Democracy du 28 mai 2014Élections du Congrès Suprême et démission du gouvernement : Entre percée de l’opposition et défaite du camp présidentiel, qui pour remplacer Akito Fujitawa ?
De gauche à droite : le Sénateur Arthur Horvanx, le Ministre fédéral de l’unité nationale Alfred Eisendorf, le Premier Ministre Fédéral démissionnaire Akito Fujitawa, le Ministre Fédéral aux Affaires étrangères Henry Takajiwa et le Président du Sénat Wilson Larster.Des élections décisivesAprès plusieurs mois chargés politiquement pour le pays, le peuple attendait avec impatience le 25 mai pour enfin s’exprimer et donner son avis sur la gestion de la nation par le gouvernement Fujitawa. Avec
la multiplication des arrestations depuis le passage de la loi Safety & Security III en septembre dernier,
les atteintes à la liberté de la presse et de grandes manifestations contre ces dernières actions, le gouvernement s’est retrouvé dans une position très fragile en entrant dans le mois de mai. Déjà affaiblie par
les élections sénatoriales intermédiaires de 2013, où il a failli perdre sa majorité absolue, le Parti de l’Union Républicaine savait d’avance que
les élections du Congrès Suprême allait être une étape difficile où il serait nécessaire de limiter la casse. Avec ses 46 sièges de délégués, le PUR possèdait une majorité relative qui nécessite de négocier des alliances au cas par cas pour faire passer ses lois. C’est dans ce contexte que le Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa a pris la tête de cette campagne électorale avec pour but de faire gagner la liste PUR au cours de ce scrutin décisif. Si l’espoir d’une nouvelle majorité absolue semblait déjà complètement perdu d’avance, l’objectif de ces derniers était de pouvoir conserver un nombre de sièges suffisant pour permettre au gouvernement de continuer sa stratégie de négociation avec d’autres partis plus enclins à le soutenir, tel que le Parti National Westalien et l’aile conservatrice du Parti Libre et Démocrate. Est-ce que l’objectif a été atteint ? Pas tout à fait avec la perte de six sièges au cours de ces élections, ramenant le groupe néo-horvanxien au nombre de 40 délégués pour le mandat 2014-2018. Une perte qui peut paraître dérisoire, mais qui risque d’avoir un grand impact sur la stratégie de négociation du gouvernement qui, jusqu’ici, a généralement fonctionné de peu pour le passage des lois. Bien que toujours majoritaire par rapport aux autres forces politiques de l'hémicycle, l’élection pour la Présidence du Congrès Suprême pourrait s'avérer plus compliquée que la précédente pour le gouvernement. Si l’ancien président et candidat à sa réélection, Victor Jr. Hardenbor, est plutôt confiant dans sa capacité à obtenir un second mandat, la menace d’une gauche unie sous une seule candidature pourrait compromettre les rêves du fils aîné de notre Président Fédéral.
Le Président du Congrès Suprême et candidat à sa réélection, Victor Jr. Hardenbor, après une réunion politique, devant le siège du Parti de l’Union Républicaine, le 26 mai 2014, à Columbia.Quand est-il de l’opposition au sein de cette nouvelle assemblée ? Nul n’a pu ignorer cette nouvelle victoire électorale du Front Populaire et Démocrate qui gagne onze nouveaux sièges de délégués pour les quatre années à venir. Une percée remarquable au sein de ce genre d’élection et dont la réussite repose principalement dans la figure d’opposition principale au gouvernement que le FPD vient de légitimer définitivement après ce scrutin. D’août 2013 à aujourd’hui, les membres du parti de la gauche asfortienne ont multiplié les interventions médiatiques et ont fait part de leur présence dans les multiples manifestations qu’a connu le pays, que cela soit en septembre dernier, pour s’opposer au passage de la loi Safety & Security III ou en mars et en avril pour dénoncer les arrestations excessives et pour défendre la liberté d’expression et de la presse. Bien que désormais deuxième force politique en présence au sein du Congrès Suprême, ses 31 délégués seuls risquent de ne pas être suffisants pour créer une opposition forte au gouvernement chapeauté par le Président Fédéral Hardenbor. C’est dans ce contexte que l’idée d’une grande coalition des partis de gauche commence à refaire surface depuis le 25 mai. Simeon Belgari, Président du FPD, a multiplié les rapprochements avec les socialistes depuis le début de l’année qui, jusqu’à présent, ont toujours accueilli de manière favorable cette initiative dans le but de faire front face aux politiques de la majorité présidentielle.
L’Union Sociale et Démocrate a également été une bonne surprise au cours de ces dernières élections, puisqu’elle a presque doublé le nombre de ses sièges au Congrès Suprême, passant de 5 à 8 délégués. Une victoire, bien que petite, qui enraille la longue chute électorale que subit le parti depuis la fin des années 80. La question est désormais de savoir s’ils vont réussir à tenir cet élan politique au cours des prochains scrutins dans les années à venir. Toujours à gauche, le Mouvement Social Hamajak, après des sénatoriales réussies l’année dernière, fait désormais son entrée au sein du Congrès Suprême avec deux délégués. Si le parti politique reste très minoritaire, ses récentes victoires électorales en font un futur partenaire de choix dans une coalition anti-gouvernementale. Cela, le FPD l’a très bien compris en se positionnant en faveur de la défense des hamajaks lors des vagues d’arrestations pour extrémisme, une position qui fut jusque-là très floue et qui marque une volonté claire de Simeon Belgari de rassembler le plus de mouvements politiques autour de lui et de son parti. Le plus difficile à convaincre pourrait être le Parti des Ouvriers Libres. Si le parti de gauche radicale a profité de cette percée de l’opposition en gagnant deux nouveaux délégués, beaucoup de ses membres se montrent réticents à l’idée d’une alliance avec le FPD qui reste à leur yeux “un parti capitaliste et bourgeois”, selon une source interne du POL. Cependant, John Taranti, réélu à son poste de délégué et secrétaire général du parti, n’a pas exclu une alliance de la gauche “sous certaines conditions”, dans le but de “vaincre les horvanxiens et la droite au pouvoir”.
A l’autre bout de l'hémicycle, le Parti National Westalien a profité de l’affaiblissement du Parti de l’Union Républicaine pour récupérer de nombreuses voix de l’électorat conservateur, passant de quatre délégués à dix délégués. Cette évolution inattendue renforce son influence et sa position de plus en plus évidente de soutien potentiel au gouvernement, si celui-ci souhaite faire passer certaines lois. Est-ce qu’une alliance avec le PUR est à l’ordre du jour pour le parti d’extrême droite ? Pas d’après son Président, Henry Ross, qui exclut “toute forme d’alliance sur le long terme avec le gouvernement”. Mais ce dernier n’hésite pas à rappeler que “des négociations sur certains sujets pourraient être envisagées, suivant les projets proposés par l’exécutif et le prochain visage du gouvernement”. Bien que très discret ces dernières années, le mouvement nationaliste continu de gagner en popularité et souhaite apporter “un renouveau du patriotisme et des traditions westaliennes” en prévoyant notamment une “lutte acharnée face aux mouvements socialistes, communistes, hamajaks et apparentés” pour “la sauvegarde de l’idéal horvanxien d’unité nationale”. A voir quel rôle jouera le parti dans l'année à venir.
Le Sénateur Simeon Belgari (FPD) (à gauche) et le Sénateur Albert Parsent (USD) (à droite) au congrès annuel de l’USD, à Lerant City, Etat-Républicain de Lerant, le 19 octobre 2013.Qui pour succéder à l’ère Fujitawa ?
Le Premier Ministre fédéral démissionnaire Akito Fujitawa, lors de son allocution télévisée annonçant la démission de son gouvernement, le 26 mai 2014.
Au cours d’une allocution télévisée, le soir du 26 mai,
le Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa a annoncé la démission de son gouvernement à la suite de l’échec électoral de ces dernières élections. Déjà fragilisé après les épisodes de la loi Safety & Security en septembre 2013, les événements de cette première moitié de 2014 et la défaite électorale ont achevé de faire s’effondrer la position de l’inébranlable Akito Fujitawa. Figure centrale du Parti de l’Union Républicaine et dauphin présumé du Président Fédéral Hardenbor, ces deux dernières années ont suffi pour que le Premier Ministre Fédéral depuis neuf années perdent trop d’influence pour rester à son poste. Il est assez rare qu’un gouvernement démissionne à la suite d’élections pour le Congrès Suprême, cette chambre législative étant moins décisive dans le choix du chef du gouvernement que le Sénat. Pour autant, cette démission n’est pas réellement une surprise pour beaucoup d’experts en politique qui voyaient déjà cette possibilité survenir entre 2014 et 2015, notamment en raison des divisions qui traversent le PUR et du fait qu’Akito Fujitawa ne porte plus autant l’image d’une figure unificatrice à droite. Au cours de la matinée du 27 mai, le Président Fédéral Victor Hardenbor a officiellement accepté la démission du gouvernement Fujitawa, mais le chef de l’Etat n’a toujours pas annoncé qui serait le successeur au “Ministre d’émeraude” (surnom donné à Akito Fujitawa). Si on s’attend à ce qu’un nouveau gouvernement soit nommé d’ici la semaine prochaine, la grande question est : qui va être le chef de celui-ci ? De nombreux noms circulent et ceci bien avant l’annonce de la démission. Un nom important est particulièrement revenu au début de l’année, qui est celui du fils du Président Fédéral : Victor Jr. Hardenbor, mais celui-ci a rapidement balayé l’idée hier, préférant se concentrer sur sa réélection à la Présidence du Congrès Suprême. Alors qui sont les autres personnalités qui pourraient être prochainement appelées pour former un nouveau gouvernement ? Nous avons identifié quatre noms qui reviennent souvent et dont le profile pourrait correspondre à un tel choix :
Très connu pour ses sorties médiatiques à l’étranger et plus récemment pour sa prise de position dure vis-à-vis des propos polémiques de certains membres de son camp,
Henry Takajiwa est une figure montante et incontournable au sein du Parti de l’Union Républicaine. Depuis sa nomination au poste de Ministre fédéral aux affaires étrangères, ce dernier applique et popularise la doctrine du Kaiko-bu ou “politique d’ouverture”, dont il est lui-même le théoricien d’origine. Considéré comme l’architecte des réussites diplomatiques de la Grande République ces dernières années, son influence et sa popularité ont grandement augmenté en seulement quelques années. Figure centrale de l’aile libérale du PUR, il pourrait être une personnalité moins clivante pour dialoguer avec l’opposition et il pourrait rassurer certains électeurs qui s’inquiètent de la tournure de plus en plus à droite du parti. Après l’allocution du Premier Ministre Fédéral démissionnaire, de nombreuses personnalité de la droite libérale ont publiquement soutenu sa nomination à ce poste, notamment le représentant de la Grande République à l’ASEA, Boris Valendof, qui s’est récemment illustré dans le désamorçage des tensions Stérus-Poetoscovie. Pour autant, cette personnalité “un peu trop centriste” pourrait déplaire à l’aile traditionaliste du PUR, qui n’a pas apprécié les critiques d’Henry Takajiwa à l’encontre des prises de paroles du Ministre fédéral de l’unité nationale, ces derniers mois.
Soutenu par Akito Fujitawa pour sa succession, le Président du Sénat
Wilson Larster est également une figure importante du parti est un homme politique expérimenté qui pourrait être le choix de sûreté pour le chef de l’Etat. Associé à l’aile modérée du PUR, Wilson Larster est également l’héritier d’une très longue famille d’entrepreneurs depuis la période de la Ier République, faisant de lui le chef d’une des Dynastic Families les plus puissantes de la Grande République. Cependant, il n’est pas une figure aussi imposante qu’a pu l’être Akito Fujitawa et l’affaiblissement du poids politique des modérés dans les prises de décision du parti pourrait jouer en sa défaveur. Si beaucoup d’experts jugent que sa nomination semble être la plus probable, le choix de Wilson Larster pourrait être difficile pour le parti qui a désespérément besoin d’une nouvelle figure unificatrice dans cette période de dissensions, si typique des mouvements conservateurs westaliens. Si les modérés ont généralement ce beau rôle de médiateur entre les deux autres ailes, rien ne garantit que son influence soit suffisante pour redresser et tenir le parti après les derniers échecs…
Présent au gouvernement depuis plus d’une décennie, figure incontournable de l’aile traditionaliste et horvanxien convaincu, le Ministre fédéral de l’unité nationale est un choix potentiel en tant que futur Premier Ministre Fédéral. Au cours des années 90 et au début des années 2000,
Alfred Eisendorf s’est illustré pour ses méthodes chocs dans la résolution de la crise des ghettos et dans la chasse des terroristes hamajaks. Si beaucoup d’associations de défenses des hamajaks, à l’image de Columbia’s Act, le qualifie de “boucher des quartiers”, sa manière de faire a pourtant fait sa popularité au sein de la population conservatrice, qui a vu en lui “un homme qui sait prendre les choses en mains, sans détournement”. Alors général dans l’armée westalienne, il met entre parenthèses sa carrière militaire pour répondre à l’appel du Premier Ministre Fédéral de l’époque, Robert Terford, en 2003 pour occuper le poste de Ministre fédéral de l’unité nationale, ministère créé en parallèle de la réforme constitutionnelle de la même année. Depuis son poste, il prend rapidement le rôle de “gestionnaire des affaires intérieures” d’une main de fer. Très actif et aux propos virulents, il est l’auteur de nombreuses lois sécuritaires, dont notamment la troisième partie du Safety & Security, dont il est le principal contributeur. Personnalité controversée, sa nomination achèverait le virage très à droite du PUR et un appel du pied à une alliance avec le Parti National Westalien, avec qui il entretient quelques liens privés. Pour autant, cela pourrait être un danger dans la stabilité du parti, puisque plusieurs membres de l’aile libérale ont déjà déclaré leur opposition à sa nomination, comme de nombreux autres partis politiques d’opposition qui voient en ce militaire “un futur dictateur nostalgique de l’autoritarisme horvanxien”.
Le dernier choix qui pourrait se porter au chef de l’Etat est assez surprenant, mais pourtant pas aussi improbable que l’on pourrait l’imaginer.
Arthur Horvanx a fait son entrée en politique l’année dernière en remportant les élections sénatoriales du comté de Reggio di Terracristo. Acteur et réalisateur de film très célèbre et populaire, il est également le descendant direct du Dictateur Henry Horvanx (mort en 1909) et un ami très proche du Président Fédéral Victor Hardenbor. Si sa position dans les jeux politiques du Parti de l’Union Républicaine semble peu claire, sa nomination pourrait être un mouvement politique majeur. Si cette personnalité pourrait potentiellement satisfaire les trois ailes du parti, c’est surtout sa très grande popularité au sein de la population (et pas seulement conservatrice) qui pourrait permettre au parti de redresser la barre et de viser juste pour les élections de 2015. Si la gauche critique sa présence au Sénat comme une “insulte aux démocrates ayant combattus les autoritaristes” en 1918, sa popularité touche tous les âges, que cela soit auprès des anciennes générations grâce à ses rôles dans des films culte ou auprès des plus jeunes grâce à ses multiples apparitions dans des séries récentes à succès, qu’il réalise parfois lui-même. Lien entre passé et futur, il pourrait représenter un choix surprenant, mais qui pourrait être bon suivant sa gestion du pays. Pour autant, cette idée ne séduit pas vraiment certains membres du PUR, qui jugent qu’Arthur Horvanx est encore trop inexpérimenté dans les jeux politiques westaliens, réputé comme très difficile, pour arriver à tenir un poste aussi important et complexe que celui de Premier Ministre Fédéral. Sa nomination marquerait également le retour d’un Horvanx dans la dirigeance de Westalia, 105 ans après la mort du dernier à avoir occupé une telle place.
Désormais, le Président Fédéral Hardenbor se retrouve avec plusieurs choix pour trouver un successeur à son fidèle bras droit, Akito Fujitawa. Entre échéances électorales l’année prochaine, politique interne difficile et un camp présidentiel qui s’effrite, le prochain Premier Ministre Fédéral aura de nombreuses problématiques à résoudre pour maintenir son parti au pouvoir et surtout dans un temps extrêmement court. La démission du gouvernement actuel est vue par les experts comme une fin de règne de l’ère PUR et plus particulièrement de l’ère Hardenbor qui dure déjà depuis presque 23 années. Jusqu’à présent, le chef de l’Etat ne s’est pas exprimé publiquement sur le résultat des élections ou sur la démission de son gouvernement, si ce n’est une note publique annonçant qu’il accepte la démission de ce dernier. La majorité attend avec impatience la décision du Président Fédéral, l’opposition s’apprête déjà à s’opposer frontalement avec le prochain gouvernement et la population retient son souffle dans l'espoir que cette période politique tempétueuse se résolve rapidement. Beaucoup d’entre nous ont préféré ne pas voir la vérité en face jusqu’à présent, mais il est désormais évident d’y faire face : Westalia connaît une période de trouble politique, un tournant historique majeur qui pourrait marquer notre pays une fois de plus vers un dénouement en bien ou en mal pour la population…