
Que la Paix soit sur vous.
Je m'adresse à vous au sujet de la situation préoccupante liée, comme vous l'avez suivi, à l'assassinat du Président Fédéral Idi Amar de l'Antegrad par une frappe de missile sur le palais présidentiel à Destint, ordonnée par Ateh Olinga, l'actuel chef d'Etat de l'Ouwanlinda. Je ne reviens pas sur les échanges informels qui ont eu lieu et par lesquels l'Azur s'est pleinement associé à l'Antegrad pour déplorer un tel crime. L'Azur s'associe à l'Antegrad afin d'obtenir une réparation symbolique et matérielle pour le tort qui lui a été causé, et salue la clairvoyance et la hauteur d'esprit de Son Excellence le Président Idi Akim, qui a demandé les excuses publiques d'Ateh Olinga. C'est un prix symbolique mais ô combien dérisoire par rapport à une vengeance armée ! En faisant une telle demande, l'Antegrad a montré sa raison et son choix de ne pas monter à l'escalade comme l'escomptait l'Ouwanlinda, et comme beaucoup d'acteurs, dont vous faites partie, le craignaient.
En tout état de cause vous tomberez, Excellence, d'accord avec moi pour constater qu'un embargo sur l'Antegrad n'a aucune raison d'être ; en cela les contacts informels ont permis d'avancer sur ce point et la délégation sylvo-nordique, associée diplomatiquement à Caratrad et Tanska, a convenu de ne pas faire durer cette situation plus longtemps, ce que je salue.
L'Azur n'a aucune autre préoccupation que de celle de voir le tort infligé à l'Antegrad restauré, et ce de manière symbolique en obtenant les excuses officielles du président ouwanlindais. Notre préoccupation s'explique cependant par l'interrogation abyssale que soulève la situation actuelle pour le Diwan. Non seulement parce qu'il s'est donné le droit d'assassiner un chef d'Etat, mais parce qu'il a fait à l'encontre d'un pays afaréen l'usage d'armes contre lesquelles aucun pare-feu n'existe sur le continent, Ateh Olinga s'est manifesté comme l'adversaire numéro un de la paix continentale. L'Azur le déplore mais ne saurait désormais se tenir tranquille quand il tel personnage se pique régulièrement d'insulter ses homologues et agite dorénavant la menace implicite de frapper, grâce à un arsenal balistique insoupçonné et inquiétant, tous ceux qui se trouveraient à portée de ses missiles. L'Azur compte parmi ceux-là ; il faudra s'y prendre de bonne heure pour que le Diwan néglige une telle donnée.
En ce sens, et puisque Ateh Olinga semble jusqu'ici refuser de s'excuser et de promettre sa coopération, nous devons agir. Nous sommes attentifs à la mobilisation sylvo-nordique en ce sens en Afarée, et puisque les malentendus sont levés, nous accueillons favorablement l'option d'un embargo sur les armes à l'encontre de l'Ouwanlinda, doublé d'une mission de surveillance maritime pour le rendre tangible. C'est sur cette base que l'Azur et ses partenaires, le Finejouri et l'Antegrad, souhaite travailler. Inspirés par aucune intention belliqueuse, nous ne fermerons pas les yeux face à la menace qui pèse sur nous et, en tant que pays afaréens légitimes à déterminer par nous-mêmes la résolution de nos problèmes, nous avons adopté un Protocole de déploiement naval visant à mettre en place un embargo sur les armes contre l'Ouwanlinda.
Excellence, l'Azur vous invite solennellement à signer ce protocole, dont le texte ci-dessous détaille de façon explicite les motivations, le périmètre et les modalités de sortie, afin de coordonner nos efforts pour la préservation de la paix en Afarée. Préservation de la paix qui passe aujourd'hui par l'empêchement de l'Ouwanlinda d'accéder à de nouveaux instruments de terreur d'une part, et par un travail diplomatique visant à obtenir les excuses nécessaires à une réconciliation d'autre part ; sur ce travail diplomatique, vous pouvez d'ores et déjà savoir que c'est une priorité du Diwan.
Par le bombardement du palais présidentiel de l'Antegrad et l'assassinat du chef de l'Etat, l'Ouwanlinda s'est rendu coupable d'une escalade extrêmement grave de la violence. Ses déclarations et la liste de ses actions récentes indique qu'il serait prêt à répéter ces crimes. Afin de prévenir toute future escalade, il est nécessaire de garantir que les capacités de frappes d'Ateh Olinga, seul responsable de la crise actuelle, ne soient pas renforcées. En ce sens, les pays volontaires signataires s'engagent à travers ce protocole à coordonner leurs actions dans cet objectif.
1 - Garantir la liberté de navigation à l'Antegrad
Les pays signataires s'engagent à ne pas remettre en cause, d'aucune manière, la libre circulation des navires et des marchandises se rendant ou partant d'Antegrad, quelle que soit leur provenance et leur contenu.
2 - Mise en place d'un déploiement préventif
Les pays signataires décident, à travers une opération commune, d'interdire le transfert d'armements ou de produits utilisables dans une action militaire à l'Ouwanlinda par la surveillance de sa façade maritime et l'investigation éventuelle d'embarcations. Les embarcations ouwanlindaises seront systématiquement fouillées. Les embarcations qui se refuseraient à une inspection seraient contraintes par la force. Toute opposition de force à cette force entraînera une action militaire.
3 - Coordination du déploiement
Toutes les informations et décisions prises dans le cadre de cette opération doivent être partagées avec les signataires de ce protocole. Toute autre information relative à la circulation d'unités militaires en Afarée occidentale devra être partagée.
4 - Levée du blocus
L'opération de blocus prendra fin lorsque la voie diplomatique aura permis à l'Antegrad d'obtenir réparation symbolique et matérielle pour le crime qu'il a subi. Il appartient à l'Antegrad de définir cette réparation.
5 - Sortie du protocole
Un Etat signataire souhaitant sortir de ce protocole devra disperser ses forces militaires et les faire quitter la région.
L'Azur, le Finejouri et l'Antegrad s'associent pour signer ce protocole et réunir sur cette base tous les pays motivés à assurer un règlement ordonné, coordonné, pacifique et rigoureux du problème qui se pose à nous. La signature du Duché de Sylva et ainsi l'harmonisation de nos moyens sur le terrain pour mettre en oeuvre les dispositions mesurées et adéquates de ce protocole seraient de nature, je le crois, à rejaillir favorablement sur nos relations bilatérales. J'espère que Sylva pourra continuer à jouer un rôle positif sur notre continent, en faveur non pas d'un esprit de vengeance et de campisme idéologique, mais d'une solution réaliste et conséquente déterminée par les Afaréens eux-mêmes et mise en oeuvre avec toutes les bonnes volontés. Par la présente, j'espère que vous saurez adjoindre à cette entreprise vos amis de l'Empire du Nord qui sont à vos côtés sur le terrain, ainsi que les pays qui soutiennent votre action.
La signature de ce protocole permettra de réunir toutes les initiatives sensées autour d'un périmètre d'action commune. C'est ce protocole qui est la seule voie légitime d'action sur le terrain ; demandé par l'Antegrad, sollicité par les Afaréens, c'est le seul mandat viable. Cette action d'embargo n'a pas vocation à se substituer au dialogue diplomatique qui continue, dans la mesure des revirements intempestifs de la diplomatie ouwanlindaise.
Amir Bey il-ir Usdeli
Ministre des Affaires étrangères par intérim
11.08.2016