13/02/2017
01:23:27
Index du forum Continents Eurysie Rasken

Activités étrangères à Rasken - Page 3

Voir fiche pays Voir sur la carte
2666
La conférence commençait à toucher à sa fin et les temps de parole disponible s'amenuisait. Vernier s'empressa conséquemment de résumer brièvement l'ensemble des points évoqués. Il insista par exemple sur l'accélération en indiquant que c'était avant tout une question de confort de pouvoir rapidement s'insérer dans un giratoire ou au croisement d'un boulevard lorsque la situation est dense. L'objectif n'est pas de gagner des courses d'accélération, mais simplement d'avoir une conduite plus souple, donnant un petit intérêt à l'électrique. Il admit néanmoins qu'il était probablement à des biais sylvois et que, si Rasken avait une importante quantité de feu ou croisements pensés pour éviter ces complications, alors peut-être que cela ne représentait rien de plus pour eux.

Concernant les minerais, il rappela que Sylva achetait à beaucoup de fournisseurs et pas uniquement le Drovolski, ce qui justifiait les résultats de cette étude. Il précisa également que dans le cadre du marché raskenois, il avait eu des contacts l'indiquant une potentielle production nationale de lithium en Rasken avec un impact écologique bien plus raisonnable. Si ce projet était concrétisé, alors il n'y aurait aucun doute que les voitures Agouti produites pour le marché raskenois profiteraient de minerais produits localement. Cela rendrait la chose intéressante pour les raskenois sur les plans écologiques, mais aussi économiques en alimentant l'industrie nationale.

Il voulut se montrer plus nuancé sur la question des coûts, rappelant que le remplacement progressif des centrales à charbon allait amener à une baisse des coûts de l'électricité, et que si l'impact écologique de Drovolski devait être pris dans l'équation, cela devait pareillement être pris en compte sur la question financière qui se verrait positivement impactée par cela.
Quant à la question des bornes : il témoigna d'un optimisme éclatant et d'une certaine logique. Les villes avec des maires fermement opposés aux bornes comptaient logiquement des habitants dans ce sens (autrement, ils n'auraient pas élu ces maires). Ce serait donc dans les villes avec une population intéressée par l'électrique suffisamment importante que se développeraient ces bornes, et que les maires le veuillent ou non, puisqu'ils auront intérêt à aller dans le sens de leur électorat.

Quant à la mention du cheval, il plaisanta de manière paradoxalement sérieuse en disant que si un cheval est en effet plus intéressant qu'une voiture dans une situation, ce serait en effet plus intéressant de le choisir. Pour aller dans une forêt sans chemins tracés, un cheval est souvent plus pertinent. Mais dans une ville où se posent les questions de parking, rechargement, coût, logistique des déchets (et crottins) en plus de la vitesse et confort, alors une voiture reste supérieure au compagnon équin, et la voiture électrique présente pareillement des avantages significatifs.

Il profita malgré tout de la fin de la conférence pour glisser quelques phrases d'accroche en plus et laisser les participants récupérer, s'ils le souhaitaient, différents flyers avec les informations récapitulatives.
3198
Agouti lance une campagne publicitaire sur mesure en Rasken !

Le développement de l'électrique sur le marché automobile raskenois demandait un énorme travail de préparation promotionnelle. C'était un défi gigantesque demandant de passer outre des décennies de politiques anti-voitures électriques avec un lot de communications insistant sur leurs défauts. La communication nécessaire pour aller à contre-courant de ces préjugés solidement ancrés dans les esprits des raskenois et créer une appréciation, et même fascination, pour l'électrique d'Agouti nécessitait de s'adapter et se réapproprier les codes culturels raskenois.

L'une des premières séries de publicités allaient dans ce sens avec la consultation d'animateurs raskenois pour réaliser les publicités de manière soignée. Plusieurs vidéos différentes furent ainsi validées et diffusées à la télévision et sur internet pour capter l'attention du public. On y retrouve en particulier deux tons : un premier calme et apaisant associant la voiture électrique au confort et à la sérénité, et un second plus nerveux insistant sur le côté cool et dynamique des voitures électriques. Quant au public ciblé, il est avant tout citadin, dans la classe moyenne et d'une tranche d'âge allant de 25 à 50 ans pour le moment.

Un exemple de publicité insistant sur le côté cosy d'un SUV.

Un second exemple bien plus dynamique, visant une clientèle plus jeune.

Ce second schéma d'animation est systématiquement accompagné d'une bande son spécialement travaillée et, là encore, faisant appel à des artistes raskenois très appréciés localement pour créer une atmosphère énergique et familière. Ces musiques électriques associent les voitures d'Agouti à quelque chose de rock et moderne.
Exemple de reprise utilisée en publicité.

On pourrait également penser que ces publicités seraient une déclaration de guerre à Apex, gargantuesque entreprise nationale et source de plaisanterie. Mais les publicités d'Agouti semblent plutôt faire l'inverse, de véritables hommages à Apex en rappelant que rouler en électrique, c'est rouler avec l'énergie nucléaire.

Dans des formats de publicités plus conventionnels, on a par exemple certaines vidéos montrant deux raskenois en ville, l'un avec un énorme pick-up et l'autre avec une citadine électrique. Tous deux à l'arrêt à un feu rouge, ils se regardent avec une certaine défiance et illustrent une division claire : le citadin propre sur lui et le campagnard un peu bourru, respectivement dans l'électrique et l'énorme thermique. Le feu passe au vert et les deux accélèrent brutalement. Le pick-up fait vrombir bruyamment son énorme moteur pendant que l'électrique accélère de manière réactive dans un silence complet. Tous deux arrivent finalement en même temps au prochain giratoire, faisant l'intersection entre la rue d'où ils viennent et un boulevard. La circulation est dense, c'est l'heure de pointe, tout le monde est en retard au travail et les automobilistes circulant sur le boulevard ne semblent pas décidés à laisser la moindre fenêtre d'opportunité aux deux compétiteurs à l'arrêt. Une petite place se libère dans la circulation et la citadine électrique accélère soudainement pour s'y insérer avec fluidité tandis que le pick-up fait hurler son moteur pour forcer le passage.

Finalement, les deux arrivent à destination et le conducteur de l'automobile se garent prêt d'une borne électrique, y branche sa voiture et, avant que la caméra ne se coupe, il la regarde droit dans les yeux en lançant la phrase d'accroche :

« Roulez au nucléaire, soyez branchés. »

Il y a dans ces publicités une véritable volonté de changer l'image de l'électrique, en l’élevant à un modèle de sophistication et modernité. C'est la voiture de l'individu de son temps.
2138
Une boite de taxis électriques ouvre dans l'Empire Raskenois !

Bien déterminé à changer les esprits des raskenois sur l'électrique, Agouti s'est lancé dans une méthode de promotion plus concrète avant une démonstration en directe. A ainsi été fondé une boite de taxis électrique sur place pour permettre aux raskenois de constater les performances et le confort des voitures électriques, les accoutumer progressivement à leur présence et même espérer que la chose soit relayée. Agouti est donc en train de suivre l'ensemble des protocoles nécessaires pour ouvrir des filiales dans les différentes grandes villes raskenoises, louer des places pour les parkings et y faire installer des bornes de recharge. Ce seront essentiellement des Agoutis Super Cité qui seront employées, puisque combinant confort, autonomie et maniabilité urbaine.

Cela permettra une démonstration concrète des performances des véhicules et surtout de leur capacité à tenir sur de longues distances : elles pourront rouler plusieurs heures aux vitesses maximales autorisées en ville puis se recharger à 80% en une vingtaine de minutes, le temps que les chauffeurs prennent une pause bien méritée. Cela permettra aussi d'accoutumer les citadins à la présence de ce véhicule qui deviendra familier, le sortant du cadre des curiosités que l'on moque. Dans un premier temps, ces taxis seront installés dans les villes les plus touristiques, de manière à garantir une clientèle pas nécessairement raskenoise, et donc moins encline à avoir des préjugés contre l'électrique. C'est ensuite que le parc de taxis s'étendra, quand des raskenois commenceront aussi à régulièrement emprunter ces taxis après s'être habitués à leur utilisation par des touristes moins effarouchés.

Il est également prévu d'entretenir une image de marque assez luxueuse et prestigieuse pour ces voitures : ultra-confortables et silencieuses avec une conduite extrêmement souple, elles sont vantées comme parfaites pour les cadres et ingénieurs sur leurs trajets imprévus, pour des séminaires ou pour aller au boulot.
Les conducteurs (et l'ensemble des employés) seront quant à eux bien évidemment des raskenois recrutés et formés sur place. Seuls quelques formateurs et membres de la direction de la filiale seront des sylvois ayant déménagé à l'occasion, pour l'établissement de l'activité. Là encore, l'objectif est de familiariser les habitants non pas seulement aux véhicules, mais à l'entreprise elle-même, en qualité de client et de salariés.
3083
Les influenceurs raskenois, important vecteur de la promotion d'Agouti.

Que ce soit sur les réseaux sociaux, les sites d'hébergement de vidéos, les blogs ou les forums, il existe un nombre important de petites célébrités raskenoises spécialisées sur des sujets spécifiques qui les passionnent, nommées plus communément appelés influenceurs. Et s'il y a bien un domaine qui a du succès sur place, c'est celui de l'automobile. Certains parviennent à se faire une renommée appréciable et à acquérir une forme de crédibilité, suffisamment pour devenir des invités prestigieux d’événements officiels où ils participent activement à la publicité, à destination de leur public. Considérant le public visé par Agouti (entre 25 et 40 ans, citadin), ces célébrités représentaient des médias de choix pour partager les performances des Super Cité et Micro Vivide. Agouti s'est ainsi risqué à offrir des voitures à ces vidéastes avec un seul contrat : qu'ils en parlent. En bien ? En mal ? Selon un script ? Non, non et non, ils doivent en parler et c'est tout, exposer à leur public ces voitures, toujours dans ce travail de familiarisation avec des citoyens tenant en horreur l'électrique. Des vidéos présentant avec dynamisme et humour ces véhicules sont d'excellents moyens pour capter l'attention du public et imposer dans l'esprit des gens ces engins. L'objectif n'est pas de mentir sur les performances, cela ne ferait pas sens puisque ce serait assez vite découvert et dénoncé, mais simplement de faire connaître la marque auprès du potentiel public cible.

C'est de manière générale dans des formats impitoyables que les influenceurs présentent ces véhicules, jouant sur un humour moqueur sans prise de risque par rapport à la pensée commune des raskenois sur le sujet. On se retrouve ainsi avec des vidéos titrées « Je vais sur une HSL avec une voiture limitée à 135 km/h !? » ou « Combien de temps pour faire Legenbruck-Hamförd en électrique ?!???? ». Sans aucune once de pitié, les limites de performances des véhicules sont exposées et contribuent au filtrage des potentiels acheteurs. Mais les qualités des véhicules finissent indéniablement par ressortir également, comme la finition très soignée des engins, le confort de la conduite, l'aisance avec laquelle elles se conduisent en ville (réactives, tournent bien, de dimensions raisonnables). Certains influenceurs se surprennent même à ressortir quelques compliments, d'autant que les évaluations générales tendent vers ce que la communication d'Agouti disait : l'autonomie est limitée, mais largement suffisante pour la plupart des citadins et la conduite est confortable.

D'autres célébrités pas nécessairement en rapport avec l'automobile se voient aussi offrir des Hyper Castel. Il s'agit là avant tout de faire une démonstration prestigieuse, associant ce modèle à une voiture de luxe sophistiquée et au niveau de sportifs, chanteurs ou acteurs. Ces apparitions-là sont plus fugaces, mais tout aussi marquantes : ces stars ne mentionnent même pas posséder ces voitures, mais on les voit s'afficher avec lorsqu'elles se rendent à leurs événements ou circulent dans les quartiers huppés des villes.

Côté réception du public, l'effet recherché est là : on est attentif, pense à ces voitures, on en rigole ou on les apprécie, mais on les garde à l'esprit et les spectateurs ne sont pas près de les oublier. C'est là un terreau fertile pour passer un cap et aller au-delà de l'imaginaire très critique de l'électrique bien ancré dans l'esprit des raskenois. L'électrique ne sera à terme plus un symbole de performances à la ramasse et acidification des sols, mais un modèle commun qui se fond dans le paysage.
1800
10 Octobre 2016

Par la volonté du Parlement Fédéral,
Florian Geschke, Premier ministre élu de Nordlig-Kors,

Ordonne par la présente, en vertu de la Loi fédérale pour la Républicanisation de l'économie, que :

1 ) Le projet de loi relatif à la procédure de nationalisation de l'industrie pétrolière dans tout le pays, approuvé par le Parlement Fédéral, le Gouverneur de Rosborg-Skaudme et le Gouvernement le 9 octobre et ci-joint, peut être appliqué.

2 ) Le Gouvernement est chargé de l'application de la présente loi.


Article premier
Le gouvernement est tenu de déposséder immédiatement la compagnie pétrolière Apex, société privée basée en Rasken, de l'ensemble de ces activités, biens et concessions sur le territoire de la République. Si la Société Apex refuse de céder immédiatement le pétrole ainsi que ces activités, le Gouvernement pourra avoir recours à la justice pour forcer la fermeture immédiate de l'ensemble des sites.

Article 2
Le gouvernement, ne reconnaissant pas l'ancienne autorité du Royaume de Valkoïnenland et les contrats pétroliers que ce derniers à pu signer ne répondra pas aux obligations de l'ancien gouvernement et prie la société Apex de s'adresser à ces derniers.

Article 3
Tous les employés des sites pétroliers concédés à Apex, qu'ils soient korsiens ou non se verront offrir un emploi auprès de la nouvelle Société Nationale du Pétrole. Les employés étrangers refusant cette offre se verront, par le biais de services gouvernementaux et aux frais du gouvernement, offert la possibilité de retourner dans leur pays. En cas de refus des visas temporaires exceptionnels d'un an seront distribués.

Article 4
Etant donné que la nationalisation de l'industrie pétrolière a été approuvée le 9 octobre 2016 et rentre en application à ce jour, tous les revenus générés a compté du 11 octobre 2016 par une société étrangère le temps de sa cessation d'activité, notamment en cas de résistance, seront saisis par les autorités financières nationales.


Le présent document sera adressé pour notification aux dirigeants d'Apex le 10 octobre 2016 et sera effectif immédiatement.
9605
Le Patriote, journal raskenois, s'attaque aux propos d'Agouti !

Suite à une conférence sur l'écologie à laquelle avait participé Agouti pour vanter ses modèles de voiture électrique et leur place dans le parc automobile raskenois, Le patriote a revu les propos énoncés pour tenir une critique particulièrement sévère, prise en compte par le service communication et technique d'Agouti. La réponse ne s'est pas faite attendre, l'entreprise sylvoise faisait part de son incompréhension et du parti pris adopté par le journal. Si certains points sont pertinents et justifient des approfondissements sur la question par Agouti, d'autres semblent paradoxale. Le patriote se permet par exemple de comparer la Micro Vivide avec une moto, l'un étant une voiture profitant du confort et de la sécurité, l'autre un deux roues avec une conduite complètement différente. Conséquemment à la question « pourquoi acheter une Micro Vivide plutôt qu'une moto ? », la réponse est tout simplement « Si vous voulez une petite voiture confortable et que deux places vous suffisent, prenez une Micro Vivide, et si vous voulez une moto et faire de l’inter-file en ayant une attention moindre pour les questions de confort et sécurité, prenez une moto ».
Plus généralement, l'analyse offerte par Le patriote souffre d'une succession de biais et d'une sélectivité des critiques qui ne contribuent pas particulièrement à la crédibilité du journal dans ce cas-ci (bien que le service communication d'Agouti ne remette pas en doute la qualité de ce média en général). C'est pourquoi l'ensemble des points méritent d'être revus un à un.

Premier critère raskenois : le prix.

Au-delà de l'injonction faite par Le patriote comme quoi le prix est le principal critère de l'intégralité des automobilistes raskenois, plusieurs faiblesses entachent la comparaison censée nous reconnecter à la réalité raskenoise. Reprenons le raisonnement : La Vino prise en exemple reviendra à 100 sleks par ans pour une consommation de 4,8l au 100 à 0,25 sleks le litre (la conduite étant conséquemment calquée à 8333 km et un tiers à l'année, relativement courte distance pour une moyenne, faisant se questionner sur la pertinence d'avoir une importante autonomie sur une voiture). Ainsi, après avoir été clairement spécifié par Agouti que l'amortissement se faisait tant sur la consommation de carburant que l'entretien, Le patriote décide de se focaliser sur la consommation uniquement niveau énergie. Est oublié l'ensemble des contrôles techniques (valables pour l'électrique et l'essence) et entretien des pièces usées (électriques et essences ayant leurs spécificités). Considérant l’imprécision flagrante de ce comparatif qui fait se demander si Le patriote n'a pas de la famille bergrosish, Agouti a pris l'initiative d'en faire un autre :


Valeurs en euros

Sont là pris en compte les coûts d'achat, d'entretien et de remplacement des pièces usées sur cinq années pour vingt-cinq mille kilomètres parcourus par ans. On est très loin des prix avancés par Le patriote et on constate, qu'en effet, les prix sont supérieurs. Ce constat vient avant tout du prix de l'électricité, et là, on peut se demander : quelles raisons politiques poussent le gouvernement raskenois (Apex étant une entreprise nationale) à appliquer des prix de l'essence aussi bas et un coût de l'électricité si élevé ? Le non-achèvement du parc électrique nécessitant d'employer toujours des centrales à gaz ou des importations. Quoi qu'il en soit, il est possible d'extrapoler sur une baisse du coût de l'électricité à terme tandis que l'essence ne pourra que monter.
Un autre point à nuancer est la question de l'impact des moteurs six temps : s'ils sont une garantie de baisse de consommation, aucun chiffre n'a été communiqué sur leur impact sur le prix. L'emploi d'acier avec davantage d'additifs tel que le chrome et nickel devrait pourtant impacter la chose (non pas tant sur le prix de la matière première que le coût d'usinage plus prohibitif de métaux à haute résistance). Pire, il s'agit de dispositifs d'une complexité accrue qui se répercutera sur le coût d'achat, mais aussi sur l'entretien. Il faudra attendre sur la durée pour avoir des retours concrets, là où l'électrique dispose déjà d'un passif permettant de mieux cibler ces coûts.

Vient la question des émissions carbone et du biogaz où les choses sont bien plus aisées à évaluer. La première remarque est que là où l'électrique d'Agouti est définitivement plus coûteux, les essences sont définitivement plus polluantes. Le patriote est obligé de se baser sur un parc au charbon hotsalien pour espérer faire une smart essence plus intéressante qu'une smart électrique ! Mais là n'est pas le gros du problème, mais plutôt au niveau des biogazs dans les calculs. Faute d'absence de chiffre, nous partirons sur ces estimations :
1l d'essence nécessiterait 2,8 m cube de biogaz, nécessitant 11,8 kg de matière sèche pour dix fois plus de matière fraiche. Cela nécessiterait 4m² bien que certaines analyses parlent de descendre à 1m² de surface maritime cultivée. Considérant la consommation d'essence de l'Empire Raskenois estimée à 47,8 millions de mètres cubes (prorata avec la population française), il faut entre 17,5 et 70 millions d'hectares de surface cultivée en mer pour produire suffisamment d'essence pour le parc automobile raskenois, et c'est en excluant la consommation du parc électrique lui-même. Pour rappel, il est estimé que la surface agricole raskenoise est d'approximativement dix millions d'hectares (au prorata encore une fois). Il faudrait donc au moins l'équivalent de 170% de la surface agricole (selon les chiffres les plus optimistes, qu'on pourrait monter à 340%) pour produire uniquement le carburant. Le patriote a donc estimé qu'il était déjà pertinent de prendre en compte les biogaz pour réduire l'empreinte carbone des voitures essences, sans prendre en considération les défis d'un tel dispositif (et rappelons que les machines nécessaires à une telle activité en plus des perturbations environnementales auront une empreinte carbone que Le patriote s'empresse de négliger).

Vient maintenant le point qui a le plus contrarié les ingénieurs d'Agouti travaillant d’arrache-pied sur la question écologique : l'empreinte environnementale de l'extraction du lithium. Là est pris comme comparatif le Drovolski comme gigantesque source de polluants (remarquerez-vous que l'impact du Drovolski est considéré pour sur la question environnementale quand on le néglige sur la question des coûts, mais passons). Il est aisé d’amalgamer tout ce qui provient du pays à la pollution omniprésente qui y règne, mais doivent être rappelés plusieurs choses qui ne l'ont pas été dans l'article édité par Le patriote :
La première chose est que le lithium des batteries est très loin d'être l'élément majoritaire dans la pollution indirecte de l'électrique. Le plus polluant est de loin le cuivre (présent dans les batteries et moteurs électriques en particulier). Ajoutons que l'impact de l'extraction du lithium est surtout au niveau de la consommation d'eau, des surfaces utilisées et de la salinisation de l'eau, là où Le patriote confond avec le cuivre qui produit de biens plus importantes quantités de produits sulfurés et métaux lourds. Et ça, le Drovolski s'y connaît avec un bilan des plus négatifs qu'il est facile d'observer de manière superficielle. Il serait conséquemment aisé de prétendre les voitures d'Agouti comme extrêmement polluante lors de la fabrication en oubliant, au-delà que Sylva multiplie les fournisseurs (et inclura potentiellement Rasken parmi eux pour le lithium). Une observation rapide permet de voir que l'extraction de lithium et cuivre n'ont aucun impact sur la production d'hydrocarbures polycycliques, d'ammoniac, de composés organiques volatiles, d'oxyde d'azote et d'ozone. Ce sont essentiellement des produits de l'industrie chimique mésolvardienne, particulièrement attaché aux composés nitrés (notamment pour la propulsion de leurs véhicules). Ce sont avant tout les poussières en suspension, métaux lourds diffusés dans l'air et produits sulfurés qui peuvent être provoqués par cette industrie minière. Mais le lithium et le cuivre dans tout cela ? Il est à ce jour difficile de chiffrer précisément leur impact sur ces pollutions, mais plusieurs points méritent et doivent être évoqués pour traiter de manière impartiale et exhaustive la question.

Le premier est l'existence de méthodes alternatives d'extraction du cuivre et du lithium sans production de déchets (métaux lourds, produits sulfurés ou poussières fines). Le Duché travaille par exemple sur la question et prévoit de coopérer avec le Drovolski en particulier pour obtenir des résultats concluants via l'extraction directe du lithium par électrolyse. Des méthodes équivalentes permettraient de raffiner le cuivre sans consommation excessive d'eau, de surface ni de produits polluants conséquents. On peut également citer le procédé Karolazar qui, s'il ne s'applique pas au lithium, peut fonctionner sur certains minerais de cuivre et constitue conséquemment une nouvelle méthode d'extraction à faible empreinte. Là où Le patriote anticipe volontiers sur la réduction des polluants rejetés par les moteurs six temps de nouvelle génération (jusqu'à neutraliser le CO ou Nox dans les suppositions par exemple), Agouti se permet d'extrapoler la baisse drastique de polluants émis par la production de lithium, cuivre et voitures électriques.

Point d'ailleurs intéressant : les moteurs six temps doivent nécessairement employer des additifs tels que le nickel et le chrome en quantité accrue pour supporter les chocs thermiques, le fluage, le craquage ou encore l'oxydation face à une exposition d'eau bouillante. Or, le nickel est, lui aussi, notablement polluant dans son extraction, avec des émissions en métaux lourds et en sulfures comparables au cuivre. C'est là un point qui n'a jusqu'à présent pas été quantifié et ne permet pas de prendre au sérieux les prévisions écologiques des moteurs à six temps dans des comparatifs avec l'électrique (ça et l'impact sur le coût à terme). Si la diffusion de poussière serait négligeable grâce aux extracteurs raskenois incluant un dispositif d'arrosage constant pour piéger les poussières, il reste les contraintes d'approvisionnement d'eau et de pression sur les réserves hydriques du pays. Note rassurante toutefois, les mêmes méthodes d'extraction directe du lithium pourraient théoriquement s'appliquer au nickel et réduire la pression induite sur l'environnement.

En conclusion, les services de communication d'Agouti et le bureau d'études témoignent de leur déception sur la partialité des analyses opérées par Le patriote. La principale question pertinente, celle du prix, était traitée de manière terriblement approximative quand le journal avait pourtant raison sur le fond : une électrique ne peut être moins chère qu'une essence quand l'essence est à 0,25 sleks. Les questions écologiques et environnementales, le cœur de la discussion lorsque l'on parle de l'électrification du parc automobile, présente de grosses faiblesses argumentatives et se basent exagérément sur des suppositions quant à l'évolution des technologies, quand le même type de supposition sur les technologies électriques démontrerait un rapport toujours favorable pour ce second sur le plan environnemental.
5695
Les voitures électriques et l'industrie raskenoise, une entente à venir ?

Souvent considéré comme une menace pour l'activité des entreprises raskenoises, Agouti est vu comme un concurrent au milieu de cette industrie bien connue pour son activité pétrolière. Pour autant, nombre de lobbyistes d'Agouti démentent cela et parlent plutôt d'opportunité pour les groupes raskenois, qui ont tout intérêt à voir se développer l'électrique. Nombre de coopérations d'avenir seraient envisageables sur ce niveau.

Le premier industriel intéressé serait nul autre qu'Apex Energy même, pourtant le fameux fournisseur de pétrole. Est néanmoins défendu, que ce soit durant des rencontres privées, séminaires ou simplement sur les médias, que la chose serait au contraire favorable à un très haut degré pour plusieurs raisons. La première est évidemment que ce qui serait « perdu » en vente de pétrole serait regagné en électricité. Les différences sont toutefois majeures :
  • La première concerne la réglementation sur le coût de l'énergie. Il est imposé à Apex de ne pas dépasser certains prix sur la vente de carburant. Malgré les bénéfices imposants qui en ressortent, ceux-ci sont inférieurs à ce qui pourrait être obtenus à terme avec la modernisation du parc électrique, qui abandonnera les centrales à charbon peu rentable par des centrales Super Phénix et du nucléaire.
  • Il y a également une politique stricte et contraignante sur la production de pétrole visant à maximiser la durée d'exploitation des puits. Cela signifie une perte des bénéfices et surtout de l'exploitation totale, là où l'électrique ne connaît pas ces limitations législatives et profiteraient au contraire à motiver une hausse de la production. Rappelons que le potentiel d'exploitation des combustibles nucléaires a explosé (sans mauvais jeu de mots, le nucléaire est sécurisé) avec la quatrième génération de centrales nucléaires.
  • Sur le long terme, il est prévu d'employer progressivement du biogaz pour alimenter les centrales et véhicules thermiques. Les besoins qui en résulteraient seraient faramineux, mais nombre de politiciens souhaitent malgré tout s'orienter vers cela. Pour autant, développer l'électrique n'irait pas à l'encontre de ce système puisque l'utilisation du biogaz serait déviée vers les centrales thermiques. Ajoutons qu'une voiture électrique alimentée par une centrale au gaz a une efficience totale supérieure à une thermique grâce au rendement constant du moteur électrique et gaz, là où une thermique a un rendement optimal à pleine charge, mais pas à l'arrêt, monté, démarrage et autre. Cette valeur est à pondérer avec les améliorations techniques (moteurs six temps, hybride) présentes en Rasken mais permettent tout de même d'affirmer qu'une voiture électrique alimentée par une centrale à gaz reste intéressant par rapport à une voiture thermique. Autrement dit : intégration totale dans le modèle industriel et énergétique promu doublé d'écologie.

Un second point où les industriels pourraient s'entendre avec Agouti concerne la production du lithium, qui répondrait à des avantages économiques et écologiques pour les groupes raskenois. Rien d'officiel n'a été annoncé pour le moment, mais des rumeurs informelles captées par les experts et lobbyistes d'Agouti annonce la mise en place progressive d'une production de lithium raskenois via l'exploitation du gaz de schiste. Si la chose était encore très théorique, elle signifierait qu'Agouti produirait probablement ses véhicules à partir de lithium raskenois issu d'une exploitation conjointe d'Apex. Donc non seulement l'électrique ne perturberait pas, mais améliorerait au contraire l'activité d'Apex, mais elle assurerait en plus une commande supplémentaire et la pérennité d'un secteur novateur. Ajoutons à cela les achats de cobalt dont la production est déjà bien réelle, et les industriels raskenois auraient tout à y gagner. Les industriels, mais aussi les consommateurs qui, inquiets d'acheter une voiture dont la matière première pourrait au moins partiellement venir de Drovolski, auront la certitude qu'il s'agit d'un lithium de qualité extrait selon des normes écologiques appliquées avec la plus grande rigueur.

Et les rapports produits par les lobbyistes d'Agouti sur la question sont très concrets et partager en toute transparence avec les industriels d'Apex, qu'ils « draguent » allègrement pour déjà anticiper des contrats. Sur la question du lithium extrait depuis le schiste, il y a déjà des démarcheurs sylvois proposant des contrats à l'avance depuis la Bourse Minière de Sylva. D'autres proposent des partenariats assez favorables avec des engagements d'Agouti à se fournir en certaines quantités de cobalt raskenois (de manière à assurer très majoritairement les besoins pour le marché d'Agouti en Rasken) selon les résultats sur place. Autrement dit : plus l'électrique aurait de succès à Rasken, plus Agouti se fournira auprès des raskenois.

Il y a également un autre point qui est indiqué auprès de grands investisseurs raskenois : plus Agouti aura de parts du marché en Rasken, plus le cours de ses actions s'envoleront, ce qui en fait une opportunité plutôt prometteuse. Cet argument-là ceci dit ne vise pas directement les politiciens et directeurs généraux des entreprises (surtout celles qui sont nationalisées) à cause des questions de conflit d'intérêt, mais plutôt des fonds d'investissements et lobbyistes/publicitaires raskenois eux même, qui auront potentiellement affaire à un programme juteux.

Et "bonne" surprise pour les écologistes raskenois : la loi de taxation punitive sur les produits mésolvardiens a amené à la conception d'une gamme sylvoise spécialement adaptée au marché local, troquant Drovolski pour d'autres fournisseurs quand il s'agit du cuivre, lithium et autres composés complexe pour la production. Cela aura une répercussion sur le prix, faisant revenir aux moyennes annoncées préalablement dans les analyses quand Agouti mentionnait à l'avenir des offres avantageuses... ou pas ? En effet, la Bourse Minière Sylvoise se charge de faire l'intermédiaire entre les fournisseurs étrangers et industriels locaux, pondérant les prix. Que ce soit du lithium d'Everia ou de Drovolski qui est acheté, l'industriel l'a au même prix auprès de la BMS qui fait la moyenne au volume. Agouti est toutefois libre de profiter d'un lithium uniquement d'origine éverienne, respectant les lois raskenoises, au prix pondéré par les importations mésolvardiennes. Cette entente, si elle ne fournit pas un lithium ou cuivre au prix mésolvardiens, reste plus abordable que le prix évérien tout en assurant une pleine conformité des attentes raskenoises.
5223
Agouti dans l'Empire Raskenois !
SuperCité

Opération d'offensive commerciale visant l'Empire Raskenois

Pays infiltrant : Duché de Sylva
Pays infiltré : Empire Raskenois
Prévisionnel de la date (RP) de l'action clandestine : 26/01/2017
Prévisionnel de la date (HRP) de l'action clandestine : 14/07/2025
Type d’opération : Offensive commerciale


Province cible : #28821

RECONTEXTUALISATION / FRISE CHRONOLOGIQUE DES ÉVÉNEMENTS PRE-OPÉRATION :

Suite à un grand programme de développement de son activité, et plus précisément du secteur électrique, l'entreprise automobile sylvoise Agouti a entrepris un grand travail d'extension de son activité et d'exportation auprès de clients potentiels. Si la population raskenoise est connue comme fermement anti-voitures électriques, elle reste dans l'ensemble attaché à des arguments techniques concrets, à la souveraineté et à l'écologie. C'est sur l'ensemble de ces leviers que les services de promotion d'Agouti vont jouer pour accaparer l'attention médiatique et créer une fascination pour ses modèles de voitures électriques en Sylva. Considérant l'absence de producteurs locaux dans ce domaine et d'exportations existantes, Agouti profiterait d'un monopole dans ce secteur potentiellement lucratif puisque, quand bien même le potentiel est moindre, il serait entièrement aux mains du fabricant.
Après un très grand travail de préparation publicitaire et médiatique, Agouti lance enfin sa campagne de commercialisation incluant la mise en vente de véhicules, des contrats avec des concessionnaires automobiles raskenois, et même des ententes avec les industriels locaux pour des ententes étendues. Pour le moment, cette campagne vise une clientèle spécifique entre 30 et 60 ans, citadines et « branchée » (hipster, kékés, jeunes, écologistes...).


Cette opération se repose sur plusieurs forces et éléments concrets :

Beaucoup de voyants sont donc au vert pour agir dans l'Empire Raskenois.


OBJECTIFS DE L’OPÉRATION



Réussite majeure :
  • Les véhicules électriques d'Agouti rencontrent un franc succès dans un bon nombre des villes raskenoises, y compris les plus fermement opposées à l'électrique. Une portion modérée des automobilistes se fournira ainsi progressivement en véhicules électriques, qu'ils jugeront comme adaptés à leurs besoins en ville.


Réussite mineure :
  • L'offensive réussit avant tout dans les villes les plus ouvertes, tandis que les agglomérations les plus conservatrices se montrent dans l'ensemble peu intéressé. Sans être omniprésent, cela assure un succès et une rentabilité à l'opération dans l'Empire Raskenois.


Échec mineur :
  • Le succès est très restreint et peine à rentabiliser les investissements d'Agouti dans l'opération. Que ce soit par désintérêt de la population voir blocages législatifs des maires, le marché prend très peu.


Échec majeur :
  • Non seulement Agouti ne vend que trop peu pour se rentabiliser, mais la population se montre franchement hostile avec des cas de voitures d'Agouti dégradés. Cela accentue les pertes à cause des dépenses d'assurance, faisant de l'opération commerciale un fiasco.


LIMITES ET CONTRAINTES DE L’OPÉRATION
(ne pas hésiter à demander aux concernés l’ajout d’éventuelles contraintes supplémentaires)

Plusieurs limites et contraintes sont à prendre en compte dans l’arbitrage de l’opération :
  • La population raskenoise est profondément anti-électrique après des années de publicité en faveur de modèles thermiques modernes et performants.
  • La communication d'Apex, des concessionnaires automobiles ou de médias indépendants a été très hostile aux arguments publicitaires d'Agouti (quand bien même ils n'ont pas l’inertie médiatique d'Agouti).
  • Développer un nouveau marché de zéro est toujours long alors que le thermique est solidement implanté.
  • Le thermique est très favorable dans l'Empire Raskenois grâce à un prix de l'essence réduit et une consommation des véhicules dans l'ensemble raisonnable.


Moyens engagés : Les services d'Ambre Consultation, une lobbyiste extrêmement compétente et expérimentée, qui a fait plier déjà l'administration tanskienne !!!
D'énormes moyens médiatiques (visualisés par le nombre d'usines culturelles sylvoises impliquées et l'influence sur place).
Un travail de fascination de la population de manière à devenir omniprésent dans les esprits malgré la prédominance du thermique.
Des communicants, influenceurs et sociétés publicitaires raskenoises elle-même.
0
.
Privatisations : tout doit disparaître !
Jouez, vous gagnerez peut-être !

https://i.imgur.com/iX48bjZ.jpeg

.
1081
Les événements raskeno-gradenbourgeois atteignaient leur paroxysme — et c’est toute l’Eurysie Centrale qui se crispait en l’attente du coup fatidique qui déciderait seul d’une nouvelle politique de voisinage pour les années, les décennies à venir. L’Illirée communiste avait rompu toute alliance militaire avec les reliquats de l’UEE, coupant par là même de juteux contrats d’armement avec ses voisins. Mais de tout le matériel acheté, rien ne concernait l’industrie aéronavale illiréenne, dernière marque d’une tentative de souveraineté militaire et industrielle.

Si les aéronefs illiréens étaient fait maison comme on dit, il s’envisageait peu que les pilotes subissent pareil traitement. Il y a des années de là déjà une infime flotte aérienne d’ex-Valinor séjournait à Rasken pour bénéficier des retours d’une nation bien plus rodée à la guerre directe. À l’heure de la chute de l’administration impériale, fossoyée par sa variante populaire, ces avions n’avaient pas bougé ; symbole muets d’une velléité presque éteinte de collaboration sécuritaire entre deux nations opposées par les événements.

Aujourd’hui, les vétustes appareils se voyaient remplacés par de plus modernes, seule continuité dans une politique extérieure illiréenne en évolution.

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées
7358
Nouvelle année, nouveaux troubles
Les inquiétudes de la Grande République au Gradenbourg: lorsque le Sénat hausse le ton



a
Le Sénateur Guiliano Salieri


Le sujet de la crise latente du Gradenbourg n'était point venu sur la table depuis longtemps déjà, ce qui n'avait pas été sans déplaire au gouvernement communal. Il fallait l'admettre: cette région était un guêpier dans lequel personne ne voulait se fourrer, un problème dont les ramifications complexes ne permettait pas de concevoir des perspectives encourageantes. Et pour cause, les velsniens avaient par plusieurs fois essayer, bien malgré leurs vœux de s'interposer dans sur cette question embarrassante, sans succès. Cela faisait désormais deux ans, depuis que la Grande Tribune de Margoulie avait posé le pied en pays raskenois, pour finalement en repartir partiellement à la fin de la même année, en ayant arraché quelques menues avancées, sans parvenir, même avec l'intervention personnel du Maître de l'Arsenal Di Grassi, à régler la question gradenbourgeoise. Si la Rache avait été éliminée, si la Mahrénie avait été tranquillisée par un changement de gouvernement favorable aux intérêts du gouvernement communal (et de la plupart des acteurs de la région), il restait toujours cette éternelle querelle territoriale, cette épine dans le pied d'un grand nombre de personnes, mais qui s'efforçaient chacun, de la retirer d'une manière différente. Qu'à cela ne tienne, les velsniens avaient fait le deuil d'un arbitrage à l'amiable impliquant une rétrocession contre des garanties en faveur de l'empereur Stanislav, mais dans le même temps, le gouvernement raskenois semblait avoir joué une stratégie du pourrissement qui n'avait fait que radicaliser les oppositions à la continuation de la présence raskenoise dans cette petite République enclavée. Avec ou sans arbitrage, rien n'avait donc été réglé, ce qui n'était pas sans susciter une irritation de plus en plus prononcée des acteurs économiques de la Grande République ayant des pions à Rasken.

Les actions fluctuent au rythme non seulement de perspectives de développement des entreprises, ce dont Apex Énergie n'était pas dépourvue, certes. Mais il fallait aussi compter sur les aléas de l'actualité internationale qui faisait peser en permanence une épée au dessus de la tête de tous ces capitaux. Le scénario d'une guerre ouverte entre Rasken et la Confédération était certainement le pire cheminement possible pour ces sénateurs, également hommes d'affaires, dont le bonne fortune dépendait fortement de ce qui allait advenir de cette tension froide, pouvant devenir une véritable poudrière au moindre signe de faiblesse de l'une de ces deux entités. Sur le plan politique, un conflit ne serait guère mieux, puisque la Grande République se trouvait dans la situation ambiguë qui était celle d'un pays dont l'entente avec les deux intéressés était relativement cordiale, et se garnissait de traités internationaux ou bilatéraux. Il y avait ainsi, dans les tribunes de l'auguste assemblée sénatoriale, en permanence cette appréhension et ce flottement lorsque le sujet du Gradenbourg était évoqué, comme si tous savaient pertinemment que cette situation de confrontation ne pouvait durer, et que paradoxalement, il fallait un jour traiter le problème, d'une manière ou d'une autre, par la paix ou par la guerre.

Dans le même temps, Rasken s'était enfin décidé à la prise de décisions politiques fortes, par la promesse de la tenue d'un référendum qui n'avait que trop tardé, de l'avis de tous, et de la population en premier lieu. Mais là encore, on ne se faisait guère d'illusion sur la légitimité accordée aux résultats de ce scrutin suivant les résultats. Les déclarations du gouvernement de l'Hotsaline étaient édifiantes, et parlaient d'elles mêmes: jamais le pays ne reconnaîtrait une défaite dans les urnes, quant bien même toutes les précautions du monde concernant la fraude auraient été prises. Du côté du Rasken, c'était le grand flou, et la communication autour du vote avait été pour le moins discrète, ce qui n'était pas sans attirer les suspicions. Ce qui était à craindre du côté du gouvernement velsnien était une défaite de l'Hotsaline, qui garantirait que les actions, à la fois par le biais de la subversion, mais également de la menace armée, allaient se multiplier jusqu'à atteindre un point de rupture.

C'est ainsi qu'au début du mois de février, le Gouvernement Communal de la Grande République consentit, sur demande de certains sénateurs, dont parmi eux des membres de la mission de 2015 Rasken, à la réouverture d'une commission visant à définir une marche à suivre suivant les issues du scrutin explosif. Quelque part, le cas de figure le plus simple était celui d'une victoire du rattachement à la confédération, qui ne nécessiterait guère de déployer des efforts dans la sauvegarde de bonnes relations avec l'intégralité des acteurs impliqués. "Mais si le non l'emporte", se demandait t-on plus ouvertement. C'est bien là que les choses se corsent, et sur ce point, le gouvernement communal s'était servi de son semi-échec de l’expérience de 2015 pour tirer quelques leçons. En premier lieu, il paraissait impossible au gouvernement velsnien de faire à nouveau figure de médiateur, car cela avait été refusé par les deux gouvernements raskenois et hotsalien. Une telle démarche n'était donc plus à l'ordre du jour. De plus, dans les cercles les plus cocardiers du gouvernement et du Sénat, on eut fortement critiqué ce que l'on considérait comme un ensemble de réactions molles qu'avait adopté la Grande Tribune de Margoulie durant toute la durée de l'opération.

Cette Grande Tribune...parlons-en, puisque beaucoup l'avaient oublié depuis son retrait quasi complet. Venus sur demande du gouvernement raskenois, repartie sur demande de celui-ci également, il n'en restait pas moins qu'il restait toujours 5 000 soldats en faction à la frontière orientale de l'Empire. La Grande Tribune était devenue un corps expéditionnaire chargé d'étudier les évolutions de ce conflit, et de la situation entre Rasken, Hotsaline et Mahrénie, composé de réservistes et de conscrits, pour beaucoup en service militaire. Des jeunes gens qui avaient été laissés sur place, presque oubliés du gouvernement velsnien lui-même, et d'un Sénat qui était passé à d'autres sujets de préoccupation. Reste que ces hommes et ces femmes étaient toujours là, et qu'ils étaient toujours considérés comme un outil efficace pour peser sur la situation. C'est donc en partant de ce principe que l'on procéda à la réorganisation complète de ces troupes. La Grande Tribune de Margoulie était faiblement dotée, certes, mais elle servait son unique utilité: être là, ce dont les sénateurs velsniens ne vont pas se priver pour faire valoir si la situation dégénère à l'issue du scrutin.

Ce point de la crise fut celui qui fit déchaîner les passions lors de la session sénatoriale du 5 février 2017, lors de laquelle, le Sénateur conservateur Guiliano Salieri se fit le porte-parole d'une prise de position ferme, afin d'éviter la perspective d'une catastrophe humaine à venir selon l'issue du référendum, en s'adressant indirectement tant au gouvernement raskenois qu'au gouvernement de la Confédération:

" Peuples de Margoulie et du pays gris. Que le Gradenbourg réintègre ou non la Confédération ne nous regarde pas. Que le référendum s'achève sur une victoire d'un tel ne nous intéresse pas. Qu'il y ait des manifestations et des mécontentements des vaincus suite au vote ne nous intéresse pas. La seule chose qui importe à nous autres, excellences, sont que les affaires reprennent. Et pour qu'elles reprennent, respecter l'issue du vote est la seule solution. Que quiconque qui ne soit pas satisfait du résultat rumine dans son coin, cela ne sera pas notre problème, mais que quiconque sorte les armes, guidé par la colère et le ressentiment, cela le deviendra. Le gouvernement qui ne s'engage pas au respect du scrutin se portera responsable de la réaction de la Grande République: vous serez les seuls responsables de votre propre sort, et du fait que la Grande Tribune de Margoulie passe brutalement de 5 000 hommes à 50 000. Votre indécision ne perturbera en aucun cas le déroulement du bon commerce, cela, il faut que ce gouvernement s'en fasse l'adage, car le Sénat n'acceptera pas une autre reculade. "


Si cet extrait de discours n'est pas à proprement parler la position gouvernementale, il n'en reste pas moins que c'est le sentiment majoritaire dans les rangs du Sénat, et qu'à Velsna, c'est bien le Sénat qui a la main haute sur les faits et gestes du gouvernement communal. Que celui-ci soit récitent ou non à l'action, toute escalade au Gradenbourg entraînera une réaction.
Haut de page