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Democracy du 5 novembre 2013
Democracy

Vers de futurs jeux d’alliances politiques ?


Le mois de septembre a été un véritable feuilleton politique pour tous les ménages westaliens. Avec l’adoption de la nouvelle loi sécuritaire et les grandes manifestations qui en ont suivi au début du mois, puis les élections sénatoriales intermédiaires dans sa seconde partie, il est indéniable que cette période de l’année 2013 a provoqué un bouleversement historique au sein de la scène politique du pays. Depuis début octobre, plusieurs nouvelles manifestations contre la loi Safety & Security ont lieu dans différentes villes du pays, mais restent d’une importance largement moindre comparée à celles du 7 septembre, dans un contexte continental de renforcement sécuritaire, où d’autres nations aleuciennes optent pour des solutions similaires. Le gouvernement Fujitawa ressort affaibli de cet épisode et le Premier Ministre Fédéral a bien failli perdre sa place suite au semi-échec des précédentes élections qui ont bien failli voir le Parti de l’Union Républicaine perdre le contrôle du Sénat. Le chef du gouvernement fédéral devrait rester à son poste au moins jusqu’en mai, sur un siège éjectable au besoin. Il devra faire face aux tant redoutés élections du Congrès suprême, où le PUR pourrait perdre de nombreux sièges face à ses adversaires politiques et qui seront déterminent pour le futur du gouvernement Fujitawa II.

A gauche, la situation est à l’opposé complète du parti au pouvoir. Les manifestations de septembre ont permis de voir émerger une opposition renforcée et les élections qui ont suivi ont donné au Front Populaire et Démocrate une force politique qu’il n’a encore jamais eu par le passé, achèvant de tailler sa position de principal parti d’opposition face au Président Fédéral Victor Hardenbor. Pourtant, aussi fort soit le FPD, le PUR reste maître indétrônable de la direction que prend le pays depuis plus de deux décennies désormais. Ainsi, septembre a mis en évidence une réalité bien difficile à accepter pour ses leaders : le parti asfortien de gauche n’a toujours pas la capacité politique nécessaire pour imposer un nouveau gouvernement et les réformes nécessaires qu’il souhaite entreprendre. Ce problème a bien évidemment plusieurs solutions : la première serait de camper sur leurs positions et de continuer à prendre de l’influence pour essayer de décrocher une majorité absolue au Sénat. Si cette stratégie semble être bonne sur le long terme, elle ne l’est pas vraiment sur le court terme, là où le parti souhaite voir des résultats. La seconde solution, bien que moins enviable, semble la plus sûre : une alliance de la gauche. L’idée n’est pas nouvelle et elle a été portée plusieurs fois par des personnalités importantes du FPD, mais elle n’a réellement fait son chemin au sein de l’électorat de gauche que depuis les événements de septembre. Si Simeon Belagri n’a jamais exclu cette éventualité, il ne l’a pour autant pas confirmé, malgré les appels de certains de ses soutiens. Des signaux assez claire sont cependant visible depuis ces deux derniers mois : les chefs des partis de gauche ont multiplié les rencontres séparées et d’autres font des apparitions publiques dans des événements politiques, tels que Simeon Belagri au congrès annuel de l’Union Sociale et Démocrate ou encore le Sénateur George Garandor (FPD), lors d’une visite d’usine en compagnie du Secrétaire Générale du Parti des Ouvriers Libres, John Taranti. Un axe FPD-USD-POL semble peu à peu se former et pourrait même inclure le Mouvement Social Hamajak du Sénateur Gary Sikyatavo, dont la formation politique a été également une des grandes surprises de ces dernières élections. Leur leader est “totalement ouvert à une alliance démocrate et sociale”, à condition que “chaque membre clarifie ses positions sur la question hamajak”. Une condition qui vise principalement le FPD dont le positionnement reste très flou vis-à-vis de cette problématique. Si tous les protagonistes de ce jeu politique démentent la formation d’une alliance pour les élections au congrès suprême de mai 2014, le doute reste entier quant aux élections sénatoriales primaires de 2015, qui s’annoncent déjà comme le tournant majeur de ce premier quart de siècle.

Simeon Belagri accueilli par le président du groupe de l’Union Sociale et Démocrate au Sénat, Albert Parsent, au congrès annuel de l’USD.
Simeon Belagri (à gauche) accueilli par le président du groupe de l’Union Sociale et Démocrate au Sénat, Albert Parsent (à droite), au congrès annuel de l’USD, à Lerant City, Etat-Républicain de Lerant, le 19 octobre 2013.

Du côté du gouvernement, le Président Fédéral Victor Hardenbor semble mettre en place une stratégie similaire de rapprochement de la droite autour des “valeurs nationales”, pour reprendre le terme d’un proche de notre dirigeant, en réponse à une perte d’influence face à la gauche. Ce rapprochement avait déjà été entamé au cours des jeux politiques qui ont entouré le vote serré de la troisième partie de la loi Safety & Security. Plusieurs sénateurs et délégués du Parti Libre et Démocrate ont démontré un rapprochement certain avec d’importantes personnalités du PUR, dont plusieurs d’entre eux ont voté en faveur de la loi, malgré une opposition claire de l’ancien président de leur parti, Karl Darilson, démissionnaire depuis fin septembre. Ainsi, le résident du Palais d’Argent mise sur un nouveau schisme des asfortiens en sa faveur, pour garnir ses rangs de nouvelles têtes. Si cette éventualité semble plutôt attendue par la plupart de la classe politique, les perspectives d’une alliance avec le Parti National Westalien semblent beaucoup moins attrayantes pour de nombreux membres de la majorité. Un premier rapprochement a déjà été engagé avec le parti d’extrême-droite qui a soutenu, au Congrès Suprême, le passage de la nouvelle loi sécuritaire et semble même en être ressorti plus fort, à la suite des dernières élections, avec un score historique. Le 1er novembre, le Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa a même accueilli le Président du PNW pour une rencontre privée et ayant pour but de discuter de la situation politique du pays, selon le porte-parole du gouvernement. Pour autant, ce rapprochement accentué ne semble pas être vu d’un bon œil par plusieurs membres du parti présidentiel, avec en première ligne l'aile libérale du parti et son principal représentant, le Ministre Fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa. D’ordinaire plutôt discret et porté sur son travail, il sort de l’ombre pour s’exprimer véhément sur la décision de ses chefs politiques : “Nous n’avons pas besoin de nous allier avec ces rétrogrades extrémistes pour gouverner le pays. Le peuple a renouvelé sa confiance à notre égard et nous lui devons d’être honnête en refusant de se rapprocher avec les nationalistes. Sans quoi, nous le paierons très cher aux prochaines élections.”

Le début d’année 2014 s’annonce de nouveau assez chargé politiquement et devrait donner la cadence attendue jusqu’au moins à 2015. Les jeux d'arrière scène sont désormais en cours et notre pays pourrait bien voir son paysage politique être bouleversé par les décisions des uns et des autres.
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Columbia Chronicle du 1er janvier 2014
Columbia Chronicle

L’année 2013 en Westalia


Cette année 2013 fut riche en événements au sein de la Grande République. De la sortie de l’isolationnisme jusqu’aux élections de septembre en passant par l’adoption de la nouvelle loi sécuritaire, les westaliens ont connu plusieurs mois très complets et riches en rebondissements et nouveautés pour notre société. Comme chaque année, les équipes du Columbia Chronicle ont décidé de revenir sur les actes majeurs de l’année 2013. Vous n’avez pas réussi à suivre l’actualité nationale ? Nous allons nous faire un plaisir de tout vous résumer, que vous ayez été à l’étranger durant toute l’année ou isolé dans une grotte au fin fond d’une montagne dans le nord du pays.

Avant de se lancer, toute la direction vous souhaite une bonne année 2014 et vous remercie d’être toujours aussi nombreux et fidèle à notre journal.


La fin d’un demi-siècle d’isolationnisme


Nombreuses sont les jeunes générations, et les un peu moins jeunes, à n’avoir jamais connu le pays ouvert sur le monde. Initié par le gouvernement asfortien au début des années 60, en pleine période de troubles sociaux et dans la peur d’une révolution communiste, notre nation s’est peu à peu repliée sur elle-même et limitant au minimum les interactions
extérieures. Nombreuses furent les personnalités à déclarer vouloir sortir de l’isolationnisme diplomatique le pays, mais durant la quasi-totalité de cette période le peuple craignait un effondrement du marché intérieur qui avait donné un second souffle à l’économie de la Grande République, rendant cette idée impopulaire. Il faudra attendre l’arrivée du Parti de l’Union Républicaine et la nomination d’Henry Takajiwa au Ministère Fédéral des Affaires étrangères pour faire changer les mentalités. Il aura fallu une dizaine d’années de préparation au Ministre et à ses équipes pour arriver au résultat attendu. Facilitation de l’accueil d’immigrés, multiplication des lignes extra-nationales, importation progressive de produits étrangers, rattachement à l’internet hors-Westalia… L’année 2013 est le résultat de ces actions qui ont peu à peu permis à notre population de se familiariser avec l’extérieur et d’accueillir avec confiance la sortie officielle de cette période d’enfermement. Un nouvel objectif est désormais bien affiché pour le gouvernement : offrir à la Grande République une position diplomatique d’importance sur la scène internationale. S’il “reste beaucoup de travail pour arriver à faire de notre nation une entité diplomatique majeure, je juge que nous sommes en bonne voie d’y parvenir dans les années qui arrivent”, affirme confiant Monsieur le Ministre Fédéral Takajiwa. Si 2013 est l’année de l’entrée sur scène, 2014 semble être celle où le pays souhaite se donner un rôle plus important dans les affaires internationales. Cette impression semble s’être confirmée lors des vœux de notre Président Fédéral, Victor Hardenbor.

Henry Takajiwa lors de sa visite au Royaume de Teyla
Le Ministre Fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, lors de sa visite au Royaume de Teyla, Manticore, 30 juin 2013.


L’adoption tumultueuse de la loi sécuritaire Safety & Security III


Grand fil rouge de cette année 2013, les débats sur la loi Safety & Security III est le sujet qui a le plus fait couler d’encre au cours de l’année passée. La loi en elle-même prend ses origines dans les deux premières parties adoptées respectivement en 1992 et en 2003, chaque complément de cette loi est intrinsèquement lié à un problème de sécurité qui concerne bien souvent la population hamajak. En 1992, la première version de cette loi est présentée comme la solution miracle à la crise des ghettos qui frappe le pays depuis plusieurs années. Promesse de campagne du Parti de l’Union Républicaine, elle va entraîner une violente répression à l’encontre des émeutiers hamajaks et des manifestations en leur soutien qui suivront. Ces résolutions brutes vont entraîner l’apparition d’un terrorisme hamajak au début des années 2000 et le gouvernement va ainsi présenter de nouveaux ajouts à la loi pour lutter contre les “mouvements indépendantistes, anti-démocratique et contre l’union nationale”. Celle de 2013 repose, quant à elle, sur le “renouveau de la lutte hamajak” que le gouvernement pointe de plus en plus du doigt comme une “mouvance extrémiste et dangereuse”, mais elle sera surtout présenter pour répondre en partie aux problèmes de piraterie qui commencent à prendre forme en Aleucie. Très décrié par l’opposition et régulièrement qualifié de “liberticide” et “d’anti-démocratique”, le Front Populaire et Démocratique en a rapidement fait l'épouvantail des supposées dérives autoritaires du PUR et du Président Fédéral Victor Hardenbor. Si la loi passe sans problème devant les sénateurs et la majorité absolue du camp présidentiel, elle rencontre plus de difficulté lors de son passage au Congrès Suprême, là où ils ne possèdent qu’une majorité relative. Durant tout le mois d’août, le gouvernement et ses partisans vont alors tout faire pour trouver des soutiens parmi les délégués en multipliant les rencontres à droite, là où les partis sont les plus compatibles avec cette loi. Tout au long de l'examen par le Congrès, de nombreux scandales d’accords officieux, pour les prochaines sénatoriales, éclatent au grand jour et révèlent notamment un discret rapprochement du gouvernement avec le Parti Nation Westalien. Grâce au soutien de ces derniers et de quelques délégués dissidents du Parti Libre et Démocrate, la loi Safety & Security III est adoptée de peu. Cette adoption entraîne une grande vague de manifestations, où l’apogée de celles-ci se tiendra le jour de la Fête de la Grande République, le 7 septembre. Elles réuniront entre 750 000 (selon le gouvernement) et 1,6 million (selon les organisateurs) de participants dans tout le pays, à la suite d’un appel à manifester de l’opposition.

Le Président du Congrès Suprême Victor Jr. Hardenbor et les délégués PUR devant les journalistes après le vote de la loi
Le Président du Congrès Suprême Victor Jr. Hardenbor et les délégués PUR devant les journalistes après le vote de la loi, 1er Septembre 2013.

Manifestation contre la loi Safety & Security à Columbia
Manifestation contre la loi Safety & Security à Columbia, 7 septembre 2013


La diplomatie Westalienne et la fondation de l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne


Si la sortie de l’isolationnisme est un événement majeur en soit, c’est surtout ce qui en a découlé qui a eu un véritable impact sur le pays ces derniers mois. Assez rapidement après l’annonce de s’ouvrir sur le monde, le gouvernement a pris contact avec notre voisin au nord, la République de Lermandie, pour effectuer un rapprochement qui fut extrêmement naturel entre les deux entités de l’Ouest-Aleucien. Le 1er avril 2013 a même vu accueillir le premier dirigeant étranger sur notre sol depuis les années 60, ce fut le Président lermandien Michel Duval invité à une rencontre au Palais d’Argent par notre dirigeant. Cette entrevue va lancer la machine diplomatique sur la scène continentale et va permettre à notre pays de signer le premier traité international de ce siècle, ainsi qu’une amitié frontalière qui s’est poursuivie durant toute l’année et, espérons-le, pour les années à venir ! Durant tout le reste de la première moitié de l’année, la Grande République va entrer en contact avec plusieurs pays du monde, dont d’importants acteurs internationaux tels que la Fédération des Communes Zélandiennes ou encore le Royaume de Teyla, démontrant l’attrait de notre nation auprès des nations étrangères. Si les contacts en Eurysie et en Aleucie se multiplient peu à peu, le Ministère Fédéral aux affaires étrangères ambitionne déjà d’élargir son réseau diplomatique vers l’Afarée et surtout le Nazum, avec qui nous partageons certains liens culturels et dont la proximité géographique fait des pays de ce continent des partenaires potentiels de choix. Pour revenir en Aleucie, au cours de l’été 2013, un grand sommet dans la ville de Barba, a créé un début d’axe Akaltie-Lermandie-Sterus-Westalia et signe le rapprochement de ces quatre nations émergentes vers ce qui sera officialisé, bien plus tard dans l’année, comme l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, une organisation inter-étatique qui a pour but de réunir ses membres dans une coopération économique, technologique et sécuritaire sur le continent. Si l’ASEA n’en est qu’à ses débuts, elle a déjà dû faire face à la crise diplomatique Sterus-Poëtoscovie, qu’elle réussira à désamorcer grâce à un arbitrage rapide et assurant le retour à la normale des relations.

Dans une récente interview télévisée, le représentant à l’ASEA pour Westalia, Boris Valendof, a assuré vouloir que “la Grande République joue un rôle plus important dans l’alliance, notamment après la récente crise où nous devons tout mettre en oeuvre pour renforcer notre cohésion”, une étape jugée comme indispensable pour le maintien sur le long terme et la rentabilité de l’organisation. Le prochain sujet risque de porter sur la candidature officielle de l’Osno à l’alliance, mais celle-ci risque d’être fortement compromise en raison de la guerre civile qui semble prendre place au sein de cette république aleucienne…

Logo officiel de l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne
Logo officiel de l’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne (ASEA)


L’effet Belagri et les bouleversements politiques de 2013


Fondé à la suite d’un schisme politique au sein du Parti Libre et Démocrate, le Front Populaire et Démocrate est un mouvement politique qui connaît une croissance fulgurante depuis ces dix dernières années. Rapidement devenu la principale force d’opposition face au gouvernement du Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa, le parti asfortien de gauche semble se hisser comme une menace sérieuse pour l’indétrônable Victor Hardenbor et son parti qui dirigent le pays depuis plus de vingt ans. Dirigé par le Sénateur du comté de Santa Maria, Simeon Belagri, le FPD continue de se positionner comme l’alternative aux partis traditionnels et pour les mécontents de la politique du PUR. Dénonçant une dérive autoritaire du gouvernement et se positionnant pour une réforme démocratique “en profondeur” des institutions de la Grande République, ses membres revendiquent leur caractère réformiste et souhaitent apporter “plus de liberté, d’égalité et de droits” aux citoyens, tout en se présentant comme le “dernier rempart de la démocratie westalienne”, jouant beaucoup sur la peur d’un supposé retour à une dictature horvanxienne à la suite des nombreuses réformes du gouvernement en place. Alors que, au début de l’année, les sondages donnaient le FPD en difficulté pour les élections sénatoriales intermédiaires de septembre, les différents épisodes sur la loi sécuritaire ont complètement inversé cette tendance et lui a permis de gagner un grand nombre de sièges par rapport à ses rivaux. Présent dans toutes les manifestations et avec des personnalités connues actives sur le terrain, le FPD jouit d’une popularité grimpante, notamment grâce à son Président, Simeon Belagri, qui se retrouve régulièrement en tête des hommes politiques les plus appréciés par la population, du fait de sa proximité avec le peuple et de ses nombreux engagements personnels. A droite, le Parti Libre et Démocrate est au bord de l'implosion après sa défaite écrasante aux élections, tandis que la gauche semble se rapprocher de plus en plus autour du FPD en prévision d’une potentielle alliance dans les mois à venir. La surprise politique de cette année reste le Mouvement Social Hamajak. Parti politique fondé par l’ex-sénateur socialiste d’origine hamajak Gary Sikyatavo, il réussit à déjouer les sondages et récupère plusieurs sièges au Sénat lors des élections de septembre, devenant le premier parti indigène de l’Histoire à atteindre une envergure nationale. Une position que ces derniers n'hésitent pas à revendiquer en poussant pour une fin de la discrimination hamajak qu’ils accusent le gouvernement de perpétrer, mais également en cherchant des alliés à l’extérieur, notamment au cours de la Grande Conférence Native de Kahitz, en Akaltie. Pour finir, la personnalité politique qui a le plus marqué, l'année dernière, est l’entrée en politique de l’acteur Arthur Horvanx et descendant direct de l’ancien Dictateur Henry Horvanx. Sous les couleurs du parti au pouvoir, il réussit à se faire élire au premier tour en tant que Sénateur du comté de Reggio di Terracristo, profitant d’une grande popularité auprès des locaux. Une personnalité de choix pour le Président Hardenbor qui essaye désespérément de renforcer son électorat auprès de la population madrérianne pour les prochaines élections.

Alors que les prochaines élections du Congrès Suprême doivent se tenir en mai 2014, toute la population retient son souffle, tandis que les partis politiques semblent être en constante campagne électorale depuis le début de l’année dernière. La gauche va-t-elle se réunir autour du FPD ? Le PUR va-t-il réunir la droite et provoquer l’impensable en s’alliant avec l’extrême droite ? Akito Fujitawa est-il sur le point de perdre son poste de Premier Ministre Fédéral ? Voilà quelques-unes des questions qui vont peut-être trouver une réponse cette année.

Le Sénateur Simeon Belagri, lors de sa conférence de presse sur la nouvelle loi sécuritaire
Le Sénateur Simeon Belagri, lors de sa conférence de presse sur la nouvelle loi sécuritaire, Santa Maria, 1er Septembre 2013.

Le Sénateur Arthur Horvanx, lors de l’annonce des résultats aux sénatoriales intermédiaires de 2013
Le Sénateur Arthur Horvanx, lors de l’annonce des résultats aux sénatoriales intermédiaires de 2013, Reggio di Terracristo, 21 septembre 2013.

Le Sénateur Gary Sikyatavo lors de l’officialisation du Mouvement Social Hamajak
Le Sénateur Gary Sikyatavo lors de l’officialisation du Mouvement Social Hamajak, le 25 mars 2013.
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Columbia Chronicle du 9 janvier 2014
Columbia Chronicle

Akiyama Corporation à la conquête du marché stérusien : le Shōgun à Barba


Akiyama Corporation

Depuis la sortie de l'isolationnisme westalien, le gouvernement du Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa et du Président Fédéral Victor Hardenbor mène sa politique extérieure vers un axe de développement économique de la Grande République. Grande promesse du parti au pouvoir lors de l'annonce de l'ouverture diplomatique, plusieurs accords internationaux tendent vers une facilitation pour les acteurs du marché westalien à étendre leur Empire au sein d'autres nations. Les "Dynastic families", ou tout simplement les propriétaires des principaux groupes du pays, souhaitent s'enrichir et s'insérer parmi les grandes sociétés du monde, celles qui prennent de plus en plus d'importance dans cette époque où la mondialisation est au centre des enjeux économiques mondiaux.

Si le Groupe Hardenbor a déjà les yeux posés sur la Lermandie depuis le début de l'année 2013 et ses nombreuses exportations en direction de notre voisin, son grand rival, Akiyama Corporation, pose quant à lui son regard sur une toute autre nation qui entretient des liens étroits avec la Grande République : la Fédération de Stérus. Avec la signature du traité de Barba et la fondation de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne, les différents États-membres ont décidé de faciliter l'implantation de leurs différentes entreprises au sein du territoire des alliés. Selon le Ministère Fédérale aux affaires étrangères, cette proposition aurait été avancée par notre Président Fédéral, rebondissant sur une autre proposition de réduction des droits de douane pour permettre la création d'une zone économique aleucienne florissante et capable de rivaliser avec les autres géants économiques du continent. La corporation, contrôlée par le clan du même nom, est déjà active sur le territoire Stérusien depuis l'année dernière en ayant fait main basse sur les échanges Westalia-Stérusie grâce à sa flotte de navires et d'avions marchands, la plus importante du pays, rappelant une fois de plus l'importance historique et actuelle des Akiyama dans leur domaine de prédilection : le transport de marchandises. Désormais connu des autorités locales, la direction du groupe a décidé de s'implanter directement sur le territoire de la Fédération dans leurs autres domaines d'expertises. Première étape de leur plan, le rachat d'une usine de produits pharmaceutiques en faillite et dépassée pour y installer une filiale de leur propre branche de cette industrie : "Autumn Health" (AH). Si le personnel surplace est à grande majorité stérusien, AH a quant à lui fait importer son propre matériel dans sa nouvelle usine extra-nationale, ainsi que toute une armée de formateurs, de commerciaux et de directeurs pour apprendre à ces nouveaux salariés la culture d'entreprise si unique du groupe Akiyama. Si les médicaments de haute technicité restent une production westalienne, les chaînes de productions de Barba vont plutôt se concentrer sur la production de traitements courants et ayant déjà obtenu une approbation du Ministère de la Santé stérusien, avant même l'implantation de la filiale dans la capitale. Ainsi, ce 8 janvier, le PDG d'Akiyama Corporation a fait le déplacement exclusif depuis Kaijotoshi pour inaugurer la première implantation internationale de son groupe depuis sa fondation. Hirayoshi Akiyama, plus communément surnommé le "Shōgun", est un monument du monde économique westalien, si ce n'est pas tout simplement la plus importante figure non-politique du pays. Du haut de ses 77 ans, il est l'architecte des réussites de sa corporation familiale et possède une influence immensurable sur toutes les terres qui entoure le Golfe de Kamishiwa. Dans un discours en italien à l'accent vistal et nipozam, il rassure ses nouveaux employés d'un ton chaleureux : "Akiyama Corporation est un groupe qui place le bien-être de ses ouvriers au centre de notre gestion. Cette aventure dans laquelle nous nous lançons, au sein de l'illustre capitale stérusienne, est un projet que nous allons accomplir ensemble. Je suis peut-être un étranger, mais tout comme vous, je partage ce rêve de voir notre entreprise se faire une place en ces terres qui me sont inconnues, où tel un capitaine de navire, je m'en remettrai à votre sagesse pour éclairer notre voie tout au long de ce voyage".

Hirayoshi Akiyama lors de son arrivée dans la capitale de la Fédération Stérusienne
Hirayoshi Akiyama lors de son arrivée dans la capitale de la Fédération Stérusienne, Barba, 8 janvier 2014


Dans une interview qu'il a par la suite accordée à "The World", la seconde fortune westalienne fait part de ses ambitions de futurs projets sur le territoire de la Fédération : "Nous envisageons la construction d'une nouvelle usine automobile pour notre société Akinotabi. Les exportation réalisées vers le territoire stérusien de nos modèles de voitures se portent bien jusqu'ici et il pourrait être envisagé à une production plus locale de voir le jour ici-même. Je ne vais pas vous cacher que nous misons beaucoup sur la réussite de notre nouvelle usine Autumn Health à Barba pour avancer notre plan d'intégration sur le marché de la Fédération". Si aucun autre projet stérusien ne semble prévu pour les autres sociétés du groupe, le Shōgun n'aurait pas écarté cette possibilité, "dépendant des opportunités économiques locales, du futur et des lois en vigueur". L'arrivée d'un groupe aussi puissant qu'Akiyama Corporation va être de toute évidence l'avènement d'un concurrent et rival de force pour les sociétés locales. Si aucune entreprise de la Fédération ne semble représenter un sérieux adversaire pour Autumn Health et le soutien financier du groupe, il pourrait en être totalement différent pour Akinotabi. Industriel produisant des voitures, il cible principalement les classes moyennes supérieures et les classes aisées, un marché où il pourrait s'opposer à Silverlight, qui semble déjà occuper cette place. Les autres sociétés du clan Akiyama ont ainsi d'autres concurrents similaires qui devraient être pris en compte dans l'équation du PDG pour avancer de nouvelles implantations. Quoi qu'il en soit, cette avancée sur le territoire stérusien ne peut signifier qu'une seule chose : le renouvellement de la rivalité face au groupe Hardenbor. Si cette concurrence était jusque-là limitée aux frontières de Westalia, les deux géants semblent désormais prêt à s'affronter sur un terrain bien plus grand que notre pays, en espérant que cela ne puisse que bénéficier au dynamisme de notre économie qui a connu une hausse importante au cours de l'année 2013, notamment grâce à la multiplication des échanges extérieurs.
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Democracy du 12 mars 2014
Democracy

Arrestation de l’activiste hamajak Matwau Chogan : nouvel épisode de crispation entre le gouvernement et les associations hamajaks


Si le nom de Matwau Chogan ne vous dit probablement rien, c’est que cet homme n’a jamais vraiment fait la une des journaux nationaux jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, c’est un activiste connu de la lutte pour les droits hamajaks, très engagé dans les manifestations qui surviennent ces dernières années. Jeune homme de 24 ans résidant dans la ville de Lerantia, dans l’Etat-Républicain de New Austaria, il est un habitué des arrestations pour ses actes de désobéissance civile et de perturbation de l’ordre public. S’il n’a jamais été réellement condamné jusqu’à aujourd’hui pour ses actes lors des différentes manifestations, les forces de l’ordre, sous la supervision du Federal Office for Counterterrorism and Extremism (FOCE), ont opéré à une perquisition de son domicile le 10 mars, procédant à l’arrestation de celui-ci et à l’application des actions préventives prévus par la loi Safety & Security. Selon des sources internes du Federal Homeland Security Agency (FHSA), Matwau Chogan serait accusé d’extrémisme pour des propos “désunionistes et anti-westaliens”, mais également sur des soupçons de terrorisme en raison de contact qu’il aurait entretenu avec des membres du Southern Hamajak Liberation Front, branche westalienne du Front de Libération Hamajak, une organisation considéré comme terroriste par la Grande République de Westalia et par la République de Lermandie, qui ont déjà signé un traité de coopération sécuritaire à ce sujet au début de l’année dernière. Si ce genre d’arrestation n’est pas à son premier coup depuis le mois de septembre 2013, celle-ci a été marquée par une violence particulièrement accentuée par la méthode utilisée par les forces de l’ordre présentent sur place. Si l’arrestation à l’intérieur du domicile du suspect s’est produite avec une extrême rapidité, c’est à l’extérieur de la maison de Matwau Chogan que les choses sont devenues plus compliquées. Alors que le soleil commença à se lever et que l’activiste fut amené dehors pour être transporté en détention provisoire, un petit groupe d’une dizaine de locaux hamajaks se sont rassemblés pour essayer de stopper l’arrestation. Dans une vidéo publiée sur internet par l’un des membres du groupe, on peut voir une utilisation accentuée de la violence avec l’usage de matraques à l’encontre des hamajaks et, au bout de quelques minutes, d’une arme à feu d’un policier. On peut entendre trois détonations et deux hommes s’effondrer au sol. Les hommes du FHSA et Matwau Chogan sont amenés dans un fourgon blindé qui quitte rapidement la zone et la vidéo s’arrête-là. Selon notre investigation, deux hamajaks ont été blessés par balle, dont un grièvement. Ceux-ci ont été transportés en urgence à l'hôpital de Lerantia. Selon nos sources, leurs vies ne sont plus en danger à ce jour.

Pour ce qui est de la vidéo, elle est rapidement devenue virale au cours de la journée et a été vue plus d’un million de fois avant d’être supprimée par la plateforme qui l’a hébergée. Durant toute la journée du 11 mars, de nombreuses manifestations ont eu lieu un peu partout dans le pays pour dénoncer les violences policières dont ont été victimes ces hamajaks, tout en dénonçant l’arrestation de l’activiste Matwau Chogan. L’association Columbia’s act avait déjà appelé à des manifestations contre le gouvernement le soir du 10 mars, un appel relayé par les partis politiques de gauche tel que le Mouvement Social Hamajak, le Parti des Ouvriers Libres, l’Union Sociale et Démocrate et, chose plus inattendue, le Front Populaire et Démocratique. Si le FPD est d’ordinaire plutôt divisé quant à la question hamajak, il semblerait que les hautes instances du parti se soient mises d'accord pour dénoncer les violences policières et le caractère liberticide et anti-démocratique de la loi Safety & Security. Dans la ville de Saranti, dans l’Etat-Républicain de Terracristo et au sud de la région de l’End Plateaus, nous avons pu nous entretenir avec un activiste, qui a également vécu une arrestation similaire quelques mois plus tôt : “Le gouvernement d’Hadenbor est un gouvernement policier, raciste et autoritariste qui ne souhaite que la disparition de notre peuple. La Grande République a été construite sur le sang et les corps de nos ancêtres. Ils parlent de terrorisme et d’extrémisme quand on ne suit plus leur discours bien établi. Nous sommes un peuple pacifique, mais il ne faut pas croire que nous allons continuer à nous faire frapper éternellement sans rien faire. Que le gouvernement prenne conscience que chaque arrestation ne fera que renforcer notre détermination. Nous avons le droit d'être maître de notre destin, le gouvernement doit nous écouter et engager un dialogue dans ce sens !”

Manifestation contre les violences policières et contre la discrimination hamajak
Manifestation contre les violences policières et contre la discrimination hamajak, à Lerantia, Etat-Républicain de New Austaria, 11 mars 2014.

Du côté des autorités, le Directeur du Federal Homeland Security Agency, Gerald Vensley, a tenu une conférence de presse sur cet incident survenu le matin du 10 mars : “Il est important de comprendre que nos services travaillent à la protection de la population face aux individus dangereux qui prônent des idées extrémistes, à l’image de Monsieur Matwau Chogan, qui cherche à diviser notre peuple à déconstruire la belle société que nous avons mis plusieurs siècles à bâtir ensemble. Défendre de tels individus est une honte pour tout membre de notre communauté, quand on sait qu’ils ont même des liens avec des organisations terroristes très dangereuses, tels que Southern Hamajak Liberation Front en l'occurrence. [...] Pour ce qui est du déroulé de cette intervention, nous menons une enquête interne pour comprendre ce qui a pu mener à une telle escalade au cours de l’opération du 10 mars. D’après nos premières analyses, il semblerait que les individus qui ont essayé d’obstruer au bon déroulement de la mission de nos agents aient commencé à proférer des menaces à leur encontre, avant de donner des signes d’un potentiel usage d’une arme non identifiée. Après l’arrestation des 12 individus impliqués dans cette affaire, leur fouille préalable a permis de retrouver deux barres de fer, un couteau de chasse et trois machettes. Un équipement qui ne peut que prouver une volonté d’intention violente et mauvaise à l’encontre de nos agents, justifiant l’usage de la force létale pour leur propre sécurité. Nous sommes également en train d'enquêter sur ces personnes et nous avons déjà effectué une perquisition de leurs domiciles le soir même de l’événement”. Le sénateur Gary Sikyatavo, président du Mouvement Social Hamajak, a dors et déjà dénoncé une prise de parole “vide de sens”, “mensongère”, “irresponsable” et “aveugle au vu de la situation actuelle”. Au niveau national, les manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes un peu partout dans le pays, sans chiffres officiels pour le moment. On sait cependant qu’il y a eu un total de 126 arrestations sur la journée du 11 mars, le Ministère Fédéral de l’Unité Nationale rappelant toutefois que les manifestations se sont déroulées majoritairement dans le calme.

Le Directeur du FHSA, Gerlad Vensley, lors de la conférence de presse du 11 mars 2014 à Columbia.
Le Directeur du FHSA, Gerlad Vensley, lors de la conférence de presse du 11 mars 2014 à Columbia.
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Columbia Chronicle du 24 mars 2014
Columbia Chronicle

Suspension temporaire du Democracy : la classe politique dénonce une atteinte à la liberté de presse et manifestations de soutien à la presse


Il y a quelques jours, l'Information Freedom and Regulation Authority (IFRA) a annoncé une suspension temporaire du journal “Democracy” à la demande directe du Ministère Fédéral de l’unité nationale. La raison de cette suspension trouve sa source dans l’article du 12 mars portant sur la récente arrestation de l’activiste hamajak Matwau Chogan et du contexte policier qui entoure l’opération ayant mené à son interpellation. Pour être plus exact, c’est un passage bien précis qui aurait poussé le Ministre Fédéral à faire cette demande exceptionnelle dans l’histoire du pays auprès de l’IFRA. Dans cet article, le Democracy a interviewé un autre activiste hamajak (qui a préféré rester anonyme) sur une précédente arrestation similaire à celle de Matwau Choga. Selon l’IFRA et le Ministère Fédéral, si donner la parole à un activiste “n’est pas répréhensible par la loi”, les propos retranscrits de cet homme dans l’article du Democracy le sont. Dès le lendemain de sa publication, le Ministre Fédéral de l’unité nationale, Alfred Eisendorf, avait déjà dénoncé une publication donnant de la vue à des propos “extrémistes et anti-westaliens”, demandant une “suppression du passage au plus vite par le journal” sur sa version numérique à minima. Chose pour laquelle la direction du Democracy a refusé de se plier en invoquant son droit “à la liberté de la presse” inscrite dans la constitution, tout en rappelant “qu’ils ne soutenaient en aucun cas les propos émis par cet activiste”. Une décision qui a l’air d’avoir déplu au Ministre Fédéral qui a immédiatement fait appel à l’Information Freedom and Regulation Authority pour suspendre la publication de l’article, mais également le journal de façon temporaire. Cette dernière a approuvé la demande du Ministère Fédérale, rappelant que l’article entre en illégalité avec la loi Safety & Security quant à la diffusion de propos extrémistes, même si “ce ne fut pas l’intention première du journal, [...] la retransmission de ces paroles reste un acte répréhensible”, rappelant que “les citoyens comme les médias doivent respecter la loi qu’importe le contexte”. Alfred Eisendorf a également tenu une conférence de presse pour aborder l’arrestation de Matwau Chogan, mais également pour justifier ses actions à l’encontre du journal Democracy : “Donner de la voix à une idéologie dangereuse, extrémiste et désunioniste est tout bonnement inacceptable. Nous nous efforçons chaque jour de lutter contre les éléments perturbateurs terroristes et leurs soutiens extrémistes pour la sécurité de nos citoyens. Banaliser ce genre de discours dans un média d’envergure nationale, c’est non seulement irresponsable pour tout le travail sécuritaire que le gouvernement a accompli, mais c'est surtout un crime punissable par la loi. Si j’ai fait cette demande à l’IFRA, c’est pour rappeler que chacun doit respecter les lois qui ont été votées démocratiquement par nos institutions et les journalistes n’ont pas de passe-droits. Cette demande ne me fait pas plaisir, mais cela est nécessaire pour rappeler notre combat de tous les jours contre le terrorisme et l’extrémisme propagé par la vermine ‘indépendantiste’.”

Le Ministre Fédéral de l’Unité Nationale, Alfred Eisendorf, lors de sa conférence de presse
Le Ministre Fédéral de l’Unité Nationale, Alfred Eisendorf, lors de sa conférence de presse, le 18 mars 2014, Columbia.

Presque immédiatement, toute l’opposition politique a dénoncé une attaque contre la presse et la liberté d’expression par le gouvernement du Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa. Ceux-ci ont appelé à une nouvelle vague de manifestations pour “faire pression sur le gouvernement” et pour remettre en cause le caractère indépendant de l’IFRA, à la suite de cette affaire. Pour le Sénateur Simeon Belgari, une réponse très simple est trouvée pour expliquer les actions du gouvernement : “Le Democracy a toujours été un journal à la nature journalistique très indépendante. Depuis plusieurs années, de nombreuses personnalités politiques proches de Monsieur le Président Fédéral Hardenbor accusent ce journal de faire preuve d’un parti-pris et d’une volonté de dénigrer leurs positions politiques. Je vous le dis en toute honnêteté, ces personnes ont peur de la vérité. Ils ne peuvent pas supporter le fait que des paroles viennent contredire leur discours visant à justifier leurs réformes antidémocratiques et leur volonté de basculer notre pays vers l’autoritarisme. Ces derniers n’ont pas réussi leur coup en 1919, mais ils persistent à accomplir cet objectif, aussi dangereux qu’inquiétant pour notre avenir. Ils sont peut-être plus rusés et fourbes qu’à l’époque, mais nous, démocrates héritiers de Stanislas Asfort, devons de nouveau nous préparer au pire. Ensemble, nous allons devoir nous battre. Non par les armes, mais par les urnes ! Il faut voter ! Voter pour sauver notre démocratie et chasser le nuage autoritariste qui menace une fois de plus Westalia !”. Du côté du Democracy, la direction accuse l’Etat de “faire pression” sur le journal et a déjà déposé une demande d’invalidité des sanctions auprès du Conseil de la Justice Fédérale, plus haute instance juridique du pays, qui doit rendre une réponse d’ici un mois maximum. Selon le professeur à l’Université de Santa Maria et expert en droit Jack Eberton : “La demande a de fortes chances d’aboutir sur une annulation de la suspension temporaire, qui n’est pas constitutionnelle, malgré l’argument de la loi Safety & Security. Cependant, la suspension de l’article et la demande de réécriture de celui-ci sans le passage problématique pourrait ne pas être levée par le Conseil. Si cette interdiction est une première depuis les années 60 pour un média d’envergure nationale, des cas précédents et récents existent à un niveau plus local. L’exemple d’un journal régional de l’Etat-Républicain d’Horvanx, qui a interviewé des hamajaks indépendantistes, amenant à l'interdiction de son article par l’IFRA, a vu sa sanction être confirmée par le Conseil, lorsque l’affaire fut amenée devant celui-ci. Donc il est fort à parier qu’une censure de l’article est fortement probable dans le cas du Democracy.”

Durant toutes les journées du 20 au 22 mars, de nombreuses manifestations en soutien au Democracy et à la liberté de la presse ont été recensées dans tout le pays, avec un pic d’activité durant la journée du 21 mars. Les manifestants, rejoints par de nombreuses personnalités politiques et de la vie civile, ont appelé à une réforme constitutionnelle pour protéger l’indépendance des médias et une réforme de la loi Safety & Security qu’ils jugent “liberticide”. Ces manifestations se sont régulièrement retrouvées face à un dispositif policier important, particulièrement à Columbia, où des affrontements entre les forces de l'ordre et des “éléments perturbateurs” ont eu lieu durant les trois journées. Le Ministère Fédérale de l’unité nationale a déjà dénoncé la violence des manifestations dans la capitale, tandis que l’opposition dénonce un “usage excessif des violences policières pour intimider le peuple en colère”. Le Ministère Fédérale a déjà remonté un total de 12 morts, uniquement à la capitale, entre le 20 et le 22 mars, tous des manifestants, ainsi que 1354 arrestations sur l’ensemble du territoire, au cours de cette même période. Avec l’approche des élections du Congrès Suprême, au mois de mai, beaucoup d'observateurs se demandent quels impacts auront ces manifestations au cours du scrutin. Depuis l’an dernier, déjà, de nombreux spécialistes politiques pronostiquent une défaite du camp présidentiel, qui essaye désespérément d'inverser la tendance après sa victoire sur le fil aux sénatoriales intermédiaires de septembre 2013. D’autres estiment que le Président Hardenbor et son gouvernement souhaitent donner l’image d’un Etat fort et autoritaire face aux “menaces sur la société”, pour solidifier son électorat conservateur et s’assurer de garder une majorité relative au Congrès Suprême.

Manifestation en soutien au Democracy et à la liberté de la presse, Kaijotoshi
Manifestation en soutien au Democracy et à la liberté de la presse, Kaijotoshi, Etat-Républicain de Lerant, 20 mars 2014.

Affrontement en force de l’ordre et les éléments perturbateurs au cours de la manifestation en soutien au Democracy et à la liberté de la presse, Columbia
Affrontement entre les forces de l’ordre et les éléments perturbateurs au cours de la manifestation en soutien au Democracy et à la liberté de la presse, Columbia, 21 mars 2014
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Democracy du 14 avril 2014
Democracy

Non, Monsieur Eisendorf, vous ne pouvez pas museler la presse : nous sommes de retour !


Le Ministre Fédéral de l'unité nationale Alfred Eisendorf, lors d’une conférence de presse sur l’extrémisme
Le Ministre Fédéral de l'unité nationale Alfred Eisendorf, lors d’une conférence de presse sur l’extrémisme, New Landor, 6 avril 2014.

Après presque un long mois de lutte juridique, la rédaction de notre journal est fière de pouvoir annoncer son grand retour pour son édition du 14 avril 2014. Nombre d’entre-vous se sont mobilisés depuis la fin du mois de mars pour la sauvegarde de la liberté de la presse et pour dénoncer une utilisation abusive de la loi Safety & Security, notamment la dernière partie adoptée en septembre 2013. Nous souhaitons remercier tous ceux qui se sont mobilisés dans la rue pour notre démocratie et bien évidemment pour le Democracy. Nous le réitérons officiellement, notre journal n’est pas une plateforme de diffusion d’idées extrémistes ou dangereuses au sein de notre pays. Nous sommes des fervents défenseurs de la liberté d’expression et il est important pour chaque citoyen de pouvoir être tenu informé de manière juste des événements qui se produisent au sein de notre nation. Ainsi, la retranscription de propos qui pourraient choquer certains d’entre-vous (et particulièrement certains politiques) n’ont pour vocation que la diffusion de l'intervention d’une personne publique ou anonyme interrogée par nos journalistes et que nous ne précisons jamais, à aucun moment, soutenir les propos tenus. Ce retour en grande pompe est donc l’occasion pour réitérer les objectifs du Democracy : apporter à tous les westaliens du pays et d’ailleurs des informations fiables et les plus précises possibles sur l’actualité de la Grande République, particulièrement celle portant sur la politique. Suite à ce préambule, nous allons reprendre dans cet article une analyse de l’actualité qui va bien évidemment porter sur le parcours juridique de notre journal face au Ministère Fédéral de l’unité nationale.

A la suite de notre suspension de diffusion par l'Information Freedom and Regulation Authority (IFRA), à la demande de Monsieur le Ministre Fédéral Alfred Eisendorf, nous avons été dans l’impossibilité de publier de nouveaux articles à partir du 18 mars. Nous avons alors immédiatement fait appel de cette décision injuste auprès du Conseil de la Justice Fédérale (CJF). En effet, si la demande initiale de l’IFRA portait sur la modification de notre édition du 12 mars et la suppression du passage problématique, celle-ci a rapidement dérivé à une suspension juridique de nos activités en vertu de la loi Safety & Security qui, selon le Ministère Fédéral de l’unité nationale, est une “action légitime dans le cadre d’une enquête portant sur de l'extrémisme”. Une décision que nous avons dénoncée et que nous dénonçons encore comme un muselage de la presse et une tentative du gouvernement de faire pression sur un journal libre. Si un retour officiel du CJF à notre demande était estimé à environ un mois, Monsieur le Ministre Fédéral Eisendorf a multiplié les prises de paroles à l’encontre de “l’extrémisme et des dangers de l’endoctrinement médiatique” en critiquant de nombreux journaux de faire le jeu des “opposants à l’unité nationale et la coopération populaire des westaliens” en diffusants des informations “fausses et trompeuses” de personnalités “controversés”. Au niveau de la classe politique, de nombreuses personnalités sont montées au créneau pour dénoncer des propos dangereux et une nouvelle atteinte à la démocratie : “Citoyens, le projet autoritariste du gouvernement PUR est désormais présenté claire et net face à vous : la liberté d’expression ne doit plus faire place, la presse doit être enchaînée, votre voix matée par le fer des matraques, la poudre des canons et bien évidemment toute opposition enfermée derrière de grands barreaux. Le peuple doit faire front face à cette énième démonstration d’autoritarisme, ne laissez pas la Grande République chuter !” a déclaré le Sénateur Simeon Belagri (FPD) au cours d’un meeting de campagne. “Camarades ouvriers et paysans, l’oppression capitaliste retourne vers ses ombres autoritaristes. L’horvanxisme et sa terrible répression sont sur le point de faire leur retour après que nous les ayons chassé, arme au poing, il y a bientôt un siècle de cela. Il faut se mobiliser ensemble pour lutter face à ces injustices, ces attaques mesquines envers le petit peuple et la presse libre. Amis prolétaires, main dans la main, bottons de nouveau les fesses de ces dangereux individus qui menacent nos libertés ! Nous avons su le faire une fois, nous le referons une seconde fois et autant d'autres qui le faudra pour vous protéger ! Horvanxiens dehors ! Hardenbor dehors !” s’est exprimé dans un communiqué le dirigeant du Parti des Ouvriers Libres et délégué au Congrès Suprême John Taranti. Du côté du camp présidentiel, plusieurs membres de l’aile libérale et de l’aile modérée du Parti de l’Union Républicaine ont dénoncé des propos “graves” et maladroits du Ministre Fédéral de l’unité nationale. Chez les libéraux, la principale figure de ce courant interne et Ministre Fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, n’a pas mâché ses mots pour critiquer son collègue au gouvernement : “Les propos de Monsieur le Ministre Fédéral Eisendorf ne sont pas acceptables à une telle position. Si nous sommes libres de critiquer les articles de presse qui portent sur nos politiques et nos déclarations, il n’est pas tolérable de remettre en cause le principe de liberté des média à pouvoir critiquer notre gouvernement dans le respect des lois. C’est bien cette critique qui fait vivre les débats démocratiques, qui se doivent de rester civilisés, humains et centrés sur la réalité, contrairement à ce que certaines personnalités politiques de l’opposition souhaitent nous imputer depuis quelques semaines”. Cette dernière déclaration semble rendre plus ou moins public les désaccords internes qui prennent place au sein du PUR depuis quelques années et tout particulièrement depuis le passage de la loi Safety & Security. Le Premier Ministre Fédéral comme le Président Fédéral n’ont pour le moment pas commenté l’affaire et ont évité toute question à ce sujet.

Le Sénateur Simeon Belagri (FPD) en meeting de campagne pour les élections du Congrès Suprême de mai
Le Sénateur Simeon Belagri (FPD) en meeting de campagne pour les élections du Congrès Suprême de mai, Santa Maria, 10 avril 2014.

Le Délégué John Taranti (POL), lors d’une prise de parole au Congrès Suprême
Le Délégué John Taranti (POL), lors d’une prise de parole au Congrès Suprême, 29 août 2013.

Le Ministre Fédéral aux affaires étrangères Henry Takajiwa (PUR), lors d’une conférence de presse sur la diplomatie westalienne
Le Ministre Fédéral aux affaires étrangères Henry Takajiwa (PUR), lors d’une conférence de presse sur la diplomatie westalienne, 11 avril 2014.

Après presque un mois, le 13 avril, le Conseil de la Justice Fédéral a tranché sur la décision de l'Information Freedom and Regulation Authority et a déclaré notre suspension inconstitutionnelle, levant avec effet immédiat notre interdiction de diffusion, rappelant à tous que la loi Safety & Security ne surpasse pas la Constitution fédérale qui protège la liberté d’expression et la liberté de la presse. Cependant, nous avons été obligés de nous plier à l'ordonnance de supprimer le passage problématique dans notre version en ligne de l’article du 12 mars. Désormais, nous souhaitons avancer et ne pas laisser ce malheureux épisode traîner derrière chacun de nos pas. A l’approche des élections de renouvellement du Congrès Suprême et des événements récents qui ont parsemé ce début d’années, nous nous efforcerons de vous présenter nos meilleures analyses politiques avant et après les élections de mai, pour le meilleur de nos lecteurs.
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Democracy du 28 mai 2014
Democracy

Élections du Congrès Suprême et démission du gouvernement : Entre percée de l’opposition et défaite du camp présidentiel, qui pour remplacer Akito Fujitawa ?


Arthur Horvanx, Alfred Eisendorf, Akito Fujitawa, Henry Takajiwa, Wilson Larster
De gauche à droite : le Sénateur Arthur Horvanx, le Ministre fédéral de l’unité nationale Alfred Eisendorf, le Premier Ministre Fédéral démissionnaire Akito Fujitawa, le Ministre Fédéral aux Affaires étrangères Henry Takajiwa et le Président du Sénat Wilson Larster.

Des élections décisives

Après plusieurs mois chargés politiquement pour le pays, le peuple attendait avec impatience le 25 mai pour enfin s’exprimer et donner son avis sur la gestion de la nation par le gouvernement Fujitawa. Avec la multiplication des arrestations depuis le passage de la loi Safety & Security III en septembre dernier, les atteintes à la liberté de la presse et de grandes manifestations contre ces dernières actions, le gouvernement s’est retrouvé dans une position très fragile en entrant dans le mois de mai. Déjà affaiblie par les élections sénatoriales intermédiaires de 2013, où il a failli perdre sa majorité absolue, le Parti de l’Union Républicaine savait d’avance que les élections du Congrès Suprême allait être une étape difficile où il serait nécessaire de limiter la casse. Avec ses 46 sièges de délégués, le PUR possèdait une majorité relative qui nécessite de négocier des alliances au cas par cas pour faire passer ses lois. C’est dans ce contexte que le Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa a pris la tête de cette campagne électorale avec pour but de faire gagner la liste PUR au cours de ce scrutin décisif. Si l’espoir d’une nouvelle majorité absolue semblait déjà complètement perdu d’avance, l’objectif de ces derniers était de pouvoir conserver un nombre de sièges suffisant pour permettre au gouvernement de continuer sa stratégie de négociation avec d’autres partis plus enclins à le soutenir, tel que le Parti National Westalien et l’aile conservatrice du Parti Libre et Démocrate. Est-ce que l’objectif a été atteint ? Pas tout à fait avec la perte de six sièges au cours de ces élections, ramenant le groupe néo-horvanxien au nombre de 40 délégués pour le mandat 2014-2018. Une perte qui peut paraître dérisoire, mais qui risque d’avoir un grand impact sur la stratégie de négociation du gouvernement qui, jusqu’ici, a généralement fonctionné de peu pour le passage des lois. Bien que toujours majoritaire par rapport aux autres forces politiques de l'hémicycle, l’élection pour la Présidence du Congrès Suprême pourrait s'avérer plus compliquée que la précédente pour le gouvernement. Si l’ancien président et candidat à sa réélection, Victor Jr. Hardenbor, est plutôt confiant dans sa capacité à obtenir un second mandat, la menace d’une gauche unie sous une seule candidature pourrait compromettre les rêves du fils aîné de notre Président Fédéral.

Le Président du Congrès Suprême et candidat à sa réélection, Victor Jr. Hardenbor, après une réunion politique, devant le siège du Parti de l’Union Républicaine
Le Président du Congrès Suprême et candidat à sa réélection, Victor Jr. Hardenbor, après une réunion politique, devant le siège du Parti de l’Union Républicaine, le 26 mai 2014, à Columbia.

Quand est-il de l’opposition au sein de cette nouvelle assemblée ? Nul n’a pu ignorer cette nouvelle victoire électorale du Front Populaire et Démocrate qui gagne onze nouveaux sièges de délégués pour les quatre années à venir. Une percée remarquable au sein de ce genre d’élection et dont la réussite repose principalement dans la figure d’opposition principale au gouvernement que le FPD vient de légitimer définitivement après ce scrutin. D’août 2013 à aujourd’hui, les membres du parti de la gauche asfortienne ont multiplié les interventions médiatiques et ont fait part de leur présence dans les multiples manifestations qu’a connu le pays, que cela soit en septembre dernier, pour s’opposer au passage de la loi Safety & Security III ou en mars et en avril pour dénoncer les arrestations excessives et pour défendre la liberté d’expression et de la presse. Bien que désormais deuxième force politique en présence au sein du Congrès Suprême, ses 31 délégués seuls risquent de ne pas être suffisants pour créer une opposition forte au gouvernement chapeauté par le Président Fédéral Hardenbor. C’est dans ce contexte que l’idée d’une grande coalition des partis de gauche commence à refaire surface depuis le 25 mai. Simeon Belgari, Président du FPD, a multiplié les rapprochements avec les socialistes depuis le début de l’année qui, jusqu’à présent, ont toujours accueilli de manière favorable cette initiative dans le but de faire front face aux politiques de la majorité présidentielle.

L’Union Sociale et Démocrate a également été une bonne surprise au cours de ces dernières élections, puisqu’elle a presque doublé le nombre de ses sièges au Congrès Suprême, passant de 5 à 8 délégués. Une victoire, bien que petite, qui enraille la longue chute électorale que subit le parti depuis la fin des années 80. La question est désormais de savoir s’ils vont réussir à tenir cet élan politique au cours des prochains scrutins dans les années à venir. Toujours à gauche, le Mouvement Social Hamajak, après des sénatoriales réussies l’année dernière, fait désormais son entrée au sein du Congrès Suprême avec deux délégués. Si le parti politique reste très minoritaire, ses récentes victoires électorales en font un futur partenaire de choix dans une coalition anti-gouvernementale. Cela, le FPD l’a très bien compris en se positionnant en faveur de la défense des hamajaks lors des vagues d’arrestations pour extrémisme, une position qui fut jusque-là très floue et qui marque une volonté claire de Simeon Belgari de rassembler le plus de mouvements politiques autour de lui et de son parti. Le plus difficile à convaincre pourrait être le Parti des Ouvriers Libres. Si le parti de gauche radicale a profité de cette percée de l’opposition en gagnant deux nouveaux délégués, beaucoup de ses membres se montrent réticents à l’idée d’une alliance avec le FPD qui reste à leur yeux “un parti capitaliste et bourgeois”, selon une source interne du POL. Cependant, John Taranti, réélu à son poste de délégué et secrétaire général du parti, n’a pas exclu une alliance de la gauche “sous certaines conditions”, dans le but de “vaincre les horvanxiens et la droite au pouvoir”.

A l’autre bout de l'hémicycle, le Parti National Westalien a profité de l’affaiblissement du Parti de l’Union Républicaine pour récupérer de nombreuses voix de l’électorat conservateur, passant de quatre délégués à dix délégués. Cette évolution inattendue renforce son influence et sa position de plus en plus évidente de soutien potentiel au gouvernement, si celui-ci souhaite faire passer certaines lois. Est-ce qu’une alliance avec le PUR est à l’ordre du jour pour le parti d’extrême droite ? Pas d’après son Président, Henry Ross, qui exclut “toute forme d’alliance sur le long terme avec le gouvernement”. Mais ce dernier n’hésite pas à rappeler que “des négociations sur certains sujets pourraient être envisagées, suivant les projets proposés par l’exécutif et le prochain visage du gouvernement”. Bien que très discret ces dernières années, le mouvement nationaliste continu de gagner en popularité et souhaite apporter “un renouveau du patriotisme et des traditions westaliennes” en prévoyant notamment une “lutte acharnée face aux mouvements socialistes, communistes, hamajaks et apparentés” pour “la sauvegarde de l’idéal horvanxien d’unité nationale”. A voir quel rôle jouera le parti dans l'année à venir.

Le Sénateur Simeon Belgari (FPD) (à gauche) et le Sénateur Albert Parsent (USD) (à droite) au congrès annuel de l’USD
Le Sénateur Simeon Belgari (FPD) (à gauche) et le Sénateur Albert Parsent (USD) (à droite) au congrès annuel de l’USD, à Lerant City, Etat-Républicain de Lerant, le 19 octobre 2013.

Qui pour succéder à l’ère Fujitawa ?

Le Premier Ministre fédéral démissionnaire Akito Fujitawa, lors de son allocution télévisée annonçant la démission de son gouvernement
Le Premier Ministre fédéral démissionnaire Akito Fujitawa, lors de son allocution télévisée annonçant la démission de son gouvernement, le 26 mai 2014.

Au cours d’une allocution télévisée, le soir du 26 mai, le Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa a annoncé la démission de son gouvernement à la suite de l’échec électoral de ces dernières élections. Déjà fragilisé après les épisodes de la loi Safety & Security en septembre 2013, les événements de cette première moitié de 2014 et la défaite électorale ont achevé de faire s’effondrer la position de l’inébranlable Akito Fujitawa. Figure centrale du Parti de l’Union Républicaine et dauphin présumé du Président Fédéral Hardenbor, ces deux dernières années ont suffi pour que le Premier Ministre Fédéral depuis neuf années perdent trop d’influence pour rester à son poste. Il est assez rare qu’un gouvernement démissionne à la suite d’élections pour le Congrès Suprême, cette chambre législative étant moins décisive dans le choix du chef du gouvernement que le Sénat. Pour autant, cette démission n’est pas réellement une surprise pour beaucoup d’experts en politique qui voyaient déjà cette possibilité survenir entre 2014 et 2015, notamment en raison des divisions qui traversent le PUR et du fait qu’Akito Fujitawa ne porte plus autant l’image d’une figure unificatrice à droite. Au cours de la matinée du 27 mai, le Président Fédéral Victor Hardenbor a officiellement accepté la démission du gouvernement Fujitawa, mais le chef de l’Etat n’a toujours pas annoncé qui serait le successeur au “Ministre d’émeraude” (surnom donné à Akito Fujitawa). Si on s’attend à ce qu’un nouveau gouvernement soit nommé d’ici la semaine prochaine, la grande question est : qui va être le chef de celui-ci ? De nombreux noms circulent et ceci bien avant l’annonce de la démission. Un nom important est particulièrement revenu au début de l’année, qui est celui du fils du Président Fédéral : Victor Jr. Hardenbor, mais celui-ci a rapidement balayé l’idée hier, préférant se concentrer sur sa réélection à la Présidence du Congrès Suprême. Alors qui sont les autres personnalités qui pourraient être prochainement appelées pour former un nouveau gouvernement ? Nous avons identifié quatre noms qui reviennent souvent et dont le profile pourrait correspondre à un tel choix :

Très connu pour ses sorties médiatiques à l’étranger et plus récemment pour sa prise de position dure vis-à-vis des propos polémiques de certains membres de son camp, Henry Takajiwa est une figure montante et incontournable au sein du Parti de l’Union Républicaine. Depuis sa nomination au poste de Ministre fédéral aux affaires étrangères, ce dernier applique et popularise la doctrine du Kaiko-bu ou “politique d’ouverture”, dont il est lui-même le théoricien d’origine. Considéré comme l’architecte des réussites diplomatiques de la Grande République ces dernières années, son influence et sa popularité ont grandement augmenté en seulement quelques années. Figure centrale de l’aile libérale du PUR, il pourrait être une personnalité moins clivante pour dialoguer avec l’opposition et il pourrait rassurer certains électeurs qui s’inquiètent de la tournure de plus en plus à droite du parti. Après l’allocution du Premier Ministre Fédéral démissionnaire, de nombreuses personnalité de la droite libérale ont publiquement soutenu sa nomination à ce poste, notamment le représentant de la Grande République à l’ASEA, Boris Valendof, qui s’est récemment illustré dans le désamorçage des tensions Stérus-Poetoscovie. Pour autant, cette personnalité “un peu trop centriste” pourrait déplaire à l’aile traditionaliste du PUR, qui n’a pas apprécié les critiques d’Henry Takajiwa à l’encontre des prises de paroles du Ministre fédéral de l’unité nationale, ces derniers mois.

Soutenu par Akito Fujitawa pour sa succession, le Président du Sénat Wilson Larster est également une figure importante du parti est un homme politique expérimenté qui pourrait être le choix de sûreté pour le chef de l’Etat. Associé à l’aile modérée du PUR, Wilson Larster est également l’héritier d’une très longue famille d’entrepreneurs depuis la période de la Ier République, faisant de lui le chef d’une des Dynastic Families les plus puissantes de la Grande République. Cependant, il n’est pas une figure aussi imposante qu’a pu l’être Akito Fujitawa et l’affaiblissement du poids politique des modérés dans les prises de décision du parti pourrait jouer en sa défaveur. Si beaucoup d’experts jugent que sa nomination semble être la plus probable, le choix de Wilson Larster pourrait être difficile pour le parti qui a désespérément besoin d’une nouvelle figure unificatrice dans cette période de dissensions, si typique des mouvements conservateurs westaliens. Si les modérés ont généralement ce beau rôle de médiateur entre les deux autres ailes, rien ne garantit que son influence soit suffisante pour redresser et tenir le parti après les derniers échecs…

Présent au gouvernement depuis plus d’une décennie, figure incontournable de l’aile traditionaliste et horvanxien convaincu, le Ministre fédéral de l’unité nationale est un choix potentiel en tant que futur Premier Ministre Fédéral. Au cours des années 90 et au début des années 2000, Alfred Eisendorf s’est illustré pour ses méthodes chocs dans la résolution de la crise des ghettos et dans la chasse des terroristes hamajaks. Si beaucoup d’associations de défenses des hamajaks, à l’image de Columbia’s Act, le qualifie de “boucher des quartiers”, sa manière de faire a pourtant fait sa popularité au sein de la population conservatrice, qui a vu en lui “un homme qui sait prendre les choses en mains, sans détournement”. Alors général dans l’armée westalienne, il met entre parenthèses sa carrière militaire pour répondre à l’appel du Premier Ministre Fédéral de l’époque, Robert Terford, en 2003 pour occuper le poste de Ministre fédéral de l’unité nationale, ministère créé en parallèle de la réforme constitutionnelle de la même année. Depuis son poste, il prend rapidement le rôle de “gestionnaire des affaires intérieures” d’une main de fer. Très actif et aux propos virulents, il est l’auteur de nombreuses lois sécuritaires, dont notamment la troisième partie du Safety & Security, dont il est le principal contributeur. Personnalité controversée, sa nomination achèverait le virage très à droite du PUR et un appel du pied à une alliance avec le Parti National Westalien, avec qui il entretient quelques liens privés. Pour autant, cela pourrait être un danger dans la stabilité du parti, puisque plusieurs membres de l’aile libérale ont déjà déclaré leur opposition à sa nomination, comme de nombreux autres partis politiques d’opposition qui voient en ce militaire “un futur dictateur nostalgique de l’autoritarisme horvanxien”.

Le dernier choix qui pourrait se porter au chef de l’Etat est assez surprenant, mais pourtant pas aussi improbable que l’on pourrait l’imaginer. Arthur Horvanx a fait son entrée en politique l’année dernière en remportant les élections sénatoriales du comté de Reggio di Terracristo. Acteur et réalisateur de film très célèbre et populaire, il est également le descendant direct du Dictateur Henry Horvanx (mort en 1909) et un ami très proche du Président Fédéral Victor Hardenbor. Si sa position dans les jeux politiques du Parti de l’Union Républicaine semble peu claire, sa nomination pourrait être un mouvement politique majeur. Si cette personnalité pourrait potentiellement satisfaire les trois ailes du parti, c’est surtout sa très grande popularité au sein de la population (et pas seulement conservatrice) qui pourrait permettre au parti de redresser la barre et de viser juste pour les élections de 2015. Si la gauche critique sa présence au Sénat comme une “insulte aux démocrates ayant combattus les autoritaristes” en 1918, sa popularité touche tous les âges, que cela soit auprès des anciennes générations grâce à ses rôles dans des films culte ou auprès des plus jeunes grâce à ses multiples apparitions dans des séries récentes à succès, qu’il réalise parfois lui-même. Lien entre passé et futur, il pourrait représenter un choix surprenant, mais qui pourrait être bon suivant sa gestion du pays. Pour autant, cette idée ne séduit pas vraiment certains membres du PUR, qui jugent qu’Arthur Horvanx est encore trop inexpérimenté dans les jeux politiques westaliens, réputé comme très difficile, pour arriver à tenir un poste aussi important et complexe que celui de Premier Ministre Fédéral. Sa nomination marquerait également le retour d’un Horvanx dans la dirigeance de Westalia, 105 ans après la mort du dernier à avoir occupé une telle place.

Désormais, le Président Fédéral Hardenbor se retrouve avec plusieurs choix pour trouver un successeur à son fidèle bras droit, Akito Fujitawa. Entre échéances électorales l’année prochaine, politique interne difficile et un camp présidentiel qui s’effrite, le prochain Premier Ministre Fédéral aura de nombreuses problématiques à résoudre pour maintenir son parti au pouvoir et surtout dans un temps extrêmement court. La démission du gouvernement actuel est vue par les experts comme une fin de règne de l’ère PUR et plus particulièrement de l’ère Hardenbor qui dure déjà depuis presque 23 années. Jusqu’à présent, le chef de l’Etat ne s’est pas exprimé publiquement sur le résultat des élections ou sur la démission de son gouvernement, si ce n’est une note publique annonçant qu’il accepte la démission de ce dernier. La majorité attend avec impatience la décision du Président Fédéral, l’opposition s’apprête déjà à s’opposer frontalement avec le prochain gouvernement et la population retient son souffle dans l'espoir que cette période politique tempétueuse se résolve rapidement. Beaucoup d’entre nous ont préféré ne pas voir la vérité en face jusqu’à présent, mais il est désormais évident d’y faire face : Westalia connaît une période de trouble politique, un tournant historique majeur qui pourrait marquer notre pays une fois de plus vers un dénouement en bien ou en mal pour la population…
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The World du 1er juin 2014
The World

Recrudescence de la piraterie aleucienne : un danger permanent pour le commerce international ?

Contrôle d’un navire, présumément originaire du Yorkshing, dans le nord de l’Aleucie par des soldats de la Marine Westalienne
Contrôle d’un navire, présumé originaire du Yorkshing, dans le nord de l’Aleucie par des soldats de la Marine Westalienne, opérant depuis la frégate “Vistali”, le 16 avril 2014.

La piraterie est un fléau dont les origines remontent aussi loin que l’homme a su fabriquer des bateaux et naviguer sur les eaux du monde. Une pratique très romantisée dans de nombreuses œuvres de fiction dans les sociétés modernes, elle est pourtant une menace encore bien présente pour les navires qui voguent à travers les mers. En Westalia, la dernière grande activité pirate remonte à une période s'étalant entre le milieu du XVIIIème siècle et le début du XIXème siècle. Alors que les zones maritimes de notre jeunes nations étaient propices à de nombreux passages maritimes et à une protection militaire très peu présente, nos côtes furent le spectacle de plusieurs attaquent de convoie par la piraterie, nipozam principalement, sur les navires marchands ayant longé la côte ouest de l’Aleucie. Une période qui s’est rapidement calmée avec la formation du royaume et l’arrivée de la flotte royale en exil qui a rétabli l’ordre dans notre région maritime. Jusqu’à il y a encore quelques années, nos eaux connaissaient une tranquillité relative avec, certes, quelques activités criminelles ponctuelles, mais rien en capacité de permettre une déstabilisation du commerce maritime. Pour autant, de nombreux événements sur notre continent ont permis à cette pratique illégale de resurgir et de perturber le trafic des axes maritimes importants, notamment de l’Ouest Aleucien.

Vers la fin des années 2000, de premières traces de groupes pirates sont recensées par le Ministère Fédéral de la Défense. Axé sur des activités de contrebandes, portant principalement sur le secteur du narcotrafic, un début de “criminalisation des mers” commence à prendre place dans la région. A l’époque, malgré la connaissance de ce problème, les autorités westaliennes et d'ailleurs n’agissent que peu sur ce phénomène et se concentrent plus sur la résolution de leurs problèmes individuellement sur leurs terres, plus que sur la mer. Un terrible choix qui peut s’expliquer par un isolement diplomatique global de l’Aleucie de l’Ouest à cette période et de marines nationales aux capacités faibles et inadaptées à ce nouveau type de crimes et de trafics portés sur la mer. A partir de l’année 2013, les actes de piraterie connaissent une explosion en nombre et en violence en raison de la déstabilisation importante de l’État Fédéral de Yorkshing, qui devient en très peu de temps une plaque tournante de la piraterie aleucienne, faisant débuter une période de déstabilisation maritime importante pour les nations adjacentes. Les groupes de pirates s’organisent, les navires marchands subissent des attaques, des civils sont enlevés ou assassinés et au trafic de narcotiques s'ajoute celui des armes, qui profite beaucoup à ces nouveaux groupes criminels, mais également aux activités plus terrestres qui connaissent de dangereuses augmentations, tout autant que les groupes terroristes qui se renforcent en termes de matériel. En Westalia, cette période correspond à une augmentation de l’activités des mafias madreriannes dans le sud du pays, mais aussi le retour du Southern Hamajak Liberation Front dans le collimateur des autorités fédérales, qui profitent non seulement des tensions hamajaks récentes, mais surtout de nouveaux fournisseurs d’armes. Dépassées par la situation et alors que la peur s’installe en Aleucie, les nations du continent commencent à entamer ou à accélérer leurs programmes de sécurité maritime, individuellement. La Grande République, quant à elle, entame une grande réforme de sa marine, aussi bien au niveau matériel que dans son fonctionnement. En parallèle, le gouvernement reçoit une aide militaire de la part du Royaume de Teyla, pour soutenir l’effort de lutte contre la piraterie en Aleucie. Fin de l’année 2013 et début 2014, un coup d’Etat militaire raté entraîne la République Démocratique d’Osno dans une guerre civile fratricide qui se poursuit encore à ce jour. Désormais, c’est le sud du continent qui est touché par de l’instabilité et qui entraîne, dans le même principe qu’au Yorkshing quelques mois plus tôt, une augmentation de la piraterie dans les eaux aleuciennes. Alors qu’une nouvelle zone maritime propice à cette activité se développe, les activités criminelles annexes profitent de nouveau d’un gain non-négligeable, alors qu’en Westalia l’utilisation de la loi Safety & Security provoque de multiples arrestations, principalement en lien avec le grand banditisme profitant de ces nouveaux axes de trafics.

Pirates, présumément osniens, lors d’une tentative d’abordage dans le sud de l’Aleucie
Pirates, présumés osniens, lors d’une tentative d’abordage dans le sud de l’Aleucie, date inconnue.

Si les causes sont multiples, comme précédemment cité, l'activité en elle même est principalement motivées par le gain facile pour des populations vivant dans des nations à l’économie vacillante, victime d’instabilité politique ou tout simplement en plein milieu d’un conflit armé, comme pour l’Osno. Les gouvernements locaux sont dans l’incapacité, volontaire ou involontaire, de lutter directement contre ce genre d’activités illégales, qui finit inévitablement par impacter toute une région du monde. Quelles sont les conséquences de cette augmentation brutale de la piraterie dans notre continent d’ordinaire si calme ? La première risque d’être une baisse du trafic maritime dans certaines eaux aleuciennes et donc une perte importante pour de nombreuses économies régionales et pour tout autant d’entreprises qui dépendent du commerce international depuis la mer. Il y a encore peu, le Directeur-Général d’Akiyama International Transport, Sosuke Okada, a rappelé les risques à venir si la situation tend à s’empirer : “Nous pourrions être contraints de faire des détours conséquents et employés de nouvelles ressources dédiés à la protection de nos navires contre ce genre d’attaques. Ce genre de décision entraînerait inévitablement une augmentation du prix des produits importés et une élévation du coût de transport pour les produits exportés en dehors de la Grande République, tout particulièrement dans les échanges avec l'Eurysie Occidentale. Il est nécessaire pour le gouvernement et de nombreux d’autres sur le continent de prendre avec sérieux ce problème majeur et de trouver une solution à long terme contre les actes de piraterie, surtout pour les groupes de pirates osniens qui se font de plus en plus actifs dans le sud de l’Aleucie”. Si jusqu’à présent aucun navire d’importance (à minima westalien) n’a été détourné par des pirates, la situation en Osno qui perdurent commence à inquiéter les sociétés de transport maritime sur une augmentation des moyens de ces groupes, au fur et à mesure que la guerre civile se poursuit. Pour ce faire, un rapport du Ministère Fédérale de la Défense préconise de poursuivre le développement de la marine de la Grande République pour apporter “une capacité de protection nécessaire à nos navires et à une possibilité de projection de lutte contre la piraterie efficace”. Ce rapport recommande également la recherche de partenaires militaires pour coopérer contre ce phénomène, donnant en exemple nos alliés de l’ASEA, mais également le Royaume de Teyla qui s’est investi dans la région. Si l’État du Yorkshing semble “se stabiliser progressivement” selon le rapport, notamment grâce à une intervention de l’Empire du Nord, la République Démocratique d’Osno reste le point chaud à éteindre sur le continent, précisant qu’une “résolution de la guerre civile osnienne et le retour à la stabilité du pays sont des étapes cruciales et nécessaires pour pousser aux déclins les activités pirates dans la région et plus globalement en Aleucie”.

Désormais, la Grande République a entre ses mains toutes les cartes pour jouer un rôle important dans la protection du commerce et des civils sur les voies maritimes occidentales d’Aleucie. Avec la démission du Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa le 26 mai, son successeur et le futur gouvernement devront traiter avec importance ce sujet capital pour le bien-être de l’expansion économique westalienne dans les années à venir, en Aleucie et dans le monde.
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Democracy du 6 juin 2014
Democracy

Nouveau gouvernement fédéral : l’ascension éclaire d’Arthur Horvanx


Photographie d’Arthur Horvanx, nouveau Premier Ministre Fédéral de la Grande République de Westalia
Photographie d’Arthur Horvanx, nouveau Premier Ministre Fédéral de la Grande République de Westalia

Au cours d’une prise de parole très attendue par la population, le Président Fédéral Victor Hardenbor a annoncé le nom du successeur de son précédent chef de gouvernement, Akito Fujitawa. Si dans un précédent article nous avions déjà cité plusieurs noms potentiels à ce poste très estimé, la surprise fut tout de même certaine lorsque le nom d’Arthur Horvanx fut annoncé par le chef de l’Etat pour occuper le poste de Premier Ministre Fédéral. Selon de nombreuses sources internes au Parti de l’Union Républicaine, le Président du Sénat Wilson Larster était l’homme au centre des nombreuses rumeurs sur la prochaine personnalité à occuper la place de numéro deux de la Grande République. Pour autant, il semblerait que ce profil de l’aile modéré ne fût pas suffisant pour convaincre les autres membres du parti, pas plus que les deux autres candidats de l’aile libérale et de l’aile traditionalistes, en froid depuis quelques semaines. Le Président Fédéral a donc fait le choix d’une personnalité n’ayant aucune attache avec les ailes politiques du mouvement, voire avec la politique tout court. C’est un néophyte des jeux de pouvoir qui arrive à l’un des plus hauts postes de notre nation. Selon notre dirigeant, cette particularité “va permettre des changements concrets pour notre nation”, tout en soulignant le fait que le profil atypique de notre nouveau Premier Ministre Fédéral “ne pourra être que plus proche de vos[le peuple] préoccupations”.

Arthur Horvanx, acteurs et réalisateurs célèbres, est également connu pour son ascendance directe avec le Dictateur Henry Horvanx (1833-1909), qui a gouverné Westalia d’une main de fer de 1876 jusqu’à sa mort. Très populaire pour sa participation dans de célèbres films du cinéma madrerians, tels que “L'Aquila Nera” (1984), mais également dans des séries plus récentes telles que “One day in the Kingdom” (2012), c’est un ami de longue date de Victor Hardenbor qu’il a soutenu à chacune de ses campagnes présidentielles. Au cours des élections sénatoriales intermédiaires de 2013, il se présente dans le comté de Reggio Di Terracristo sous les couleurs du PUR, qu’il remporte sans difficulté dès le premier tour avec 52% des voix. Figure importante de la communauté madrerian, c’est un atout politique de taille de la majorité pour contrebalancer la popularité de Simeon Belgari dans cette région du pays. Fervent défenseur de l’italien madrerian, Arthur Horvanx a toujours milité pour que ce langage devienne la troisième langue officielle de la Grande République, alors qu’elle est la seconde la plus parlée, derrière l’anglais austarien. Bien que très populaire, on lui prête de nombreuses déclarations polémiques, qui portent notamment sur son illustre ancêtre dont il ne cache pas sa volonté de “réhabiliter la mémoire” pour lui rendre sa véritable image de “leader charismatique, patriote et qui a tant donné au peuple de Westalia”. On lui doit notamment le célèbre film “Piuma e polvere” (1992), qu’il a coproduit et qui se déroule durant les guerres amérindiennes. Un film dans lequel il interprète le Général Henry Horvanx, en raison de sa forte ressemblance physique avec son aïeul.

Le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx lors de sa conférence de presse
Le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx lors de sa conférence de presse, Reggio di Terracristo, 5 juin 2014.

Dès le soir de l’annonce, le nouveau chef du gouvernement a annoncé la tenue d’une conférence de presse à Reggio di Terracristo, sa ville de résidence et comté qu’il représente au Sénat de la Grande République, pour l’après-midi du 5 juin. Au cours de celle-ci, Arthur Horvanx a d’abord confirmé avoir accepté le poste de Premier Ministre Fédéral devant la presse et a commencé à présenter plusieurs grands noms de son cabinet. Sans surprise, Henry Takajiwa est reconduit à son poste de Ministre Fédéral aux affaires étrangères. L’ancien Premier Ministre Fédéral, Akito Fujitawa, reste dans le gouvernement, mais se voit attribuer le Ministère Fédéral de la Justice, un poste qu’il a déjà occupé sous le second gouvernement de Robert Terford, de 2003 à 2005. Grand changement inattendu, Alfred Eisendorf, anciennement Ministre Fédéral de l’unité nationale depuis 2003, quitte son poste pour devenir Ministre Fédéral de la Défense. Un changement de Ministère qui ne serait pas étranger aux nombreuses polémiques entourant ce militaire de carrière qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers mois, notamment en tenant un discours très offensif à l’encontre des médias et en multipliant les arrestations pour extrémisme depuis le passage de la loi Safety & Security III. Pour autant, il reste une figure très importante du Parti de l’Union Républicaine en tant que leader de l’aile traditionaliste. Son affectation à un Ministère moins médiatique peut-être aussi une stratégie du Président Fédéral pour apaiser les tensions et la mauvaise image qu’il donne aux politiques de la majorité ces derniers mois. Afin de le remplacer, c’est un autre traditionaliste du PUR qui est nommé à la tête du Ministère Fédéral de l’unité nationale, Ladislas Andover. Si cet homme de 41 ans n’est que peu connu de la scène politique fédérale, il l’est beaucoup plus au niveau de l’Etat-Républicain de New Austaria, qu’il dirige en tant que Président depuis 2009, devenant une des figures montantes de la “nouvelle génération conservatrice”, celle qui succédera aux grandes figures de cette classe politique de plus en plus vieillissante. Il se retire donc de son poste actuel pour intégrer le nouveau gouvernement, laissant place à son Vice-Président, Pierre Desmines, pour diriger New Austaria à sa suite. Si peu s’attendent à ce que le Ministère fédéral de l’Unité nationale change de politique, la perception des actions de celui-ci pourrait être moins clivante, notamment par le fait que Ladislas Andover est un homme politiquement expérimenté et aux discours bien plus mesurés que son prédécesseur.

A chaque changement de gouvernement, même si les couleurs politiques restent les mêmes, chaque nouveau Premier Ministre Fédéral apporte sa propre touche et vision des choses quant à la direction que doit prendre le pays. Diplomatiquement, Arthur Horvanx a assuré vouloir poursuivre la politique d’ouverture et de rayonnement diplomatique de la Grande République à l’international, confiant à nouveau ce projet à l’architecte de la sortie de l’isolationnisme Henry Takajiwa. Le chef du gouvernement a également renouvelé sa confiance envers nos alliés et notamment l’ASEA : “L’Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne est une organisation où Westalia a toutes ses raisons de poursuivre cette remarquable aventure débutée l’année dernière. Avec mon gouvernement, nous allons donc poursuivre notre politique visant à développer l’alliance, tout particulièrement à l’approche de la future présidence westalienne de l’ASEA, à la fin de l’année, que nous jugeons être un moment important pour faire avancer de grands projets communs”. Au niveau économique, le Premier Ministre Fédéral a assuré poursuivre la politique d’internationalisation des acteurs économiques du pays via la signature de traités avec d’autres pays, aleuciens principalement. Il a également assuré vouloir continuer le développement de la filière nucléaire du pays, assurant vouloir faire de Westalia un “exportateur d’électricité” d’ici à l’horizon 2020. Une volonté qui fait écho à la volonté du nouveau gouvernement d'accentuer l’exploitation des gisements d’uranium, très nombreux dans le Nord-Est du pays, Arthur Horvanx qualifiant ce nouveau secteur minier comme étant : “La nouvelle ruée vers l’or westalienne”, qui permettra selon lui de faire entrer le pays en tant que “grande puissance économique du continent” dans les années à venir. Avec le développement de nombreux domaines industriels et miniers dus à l’internationalisation du pays, le gouvernement anticipe un besoin de main-d'œuvre important pour assurer l’évolution du pays. Le chef du gouvernement a donc fait savoir qu’il développerait les politiques nécessaires pour attirer de nouveaux immigrés, particulièrement de la main-d'œuvre qualifiée. “Les accords présents avec de nombreux pays aleuciens, mais également eurysiens, sur la libre circulation des populations entre nos territoires va bien évidemment être un atout de taille pour séduire nos futurs compatriotes. Dans les années qui suivront, ils représenteront une ressource importante pour le développement du pays et je compte bien tout faire pour les accueillir comme il se doit et leur donner envie de vivre parmi nous”, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Au niveau politique intérieur, il a assuré poursuivre la “chasse aux extrémistes, terroristes et criminels” qu’il associe à des “tumeurs dont il faut se débarrasser au plus vite”. Il a également annoncé qu’aucune associations hamajaks promouvant de près ou de loin des idées indépendantistes ou terroristes ne seraient laissées “libre de cracher leur venin idéologique” et qu’une stricte application de la loi sera tenue pour assurer “l’intégrité et le développement de notre très chère unité nationale”, avec au besoin la production de nouvelles lois sécuritaires. Au niveau militaire, le nouveau chef du gouvernement a annoncé une augmentation des moyens des armées, notamment la marine, avec l’ouverture de nouveaux contrats auprès des industriels militaires westaliens, mais également l’importation de matériels militaires en provenance de l’étranger, “uniquement de pays sûrs, démocratiques et en raccord avec notre vision”. Ce dernier a également surpris en remettant sur la table le projet d’adhésion de l’italien madrerian aux langues officielles de la Grande République, justifiant que “l’on ne peut exclure une si grande partie de la population qui a tant apporté au développement de notre pays”. Si le projet reste flou dans son organisation, il devrait être étonnamment le moins clivant, tout particulièrement quand on sait que c’est une promesse électorale à l’origine du Front Populaire et Démocrate et dont l’idée a longtemps été balayée par les cadres du PUR. Il terminera son discours en italien madrerian avec la phrase "Uniti insieme! Unità per tutti! Uniti per Vistalia!" (que l'on peut traduire par "L'union ensemble ! L'unité pour tous ! L'union pour Westalia !"), une citation d'Henry Horvanx qui ne manquera pas de faire réagir...

Du côté de l’opposition, comment a été accueilli la nomination d’Arthur Horvanx au poste de Premier Ministre Fédéral ? Du côté de la gauche, du Parti des Ouvriers Libres jusqu’au Front Populaire et Démocrate, la condamnation est unanime. Ceux-ci déclarent qu’ils n'accorderont pas leur confiance au nouveau gouvernement lors de sa présentation officielle devant le Sénat, prévue le 7 juin. John Taranti, Secrétaire Générale du POL, a déclaré : “Nous n’accepterons pas la présence d’un autoritariste à la tête de notre gouvernement. La dictature s’est terminée il y a plus d’un siècle et nous ne voulons plus d’un nouvel Horvanx au pouvoir. Sa présence est une honte pour notre démocratie et une honte pour tous les westaliens qui souhaitent un changement populaire et social, pas d’un retour à nos heures les plus sombres de notre histoire, en donnant les clés du pays à un descendant de dictateur”. Le Sénateur Simeon Belagri, principal opposant à la gouvernance PUR, a fait part de son inquiétude : “Nous avons fait chuter un gouvernement autoritaire pour laisser place un à un gouvernement propice à la tyrannie. Le PUR n’a qu’un seul objectif : enterrer la démocratie et chasser l’opposition. Le peuple n’est pas dupe et saura juger ces gens lors de la grande année électorale que va être 2015. Nous devons faire front ensemble face au retour de l’autoritarisme et de l’horvanxisme au pouvoir. J’en appelle à toutes les formations politiques qui se déclarent réellement d’opposition à nous rejoindre pour sauver notre démocratie du danger qui la guette. La victoire ne pourra se trouver que par l’entente et pour l’intérêt suprême du peuple qui ne demande pas ce genre d’avenir à notre pays”. A droite, les représentants du Parti Libre et Démocrate “attendent de voir la direction que prendra le nouveau gouvernement lorsqu’il sera dans un contexte réel”, écartant par ailleurs “toute alliance avec le PUR, d’une façon ou d’une autre”, sans pour autant dire si le PLD va accorder ou non sa confiance à Arthur Horvanx et son cabinet. A l’extrême-droite, le Parti National Westalien “se rassure de la présence d’une figure aux origines historique pour faire l’union de la population”. Son dirigeant, Henry Ross, a fait part de sa confiance quant à la nomination d’Arthur Horvanx : “C’est une personne apolitique et globalement appréciée de tous. Après ces dernières années de tensions, il a la capacité de rétablir l’ordre et l’union dans le pays, tel son ancêtre avant lui”. Une position qui ne laisse guère de doute quant au choix que feront les sénateurs nationalistes lors du vote de confiance.

Arthur Horvanx est une anomalie en politique. Acteur, homme d'affaires, réalisateur de film, Sénateur et maintenant Premier Ministre Fédéral. Une carrière politique éclaire, dont très peu d'exemples permettent d’être donné pour le comparer. Pour beaucoup, l’ascension de cet homme est l’ultime carte dans le jeu de Victor Hardenbor, le “tout ou rien” avant les nombreuses élections de 2015. Ce sera Arthur Horvanx qui sauvera le PUR ou qui creusera la tombe du parti. Son amateurisme politique est la plus grande inquiétude ressentie, même au niveau de son camp. Pour autant, les premiers sondages indiquent que le nouveau chef du gouvernement a plutôt la confiance de la population, avec 57% d’opinion favorable, principalement dû à la personnalité qu’est Arthur Horvanx. L’évolution de ce chiffre est donc quelque chose qui va être particulièrement suivi durant tout son mandat, une information déterminante pour l’avenir… Avec toutes les nouvelles promesses réalisées par Arthur Horvanx et les sénatoriales primaires de septembre 2015 qui arrivent comme échéances pour juger son travail, est-ce que le nouveau gouvernement aura le temps de faire table rase du passé et d’accomplir le nécessaire pour relever la pente ? Et ceci en moins d’une année ? Des réponses qui devraient arriver très vite dans les mois à venir.
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Columbia Chronicle du 3 août 2014
Columbia Chronicle

Manifestation en Antegrad : un westalien disparu et violences contre les aleuciens


Caricature du Chef Suprême d’Antegrad Ismael Idi Amar “The real danger in dictatorship”
Caricature du Chef Suprême d’Antegrad Ismael Idi Amar “The real danger in dictatorship”, George Faltin pour le Columbia Chronicle.

Il aura fallu plusieurs jours pour que l’information sorte du pays, mais voilà qui va s’avérer être un tournant majeur dans la crise diplomatique que l’Antegrad entretiens avec plusieurs nations aleuciennes, depuis quelques mois désormais. Au cours de la journée du 25 juillet, des manifestants se sont rassemblées dans la capitale antérienne, Destint, pour protester contre le régime du Chef Suprême et ses politiques oppressives. Au cours de ce rassemblement, de nombreux étrangers en provenance d’Aleucie auraient participé à cet événement en soutien aux mouvances libérales et démocratique du pays, organisatrices de cette protestation et dont l’oppression se fait de plus en plus grande à leur encontre, alors que le peuple antérien souhaiterait transitionner vers un modèle de gouvernance plus libre, démocratique et respectueux de leurs droits. Cependant, au sein de la “Fédération centrale démocratique d'Antegrad”, le droit de manifester est interdit par leurs lois et il est même inscrit dans leur constitution que s’opposer aux directives du Chef Suprême est un acte illégal, s’apparentant même à de la trahison envers la nation. Dans ce contexte, la manifestation était donc illégale selon le droit local, mais cela n’a pas empêché de courageux antériens à se lever face à l’oppression et la tyrannie. En réponse à ce rassemblement, le gouvernement a fait déployer sa milice politique, qui a opéré une répression très violente à l’encontre des personnes présentes, donnant lieu à plusieurs centaines d’arrestations dans la foulée, dont une grande partie d’étrangers d’origines aleuciennes. Dans un témoignage poignant, un compatriote westalien, présent ce jour-là, nous livre son vécu : “La milice a commencé à nous envoyer du gaz lacrymogène, puis a rapidement foncé dans la foule avec des véhicules blindés, blessant gravement par dizaines des innocents. Nous étions dans la panique et complètement perdu… C’est à ce moment-là que la milice est arrivée avec ses matraques et a commencé à tabasser tous les manifestants qu’ils pouvaient trouver devant eux. Ils m’ont cassé le bras droit et brisé ma main gauche avant de m'arrêter et de me jeter dans un de leurs camions, tel un animal, parqué avec une quinzaine de manifestants”. D’autres témoins de cette scène de terreur ont également confirmé l’utilisation d'armes à feu contre la foule, tirant à balles réelles sur les manifestants. Si aucun aleucien n’a été blessé par balle, à notre connaissance, cela n’a pas été le cas pour beaucoup d’antériens innocents, dont certains ont sûrement dû payer le prix ultime de vouloir être libre. Les arrestations ont par la suite mené à une détention dans des centres gérés par la milice du pouvoir qui, selon divers témoignages, n’a pas hésité à faire preuve de torture physique et psychologique à l’encontre des personnes retenues contre leur gré. Doigts coupés, privation de sommeil, brûlures, entailles… Toutes les méthodes étaient bonnes pour faire taire les manifestants et particulièrement ceux originaires de l’étranger. En effet, il semblerait que la milice ait reçu comme ordre de terroriser les non-antériens pour éviter que cette série de violences et de barbaries n'arrive aux oreilles de leurs pays respectifs, allant même à promettre des représailles sévères, même s’ils se trouvent hors d’Antegrad. Au cours de la fin du mois de juillet, tous les citoyens détenus ont été relâchés dans la plus grande discrétion et la grande majorité d’entre eux ont réussi à quitter le pays. Plusieurs westaliens ont immédiatement fait part du récit de ces événements à plusieurs médias et au gouvernement fédéral, qui a pris ces témoignages avec beaucoup de sérieux.

Dans un communiqué officiel, le Ministre fédéral aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, condamne avec fermeté les événements du 25 juillet et a lancé un grand appel aux victimes à libérer la parole pour mettre à la lumière du jour les atrocités survenues ce jour-là. Précisant qu’aucune menace de représailles à l’encontre de citoyens westaliens ou aleuciens ne serait tolérée par la Grande République, promettant “de lourdes conséquences à son encontre, dans des mesures que cette dictature [Antegrad] n'a encore jamais connues au sein de son cocon tyrannique”. Le gouvernement a également ajouté une nouvelle série de sanctions à l’encontre de la Fédération d’Antegrad, en plus de celles déjà appliquées depuis le 16 juillet, en guise de réponse au traitement des aleuciens au sein de ce pays. Ces sanctions comportent notamment la fermeture des lignes aériennes avec l’Antegrad à partir du 10 août ou encore une forte taxation sur le pétrole antérien importé sur le territoire de la Grande République. Une fois n’est pas coutume, l’ensemble du spectre politique westalien s’accorde pour condamner les actes antériens, que cela soit Simeon Belagri appelant à “un sursaut démocratique et populaire antérien contre la dictature d’Ismael Idi Amar” ou encore le Ministre Fédéral de la Défense, Alfred Eisendorf, qui aurait souhaité voir de plus lourdes sanctions et sans limite à l’encontre de ce pays, en réponse “à l’inadmissible réalisé contres des westaliens”, qualifiant l’Antegrad de pays “barbare, pauvre et gouverné par un tyran imbécile et nombriliste”. Au niveau de la justice, une plainte pour tortures physiques et psychiques avec détention de personnes contre leur gré sur une durée de plus de 3 jours, a été déposée à l’encontre de l’Antegrad dans un tribunal fédéral de Columbia, par une récente association fondé par des victimes et proche de victimes appelé “Justice for July 25th”. Un procureur fédéral devrait prendre en charge le dossier et ouvrir une enquête assez rapidement, dans l’intention d’apporter “toute la vérité sur ces événements”. Pour le professeur à l’Université de Santa Maria et expert en droit Jack Eberton, “avec la médiatisation de ces événements, il y a de fortes chances que de nouveaux témoignages s’ajoutent au dossier, notamment en provenance de l'étranger, et permettent d’apporter les preuves nécessaires pour prouver que l’objet de la plainte est bien réel”, pour autant, il se montre peu confiant à l’issue du processus judiciaire : “Même si un juge fédéral condamne l’Etat d’Antegrad, dont notamment son Chef Suprême, il n’y a que peu de chance que cela aboutisse à de réelles condamnations, vu que l’on parle d’un dirigeant et d’un gouvernement étranger, pas d’un résident westalien. Pour autant, la partie plaignante pourrait demander au gouvernement westalien de faire preuve d’une plus grande fermeté dans la gestion de sa crise avec la Fédération d’Antegrad ou de nouvelles sanctions en guise de représailles.”

Cette actualité est également accompagnée par la soudaine disparition d’un citoyen westalien, John Alkent, sur le sol antérien, au cours de la même période que la manifestation. Si sa présence au moment de la manifestation n’est pas encore claire selon les autorités westaliennes, le gouvernement a officialisé l’ouverture d’une enquête sur sa disparition et a promis d’engager “tous les moyens nécessaires pour assurer son retour ici même”. La famille du disparu, dans une déclaration à la presse, a fait part de ses inquiétudes quant au fait que Monsieur Alkent soit détenu contre son gré dans une prison antérienne et sans possibilité de contacter l’extérieur. Une possibilité qui n’est pas exclue par le gouvernement fédéral qui appelle à sa libération immédiate s’il est retenu en Antegrad. Au cours de l’après-midi du 2 août, la famille Alkent a été reçue par le Président Fédéral Victor Hardenbor au Palais d’Argent. Ce dernier a de nouveau assuré sa volonté de tout mettre en œuvre pour retrouver John Alkent sain et sauf et le ramener sur le territoire de la Grande République. A ce jour, le gouvernement antérien n’a pas encore fait de déclaration officielle à ce sujet, ni même pour les manifestations violentes du 25 juillet.

Après l’Occidalie, c’est désormais Westalia qui entre dans une crise diplomatique ouverte avec la Fédération d’Antegrad. Probablement le résultat des positions westaliennes en soutien aux occidaliens, cette nouvelle période de tensions semble être la nouvelle épreuve à surmonter pour notre pays et surtout pour notre gouvernement dont la résolution finale pourrait avoir un grand impact sur les prochaines élections, alors que le sujet est pris très au sérieux par la population, selon un récent sondage. En Antegrad, de nombreux concitoyens se ruent déjà vers les derniers vols à destination du pays et ceux n’ayant pas pu obtenir de billet se rendent déjà auprès de l’ambassade à Destint pour trouver une protection diplomatique et un moyen de quitter la Fédération, qui se montre de plus en plus offensive et violente à l’encontre des étrangers, notamment d’Aleucie. Une position qui risque de gravement entacher son image à l’international et qui risque de faire chuter l’industrie touristique antérienne…
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Columbia Chronicle du 15 août 2014
Columbia Chronicle

Un référendum pour faire de l’italien madrerian une langue fédérale officielle


Le Premier Ministre fédéral Arthur Horvanx lors d’un spot télévisé promouvant le “Oui” pour le référendum du 30 octobre 2014
Le Premier Ministre fédéral Arthur Horvanx lors d’un spot télévisé promouvant le “Oui” pour le référendum du 30 octobre 2014, diffusé le 13 août 2014.

Attendu depuis sa nomination en juin, c’est désormais officiel : le gouvernement Horvanx va avancer une proposition pour faire de l’italien madrerian la troisième langue officielle de la Grande République de Westalia, un statut jusque-là accordé uniquement pour l’anglais austarien et le dialecte japonais de Kamishiwa. Confiant dans sa proposition, le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx a également annoncé que cette proposition nécessiterait une modification de l’article 3 de la Constitution Fédérale de 1919, dans le respect des procédures impactant ce texte fondateur de la Grande République. Si, dans les faits, un vote aux deux tiers du Sénat et du Congrès Suprême sont nécessaires pour permettre une telle action, le chef du gouvernement préfère s’en remettre à la population en appelant à la réalisation d’un référendum national le 30 octobre 2014, dans une allocution télévisée le 7 août. Cette mesure permet d’outrepasser cette procédure législative et de s’en remettre directement à la population pour décider de questions majeures concernant le pays. Dans les faits, seul le Président Fédéral peut appeler à un référendum auprès de la population, mais le gouvernement peut en faire la demande au chef de l’Etat sur les sujets de son choix, tout particulièrement lorsque cela concerne la Constitution. Cette mesure exceptionnelle n’a été utilisée que très peu de fois au cours de l’histoire de la Grande République et, dans la très large majorité des cas, ont concerné une modification de la Constitution. Ce fut par exemple le cas en 2003, lors de la grande réforme constitutionnelle proposée par Victor Hardenbor, dernier référendum réalisé sur le territoire et s’étant conclu sur une approbation du peuple avec 53% de “Oui”. Ici, la modification est bien plus légère, mais pour autant d’une symbolique très importante puisque l’italien madrerian est la seconde langue la plus parlée en Westalia depuis 1984, devant le dialecte japonais de Kamishiwa et derrière l’anglais austarien. Dans ce contexte, le Président Fédéral a annoncé le lendemain de l’annonce approuver la tenue du référendum au cours de la journée précédemment proposée par son Premier Ministre Fédéral.

Avant de poursuivre plus loin notre article, qu’est-ce que l’italien madrerian ? Considérée comme la langue coloniale la plus ancienne du pays, elle fut d’abord amenée sous sa forme eurysienne par les premiers colons ayant fondé la ville de Santa Maria, puis la colonie de Terracristo, à partir de 1654. Elle connaît un changement majeur après la conquête de ce territoire par les armées du Général Victor Of Hamberney, entre 1799 et 1801. Cette occupation va rapidement se transformer en annexion au cours de la période monarchique et l’imposition d’une langue unique pour tous : l’anglais. Très fiers de leur identité, les madrerians vont tenir tête à cette imposition culturelle, que cela soit sous le Royaume (1804-1813) ou sous la Ier République (1813-1876). Les deux révoltes successives de ce peuple, en 1816 et 1825, vont voir l’apparition d’un italien d’abord qualifier de “colonial”, associé aux classes populaires pour ses tournures de phrases particulières et son accent unique en comparaison à ses origines eurysiennes, avant de finalement devenir la langue des insurgés et un symbole de leur identité : l’italien madrerian est né. Pour autant, cette langue n’arrête pas son chemin ici et elle connaîtra une première reconnaissance de l’Etat sous la Dictature d’Henry Horvanx (1876-1919), lui-même un italophone du dialecte madrerian. Si elle ne sera jamais reconnue comme langue officielle sous sa dirigeance, elle sera soutenue publiquement via la construction de nombreux instituts de langue italienne et le développement de l’art littéraire madrerian, qui va connaître son âge d’or durant toute la fin du XIXème siècle. Par influence austarienne, l’italien madrerian moderne incorpore quelques mots d’anglais et de japonais aux prononciations et terminaisons adapté à la langue, faisant d’elle la véritable preuve de l’unité des peuples westaliens. Pour autant, elle ne sera pas retenue lors de la rédaction de la Constitution de 1919, qui donnera naissance à la Grande République, au grand dam des intellectuels madrerians , qui redonneront au cours des années 1920 et 1930 un nouveau souffle à l’indépendantisme terracristien, avant de finalement s’éteindre peu à peu au cours du XXème siècle. Avec un boom démographique madrerian durant le siècle précédent, c’est désormais la seconde langue la plus parlée de la Grande République et celle qui connaît la plus grande évolution en termes de locuteurs. Selon les chiffres du Ministère de l’Unité Nationale, 7 westaliens sur 10 savent parler l’italien madrerian en tant que langue maternelle ou non. C’est d’ailleurs la première langue secondaire des westaliens, grandement aidée par la popularité des œuvres télévisées madreriannes et par le fait que presque l’ensemble des écoles de la Grande République dispensent des cours d'italien.

Au niveau de la population, les premiers sondages nationaux montrent une approbation majoritaire quant à la proposition du Premier Ministre Fédéral. Une modification de la constitution qui satisfait notamment la population de gauche et du centre et qui, avec une certaine surprise, divise un peu plus à droite. Malgré ses très nombreuses critiques envers le gouvernement, le chef de file du Front Populaire et Démocrate, Simeon Belagri, salue “une proposition pleine de sens, nécessaire et attendue pour réparer une erreur datant de 1919”. Même son de cloche du côté des socialistes et du POL. Au sein de la majorité, toutes les personnalités politiques ne semblent pas trop se mettre d’accord. Si Henry Takajiwa, Wilson Larster ou Victor Jr. Hardenbor approuve ce référendum, le leader de l’aile traditionaliste, Alfred Eisendorf, parle plutôt d’une “décision non-prioritaire” et “qui ne devrait pas vraiment être à l’ordre du jour pour faire avancer le pays”. A l’extrême-droite, la division est aussi présente entre ceux qui considèrent cette langue comme un “retour aux sources avec Henry Horvanx” et d’autres qui pensent que cela va donner du grain à moudre pour les “traîtres autonomistes et indépendantistes”. Malgré ces quelques voix dissonantes, c’est sûrement le premier sujet sur lequel une grande majorité des partis politiques arrivent à se mettre d’accord depuis plusieurs années.

Ainsi, depuis le 10 août, une vaste campagne politique en faveur du Oui a débuté à travers tout le pays. Entre spots télévisés du Premier Ministre Fédéral, documentaire sur la langue italienne, conférence publique et tractation dans les villes, un sujet n’a jamais été autant rassembleur depuis bien longtemps, faisant presque oublier les fractures politiques qui faisaient l’actualité du pays quelques mois plus tôt, encore. Si l’adoption de cette modification au cours du référendum semble plus que probable, qu’est-ce que cela changerait contrairement en Westalia ? Beaucoup de choses, à vrai dire. La première serait la possibilité de réaliser l’ensemble de ses documents administratifs en italien, la création de chaîne publique fédérale en italien, la signalisation de nombreux lieux publics et titres officiels en italiens… Soit, l’apparition d’une troisième langue dans le quotidien de tous les westaliens, où qu’ils soient sur le territoire. A l’internationale, l’italien deviendrait une langue dominante au sein de l’ouest-aleucien et tout particulièrement dans l’ASEA, où celle-ci est déjà reconnue comme officielle par la Fédération de Stérus et la République Occidalienne. Une opportunité culturelle de pouvoir se rapprocher un peu plus de ces deux nations et surtout d’attirer de nombreux italophones en Westalia, alors que le gouvernement cherche à faire venir des immigrés qualifiés pour travailler sur le territoire de la Grande République.

Est-ce que l’adoption de l’italien madrerian sera la solution pour que le gouvernement regagne en popularité ? Ce changement va-t-il être un renouveau de l’unité westalienne tant attendu en ces périodes troubles ? Pour le savoir, rendez-vous le 30 octobre dans votre bureau de vote !
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Columbia Chronicle du 30 août 2014
Columbia Chronicle

Mort de John Alkent : coup de massue pour la famille et colère nationale


Après plus d’un mois de recherche, l’annonce a été réalisée le 26 août par le Juge Fédéral Robert Hartis, chargé de l’enquête sur la disparition de John Alkent en Antegrad le 25 juillet : le disparu est mort sur le territoire de la Fédération. Dans cette conférence de presse très attendue par la presse et la population, le Juge nous donne plus de détails sur les éléments de l’enquête et sur le rapport de l’équipe dépêché sur place pour retrouver le new-landorien. Le corps aurait été retrouvé sur le bord d’un sentier de randonnée d’une vallée désertique, à plusieurs heures de Destint, la capitale antérienne. La découverte est due à un couple de touristes étrangers, marchant le long du chemin dans la matinée du 24 août. Le corps est en mauvais état, mais était suffisamment reconnaissable pour que la famille confirme l’identité du cadavre retrouvé en Antegrad. Si le scénario d’un accident de randonnée semble être une piste privilégiée pour donner une explication à cette mort soudaine, la justice fédérale a décidé de ne pas fermer le dossier et de poursuivre les investigations, afin que “toute la lumière soit faite sur cette histoire, que le mort puisse reposer en paix et pour la famille d’obtenir des réponses nécessaires et vitales sur ce qui a pu se passer [en Antegrad]”, selon les mots du Ministre Fédéral à la Justice, Akito Fujitawa. Le corps a été rapatrié le 25 août dans la soirée, en même temps que l’équipe envoyée à l’étranger pour le retrouver. Ce dernier a subi une autopsie approfondie entre le 26 et le 28 août, afin de “rassembler de nouvelles informations”, selon le Juge Fédéral qui, dans un communiqué ultérieur, c’est montré assez avares sur les résultats obtenus : “L’autopsie a permis d’apporter quelques clarifications sur la mort de notre citoyen, comme le fait qu’il serait bien mort à une date proche du 25 juillet. Pour autant, nous avons encore beaucoup d'hypothèses et de pistes à explorer avant de pouvoir affirmer plus de choses publiquement. La vérité est nécessaire sur cette affaire et celle-ci arrivera en temps et en heure pour la famille et tous nos citoyens qui ont pu se sentir émus de l’histoire de cet homme, prometteur et bon père de trois enfants, au destin détruit sur les terres de la Fédération”. La famille Alkent annonça dès le 27 août que les funérailles se tiendraient à la Cathédrale Saint Jean le Baptiste de New Landor, le 30 août, l'évêque catholique du diocèse de New Landor ayant annoncé qu’il tiendrait les rites religieux pour John Alkent, à la demande de la famille. Le jour des funérailles, une famille et des proches très nombreux se sont rejoints dans l’édifice religieux, mais également plusieurs personnalités travaillant sur l’enquête, telles que le Juge Fédéral Robert Hartis ou encore le capitaine Vincent Karllien, chef de l’équipe ayant ramené le corps en Westalia. Côté politique, on a pu noter la présence du Président Fédéral Victor Hardenbor et de son Premier Ministre Fédéral, Arthur Horvanx, venu rendre hommage au défunt et à la famille. La cérémonie s’est déroulée sous bonne garde policière et l’enterrement a eu lieu dans le cimetière de la ville, uniquement avec la famille et les proches cette fois-ci.

La procession religieuse commence à sortir de la Cathédrale Saint Jean le Baptiste
La procession religieuse commence à sortir de la Cathédrale Saint Jean le Baptiste, le 30 août 2014, à New Landor.

Les personnes ayant participé à la cérémonie sortent à leur tour de la Cathédrale Saint Jean le Baptiste
Les personnes ayant participé à la cérémonie sortent à leur tour de la Cathédrale Saint Jean le Baptiste, le 30 août 2014, à New Landor.

La nouvelle de la mort de John Alkent a provoqué beaucoup d’émoi à travers le pays et tout particulièrement à New Landor, sa ville d’origine. En parallèle des funérailles, de nombreuses marches blanches ont été organisées un peu partout dans le pays, pour rendre hommage à l’homme décédé, mais aussi pour réclamer plus de réponses sur ce que beaucoup de manifestants qualifient de “mort suspecte”. Le collectif Justice for July 25th a notamment fait partie des défilés et a immédiatement accusé la Fédération d’Antegrad d’être coupable de meurtre : “Cette dictature en Afarée traite sa population comme des esclaves et tue dans l’oeuf toute opposition ou volonté de changement démocratique. John Alkent disparaît exactement le 25 juillet et vous voulez nous faire croire à un accident de randonnée ?! Ce sont des conneries ! La Fédération a tué John Alkent et elle doit répondre de ça ! Le gouvernement fédéral ne doit pas adhérer à la thèse de l’accident, cela serait une grave insulte pour cet homme, les victimes du 25 juillet et tout le peuple westalien. Nous exigeons des réponses et que des mesures plus sévères soient prises à l’encontre de cette dictature !”, a déclaré un membre de l’association. Malgré tout, le gouvernement, tout comme la justice fédérale, ne s’est pas encore exprimé clairement sur quel discours soutenir pour la mort du westalien, mais tous ses canaux de communication officiels déclarent tous la même chose : “Toute la lumière doit être faite sur cette histoire”. De manière globale, ces marches se sont déroulées dans le calme et sans intervention policière, rappelant qu’elles furent toutes autorisées par les gouvernements locaux. Une minute de silence a également été observée dans toutes les institutions représentatives élues, soient le Sénat, le Congrès Suprême et les Assemblées représentatives de chaque Etat-Républicain, le même jour que les funérailles. Le Sénateur Simeon Belagri (FPD) a qualifié de “tragique” la mort de cet homme et a appelé à “redoubler d’efforts dans la transparence de l’enquête” et de “se montrer encore plus ferme face au régime dictatorial d’Antegrad”. Le Sénateur Henry Ross (PNW) a accusé le Chef Suprême antérien d’appliquer des politiques “racistes et violentes” à l’encontre des étrangers aleuciens présent sur son territoire et appel à ce que “tout acte à l’encontre d’un westalien sur son sol ou à l’étranger doit être répondu avec une force de représailles féroce et sans merci, pour tout agresseur”. Si les discours varient entre les mouvements politiques, ils sont globalement tous d’accord pour condamner la violence du régime antérien et à pousser le gouvernement à revoir sa stratégie diplomatique à l’encontre de ce pays, qui connaît une forte vague de rejet depuis quelques mois par la population westalienne.

Marche blanche pour John Alkent
Marche blanche pour John Alkent, le 30 août 2014, à Columbia.
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Democracy du 2 octobre 2014
Democracy

Alliance Sociale et Démocratique : une alliance de la gauche qui veut gouverner la Grande République et tourner la page à l’ère Hardenbor


De gauche à droite : John Taranti (POL), Simeon Belagri (FPD), Albert Parsent (USD), Gary Sikyatavo (MSH)
De gauche à droite : John Taranti, Délégué au Congrès Suprême et Secrétaire-Général du Parti des Ouvriers Libres, Simeon Belagri, Sénateur et Président du Front Populaire et Démocrate, Albert Parsent, Sénateur et Président du Groupe Union Sociale et Démocrate au Sénat, Gary Sikyatavo, Sénateur et Président du Mouvement Social Hamajak.

A la suite des élections sénatoriales intermédiaires de 2013 et des élections pour le Congrès Suprême de 2014, le Parti de l’Union Républicaine s’est révélé être en mauvaise posture. Décisions impopulaires, popularité en baisse et divisions internes, la majorité présidentielle n’a jamais été aussi affaiblie depuis sa formation, alors qu’elle tente le tout pour le tout avec la nomination d’Arthur Horvanx au poste de Premier Ministre Fédéral depuis juin, pour remonter la pente et essayer d’aborder tant bien que mal la grosse année électorale que va être 2015.

Cet affaiblissement, c’est à gauche qu’on en profite le plus. Avec la place qui se libère sur la scène politique, les nombreux partis d’oppositions saisissent cette opportunité historique, dans un contexte où le PUR règne sans partage depuis plus de vingt années. Chez les asfortiens de gauche, c’est le Front Populaire et Démocrate qui semble asseoir sa position de première force d’opposition face au pouvoir hardenborien, que cela soit au niveau du nombre de sièges dans les différentes institutions représentatives ou tout simplement dans l’esprit populaire, puisqu’à chaque élection, les électeurs déçus du PUR se tournent souvent vers le FPD. Son Président, Simeon Belagri, est une personnalité politique présente sur tous les fronts : figure incontournable des manifestations contre le pouvoir, au cour de ces dernières années, personnalité politique la plus appréciée du pays et adepte des déplacements sur le terrain, il s’est érigé en seulement quelques années comme le principal rival et opposant au Président Fédéral Victor Hardenbor. PDG de la célèbre chaîne de distribution Belagri au début des années 80 (maintenant sous le nom d’Astabelagri), puis Ministre Fédéral de l'Économie Nationale sous les gouvernements Jacob Hulter et Ronald Abek, c’est une figure bien connue des westaliens et un vétéran de la politique enhardi par son ascension au cours des années 2000. Si le FPD semble bien s’en sortir, c’est un peu moins le cas pour les autres formations de gauche qui connaissent une chute progressive de leur influence depuis les années 80, où ils n’ont pas réussi à de nouveau atteindre le pouvoir. Chez les socialistes de l’Union Sociale et Démocrate, la pilule est encore plus dure face à un FPD qui siphonne une partie de son électorat et une partie plus radicale qui se rapproche d’autres formations de gauche. La perte d’une partie du vote hamajak au cours de l’année 2013 a été un cours dur pour le parti et son Secrétaire-Général actuel, George Palmer, qui voit sa légitimité s'effriter mois après mois. Pourtant, dans ces ruines, une figure commence à émerger et à jouer un rôle de plus en plus important pour l’avenir de la gauche historique : Albert Parsent, Président du Groupe USD au Sénat depuis 2011 et représentant d’une direction social-démocrate proche du centre-gauche. Très critique envers le pouvoir en place, il se montre cependant plus ouvert avec les mouvements d’opposition qu’il considère comme faisant partie de “l’arc social westalien”, au Sénat, tout en étant l'un des premiers hommes politiques à avoir appelé pour une alliance de toute la gauche. Depuis les sénatoriales intermédiaires de 2013, il multiplie les rencontres avec ses homologues et tout particulièrement Simeon Belagri. Encore plus à gauche, les socialistes du Parti des Ouvriers Libres connaissent aussi un baisse de popularité depuis la fin des années 80 et cherchent de nouveau à séduire l’électorat ouvrier qui se tourne toujours plus vers le FPD. Pour autant, depuis la nomination de John Taranti au poste de Secrétaire Général, le parti prend un virage encore plus à gauche et radicalise ses discours, jouant parfois avec les limites et adoptant des rhétoriques très populiste. Les élections pour le Congrès Suprême de 2014 ont ainsi montré que cette stratégie fonctionne, leur permettant de gagner deux sièges supplémentaires sur le seul qu’il possédait jusqu’alors. Parmi les derniers arrivés sur la scène politique, c’est le Mouvement Social Hamajak qui a provoqué la surprise lors des dernières élections, notamment au Sénat en remportant cinq sièges, soit bien plus qu’estimé par les sondages et experts politiques avant le scrutin. Gary Sikyatavo, ancien socialiste de l’USD, a fondé ce nouveau parti politique au début de l’année 2013 et en réponse aux manifestations violentes s’étant tenues un mois plus tôt, la même année. Il souhaite donner une voie officielle au peuple hamajak et un moyen de se battre pour sauvegarder leur culture face au danger du “néo-horvanxisme”.

Logo officiel de l’Alliance Sociale et Démocratique
Logo officiel de l’Alliance Sociale et Démocratique, présenté le 1er octobre.

Entre le 28 septembre et le 1er octobre, les instances dirigeantes de ces quatre partis politiques se sont réunis à Columbia pour discuter de l’avenir de la gauche et des élections à venir au cours de l’année 2015. Cette réunion, issue d’un appel de plusieurs personnalités politiques importantes à gauche, a duré plusieurs heures avant de déboucher sur une conférence de presse regroupant les principales figures des groupes participants. Albert Parsent (USD), au micro des journalistes venus de tout le pays et de l’étranger, a annoncé une union des partis politiques de la gauche pour les prochaines élections, sous l'appellation “Alliance Social et Démocratique” (ASD). Si “les divergences sont nombreuses entre nous”, fait-il remarquer, “nous avons tous un socle commun social et démocratique qui nous pousse à réagir face aux lois autoritaires adoptées par les gouvernements pantins du Président Fédéral Victor Hardenbor”. Sur ce socle commun, le Sénateur socialiste avance la volonté d’une grande réforme démocratique des institutions de la Grande République, avec notamment l’élection au suffrage universel direct de la Présidence Fédérale, mais également plusieurs éléments législatifs tels qu’une révision “en profondeur” des lois Safety & Security, la proposition de plusieurs lois sociales visant à instaurer des conditions de vie “décentes” pour les classes ouvrières westaliennes qui, selon eux, “sont les premiers acteurs du développement économiques du pays, surtout depuis son ouverture sur l’internationale”, ou encore l'abrogation de différents décrets et lois liberticides, sans plus de détails. En termes de diplomatie, l’assemblée est restée assez avare en information, symbole des divisions sur le sujet entre eux. Pour autant, elle semble être assez en accord pour continuer le travail de coopération engagé au sein de l’ASEA, là-aussi sans plus de détails. Au niveau de la question hamajak, l’ASD a promis d’apporter une réponse capable de répondre à cette crise populaire en promettant la convocation des “principaux acteurs hamajaks westaliens” pour apporter une solution durable et unificatrice à ce problème, condamnant par la même occasion ce qu’ils considèrent comme un “acharnement du gouvernement” face aux populations natives de Westalia. Au niveau des élections, cette alliance prendrait la forme d’un partage des circonscriptions au cours des élections représentatives et sénatoriales primaires l’année prochaine. Si aucun nom n’a été donné pour diriger un hypothétique gouvernement de gauche en septembre 2015, dans l’hypothèse où ils obtiendraient une majorité absolue au Sénat après les élections, l’Alliance s’est mise d’accord pour présenter Simeon Belagri comme candidat unique de la gauche pour les élections présidentielles qui suivront les sénatoriales. Une annonce surprise et qui officialise le début de la campagne présidentielle, alors que Victor Hardenbor n’a pas encore déclaré se représenter à son poste, pour un septième mandat. Les représentants appellent à un “sursaut populaire” pour l’année 2015, afin de “sauver la démocratie westalienne menacée par les dérives autoritaires hardenboriennes”, soulignant le caractère historique et décisif de cette année électorale, présentant sans ambiguïté le choix entre l’Alliance Sociale et Démocratique et le Parti de l’Union Républicaine, entre la gauche et la droite, entre la démocratie et l'autoritarisme horvanxien.

A droite, les réactions ont été très rapides. Le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx a déclaré que cette alliance était “contre-nature”, ajoutant qu’un “asfortien digne de ce nom ne devrait pas s’allier avec de la racaille d’extrême gauche”. Henry Takajiwa, Ministre Fédéral aux affaires étrangères, a quant à lui déclaré que l’ASD est “la vente de la gauche à Simeon Belagri, qui est prêt à tout pour arriver au pouvoir, même vendre son âme au diable révolutionnaire”. Le Président Fédéral ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, poursuivant un jeu de grand muet qu’il semble affectionner depuis le début de l’année dans les actualités politiques intérieures, mais selon des sources internes que nous avons pu avoir, plusieurs réunions politiques d’ampleurs seraient en train d’être programmées avec les plus hauts cadres du parti. A l’extrême droite, le Président du Parti National Westalien, Henry Ross, a qualifié de “Grande ennemi du peuple et de la civilisation westalienne” l’ASD. Jugeant que celui-ci représente tous les “dangers et vices de l’époque contemporaine”, réunissant selon ses dires “communistes, socialistes, terroristes, criminels, traîtres et anti-westaliens”. Il a appelé le peuple westalien à “s’unir face à une nouvelle menace rouge, en votant nationaliste aux prochaines élections”, excluant pour le moment toute possibilité de contre-alliance avec le reste de la droite.

Dans les faits, est-ce que cette alliance à ses chances pour les élections qui arrivent l’année prochaine ? C’est une estimation qui est encore difficile à donner, d’une part par l’absence de sondage prenant en compte cette nouvelle entité, mais surtout par les nombreux événements qui pourraient encore faire basculer l’électorat hésitant au cours des prochains mois. Le PUR possède encore un noyau solide d’électeurs, chose qui lui a sûrement permis d’éviter la casse au cours des dernières élections, mais le reste de sa base s’effrite de plus en plus. Les élections sénatoriales primaires sont souvent sujettes à de grandes surprises en période de changement, comme en 1991 avec l’ascension éclaire des mouvements conservateurs. Si les tendances donnent à montrer un contexte favorable à la gauche, cette alliance pourrait aussi provoquer un réveil de l’électorat de droite qui pourrait faire barrage à cette éventualité, par exemple, en se rangeant derrière la figure d’Arthur Horvanx qui, même après sa nomination en tant que Chef du gouvernement, voit sa popularité rester assez imperméable à l’impopularité croissante du PUR. Il reste une personnalité publique très appréciés des westaliens, dont sa première année aux commandes du pays pourrait être l’élément décisif sur le sort de la droite. Cette dernière pourrait d'ailleurs former une contre-alliance pour éviter un scénario où la gauche arriverait au pouvoir, un coalition qui semble plus probable avec le Parti Libre et Démocrate qu'avec le Parti National Westalien, à ce jour. La difficulté va également être de garder tout les membres de l'ASD unis durant toute la période électorale et, surtout, après celle-ci, qu'elle atteigne son objectif ou non. Les nombreuses différences politiques entre les partis de gauche font donc craindre un éclatement de l'alliance à tout moment, une inquiétude partagé par certains spécialistes qui jugent l'unité comme étant le critère "vitale" pour une pérennité de l'alliance dans l'avenir.

L’autre enjeu de l’année prochaine va être l’élection de la présidence fédérale, dont la sort pourrait être déterminé par les Etats-Républicains où l’ASD arrivera à dégager une majorité. Pour rappel, l’élection du Président Fédéral est décidée par le vote de 8 personnes : les 6 présidents des Etats-Républicains et les Présidents du Sénat et du Congrès Suprême. Si Terracristo ou Dakantia semblent être acquis d’avance, ce sont les Etats actuellement sous la couleur du PUR qui vont être les plus difficiles à obtenir. Si les premiers sondages montrent que l’Etat-Républicain d’Horvanx devrait pencher encore plus à droite, cela semble plus serré pour le SCC, New Austaria et Lerant dont les résultats devraient déterminer une première réussite ou l’échec total de la gauche. Si la victoire est assurée dans ces trois Etats, l’ASD sera assurée d’avoir suffisamment de voix pour remporter les présidentielles. Si elle n’en rapporte qu’un seul ou aucun, le PUR sortira victorieux. Ce qui laisse le scénario d’une victoire sur deux des trois Etats. Dans ce dernier cas, tout se jouera en septembre, au cours des élections sénatoriales primaires. Si le Président du Congrès Suprême est déjà sous couleur PUR, il reste la possibilité de gagner l’ultime voix avec la Présidence du Sénat, ce qui sous-entend l’obtention d’une majorité pour la gauche, un requis déjà nécessaire pour former un gouvernement.

En ce début d’octobre 2014, le bal des campagnes électorales se lance et les partis sont tous sur le pied de guerre. Avec l’annonce de l’Alliance Sociale et Démocratique, de nouveaux sondages devraient être lancés pour prendre la température auprès de la population. L’année 2015, en plus d’être une “Big Three Year”*, va déterminer le visage du pays pour les quatre prochaines années. Allons-nous avoir un renouvellement de l’ère Hardenbor ou un changement de pouvoir ? Rendez-vous dans quelques mois pour avoir la réponse…

* Dans le système politique westalien, une “Big Three Year” ou BTY, est une année électorale qui regroupe les élections représentatives des Etats-Républicains (tous les 6 ans), les sénatoriales primaires (tous les 4 ans) et les présidentielles (tous les 4 ans). C’est un type d’année qui survient tous les 12 ans et, de par son nombre important d’élections, a tendance à être décisive pour la direction future du pays. La dernière BTY a eu lieu en 2003. L'appellation “Big Three Year” est non-officielle, elle est surtout utilisée par la presse et quelques personnalités politiques pour souligner l’importance de ce genre d'année.
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The World du 20 octobre 2014
The World

Les territoires ruraux : entre pauvreté, invisibilité politique et crise imminente


Ville de Greyhill, dans le Centre-Ouest de l’Etat-Républicain d’Horvanx
Ville de Greyhill, dans le Centre-Ouest de l’Etat-Républicain d’Horvanx

Démographiquement, une écrasante majorité de la population de la Grande République réside dans des zones urbaines, où presque un habitant sur trois vit dans la mégalopole westale, couvrant toute la côte Ouest de notre pays, de Kaijotoshi à Santa Maria. En dehors de ce territoire ultra-urbanisé, les autres concentrations de population se trouvent sur les régions longeant le Golfe Argenté et, dans une moindre mesure, la Mer Centrale. Pourtant, Westalia possède un territoire bien plus vaste que ces quelques régions côtières, des territoires acquis au cours d’une longue période de colonisation et parfois de guerres avec les précédents peuples l’ayant peuplés. Des territoires qui ont pu jadis faire sa richesse et qui aujourd’hui sont complètement à l’abandon, nous parlons bien évidemment de toutes les régions centrales et rurales, qui divisent démographiquement le pays en deux et semble dépeindre un monde aux antipodes de l’image westalienne. Au cœur d’une société moderne, industrielle et riche, se cache un grand territoire arriéré, peu développé et pauvre. Un fait de société qui n’est que peu représenté dans les médias du pays et qui n’est pas un réel sujet de préoccupation pour la majorité des partis politiques, qui visent bien souvent un électorat urbain, majoritaire dans les institutions représentatives.

Alors que le gouvernement ne cesse de mettre en avant le caractère développé de notre nation à l’international, qu’est-ce qui a pu amener à la création d’une telle zone pauvre et sous-développée ? Pour cela, il faut remonter dans les années 1880. Depuis plus d’une dizaine d'années, la ruée vers l’or a provoqué un bon économique historique de la Ier République westalienne, les territoires centraux se sont peuplés de très nombreuses villes et villages qui cherchent de l’or ou l’exploitent tout simplement dans une ou plusieurs mines locales. Pourtant, cette période est bien sombre pour les chercheurs, comme pour les mineurs, puisque la surexploitation de cette ressource si importante pour le pays a provoqué son tarissement progressif et rapide un peu partout dans la région, plongeant dans la même occasion plusieurs milliers de personnes dans la pauvreté. Si une bonne partie de cette population, souvent composé d’immigrés, s’est reconvertie dans un métier agricole, nombre d’entre eux ont aussi fait le choix de répondre à l’appel du tout nouveau Président à vie Henry Horvanx, qui entame une industrialisation du pays à grande cadence et offre de très nombreux emplois dans les régions urbaines, c’est le début du premier exode rurale. Jusqu’au milieu du XXème siècle, les régions centrales se sont donc spécialisées dans de la production agricole, sans réellement devenir un grand grenier pour le pays, qui s’est de plus en plus tourné vers l’international pour se nourrir. Avec un accès à l’éducation plus simple pour la population, les années 1950 et 1960 voient un grand nombre de jeunes ruraux quitter leurs terres natales pour rejoindre les grandes villes, où les opportunités sont bien plus nombreuses, dépeuplant progressivement les zones rurales et vieillissant ses habitants. Aujourd’hui, ces territoires continuent de vivre principalement de l’agriculture et de l’élevage, mais le grand boom économique de la fin des années 2000 et des années 2010 semble ne profiter qu’aux villes, laissant ces gigantesques régions tomber de plus en plus dans la pauvreté et où les entreprises agricoles disparaissent progressivement, trouvant rarement des repreneurs et ne jouissant pas d’une immigration étrangère en capacité de développer ces terres. La population vit bien souvent dans la pauvreté, dans des territoires mal raccordés aux réseaux routiers, ferroviaires ou aériens du pays, qui permettraient de les désenclaver. Si le westalien des villes a le confort de conduire sa supersportive dans les avenues chics de New Landor, le westalien rural se retrouve en pick-up vieux de deux ou trois décennies, voire en calèche dans certaines communautés très reculées et refermées sur elles-mêmes.

Pendant que le Ministère Fédéral de l’Agriculture et des ruralités sonne la sonnette d’alarme sur le début d’une crise rurale majeure et très dangereuse pour le pays, le sujet est presque absent des débats politiques qui fleurissent pour les campagnes électorales de 2015. On parle de liberté d’expression, de sécurité, de terrorisme, d’énergie, de travail, de cultures, de développement international… Mais très peu d’agriculture ou de développement des zones rurales. L’objectif des partis politiques est probablement de séduire les populations urbaines qui représentent la majorité de l’électorat, mais également des sièges au Sénat et aux différentes assemblées des Etats-Républicains. Malgré tout, un seul parti fait le pari de ces territoires abandonnés et plongés dans la pauvreté, c’est celui du Parti National Westalien. Dans ses discours de campagne, il parle de renouveau de l’agriculture, d’indépendance alimentaire, de développement d'infrastructures en zones rurales ou encore de la création d’un statut de “territoire rurale” pour certaines régions en crise et qui aurait pour but l’attribution d’aides financières d’urgence et la création d’institutions locales pour résoudre les problèmes avec “moins de bureaucratie et plus d’actions directes”. En parallèle, le mouvement nationaliste séduit de plus en plus cette population rurale avec son discours anti-libéral et anti-internationalisation, une partie de la population pour qui l’ouverture sur le monde n’a rien apporté, si ce n’est encore plus de pauvreté et d’exclusion à l’échelle nationale, l’importation de produits agricoles ayant drastiquement augmenté, à l’inverse de la production nationale qui continue de baisser. Si depuis plusieurs années les westaliens ruraux avaient plutôt tendance à voter pour le Parti de l’Union Républicaine, par proximité avec les idées conservatrices, elle se détourne à grande vitesse vers le PNW, à un point que certains sondages indiques que le parti d’extrême-droite pourrait être premier dans la majorité des comtés ruraux. Il est donc à prévoir une forte percée du PNW dans des Etat-Républicain comme New Austaria ou encore Horvanx, dans lequel ils sont déjà très populaires.

Concrètement, que proposent les autres partis politiques pour échouer dans leur séduction de ces territoires ? Si beaucoup de sujets divisent le Parti de l’Union Républicaine et le Front Populaire et Démocratique, ils ont bien en commun une volonté de mettre en place une économie très libérale depuis quelques années et surtout particulièrement portée vers l’international. Une vision qui, comme indiqué précédemment, repousse de plus en plus cette population rurale. Si tous les partis proposent tout de même des mesures pour résoudre les problématiques rurales, elles sont généralement considérées comme “peu convaincantes” et ne sont pas portées à un niveau de visibilité suffisamment important pour arriver à séduire les citoyens concernés par celles-ci. Selon notre analyste politique Klark Hubert, “sous-estimer les problèmes ruraux, c’est aujourd’hui se tirer une balle dans le pied, aussi bien au niveau politique qu’au niveau économique pour le pays. Une grande crise sociale couve dans ces régions et si les principaux mouvements politiques n’en prennent pas pleinement conscience, elle ne sera plus gérable lorsqu’elle éclatera à leur visage. Aujourd’hui, c’est l’extrême-droite qui en tire tout le profit et qui va sûrement connaître la plus grande victoire de son histoire, l’année prochaine. Si plusieurs de ses propositions pour la ruralité sont clairement dans le populisme, voire dans la démagogie, elle reste la seule formation politique à réellement écouter cette population en souffrance. L’avenir sera juge de nos politiciens qui se font une guerre d’influence sur un même terrain, tandis que d’autres formations plus discrètes et plus extrêmes gagnent en popularité dans leur dos…”.
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Columbia Chronicle du 1er novembre 2014
Columbia Chronicle

Victoire écrasante du “Oui” au référendum sur l’italien madrerian


Rassemblement de partisans du “Oui” au référendum, attendant les résultats du vote
Rassemblement de partisans du “Oui” au référendum, attendant les résultats du vote, place des Martyrs, Santa Maria, le soir du 31 octobre 2014.

Depuis de nombreuses années, si ce ne sont siècles, l’italien madrerian essaye de se faire une place officielle dans les institutions de la Grande République. Triste oublié lors de la rédaction de la constitution de 1919, ses locuteurs natifs n’ont pourtant pas diminué avec les décennies. Au contraire, ils ont grandement augmenté depuis le tout premier recensement officiel des pratiquants de la plus vieille langue coloniale de Westalia, allant jusqu’à devenir le second langage le plus parlé entre les années 80 et 90, avec plus de 67% de la population nationale en capacité d’en faire usage, dont 20% de la population de manière native, principalement en Terracristo (selon les derniers chiffres datant de 2012). Les madrerians, population au fort caractère et à la culture particulièrement riche, ont joué un rôle très important tout au long de l’histoire de notre pays, des fondations de la Ier République jusqu’à notre récent retour sur la scène internationale. Aujourd’hui encore, cette communauté franchit un pas supplémentaire dans son union avec la Grande République en soutenant corps et âme la proposition de faire de l’italien madrerian une langue fédérale au cours du référendum qui s’est tenu ce 31 octobre.

Le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, tenant un discours au lendemain du voteLe résultat final du référendum
A gauche, le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, tenant un discours au lendemain du vote, sur la place des Martyrs, à Santa Maria, le 1er Novembre 2014. A droite, le résultat final du référendum.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir des centaines de milliers de citoyens se rassembler, particulièrement au cours de la soirée du vote, pour occuper rues, avenues et places d’importances des grandes villes du pays. Dès 20h30, les chaînes d’informations télévisées, bien souvent retransmises dans les lieux de rassemblements, annoncent les premières estimations fournies par le Ministère Fédéral de l’Unité Nationale : c’est une victoire écrasante du “Oui”, dont le résultat final, officialisé le lendemain du vote, est de 72,4% des voix exprimés. Jamais de l’histoire de la Grande République un référendum n’a autant fait consensus auprès de la population. Il faut dire que cette question était soutenue par la quasi-totalité du spectre politique westalien et où la campagne du “Non” s’est souvent faite très discrète et particulièrement critiquée par les personnalités de tout bord. A Santa Maria, ville symbole de la nouvelle langue fédérale, les habitants crient et pleur de joie, là où plusieurs de nos journalistes présents sur place ont pu interroger certains partisans du “Oui” : “C’est fait ! Nous l’avons fait ! Deux siècles d'oubli et voilà qu’elle trouve enfin sa juste place !”, s’exclame Giovanni, “Il y a un siècle, nos ancêtres ont lutté pour que notre communauté ne soit pas écrasée par le modèle nationaliste des westals. Aujourd’hui, nos martyrs peuvent reposer enfin en paix. Notre langue est celle de toute une nation, au même rang que celle de nos frères et sœurs austariens et nipozam. Vive Wesalia ! Vive l’Union ! Et vive Terracristo !”, nous confie Giorgia, tenant une grande banderole avec inscrit “Sì per la nostra lingua!”. Un peu partout sur la place des Martyrs, principal rassemblement des partisans, le slogan "Uniti insieme! Unità per tutti! Uniti per Vistalia!" (que l'on peut traduire par "L'union ensemble ! L'unité pour tous ! L'union pour Westalia !"), a été plusieurs fois entendu. Si la prononciation de cette phrase aurait pu prêter à la polémique il y a quelques mois, son auteur d’origine étant nul autre que l’ancien Dictateur Henry Horvanx, elle est surtout devenue une phrase de ralliement pour les unionistes madrerians, qui fut popularisé en juin de cette année, lors du discours d’investiture du nouveau chef du gouvernement et dédiabolisé par la suite.

Au lendemain du vote, dans la matinée du 1er novembre, le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx a tenu un grand discours sur la place des Martyrs, à Santa Maria, entièrement en italien madrerian : “Citoyens de Westalia. Aujourd’hui est un grand jour pour notre nation, puisqu’elle répare l’une des plus grandes erreurs de son histoire : celle d’avoir caché, presque effacé, un pan important de notre culture, de notre civilisation et de notre vie ! Aujourd’hui, par la volonté sacrée du peuple et guidé par Dieu, nous avons apporté le juste droit à la seconde langue la plus parlée de la Grande République : Notre italien madrerian. Aujourd’hui, c’est le début d’un nouveau chapitre pour notre nation, pour notre grande communauté unie. De Kajiotoshi à Santa Maria, de New Landor à Atawa, ce langage est désormais celui de toute une nation, dont l’ajout à notre constitution est l’ultime étape de notre grand projet d’unité nationale ! Les westaliens de toute communauté sont désormais unis par trois langues qui ont forgé nos terres, nos échanges et nos réussites. Demain, les générations futurs regarderont cet instant comme celui d’un tournant majeur de notre histoire, celui du choix de l’unité face à la division, de la fraternité face à la haine de l’autre et surtout de la grande civilisation que nous représentons depuis des siècles ! Citoyens de la Grande République, ensemble continuons à forger notre avenir dans l’unité ! Uniti insieme! Unità per tutti! Uniti per Vistalia!”. De nombreuses personnalités, politiques ou non, ont exprimé leur satisfaction quant au résultat de ce référendum, que cela soit le leader de l’opposition de gauche, Simeon Belagri, qui a qualifié ce référendum de “puissant rassemblement populaire”, se félicitant même que l’italien madrerian “trouve enfin la juste place qui lui est due dans notre pays”. Mais d’autres personnalités de la société civile ont également fait savoir leur approbation de ce résultat, tel que Hirayoshi Akiyama, PDG d’Akiyama et chef du puissant clan Akiyama, qui a affirmé “tout son soutien à cette magnifique langue qui a tant apporté à la culture westalienne et qui émerveillera encore plus notre histoire dans les années à venir”, ajoutant que ses sociétés mettront en place des réductions “historiques” sur tous les produits et services d’origines madrerians ou fait en Terracristo jusqu’à la fin de l’année. Désormais, le Président Fédéral devrait bientôt signer, avec les Présidents d’Etats-Républicains et des deux assemblées élus, la modification de notre consitution pour inclure l’italien madrerian comme langue fédérale, aux côtés de l’anglais austarien et du dialecte de Kamishiwa.

A quelques mois des élections représentatives, le référendum est considéré par certains experts en politique comme un coup de maître de la part d’Arthur Horvanx, qui voit sa popularité augmenter une fois de plus après cet épisode madrerian, talonnant de près Simeon Belagri dans le classement des hommes politiques les plus appréciés des westaliens, dépassant Henry Takajiwa et Victor Hardenbor en ce début de novembre. Le Premier Ministre Fédéral a désormais une popularité importante pour entrer dans cette période de campagnes électorales, où tout semble le désigner comme le leader naturel de la majorité présidentielle pour celles-ci. Pour autant, de nombreuses problématiques restent encore en suspens au sein de la Grande République, où plusieurs d’entre-elles pourraient déterminer l’avenir du PUR et où le chef du gouvernement se forge de plus en plus la place de l’homme providentiel du camp conservateur, une position qui n’est pas à prendre à la légère, quand on sait que notre histoire apporte une grande importance à ce genre de personnalité. Le plus grand obstacle de taille pour Simeon Belgri et son alliance des partis de gauche, l’Alliance Sociale et Démocratique, qui doit à tout prix convaincre les électeurs d’ici les prochaines élections pour espérer se forger un avenir dans une scène politique dominée depuis plus de vingt ans par la droite.
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