Posté le : 07 avr. 2024 à 17:28:08
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Rapport d’activité d’espionnage à Velsna
Une note des renseignements :
Difficulté : très difficile (gros malus en vertu de la relation de confiance entre Maneri et Vinola, gros malus pour cause d’informations factices peu crédibles au vu de la personnalité de Maneri et des RP passés)
Résultat : échec limité
La confiance est chose curieuse. Lorsque celle est à gagner, elle est une arme efficace pour se défendre instinctivement de l’étranger, de celui que l’on ne connait pas. Lorsqu’elle est acquise, elle peut pousser un individu à en défendre un autre à corps perdu, malgré le fait que tout un entourage lui hurle de s’éloigner de la source de sa méfiance. Aussi, lorsque Vinola reçut cette bien étrange missive sans le moindre encombre sur le pas de sa porte (décidément il y a beaucoup de courrier qui arrive ainsi ces derniers temps à Velsna), ce dernier fut des plus surpris lorsqu’il découvrit cette note des renseignements teylais.
En effet, Maneri, personnalité appréciée des mondes financiers à Velsna peut-être beaucoup de choses : un fraudeur, un détourneur de fonds, un anti-oligarque tel qu’on en rencontre peu à Teyla, mais qu’il ait les motivations nécessaires à comploter à l’encontre de Vittorio Vinola, qui tente de porter au Sénat les réformes politiques et économiques dont il se fait l’avocat de puis années (voir la mission précédente) ? Peu probable pour Vinola, qui s’y prit à plusieurs fois pour relire cette note. Peut-être les renseignements teylais s’étaient trompés ? Faisaient-ils fausse route ? Certainement, du moins c’était la certitude que Vinola ne parvenait à se sortir de la tête. Maneri était bien trop important, avait consacré bien trop de sa personne à son grand dessein pour effectuer une manœuvre aussi ridicule. Par chance pour les services secrets teylais, Vinola misa davantage sur une incompétence de leur part plutôt que d’une manœuvre de déstabilisation délibérée à son encontre. Cependant, cette lettre troublante ne sera pas sans conséquence sur la confiance que mettra le triumvir Vinola à l’égard de Teyla dans un avenir proche. Qui plus est, Vinola aurait contacter Meneri immédiatement après la réception de ce courrier pour le prévenir de son arrestation prochaine, lequel, heureusement pour les services teylais, ne lui a pas répondu.
La deuxième partie de la lettre en revanche, suscita une inquiétude plus prononcée de la part du jeune politicien. En effet, les informations concernant Dino Scaela ont eu le mérite de troubler son confrère, lequel a tenté de contacter par la suite le Triumvir DiGrassi (en vertu de la réussite de la mission de la mise sous écoute de son palazzio) pour lui communiquer ces informations. Les raisons pour lesquelles Vinola a tenté de prévenir DiGrassi sont encore troubles, mais il se pourrait que ce dernier fasse encore suffisamment confiance à son collègue, et en particulier à l’inimitié qu’il lui connaît avec Scaela, pour lui communiquer de telles informations. En parallèle de cela, il se pourrait que Vinola renforce sa propre sécurité sous peu, mais les allégations teylaises à l’encontre de Maneri mettent le trouble sur l’identité des entreprises qu’il contactera pour exercer cette tâche, d’autant que ce dernier pourrait potentiellement davantage se tourner à l’avenir vers une entreprise velsnienne, voire raskenoise. En effet, Rasken se distingue depuis des années par les services de mercenariat proposés à l’armée velsnienne. Une garde raskenoise d’élite protège déjà une part importante des sénateurs de la Grande République et sont particulièrement connus pour leur désintéressement pour la politique velsnienne, ce qui leur confère une réputation des plus flatteuses. Ce qui paraît de moins en moins être le cas de Teyla, qui pourrait potentiellement être victime de sa propre action sur le territoire velsnien.
Effets : +5 de tension politique, Vinola sera désormais secondé par des gardes raskenois, qui exerceront à leurs côtés, Vinola ne porte pas préjudice à Teyla de cette note, mais commence à s’inquiéter de leurs compétences. Les futures relations entre Vinola et Teyla seront également conditionnées au devenir de Maneri étant donné que les deux personnages sont proches.
Ceci est une descente de police :
Difficulté : normal (malus important : cible sur ses gardes, bonus : opération sur le sol teylais)
Résultat : réussite critique
Le Groupe Laurenti Alfonso est sans aucun doute l’un des fleurons industriels velsniens les plus précieux de la République. Depuis 130 ans, la compagnie assemble des navires civils de toute taille pour tout type de besoin, pour un chiffre astronomique qui dans les années 1970, à l’aube de l’explosion du secteur des services, comptait pour 4% du PIB annuel de Velsna. Mais la désindustrialisation a depuis longtemps fait son office, et le groupe a dés lors été attiré vers des pays dont la main d’œuvre pouvait paraître plus abordable, à l’image de Teyla (voir la rencontre du dîner de l’ambassadrice Rossi à Teyla). C’est ainsi qu’un chantier naval du groupe opère depuis l’année dernière sur le littoral nord du Royaume, à quelques centaines de kilomètres de Velsna.
Le renseignement teylais n’eut dans les faits pas grand-chose à faire afin de provoquer la venue du membre du conseil d’administration. En effet, l’usine est depuis plusieurs semaines en proie à des conflits sociaux entre les syndicats et la direction. Ces derniers, ne supportant que peu le modèle de management pratiqué par l’entreprise velsnienne ont ainsi tiré la sonnette d’alarme sur leurs conditions de travail, et ont entamé un travail de débrayage dans les usines, ce qui a provoqué l’effondrement de la production. En cause, la limite du temps de travail légal qui selon les syndicats n’était pas respectée, des heures supplémentaires non payées et des demandes de congés non tenues ont causé la colère des salariés. Ainsi, Teyla n’a dans les faits adopté aucune manœuvre occulte afin de faire venir la cible sur le territoire, celle-ci ayant déjà visité Teyla plusieurs fois auparavant afin de faire la visite des chantiers navals, et d’assister aux réunions de la direction locale (la branche teylaise de l’entreprise étant celle accumulant le plus de problèmes liés au droit du travail local).
Ainsi, ce dernier vint à l’occasion d’une énième visite s’entretenir avec les salariés en colère, accompagné pour l’occasion d’un conseiller très particulier, en l’occurrence un certain Toni Herdonia, célèbre investisseur velsnien, fondateur de Herdonia Inc, et accessoirement devenu récemment consultant management pour le groupe Laurenti Alfonso. Lorsque ces derniers abordèrent les responsables syndicaux occupant les chantiers navals, les velsniens furent dés lors violemment pris à partie et exfiltrés en urgence (après que Herdonia ait subit un passage à tabac en règle après avoir émis des menaces de licenciement pour tous les grévistes et un remplacement de ces derniers par de la main d’œuvre wanmirienne). C’est à ce moment que des agents des services teylais en profitèrent pour tromper la prudence des gardes du corps des deux velsniens, aux prises avec les grévistes. Ces derniers se firent passer pour des membres du service de sécurité de l’entreprise et firent monter les deux hommes dans un véhicule banalisé, qui en réalité les menait droit vers une planque de leurs services. Théodosio Maneri était ainsi arrêté sans que ce dernier n’ait eu le temps de se rendre compte de la supercherie. Néanmoins, le fait que les agents aient au passage enlevé Toni Herdonia allait d’avérer être embarrassant, un "fait de mission" dont ils se seraient bien passés.
Les interrogatoires successifs permettent de dessiner un récit accablant de l’assassinat du Patrice. Le riche homme d’affaires craque complètement face aux enquêteurs teylais, avouant sa complicité avec Vittorio Vinola dans la planification de l’assassinat. Ainsi, il révèle que Vinola a savamment orchestré la tenue de cette rencontre avec la Zélandia, espérant sans doute que l’attention de la garde des licteurs du Sénat porterait son attention ailleurs que sur le Patrice, ce qui fut le cas. Dans le même temps, Maneri lui apportait son soutien dans la corruption de plusieurs domestiques du Patrice Dandolo, qui avaient pris soin de laisser de nombreuses issues du palais ouvertes. Enfin, il a confessé avoir engagé un service de sécurité privé afin de se charger de la sale besogne, qui avait à la fois pour but de se débarrasser du Patrice, mais également de Dino Scaela. Fort heureusement, Scaela a échappé à un empoisonnement et c’est un licteur de la garde qui a bu le vin frelaté à sa place. Dans l’idéal, ce plan aurait totalement été couronné de succès si les assassins eurent réussi à faire porter le chapeau aux zélandiens.
Parmi les autres accusations, il s’est reconnu lui-même être coupable de fraude fiscale, mais plaidant la « différence culturelle », et arguant qu’il est l’un des hommes d’affaires velsniens fraudant le moins en comparaison à ses confrères, qu’il n’a détourné « que » l’équivalent de 460 millions de florius velsniens. Cela est peut-être vrai, mais si d’aventure Scaela et DiGrassi étaient mis au courant de cette information, ces derniers n’hésiteraient sans doute pas à exercer leur droit de proscription à son encontre.
Concernant Toni Herdonia, l’interrogatoire, plus secondaire étant donné qu’il n’était pas une cible de base de la mission, s’est révélé plus difficile. Ce dernier est relié à plusieurs dossiers tanskiens à son sujet, à propos d’une implication dans une « association humanitaire lucrative », telle qu’il décrit lui-même, dédiée au sauvetage des réfugiés de guerre okaristanais lors du conflit impliquant forces communistes et démocratiques et qui a prit fin il y a quelques mois. Néanmoins, les agents teylais se sont bien vite rendu compte que le terme « humanitaire » recouvrait à Velsna une réalité très différente, et qu’en pratique, l’association de Toni Herdonia était en fait une holding ayant organisé des filières de travailleurs clandestins en direction de nombreux pays d’Eurysie de l’ouest. Quant à savoir s’il a fait venir des clandestins à Teyla, l’intéressé a répondu à la négative, arguant que les teylais « n’ont pas le sens de l’humanitaire assez développé pour accueillir ces pauvres bougres en quête d’abri. ». Par la suite, il a passé l’interrogatoire à tenter de proposer des prix pour acheter aux interrogateurs leurs propres montres qu’il trouvait « fort belles ». Au terme de la garde à vue, les teylais n’avaient pas assez d’informations pour garder le prisonnier, et ce dernier leur a fait part de son empressement de se rendre au Wanmiri, dans un marché « bien plus prometteur qu’ici, rempli de gens ayant à cœur de profiter de ses services pour se rendre à Kolisburg. ». Dans leurs notes, les agents teylais ont identifié le personnage comme ayant une tendance naturelle au mensonge et à la manipulation.