Madame Lalana Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria,
Excellence,
C'est sans aucune surprise que nous recevons votre missive. Nous nous attendions en effet, avant même que nos forces ne posent le pied au Chandekolza, avant même que nous ne faisions part de notre volonté d'établir une base militaire au Chandekolza, à ce que vous le condamniez, à ce que vous vous opposiez, à ce que vous refusiez de voir une puissance étrangère pénétrer dans ce que vous croyez être votre pré carré. Oui, l'Armée Nationale Rimaurienne s'est établie au Chandekolza. Oui, l'Armée Nationale Rimaurienne a apportée des armes au Chandekolza. Pas au Jashuria. La Rimaurie n'a violée aucune loi, aucune convention. Elle a eue l'autorisation officielle du Royaume de Chandekolza d'établir une base MILITAIRE sur son territoire. Vous n'avez pas d'ordre à nous donner. Nous ne menaçons personne. Nous ne travaillons pas à rendre le Nazum plus instable qu'il ne l'est déjà comme vous osez le prétendre.
Nous avions promis de l'aide humanitaire au Chandekolza et nous le ferons, nous enverrons les vingt-cing tonnes de blé convenues et un supplément de vingt-cinq tonnes pour le retard, les soins et tout le matériel humanitaire promit dès l'instant où vous relâcherez votre pression CRIMINELLE et vos menaces OUTRAGEANTES sur nos troupes qui n'ont, encore une fois, violée aucune loi ni menacée aucune nation. Nos avions sont déjà près à décoller. À vous de choisir entre votre ego ou la vie de populations innocentes qui souffrent de la faim et de la misère.
Mais notre humanitarisme va plus loin que le Chandekolza. Nous voyons plus loin. Il s'étend dans tout le Nazum, y compris au Wazackstan que vous avez lâchement abandonné quand il quémandait votre aide, y compris en Ramchourie que vous voyez s'effondrer sans lever le petit doigt, vous qui avez pourtant pleinement les moyens d'imposer la paix à n'importe quel pays. Vous ne prétendez pas être le défenseur de la paix au Nazum ? Nous serions nous trompés sur votre compte ? Oui, nous comptions effectivement envoyer les armes que vous avez vu jusqu'en Ramchourie mais nous ne sommes ni des "profiteurs de guerre" ni des "marchands de mort", ces hommes (si l'on peut encore qualifier une masse de chaire vide de compassion et d'humanité, pure boule d'égoïsme et d'avarice, comme un homme) ne méritent rien si ce n'est le centuple de la souffrance qu'ils infligent. L'État de Rimaurie ne vend pas d'arme à quiconque, nous considérons que personne ne mérite de s'enrichir sur le dos de la misère. Ces armes que nous convoyons, nous n'en tirons aucun bénéfice, nous le refusons. Nous n'y gagnons ni joie, ni honneur, ni argent. Nous ne gagnons que honte et dégoût mais nous le faisons car nous n'y voyons non pas un vecteur de violence mais au contraire une solution à celle-ci.
Nous avons vu un pays s'effondrer, se déchirer, sombrer dans la misère et la violence. Nous aurions, comme vous et beaucoup d'autres états dans le monde, fermer les yeux sur ces massacres en attendant que cela cesse. Or, nous ne croyons pas qu'une guerre de cette ampleur, capable de détruire un pays entier, car c'est bien ce qui est arrivé, puisse cesser comme ça, toute seule comme une grande, du jour au lendemain, d'un claquement de doigt. Aucune faction en Ramchourie n'a aujourd'hui les moyens de gagner la paix, et je dis bien gagner la paix. Si l'une ou l'autre faction parvenait à prendre l’avantage sur les autres, cet avantage ne sera jamais suffisant pour toutes les détruites entièrement tant celles-ci possèdent de forces, forces aujourd'hui approximativement équivalentes dans toutes les armes Ramchoures. Tant qu'il y'aura un équilibre des puissances entre les factions belligérantes en Ramchourie, aucune sera en mesure de l'emporter, la guerre s'éternisera, peut-être que ni vous ni moi n'y verrons la fin.
Mais nous refusons cette fatalité. Au lieu d'attendre les bras croisé qu'un peuple entier se massacre jusqu'à l'épuisement, nous avons décidés d'intervenir et de l'empêcher de commettre l'irréparable : le suicide d'une nation. Alors si l'équilibre des puissances empêche toute victoire d'une faction sur les autres, il nous suffit de rompre cet équilibre. Il nous suffit d'armer une, seulement une de ses factions pour qu'elle soit en mesure de très largement dominer toutes les autres. TOUTES les autres collectivement. Ainsi, elle aura la capacité de détruire ses adversaires définitivement. Pas de les vaincre, les détruire pour qu'il ne puissent plus JAMAIS nuire à QUICONQUE. Ainsi, une fois que toutes les factions auront étés définitivement et intégralement détruites, il y'aura la paix en Ramchourie. Nous préférons un bain de sang à une lente agonie. Nous n'agissons pas par intérêt mais par conviction et humanisme. Nous sommes persuadés qu'il n'y a pas d'autre moyen d'établir une paix durable en Ramchourie dans l'état actuel des choses.
Alors oui, notre vision de l'humanitarisme ne vous est peut-être pas familière. Peut-être que nos méthodes vous paraissent contestables, à tort ou à raison, mais notre volonté de paix est sincère. Ne la niez pas. Ne nous insultez pas.
Quant aux missiles balistiques qui, de ce que nous comprenons, n'ont pas pu échapper à votre regard de vautour. Sachez que, comme dit précédemment, ils n'ont aucunement pour objectif de menacer aucun pays et encore moins d'être livré à quelque faction Ramchoure que ce soit. Il est évidemment hors de question de laisser des armes de destruction massive entre les mains d'un mouvement étranger qui n'a de toute façon ni les capacités de l'utiliser ni les compétences pour juger de sa bonne utilisation. Mais comme nous vous le disions, nous nous attendions à ce que vous interveniez, nous avons donc pris soin de doter nos installations de capacités DISSUASIVES en cas d'agression de la part d'une puissance extérieure au Chandekolza. J'insiste sur la nation de dissuasion, nous n'avons aucunement la volonté d'utiliser ces armes, ce n'est rien de plus qu'un argument.
Alors si cela vous dérange, chose que je peux comprendre, je vous proposes une rencontre entre deux de nos délégations, pourquoi pas à Saipalbon-Tèmpho si les autorités Chandekolziennes SOUVERAINES et LÉGITIMES l'acceptent, afin de mettre fin à cette situation de méprise pacifiquement. Nous n'avons pas besoin de nous battre.
Enfin, sachez une chose : nous ne fléchirons pas à vos demandes mais à celles du Royaume Démocratique du Chandekolza. Si le Gouvernement Chandekolzien demande à nos troupes ou à nos armes de quitter le Chandekolza, nous accepterons, mais si nos troupes sont autorisées à rester, vous devrez vous plier à la volonté du Chandekolza.
Nous faisons un pas vers vous. À vous d'en faire de même.
En espérant très vite trouver une solution à cette histoire, je vous salue.