sous absolue nécessité.

Ces prochains jours, une décision d'un grand poids attend les habitants de la cité d'Umbra...[/justify]
3358
Opération Balbo, première phase
Point sur les défenses scaeliennes
(RP important !!!)


« Il faut transformer Velsna en forteresse » ne cesse de répéter Dino Scaela depuis le Palais des Patrices. Mais c’est une défense brouillonne qui se dresse face à une éventuelle invasion, soutenue par des décisions discutables. Car en effet, Dino Scaela a fait des erreurs en plusieurs points. En premier lieu, c’est son incapacité à se coordonner avec ses alliés dans le cadre d’un plan construit qui le perd. Le Stratège Tomassino aura beau être un militaire expérimenté et un bon metteur au point, l’armée scaelienne souffre de lacunes évidentes de communication et de coordination. Toujours est-il qu’il a répondu aux besoins du mieux qu’il pouvait et avec les capacités dont il disposait. Il a ainsi établi un réseau tout entier de mines marines sur le littoral velsnien, qu’il a doublé avec des positions fortifiées le long des côtes, qui ont mobilisé pas moins de 4 000 hommes. D’autres levées citoyennes à l’heure actuelle sont en cours, mais celles-ci ne seront certainement pas prêtes avant l’arrivée des envahisseurs.

Néanmoins, Tomassino a été notablement paralysé dans sa prise de décision par un état-major hésitant et un triumvir obsédé par sa sécurité. Ainsi, à la demande de Dino Scaela, le gros des troupes a été affecté à la défense du littoral, là où Tomassino aurait voulu neutraliser l’armée de Vinola AVANT l’arrivée de DiGrassi. Il est désormais trop tard et une guerre sur deux fronts est désormais à prévoir. La faute à un triumvir terrorisé par l’éventualité de la venue de DiGrassi, là où il avait largement de temps pour tuer Vinola dans l’œuf une bonne fois pour toutes. Mais Scaela n’est pas le seul à blâmer de cette situation, car Tomassino a eu également à souffrir de ses propres défauts, en particulier sa prudence. En effet, Tomassino étant convaincu qu’une attaque sur Umbra provoquerait une intervention de la Zélandia, celui-ci n’en a rien fait, préférant sécuriser en premier lieu les ponts de l’Arna comme ligne de défense, abandonnant potentiellement du terrain si DiGrassi venait à prendre la ville. Cette décision a une conséquence majeure : le dispositif défensif de Scaela possède une faille dont il est pour l’instant impossible de mesurer la gravité. Les citoyens d’Umbra, bien qu’ayant envoyé des troupes à Vinola, affichent toujours aussi fièrement leur désir de ne pas prendre part aux combats, essentiellement par peur d’une invasion de Scaela, mais il se pourrait que ces derniers se retrouvent bientôt au pied du mur et face à un choix cornélien.

Drapeau


Toutefois, tout n’est pas noir pour les scaeliens. Si l’armée est mal coordonnée, celle-ci a toujours l’avantage du nombre sur Vinola et DiGrassi, et elle est assistée de deux contingents étrangers compétents que sont les volontaires siliquéens et fortunéens. Tomassino dispose aussi de troupes fidèles au moral élevé et dotés d’un bon matériel. Ils sont pour l’instant 8 000, attendant de pied ferme l’adversaire. Cet adversaire, ils le savent de réputation, ne tiendra que peu de cas d’une reddition quelconque, en particulier pour les officiers supérieurs et l’état major. Les soldats quant à eux, simples citoyens le reste du temps pour la plupart, savent qu’ils vont devoir se battre avec des individus ayant combattu en Achosie contre l’AIAN. Le moral est élevé, le matériel est là, mais ce sont des troupes en majorité peu expérimentées, à l’exception de la Garde d’élite des licteurs du Sénat. L’horloge tourne, et l’automne apporte un temps mauvais venu du nord. Le pays retient son souffle…


Effets : l’absence de plan se fait ressentir sur l’armée scaelienne. Le prochain affrontement se soldera par un malus de 15%. En l’absence de conseils avisés de la part d’autres joueurs, Scaela n’a pas osé en finir avec Vinola avant l’arrivée de DiGrassi.





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