Ce discours a été annoncé il y a de cela quatre jours. Les media ont immédiatement répondu présent.
Pour les Tamurt n Althalj (les Peuples de la Neige), la Qari Ijja Shenna est la mère à toutes et à tous.
Il est presque impensable pour certaines générations que la Qari ne soit plus la Qari Ijja Shenna, Voix de l'Althalj et de ses peuples.
C'est un fait indéniable dés lors que la Qari Ijja Shenna a été la Voix qui a permis l'unification des six régions historiques en une seule nation.
Autrefois considéré par la communauté internationale comme un même pays, et peut être un pays qu'il est de bon aloi d'oublier tant il inspire la méfiance et une condescendance vis à vis des normes sociétales internationales, les Tamurt n Althalj étaient autrefois appelés les Territoires Matriarcaux. Ce nom officieux était aussi dû à un raccourci, une vérité pourtant, partie d'une mécompréhension des Tamurt n Althalj. La volonté des régions historiques était de travailler de paire, mais de garder une autonomie et de peur de perdre des valeurs traditionnelles régionales propres. Ce frein historique fut traduit par la Qari Ijja Shenna à travers moultes discours, écrits et conversations avec les qaris et qqaris et peut être résumé par l'expression aujourd'hui populaire au sein des Tamurt n Althalj : "Entre les Althajirs et les Althaljirs, la différence n’est pas grande ; sauf si nous sommes sourdes et aveugles."
Les fiertés de différences culturelles mineures écartées pour une plus grande fierté et aspiration à une nation commune, la Bienveillance d'Ilâhat aura alors joué un rôle central quant aux opportunités et possibilités d'épanouissements personnels et de véhiculer une vision Althaljir juste.
De ce fait, lorsque la Qari Ijja Shenna souhaite s'adresser à la nation, aux Tamurt n Althalj, à l'Althalj Alkabir ou aux peuples et institutions outre-Althalj, alors le monde écoute.
Et c'est 2 Août 2009, 19 jours avant le Ramadan, que la Qari Ijja Shenna utilisa une fois de plus le terme de "responsabilité" afin de nous rappeler aux réalités de l'Afarée ou du monde.
Il y a néanmoins une différence notable qui se doit d'être considérée par toutes et tous :
Les Tamurt n Althalj n'écouleront pas les moyens de tuer comme de simples stocks de cumin sur la scène internationale.
Chaque pays a le droit de se défendre !... les plus vertueux le clameront haut et fort.
Et bien non, NON, ceci est inacceptable !
Nous voici à l'aube d'un nouveau millénaire où l'accélération de découvertes technologiques impactera amplement le secteur militaire, façonnera des moyens de mort qui seront déterminés par des termes d'un monde des affaires, où la performance, l'optimisation et l'effacement des contraintes géographiques deviendront une maîtrise de tout bord.
Et avec cette nouvelle génération se transposera la vieille génération, obsolète, dont l'inconvenance financière pourra facilement être un moyen de stimuler les économies et peut être assoir des bases relationnelles parties d'un contexte fortement connoté.
Les conflits se multiplient et les victimes aussi.
Ceci est un drame qui a traversé les âges en faiblissant que ponctuellement.
L'ignorance, le dédain, les complexes de supériorité, les choix sociaux et économiques,
Tous ces éléments contribuent à envenimer un environnement qui cherche un équilibre.
Ces dernières années, la Voix, la discussion, la négociation a été favorisée face à la prise d'armes et c'est dans ce sens, certes moins fantasmé, que les peuples trouvent un terrain d'entente, diminuent les tensions et cherchent à protéger, conserver et surtout épargner les affres de la guerre.
Le nombre de conflits a fortement diminué depuis la fin du siècle dernier, toutefois le nombre de victimes ne semble pas décroître.
Et la raison en est pourtant claire et est la même depuis plusieurs générations maintenant ;
Les armes, dîtes obsolètes, des nations souveraines du monde, sont revendues et distribuées à qui peut se le permettre et à vrai dire... à certaines nations qui ne peuvent pas se le permettre avec le prix à payer sur des dizaines d'années à venir.
Ces armes ont un potentiel de plus en plus destructeur et morbide et par ce fructueux commerce international vient le satisfecit d'un choix rationnel.
Et nous le voyons tous les jours.
Lorsque les armées paradent dans la région Prodnovienne, pensez-vous que les armées disposent de munitions produites sur place ?
Lorsque le Varanya plongea dans la guerre, quelle était la marque de fabrique des fusils mitrailleurs ?
Lorsque la guerre civile éclata au Pontarbello, de quelle nationalité étaient les armes des deux bords ?
Devons-nous mentionner la multiplicité des armées privées et mercenariales qui affichent sans discernement des équipements autrefois dans les mains des forces nationales ?
Les nations souveraines distribuent comme des petits pains, renouvelant leurs capacités à produire plus et mieux, plus sanglant et toujours plus auto-satisfaisant.
Je dénonce, en tant que Qari des Tamurt n Althalj et en tant que mère, le cercle néfaste à la paix mondiale, l'ignominie d'un commerce qui ne peut pas se cacher et qui malheureusement se révèle être moteur d'une course à l'armement mondiale, d'un chaos bercé de cette douce relativité distancielle.
Je dénonce les nations qui commercent la mort.
Je dénonce les nations dont la liberté est d'ignorer le mal engendré.
Je dénonce les nations qui par faiblesse ou hubris acceptent cette danse comme une compétition enfantine.
Car ces choix d'aujourd'hui impactent le présent et le futur avec naïveté et une arrogance insupportable.
La responsabilité des nations n'est pas que vis à vis de ses citoyennes respectives, mais bien, dans un contexte mondialisé, face aux peuples du monde.
La responsabilité des nations, c'est aussi faire preuve de courage et arrêter cette montée en puissance des esprits dont la haine n'a rien de bienveillante, orchestrée par la cupidité et la vanité idéologique."
Les rapports des ONGs comme Humain Life Watch, sur le trafic d'armes et le type d'armement retrouvé et utilisé lors de conflits de ces six dernières années, font trembler les coeurs et les esprits.