Posté le : 08 août 2024 à 21:28:10
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Discours de MaĂźtre Camilien
Discours dans la Chambre des Droits de l'AcadĂ©mie PoĂ«toscovienne durant la venue annuelle du chef de l'Ătat, ici le Premier Tsar de PoĂ«toscovie Jolan Sandro.
Me Camilien a Ă©crit :DISCOURS
MaĂźtre Camilien, avocat du Peuple
Nous observons ici dans partout que le peuple et ses reprĂ©sentants sont tant sĂ©parĂ©s que l'on ne peut plus communiquer Ă l'un en passant par l'autre, alors mĂȘme que l'intĂ©gralitĂ© du systĂšme de reprĂ©sentativitĂ© reposait sur cette base - expliquant donc le dĂ©clin de l'image dĂ©mocratique des plus grandes nations au sein de mĂȘme de l'esprit de leurs citoyens. Il convient donc d'interagir avec ces deux pans de la sociĂ©tĂ© politique de maniĂšre distincte, et si la gauche s'Ă©vertue Ă Ă©changer avec le peuple, il reste Ă©vident qu'il lui est difficile de communiquer avec les hautes sphĂšres du systĂšme. Alors soit on peut dire que celui-ci dans sa version la plus haute est profondĂ©ment de droite, et cela serait vrai d'un point de vue car la haute administration se comporte aujourd'hui en aristocratie qui ne saurait ĂȘtre approchĂ©e autrement qu'en soumission volontaire, ainsi que l'ont fait ici nombre d'AcadĂ©miciens pour arriver Ă ce poste et Ă©galer la nouvelle classe dominante. Le fait de proner la libertĂ©, et donc s'insoumission dans tous les sens du terme empĂȘche de dialogue avec les hautes sphĂšres et c'Ă©tait d'ailleurs lĂ l'idĂ©e, parler au peuple pour le peuple, toutefois il apparait que le peuple devient peu Ă peu serviteur de ceux que la Constitution voulaient ĂȘtre ses sujets, empĂȘchant sans dĂ©tenir le pouvoir d'avoir la capacitĂ© de modifier le systĂšme en place.
Il conviendrait donc non-seulement de rallier le peuple Ă l'image du souverain qu'il est censĂ© ĂȘtre, mais Ă©galement de dĂ©loger la haute-administration d'un confort qui lui parait dorĂ©navant un droit inaliĂ©nable, sans considĂ©ration des principes sociaux et politiques qui font notre dĂ©mocratie.
En soit ce n'est pas la RĂ©publique qui a un problĂšme, car c'est lĂ une en-tĂȘte officielle qu'on donne Ă des rĂ©gimes tels que Velsna, pendant que le Rasken n'a rien de rĂ©publicain. Ă mon sens la RĂ©publique n'a pas un problĂšme, elle est un problĂšme. Bien Ă©videmment, rien n'est plus souhaitable historiquement qu'un rĂ©gime tel que celui rĂ©publicain qui a Ă©tĂ© le seul capable de porter les droits humains jusqu'au niveau que nous connaissons tous, mais il ne faudrait oublier la torture sous la RĂ©publique, la guerre sous la RĂ©publique, en somme l'injustice qui salie une image pour laquelle la sphĂšre politique semble se battre sans relĂąche, sans considĂ©ration aucune pour notre dĂ©mocratie. On nous parle de ceux qui s'Ă©loignent des valeurs de la rĂ©publiques, mais ce sont prĂ©cisĂ©ment ces valeurs qui sont soumises Ă interprĂ©tation politique, ce qui sert Ă©galement ceux qui arrivent au pouvoir et dĂ©terminent la façon dont le spectre rĂ©publicain est apposĂ© sur chaque acte. Si cela est si facile, c'est que la dĂ©finition mĂȘme de RĂ©publique est manichĂ©enne, on ne peut pas ĂȘtre Ă moitiĂ© en RĂ©publique. Or, pour une dĂ©mocratie, la nuance est une force puisqu'elle permet toujours de dĂ©terminer les avancĂ©es sociales. Ainsi, Lovecraftiens comme Proudhoniens - et ce n'est pas pour mettre les deux sur un pied d'Ă©galitĂ© - pourraient se vanter de parachever un modĂšle rĂ©publicain soit en faisant la promotion de la sĂ©curitĂ© au dĂ©triment de la libertĂ© ou inversement. En revanche, il serait bien difficile Ă l'extrĂȘme droite de justifier leurs actes par la dĂ©mocratie, si ce n'est la haine du peuple et encore, celle-ci n'est exprimĂ©e qu'en l'absence de libertĂ©, et plus on a de sĂ©curitĂ© plus on en redemande, comme pour justifier, voire rentabiliser la perte de droits. C'est d'ailleurs en partie pour la position anti-dĂ©mocratique du Parti Lovecraftien que le Cosneil d'Ătat a jugĂ© que ceux-ci mĂ©ritaient toujours le qualificatif "extrĂȘme", justement car ils rompent avec les principes constitutionnels PoĂ«toscoviens.
Tout Ă©minent politologue ou expert du droit aura compris la nĂ©cessitĂ© d'un rĂ©gime qui, un temps, se sĂ©pare d'un Parlement trop lent et trop peu dĂ©sirable. Nous nous parlons pas de politique : nous parlons de droit. En politique, l'objectif est de prouver que la morale est la cause de tout mĂ©canisme. En droit il s'agit de la loi. Or, et cela a Ă©tĂ© dĂ©montrer, les lĂ©gislations trop peu fournies empĂȘchent une tenue correcte des libertĂ©s, car en souhaitant par dessus tout protĂ©ger la population, ce qui demeure le principal objectif d'un Ătatassurant correctement les fonctions rĂ©galiennes qui lui incombent, il devient presque indispensable au politique d'ordonner ce qui va contre le droit, contre les droits, comme le peuple. C'est ainsi qu'en manifestation les forces de polcies ont fouillĂ© les passants innocents, pour empĂȘcher les casseurs d'agir et les punir par une privation de libertĂ© nommĂ©e "garde Ă vue", sans avis d'un juge. Or si la Justice esst efficace c'est justement qu'on ne juge pas l'intention mais l'acte, et c'est lĂ toute l'essence de la libertĂ©. Un casseur, pour revenir sur le mĂȘme exemple, ne saurait ĂȘtre privĂ© de libertĂ© pour avoir voulu commettre un acte, quel qu'il soit. Si sa libertĂ© doit ĂȘtre atteinte, cela ne doit qu'ĂȘtre la volontĂ© de juges, une fois l'action accomplie. On trouvera cela sĂ»rement trop dangereux, mais l'inverse l'est tout autant voire plus. Suspectant des pratiques terroristes, les gouvernements seront bientĂŽt en mesure d'espionner massivement des populations, et de classer toute personne suivant sa profession, son idĂ©ologie et tout l'aspect intime et privĂ© de sa vie. Jamais le militantisme, la dĂ©fense d'un avocat, l'orientation politique voire l'humanitaire ne doit entraver la notion de politique pour quiconque.
Une autre rĂ©alitĂ© est facheuse, et on la retrouve principalement Ă droite de l'Ă©chiquier politique : l'appelation sĂ©curitĂ© pour dĂ©signer l'ordre. Regardez la Loduarie, ce rĂ©gime stalinien oĂč l'ordre rĂšgne, justement parce que personne n'est en sĂ©curitĂ© face Ă l'Ătat, car l'argent n'est pas synonyme de pouvoir contrairement aux sociĂ©tĂ©s occidentales qui façonnent de plus en plus les modĂšles sociaux et judiciaires du monde. La sĂ©curitĂ© ne saurait ĂȘtre que l'inverse de l'ordre, car le citoyen en sĂ©curitĂ©, c'est le citoyen qui peut militer pour ce qui lui semble juste sans ĂȘtre inquiĂ©ter. Monsieur le Chef de l'Ătat, souvenez-vous : "Avant tout, la libertĂ©". Critiquer sur Internet, manifester, tout cela sont des pratiques saines qui dĂ©montrent les libertĂ©s acquises par la sociĂ©tĂ©, car en dĂ©mocratie, s'indigner doit ĂȘtre un norme. Je vous remercie.