26/02/2015
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Activités étrangères au Gondo - Page 3

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Prédication de la sœur Bénédicte contre les hérétiques prétendument réformés qui travaillent à répandre leur hérésie infâme chez les Pitsi, les Doude et les Kwando

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Photographie artistique de sœur Bénédicte

A tout les habitants du Nord du Gondo qui sont de bon catholique aimant le Christ et obéissant à son Église, la sœur Bénédicte, servante de la Vérité du Christ qui apporte le Salut éternel face aux erreurs impies des hérétiques qui se prétendent réformés mais ne le sont pas et qui donnent non pas le Salut mais la damnation, la grâce et la bénédiction du Seigneur Tout Puissant soit sur vous, sur votre village et sur votre famille, amen !

Si, par le biais de ce courrier je m'adresse à vous, frères Pitsi bien aimés et autres estimables Doude et Kwando, c'est que l'heure est grave, pour ne pas dire tragique, Je ne parle pas des conflits dans le sud qui oppose les Kwandaoui aux Kwando. Je peux bien sur comprendre que cela vous concerne et vous inquiète, d'autant plus que les Toubab de Clovanie marchent avec les Kwandaoui, ce qui annonce pour le région une puissance de chaos et de destruction encore inédite car les moyens de la guerre moderne vont être mis à disposition de querelles multiséculaires. Croyez bien que je le regrette sincèrement, mais ce n'est pas de cela que je veux vous entretenir aujourd'hui.

Depuis quelques années, il nous vient du Nord des prédicateurs, toubabs ou non, mais quoi qu'il en soit, toujours étrangers, des prédicateurs d'une foi nouvelle qui n'est pas la nôtre et qui travaille à saper notre organisation religieuse au profit de la leur, moderne et charlatanesque. Ils attaquent la sacralité et la mystique de nos sacrements, mettent en scène des canulars grotesques pour tromper les braves villageois, contestent notre clergé, rejettent la sainte Tradition pourtant deux fois millénaire, impose leur interprétation personnelle des écritures, négligent le culte que l'on doit à la Mère de Dieu, aux saints Anges et à toute la Cour Céleste, et, in fine, car c'est leur but ultime sachez le, travaillent à vous rendre sans Dieu, sans Église, sans Tradition, et à vous faire consommateurs, individualistes, et braillards dans les écritures, danseurs plutôt que priant, se célébrant plutôt célébrant Dieu !

Ne les écoutez donc pas ! Chassez les donc plutôt que de leur ouvrir votre porte ! Si ils arrivent en votre village, prenez les fusils si vous en avez, ou de longs bâtons et dites leur bien, les menaçant avec votre arme, qu'ils en tâteront si ils osent entrer dans votre communauté pour prêcher l'erreur. Ce n'est pas pour rien que je vous dis cela : leur hérésie damne ! Et je ne veux pas que vous soyez damnés mes frères ! Au contraire, je veux que vous ayez l'éternelle béatitude des saints de Dieu !

Mieux vaut pour vous pécher par un peu de violence que de tomber dans la damnation de l'hérésie ! Ce qu'ils veulent vous prêcher n'a que les apparence du christianisme, ils ne sont pas les défenseurs de la chrétienté, ils l'ont, au contraire, toujours combattu comme la combattirent en leur temps les hérétiques que l'antiquité. Encore une fois, ne vous laissez pas berner par leurs discours alléchants et leur promesses funestes et trompeuses. Ils ne chercher à vous égarer, comme ils se sont égarés eux-même. Ne cherchez pas non plus à les convaincre, vous ne feriez rien que de vous jetez vous même dans la confusion. Chassez les seulement ! Chassez les sans scrupule, renvoyez les hors du territoire de votre village et promettez lui la mort si il revient ! Vos âmes, mais frères bien aimés, sont trop précieuses, pour que vous les laissiez à ces charlatans aux services des démons !

Pour le reste, je viendrais vous visiter tous, mes frères de sang les Pitsi d’abords, et les autres après, mais je viendrais. Il va de soi que l'OCC dont je fais partie par la grâce de Dieu viendra adoucir les horreurs de la guerre quand le bruit des armes se sera tût dans le Sud. En attendant, chez frères et amis, veillez recevoir cette bénédiction abbatiale que je vous envoie du fond de mon cœur de Pitsi que toute cette situation actuelle plonge dans un chagrin sans nom que seule la grâce de Jésus Christ parvient à apaiser.

HRP
On est en plein Août, le forum tourne au ralenti mais ma réserve d'influence, elle, baisse à la vitesse habituelle (et je fais tourner 50 usines cultu ...), du coup je joue la trame religieuse du Nord du Gondo dont Gallouése m'avait parlé. Il va de soi qu'avec les affrontements guerriers du sud du pays vous avez mieux à jouer, mais quand ce sera fini, on pourra rebondir sur le présent mouv et les quelques autres que j'aurais joué dans ce sens.
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Lors des premiers temps de l'arrivée des forces clovaniennes au sein du Gondo,

Avant les premières opérations militaires d'envergures,


L'autorisation acquise à travers le gouvernement de la République Démocratique Libre du Gondo de circuler jusqu'aux régions en difficulté n'avait pas mis à l'écart le risque inhérent à ces voyages.
L'importance donnée à cette mission de renseignement, de discussion et compréhension et peut être médiation, était à la hauteur de l'implication de la qari Sofines Berek.

Le conflit au Gondo avait été tamisé dans les années 90 et un râle puis grondement long et profond s'était transformé lorsque le gouvernement de la République Démocratique Libre du Gondo avait repris les hostilités franches et directes.
Telle était la lecture des Tamurt n Althalj d'une situation volatile et ce n'était qu'un secret de polichinelle dans le monde diplomatique qu'Icemlet avait été fortement importunée par cette initiative. Ajoutée à cela une demande de soutien militaire à une nation Impériale Eurysienne, sous couvert d'une subjugation Gondolaise par l'entremise de cadeaux et mesures économiques et sur le court et long terme d'un virage culturel perçu comme clivant et peu adapté, la Maktaba et la Sororité avaient immédiatement déviés les priorités diplomatiques sur cette poudrière.

Qu'attendre de cette mission d'exploration, alors qu'Icemlet disposait de nombreuses années de veille sur le Gondo ?
Les problèmes politiques se mélangeaient à la multiplicité ethnique et bien entendu les convoitises non cachées de l'Union Médiane des Traditionnalistes (UMT).
Il n'aura fallu que quelques semaines pour que débarquent des milliers de soldats de la République Impériale Petroléonienne ou que s'affichent au grand jour le pouvoir culturel Primain.
Icemlet n'avait guère de soucis à se faire si les objectifs sous-jacents étaient emprunts de bienveillance, toutefois il suffisait de voir les pamphlets et communications officielles de l'OCC pour dicerner un rift culturel mécompris des Eurysiens.
En effet la religion Volignienne (ou Catholagne) estimait que les Gondolais avaient déjà un bagage néophyte Chrétien et que par leur parole évangélique, les Gondolais étaient mûrs à l'ouverture d'esprit religieuse, comprendraient et accepteraient une transition spirituelle.
L'Ordre des Clarisses de la Charité (OCC) apportaient dans les apparences une aide gratuite, toutefois sous couvert d'une conditionnalité d'acceptation d'un changement culturel et de confession assez tranchée.
Les mots, les termes utilisés pouvaient choquer certaines ethnies, les approches religieuses Eurysiennes pouvaient être mal vues par des générations et des siècles de traditionalisme confessionnel local et régional, notamment au sein des campagnes, qui avaient toujours refusé la religion apportée par les Listoniens et Gallouèses.

Le Gondo reste toutefois une pays majoritairement influencé par son passé colonial et le protestantisme apparaissait dans les villes et centres économiques de manière prépondérante par rapport au catholicisme Eurysien traditionnel ou aux autres croyances des campagnes.

Le fait que l'OCC tournait le couteau dans la plaie d'un pays dont le catholicisme traditionnel était en déclin aurait assurément des conséquences significatives.

Mise à part la question religieuse, les Gondolais disposaient d'un fier passé d'avoir bouté hors de leur pays les nations Eurysiennes colonisatrices.
Gardant des aspects culturels de cette précédente colonisation, l'arrivée massive des forces clovaniennes avait de quoi faire froncer les sourcils voir engendrer des mécontentements, et non des moindres.
La vente, claire et non dissimulée, du Gondo aux Eurysiens serait assurément un argument supplémentaire face à la reprise des hostilités de la République Démocratique du Gondo Libre.

Ainsi, Icemlet avait déjà une compréhension globale de la situation et il était à présent nécessaire de contacter les parties prenantes et parfaire la lecture globale et locale.
Les Althaljirs activèrent leurs contacts des différents mouvements ou ethnies opposées à la RDGL pour plus d'instructions et des laisser-passers.




Il avait fallu un trajet relativement simple et court sur quelques routes entretenues et moins bien entretenues pour arriver dans la zone sous la coupe du Mouvement de Libération Likra.
La délégation Althaljir avait affiché clairement sur les véhicules tout terrain civils leurs intentions, avec un drapeau Althaljir, un drapeau blanc bien en vu sortant par les fenêtres et des affiches claires écrites dans le patois local signifiant la volonté pacifique de la délégation. Trois véhicules et un checkpoint de la RDGL en montrant les autorisations de Monsieur Denis Nkessa, ministre des affaires étrangères de la République Démocratique Libre du Gondo et ensuite un checkpoint du MLL afin de signifier l'objectif de discuter avec les dirigeants (multiples) du MLL. Une fois les checkpoints passés, nul besoin d'afficher autant pancartes et drapeaux, les indications étaient suivies à la lettre comme signifiées par les contacts pris par l'intermédiaire des services de l'ambassade Althaljir à Sainte-Loublance.


Et il en fut d'autant pour le Mouvement Indépendantiste Pitsi - Libertés (MIPL) en partance de Port-en-Truite, pour l'Armée Démocratique (AD) en partance de Sainte-Loublance et pour le Groupement Armé Légitimiste Kwandaoui (GALK).
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Fondation du couvent général de l'OCC chez les Pitsis dans le petit village de Rwamara, renforcement de la popularité et des moyens du MILP

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Photographie artistique de sœur Bénédicte

Installé volontairement en beau milieu de la terre Pitsi contrôlée par le MILP, un bâtiment aux vastes fondations sort lentement de terre à mesure que les ouvriers, tous du coin, font monter les murs de briques de terre cru ou de pierres de taille. Dans le petit village de Rwamara, on ne peut pas le rater puisqu'il occupe majestueusement l''un des coteaux ; bien en hauteur, sur lequel il fait courir un mur de d'enceinte, que l'on nomme clôture en langue monastique, qui descend ensuite jusqu'au cœur de l'étroite vallée au centre de laquelle passe sereinement une petite rivière paisible que le mur suit un temps avant finalement de remonter sur le coteau et de boucler son aire.

La rivière, tout comme la vallée et le village, se nomme Rwamara. Il est intéressant de constater que toutes ces choses portent le même nom, cela vient certainement du fait qu'elles sont intimement liées, non seulement, bien sur, pas l'aspect géographique, mais encore et surtout par la proximité et la convergence des forces humaines qu'elles mettent en branle : Les hommes cultivent la terre de Rwamara en l’irriguant de l'eau de Rwamara, et tout cela en vivant dans un village qui porte le même nom.

Ce village, qui vit, comme nous venons de le dire, de sa terre et de son nom, est un village d'agriculteur. On trouve bien sur quelques éleveurs de millets sur le plateau, terre aride et ingrate, mais que personne ne réclame et qui est, en quelque sorte, extensible à l'infini pourvu que l'on se donne de la peine, et à mesure de cette peine que l'on se donne, ainsi le plateau est la terre des travailleurs et des bannis, mais ce n'est pas la vraie terre, la terre de Rwamara. La terre de Rwamara c'est la vallée, cette la boue, c'est la vase, c'est cette terre profonde et grasse que l'on ne trouve que dans le fond de cette cuvette édénique que recouvre et protège une végétation prolifique.

Dans cette vallée paradisiaque, l'on pratique avant tout la culture potagère grâce a laquelle on peut remplir son garde manger de légumineuses, de racines et les tubercules, et même de quelques oléagineux, et ceux toute l'année. A cela s'ajoute du bétail, notamment bovin, mais aussi un peu équidé, ovin et caprin. Ils donnent tantôt le lait dont on fait le Rwamara, nom que l'on donne au fromage local, tantôt a viande succulente que l'on sert aux jours de fêtes ou aux invités de marque. Ou enfin, surtout pour les bovins et les équidés, ils fournissent une traction animale qui pallie très largement au manque de tracteur du village, lequel n'en à qu'un, amené par les sœurs et qui ne le prête pas, en ayant en permanence l'usage.

En ce qui concerne le village en lui-même, c'est une petite communauté agricole qui ne dépasse pas le millier d'âmes. Il est structuré selon une logique concentrique : le maisons du conseil et l'église sont au centre du village, autour l'on trouve la maison du chef, la mission volignonienne et les celle des quelques familles qui comptent ou on comptées dans le village. Autour encore, l'on trouve les maisons des familles vassales de telle ou telle grande famille, en dehors du village, enfin, l'on trouve les maisons des étrangers et des marchands, avec leurs étals et leurs petites boutiques et autres ateliers.

Tout cela c'est Rwamara, et c'est là que l'OCC a décidée d'installer sa « capitale » religieuse en pays Pitsi via la sœur Bénédicte, supérieure des moniales de l'OCC en terre Pitsi. Et, comme nous l'avons dit, le couvent sort de terre petit à petit et fait face au village en occupant le coteau et une partie de la vallée, de l'autre coté de la rivière. Un pont a été jeté et une route à été bâti. Tandis que sur le plateau un aérodrome est aménagé pour permettre l'atterrissage et le décollage des avions étrangers. On aura eu la prudence de faire poser le portrait du colonel Mwamba Etoto dans tout les lieux publiques et de reconnaître le MILP comme l’autorité officielle en cette terre. Pendant que l'on palabre, les moniales, qui ne peuvent qu'attendre la fin des travaux pour habiter leur couvent, se livrent à la bienfaisance qui leur est familière et travaille discrètement par le biais des manœuvre de la Pitsi sœur Bénédicte, au redressement et au renforcement moral et institutionnel du MILP. Officiellement cependant, les sœurs se contentent d'obéir aux autorités ad hoc, officieusement, elles aident et favorisent l'armée MILP qu'elles essayent de muer en état pour la cause des Pitsi dont la plupart d'entre elles sont issues.

Résumé
Fondation d'un couvent de grande envergure dans un petit village en territoire Pitsi sous contrôle MILP. Les sœurs travaillent secrètement à renforcer le MILP. Notons que l'abbesse et la plupart des nonnes, sont pitsi elles-mêmes.
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Immersion dans la promenade mentale de la Soeur Bénédicte

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La sœur Bénédicte marchait lentement, méditative, le long du sentier fraichement ménagé dans la végétation abondante du lieu. On se situait, bien entendu, au village de Rwamara, ou, pour être tout à fait exact sur une terre jouxtant ledit village en la vallée du même nom. Cette terre sur laquelle l'on bâtissait le vaste couvent que l'on sait et qui est appelé à devenir la maison-mère de l'OCC pour la tribu Pitsi quand le MILP aura triomphé du gouvernement de l'état failli du Gondo. Donc, c'est dans ce contexte que la sœur Bénédicte marche seule dans le sentier fraîchement défriché qui sert de promenoir récréatif en plus de desservir toutes les terres claustrales du domaine monastique.

Bien qu’abbesse de cette communauté et ayant autorité sur nombre d'autres, elle n'était guère sociable à l'ordinaire et passait plus volontiers son temps de repos dans le calme de promenades solitaires que dans le tumulte des sports et jeux auxquels l'on se livrer plus spontanément quand on était une femme consacrée de l'Ordre des Clarisses de la Charité. Ce goût pour le silence, la marche et la solitude contribuait d'ailleurs à lui donner davantage la prestance d'une sainte et d'une sage, ce dont elle se récriait naturellement en disant que c'était moins par vertu que par tempérament qu'elle allait seule par les chemins. Du reste, ça demeurait une solitude bien relative qui n'allait jamais au delà de la sainte clôture du couvent et un silence encore plus relatif en ce qu'en dehors des temps d'oraison, de récréation et, naturellement, de sommeil, elle ne demeurait pour ainsi dire jamais dans le silence.

Ce qui était d'ailleurs problématique car elle clairement sa vie spirituelle se détériorer à mesure que son rôle politique, ou plutôt, politico-religieux s'affirmait. Elle craignait d'ailleurs que la voix de Dieu, qui lui semblait de moins claire à mesure qu'elle réalisait son ascension, se taise tout à fait si jamais elle osait passer le pas qu'elle se sentait tentée de passer. Quel était ce pas ? Une tentation démoniaque assurément. Une tentation qui prenait la forme du pouvoir. Le pouvoir, voilà bien une tentation à laquelle elle se croyait pour ainsi dire presque totalement immunisée. Elle n'avait aucune ambition personnelle et, s'étant entièrement donnée au Christ au moment de la prononciation de ses vœux, elle pensait n'aspirer à plus rien de matériel. Elle s'était trompée car, en vérité, si il était vrai qu'elle n'aspirait à rien pour elle même, ce qui était déjà très beau, il n'en allait pas de même pour son peuple de naissance : les Pitsi. Elle souhaitait sauver son peuple. Le sauver de la décadence et de sa soumission. Le sauver à la fois de la postmodernité et du détestable gouvernement postcolonial du Gondo, état absurde et meurtrier.

Oui, elle était tentée par les désirs politiques, et elle y succombait bien plus souvent et bien plus facilement qu'à n'importe quelles autres tentations, y compris les plus fortes, y compris la chair et l'impureté. Il faut dire que contre la chair, il y a la prière, le jeune et le fouet, mais c'est armes, surtout les deux dernières, ne sont d'aucun secours contre la tentation politique, laquelle ne se combat pas par les vexations du corps ou la discipline de l'esprit, elle ne peut se vaincre, et encore pas totalement, que par la sagesse et le détachement du monde.

Mais comment se détacher de son peuple ? Se désintéresser de ses frères, cousins, amis ? Ses braves gens de Rwamara qui ont eut la bonté d’accueillir la communauté et de la laisser s'installer et bâtir, ces braves ne méritaient ils pas de connaître la paix et une relative prospérité ? Avait-elle seulement le droit d'abandonner totalement le monde quand il est dans un tel état et qu'elle se sent capable de l'améliorer ? Car elle savait qu'elle pouvait l'améliorer. Les supérieures de l'OCC, les prélats de Volignons, jusqu'au précieuses de Prima, cachant leurs rires et leur débauche immonde derrières leurs éventails, tout ce monde lui avaient garanti que des moyens considérables, tant humains que matériels, seraient alloués à la cause des Pitsi. Et elle y avait déjà goutté à ses moyens, sa venue ici, la couverture médiatique que lui organise, ce couvent qu'on lui construit et la piste de l'aérodrome, tout ça était la preuve qu'une bonne action sur le monde était possible. Et parce qu'elle était possible, elle était souhaitable, et, in fine, il fallait donc la faire.

Elle savait bien qu'elle était un peu la potiche de Prima. Et si être une potiche était une chose acceptable pour une courtisane et seulement une honte pour une dame du monde, c'était assurément un péché pour une moniale comme elle. Cependant, elle n'avait pas le choix, tout était possible que parce qu'elle entrait dans le jeu qu'on lui demandait de jouer. Au reste, ce qu'on lui demandait lui convenait très bien et ne lui coûtait guère. Elle devait réveiller les Pitsi, leur conscience ethnique et leur volonté d'être et de demeurer. Elle devait aussi dynamiser le colonel Mwamba Etoto, Tout cela était bel et bon. Que pouvait-on lui reprocher ? Devait-elle refuser d'aider son peuple parce que c'est une intrigante aux mauvaises mœurs qui lui offre la possibilité de le faire ? Elle savait qu'elle péchait, mais elle se disait que son péché n'était que véniel puisqu'il reposait sur une volonté de bien faire et qu'il visait une cause sainte.

Alors oui, elle savait qu'elle devait faire des choses que la morale réprouvait ordinairement, et elle en avait déjà faites. Mais ne serait-ce pas faire preuve d'orgueil et de vertu égoïste que de refuser de se salir les mains ? Elle ne le pensait pas, la fin, dans une certaine mesure, justifiait les moyens. Elle devrait donc mentir, manipuler, soudoyer et trahir, elle devait faire toutes ces choses pour sauver son peuple. Et pire encore pour une religieuse, elle devait accepter de devenir un symbole, une image, un mythe vivant, une sorte de figure de ralliement, en un mot : un totem politique. Déja, elle mentait au gouvernement du Gondo et à ses agents, lesquels finiraient par comprendre la manœuvre et réagiraient, ce qui fera souffrir des gens innocents. Mais combien plus de gens souffriraient et mourraient atrocement si il advenait par malheur que MILP tombe ? Il ne fallait pas que ça arrive ! A aucun prix ! Elle était donc prête aux pires bassesses pour que le Colonel et ses hommes ne succombassent pas.

Pour l'heure, on était encore loin de cette extrémité, il ne se passait pas grand chose, à part quelques rumeurs de guerre à proximité de la capitale du gouvernement, rumeurs incertaines et peu fiables. Mais bientôt, elle en avait l'intuition, il lui faudrait franchir un cap dans le péché, et à ce moment, elle ne vaudra pas mieux que la courtisane qui lui a donné ce pouvoir, la diablesse qui l'a entraînée avec elle dans sa fange. Et elle acceptait de la suivre, car plus encore que l'impureté ou l’orgueil, l'amour pour son peuple la faisait à présent esclave du monde. Mais cela ne durerait pas toujours, soit elle mourrait et aurait le temps certainement de faire contrition de ce péché expié par sa mort, soit elle vaincrait, et dans ce cas, elle aurait tout le reste de sa vie pour se le faire pardonner. Elle achevait sa marche, étant retournée à son point de départ, la tête inclinée sous le voile blanc amidonné et immaculé et marchant vers ses sœurs avec une démarche calculée l'ait calme et profonde des contemplatives, mais dans son esprit, nulle contemplation, mais une idée simple et claire : Le Gouvernement va payer, les Pitsi seront bientôt libres.
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Sœur Bénédicte inspecte les travaux de construction du couvent de Rwamara

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En temps qu'abbesse de la communauté de Rwamara, c'est tout logiquement à sœur Bénédicte (mère Bénédicte aurait-on due dire) qu'il revenait d'inspecter l'état d'avancement des travaux. On serait tenté de penser, au regard des mœurs de la population, que la construction en Afarée noire se devrait d'être longue et fastidieuse. En vérité il n'en est rien, sans doute parce que le choix a été fait de bâtir le couvent et ses dépendances avec les matériaux du coin et les techniques traditionnelles, ce qui offre le double avantage d'assurer un profusion de personnel et un apport continu et pour ainsi dire illimité, de matériaux. Sœur Bénédicte se dit que c'était sans doute grâce à cela que les travaux de passaient aussi bien. Elle n'était d'ordinaire pas tendre avec son peuple qu'elle considérait volontiers comme feignant et arriéré, autant qu'elle l'estimé pour sa rusticité et sa résilience. Mais cette fois, il n'y avait rien à dire : tout allait bien.

Le couvent était bâti sur un plan en carré au centre duquel l'on trouvait le cloître qui était le centre de la vie monastique et qui donnait sur toutes les autres parties du couvent. Ces parties, comme nous l'avons dit, étaient entourées d'un vaste parc qui lui même était fermé par un épais et haut mur qui devait servir de protection en même temps que de clôture conventuelle. Ainsi, en quelque sorte, le couvent était un carré géant fait de carrés concentriques. Le plus grand et le plus extérieur de ces carrés était, comme nous l'avons dit, le mur d'enceinte. Il fut la première chose qui fut bâtie, avant même l'arrivée des sœurs. C'est seulement quand celui-ci fut érigée que les premiers sœurs furent envoyées. Elles pouvaient vivre sans bâtiments, dans la verte et dans des tentes, mais pas sans clôture, qui les protégeait du monde extérieur, et Dieu sait qu'il peut être hostile, surtout dans le Gondo du Nord en ces années 2010.

Une fois ce mur d'enceinte bâti et les premières sœurs arrivées, le camps fut monté. Il se composait de plusieurs tentes et de quelques installations faites de matériel de campement et surtout de choses produites à partir du bois des arbres abattus pour creuser les fondations des bâtiments. La générosité de Prima, qui comme nous l'avons vu n'était pas totalement désintéressée bien que cet intérêt ne soit pas économique, était allée jusqu'à donner des tronçonneuses et une mini-pelle. Tout cela était employé tantôt par les quelques moniales versées dans l'art d'utiliser ces matériels, et tantôt par les locaux. A vrai dire les locaux ont beaucoup plus travaillés, mais c'étaient des hommes, ils étaient très bien payés pour cela et ils étaient du métier, trois bonne raisons qui ont fait que le débroussaillage du lieu, son terrassement puis le creusement des fondations se firent rapidement. A vrai dire, seule la future abbatiale et les autres bâtiments nobles firent l'objet de tels soins, les autres ne furent que vulgairement terrassés et superficiellement excavés. On y bâtiraient de petits bâtiments et des payotes, c'était donc largement suffisant.

Actuellement on procédait donc à la construction des bâtiments nobles : Église abbatiale, logis abbatiale, réfectoire et salle capitulaire. Après avoir creusée les fondations, posa un épais lit de pierre dont on s'assura qu'il était d'une grande stabilité puis on monta d'épais murs, eux aussi de pierre, que l'on maçonna à la chaux jusqu'à un bon mettre au dessus du sol. Cela servit à prévenir les risque d'infiltration d'eau dans la structure. Le reste, qui était en construction devait se faire en brique de terre crue encadrées par une solide charpente de bois et ouvertes par de nombreuses voûtes nubiennes qui devraient permettre l’éclairage naturel des dits bâtiments. En somme, ce couvent se construisait sur de la pierre, de l'argile, du bois et surtout beaucoup de travail. Les hommes du village et des villages alentours étaient tous embauchés, ils étaient, nous l'avons dit, très bien payés, et on leur fournissait aussi le couvert et la boisson. Tout cela, cependant, prendrait du temps. Mais sœur Bénédicte n'était pas pressé, les sœurs étaient bien organisés dans leur tente derrière la clôture, l'important était que l'on ne cessa jamais de bâtir. Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment sur les plantations qui fut faites en prévisions des travaux agricoles auxquelles se livreraient les sœurs, mais ce sera l'occasion d'un autre exposé.
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Y a-t-il seulement plus pathétique excuse d’humanisme que l’homme blanc se raccrochant à ses fantasmes impérialistes ? C’est une question qui se pose, et sous divers moyen, à travers le globe et autour d’un constat. Les empires modernes, ceux qui ont inventés le racisme et le mépris, ceux qui ont créés la violence industrialisée, ceux qui ont fait de la cruauté mécanique et de l’appropriation de la terre sacrée par son viol systématique, sont des faits d’une certaine civilisation blanche, d’aucun diront occidentale, mais par ces contrées d’Afarée subdésertique, la nuance n’est pas évidente. On a vu, en termes clairs, bien peu d’exemples de blancs fréquentables, qui ne venaient pas aider d’une main et voler du reste. Voler, encore que le terme est aimable, car un vol bien fait se fait discrètement. Un vol bien fait se fait la nuit, ou en l’absence du volé. Un vol bien fait peut se remarquer bien plus tard. Or personne n’est dupe. Ce n’est pas un vol. C’est sanguinaire. C’est un pillage. Une brutalité de plus. Le grand retour de l’Eurysie, tant empêtrée dans ses vieilles idées qu’elle se croit encore triomphante. Imbécile eurysie, qui n’a pas compris comme le monde c’est décentré. L’Axis Mundis n’est plus le royaume froid des occidentaux et de leurs certitudes. Des décennies d’Histoire et de Science ont démontées ce grand crime, cette erreur terrible de compréhension. Le monde n’a plus un pôle. Il en a des milliers. Et chacun a son système immunitaire. Ses passions. Ses ambitions. L’homme blanc veut recréer son empire, et se trouve une pléthore d’idiots utiles et méprisables. Le second monde, celui des anciens colonisés, s’est depuis longtemps organisé. Il connaît les méthodes de son ennemi, les fixe avec attention et mépris : il n’y a rien de noble dans la méthode de l’adversaire. Rien de noble, non. Mais on ne craint pas sa victoire, car pendant que la Listonie tue par centaines dans un exemple frappant de l’accomplissement logique de la civilisation occidentale, l’Afarée s’est réveillée, et a acceptée des mains tendues. Pas seule, à la façon occidentale, pour cacher le couteau que tient l’autre. Mais tendues ensemble. Une poignée franche et fraternelle, qui ne cache rien, dit tout, jusqu’à son nom. Liberté, enfin, la liberté.

Tactiquement, maintenant, il faut reconnaître qu’il existe un avantage indéniable pour les hommes du pouvoir. Les idiots utiles et leurs petits soldats de plomb croient sans doute à la conquête d’une nouvelle colonie. Comment ne pas hurler de rire face à ces clovaniens suant comme des boeufs, parlant la langue du pays avec leur accent minable. Français ? Le français clovaniens n’a rien à voir avec le français du Gondo. Et de toute façon le Français et la langue de l’ancien ennemi. Parlent-ils les patois locaux ? Comprennent-ils l’histoire et la culture locale ? Déjà, les accusations de viol fusent. En esprit c’est tout comme : le clovanien vient aider le tyran, qui applique scrupuleusement une parodie de république, démocratie sans queue ni peuple, castrée, stérile, elle n’amènera à rien, n’aura pas d’héritiers pour la maintenir en place. Cette armée blanche se déploie. On a suivit avec amusement la Geste pathétique de leur armée, bloquée par les grandes soeurs de l’Althalj. N’ont-ils pas compris dès cet instant que cette aventure n’aurait pas de conclusion heureuse ? N’ont-ils pas compris qu’il y avait là un continent blessé d’être encore pris pour une colonie ? La nation que prétendait défendre les clovaniens n’était qu’une construction artificielle. Elle devait se défaire de ces sparadraps imposés aux dernières jours de la colonisation, pour se libérer enfin. La Clovanie, elle, venait maintenir le couvercle au sommet d’une marmite. La pression monterait. Leur plan revenait à la condamner à l’explosion. Mais après tout, ils avaient tout à perdre, et on pouvait s’arranger qu’ils perdent tout.

C’eut été plus aisé, maintenant, s’il n’existait pas au Gondo un fort courant de rêveurs. Beaucoup se contentent de combattre pour leur "liberté", sans mettre de définition sur le mot. Il devient creux. Liberté, conflit d’intérêt entre nantis d’une ethnie ou d’une autre, entre néo-nobles d’une classe bourgeoise oligarchique, s’abrutissant en regardant quelques opéras hors d’âge dans une capitale dénuée d’infrastructures dignes de ce nom. Quoi croyaient-ils apprivoiser, ces primains ? On regardait toute leur démarche avec une curiosité ironique. C’était comme un retournement du zoo humain. Après avoir passé des décennies à exporter la viande noir pour son bon plaisir, l’homme blanc venait se donner en spectacle, croyant peut-être qu’il suffirait de robes longues, bizarreries insensées par ces latitudes, et de chants poussiéreux pour amadouer une société qui n’avait ni le goût de l’opéra, ni celui des froufrous. On avait décolonisé beaucoup d’esprits. Les éduqués étaient à ranger en deux catégories. Les opportunistes, qui suivaient le pouvoir et applaudissaient sans y croire la valse imbécile des étrangers qui voudraient bien préserver leur pouvoir, et les autres, qui avaient conscience de la situation et l’observer avec un dégoût larvé, gardé discrètement pour eux tant le régime du président ne tolérait pas l’opposition réelle. Le peuple, maintenant, n’était pas si simple à charmer, et quand ils voyaient ces nonnes arriver, imposer leur morale, leur religion, leurs étrangetés, c’était un souvenir qui crispait les plus anciens : n’avait-on pas déjà tenté de les évangéliser ? Et pour quels résultats ? Les souvenirs refluaient hors de la plaie, comme une coulée de sang chaud, artériel. La blessure se déchirait d’elle-même sous le poids de la mémoire. Les pensionnats où l’on avait torturé des générations d’enfants. Les tombe commune. Le massacre d’un peuple par un autre, car ils étaient noires, de la mauvaise religion, tout argument était bon pour les rendre inférieures. Les nonnes n’étaient que l’avant-garde insipide et anachronique d’autre-chose, de toute évidence. L’aide qu’elles apportaient puait comme leurs idées. Ces personnes n’avaient rien à apporter au Gondo, que leurs certitudes et les intérêts de leurs maîtres. On ne connaissait pas très bien Primain. Ce qu’on apprenait sur ce pays prêtait à sourire. De tout les modèles, le leur ne faisait pas rêver. On ne rêvait pas de mourir de maladies disparues ailleurs, d’être écrasés par une église et quelques seigneurs de guerre. Et puis à quoi bon ? On avait déjà des seigneurs de guerre, ici. Et voyez le résultat.

Tout ça prêterait à rire, évidemment, si ce n’était pas l’Histoire de millions de vies, douloureuses et menacées. Il y a du triste dans le pathétique, autant que du drôle. L’affaire prête au moins à sourire.

Les démocrates, maintenant, s’organisaient. Encore que le terme de démocrate était trop incomplet, et que d’un lieu à l’autre on les définissait différemment. Ils étaient aussi bien démocrates que progressistes. Pas au sens qui faisait trembler ces réactionnaires, ce sens fantasmé d’une société imposant un progrès à sa majorité, par la force des armes. Ce sens n’existait tout simplement pas. Progressiste dans le sens où l’on avait fait le compte de l’Histoire et des erreurs, et ou plutôt qu’une stagnation, ou qu’un retour incapable en arrière, on se permettait prudemment de croire au mieux. Progressistes mais aussi libertaires. On croyait moins aux États - n’avaient-ils pas faillis le Gondo et une grande majorité de l’Afarée ? Mais aux communautés. Communautés de mœurs, de religion, d’ethnie s’il le faut absolument. On croyait, enfin, à la collaboration de forces vives et indépendantes, loin des tutelles hautaines et quelques aveugles venus de bien loin pour imposer leurs vus. Tous, ici, étaient frères et sœurs. Il ne serait jamais question de dire qu’un savait mieux que les autres parce qu’il avait les bonnes caractéristiques - raciale, religieuse, culturelle. L’humanité est de toute façon un chœur, s’il y avait de la place pour les solistes, ils devaient eux aussi suivre la partition.

Pendant que certains s’évertuaient à évangéliser une population rétive à ce passéisme, personne ne rêve du moyen-âge, et pendant que d’autres tuaient à tour de bras en pensant, peut-être, apaiser le pays à force de sacrifices, d’autres forgeaient des alliances et étendaient le champ du possible.

Ça avait commencé par un geste audacieux. Après tout il n’était pas dit que Fortuna, membre de cette Organisation des Nations Commerçantes à la réputation si sulfureuse, soit ne serait-ce qu’ouverte à discuter avec des rouges. Encore moins avec des rouges en faction armée. On avait pourtant tenté l’aventure, respectueusement, à la façon du gouvernement qu’on espérait composer. On avait avancé nos objectifs, nos méthodes, nos ambitions pour la région. On avait proposé à Fortuna la seule chose, peut-être, qui pouvait servir de langage universel : une forme de prospérité. Un Gondo stable et débarrassé de la corruption ne saurait-il pas devenir un marché ? Et ne saurait-il pas collaborer dignement avec ses voisins ? Quelque-chose dans le discours avait, semble-t-il, parlé aux hommes du Triangle d’Or. Il n’y eut tout simplement pas d’opposition aux demandes des démocrates. Il y eut même des faits avérés de coopération.

En d’autres termes, les portes du nord étaient ouvertes, l’Armée Démocratique avait des ports fiables pour importer du matériel. C’était inespéré. Le Pari du commité insurrectionnel avait été un franc succès.

Pendant que des négociations se tenaient au nord, à Fortuna, les premières armes se mirent à traverser la frontière. Avec elles des formateurs kah-tanais. Eux parlaient plusieurs des langues du crû, certains, en fait, étaient même des gondolais, ou descendants de gondolais, qui avaient fuit le pays, et y retournaient maintenant pour l’aider à s’émanciper. Beaucoup d’autres venaient des communes afaréennes du nord. Ces kah-taais faisaient de leur mieux pour ne pas donner cette impression de condescendance qu’on pouvait toujours reprocher aux alliés. La pilule passait d’autant plus que, bien qu’étant théoriquement quelques volontaires internationaux, indépendant de toute initiative confédérale, ils arrivaient avec des armes de pointe, de quoi donner à la milice les moyens de ses ambitions. Ou plus prosaïquement, de sa survie.

En échange, on donna à Fortuna l’une des choses qu’elle attendait depuis longtemps : on fit en sorte de contrôler la frontière. Il ne s’agissait pas de devenir des supplétifs des douanes, mais plutôt de permettre, enfin, l’édification de camps de réfugiés et de migrants du côté gondolais de la frontière. Et à vrai dire c’était un vieux projet de l’Armée Démocratique, qui n’avait jamais pu être réalisé, faute de moyens. Maintenant que les moyens pouvaient affluer, on les utilisait à bon escient.

Ainsi, pendant que les camps de réfugiés fleurissaient sous le regard expert de travailleurs humanitaires de plusieurs nationalité, on décidé d’en faire autant d’exemples de villages idéaux. Pourquoi aller plus loin s’il y avait tout, ici ? Des formations professionnelles, des infrastructures modernes. Le chantier, aussi ambitieux que coûteux, fut réalisé avec soin, irrigué par des fonds étrangers massifs et un espoir aussi naïf qu’inépuisable envers l’humanité. Ces camps, aussi, servaient de centre de recrutement pour l’armée. Elle payait dignement, visait à rendre le Gondo meilleur, et ne s’intéressait ni aux conflits ethniques, ni à la religion de ses membres. Surtout, l’idéal auto-gestionnaire avait du charme : il s’agissait de faire chez soit ce que l’on souhaitait. Loin des rêves verticaux de quelques gouvernements en devenir rêvant d’imposer à des communautés un fonctionnement incapable de les satisfaire.

La situation continuait ainsi d’évoluer, et chaque geste ennemi offrait dix opportunités d’agir. S’il restait un certain nombre de contraintes matérielles et techniques, on espérait pouvoir rapidement en venir à bout.

Et il y avait, évidemment, la question des mercenaires étrangers.

Évidemment.
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Prima ordonne un recentrement de l'ensemble des moyens déployés au Gondo sur la seule tribu Pitsi

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Une série de message cryptés arriva a tout les principaux agents en poste au Gondo, et ordre leur était donné de passer les instructions ainsi données à l'ensemble de leurs subordonnés. Le message indiquait en quelques mots de que le plan Boko Haram était revu considérablement à la baisse en terme d'espace et que sa réalisation venait considérablement de en importance tant auprès de la chancellerie classique de la princesse Jeanne-Marie Hélène de Prima qu'ai prés de la chancellerie invisible du sieur de Frontenie. En somme, le Gondo n'était plus la priorité, il était trop grand, et trop difficilement accessible aux troupes pour prévoir quelque chose de vulgaire et de général. Il fallait bien la Contre-Révolution pour imposer la Tradition dans la monde mais il ne fallait pas que cette Contre-Révolution se perde dans une multiplicité de causes et de peuples, on devait commencer par faire la contre-révolution dans une ethnie, une seule, et au besoin organiser la contagion par la suite. L'ethnie choisie était celle des Pitsi, dans le nord, d'où le message :

« Abandonnez au plus vite vos postes et apportez l'ensemble de vos soins au Pitsiland, dorénavant sa destiné seule doit faire l'objet de votre ouvrage. Aide militaire ponctuelle et légère à l'étude, préparez le colonel la destinée que nous lui préparons. Commandement BH. Cordialement ».

Évidemment, dans le contexte de la lettre, le colonel en question ne pouvait être que le sieur Mwamba Etoto, le chef du Milp dont Prima embrassait à présent la cause. Conformément au message, les diplomates et agents primains convergeaient discrètement vers les terres pitsis. La doctrine en elle-même n'avait pas changée, il s'agissait toujours de libérer les peuples du poids de la postmodernité et maintenant, l'on commençait par un seul, auquel l'on entendait aidé à prendre son indépendance pour ensuite organiser la contagion idéologique. Pour l'heure, les agents locaux se mirent d'accord sur ces points qui formèrent donc, en quelque sorte, le plan Boko Halal version 2 :

  • Premièrement, le système clandestin mis en place dans le pays passe en dormant, tandis que les agents clandestins actifs passent au Nord.

  • Deuxièmement, tous les efforts culturels et agraires seront portés aux seuls pitsis, aussi l'ensemble du personnelle d'ambassade passe au Pitsiland. L’appellation « Pitsiland » comme la reconnaissance diplomatique officielle est encore prématurée mais doit être préparée par nos agents.

  • Troisièmement, l'aide économique doit être tarie peu à peu ailleurs, aussi triste et cynique que cela puisse paraître, dorénavant nous n'avons plus intérêt à ce que toute la région que l'on nomme Gondo se porte bien, mais seule la prospérité du Pitsiland doit nous intéresser

  • Quatrièmement, l'aérodrome aménagé dans territoire Milp doit être totalement achevé pour permettre un atterrissage d'avions lourds primains. Nos avions sont très rustique mais il leur faut tout de même une piste longue et plate. Le contingent envoyé ne devrait pas dépasser la dizaine de milliers d'hommes et devrait avoir une pure mission de défense statique des frontières du Pitsiland.

  • Cinquièmement, il ne sera bientôt plus possible de nous cacher, et il nous faudra montrer publiquement notre hostilité au détestable gouvernement du Gondo, mais temps que l'on peut rester dans l'ombre nous devrons conserver cet avantage de la discrétion.

  • Sixièmement : La Sœur Bénénédicte et Mwamba Etoto doivent devenir les symboles du Gondo, un effort sur leur image et leur prestance doit être apporté.

  • Tout cela mis au point et convenu entre les conjurés, on put alors se mettre à l'ouvrage. Le plan Boko Halal se trouvait sensiblement changé mais ce changement était lui-même prévu puisque ce plan était hautement expérimental. Si il n'est pas douteux que Prima possède les meilleurs services culturels et secrets du monde entier, ces services n'avaient jamais, jusqu'alors, étaient déployés dans autre chose que dans des manœuvres de contre espionnage et de contre ingérence. Ici l'on s 'essayait
    à une méthode encore théorique, l'on a décidé donc de réduire et de modifier le processus, ce que l'on fera encore si le besoin se fait sentir. Au reste, Prima ne se formalise pas, elle n'a fait que bondir sur une opportunité mais n'exclue pas de cesser toutes opérations extérieures si ses moyens, notamment logistiques, ne lui permettent pas.
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    Des missiles, des canons et des bombes


    C’était le début d’après-midi sur la place de la Cité idéale. Le nom était presque ironique, il avait été donné à la place forte de l’Armée Démocratique par sens du défi, comme pour dire que ce qui caractérisait cette ville de campagne appauvrie et maussade n’était plus sa nature mais bien les grandes idées de ceux qui l’occupaient. Avec le temps, la situation des démocrates s’était améliorée de telle manière qu’on avait entamé des travaux pour transformer la région qu’ils occupaient en carte de visite. Les ouvriers étaient bien payés pour les standards de la région, et les ressources affluaient depuis la frontière fortunéenne, où l’on pouvait tout acheter au prix du marché. C’était du jamais vu dans la région, les petites villes s’étaient soudain vues modernisées et dotées de divers infrastructures clefs. La cité idéale portait mieux son nom, sans doute. Il y régnait toujours cette même énergie révolutionnaire, et celle-là tendait à s’intensifier à mesure que la réorganisation des lieux accompagnait celle de leur armée. On croyait en la possibilité de la victoire, et on prenait de l’avance sur sa signification profonde.

    Ainsi, devant les marches du grand bâtiment qui avait servi d’administration durant la colonisation, on avait créé un genre de forum, au sens noble et politique du terme. Une grande place où l’on pouvait se rassembler pour discuter, pour voter. Un exemple pensé comme tel de la démocratie directe et populaire que l’on prétendait pouvoir instaurer à l’échelle du pays. Les questions stratégiques y étaient rarement discutées – la guerre était affaire de discrétion et de centralisation – mais il arrivait, parfois, que des grandes figures de l’Armée Démocratique viennent discourir, ou parler d’affaires politiques. C’était plus ou moins ce qui se passait aujourd’hui, et une masse importante s’était ainsi rassemblée pour voir ceux qui, au centre de la place, discutaient. Il y avait l’un des représentants de l’aide internationale, qui écoutait attentivement la fin d’un discours tonné par un homme de l’armée.

    « Qu’apportez-vous à vos frères en humanité, camarades ? Quoi de plus que des mots et des idées ? Il faut battre le fer, vous le dites vous-même, mais avec quels outils ? Sur quel feu ? Et quel fer battre, si nous n’avons rien ? Une forge ne se construit pas sur des mots. »

    Ça avait été la conclusion d’un discours épique, qui avait de quoi entrer dans les annales de la troisième phase décoloniale Afaréenne par ses proportions splendides et accusatoires. Avait-on seulement déjà vu critique plus acerbe et précise de l’aide kah-tanaise ? De toute aide internationale, vraiment ? Certes, des philosophes qui avaient démontré comment l’aide humanitaire était un asservissement, il y en avait. Des critiques d’une certaine bien-pensance, fût-elle celle des pays développés ou de ceux ayant déjà développé leur révolution et espérant pouvoir exporter son modèle, il en existait plusieurs. La révolution et l’anticolonialisme avaient faits leur autocritique et restait un monde plus honnête, mais aussi plus froid. Ce qui changeait ce discours de autres, cependant, c’était le contexte qui l’avait vu se faire déclarer, devant un parterre de chefs de sections et de citoyens curieux, après de longs débats publics. C’était, aussi, l’aveu d’échec - bon joueur, les gondolais parlèrent plutôt d’aveu d’insuffisance - qu’il arracha à ceux qui les assistaient. On donnait beaucoup au Gondos, aurait été tenté de répondre le représentant des Militaires sans Frontières. On donnait beaucoup, oui, mais pas assez du point de vue du pays. Plus précisément, il était inutile de reprocher à ceux qui luttaient pour leur vie et leur avenir d’exiger avec force qu’on leur en donne les moyens. Les kah-tanais, par leur aide, leur avait donné les moyens de survivre. La survie étant antonyme de la vie en ça qu’elle représentait un état de perpétuel désastre. Ce que voulait la révolution, c’était le confort d’une vie digne d’être vécue. Un confort qu’il fallait gagner par la force des mots, oui, mais aussi celle des armes et des techniques.

    Ce fut en substance tout ce qui traversa l’esprit d’Egwenem Millye lorsque son interlocuteur eut terminé son discours. Et il acquiesça doucement, ce qui était un réflexe typiquement kah-tanais.

    Il était arrivé avec les premiers volontaires et s’était, par la force des choses, dressé en qualité de représentant de l’aide internationale. Une mission qui lui convenait aussi bien qu’une autre, et qu’il devait à sa capacité de consensus. Cette mission, cependant, ne faisait pas de lui le chef de quoi que ce soit. Il était la voix, les yeux, représentant un ensemble hétéroclite dont la volonté ne se forgeait que dans l’action concrète ou les débats d’ensemble. Lui ne prenait jamais la moindre décision, au-delà des mots qu’il employait pour faire passer l’avis d’un groupe vers l’autre. Il n’était qu’un genre d’ambassadeur, et pas le genre plénipotentiaire.

    Devant lui se dressait une foule qui lui semblait soudain différente d’un instant plus tôt. C’était aussi ça la puissance de la politique. Par ses paroles, l’homme qui lui faisait face avait réussi à le transformer. Une transfiguration de nature à passer pour magique : en l’espace d’un instant l’amitié sincère d’un peuple qu’on pouvait prendre pour acquis s’était transformée en fierté vexée. On ne cracherait pas sur l’aide kah-tanaise, il le savait. Mais on serait déçu de son insuffisance. Et la déception ferait perdre de sa superbe au volontariat international. Il ne pouvait pas répondre de façon neutre et laisser entendre que le Grand Kah n’irait pas plus loin qu’il ne s’était déjà engagé, car cela reviendrait presque à se désengager totalement. Il fallait, se souvint-il, gagner les coeurs et les esprits. Ceux-là réclamaient des moyens.

    Et il aurait été inutile de partir dans un grand discours. Il savait son auditoire assez mature pour l’écouter et l’entendre, il savait qu’il pourrait, au moins pour l’heure, sauver l’opération en leur expliquant les grands détails de son fonctionnement et les implications terribles d’une livraison d’armes et de véhicules. Il pourrait calmer la soif de liberté de ce peuple en la ramenant à des questions d’ensemble géométriques vastes. Afare. Paltoterra. Politique. Temps.
    Et ça ne durerait qu’un soir, car ce qu’on en retiendrait, évidemment, c’était que le kah-tanais avait refusé au nom des siens une aide plus avancée pour le Gondo. On lui demandait spécifiquement de l’action, et de fait, il ne pouvait pas s’en tirer par des mots. C’était, à tout point de vue, une chose fascinante. Et qu’il jugeait du reste excellente, lui-même n’étant opposé à une aide plus poussée pour l’Armée Démocratique que dans le cadre de sa mission.

    L’occasion, en tout cas, était tout à la fois dangereuse et idéale, et il sentait distinctement la possibilité de l’erreur et de l’échec, aussi bien que l’opportunité d’une amélioration drastique de la situation. Tout dépendait, évidemment, de la réponse qu’il allait apporter aux questions - aux critiques, en fait - que l’on venait de lui asséner.

    Il hésita, car il respectait scrupuleusement sa mission, et qu’il savait que l’on débattait encore de la nature que pourrait prendre une aide plus importante au profit du Gondo. Il hésita aussi car il en allait peut-être du maintien même de l’opération d’assistance : si les démocrates réclamaient plus de moyens, si par sa faute ils les considéraient dues, les internationaux accepteraient-ils de l’approuver ? Ne préféreraient-ils pas partir que provoquer une escalade ? Mourrait-on pour le Gondo ? La question se posait. D’un autre côté, il pouvait leur forcer la main par la force de ce qu’un mensonge saurait provoquer. Et si celui-là était tourné avec méthode, il n’aurait peut-être pas à en souffrir des conséquences. Bien entendu, son poste dans cette opération n’était pas un argument au poids excessif, et Egwenem l’aurait sacrifié sans hésitation s’il avait la certitude que cela pouvait améliorer les choses.

    En un sens, réalisa-t-il, il l’avait, cette certitude.

    Aussi sourit-il à son interlocuteur.

    « Qu’apportons-nous, tu me demandes. Eh bien camarade, des missiles, des canons et des bombes. »

    Il y eut, sans surprise, des éclats de joie. Cela dura assez longtemps et assez fort pour qu’un observateur extérieur, qu’il fut espion d’un camp ennemi ou simple passant, puisse comprendre qu’il se passait quelque-chose d’assez exceptionnel. Dans l’esprit des démocrates, la guerre venait de changer de forme.

    L’information arriva aux militaires avant Egwenem Millye, et le représentant n’eut pas à s’expliquer : on savait déjà tout. Si il semblait évident qu’on finirait pas statuer sur son cas et sa décision, on devait déjà traiter la situation au plus vite pour éviter qu’un potentiel refus de l’aide promise ne provoque un trop grand effondrement au sein de la coalition de gauche. Du reste, on ne savait même pas si cette aide serait refusée. Beaucoup pensaient qu’elle allait dans l’ordre des choses et qu’elle aurait fini par avoir lieu. Qu’il n’était pas si grave de prendre de l’avance sur l’inévitable et que les gondolais, ce peuple frère, méritaient bien leur liberté. D’autres envisageaient la question sur un plan de politique internationale et de gestion des risques, ceux-là se crispaient lorsqu’ils entendaient les premiers, car pour eux la situation était claire : l’UMT allait prendre la situation pour une intervention de la Confédération, et refuseraient sans doute de comprendre que les militaires sans frontières étaient avant toute chose des brigadiers indépendants. Pire encore, cela risquait de provoquer une accentuation des moyens déployés par l’opposition. Ceux-là étaient déjà très importants, cependant, et il ne faisait aucun doute qu’une telle expédition, pur projet de prestige du gouvernement Clovanien, ne saurait se maintenir si elle se transformait en humiliation. D’une certaine façon, l’aide plus importante du Grand Kah pouvait bien être la solution aux risques que l’on craignait d’accentuer.

    La décision ne fut pas prise par les militants de terrains, qui s’en remirent à leur état-major. Celui-là hésita puis contacta le quartier général international de l’organisation, qui fit lui-même jouer ses contacts dans les communes et coopératives d’armement. Danger Systems hésita un peu, et se renseigna sans trop en avoir l’air à la Convention générale qui, bien consciente des risques ayant remarqué l’agitation discrète entourant la question du Gondo, fit créer une commission ad hoc pour créer un dossier qui arriva, enfin, sur le bureau du citoyen Aquilon, du Comité de volonté publique.

    Qui, à son tour, consulta les siens. Il y eut des débats, des discussions, la réponse fut enfin transmise au parlement - sous une forme conditionnelle - qui lui-même répondit aux nombreuses communes et coopératives à l’avoir sondé, qui elles-mêmes transmirent la réponse aux groupes brigadiers et à leurs représentants, qui firent descendre l’information jusqu’aux militants de terrain au Gondo, qui purent enfin le proclamer haut et fort : ils auraient des armes. Et pas qu’un peu.

    Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées
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    Débarquement massif (mais lent) des Cadets de Prima en Gondo pour aider à l'indépendance de l'Etat Pitsi

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    Contexte
    Vient de s'achever la conférence secrète entre le colonel Etoto du MILP et les représentantes locales de Prima et de Volignon en les personnes de mademoiselle Jeanne-Catherine de la chasse en Bois-Noble, ambassadrice plénipotentiaire de Prima et de Sœur Bénédicte, supérieure générale des sœurs de l'OCC au Gondo, abbesse de Rwamara. Il y fut décidé que les Pitsi méritaient bien un état et que Prima le leur donnerait si ils consentaient cependant à quelques efforts civilisationnels, notamment d'ordre religieux et politiques. L'aide apportée par Prima pourrait à terme prendre de nombreuses formes dépendantes des besoins et des demande du nouveau pays. Mais pour l'heure c'est une aide militaire qui est demandée et qui arrive dans le nouvel état. Et cette aide prend la forme d'un déploiement massif des Cadets de Prima (fiche ici).

    Les convois aériens survoleront la Clovanie puis l'Océan avant d'arriver dans le Nord du Gondo où ils se poseront sur la piste rustique de l’aérodrome de Rwamara, au cœur du territoire Pitsi sous domination du MILP, c'est à dire du colonel Etoto et de ses hommes. On ne se presse pas pour les allers-retours, c'est qu'en transportant trois cent hommes et quelques véhicules par voyage, compte tenu des effectifs totaux prévus, on se doute bien que ce sera long. Mais on ne tient pas à conserver ces hommes turbulents en Prima et le Pitsi les demandent, alors le temps et les moyens seront mis pour livrer ces hommes. En ce qui concerne le matériel, on constatera que c'est le service minimum mais il faut comprendre que les Cadets sont davantage une milice qu'une armée à proprement parler et, rustiques et rusés comme ils le sont, on ne doute pas qu'ils aviseront. Au reste, les exigences de matériel en Gondo ne sont pas celles que l'on peut avoir en Eurysie et ces troupes n'ont pas vocation à être autre chose que ce qu'elles sont : une milice en bonne partie brigande dont Prima est heureuse de se débarrasser en l'envoyant se battre au loin dans un conflit long et vraisemblablement sanglant...

    Techniquement les Cadets seront sous les ordres du Colonel Etoto, président de l’État Pitsi, lequel veillera à les faire manœuvrer comme il conviendra. Prima ne veut pas remplacer les autorités locales, elle a trop besoin d'un pouvoir réel et enraciné et, à terme, d'un vrai état en Pitsi, aussi, le MILP sera respecté (les éventuelles rivalités et règlement de compte entre tel ou tel groupe ou individu ne comptent pas, les Cadets sont gens turbulents et il faut accepter le fait que ce soit une matière instable). En ce qui concerne les couts, Prima se charge de payer et de nourrir tout le monde (y compris l'armée propre du MILP). Enfin, en attente de la prise de Port-aux-Truites, la capitale de Pitsi est à Rwamara.

    Logistique :

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    ligne établie entre Prima et Pitsi


  • Avions de ligne niveau 2 : 1
  • Avion de transport tactique niveau 1 : 3
  • Avions de chasse niveau 1 : 1
  • Avions ravitailleurs Ambarrois niveau 1 : 1


  • Matériels et personnels envoyés :

  • 20 000 cadets (conscrits)
  • 20 000 fusils Lelaid (arme légère de niveau 1)
  • 100 jeep (véhicule léger tout terrain de niveau 1)
  • 250 camions de transport (camions de transport niveau 3)


  • Durée :
    Arrivée estimée de l'ensemble des forces et des matériels : le 30/09/2011

    Le contrôle du ciel
    Réaction de l'Armée Démocratique à l'incursion d'avions primains dans "son" ciel.

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    Si l’armée démocratique était encore loin d’être une armée high-tech, ou même d’élite, le support des brigades internationales et les nombreuses aides occultes fournis par les différentes parties intéressés dans sa victoire avait permis de la faire passer de simple milice au stade d’armée, et une armée relativement moderne en termes de moyens et de méthodes.

    Obsédé par la question de la légitimité politique, le haut commandement décida ainsi qu’il était temps de quitter la position de repli jusque-là conservée par les forces démocratiques et d’initier une stratégie ambitieuse de consolidation frontalière. La menace Clovanienne était bien réelle et le seul réel avantage du mouvement, face à un ennemi que l’on savait bien plus nombreux, était sa position géographique. Enclavé dans des territoires rocailleux et difficiles d’accès, séparé du sud du pays par un fleuve qu’il serait aisé de retrancher. Si des opérations furent menées à cette fin, nous adresserons ici la question du ciel, tout aussi importante, sinon plus. En effet, le Gondo était pour le moment comme une ville ouverte et il était possible pour chaque acteur étranger d’y faire entrer du matériel et des hommes. Situation inacceptable pour ceux qui se considéraient comme les fondateurs d’une future république souveraine. S’il était impossible d’empêcher les clovaniens d’employer leurs ports, du moins pas sans assumer la confrontation, on avait considéré tout à fait possible d’éviter tout survol du territoire en mettant à contribution les moyens de lutte antiaérienne récemment acquis.

    Un important dispositif DCA fut ainsi organisé, la portée de certaines des batteries permettait de couvrir l’ensemble du territoire national et on organisait déjà la construction de centre de contrôle depuis lesquels on espérait pouvoir régir le trafique aérien du Gondo, et tarir les aides aéroportées des ennemis de la liberté.

    En d’autres termes, le passage d’avions primains au nord du territoire ne se fit pas sans être remarqué, et ceux-là furent aussitôt contactés par les forces au sol, qui exigèrent d’abord de savoir qui ils étaient puis, sur un ton n’appelant pas à la discussion, incitant les pilotes, d’abord poliment puis en leur indiquant qu’ils étaient pris pour cible par des armes anti-aériennes, de poser leurs appareils sur une piste désignée au cœur du territoire occupé par l’armée démocratique.

    Au sol, on se préparait déjà à abattre les transports tactiques et l'avion ravitailleur, laissant en suspens le sort d'un avion de ligne dont la nature militaire n'était pas démontrable à ce stade.
    565
    Tombée de rideau pour Prima chez les sauvages.

    Suite aux risques qu'elle faisait endurer aux pilotes primains, le désintérêt des libéraux pour la lutte contre le socialisme, l'absence d’intérêts économiques sur place et le surprenant dispositif antiaérien dont disposait la petit ethnie du Sud-Est du Gondo et à laquelle on ne s'attendait pas, le roi de Prima pris la décision maintes fois méditée mais jamais tout à fait appliquée de cesser toutes activités en Gondo et de se détourner totalement de l'Afarée, continent sans aucun intérêt, ni pour Prima, ni pour le monde. Il fut par ailleurs décider de faire passer par perte et profit les moyens engagés.
    2041
    Porzh-Erwan,
    Petit matin.

    Un homme se balladait sur l'une des principales avenues de la ville, en direction du centre-ville. Originaire de l'Isthme d'Afarée, bien plus au nord sur le continent, il transportait sur lui de faux-papiers gondolais d'excellente facture. Son français était parfait, son Gallo de bonne qualité bien qu'imparfait. Il était arrivé au Gondo il y a quelques semaines, peut être deux. Officiellement, bien que de naissance gondolaise, il avait grandi à l'étranger mais son père, francophone, et sa mère, gallophone, l'avait éduqué dans leurs langues natales. Vêtu classiquement, sans richesse apparente mais sans pauvreté visible il se dirigea vers le bâtiment officiel local, une lettre a déposé, à destination de la haute autorité provinciale de Porzh-Erwan.


    Lettre à déposer

    Monsieur,

    Si vous lisez cette lettre, c'est que vos hommes sont loyaux envers leur fonction et envers vous.

    Probablement qu'ils le sont aussi envers Sainte-Loublance, et vous aussi. Mais Sainte-Loublance et sa gouvernance, que pense-t-elle de vous. Votre ville est sous une menace constante du MLL, d'actions étrangères, et que le gouvernement vous propose-t-il ? Rien. Il est lui-même sous influence étrangère, coloniale, ne cherche que le profit et le pouvoir. Il n'a que faire de la sécurité du Gondo et des Gondolais. Il n'a que faire de la souveraineté et de la paix. Il préfère les Kwadaouis aux autres populations de ce pays.

    Cette lettre, qui se veut brève, n'émane pas d'un Etat. Elle n'émane pas d'un gouvernement. Je ne suis que membre d'une société privée qui cherche à libérer les populations mondiales d'entraves étrangères. Nous ne cherchons pas le pouvoir, nous ne cherchons pas la richesse, nous cherchons la liberté et la souveraineté des peuples.

    Peut-être vos hommes m'auront-ils arrêtés. Peut être pas. Je ne détaillerait pas précisément ce que ma société propose ici, ni qui elle est sans être en face d'un homme à qui parler. Si vous êtes conscients des faillites gouvernementales, des ingérences étrangères et que vous ne souhaitez pas poursuivre ce bain de sang sans perdre votre indépendance, rencontrez moi. Soit je serais détenu par vos hommes en un lieu quelconque quand je me serais présenté à vous ; soit, si ils ne m'ont pas arrêtés, vous me trouverez, vous ou l'un de vos hommes, dans l'hôtel le plus proche, auquel cas je me prénomme Gérard.

    La guerre, la faim et les ingérences doivent s'achever.
    7147
    Encore de la subversion


    Opération d'influence politique visant le Gondo

    Pays infiltrant: Grand Kah
    Pays infiltré: Gondo
    Prévisionnel de la date (RP) de l'action clandestine : Septembre 2011.
    Prévisionnel de la date (HRP) de l'action clandestine : l'action pourra être arbitrée le 28 Septembre 2023
    Type d’opération : Propagande idéologique


    Province cible : #32449 et/oui #32057 (Port-en-Truite et Cap-Franc).

    RECONTEXTUALISATION / FRISE CHRONOLOGIQUE DES EVENEMENTS PRE-OPERATION :

    La guerre civile Gondolaise, dans son incarnation actuelle, est le résultat indirect de l'organisation néocoloniale du pays (organisé selon une doctrine centralisatrice inadaptée à la réalité culturelle de la région) et directe des luttes d'influence inter-ethniques et oligarchiques. Dans cette grande mêlée générale, le Grand Kah a été poussé à intervenir par le débarquement massif d'un contingent Clovanien à l'appel du gouvernement de la quatrième république, perçu comme un acte néo-colonialiste a combattre.

    Ce contexte s'accompagne d'une montée des violences dans le sud du pays où l'armée clovanienne s'est déployée, de l'arrivée de religieux voligninais essayant d'évangéliser la population via la création d'écoles religieuses et la menée d'actions humanitaires matérielles et, donc, une réorganisation de l'Armée Démocratique, groupe révolutionnaire favorable à la démocratie directe et ayant précédemment instauré la troisième république (avant de retourner dans la clandestinité après la trahison perçue des cadres politiques du mouvement).

    Plutôt que de miser sur une intervention directe, les kah-tanais parient sur le sentiment anti-eurysien que peut réveiller l'arrivée soudaine de forces armées et évangélisatrices étrangères, et la montée des violences pouvant créer un terrain fertile à la contestation sociale. Si l'Armée Démocratique est repliée dans les montagnes, ses fondations politiques peuvent attirer des populations urbaines (ouvrières, littéraires, etc), d'où une importante campagne de formation et de financement visant à faire de l'AD la faction strictement gondolaise la plus efficace, et donc en mesure de représenter une alternative aux forces gouvernementales auxquelles sont imputées de nombreux problèmes du pays (corruption, manque d'investissement dans les infrastructures, balkanisation du territoire) et, depuis peu, des partenariats peu reluisants avec des eurysiens en arme originaires de certaine des régions les plus ouvertement réactionnaires et racistes du vieux continent.

    Les kah-tanais ont organisés l'arrivée de brigades de volontaires internationaux et assistés l'AD à concevoir des plans d'attaque permettant le désenclavement de son territoire, afin de redonner une forme de dynamisme au mouvement.

    L'AD a, via les fonds envoyés par leurs soutiens, commencé à transformer en profondeur le territoire qu'elle occupe via la création de "Villes Modèles", d'infrastructures, la menée de campagnes de politisation visant à aider la population principalement rurale à s'organiser en syndicats et en commune, ainsi qu'à former des techniciens capables d'entretenir et de faire fonctionner les services de villes nouvelles, a créé plusieurs médias officiels liés au mouvement ou aux communautés couvrant son territoire, et financé l'apparition de médias indépendants, a participé à la création d'une identité politique gondolaise, tout ça en vue d'ériger sa région en modèle de société rutilant débarrassé des problèmes imputés au gouvernement.

    A travaillé la justification idéologique de cette révolution et remobilisé ses troupes autour des futures opérations de conquête, en mettant l'accent sur la légitimité du mouvement et le matériel de pointe à sa disposition.

    A fait parvenir, donc, du matériel en quantité importante et proposé la création de lignes de défense crédibles le long du grand fleuve coupant le pays en deux afin de résister aux avancées Clovaniennes.

    A démontré sa capacité à tenir son territoire en abattant des avions militaires Primains cherchant à se poser à l'Est du pays, ce que le gouvernement central n'a jamais été capable de faire.

    Dans le même ordre d'idée, des accords récents entre Fortuna et l'AD permettent une reprise de l'activité économique et commerciale et une meilleure gestion des flux migratoires, notamment en remplaçant les camps ad-hoc de déplacés et de migrants par des installations salubres tenues par l'AD et liées aux services d'immigration fortunéens. Là encore dans le but de battre le gouvernement au jeu de la légitimité et de la capacité à mener à bien des missions étatiques.

    OBJECTIFS DE L’OPERATION
    L'objectif de cette opération est de mener une campagne de communication visant à étendre très concrètement l'influence de l'Armée Démocratique hors de son territoire. Plus précisément, on espère provoquer des manifestations dans plusieurs grandes villes du pays, opposées au gouvernement et favorables à la fondation d'un Gondo conforme aux théories du mouvement (démocratique, fédéral, multi-ethnique et plutôt pan-Afaréen, contrairement à l'eurysiophilie du gouvernement actuel). Ce dernier point sera aussi assisté par l'implication d'un Altaljh fermement décolonialiste et d'un Empire du Nord dont le colonialisme agressif a récemment menacé les frontières du pays.


    Réussite majeure : La propagande fait son effet, et le communalisme libertaire devient un authentique mouvement de masse. On peut imaginer que des manifestations éclatent dans plusieurs villes, amènent à des assemblées générales et participent à dynamiser le mouvement à travers la population urbaine.


    Réussite mineure : La propagande fait son effet, dans une moindre mesure. De nouveaux partisans s'intéressent aux idéologies libertaires, notamment depuis les autres mouvements de gauche, dans les milieux estudiantins et laborieux. On peut imaginer des manifestations de soutien à l'AD ou opposées au gouvernement dans les villes ciblées, sans effet d'emballement plus général.


    Echec mineur : Les efforts de l'AD ne suffisent pas à faire sortir de son mutisme la population gondolaise, habituée aux luttes entre chefs de guerre et probablement très apolitisée, à ce stade


    Echec majeur : Que ça soit par crainte du pouvoir ou par authentique soutien pour ce dernier, l'importante communication de l'AD provoque des réactions de peur et de violence dans les villes ciblées : ses partisans peuvent se faire ratonner, des manifestations de soutien au gouvernement peuvent éclater, l'atmosphère se renferme et renforce globalement le gouvernement central.


    LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPERATION

    Plusieurs limites et contraintes sont à prendre en compte dans l’arbitrage de l’opération :
    • La démocratie libertaire prônée par l'AD n'est pas nouvelle dans le pays, mais pourrait se confronter au cynisme d'une population pour qui la politique est un mot de plus en plus creux.
    • Selon le degré de préparation du gouvernement, des partisans de l'AD pourraient se faire arrêter, passer à tabac, bref être empêchés de mener à bien leur mission.
    • Les villes ciblées n'ont pas de bases Clovaniennes. C'est le cas des autres grandes villes du pays et on peut supposer qu'en cas de succès celles-là pourrait déployer leurs effectifs pour mater le mouvement.
    • Le projet libertaire est un projet assez simple, en pratique, mais pouvant sembler difficile à atteindre pour une population ayant toute sa vie subit différents systèmes d'oligarchie. Il se peut que malgré les importantes manœuvres d'éducation politique et la réorganisation très concrète de la vie publique et économique autour la démocratie totale, son projet politique puisse sembler encore un peu flou. Même la province moderne construite par l'AD fonctionne encore de façon relativement verticale, malgré un degré toujours plus élevé de participation populaire.
    Moyens engagés :

    Outre l'existence de nombreux médias (radios, journaux, chaînes de télévision et internet) liés à l'AD, le conteste Afaréen est propice aux pensées pan-afaréennes et à la construction démocratique. Le message sera porté par des médias, mais aussi par des agitateurs gondolais déployés depuis la région modèle ou issues des franges sympathisantes existants déjà dans les villes ciblées.
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    GONDO : L'ESPOIR DE LA CIVILISATION



    Tout gondolais ayant vécu assez longtemps pour avoir assisté aux innombrables rebondissements de la guerre civile ne peut que s'étonner devant les immenses progrès effectués par son pays en l'espace d'une seule année. En effet, le siècle passé a réservé au pays toutes les calamités qu'aucun peuple ne souhaiterait en aucun cas, mais jamais au milieu de ces affreux désastres un seul petit pas en avant n'avait été marqué en faveur de la paix, du progrès, et de la liberté. Ce n'était pourtant pas la volonté qui manquait au peuple gondolais : nombreux sont ceux qui espèrent depuis longtemps l'unification du pays sous l'étendard de la démocratie et du mérite. Cependant, des factions haineuses ont toujours vu dans la faiblesse du pays une opportunité pour s'en arroger la couronne, donnant tort aux vertueuses volontés pacifiques des amis de la République.
    Mais ces temps obscurs semblent désormais révolus, depuis que la République a trouvé en sa sœur clovanienne une aide providentielle dans sa lutte contre le terrorisme et le séparatisme. Cette alliance intercontinentale, dénommée sous le nom de néo-colonialisme par des esprits malveillants, a déjà permis de pacifier toutes les côtes gondolaises et d'insuffler un sentiment de sécurité et d'espoir salvateur dans l'esprit de la population, visible sur tous les visages.
    Les ouvriers qui s'étaient mis à l'ouvrage il y a quelques mois de cela peuvent aujourd'hui admirer le fruit de leur travail dans de magnifiques complexes hôteliers de la côte de Sainte-Loublance, mais aussi au sud de la capitale. Ces établissements, destinés à tout type de demande, ont fait l'objet d'une réflexion méticuleuse, relative à leur emplacement et aux activités permises par ce dernier. Des plages de sable ont ainsi été aménagées ou appropriées par certains hôtels. Le but : accueillir des touristes clovaniens pour favoriser encore la rencontre et les échanges étroits entre la Clovanie et le Gondo. Le Gondo, terre autrefois redoutée et dans laquelle le monde rechignait à poser le pied, apparait désormais comme une destination de rêve. Même la guerre civile n'effraie point, retranchée à l'arrière du pays, et au vu de l'infériorité évidente des rebelles face aux forces clovano-gondolaises. Par ailleurs, la grande route du pays, longeant la côte et reliant les deux grandes villes de Sainte-Loublance et Porzh-Erwan, fait l'objet d'une surveillance et de patrouilles régulières de l'Armée Impériale, constituant ainsi une barrière protectrice séparant les zones touristiques du reste du pays.
    En parallèle, pour loger les ouvriers, des logements civils ont été construits, dans la périphérie de Sainte-Loublance, mais aussi à Porzh-Erwan. Ces habitations ont également permis aux familles de soldats clovaniens impliqués dans l'Opération Chrysope de venir habiter au Gondo pour un temps indéterminé. Ainsi, beaucoup de soldats clovaniens ont désormais élu domicile dans des habitations civiles, auprès de leurs proches, et non plus dans les deux bases établies à Sainte-Loublance et Porzh-Erwan, dans lesquelles ils ne se rendent que durant la journée.
    D'autres logements sont aussi en construction, remédiant peu à peu à la précarité de beaucoup de gondolais, mais présageant peut-être aussi l'installation durable de clovaniens en terre afaréenne. Le peuple de Pétroléon V s'est désormais investi d'une mission d'ordre historique : apporter au Gondo les vertus de sa civilisation. Déjà, les nombreuses constructions ainsi que l'horizon d'une victoire sur les rebelles ont redonné aux gondolais un sens du travail. Les emplois à pourvoir ne manquent pas, et il est bien plus aisé de s'atteler à la tâche en ayant en tête la perspective d'un avenir heureux. La stabilité s'installe peu à peu dans l'esprit des gondolais, leur permettant de prévoir leur vie sur le long terme, sans crainte du lendemain. Aux vertus du travail se couplent les apports de la culture clovanienne, des valeurs fondatrices de la nation promettant un essor technique, scientifique, et moral impensable pour un gondolais de la vieille époque. Une telle entreprise nécessite des investissements directs, ainsi qu'une présence permanente au contact du peuple gondolais.

    HRP : En résumé

    • Comme prévu, 74 hôtels ont été bâtis par des entreprises clovaniennes à Sainte-Loublance et sur les côtes méridionales du pays. 29 plages ont été aménagées.
    • On dénombre environ 2000 touristes depuis un mois dans ces infrastructures, arrivés par voie aérienne en faisant escales dans les îles forunéennes de l'Océan d'Espérance et motivés par une grande publicité en clovanie, présentant le Gondo comme une destination touristique idyllique et sûre.
    • 4000 soldats de l'Armée Impériale impliqués dans l'Opération Chrysope sont désormais logés dans des habitations civiles de Sainte-Loublance ou de Porzh-Erwan, seuls ou en compagnie de leurs familles.
    • 1200 civils clovaniens sont aussi logés dans des habitations civiles, ayant participé à la construction des divers aménagements susmentionnés.
    1743
    Sévère défaite pour le GALK


    Après une audacieuse expédition dans la jungle kwandaoui, nos soldats de l'Armée Impériale reviennent vainqueurs d'entre les arbres, avec 150 prisonniers rebelles. Si cette opération surprise n'a pas atteint les objectifs qu'elle avait en ligne de mire, elle a permis à la République de frapper d'un bon coup de pied cette fourmilière encombrante que sont les groupes rebelles gangrénant la région.

    Avec 200 rebelles hors d'état de nuire et quasi aucune perte du côté gondolais, la République Impériale a montré qu'elle avait l'avantage dans cette guerre et qu'elle pouvait écraser tous ceux qui ne se montraient pas coopératif dans son dessein de démocratie et de progrès. Même si le camp de base du GALK n'a pas été localisé, le groupe a été considérablement affaibli et poussé à ses retranchements. Et ce qui est certain, c'est que les soldats républicains ne comptent pas s'arrêter là. "Nous traquerons ces parasites jusqu'à ce qu'ils sortent de leur jungle mains en l'air, prêts à coopérer", a confié le Général Descombes, impliqué dans l'opération.

    Rien n'est plus sûr, la voie du progrès est ouverte au Gondo, et la Clovanie y est pour beaucoup. Les républicains locaux avaient les idées, mais il leur manquait l'expérience, et l'art de l'épée.

    L'opération Chrysope au Gondo semble donc se dérouler comme notre Empereur l'avait voulu. La démocratie avance au Gondo, faisant taire une fois pour toutes les vermines qui se dressent sur son chemin.

    Malheureusement, nous comptons cinq morts du côté de l'Armée Impériale. La Nation pose un genou à terre ce soir, en la mémoire des soldats Robert Molmann, Alix Perninko, Jérôme Ninert, Igor Marlinski, et Gregori Lebras. Leur bravoure est un exemple pour tous les hommes de notre patrie, et nous leur promettons solennellement que leur sacrifice ne sera pas inutile. Des funérailles officielles seront organisées à Legkibourg, en présence de Sa Seigneurie Impériale.


    Journal de Legkibourg
    Philibert Aristide,
    Pour le Journal de Legkibourg
    08/09/2011
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