10/05/2016
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Activités étrangères en Loduarie Communiste - Page 11

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Drapeau du Tahorintang

A toutes les nations socialistes, communistes, anarchistes ou communalistes

Camarades, mes salutations,
Depuis plus d'un an, un pays du Nazum se meurt dans une atroce guerre civile qui est, tristement, inconnue de beaucoup. Ce pays, qui est le mien, se nomme la Ramchourie. Depuis des siècles, je dirais même des millénaires, nous avons subi la tyrannie et l'oppression de seigneurs et d'aristocrates qui n'ont jamais cherché notre bonheur et notre survie. Jamais, dans notre histoire, les masses de paysans et d'ouvriers n'ont reçu leurs droits les plus fondamentaux. Cette erreur de l'histoire se doit d'être résolu en ce moment même.

Depuis un an maintenant, avec mes camarades, nous avons fondé le Tahorintang, une faction de cette complexe guerre civile qui se revendique du courant du Taihoranisme du Negara Strana, une idéologie communiste qui souhaite la fin, en partie, de ces années d'oppression et la création d'un régime stable et populaire en Ramchourie. Ce camp que nous avons fondé, cependant, est isolé dans ce conflit dévastateur. Nombre de nations et factions veulent notre disparition, comme les conservateurs extrémistes de l'empire, ou les petits seigneurs et aristocrates qui ne cherchent qu'à conserver leur pouvoir.

Ainsi, si je viens aujourd'hui porter ce message, c'est pour vous demandez, nations socialistes, communistes, anarchistes ou communalistes, de nous soutenir et nous aider à réunifier notre Ramchourie tristement chaotique. Toutes aides seront bienvenues, que ce soit des vivres, des ressources, des armes ou de l'assistance sur le terrain. Toute forme d'aide est la clé qui peut ouvrir un nouveau monde dans notre pays meurtrit et permettre de soutenir notre effort d'apporter un peu plus d'égalité, de liberté et de camaraderie en ce monde détruit par les guerres et les complots.

VIVE LA REVOLUTION, GLOIRE AUX PROLETAIRES ET TRAVAILLEURS !!!
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"Combien de temps encore abuseras tu de notre patience, Herdonia ?"
Prise de parole du sénateur et Maître des Balances Rocco Ascone (Les Hommes du Patrice)
Débat sur l'extradition de Toni Herdonia



Rocco Ascone, sénateur depuis 2012, membre du Gouvernement communal depuis 2015, figure parmi les têtes fortes de l'actuel gouvernement velsnien. Il se targue souvent du bilan économique favorable des dernières années, ce dont beaucoup lui refusent le crédit, arguant que cette dynamique était engagée dés 2012. En retrait pendant une grande partie des débats sur la conjuration des libertariens et le procès Herdonia, son désaccord manifeste avec sa consœur Julia Cavali concernant le demande d'extradition du prévenu le pousse à finalement s'exprimer devant le Sénat.


Jusqu'à quand abuseras-tu de notre patience, Herdonia ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de tes outrances, de tes vices et de ton incompétence ? Jusqu'où s'emportera ton audace ? Toi Herdonia, toi qui attire le malheur à notre cité à l'évocation de ton nom. Toi qui nous fait honte d'être citoyens de notre ville. Toi que nous regrettons de t'avoir acceuilli comme un frère dans notre hémicycle. Ton audace a toujours été ce qui cachait la honte que n'importe quel aurait pu éprouver en étant dans tes chaussures. Rien ni personne ne t'a fait reculé afin de pervertir ce que nous considérons tous comme les règles élémentaires bienséantes de notre politique. Ni nos institutions séculaires, ni les renseignements de la Segreda, ni la consternation du peuple de Velsna devant tes actions, ni les regards indignés que tous les sénateurs ont porté vers toi... rien n'a pu t'ébranler dans cette honte constante qu'est ta simple existence !

Alors même que tes projets infâmes ont été découverts, que ta conjuration de libertariens est ici environnée de témoins, que nous avons désormais toutes les preuves de tes desseins à l'encontre du regretté Patrice Dandolo, penses-tu qu'aucun de nous ignore ta véritable nature ? Penses tu avoir l'audace suffisante pour mériter une demande d'extradition de notre part ? Nous savons tout de toi, Toni Herdonia: dans quelle disgrâce tu t'es roulé en défigurant l'ambassade qui était supposée nous représenter auprès de barbares sylvois, quels complices tu as réunis à Velsna en ton absence opportune afin de tenter de renverser notre République, quelles résolutions tu as prises. Alors même que nous pouvons désormais te lier sans entrave à la mort de notre ancien patrice, tu continues depuis ta cellule de maltraiter notre grandeur...

Tout ce temps ! Tous ces manquements aux mœurs de notre cité ! Tous ces complots, le Sénat les connaît, le gouvernement communal les voit. Et pourtant, Toni Herdonia vit encore, et certains ici présent ont l'audace de penser que ce dernier mérite l'extradition ! Depuis sa cellule, il se rit de nous: d'une main il vient à ce procès en pensant que nous l'admettrons de nouveau au sein de notre cité un jour, de l'autre il complote encore et encore tel que les barbares sylvois nous l'ont dit et annoncé, les preuves que nous avons reconnu en toute humilité. Nous, citoyens velsniens, hommes libres pleins de courage, nous croyons faire assez pour la patrie si nous nous contentons d'éviter sa fureur et ses trahisons ! Depuis longtemps, Herdonia, ces excellences du Sénat auraient dû t'envoyer à la mort, et faire tomber ta tête sous l'épée dont tu veux tous nous frapper. L'épée que tu as aidé à tenir contre le Patrice Dandolo, le même poignard qui armait encore tes partisans quelques semaines de là encore.

Je suis éhonté devant l'idée même de demander à ce que Herdonia refasse son apparition sur notre territoire. Il y eu déjà des hommes pour tenter de renverser notre République. Le tyran Dino Scaela s'y est essayé lui aussi. Et un illustre citoyen, le Maître de l'Arsenal Di Grassi, l'en punit par l'exil et la mort de ses partisans. Et lorsque Toni Herdonia a tenté par deux fois de faire de notre cité un théâtre de carnage et de meurtres, le gouvernement communal ne l'en punirait pas !? Je ne rappellerai point que des hommes et des femmes, pour sauver la République de la conspiration que méditait le tyran Scaela, ont abandonné leurs familles et leurs amis pour le combattre: de tels exemples ne doivent pas êtres oubliés.


Applaudissements sur la plupart des gradins


Il n'est plus, non, il n'est décidément plus ce temps où de grands hommes mettaient leur gloire à frapper avec plus de rigueur un citoyen pernicieux que le sauvage d'Achosie le plus acharné. Aujourd'hui, seule une misérable déchéance du statut de sénateur nous a été donnée comme arme contre toi, Herdonia, insuffisance que nous regretteront si elle n'est pas corrigée. Nous ne manquons de rien pour gouverner cette cité vers la prospérité qui lui est due: ni la sagesse des conseils de nos citoyens, ni l'autorité de nos lois ne manquent à notre République. Nous seuls, je le dis ouvertement, nous seuls, sénateurs et gouvernement sans vertu, manquons à nos devoirs.

Il y a deux années de cela, pour assurer le salut de notre cité des affres de l'instabilité, nous n'avons reculé devant aucune limite juridique afin de garantir nos acquis. Les excellences du Triumvirat se sont saisies de leur droit de proscription pour nous défaire de groupuscules qui escomptaient faire grand mal à la patrie. Puis, après la guerre, nous avons garanti par un autre texte que plus jamais les scaeliens ne poseraient le pied en notre ville. Ce décret salutaire, nous l'avons aussi à notre disposition. Mais nous l'enfermons dans les archives du Sénat, comme une épée dans le fourreau. Nous disposons de pouvoirs dont nous avons peur de nous servir. Un pouvoir qui demeure donc inutile. Mais nous avons préféré laisser pourrir et désormais, les barbares s'en chargent à notre place. Si je l'exécutais, ce décret, tu mourrais à l'instant, Herdonia. Tu vis non parce que tu es rusé, mais parce que nous avons été faibles.

Mes excellences, mes frères. Je voudrais être clément, tout comme l'a été notre gouvernement en demandant cette extradition. Mais je voudrais plus encore que la patrie, menacée de périr, ne m'accusât point de faiblesse. Mais déjà je m'en accuse moi-même: je condamne ma propre lâcheté de n'avoir proféré mot avant cela. Une armée de conspirateurs libertariens était prête à fondre sur nos gorges, et ils n'ont été décapités que par une intervention tardive et opportune. Le général de cette armée, le chef de ces ennemis est sur les bancs d'un tribunal étranger. Et nul doute qu'il y sera, méditant sans cesse quelque nouveau moyen de bouleverser la République tout en se défendant d'avoir maltraiter tout être humain par delà notre nation. Si j'ordonnais en ce moment, Herdonia, que tu fusses saisi, livré à la mort, qui pourrait trouver ma justice trop sévère ? Je craindrais plutôt que tous les bons citoyens ne la jugeassent trop tardive. Mais ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, des puissances étrangères ont décidé que ce ne serait pas ma main qui te portera le dernier coup. Tu recevras procès à Velsna, Herdonia, lorsqu'on ne pourra plus trouver un homme assez méchant, assez pervers, assez semblable à toi, pour ne pas convenir que ton arrestation pour avoir maltraiter un vulgaire félin fusse juste. Tant qu'il en restera un seul homme qui ait chose à te reprocher à l'étranger, tu vivras, mais tu vivras comme tu vis maintenant, entouré de gardes sylvois. Et lorsque tu auras achevé ta peine, il n'y aura guère de chagrin à te voir devant un peloton d’exécution loduarien. Tu reviendras à Velsna, Herdonia, mais tu y reviendras mort.

Ainsi, Herdonia, achève donc tes desseins, sors enfin de ta réserve, dénonce nous tes complices et avoue tous tes crimes. Et peut-être, notre assemblée daignera t'accorder une demande d'extradition.

*acclamations sur tous les bancs*


Les deux censeurs sénatoriaux déclenchent par la suite leur droit de véto sur la demande d'extradition de Toni Herdonia, approuvée par le Sénat des Mille à 973 voix.

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La Matteade, extrait du Livre VI: être et paraître dans les pays rouges
Par Gina Di Grassi (2015)


"De tous les eurysiens, les loduariens sont les plus braves."



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Depuis son exil causé par son assassinat de la famille proche de "l'usurpateur" Dino Scaela, la velsnienne Gina Di Grassi a débuté un travail de compilation de l'ensemble des témoignages de la vie du sénateur Matteo Di Grassi, depuis sa naissance jusqu'à la guerre civile de 2013-2014. Assumant totalement la nature de l’œuvre, inspirée du panégyrique velsnien classique, mêlant lyrisme et données historiques autour d'une figure centrale, ces travaux ont toutefois prit une tournure différente. En effet, le récit fait part de nombreuses digressions portant sur des thèmes plus proches de la géographie, de l'ethnologie et de la sociologie. L'autrice s'attache à replacer la guerre civile velsnienne dans un monde subissant des changements rapides et profonds, et s'attarde donc parfois sur les autres acteurs de ce qu'elle nomme "une grande scène de théâtre où Dame Fortune a pourvu un rôle précis à chacun". Dans l'extrait présent, cette dernière fait part d'une description succincte d'entités qu'elle rassemblent sous l'appellation de "pays rouges", qui en réalité se focalisent essentiellement sur les contrastes observés par l'autrice en témoignage de première main des loduariens et kah tanais dont elle a fait la rencontre entre 2012 et 2015. L'ouvrage de la Matteade, qui paraît à titre périodique dans un format mensuel, connait déjà un franc succès dans plusieurs pays eurysiens, et les quelques ressortissants velsniens en Paltoterra commencent à le faire circuler sous ces latitudes.


Il était l'année 2013, au mois de mai, lorsque nous vîmes pour la première fois de nos yeux des gens du pays de Loduarie. Dans son exil en la cité libre de Cerveteri d'Afarée, le sénateur et triumvir mon père se saisit de la guerre comme sceptre et hissa la rébellion comme drapeau, après que le tyran scaelien eut causé le mal dans les murs du Sénat. Il n'était nulle famille de longue naissance de notre République à ne pas accuser la mort, la perte et le chagrin. Comme dit à la fin de mon livre précédent, celui que l'on ne nomme pas, porta la guerre dans notre enceinte sacrée. Il tua non seulement quarante sept de ses frères de Sénat, ses compagnons et ses compatriotes, car porter une couronne comme un tyran venu tout droit des patries barbares de Teyla ou de Karty n'était pas son seul dessein. On ne cache pas le secret que des jours durant, il avait fait une longue liste des lignées devant être "taillées à la racine", qu'importe l'âge, que ses ennemis soient dans leur berceau ou sur leur lit de mort, qu'ils possèdent la vigueur masculine ou féminine... Aussi, Scaela, non content de la jouissance du massacre, fit entrer ses hommes dans chaque maison de citoyens illustres par leur fonction, pour y raccourcir les femmes, les vieillards et les enfants. Le sénateur mon oncle eut été à pleurer à cette occasion, et il incomberait plus tard à ma tâche de reprendre son corps pour le donner à une mort plus décente, et qui illustre mieux son rang.

Le sénateur mon père eut la chance d'avoir été au départ plusieurs semaines de cela, et s'était préparé avec clairvoyance à cette évidence que les intrigants eussent déjà pris le pouvoir dans la cité. Il acta son départ trois semaines avant cela, sous le prétexte d'une querelle frontalière avec les gens du désert au delà de la cité de Cerveteri, et que ses magistrats eussent fabriquer dans leur ruse. Le sénateur mon père prit donc la tête des deux flottes où nous avions toute notre clientèle nous tenant en affection et en amour, prête à défendre la cause la plus juste, et avec la promesse des cités d'Achosie du Nord et d'Afarée qu'une armée nous attendrait au delà des mers. Mais lorsque nous arrivâmes sur les plages de Cerveteri, le sénateur mon père fut contrarié de n'y voir que 2 000 gardes civiques plutôt que les milliers de citoyens qui devaient faire défection de la poigne du tyran. Nous eûmes été proches de l'abandon, et nous passâmes plusieurs jours en ruminations vaines, dans l'asile qui nous avait été donné par ces honorables gens de Cerveteri. Nous fûmes renforcés de gens du pays des margoulins, venant de la barbarie des eurysiens orientaux, contre de la monnaie qu'ils regardent toujours d'yeux avides et peu fiables. Mais ce n'était pas là suffisant, et il nous fallu assurer le concours d'autres barbares qui avaient été fort aimables avec le sénateur mon père par le passé.

Le mois suivant notre venue en la cité de Cerveteri, il nous fallu accueillir des hommes étranges du pays de Loduarie, et sur ce pays, je dois me permettre de m'arrêter pour en souligner l'étrangeté de ces gens. Comme l'ont des auteurs illustres que je ne fais que copier pâlement, le pays loduarien abrite plusieurs millions de ces gens, dont on ne dit qu'ils parlent peu, rient peu, mais font beaucoup. Les loduariens que j'ai vu et entraperçu furent des alliés précieux, qui étaient peu curieux de nous, qui au contraire, étions dans leur fascination. Les gens de ce pays rouge étaient peu curieux de tout, ne faisait guère fit de bon comportement et de retenue, et nous adressaient guère plus de cinq mots dans la même phrase. Cela ne signifiait certainement pas qu'ils eussent été idiots ou retardés d'une manière quelconque, ou qu'ils ne ressentaient pas: ceux-ci n'accordaient tout simplement pas une grande importance au commun de ce qu'ils croisaient en dehors de leur patrie. On dit souvent que chez les loduariens, revient à passer pour un idiot. C'est faux toutefois d'affirmer que l'humour loduarien n'existe pas, car je puis avoir eu à mes oreilles des anecdotes parmi lesquelles celle ci-ci figure au premier plan.

Un loduarien et teylais entrent dans une musée et contemplent des tableaux. Le teylais commente chaque toile avec une grande passion, et sur certaines d'entre elles qui célèbrent ses combats, il s'empresse de faire parler son orgueil: "Regardez comme nos gens se battent bien et sont braves.". Le lorduarien répond simplement: "Oui, vous vous battez bien. En peinture.".

Les loduariens peu loquaces, associent cette qualité à leur humour, qui est aussi cassant que leur humeur du quotidien. Ils utilisent peu de mots pour souligner des situations qui en deviennent souvent amusantes. Ce que je nommerais, du "laconisme loduarien". Outre cela, les gens de ce pays ne font que peu de cas des bijoux, des parures et de tout ce qui brille, et que l'on prend là bas pour superflus. Je considère que le régime et la politique n'ont que peu à voir avec cette réalité, et que la cause de ces comportements sont à chercher plus loin que la Loduarie des communistes.

La Loduarie a toujours été une peuplade dirigée par le principe de la force et de la barbarie juridique, et dont la Démocratie communiste n'est qu'un prolongement culturel. Ces gens, qui descendent pourtant en partie du peuple des gallo, de l'actuelle Gallouèse, qui est une patrie radicalement différente, n'ont jamais connu au cours de leur Histoire, une dynamique propre au développement de l'individu comme valeur. A l'inverse, la dynamique du groupe y est forte, et la pression sociale de ce dernier l'a toujours écrasé. Ces solidarités locales de l'ancien temps, ont mené pour le moins logiquement à des gouvernements qui s'appuient sur elles. La Loduarie a connu des idéologies dignes de la barbarie étrangère, et qui font appel à l'autorité. Le régime des fascistes loduariens a bien davantage marqué ses suivants que l'on ne veut bien le penser, et il a institué un rapport de gouvernant à gouverné extrêmement déséquilibré. Les loduariens parlent la même langue que celle qui les gouverne: celle de la force. Le régime des loduaristes n'a fait que reprendre ces solidarités et cette relation, qui est désormais est inscrite dans le comportement de sa population. Les gens de ce pays rouge respectent les individus qui font étalage de cette force, et maudissent ceux qui pensent autrement. Ils réprouvent l'achat de la paix par l'argent et l'or, et refusent les cadeaux qu'ils ne voient comme de la faiblesse. Aussi, cela entre dans la contradiction de nos coutumes, nous qui couvrons de présents les étrangers selon nos convenances, et qui entretenons l'affection de notre clientèle. Comme tous les gens de son rang, le sénateur mon père aime à faire venir tous ses clients pour distribuer et faire preuve de largesse. Aussi, lorsque le sénateur mon père fit la rencontre du "roi des loduariens", les cadeaux et l'affection le laissèrent indifférents, lui qui ne voyait que la force. Inversement, il admirait le sénateur mon père pour son expérience de la guerre.

Les gens du pays de Loduarie n'obtiendraient pas la justice si je ne m'étendais pas sur la façon qu'ils ont de se battre, de vivre et de mourir. Il est peu de peuples parmi les gens d'Eurysie que je ne pourrais qualifier de plus courages qu'eux. De tous les eurysiens, les loduariens sont les plus braves, sans nul doute. Parmi les hommes servant le sénateur mon père, les mercenaires du pays rouge se distinguèrent chaque jour de cette guerre. Il vont au combat sans beaucoup d'armes et de protections, n'ont que peu d'égard pour leurs propres vies, et ne font gère passer leurs ordres ou leurs devoirs avant quelque distraction superficielle. Ils ne questionnent pas leur commandement, et se battent sans réserves. Aussi, je n'ai vu que peu de femmes parmi leurs soldats et leurs dignitaires. Je ne connais rien de la façon dont les loduariens regardent leurs épouses, leurs mères et leurs sœurs, mais la guerre et la politique semblent éloignées de ce que les loduariens s'accordent comme étant une norme chez les femmes.

L'on ne saurait clôturer cette digression au propos des peuples rouges de Loduarie sans évoquer leur "roi", qu'ils nomment plus simplement "secrétaire général". Le sénateur mon père me la décrit en ces mots, dont la plupart m'ont été rapportés par le sénateur mon père. Courageux mais impulsif, il aurait fait un bon politicien à une autre époque, et aurait sans doute été considéré par les héros des guerres celtiques si il y eut prit part. Il aurait sans doute trouvé sa place dans une autre vie parmi les chasseurs de Strombola et aurait combattu pied à pied la horde des achosiens. Le secrétaire général n'apprécie guère d'autres qualités que la force du caractère, et n'a pas le sens des manières. Pour beaucoup de fois, il est riche d'injures, mais qui renforcent sa posture. Il règne par la brutalité, parce que c'est ce à quoi la Loduarie est habituée depuis bien avant son avènement. A bien des égards, il est une manifestation physique du peuple loduarien, comme rarement des rois, seigneurs, tyrans ou autres chefs d'état ne l'ont été. Il ne gouverne pas seul, car il fonde ses décisions sur le conseil d'autres parmi son armée et son assemblée, mais il en assume toutes les décisions par son omniprésence. La force étant la loi chez les gens du pays de Loduarie, l'armée a davantage d'affection dans son cœur que son assemblée. A bien des égards, il s'appuie au bras d'instances uniquement consultatives. Les attributs de son pouvoir laissent paraître la simplicité avec laquelle il définit sa fonction, et qui peut également être l'héritage d'une culture matérielle loduarienne laconique et avare de symbolisme.

(portrait de kah tanais à suivre...)
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  • Rappel !
Le Conseil Municipal de Carnavale rappelle à toute fin utile que les espions étrangers doivent se déclarer aux douanes avant de pénétrer sur le territoire de la Principauté.
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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

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Édito de Géorgi Marcos, secrétaire général du Parti Eurycommuniste velsnien, 16 janvier 2016



Mourir pour la grosse Catherine ? Non !



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Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du précipice, les puissances bourgeoises n'attendaient que cela. Ils le voulaient, ce moment opportun de se débarrasser définitivement de ce qu'ils considèrent comme des nuisances : nous, et nos revendications. Nous les ouvriers, nous les employés, nous les professions intermédiaires, nous les gagne petits et les mange-misère. La guerre a toujours été un outil du capital, l'outil de dernier recours, l'instrument idéal pour se débarrasser des revendications ouvrières, pour nous envoyer au front pour faire leurs guerres à leur place. Nous ne payons pas seulement leur modèle de production par notre sueur, loin de là: nous en faisons les frais en versant notre sang pour des causes qui ne sont pas les nôtres. Nous sommes des frères et des sœurs, des camarades de tous les pays du monde, qui sommes contraints de livrer bataille pour attiser l'appétit de quelques nantis, qui se calfeutrent dans les sphères politiques, tant du gouvernement velsnien que des autres puissances.

Nous arrivons, je l'estime, à un point de bascule. Partout, le conservatisme et la réaction semblent l'emporter. Le conseil communal velsnien se compromet chaque jour un peu plus avec des régimes droitiers, à la limite de l'idéologie fasciste. L'OND s'est vendu à des puissances esclavagistes et réactionnaires pour quelques espèces. 50 000 opposants politiques exilés par le régime kartien ? Peu importe, ces vies ne valent rien car elles ne servent pas un narratif idéal. Sylva pactise avec la dictature antégrine ? Peu importe, ce dictateur là est dans le bon camp après tout, il achète et vend au bon endroit. L'ethno-état hotsalien et « l'entreprise » Rasken s'engagent dans une escalade dangereuse pouvant détruire des milliers de vies ? Mettons donc quelques billes sur chacun d'entre eux pour voir qui survit. Le capitalisme, dans la nature de son fonctionnement, a la faculté de détruire ses propres forces de travail, et la guerre n'en est que le prolongement naturel. Les seules occasions pour lesquelles ces forces bourgeoises se battent pour la paix, c'est pour défendre un régime mafieux au Gondo et l'empêcher de s'effondrer devant la force de son propre peuple ! Le profit avant tout, là est la malheureuse réalité des gens qui nous gouvernent. Leur système est condamné à semer la guerre, aussi sûr que le nuage apporte l'orage.

Aujourd'hui, une fois de plus, nos gouvernements nous emmènent un peu plus dans cette abîme. Rien de nouveau en soi, mais ce qui change, c'est l'ampleur du massacre dont nous allons au devant, et la détermination de nos gouvernants à appliquer un tel agenda belliciste et destructeur. La démocratie communiste loduarienne a toujours été la justification idéale à toutes les attitudes guerrières, la cause parfaite de toutes les dépenses et toutes les extravagances budgétaires, qui devraient être consacrées à nous sortir collectivement de la misère: de la faim, de la pauvreté, de l'analphabétisme. Que le gouvernement teylais impose déjà à son propre peuple des cadences de travail infernales, les trois huit, la barbarie et la prédation organisée par le patronat...tout cela est déjà suffisamment abominable, de voir les travailleurs aliénés au point que certains ouvriers, au devant de leurs patrons, baissent la tête et disent simplement « merci ». Mais voilà que désormais, à défaut d'imposer la prédation à sa propre population, à ses propres masses prolétaires, voilà que ces derniers entendent imposer la mort et néant à leurs voisins. De quel droit devrions nous tous être affectés par cette folie, nous les travailleurs, nous les velsniens, les teylais, les tanskiens, les gallouèsants ? Devrions nous mourir pour la grosse Catherine ? Non ! Existe t-il d'autres alternatives qui éviteraient un massacre ? Oui, évidemment. Seulement, ce n'est pas là le souhait des gouvernements bourgeois, cela n'a jamais été le cas.

Ceux ci se pensent engagés dans un bras de fer à mort avec les loduariens, et la simple existence de ce régime, à toute évidence, leur paraît être une insulte. Alors que des loduariens OSENT faire des transferts aériens dans des zones neutres...vous imaginez bien que l'occasion était trop belle, trop tentante, pour ne pas la laisser passer. Une flottille aérienne sans défense ? Pourquoi ne pas la détruire après tout: cela respecte un agenda fixé de longue date, qui s'inscrit dans un harcèlement à outrance du moindre fait et geste du gouvernement loduarien à l'étranger, et qui permet par dessus tout de justifier la militarisation massive dont la plupart des pays eurysiens sont responsables. Et tout cela pourquoi ? Pour satisfaire les égos des états majors onédiens en mal de leçons à donner de victoires symboliques ? J'ose dire les mots aux ouvriers teylais qui liraient ceci : le gouvernement qui a été élu à la tête de ce pays se comporte comme une bande de bouchers et de criminels de guerre en puissance ! Car c'est là, la seule manière qu'ils connaissent d'envisager un rapport de force. C'est là le moment pour eux de se débarrasser définitivement d'une alternative politique, quoi que l'on pense d'elle en en bien ou en mal, qui donne un contre-exemple à cette débauche de régressions sociales, de dérégulations, de catastrophes humaines dont les hommes et femmes qui se sont succédé dans le cabinet ministériel teylais sont responsables ! Il se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes, à l'instar des événements survenus à Valinor, sans se poser la question de savoir pourquoi des individus, en voyant le monde qu'ils sont en train de construire, se disent « Non, je ne veux pas de cela. ». Et tout le monde suit : la bourgeoisie velsnienne a emboîté le pas et mobilise son aviation, celle de Tanska également, et

Aussi, je dis ceci: si nos gouvernements sont incapables, et n'ont pas la volonté de se battre pour la paix, nous, communistes, socialistes, anarchistes, libertaires...nous, nous sommes prêts à faire peser notre parole, en embrasant sur notre sillage toute la classe ouvrière et laborieuse d'Eurysie et du reste du monde. Vous avez réussi à vous entendre pour ne pas vous battre au Gondo ? Très bien, car nous voulons la même chose en Eurysie, même si cela répond beaucoup moins à vos priorités et vos ambitions mortifères.

Nous appelons donc, notre rédaction, toutes les forces sociales et démocratiques, désireuses de tordre le bras d'une monarchie poussiéreuse et putride, afin que la paix perdure entre les peuples et les travailleurs. Nous souffrons bien assez dans nos ateliers, dans les rayons de vos supermarchés, dans les centrales d'achat, dans les ports et les gares. Nous appelons l'ensemble de la société civile velsnienne, teylaise, tanskienne, et même au delà, au Grand Kah, à l'organisation de grandes marches de la paix et du désarmement. Pour que les armes cessent de circuler au prix de la baguette de pain, pour que les individus au pouvoir aient la décence, pour une fois de leur, de se comporter comme des bêtes. Un front uni des travailleurs contre cette folie, voilà ce que nous voulons ! Camarades ! La vie est à nous !



Les ventes de ce numéro serviront à financer des cagnottes de manifestation dans tous les pays d’émission de ce numéro: Velsna, Teyla, Tanska, Valinor, Loduarie et Grand Kah. Cet article a été traduit du velsnien vers le syncrétique, teylais, valinoréen, loduarien et tanskien.




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Évaluation des possibilités face à la Loduarie Communiste.
Défendre le Royaume de Teyla face aux menaces grandissantes de la Loduarie Communiste.

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Présenté par la Direction Extérieure du Renseignement Royal.
Très secret défense - XXXX 2016


Analyse du contexte général vis-à-vis de la Loduarie Communiste et des objectifs loduariens :

Le Royaume de Teyla et la Loduarie Communiste évoluent dans un contexte de tension en constante évolution. Les relations entre les deux nations, à la culture différente, sont toujours hostiles, mais la caractéristique principale de la relation est les moments de tension majeurs survenant sans qu'il soit possible de les prédire. Ces pics de crise peuvent être d'origine politique, militaire ou économique et impliquent généralement des démonstrations de force militaire ainsi que des frictions aux frontières. Le récent événement, suite à un transfert d'avions loduariens et sûrement plus, à destination de Valinor constitue la plus flagrante des menaces. Le convoi a emprunté un itinéraire aux frontières du Royaume de Teyla et de la Principauté Catholique de Saint-Alban. L'itinéaire fut considéré comme inquiétant, voir hostile, par le Gouvernement de Sa Majesté et Sa Majesté Catherine III.

Les objectifs de la Loduarie Communiste à travers cette manœuvre sont multiples. À travers la démonstration de force déployée aux frontières du Royaume de Teyla, la Loduarie Communiste et ses autorités démontrent au Royaume de Teyla que la nation communiste est prête à un conflit tant avec le Royaume de Teyla qu'avec l'Organisation des Nations Démocratiques. La démonstration de force relève aussi d'une dynamique intérieure à la politique interne de la Loduarie. En outre, les discours successifs du Secrétaire général révèlent une déclassification de la Loduarie Communiste sur tous les aspects, hormis l'armée. Nous supposons qu'à l'égard de la force armée loduarienne et de l'état de l'économie loduarienne, les autorités loduariennes engagent des moyens financiers conséquents, par rapport à d'autres secteurs comme la Recherche et le Développement, pour maintenir une armée pouvant tenir la dragée haute à chaque armée de l'Organisation des Nations Démocratiques prises individuellement.

L'incident lié au convoi loduarien allant vers Valinor, à travers les paroles des pilotes, renforce le sentiment que la Loduarie Communiste est prête à d'énormes sacrifices pour que le pays puisse maintenir sa survie et son intégrité face à une Organisation des Nations Démocratiques toujours plus dominante face aux nations communistes et notamment l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme. Le convoi a emprunté un itinéraire soigneusement étudié, évitant les zones dans lesquelles il aurait pu être directement intercepté tout en restant suffisamment visible pour signaler une volonté de confrontation et qu'il n'avait pas peur de se montrer. La Loduarie Communiste a cherché à créer un fait accompli, forçant les autorités teylaises à prendre des dispositions, qui seront interprétées par le régime communiste comme une augmentation des tensions. La manœuvre de la Loduarie Communiste s'inscrit dans une volonté d'augmenter la pression autour du Gouvernement de Sa Majesté, révélant au passage la compréhension des autorités loduariennes de la politique intérieure teylaise.

L'objectif de la Loduarie Communiste est peut-être plus grand. En outre, si la Loduarie Communiste multiplie les sorties hostiles à l'encontre du Royaume de Teyla et des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, cela s'inscrit dans une stratégie plus large de la Loduarie Communiste visant à fragiliser l'autorité du Gouvernement de Sa Majesté aux yeux de sa propre population et de ses propres alliés. Elle cherche à remettre en cause l'utilité et la légitimité de l'Organisation des Nations Démocratiques auprès de la population teylaise. En projetant ses forces de manière hostile sans craindre de représailles militaires ou diplomatiques, la Loduarie Communiste cherche à tester et mettre en exergue la cohésion du Royaume de Teyla et de ses partenaires. Mais l'actuelle crise a démontré que le Royaume de Teyla et ses partenaires au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques et tierces lui sont restés fidèles.

Cohésion entre le Royaume de Teyla et ses partenaires :

L'Organisation des Nations Démocratiques a démontré son efficacité et sa cohésion face aux menaces loduariennes planant sur le Royaume de Teyla et la République Fédérale de Tanska. Les services du renseignement de Sa Majesté n'ont repéré aucun signe inquiétant remettant en cause la venue des États-membres si le Royaume de Teyla venait à déclencher l'article cinq du Traité de Bandarhan. Bien au contraire, nous pensons qu'au regard des discussions ayant eu lieu, la cohésion des membres a été renforcée grâce aux actions de la Loduarie Communiste, alors que les tensions ne font qu'augmenter au fur et à mesure que le rapport de force se creuse en faveur du Royaume de Teyla et de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Outre l'Organisation des Nations Démocratiques, le Royaume de Teyla a pu compter sur des partenaires tierces à l'organisation, lui permettant de s'assurer de leur soutien. Le Saint Empire de Karty et la Fédération de Stérus ont répondu présents aux appels de soutien diplomatique du Royaume de Teyla, lui assurant de ne pas être minoritaire face aux nations communistes, dont le Grand-Kah qui a pris la défense assez brutalement de la Loduarie Communiste. Bien que la Loduarie Communiste soit un membre fondateur de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme, les différences de réactions, qui se sont faites timides à l'égard de la Loduarie en dehors d'exceptions, démontrent l'isolement diplomatique de la Loduarie Communiste sur la scène internationale. Un isolement diplomatique qui a conduit le Gouvernement de Sa Majesté à proposer un sommet avec la Loduarie Communiste et les nations qui lui sont frontalières. De plus, dans une missive diplomatique récente, l'Alguarena a assuré son soutien militaire au Royaume de Teyla, si ce dernier venait à être attaqué par la Loduarie Communiste, provoquant un net gain de confiance dans le Gouvernement de Sa Majesté. Une situation qui renforce l'isolement de la Loduarie Communiste. En outre, le Grand-Kah et les nations communistes auront tendance à être fébriles à tout mouvement de soutien militaire à l'encontre de la Loduarie Communiste au regard de la prise de position de l'Alguarena publiquement à travers son vice-président.

Des conflits à venir ? :

Dans ce contexte, l'incident du convoi loduarien peut apparaître comme une vaine tentative désespérée de tester les limites de la patience de l'Organisation des Nations Démocratiques et de ses partenaires. Les menaces de guerre qu'ont insinuées les responsables de la Loduarie Communiste sont à prendre au sérieux, mais les forces combinées déployées et en réserve, tant teylaises que celles de nos alliés, auraient pu permettre une défense sereine du territoire teylais tout en permettant des multiples attaques pénétrantes sur le territoire loduarien. En cas de guerre de la Loduarie Communiste contre l'Organisation des Nations Démocratiques, le conflit armé ne ressemblerait à aucun conflit mené précédemment par la Loduarie Communiste. En outre, il s'agirait du premier conflit où le territoire loduarien serait fragile et pourrait subir des événements importants tels que des invasions ou des pénétrations dans le but d'affaiblir la logistique loduarienne.

La Loduarie Communiste n'est pas la seule nation dans la sphère loduarienne étant aux frontières d'un des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques ou partenaire du Royaume de Teyla. La Démocratie Communiste de Translavya et Goïda s'inscrivent dans cette dynamique et ce contexte de multiples fronts armés et de renseignement. Nul ne peut oublier la livraison d'armes de la Loduarie Communiste envers la Démocratie Communiste de Translavya ou encore de Goïda, une avant-base loduarienne au Paltoterra afin d'exercer une pression sur le Duché de Sylva. La multiplication des fronts sur lesquels doivent veiller les acteurs de l'Organisation des Nations Démocratiques reflète la volonté de la Loduarie Communiste de créer des bases avancées dans le monde, afin que tous les pays membres de l'organisation puissent se sentir menacés par la Loduarie Communiste et ses partenaires. En outre, le pouvoir politique loduarien espère qu'à travers Goïda, il pourra mettre une pression sur le Duché de Sylva pour que celui-ci ne se joigne pas à un conflit armé contre la Loduarie Communiste. Le même mécanisme fut répété à l'encontre de la République Translavique à travers la Démocratie Communiste de Translavya.

Toutefois, cette stratégie comporte des risques majeurs pour la Loduarie Communiste. Les efforts logistiques de la Loduarie Communiste sont nombreux à faire, alors que le matériel est dispersé aux quatre coins du globe. Les moyens financiers engagés dans l'armée et la logistique doivent contraindre les autorités loduariennes sur les dépenses d'investissements dans des secteurs économiques qui ne sont pas militaires, pouvant renforcer un sentiment anti-Lorenzo au sein de la population loduarienne, malgré la propagande. L’absence de réaction unifiée de l’Union Internationale du Communisme et du Socialisme face aux tensions actuelles démontre la faible influence de la Loduarie Communiste sur le monde communiste mondial mais aussi eurysien. Ce dernier point constitue une surprise fondamentale, car nous pensions que la Loduarie Communiste restait une nation influente sur le communisme eurysien, notamment à travers les mouvements eurycommunistes.

Il ne fait aucun doute que la Loduarie Communiste s'est préparée depuis de longue date à une confrontation entre la Loduarie et les membres de l'Organisation des Nations Démocratiques et peut-être aussi face aux alliés extérieurs à l'organisation du Royaume de Teyla. Les services du renseignement de Sa Majesté, dans l'éventualité d'un conflit entre les deux entités, préconisent des actions en amont de tout conflit afin de réduire les capacités de résistance de la Loduarie Communiste. Pour éviter une situation risquée à l'avenir, les services du renseignement de Sa Majesté préconisent la mise en place de plusieurs opérations clandestines, afin que le Royaume de Teyla puisse avoir des sources permanentes en Loduarie Communiste, des moyens de bloquer ou de ralentir toute tentative armée loduarienne de traverser la frontière, dans une tentative d'invasion. Les services du renseignement de Sa Majesté préconisent des actions immédiates sur le plan militaire et diplomatique, afin de contrecarrer toute résistance de la Loduarie Communiste en cas de conflit armé. Cet objectif est réalisé dans le but de dissuader la Loduarie Communiste de mener un conflit sur le sol teylais et à l'encontre de l'Organisation des Nations Démocratiques plus globalement.

Recommandations militaires :

Sur le plan militaire, le Royaume de Teyla doit engager des achats d'armements massifs pour engager un processus d'amélioration des équipements tout en pouvant fournir les moyens armés de combat d'un niveau technologique inférieur, sous la forme d'un don, à la République Translavique. Au regard du coût militaire de l'actuelle maintenance de l'armée loduarienne, nous pensons que le pays n'a pas les capacités d'effectuer des achats massifs d'armements. De plus, le Royaume de Teyla peut coupler les achats à une production nationale sur les éléments essentiels pour le maintien de son armée. Nous pensons à la marine nationale et à l'aviation, dont les technologies du Royaume de Teyla permettent la production de matériel teylais de haute technologie sur le sol national.

Recommandations diplomatiques :

Sur le plan diplomatique, nous préconisons au Gouvernement de Sa Majesté de maintenir les programmes actuels et les formes de discussions actuelles au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques pour y maintenir la cohésion. Si la Loduarie Communiste se fait plus poussive à l'encontre de l'Organisation des Nations Démocratiques, en accentuant ses manœuvres hostiles, nous encourageons le Gouvernement de Sa Majesté à initier des discussions autour d'une stratégie globale, avec les États membres, portant sur le régime communiste et ses partenaires. De plus, le Royaume de Teyla peut changer le "format Manticore" prévu avec la Loduarie pour le tourner contre la Loduarie Communiste. Le régime communiste s'est fait beaucoup de nations ennemies lors de son histoire récente, ce qui peut permettre à la diplomatie teylaise d'exploiter cette volonté de "vengeance" afin de maintenir un réseau diplomatique de soutien au Royaume de Teyla quoi qu'il advienne.

En outre, les services du renseignements de Sa Majesté pensent avant tout à des nations eurysiennes et non-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Ainsi, la Clovanie, la République d'Antares, le Saint-Empire de Karty sont les premières nations qui pourraient faire partie d'un format Manticore, dont le but serait de maintenir une unité contre la Loduarie Communiste dans les moments de crise. Si l'ouverture de négociations se fait, à l'initiative de la République Fédérale de Tanska, le Royaume de Teyla devra refuser toute entrée de la Grande République de Velsna qui risque de vouloir défaire les victoires que l'on pourrait obtenir durant les négociations. La Grande République de Velsna, bien que "neutre", ne gagnerait pas à avoir une Organisation des Nations Démocratiques dominante sur le continent eurysien. Selon nos analyses, elle tentera d'amoindrir les pertes de la Loduarie Communiste, comme le démontre la missive diplomatique qui nous fut adressée. Elle cherche déjà à gagner les faveurs des nations communistes, comme l'ex-Valinor.

Nous conseillons vivement au Gouvernement de Sa Majesté d'agir avec prudence et finesse et de surveiller les contacts diplomatiques entre la Grande République et la Loduarie Communiste à l'avenir. Plus largement, l'isolement de la Loduarie Communiste constitue un atout majeur pour le Royaume de Teyla et ses partenaires. Le comportement de Lorenzo et de la diplomatie loduarienne ne permet pas au pays d'entrevoir une solution diplomatique fiable à long terme sur tous les sujets. On y trouve un certain amateurisme et une cacophonie générale au sein de l'appareil d'État loduarien. De plus, au regard du soutien timide des membres de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme, il est probable que la diplomatie loduarienne ait le même comportement hostile vis-à-vis de ses alliés. Ainsi, le pays vit dans la peur permanente d'une trahison ou d'un acte hostile à son encontre. Cet état d'esprit permet à la Loduarie Communiste de rester isolée sur la scène internationale. Le Royaume de Teyla doit entreprendre les actions diplomatiques afin que la situation reste ainsi.

Pour atteindre cet objectif, les services du renseignement de Sa Majesté recommandent d'appuyer auprès des nations du monde, et même auprès du Grand-Kah, les attachements diplomatiques du pays et les failles sociales du pays. La majorité judiciaire du pays est dès la naissance, faisant de la Loduarie Communiste un pays unique au monde sur cette question. Les failles sociales du pays peuvent démontrer la difficulté qu'il aura à construire des liens culturels et diplomatiques avec d'autres nations. Insister sur cela, notamment auprès des nations où le social et la légalité sont importants, reste un point fondamental pour maintenir l'isolement de la Loduarie Communiste. Le Gouvernement de Sa Majesté devra agrandir le réseau diplomatique du Royaume de Teyla et notamment aller voir du côté des nations nationalistes et des démocraties libérales. De plus, si une rivalité s'installe concernant le leadership de la gauche eurysienne entre l'Estalie et la Loduarie ou toute autre nation, le Royaume de Teyla devra jouer de la rivalité.

Recommandations d'opérations de renseignements :
Fascistes dans les montanges, la faille loduarienne ? :

Sur le plan du renseignement et des opérations clandestines, nous avons pointé du doigt précédemment la capacité de l'État loduarien à faire des sacrifices pour sa défense. Il convient qu'en cas de conflit et durant les périodes de crise, il ne revient pas uniquement à l'État de faire des sacrifices, mais aussi à la population. Nous devons réduire cette capacité à faire des sacrifices aussi bien dans les périodes de crise que dans les périodes de conflit, afin de réduire la capacité de résistance de l'État loduarien de manière globale. En outre, nous recommandons des actions de propagande contre le régime loduarien. Sur ce point, il est impératif de mener une guerre informationnelle soutenue, visant à délégitimer les autorités loduariennes aux yeux de leur propre population.

Le conflit entre les fascistes dans les montagnes et les Loduariens communistes, toujours pas résolu, est l'un des arguments que nous pouvons avancer auprès de la population loduarienne. La non-capacité du régime loduarien à résoudre cette résistance armée doit être diffusée auprès de la population pour montrer l'incompétence des autorités en place. Les arguments principaux d'une propagande anti-loduarienne auprès de sa population, pour faire vaciller sa capacité de résistance, doivent tourner autour du fait que le Secrétaire général n'a pas été en capacité de résoudre les problèmes sécuritaires sur son propre sol. Il sera nécessaire d'appuyer sur les conséquences du conflit pour les soldats et les populations locales. Les désertions, les pertes (morts comme blessés) ainsi que des mensonges sur le traitement des soldats partis au front devront faire partie intégrante de notre propagande pour fragiliser le régime en place.

La situation permettra d'infiltrer les organes et les hautes instances de l'État loduarien à travers le conflit toujours pas résolu. En outre, la stratégie du régime ayant échoué, les rancunes doivent être présentes parmi les officiels militaires et politiques du régime. Il convient d’exploiter ces rancunes en favorisant les dissensions internes et en encourageant les rivalités entre les différentes factions du pouvoir. Nous devons identifier les officiers militaires et responsables politiques les plus frustrés par la gestion du conflit et leur faire parvenir des informations visant à exacerber leur mécontentement. Propager des rumeurs qui peuvent être véridiques au regard du contexte, comme des détournements des moyens militaires à des fins personnelles ou la non-prise en compte des rapports, est une nécessité pour exacerber les tensions entre les officiels du régime. De plus, l'augmentation des tensions et cette stratégie devront permettre d'approcher ces officiels frustrés, contre les autorités en place, pour avoir des agents doubles et des informations constantes venant de l'intérieur du régime.

La fragilisation des capacités de la population et de l'État loduarien à faire des sacrifices ne passe pas uniquement par le conflit armé qui se déroule à notre frontière. Elle se poursuit également par une action tant sur le champ politique, économique, militaire et même psychologique. Les capacités de résilience de l'État loduarien reposent en partie sur ces quatre piliers. Les services du renseignement devront éroder ces quatre piliers pour enrayer et compromettre la capacité de résilience et de résistance de tout l'écosystème loduarien. Sur le secteur économique, la défense représentant un pourcentage important de l'économie loduarienne, et pour réduire les risques militaires, il convient de mener des opérations de sabotage sur les usines de production. Cela déstabilisera le régime et renforcera l'immobilisme et l'incompétence du régime si les actes de sabotage réussissent, en plus de réduire les capacités de production de la nation loduarienne. Ce qui permettra d'obtenir des informateurs plus facilement auprès des cercles du pouvoir loduarien.

Sur les sujets strictement économiques, il serait intéressant de mener des opérations de propagande auprès de la population autour de l'accaparement des ressources et de la richesse par l'oligarchie et le pouvoir en place. Ces opérations doivent renforcer le sentiment d'injustice auprès de la population pour que celle-ci ne soit plus prête à se battre pour la survie du pouvoir et du régime en place en Loduarie. La population doit être amenée à une acceptation d'un changement de régime, brutal ou non, à travers toutes ces opérations clandestines autour de la fragilisation de la résilience. À ce titre, les services de Sa Majesté doivent entrer dans une guerre psychologique à l'encontre du pouvoir loduarien, en détournant la population loduarienne du Secrétaire général et de l'administration en place.

Recommandations d'opérations de renseignements :
Supporter un coup d'état ? :

L'intérêt du Royaume de Teyla est que la Loduarie Communiste, sur le court et moyen terme, continue ses politiques actuelles, justifiant l'Organisation des Nations Démocratiques auprès des populations et opinions publiques des États-membres. Sur le long terme, afin que la paix soit préservée, ce qui est l'objectif premier, il faut que le régime en place s'adoucisse à notre encontre. Pour ce faire, le meilleur moyen est de changer le régime en place ou du moins la personne contrôlant ce régime. Dans le système actuel, la personne contrôlant le régime en place n'est ni plus ni moins que le chef d'État, soit le Secrétaire général. Les Services du renseignement de Sa Majesté doivent trouver un candidat manipulable et qui ne voit pas le Royaume de Teyla comme la première des menaces et qui pourrait envisager une politique de la détente à notre encontre. Quant à savoir si cette personne cherche à déléguer les tâches ou non, cela reste un élément encore en réflexion au sein de la Direction Extérieure du Renseignement Royal.

L'actuel Secrétaire général n'est pas un homme qui aime déléguer les tâches, ce qui a créé un système hiérarchique extrêmement centralisé et rigide, où toute décision d’importance passe par lui. Ainsi, l'homme qui devra être choisi devra être une personne qui peut prétendre à une légitimité dans la succession et qui ne veut pas changer le régime en place. Les élites politiques, militaires et même économiques ne permettront pas cela. L'homme devra s'engager dans des réformes majeures pour changer le pays à terme avec l'aide du Royaume de Teyla et de l'Organisation des Nations Démocratiques pour créer une dépendance vis-à-vis de l'Occident. Mais en aucun cas ces changements ne devront être brutaux, sous peine que l'appareil loduarien en place fasse un coup d'État.

Toutefois, cette opération n'est pas recommandée pleinement par la Direction Extérieure du Renseignement Royal dans le contexte actuel. Nous estimons que les facteurs ne sont pas réunis pour un coup d'État, même soutenu depuis l'étranger, en Loduarie Communiste. La mainmise du pouvoir central, comprendre le Secrétaire général, paraît totale à l'heure où nous écrivons cette note. Une telle opération n'aurait pour conséquence que l'échec dans le contexte actuel. Cette opération n'est possible qu'en cas de nombreuses opérations préalables qui fragiliseraient le pouvoir en place, le rendraient aveugle et mettraient en avant l'homme que le Gouvernement de Sa Majesté voudra mettre au pouvoir.

Recommandations d'opérations de renseignements :
Destructions d'éléments stratégiques :

Pour revenir à notre préoccupation, à savoir réduire la capacité de résilience de la Loduarie Communiste en cas de conflit, la Direction Extérieure du Renseignement Royal préconise plusieurs opérations moyennes et majeures afin d'assurer au Royaume de Teyla une victoire. Pour rappel, ces opérations s'adaptent à la demande politique, que le Royaume de Teyla ne déclenchera aucune guerre à l'encontre de la Loduarie Communiste. Ainsi, la responsabilité de la guerre reviendra à la Loduarie Communiste ou à l'un de ses partenaires.

Les premières opérations de préparation, couplées à des informateurs au sein du régime, seraient de poser des charges sur les infrastructures à la frontière teylo-loduarienne dans les territoires loduariens pour couper la logistique, rendre le déplacement de troupes très compliqué dans la région montagneuse et ralentir toutes arrivées de renforts. Ces éléments étant à la frontière teylo-loduarienne, les premiers coupables désignés seront le Royaume de Teyla, ce qui n'est pas très important si la Loduarie Communiste déclare la guerre. Toutefois, nous pouvons jouer des fascistes qui combattent le régime loduarien en place, en faisant une opération sous faux drapeau afin que le régime loduarien croie qu'il devra se battre sur la scène interne tout en combattant le Royaume de Teyla, détournant des ressources du combat avec les forces teylaises.

Ainsi, la destruction des ponts clés, des routes clés, des voies de chemin de fer clés permettra de ralentir toutes opérations militaires offensives loduariennes à l'encontre du Royaume de Teyla. De plus, ces actions, couplées à moyen terme à un ciblage des lignes à haute tension et des transformateurs utilisés par les industries de la défense loduarienne, permettront d'entamer de manière importante la production militaire loduarienne. Toutefois, au regard des conséquences possibles sur la scène internationale, ces opérations devront être décidées avec nos partenaires de l'Organisation des Nations Démocratiques. Cependant, les services du renseignement de Sa Majesté préconisent au gouvernement de commencer les préparatifs et l'évaluation des différentes cibles pour un ciblage efficace.

L'une des solutions les plus radicales et la plus risquée, si le conflit est déclenché, est de transmettre une ambiance de chaos dans toute la Loduarie. Que ce soit à Lyonnars ou dans la ruralité du pays, pour que les forces de sécurité du pays ne soient pas concentrées à la frontière teylaise, mais bien dispersées dans tout le pays. Outre cette conséquence bienvenue, la solution proposée aura pour autre conséquence d'affaiblir la capacité de réaction immédiate des autorités loduariennes et de réduire les capacités de commandement militaire loduarien sur un temps long jusqu'à ce qu'un successeur soit trouvé.

La proposition n'est nulle autre que l'infiltration de matériel et de troupes teylaises en territoire loduarien et les rendre dormants. Si la Loduarie Communiste enclenche un conflit militaire contre le Royaume de Teyla, le but de ces agents sera de capturer vivant ou mort le Secrétaire général de la Loduarie Communiste afin de créer une situation de chaos, comme précédemment dit. Une telle opération sera vue comme une escalade importante dans le conflit et créera des réactions hostiles au Royaume de Teyla sur la scène internationale, mais si l'opération réussit, elle aura le mérite de permettre une victoire militaire sur le court et moyen terme sur le terrain. Concernant la population loduarienne, elle sera à court terme ressoudée autour du successeur de l'actuel chef d'État, mais à moyen terme, notamment si sur le terrain la Loduarie enchaîne les défaites, elle fera de plus en plus entendre sa voix pour la paix, quel que soit le type de paix. Les élites loduariennes réagiront sûrement de la même manière, bien que la demande de paix pourra se faire plus rapidement. C'est là une proposition qui devra être faite dès les débuts de la guerre pour que l'opération réussisse.
4898
SPIE
Février 2016
SECRET FEDERAL

NOTE PAR LE SERVICE PERMANENT D'INTELLIGENCE EXTERIEURE
EVALUATION ANNUELLE DES MENACES 2016


.....Ce rapport annuel à destination de tous les services accrédités évalue les menaces à l'échelle mondiale sur la sécurité nationale de la République Fédérale de Tanska. Ce rapport reflète le travail de l'ensemble des directions du Service Permanent d'Intelligence Extérieure. La version actuelle est publiée en février 2016.

Trond Nordland,
Directeur Général du Service Permanent d'Intelligence Extérieure




EVALUATION ANNUELLE DES MENACES 2016
LODUARIE COMMUNISTE


Aperçu stratégique

.....La Loduarie Communiste (ci-après "Loduarie") voit la République Fédérale de Tanska (ci-après "Tanska") et l'Organisation des Nations Démocratiques (ci-après "OND") comme une menace directe pour sa propre sécurité. L'objectif de la Loduarie est de miner les sociétés démocratiques nationales ainsi que l'union entre les Etats membres en jouant sur plusieurs régions géographiques. Elle est isolée diplomatiquement à l'échelle nationale mais bénéficie d'un réseau international de partis communistes favorables à sa posture. Au premier rang de ces derniers se trouve le Party Eurycommuniste velsnien, PEV. Le Grand Kah, du fait de sa puissance militaire et de sa position ambivalente, joue un rôle de protecteur indirect de la Loduarie.

.....La récente crise en Illirée (ex-Valinor), provoquée par la Loduarie via un déploiement de forces militaires à la frontière sud des Régions Centrales a fait fortement accroître la menace territoriale directe que fait peser la Loduarie sur Tanska. Cependant, indépendamment des résultats de la résolution de cette crise, l'armée loduarienne reste inférieure aux forces armées de l'OND. La conscience de ce changement de paradigme pousse la Loduarie a agir de manière plus violente en se sentant directement contrainte. Il est cependant possible que l'accroissement de cette prise de conscience pousse la Loduarie à changer de procédés.

.....Les services de renseignements estiment que la Loduarie devrait accroitre des moyens indirects d'agir à l'encontre de Tanska et de l'OND autrement que par des voies militaires jusqu'à présent inefficaces. Le retrait de la Manche Blanche, précédent le récent retour, l'altercation pour le croiseur et la récente crise témoigtent toute de la fragilité du dispositif militaire loduarien et de ses limites, poussant l'appareil de pouvoir à réagir durement mais toujours à finir par reculer. La situation n'étant plus tenable, cela rend le développement des autres mesures nécessaires.

.....Le déploiement militaire loduarien en Illirée est en réalité numériquement limité et faiblement équipé. Il traduit à lui seul les limites du modèle d'armée loduarien. L'impression de menace permanente pesant sur le régime agissant comme un facteur limitant des expéditions. 15 000 hommes, la taille du corps révélé par l'Illirée, compte pour plus de 10% des forces professionnelles loduariennes.

.....Les possibilités expéditionnaires loduariennes sont aussi limitées par la limitation structurelle des capacités de transport stratégique loduarienne. Bien que pouvant être modernisé rapidement, la flotte aérienne est vieille, limitée et partiellement non-utilisable. La capacité navale est elle plus étendue, mais aussi limitée par la présence d'un unique transport de chalands, lui aussi vieillissant.

La Loduarie et la Translavie


La Loduarie contrôle en arrière plan la politique de la Démocratie Communiste de Tanslavie ainsi que son appareil militaire. Les capacités militaires loduariennes sont trop limitées pour envsiager une menace concrète sur la République Translavique sans que la Loduarie ne délaisse d'autres régions. De plus, la géographie, dépendante des canaux de l'Isthme d'Afarée, rend la situation difficile, notamment en termes de logistique. Une fermeture des canaux à la flotte loduarienne mettrait tout déploiement dans la région dans une situation extrêm sans aide extérieure.


.....Le programme spatial loduarien, un des plus avancé dans le monde, ne représente pas actuellement une menace stratégique pour Tansa. Il permet toutefois au pays de disposer de capacités de renseignement satellitaire plus important que la majorité des Etats. Le reste des capacités de renseignements loduariennes sont presque inexistantes. Les Forces Armées loduariennes restent majoritairement aveugle sur le champ de bataille et reposent sur des renseignements humains et une vision restreinte.


ADM

.....Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

.....Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

.....Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées


Technologie

.....Initialement en avance, la Loduarie accuse désormais un léger décalage technologique avec Tanska ainsi que l'OND en général. Ce décalage est principalement du à la faiblesse des investissements réalisés dans la recherche et l'innovation en Loduarie. De plus, quand ils sont réalisés, ceux-ci sont majoritairement tournés vers les Forces armées ce qui nuit au développement économique du pays.

.....Le budget de la recherche en Loduarie est ainsi inférieur de 30% a celui de Tanska et de Teyla, de 37% pour Sylva. Il est équivalent a celui de Caratrad qui dispose pourtant d'un PIB bien inférieur à la Loduarie. A terme, cette faiblesse dans les capacités de recherche et de développement vont accentuer le décrochage économique de la Loduarie sans aide extérieure.

.....Le décalage technologique, couplé à la différence des investissements va aussi accentuer le développement des capacités spatiales entre la Loduarie et Tanska mais plus largement entre la Loduarie et l'OND. Le SPIE estime d'ores et déjà que les perspectives spatiales tanskiennes surclassent celles de la Loduarie, en dépit d'un programme plus récent et de fonds alloués moindres.

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L'Unité, organe de presse officiel du Parti Eurycommuniste Velsnien a écrit :

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Communiqué officiel du comité central du Parti Eurycommuniste velsnien, 28 mars 2016



Le camarade Lorenzo est mort. Immense émotion pour les travailleurs du monde.



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La terrible nouvelle et le grand malheur viennent se jour frapper tous les peuples libres, et les travailleurs du monde entier, par l'annonce du décès de notre cher et grand camarade Lorenzo, secrétaire général de la Loduarie Communiste, ce 28 mars 2016. Le peuple héroïque de la Loduarie Communiste et son gouvernement venant nous apprendre la triste nouvelle de la disparition du grandiose bâtisseur du loduarisme, de la figure la plus importante de l'eurycommunisme du XXIème siècle.

Tout d'abord, par ces mots, nous nous adressons en premier lieu au peuple loduarien, de la part de tous les exploités, de tous les écrasés, de tous les sans-rien, qui ont porté sa figure comme étendard d'une société résolument nouvelle et révolutionnaire.

Une peine immense emplit nos cœurs. En cette journée cruelle de deuil universel, nous assurons au peuple loduarien de notre fraternelle et indéfectible solidarité. Tous les travailleurs de Velsna, et tout le peuple de Velsna, tous les vrais camarades, tous les vrais amis de la paix universelle et de la République de l'amour humain partagent une même douleur. Pour tous les exploités de la classe ouvrière velsnienne, le camarade Lorenzo, malgré sa mort, ne cessera jamais, ô grand jamais, d'être perçu par tous les velsniens comme un grand artisan d'une société alternative et belle: celle du socialisme.

Nous rendons hommage à celui qui, en 2001, a allumé une étincelle d'espoir dans une Loduarie alors rongée par une junte militaire fasciste. Qui parmi les opposants de ce grand homme aiment à rappeler à quoi ressemblait la Loduarie avant l'ascension au pouvoir du camarade Lorenzo ? Qui parmi les nations capitalistes osera omettre que durant ces quinze années de mandat, ce grand libérateur des peuples s'est contenté de gouverner sur un qtatut-quo ? Non. La Loduarie communiste, nous pouvons le dire, a permis à des millions de travailleurs de sortir de la misère et de l'analphabétisme. Lorenzo a récupéré une Loduarie roulant à la charrue, et il la laisse aujourd'hui avec l'un des plus grands parcs nucléaires du monde, avec un réseau routier et ferré modernisé, avec des logements gratuits pour tous les travailleurs.

Et cette étincelle qui s'est allumée en Loduarie en 2001 a eu tôt fait de devenir un grand feu de joie, car le camarade Lorenzo ne se serait jamais contenté de libérer un seul pays: il fallait émanciper toujours plus de peuples, libérer toujours plus de travailleurs. Nous n'oublierons jamais l'action du secrétaire général en faveur du bonheur et de la libération des peuples: en Okaristan, en Translavye, et partout où le drapeau de la Révolution prolétarienne a été planté, tantôt avec succès, tantôt avec regret.

Le nom de Lorenzo illumine de sa resplendissante clarté le chemin à suivre pour réaliser le plus grand rêve de l'humanité: le chemin du communisme ! Nous, membres du comité central du Parti Eurycommuniste Velsnien, que nous saurons puiser dans la vie et l’œuvre du camarade Lorenzo, dans la clarté de ses perspectives révolutionnaires, dans l'audace et le caractère concret de ses directives, dans sa liaison constante avec les masses laborieuses, des forces chaque jour renouvelées, pour en suivant la trace du camarade secrétaire, être dignes du qualificatif de "loduariste".

Les eurycommunistes velsniens sauront rester fidèles aux principes loduaristes, contre les déviations de la ligne telle qu'édictée par le camarade Lorenzo, réaffirmant sans cesse la fermeté de notre tâche de libération et d'émancipation du genre humain. Nous prenons acte, par ta mort, camarade Lorenzo, su rôle fondamental de tous les partis frères dans l'apport aux masses laborieuses de la formation nécessaire à la lutte pour leurs droits.

Camarade Lorenzo, nous te disons adieu: ami de tous les travailleurs, de tous les opprimés, de tous les laissés pour compte. Tu as fait honneur à la quête du paradis socialiste, et nous tous, ouvriers de tous les pays: velsniens, loduariens, estaliens, translaves, qu'ils soient dans le monde socialiste ou capitaliste, nous reprendrons le drapeau.

Ta mémoire vivre dans nos actes, tes enseignements éclaireront toujours notre route. Nous ne cesserons jamais d'aller de l'avant, vers le communisme.


A la santé de Lorenzo !


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La mort de Lorenzo.
Comment réagir ?

Résidence Faure
Rue teylaise


Ambiance dans les rues teylaises.

Dans les rues du Royaume de Teyla, l'ambiance était festive. Une foule avait envahi les rues du Royaume de Teyla. Des petits villages à Manticore, la plus importante ville du pays. Le Secrétaire Général de la Loduarie Communiste était mort. Oui, tout simplement mort. Lorsque l'annonce atteignit les journaux teylais, les journalistes eux-mêmes n'y croyaient pas, témoignant de la force de résilience de cet homme particulier. Lorsque la nouvelle atteignit la population, elle eut la même réaction que ces journalistes lors des premières minutes. C'était irréel, on n'imaginait pas l'homme mourir maintenant, même au Royaume de Teyla. Depuis deux mille un, il avait incarné la Loduarie Communiste sur tous les plans. Que ce soit sur l'économie, la diplomatie, le militaire, la recherche, la culture, il était l'âme de la Loduarie Communiste.

La mort de Lorenzo était le moment pour le Royaume de Teyla de se retrouver, de se dire qu'il avait vaincu l'adversité, alors qu'il n'en était rien. Dans la population teylaise, on estimait que la mort de Lorenzo était un peu en partie non pas à cause, mais grâce au Royaume de Teyla. C'était le Royaume de Teyla qui avait surclassé militairement et économiquement la Loduarie Communiste. Qu'importe les raisons de la mort de Lorenzo, si celle-ci était volontaire, alors le Royaume de Teyla avait miné le moral de l'homme. Si la mort venait d'un coup d'État, alors le déclassement de la Loduarie Communiste, accentué grâce au Royaume de Teyla et l'Organisation des Nations Démocratiques, alors n'était-ce pas la faute du Royaume de Teyla ? La population était dans une illusion, mais que le Gouvernement de Sa Majesté ne remettait pas en cause, parce que cette illusion arrangeait le pouvoir politique teylais.

Les manifestations de joie suite à la mort de Lorenzo étaient un cri du cœur d'une population à bout de souffle des menaces, de l'hostilité plus que croissante de la Loduarie Communiste. Il y avait eu l'assassinat de Corentin et Marie sur le sol loduarien sous la fausse excuse, pensait-on au sein de la population teylaise, d'actes de terrorisme. Il y avait les invasions de la Translavya, de l'Okaristan et de nombreuses nations qui n'avaient point demandé à subir l'impérialisme loduarien. Il y avait eu bien plus, il y avait toujours plus avec la Loduarie Communiste. Dans les heures qui suivirent l’annonce, les places publiques devinrent des scènes de liesse incontrôlée. À Manticore, des foules s'amassaient aux abords de la Résidence Faure, lieu de travail du Premier ministre, pareil au Palais Grayson ou au Palais Raymond VI. Les mêmes scènes se reproduisaient en boucle pour chaque lieu de pouvoir teylais.

Les manifestations éclataient dans chaque ruelle, chaque avenue, chaque place du Royaume de Teyla. À Manticore, à Saint-De-Tour, à Hellemar, à Villedor, une ville frontalière avec la Loduarie Communiste. Les gens chantaient des chants typiques loduariens ou teylais en les parodiant autour de la mort du Secrétaire général de la Loduarie Communiste. Des musiciens improvisés faisaient résonner accordéons, tambours et même des harmonicas pour accompagner les chants de la foule des diverses villes et villages du pays. Même les personnes d'âge moyen, qui avaient connu la Loduarie sans Lorenzo, faisaient de même et accompagnaient les jeunes dans la rue, bien que les rues étaient majoritairement remplies de jeunes Teylais. Des jeunes dans les quartiers s'amusaient à jouer, en pleine rue, aux fléchettes sur le visage du Secrétaire général de la Loduarie Communiste. Ils disaient que l'ambiance était festive, rien d'autre. D'autres avaient sorti, notamment dans le sud du pays, les carabines ou les airsofts pour se "faire" le Secrétaire général. On brûlait des effigies de Lorenzo en carton ou encore en papier. De grands feux de joie étaient érigés dans les villes, dans lesquels on balançait tous les symboles de la Loduarie Communiste. Que ce soit les discours du Secrétaire général, ou encore l'hymne du pays imprimé, tout était brûlé.

Que ce soit au lycée ou encore dans les universités, face aux comportements des étudiants, les établissements étaient obligés de suspendre les cours de la journée face à l'envie des étudiants de rejoindre les manifestations. Une pratique qui ne s'était jamais faite dans l'histoire du Royaume de Teyla, c'est dire le basculement que vivait le Royaume de Teyla et toute l'Eurysie.

Les institutions d'État et les corps de l'État, quels qu'ils soient, avaient reçu l'ordre de ne montrer aucune émotion sur la mort de Lorenzo. Les Teylais pouvaient célébrer la mort de Lorenzo, une pratique qui ne dérangeait en rien le Gouvernement de Sa Majesté. Mais l'État devait, si ce n'est être triste pour la Loduarie Communiste, rester neutre envers la mort de Lorenzo. Qu'importe ce qui s'était passé, il était probable que la femme de Lorenzo ou un proche à lui reprenne les rênes de la Loduarie. Alors si l'État affichait de la joie, le Gouvernement de Sa Majesté pouvait dire adieu à un rapprochement diplomatique et à un apaisement des tensions entre Teyla et la Loduarie. C'était un pur calcul diplomatique, mais dont on espérait qu'on verrait à Lyonnars l'effort de Manticore pour ne montrer aucune joie. Ainsi, les forces de sécurité à la frontière s'efforçaient de n'émettre aucune émotion. Au contraire, elles s'efforçaient d'éloigner les manifestants teylais qui s'approchaient de plus en plus de la frontière et qui narguaient de loin les forces de sécurité loduariennes.

Le Gouvernement de Sa Majesté avait visiblement prévu un tel scénario au regard des moyens déployés. À peine la mort de Lorenzo était-elle confirmée que les effectifs de policiers à la frontière doublèrent et parfois triplèrent. C'était le côté saisissant de cette histoire tragique. Alors que les Teylais affichaient une joie morbide, qui pouvait s'expliquer aussi par le rapport à la mort des Teylais, ici, on ne commémore pas le mort, mais on fête sa vie, l'État était froid. Il ne disait rien, ne soulevait même pas le sourcil, il était froid comme pour dire à la Loduarie Communiste : "Même là, nous restons dignes et souhaitons vous parler." C'était le message silencieux, grave, que le Gouvernement de Sa Majesté adressait à la Loduarie. Une danse parfaitement millimétrée, mais glaciale à l'égard du pouvoir loduarien.

Les lacrymogènes, les LBD et autres armes de maintien de l'ordre, ainsi que les corps de la Police Royale spécialisés dans le maintien de l'ordre étaient sur le qui-vive. Les haut-parleurs demandaient à la foule de rester à plus de cinq cents mètres de la frontière. "Veuillez rester à cinq cents mètres de la frontière par mesure de sécurité." Un message clair, court et froid. Un contraste absurde face aux chants qu'entonnait à tue-tête la foule sur la mort de Lorenzo, se félicitant pour sa mort. Les unités de maintien de l'ordre de la Police Royale se maintenaient devant la foule et se posaient en obstacle à tout incident frontalier et diplomatique.

Une situation anormale pour le Royaume de Teyla sous ce gouvernement. Le gouvernement de Rojas, de centre gauche, laissait les manifestations se dérouler et ne sortait qu'en cas d'extrême nécessité les LBD et les blindés de la Police Royale. La présence de ces blindés et de ces armes, qui restent habituellement dans les camions, démontrait toute l'envie du pouvoir teylais de ne voir aucun Teylais s'approcher trop près de cette frontière. Une ambiance qui diffère grandement des villes et des villages. La Police Royale laissait les feux de joie, les fléchettes ou autres activités se dérouler. Seules les activités jugées les plus dangereuses et les feux de joie trop dangereux étaient stoppés par la Police Royale.

Le Gouvernement de Sa Majesté s'était contenté d'un communiqué laconique et froid sur la mort de Lorenzo. Il ne montrait ni ne prononçait aucune condoléance, mais il en faisait de même avec la joie. Aucune joie n'était montrée dans le communiqué. Toutefois, on pouvait dire que le communiqué était des plus cyniques. Le Gouvernement de Sa Majesté mettait directement une pression sur le successeur de Lorenzo pour la reprise du dialogue entre les deux nations, à travers des conditions en défaveur de la Loduarie. Le Palais royal ne disait rien pour l'instant. Toutes les autres institutions du Royaume de Teyla restaient silencieuses face à la situation, même les diplomates et les ambassadeurs à l'étranger avaient pour consigne de se taire tant en privé qu'en public. Si une question était posée, la réponse devait être : "C'est une affaire interne à la Loduarie Communiste." Ni plus, ni moins de mots.

Les chaînes de télévision ont pratiquement toutes interrompu leurs programmes pour suivre en direct les événements qui se passaient en Loduarie Communiste et au Royaume de Teyla. Un présentateur a commencé par dire : "Un tyran est mort, la nouvelle vient de tomber, Lorenzo, le Secrétaire général de la Loduarie Communiste est mort selon plusieurs médias et les médias officiels loduariens." On n'avait jamais vu pareille foule avec autant de joie au Royaume de Teyla. La situation était lunaire, ubuesque, absurde. Le peuple se libérait d'un poids, d'une menace sur le Royaume de Teyla. Oh, la menace était encore là et le serait encore dans les jours, mois prochains sans aucun doute. Mais tout le monde, sauf les dirigeants de Teyla, l'avait oublié au Royaume. C'était un jour de fête, comme si ce jour-là était férié, alors qu'il n'en était rien.

La tension était à son comble aux abords de la Résidence Faure. Alors que les voitures des officiels (ministres, généraux, chefs des services de renseignement, etc) défilaient au rythme d’un ballet austère et silencieux, les agents de sécurité, eux, ne partageaient pas pour l'instant la joie de leurs compatriotes. Les drapeaux brandis étaient vus comme de potentielles armes, la foule comme un immense danger dont pouvait surgir un homme armé qui aurait pu faire des dégâts immenses. Chaque silhouette trop agitée, chaque cri trop fort faisait paniquer les oreillettes, faisait converger les regards des tireurs sur les toits de la zone. Une foule était par nature incontrôlable, on le savait que trop bien au Royaume de Teyla et c'est ce qui inquiétait les services d'ordre et de sécurité. Il pouvait y avoir un geste mal interprété, un geste malheureux, une incompréhension parmi la foule, un cri qui répandrait la panique ou encore des rumeurs qui allaient propager un mal que ne pouvait contenir aucune force de sécurité.

La mine était grise sur les officiels qui défilaient et sortaient des voitures, entrant lentement dans la Résidence Faure. Les portes étaient closes, personne à l'extérieur ne savait ce qui se disait à l'instant. La foule se faisait entendre de l'intérieur. Un contraste saisissant. De l'intérieur, on voyait la mort d'un homme qui avait meurtri le Royaume de Teyla à de multiples reprises et avait réveillé les peurs et les craintes de la guerre sur le sol teylais. Au sein du pouvoir, on ne savait pas comment allait se terminer cet épisode. On avait prédit la situation actuelle et les possibles scénarios. Toutefois, on ne connaissait pas encore qui de la guerre ou de la paix allait l'emporter du côté de la Loduarie Communiste. Il n'y avait aucun doute qu'Angel Rojas et plusieurs membres du gouvernement applaudissaient, fêtaient intérieurement la mort du Secrétaire général, mais ils étaient tous véritablement inquiets pour la suite, car on ne savait pas quel serait le chapitre suivant.

À l'intérieur de la Résidence Faure, la fourmilière, comme dans tous les lieux de pouvoir teylais, était en marche. On retrouvait tous les hauts gradés de la nation en train de prendre des notes, de transmettre des notes ou de conseiller. Certains discutaient entre eux de la situation et des conséquences. Mais bon sang, que s'était-il passé en Loduarie pour que le Secrétaire général meure ? On ne le savait pas, pour l'instant. Les hypothèses fusaient à vitesse grand V. Un haut officier de la Police Royale suivait à grandes enjambées le Premier ministre du Royaume de Teyla dans cette fourmilière.

- Monsieur le Premier ministre. Sous vos ordres, tous les hommes sont en train d'être rappelés et les unités de la Police Royale, accompagnées parfois et exceptionnellement de la police militaire, quadrillent le territoire. Le quartier des Vieux-Remparts, qui grouille de Loduariens et de binationaux, a plusieurs agents civils sur place et deux unités de maintien de l'ordre. Nous estimons le quartier sécurisé, bien que le risque zéro n'existe pas.

- J'espère pour vous que le risque zéro existe bel et bien, parce que je ne veux voir aucun Loduarien tabassé ou mort dans les rues de notre pays, dit Angel Rojas sur un ton sévère inutilement.

- À ce propos, nous avons relevé un incident grave dans le sud du pays. Vous savez que les milices d'extrême droite ont renforcé leur présence dans le sud du pays. Nous avons au moins un Loduarien qui a été attaché puis traîné par une voiture. Actuellement, le Loduarien est à l'hôpital et les suspects ont été arrêtés par la Police Royale. Mais en conséquence, nous avons renforcé les patrouilles.

Angel Rojas s’arrêta net dans le long couloir de la Résidence Faure. Le bois du parquet grinça légèrement sous ses pas. Son visage se durcit face à la nouvelle, tout sauf bonne, que venait de lui transmettre le haut gradé de la Police Royale. Si un tel événement s'était produit, les milices d'extrême droite devaient se dire que la chasse aux Loduariens serait facile.

- Putain, Jacques, s'exclama Angel Rojas. Débrouillez-vous pour qu'on parle de perpétuité ce soir sur les plateaux télé, partout où cela est possible. Informez Pierre Lore et Yasmine et voyez avec eux pour la suite. Et renforcez la putain de sécurité de ce pays, quitte à ce que je déclare l'état d'urgence.

Prenant son téléphone en main, le haut officier entra dans la grande salle de la Résidence Faure avec Angel Rojas. À l'entrée d'Angel Rojas, tous les membres présents se levèrent. On retrouvait dans cette salle tout le gratin de ce que pouvaient offrir les élites teylaises et le système teylais. C'était dans ces moments-là que le système était mis à l'épreuve. C'était à ce moment-là que le système ne devait pas s'effondrer, mais s'élever, élever les hommes qui prenaient les décisions. Un silence tendu régnait en maître dans la grande salle. Ici, le Royaume de Teyla, la nation teylaise, n'était pas en fête, elle observait.
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blason de la maison dè draune


ADRESSE À LA NATION LODUARIENNE

Peuple de Loduarie, peuple frère,

Je, Bastien II, duc de Gallouèse et héritier de Gallovan, vous écris à tous pour vous le faire savoir : vous n'êtes pas seuls au moment de pleurer le regretté, votre regretté chef de la révolution anti-fasciste en Loduarie : Lorenzo Gereart-Wotjkowiak. Le peuple de Gallouèse se tient derrière vous, de même que de nombreux autres sur la terre, qui reconnaissent ce que le « camarade Lorenzo » a apporté à la lutte antifasciste en Eurysie.

M. Geraert-Wotjkowiak, vous aviez une vision. Une vision selon laquelle aucun homme n'est libre de dominer les autres. Cette vision vous a conduit à sortir votre pays, que vous avez tant aimé et qui vous a tant aimé, de la fange fasciste qui nous causait tant de maux et de peine, à nous Gallèsants, de l'autre côté de la frontière. En 2001, la Loduarie a vu la lumière. Les loduariens s'en souviennent, comme vous vous en souveniez : la Gallouèse vous a alors accueillis à bras ouverts.

Vous avez été une oreille attentive, quoi qu'on en veuille dire, à ce que la guerre ici ne revienne jamais. Et pour cela, vous avez je crois la reconnaissance de beaucoup d'entre nous, Gallèsants, Antarais, Teylais et autres. Bien sûr, c'était à moins de défendre les intérêts de votre Nation. Soit, si c'était le prix à payer pour une communauté francienne plus prospère.

Bien sûr, M. Gereart-Wotjkowiak, vous n'avez pas été le plus grand défenseur de nos valeurs, encore moins des miennes. Vous n'avez pas élevé la tolérance sur l'Olympe de vos idéaux. Vous n'étiez peut-être pas l'Homme providentiel que la communauté démocratique mondial avait espéré, mais pouvons nous trop en demander ? Qu'importe que vous ne soyez pas allé au bout : la route qui reste à parcourir, vos héritiers l'arpenteront, en gardant dans leurs cœurs votre mémoire. Ce n'est pas en Gallouèse qu'on entendra dire : « Lorenzo a tout détruit ! » Vous étiez un bâtisseur, de ceux qui posent des fondations.

Rien en saura justifier l'ignoble attentat dont vous fûtes victimes pour vos derniers instants. Vous êtes morts les bottes aux pieds, pour défendre ce en quoi vous croyiez : c'est tout à votre honneur. Pour ma part, je prie Dieu qu'il veuille vous accueillir en son Eden et vous y pardonner ce que vous avez cru bon de faire, avec votre regard d'Homme qui avez eu les épreuves de la vie à affronter.

Mes pensées accompagnent le peuple loduarien, qui pleure aujourd'hui. Elles vont aussi, évidemment, à sa compagne Aube Thora et à sa fille qu'il laisse derrière lui. Dans l'espoir que vous sortiez plus fort de cette épreuve et que vous accomplissiez que le « camarade Lorenzo » aurait voulu : un monde plus juste.

Bastien II de Gallouèse, Duc de Gallouèse,
Héritier de la couronne de Gallovan, Marquis de Draune et Comte Consort de Vallètez,
commandeur de l'Ordre du Ruban Pourpre et de Celui de la Croix de Ligad.

signature du Duc Bastien II
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Le Norjien International - LODUARIE

"L'assassinat du dictateur Loduarien n'apporte ni soulagement ni inquiétude, uniquement de l'incertitude"

Lors d'une conférence de presse hebdomadaire initialement prévue pour parler du Conseil de ministres, la Première ministre et la porte-parole sont revenus sur la mort de Lorenzo après 15 ans de règne, une mort qui ne résout rien note Jaka Lakkas.

Par Bjarne Henriksen (Norja), le 31 mars 2016.




L'homme s'est éteint dans ce qui fut la marque de fabrique de son régime, le sang. Seule différence, celui versé ne fut pas celui d'opposants politiques ou d'étrangers, mais le sien. Lorenzo Geraert-Wotjkowiak, dictateur, officiellement Secrétaire Général, a été assassiné hier par des forces loduariennes dans ce qui semble être un coup de Palais manqué au sein de la Loduarie Communiste. La page de l'un des plus vieux dirigeants d'Eurysie se tourne dans une énième bataille, cette fois-ci perdue, la suite du livre qu'il avait commencé à écrire 15 ans plus tôt demeure elle incertain. Arrivé au pouvoir jeune, celui qui sortait alors tout juste de l'adolescence avait été propulsé à la tête de la Loduarie à la suite d'une sanglante révolution qui a laissé d'importants stigmates sur le pays, sa population et son désormais ancien dirigeant. Figure de proue controversée du communisme mondial puis de l'eurycommuniste, Lorenzo n'avait pas entièrement préparé sa succession qui semble tout sauf démocratique alors que sa fille longtemps cachée, Aube, n'a pas fait d'apparition publique depuis l'assassinat de son père.

La mort brutale, dans une tentative de prise de pouvoir de la part d'unités anti-corruption, replonge aussi la Loduarie dans les troubles de son passé. Si dans plusieurs pays, les alarmes du deuil ont sonnées, dans d'autres ce sont les trompettes de la joie qui se sont fait entendre. Dans les rues de Lyonnars, l'effroi et le choc font désormais place au silence de l'incertitude sur l'avenir du pays.

En Tanska, comme dans plusieurs pays membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, l'heure reste à l'attente et au silence relatif. L'appel au calme évident a été lancé par la Première ministre qui ne souhaite évidemment aucune effusion de sang supplémentaire. L'œuvre de l'homme n'a pas été saluée comme elle a pu l'être en Gallouèse. La Loduarie reste, sans preuve de changement, "un régime dictatorial qui enferme et tue ses opposants intérieurs, envahit et tue ses opposants extérieurs" selon la Première ministre, Jaka Lakkas, qui reconnait toutefois "des rares points d'accords sur la lutte contre le fascisme, mais des désaccords sur les moyens attribués". En d'autre terme, ne pas faire d'émoi et surtout attendre la suite. Elle a conclut son bref propos par une poursuite de la politique d'ouverture et de dialogue avec la Loduarie. "Tanska n'a jamais voulu que la paix avec la Loduarie. Nous n'avons jamais soutenu ni la guerre ni la confrontation, ni en Tanska ni à l'OND. Nous espérons que le ou la prochaine détentrice du pouvoir, démocratiquement élu cela serait souhaitable, change le cap militariste et guerrier de la Loduarie pour le bien des Loduariens, des Tanskiens, et de tous les Eurysiens qui aujourd'hui sont dans l'incertitude".

La porte-parole du Gouvernement, Anneli Huttunen, a indiqué que l'assassinat avait été "évoqué" en Conseil des Ministres mais qu'aucun changement de position autre que celle du "dialogue" n'avait été mentionné, Tanska étant dans l'attente et respecte évidemment "le délai logique du deuil". Huttunen a précisé que le Gouvernement invitait les Tanskiens "à faire preuve de tenue" alors que plusieurs associations de protections des droits de l'homme annonçaient dès ce matin de grandes marches à venir dans la capitale et les capitales provinciales pour samedi. D'importants moyens policiers seront aussi déployés autour de la Place de la Liberté dans Norja alors que la branche eurycommuniste du Parti Communiste Tanskien souhaite faire une marche de recueillement samedi, passant à deux rues seulement du cortège annoncé de l'autre marche.

Huttunen a indiqué que Tanska se disait favorable à une transition démocratique et juste du pouvoir en Loduarie, "une porte d'espoir s'est entrouverte, nous souhaitons qu'elle soit saisie". En interne, plusieurs officiels proches du gouvernement reconnaissent que plusieurs ministres se disent "inquiets" pour la suite. "Un assassinat comme ça laissera des traces, une guerre civile ne peut pas non plus être écartée" indiquait un membre des Affaires étrangères, "on s'y préparait, mais on ne peut pas dire que l'on s'y attendait" selon un haut fonctionnaire des renseignements. L'incertitude fut le mot qui revint le plus à la bouche des députés fédéraux à la sortie du Congrès Fédéral. Aucun cador de partis politiques s'autorisant un commentaire pour le moment. "Il est trop tôt pour savoir si c'est un événement sans changement, ou une ligne de rupture, alors on attends" selon un élu socialiste en Commission de Défense restreinte tenue expressément ce matin sur demande de la ministre de la Défense.
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L’étrange rituel de Gurapest

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Il y a les messes blanches qui se font le dimanche et les messes noires qui se font à minuit. Dans l’une des innombrables cathédrales de Gurapest, une petite foule se masse. Compacte, elle est rendue anonyme par les masques et la pénombre de la nuit. Quelques maigres bougies évitent aux processionnaires de se cogner dans le noir, mais elles sont insuffisantes pour révéler autre chose que les contours des arches et des colonnes qui soutiennent la promenade.

Les Blêmes sont un peuple méconnue de l’est de l’Eurysie, passant inaperçu dans ses malheurs, éclipsé bien souvent par leurs héritiers, les Transblêmes de Transblêmie. Si le monde les ignore, ce n’est pas pour autant qu’ils ignorent le monde et les nouvelles au-delà des frontières leurs parviennent aussi sûrement qu’ailleurs. Ils écoutent, tapis dans l’ombre, comme des bêtes sauvages espèrent que la tempête les ignorera, ou attendent le bon moment pour bondir.

La Pal est divisée. On y trouve autant de braves républicains, de fougueux socialistes et d’étranges adeptes du Grand-Duc, ici aussi, de l’autre côté de la mer. C’est de ceux-là dont il s’agit ici, ceux-là qui rêvent de la grande réunification, du retour de l’Archange Saint-Michel en Eurysie, du foudroiement des ennemis de Blême et de l’avènement du Sinistre Sire. Les partisans de Ion de Blême, séduits par sa promesse d’éternité et de revanche. Outre-Blême le Grand-Duc a déjà pris son envol, ses prophètes l’annoncent dans la cité de Draculvoda, l’heure se rapproche et minuit symbolique, précède les moments les plus noirs de la nuit. Heure parfaite pour un rituel.

En Pal, ils préparent sa venue. Eux-aussi cachent les armes et conspirent dans l’ombre. A l’appel de leurs maîtres, des foules se bousculent et soudain les rues sont envahies de poignards. Mais il faut attendre, attendre et se renforcer. L’heure vient, les Ennemis de Blême n’ont jamais été aussi faibles. A l’ouest, la Loduarie s’effondre avec la mort de son leader et les forces socialistes blêmes se trouvent amputées d’un allié.

Alors, dans la cathédrale de Gurapest, on place deux roches blanches sur de la viande de porc, pour que Lorenzo reste mort et que sa tombe reste scellée. Seuls Jésus et le Grand-Duc ont le droit de revenir à la vie.
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Musique (obligatoire, kamarades)

L'UNIDEP Icamien au défi de l'après-Lorenzo Geraert-Wojtkowiak

Adelino Avermelhado et Lassana Diouf, grands amis, ont visité ensemble Lyonnars à plusieurs reprises, en s'émerveillant sur les prodiges rendus capables par l'Eurycommunisme Loduarien.


QG de l'UNIDEP, parti devenu en Icamie, depuis l'accession au poste de Secrétaire Général d'Adelino Avermelhado, l'antenne officieuse du Leader de Lyonnars en Icamie.

Rio Formosa

Elections de mi-mandat à la Diète Fédérale Icamienne.


" Les résultats prévisionnels montrent une percée de la Ligue du Renouveau à Zõ'sen et Stanopolis. Nous savons également de source sûre qu'ils ont grignoté de manière substantielle notre avance dans la banlieue nord de Rio Formosa. Les sondages d'opinion montrent également la probable pertes de nos fiefs historiques dans l'Est, à Cucapolis, Mãlh et Gilbués. "

L'ambiance, dans ce qui était devenu de facto la "salle de commandement et d'opération" du "Premier Parti d'Opposition d'Icamie" était pesante. Tout l'état-major du Parti était rassemblé, ainsi que des personnalités de premier plan sur lesquelles s'étaient appuyées la campagne, comme Lassana Diouf, le chef cuisinier icamo-diambéen particulièrement présent dans la sphère médiatique icamienne - et vocal, en faveur du Parti, en plus d'être un ami personnel du Secrétaire Général -.

Toutes les fenêtres avaient été closes et doublement couvertes de rideaux, et tous les téléphones avaient été laissés à l'entrée de la salle : la peur paranoïaque de l'espionnage intérieur revenait hanter celui qui, dans sa jeunesse, avait pu être confronté à la brutalité des milices listoniennes autant que de celles des combattantes cannibales icamiennes. On ne l'y reprendrait pas.

Dans la pénombre éclairée péniblement par de vieilles ampoules crachotantes, dans la fumée des cigarettes enchaînées au bon plaisir des espaces privés, Adelino Avermelhado siégeait tel un chef de guerre. Il était assis là où tout le monde devait rester debout, incliné sur cette toute nouvelle table interactive montrant une carte des résultats prévisionnels en temps réel, ajustable et déplaçable sur la surface de toute l'Icamie. L'un des joyeux de la technologie moderne du terroir, fruit de la cotisation de nombreux adhérents ... Et des fonds étrangers.

" Pas d'inquiétudes, " émet Adelino, en balayant tout cela d'un moulinet de la main, " Nous reprendrons tout cela grâce à notre campagne financée par le Camarade Lorenzo. "

Un silence de mort tombe sur l'assemblée, déjà peu loquace.

Une voix s'élève, c'est le coordinateur du District Fédéral :

" Camarade Secrétaire-Général, Lorenzo ... Lorenzo ... "
" Lorenzo a été victime d'un attentat. " enchaîne le chef du cabinet d'Avermelhado, " Des traîtres l'ont lâchement abattus avant de fuir, dispersé par les commandos loduariens. "

Le Secrétaire Général de l'UNIDEP est préoccupé ... pendant un instant, avant de se reprendre, après avoir dégluti de manière sonore :

" Pas d'inquiétudes alors. Nous sécuriserons le financement du prochain Guide de la Révolution ... La nouvelle est terrible, mais le Camarade Lorenzo a sûrement pris soin d'avoir un plan de contingence. De pouvoir pallier à cette triste éventualité. Il a dû nommer un successeur digne en cas de disparition subite. Quelqu'un qui sera à même de garder la flamme prolétarienne vivante en Eurysie et dans le Monde ! "

" Il a été succédé par Aube Thora, camarade Secrétaire-Général. " explique le chef du cabinet.

Après l'espoir fugace - mais réel -, la désillusion. Les traits d'Adelino Avermelhado se durcissent. Il baisse le regard. De sa main droite, si habile dans les moulinets, si dextre dans la manipulation du stylet, il attrape méthodiquement ses lunettes.

" Abe, Mourão, de Arruda et Irupé restent. " énonce-t-il, en pliant méthodiquement les branches de ses lunettes qu'il pose sur la table, " Les autres, dehors. "

Le chef du cabinet et le coordinateur du district, ainsi que deux comparses, restent. Malgré l'ordre, Lassana Diouf et une autre personne au ventre prééminent restent. Tout le reste se précipite vers la sortie, pour ne pas se risquer à encourir la fureur du Secrétaire Général.

Tout le monde se regarde. Personne n'en mène très large. Le Secrétaire Général est toujours prostré sur sa chaise.

Soudain, il explose.

" Il me l'avait promis ! "

Quoi ? Quand ? De quel manière ?

" Il m'avait promis qu'il allait m'aider à répandre la Révolution en Icamie ! "

Personne dans la salle - ou même dans le Parti - n'était bien capable d'affirmer ou d'infirmer cette information. Adelino Avermelhado s'était entretenu - semblait-il - avec le Camarade Lorenzo en privé, mais personne n'avait connaissance de ce qu'il s'était dit.

" Comment peut-il me faire ça ? " continue-t-il à vociférer, à tel point que tout l'étage peut l'entendre, " Comment peut-il me faire ça à moi ?!

Est-ce donc à cela qu'on en est réduit ? Que le communisme international en est réduit ?

Une bonne femme ?!
"

Dans cet éclat, on reconnaît les idéaux profonds d'Adelino Avermelhado. On reconnaît les inquiétudes - qu'il considère légitime - à l'égard de la République Fédérative d'Icmaie, de son fonctionnement et de son héritage historique. L'Icamie - ce qui constitue l'Icamie historique, ce que l'on nomme "Icamiaba" - était un assemblage de cités-états et de royaumes en leur grande majorités matriarchiques. Les femmes étaient au pouvoir en Icamie. Les femmes dictait la marche de l'Icamie. Les femmes avaient coulé la légitimité de l'Icamie tant dans son armée - avec les exactions commises pendant la guerre - que dans sa diplomatie - avec ses absurdes démonstration misandres où elles refusaient de parler à des hommes, dans le passé - que même jusqu'à sa religion - avec le cannibalisme rituel qui attirait les railleries et quolibets dans le monde entier -.

Pour Adelino Avermelhado, les femmes étaient la source du problème.

Et voilà que la Loduarie était dirigé par une femme.

" Il m'a menti ! Ils m'ont menti ! Vous m'avez tous menti ! Vous !

Des féministes !

Vous ! Vous, les Loduariens ! Les Militants !

Rien qu'un ramassis de féministes !
"

Le coordinateur du District Fédéral, Mourão, interpose sa parole :

" Camarade Secrétaire-Général, je ne peux pas vous permettre d'insulter nos militants ... "

" Féministes ! Incompétents ! Des socio-traîtres ! Tous ! "

" Camarade Secrétaire-Général, ce que vous dites est complètement faux !.. "

" Et vous, les "cadres", les "coordinateurs"... " l'interrompt Adelino sans vergogne, en se levant l'index pointé rageusement, " Vous êtes la lie du peuple Icamien !

Vous n'avez aucun courage ! Aucun sens moral ! Aucune fiabilité !
"

Il jette le stylet sur la table, laissant une fissure crépitante sur la dalle lumineuse.

" Vous vous pensez mieux que tout le monde parce que vous avez fait de grandes études dans des "grandes universités", surtout à Akahim et Akakor !

Tout ce que vous avez appris, c'est à chatouiller le clito des décideuses !

Ca fait des années que vous me mettez des bâtons dans les roues ! Que vous me freinez ! Je le vois maintenant ! Tous ! Même Lorenzo ! Tout ça pour plaire à une bande de gonzesses ! Je n'aurais pas dû me contenter de les dégager du Parti ... Oh non. J'aurais dû faire exécuter tout le monde ! Tout le monde ! Comme Lorenzo !
"

Adelino Avermelhado a le souffle court. Il halète. Il doit se rasseoir ... mais il ne se calme pas pour autant. Il est ferme, et il continue de gesticuler.

" Je ne suis pas allé à l'université, moi ! " se congratule-t-il en frappant sa poitrine, " et c'est moi qui ait permis au peuple Icamien de s'exprimer ! C'est moi, l'Opposition ! C'est moi, la seule véritable alternative pour l'Icamie ! Moi ! "

Il repose ses coudes sur la table lumineuse, et pose sa tête dans le creux de ses mains.

" Des traîtres ... " soupire-t-il, " des féministes ...

On m'a menti ... depuis le début. On m'a trahi ... depuis le début.

Quelle drame pour le peuple d'Icamie ... Quelle trahison !

Mais vous allez tous payer ... Tous les traîtres vont payer ...
"

Il relève la tête. Il toise méthodiquement un à un chacun des cadres à qui il a demandé de rester, sans viser Lassana ou son comparse ...

" De leur propre sang ! Oui ! Vous allez tous payer de votre propre sang ! Vous allez voir quand vos femmes chéries vont débarquer ! Elles vont vous violer, et vous manger !

Et quand leurs dents déchireront votre chair, vous réaliserez votre folie !
"

Il se penche, se recroqueville. Il renifle. On peut voir perler des larmes à ses yeux, et de la morve à son nez. Il utilise sa manche pour s'essuyer.

" Tous mes ordres ont été ignorés ... Comment est-ce que je peux être "Secrétaire-Général" dans ces conditions ?

C'est fini.

Ces élections sont perdues. Tout ça à cause des femmes, partout.

Mais si vous pensez que je vais prendre ma retraite, que ça signifie ma fin ... Ah, vous vous trompez. Je préférais me faire sauter la cervelle.
"

D'un geste de la main presque théâtral, il congédie la maigre assemblée.

" Faites comme bon vous semble, mais attendez-vous à voir le Parti changer très bientôt. "
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Chancelière Federale Gudrun

A l’attention des habitants libres de la République Fédérale des Provinces - Unies du Lofoten et du peuple de la Loduarie Communiste.

Aux nouveaux dirigeants de Loduarie, je n’ai rien à vous dire, je n’ai que mépris pour vous.

Cependant je voudrais en premier lieu adresser mes premières et sincères pensées au peuple opprimé de Loduarie qui doit au moment où je vous parle entrevoir une très faible lueur d’espoir dans ce pays d’Eurysie nimbés dans les ténèbres les plus totales. Car oui, c’est une nouvelle d’importance, le secrétaire général Lorenzo Geraert-Wojtkowiak , dirigeant de la plus atroce et la plus répressive des dictatures de ce monde vient de s’éteindre.
Le leader de la Loduarie Communiste est mort comme il a vécu, c’est à dire dans le chaos, la violence, la haine, et le sang, assassiné par une obscure milice anti-corruption. C’est à peu près le résumé du programme politique que le Secrétaire Général a mis en œuvre pendant des années, provoquant ou participant à pratiquement toutes les guerres, querelles, conflits, et crises en tout genre qui ont émaillé et endeuillé le Bourbier Eurysien, comme nous nous plaisons à le dénommer ici en Aleucie.
Il va sans dire que nous ne sommes pas impliqués dans cette affaire, si nous avions vraiment voulu attenter à la vie du leader loduarien, nous aurions fait cela de manière professionnelle, comme un accident ou donné l'apparence d’une mort naturelle. Ce travail bâclé n’est absolument pas l'œuvre du F.S.D, je puis vous l'affirmer ici, mais serait l'œuvre du chef de la police politique loduarienne. Si ses intentions et mobiles sont pour le moins…nébuleuses, c’est le symptôme évident de la déliquescence de ce régime corrompu, dont les membres s’entredévorent telles des araignées dans le même nid.

J’imagine ô combien cette perte a pu ravir les cœurs meurtris de nombreux Loduariens et Loduariennes, qui bien sûr n’ont pu exprimer leur joie et soulagement à l’entente de cette nouvelle. Et bien laissez moi me réjouir à votre place, car oui, les autres nations ne seront que mièvrerie et hypocrisie la plus totale, alors que rien n’est plus jouissif que la mort prématurée d’un homme qui avait tellement de sang sur leurs mains, tant celui de ses ennemis que de ses propres concitoyens. Aussi j’invite tous les Lofotenois et Lofotenoises à célébrer comme il se doit la disparition d’un monstre, dans le respect de la loi, de l’ordre et surtout dans la bonne humeur. Mais pas seulement les Lofotenois , nombre de nous concitoyens sont d’origine loduarienne, comme vous le savez, mes pensées vont également vers tous les Loduariens et Loduariennes expatriés en notre nation pour échapper à l’implacable répression de la Bête Rouge.

Mais nous ne nous méprenons pas sur la nature profonde du régime loduarien qui ne se trouve en rien ébranlé par cette disparition. Le système communo-fascite est une industrie de la mort de type monarchiste, l’héritier, ou l’héritière ici en l'occurrence, a été “décongelée et sortie du réfrigérateur “pour ce grand moment. Car oui, contrairement à notre glorieuse démocratie, tout est déjà prévu dans ce cas de figure, tant il est prévisible et inéluctable qu’il n’y a jamais de fin heureuse pour les dirigeants loduariens. Un nouveau produit de l’intelligentsia loduarienne a déjà été sortie du stock, et “vissée” sur le trône loduarien, en la personne de la secrétaire générale Aube Thora, qui a déjà appelé à la purge, à la révolution, enfin, la rhétorique habituelle.
Son discours, aussi intégriste et extrêmiste que son prédécesseur confirme que ce n’est qu’un clône, une pâle copie de Lorenzo Geraert-Wojtkowiak . Peut être que pour exister et surpasser le maître, l’élève voudra être encore plus meurtrière, aussi, nous serons particulièrement vigilants sur ce point et observerons comme à l’accoutumée les mouvements des forces armées loduariennes, qui ne manqueront pas de saisir cette opportunité pour effectuer une vengeance ou répondre de manière extrêmement brutale et violente à cette attaque.

Tout cela pour dire que rien ne change mes très chers concitoyens, la Loduarie demeure l’ennemi héréditaire du peuple libre de la terre, du Lofoten particulièrement, et de toutes les personnes un tant soit peu éprises de liberté et de dignité humaine.

Nous invitons tous les pays, et particulièrement les pays Eurysiens à tout mettre en œuvre pour se prémunir et prévenir la menace Loduarienne.
Comme toujours notre pays se tient prêt à riposter et à répliquer à toute menace ou attaque visant les intérêts de notre nation ou notre sécurité nationale.

Longue Vie à République - All Hail Lofoten !
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