
Objet: Réponse.
Amiral Francisco di Deria, Commandant de l'Armata Fortunéenne,
Commençons en premier lieu par celle "leçon d'économie", laquelle nous accueillons d'un léger étonnement, nous devons l'avouer. Bien que, comme vous le soulignez, une enchère se limite théoriquement par la capacité financière des acheteurs, ces règles ne sont point inhérentes. De fait, c'est bel et bien à l'organisateur de cette enchère de définir ses propres règles, lesquelles seront acceptées ou non, s'en suivra donc une participation le cas échéant. Aussi sachez que ces mêmes règles ne sont ni définies par mon gouvernement, ni par l'état-major Kartien. Je vais par conséquent, tout comme vous, entreprendre quelques explications afin d'adapter la correcte perception de la réalité de cette enchère. Cette dernière se tient sous les sceaux de l'Ordre Oruzhiya, compagnie d'armements Kartiennes. L'Ordre est une de ces sociétés dont l'appartenance est assez particulière, car tel le dicte un secteur si sensible que l'armement. Egalement, l'Ordre demeure ce que nous pourrions qualifier d'une entreprise semi-nationale, pour la plupart du temps menée par le Président Directeur Général Anselm Heinder. C'est là la tranche privée de cette entreprise, la tranche nationale inclue la mise sous giron d'Etat, permettant une sorte de droit de véto et d'obligation sur toute décision de l'Ordre par notre Conseil Militaire, présidé par la Ministre de la Défense Nationale Lüna Valkaryne. C'est précisément cette possibilité qui nous intéresse, qui vous intéresse en réalité, le gouvernement Kartien est en capacité d'annuler ce futur transfert...
Effectivement, nous conversons à cette heure par la suite de notre frappe balistique sur l'Empire terroriste du Churaynn, laquelle vous fut communiquée par nos services. Effectivement, une telle opération inclue de facto une forme de déstabilisation, toutefois et comme vous nous le communiquez, il ne s'agissait là que d'un juste retour face aux inepties du gouvernement de cet Empire Afaréen. Effectivement, nous vous en remercions, vos autorités ont empêché le Churaynn d'entrer en conflit direct avec notre patrie, ce qui aurait eu par extension des conséquences désastreuses quant à la stabilité régionale. Nonobstant, nous en avons bien conscience, de simples remerciements ne sauront point vous contenter, de même, affirmer que cette forme de protection était dans votre intérêt reviendrait à un manque de respect des plus évidents. En conclusion, la République Impériale de Karty possède, par votre geste, une dette envers vous.
Nous tâcherons donc d'être clairs, directs et concis, si vous nous le permettez. En toute transparence, la situation du Reinaume de Zijian nous importe bien peu. Il ne s'agissait là que de simples échanges économiques, relevant au domaine militaro-industriel, certes. Considérant l'entente que nous avons tissée, et conscient du fait établi de rééquilibrer les balances, la République Impériale accède à votre demande. Le Conseil Militaire, sous la voix de Dame Valkaryne, use de son droit de véto dans le but de ne jamais achever l'arrivée de ces aéronefs au Zijian. Toutefois nous attirons votre attention sur un point, les cartes sont redistribuées. Nous considérons cette dette implicite réglée, vous nous avez aidé, nous avons accédé à l'une de vos demandes. Le sens de l'honneur est l'une de ces vertus bien portée par la nation Kartienne, ce qui inclue donc que nous tenons une parole en soi jamais prononcée. En tout et pour tout, sieur Deria, une faveur contre une autre, un équilibre rétabli, ne s'agit-il là point d'un échange équitable ? Notre nation sait parfaitement honorer ses engagements, tout comme elle ne sait nullement tolérer la remise en cause de son indépendance, de sa souveraineté ainsi que sa liberté de décision. Dans l'espoir et l'espérance d'une acceptation, bien à vous et cordialement, je vous dis au revoir et à bientôt,
Mes sincères salutations.
