Note à l'attention du gouvernement de Son Excellence
Objet : Trouver une réponse à la menace balistique
21 février 2017Votre Excellence, Monsieur le président, Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les ministres, secrétaires d'État et officiers de l'État accrédités,
Cette note est diffusée à l'ensemble des personnes du gouvernement gallèsant qui sont chargés de la défense du territoire, de la force publique et de la diplomatie. Elle rapporte l'étude menée par la Défense Nationale sur le sujet de la menace balistique contre les civils, et plus particulièrement la menace chimique croissante dans le monde, dont l'Eurysie occidentale semble être un point de tension.
Elle a été écrite avec le souci de faire valoir les constats du point de vue de la défense du territoire. Afin de permettre une meilleure adéquation avec les attentes du gouvernement, elle a été également écrite avec le concours de représentants des services diplomatiques. Toutefois, elle ne prend pas en compte les décisions politiques qui sont de votre ressort.
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* *Le rappel des faits s'attardera surtout sur ce qui est susceptible d'avoir échappé à l'actualité, je ne juge pas nécessaire de rappeler les désastres chimiques de Kabalie (dizaines de milliers de morts) et d'Estham (deux millions). Ces derniers mois, deux pays ont lancé un programme d'armes chimiques : le Duché de Sylva et la République faravnienne. Le premier a annoncé vouloir se procurer une force de dissuasion, là où la seconde a mentionné un programme d'armes de destruction massives. Cette tendance a de quoi inquiéter sérieusement, d'autant plus que les cibles déclarées se situent dans le voisinage proche du Duché. Autrefois la Loduarie, aujourd'hui la principauté de Carnavale et, peut-être à terme en raison d'une rivalité grandissante, la république de Velsna. Il faut donc envisager sérieusement un moyen de couper court à la menace.
En raison des orientations diplomatiques gallèsantes, il appert que la situation sera extrêmement difficile pour le duché. En effet, les mesures que nous pourrions prendre sont toutes contraires avec l'orientation des dernières décennies, tandis que ne rien faire pourrait porter un très grave préjudice à notre sécurité.
Il pourrait d'abord sembler judicieux de faire parler la voie diplomatique. Ça a en effet la ligne du duché durant les vingt dernières années. Nous disposons cependant de très peu de leviers dans cette voie diplomatique. Si nous devons pousser pour une législation internationale concernant les missiles balistiques ou les armes chimiques, nous nous tirons une épine dans le pied dans la mesure où la diplomatie gallèsante a beaucoup œuvré contre la codification du droit international. Même militer pour un traité de non-prolifération des armes chimiques pourrait porter préjudice à la vision indépendantistes des dernières années. De plus, il serait impossible de faire signer un traité de non-prolifération à l'entreprise Obéron, dans la mesure où son activité est de produire les engins dont on souhaite limiter la production.
Une autre option serait alors d'intervenir militairement pour réduire la capacité militaire des puissances menaçantes disposant de telles armes. Le principal inconvénient est qu'il faudrait agir avant que l'on puisse considérer ces nations comme hostiles - car l'histoire récente a montré que l'usage d'armes chimiques peut survenir très rapidement - ce qui est contraire à la doctrine diplomatique du duché.
Si le gouvernement choisit l'intervention militaire, il dispose de deux options. La première consiste à intervenir contre toute nation se dotant de telles armes, afin de neutraliser leur programme scientifique (cas de Sylva et du Faravan), ou bien leurs usines et installations militaires (cas de Carnavale).
La seconde consiste à ne pas ignorer les accointance idéologiques que le duché peut avoir certains régimes. Ainsi, il s'agirait de convaincre les pays dangereux de l'OND de renoncer à leurs programmes chimiques, et mener de concert avec eux des frappes contre les infrastructures carnavalaises. Il serait alors possible, comme en Translavie, d'inclure des éléments extérieurs à ces frappes. Les pays de l'Organisation des nations commerçantes devraient être intéressés dans le fait de détruire une menace au commerce (Velsna avec qui nous entretenons des relations constructives est une piste) ou des puissances afaréennes tierces (Althalj ou Azur).
Dernière option, le gouvernement du duché pourrait être tenté de condamner l'émergence de forces de dissuasion. Cependant, sa crédibilité serait gravement atteinte, étant donné que la Gallouèse est l'un des premiers pays à s'être donné d'une telle force. Demander des limitations dans le développement d'arsenaux balistiques serait salutaire mais hypocrite.
Enfin, une question demeure : le duché doit-il suivre la course aux armements qui s'annonce pour conserver une FBO solide ? Notre complexe militaro-industriel ne serait alors peut-être pas suffisamment efficace. Cette solution, si elle semble la plus cohérente avec la politique des dernières années, serait la plus risquée à notre avis.
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*Ainsi, le duché fait face à un défi qui nécessite de toute façon un changement de cap. En se gardant de tout commentaire politique, le comité d'experts de la Défense Nationale estime que la sécurité du territoire serait la première menacée en l'absence de stratégie cohérente contre la prolifération des menaces balistiques et chimiques. Une modification légères des orientations précédemment prise est toujours envisageable vis-à-vis du contexte.
Guénolé Tilleul
Directeur de la Défense
Gabriel de Boisfer de Wardieu
Diplomate