30/09/2017
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Presse et médias d'Hotsaline - Page 3

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17/02/2017

Le Courrier de Troitsiv

Massacre d'Estham : des marches blanches ont lieu dans les grandes villes d'Hotsaline

Marche blanche organisée dans les rues de Troïtsiv en soutien aux victimes de la vitrification d'Estham par Carnavale
Une foule s'est rassemblée spontanément sur la place centrale de Troïtsiv pour manifester son soutien aux victimes du massacre de la population d'Estham

Le drame s'est déroulé loin des frontières de la Kresetchnie, sur la côte est du continent aleucien, mais paraît pourtant si proche pour les dizaines de milliers d'Hotsaliens qui se sont spontanément rassemblés dans les rues des grandes villes du pays afin de manifester leur soutien à la population de l'Empire du Nord et rendre hommage à la mémoire des victimes. Des victimes dont le nombre défie toute compréhension humaine, les derniers rapports en provenance de la région parlant de près de deux millions de morts et de disparus dans la frappe chimique massive lancée par la Principauté de Carnavale contre la capitale de l'Empire du Nord. Cette offensive d'une ampleur sans précédent contre les populations civiles de ce membre fondateur de l'Organisation des Nations Démocratiques est une réponse lancée par la Principauté aux frappes annoncées par l'OND sur le territoire de Carnavale, afin de réduire les capacités balistiques de la cité-État d'Eurysie occidentale suite au génocide opéré sur le territoire afaréen sobrement renommé Cramoisie avant d'être investi par les colons carnavalais. Si l'opération conduite par Carnavale en Afarée n'a pas suscité un grand émoi auprès de l'opinion publique hotsalienne, il en est tout autrement du génocide de la population Estham. « Ces gens étaient comme nous » exprime une manifestante sur la place centrale de Troïtsiv, les larmes aux yeux, « ils avaient des familles, un travail, une vie similaire à la nôtre... ç'aurait tout aussi bien pu être nous ».

Du côté du Conseil de Réclamation Nationale, la situation est loin d'être prise à la légère. Même si l'Hotsaline et la Kresetchnie ne sont pas directement impliquées dans le conflit, cet évènement marque un tournant dans l'escalade de la violence sur la scène géopolitique mondiale. Par ailleurs, la nouvelle inquiète d'autant plus le gouvernement que la frappe a ciblé un État membre de l'Organisation des Nations Démocratiques, impliquant un affaiblissement probable de l'alliance qui est supposée assurer la protection de la Confédération de Kresetchnie contre les agresseurs extérieurs. Le gouvernement hotsalien marche sur des œufs dans cette affaire, alors que la crainte que la Principauté de Carnavale interprète tout soutien officiel à l'OND comme une provocation et fasse subir à l'Hotsaline le même sort que la population nordiste. L'équilibre est difficile à trouver face à un État dont la ligne diplomatique et stratégique est exempte de tout principe de mesure. Pour l'heure, la position hotsalienne n'est donc pas à une dénonciation des exactions de la Principauté, et encore moins à l'affirmation publique d'une solidarité avec les États membres de l'Organisation des Nations Démocratiques dans leur guerre qui s'annonce totale contre Carnavale. Pour l'heure, le Conseil de Réclamation Nationale se contente de déplorer officiellement l'escalade et les dommages causés parmi les populations civiles, tout en annonçant la mise en place d'un plan de soutien qui sera déployé dans les prochains jours en soutien aux populations civiles touchées par le conflit. Une réponse qui peut sembler bien molle au regard des circonstances et face à l'émotion populaire qui s'est exprimée au sein de la société civile hotsalienne, mais qui continue de placer la sécurité nationale au cœur des préoccupations du gouvernement.
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15/03/2017

Le Courrier de Troitsiv

Pour la première fois depuis cinquante ans, l'Hotsaline commence à se reboiser

Idoles rodnovériennes gardant l'entrée d'une forêt primaire hotsalienne
Les idoles de bois plantées par les rodnovériens se multiplient aux lisières des forêts hotsaliennes, sanctuarisant les espaces boisés au grand dam du secteur de la construction.

Près de huit millions d'habitants pour environ vingt mille kilomètres carrés — cela fait une densité de population d'environ quatre cent habitants par kilomètre carré sur l'ensemble du territoire non occupé de l'Hotsaline. Malgré l'éradication récente de l'organisation terroriste des Raches en Kresetchnie et la réappropriation des terres occupées par leurs milices depuis la guerre de 1994, l'explosion de la croissance démographique qui continue d'avoir cours en Hotsaline depuis cette même période pose de sérieux problèmes liés à la surpopulation rampante. Le premier d'entre eux est sans nul doute un étalement urbain rapide qui se poursuivait jusqu'alors depuis trois décennies, avalant peu à peu les espaces naturels pour leur substituer les quartiers d'immeubles bétonnés édifiés dans le cadre du Plan Usenko sous le gouvernement de Leonid Kravchuk, afin de résoudre la crise du logement liée à l'afflux de réfugiés gradenbourgeois et hotsaliens en provenance des zones envahies par les Raches et l'Empire Raskenois. Si cette croissance des quartiers résidentiels n'a pas été sans causer quelques frictions avec les principaux acteurs du secteur agricole, ce n'est rien comparé aux tensions qui sont apparues plus récemment avec la montée en puissance du mouvement culturel novoslave et du néopaganisme rodnovérien. En effet, la multiplication des communautés rurales rodnovériennes et l'activisme de bon nombre d'entre elles en faveur de la préservation totale des espaces naturels considérés comme sacrés, en particulier les forêts, ont déjà fait parler d'eux lors de bons nombres d'affaires au retentissement national, tel que le bras de fer entre les militants rodnovériens et les investisseurs à l'initiative de la construction d'une centrale électrique à charbon dans la forêt de Borovik.

Si ces tensions sont allées en s'amplifiant au cours des dix dernières années, elles n'ont pas suffi à prévenir le développement des aires urbaines, entraînant un recul progressif des zones forestières sur le territoire du pays. Au cours de cette période, les investisseurs dans les secteurs d'activité à l'origine des nouvelles construction (principalement l'immobilier pour ce qui est de l'accroissement de la demande en terme de logement, mais également le secteur de l'énergie concernant la construction des nouvelles centrales, ou encore les secteurs industriels accompagnant le développement général de l'économie et la reconstruction post-guerre de 1994) ont largement pu bénéficier du soutien du gouvernement. Un soutien bien évidemment politique, mais également juridique, plaçant systématiquement en infraction les mouvements activistes s'opposant aux projets de construction, tout en mettant en place les mesures de répression nécessaires à la reprise des travaux. Toutefois, le rapport s'est progressivement inversé, tout d'abord sur le terrain avec une montée en puissance radicale des mouvements rodnovériens ruraux, nécessitant la mise en œuvre de dispositifs répressifs toujours plus importants, coûteux, et par conséquent controversés, puis par le renversement du régime d'état d'urgence de Leonid Kravchuk et son remplacement par l'État de Réconciliation Nationale. Avec l'entrée du parti Renaissance au gouvernement en tant que seconde plus grande formation au sein de la coalition majoritaire, l'exécutif est désormais pour ainsi dire totalement acquis à la cause des activistes rodnovériens, dont la diffusion du modèle religieux et sociétal sont ouvertement soutenus par ce même parti. Renaissance est par ailleurs à l'initiative de la création du Ministère de la Protection du Patrimoine Naturel dirigé par Oksana Rudenko, rodnovérienne naturiste notoire et assumée, dont l'action au sein du gouvernement se résume principalement à prévenir les projets de développement industriels et infrastructurels susceptibles de venir empiéter sur les lieux considérés comme sacrés par les rodnovériens, tout en faveur de ces derniers en cas de litige lié à un éventuel chantier de construction.

Le phénomène de ralentissement de l'étalement urbain a atteint des proportions telles que les rapports officiels publiés pour l'année 2016 ont révélé une réaugmentation de la surface forestière sur le territoire national. Une première depuis plus d'un demi-siècle, qui bien qu'elle contentera sans nul doute les rodnovériens et autre amoureux de la nature, n'est pas sans inquiéter les acteurs économiques qui déplorent l'explosion des cours de l'immobilier du fait de l'absence de renouvellement de l'offre, les nouveaux projets de construction étant quasi systématiquement voués à l'échec dans le contexte politique et social actuel. Cette hausse des prix impacte non seulement l'ensemble des secteurs économiques, dont les loyers et les frais de fonctionnement ont significativement augmenté, mais également les particuliers résidant en zone urbaine, où les loyers sont les plus touchés par cette augmentation. Outre les entreprises des secteurs secondaire et tertiaire touchés par la crise immobilière, les syndicats d'agriculteurs commencent également à entrer en fronde contre les communautés rurales et leurs soutiens au sein de l'exécutif. Les idoles de bois désormais érigées à la lisière de la quasi-totalité des forêts hotsaliennes font figure d'avertissement pour les paysans et autres investisseurs, présageant des représailles auxquelles ils s'exposent potentiellement s'ils s'avisaient de toucher à un seul arbre des ces bois considérés comme sacrés. Les agriculteurs n'hésitent pas à dénoncer une « politique de l'intimidation » mise en place par les communautés rodnovériennes, qui plus est avec le soutien tacite du gouvernement, alors que les difficultés à étendre les surfaces cultivables viennent mettent en péril l'autonomie alimentaire kresetchnienne dans un contexte d'explosion démographique. L'Hotsaline, parfois surnommée le « grenier de la Kresetchnie », constitue en effet de très loin la première puissance agricole de la confédération du fait du relief favorable offert par les plaines de Posiv, là où les autres États membres doivent composer avec des reliefs souvent hostiles au développement d'une agriculture productive. Mais la croissance exponentielle de la population couplée à la stagnation agricole vient tendre le marché l'alimentaire, menaçant directement l'autosuffisance de la confédération en la matière.

Dans quelle mesure le gouvernement pourra-t-il accorder les besoins économiques vitaux du pays avec les évolutions sociales rapides qui entourent le développement de la religion rodnovérienne et l'exode urbain induit par celui-ci ? Le problème fondamental auquel reste confronté l'Hotsaline reste le manque de surface disponible, dans un pays dont le territoire officiel atteint les vingt-huit mille kilomètres carrés tout en étant privé de près du tiers de cette superficie par l'occupation militaire raskenoise qui se poursuit dans le massif de Stina. En se refusant à adresser directement les reproches soulevés par les acteurs économiques lésés, le gouvernement semble jouer la montre en anticipant une réintégration pleine et entière des territoires occupés par l'ennemi considérée comme inévitable, voire imminente. Une stratégie risquée qui repose sur les promesses de référendum annoncées par l'Empire Raskenois sur la fin de l'occupation des terres kresetchniennes, mais dont le résultat ne semble pas garanti en faveur des intérêts kresetchniens si l'on considère la propension de Rasken a mettre tout en œuvre pour conserver le contrôle des territoires acquis par la force en 1994. On pourra citer à titre d'exemple la pathétique opération de propagande organisée en sous-main par ses alliés illiréens pour tenter de convaincre la population de se rallier à l'ennemi, qui laisse présager à nouveau de basses manœuvres pour influer frauduleusement sur les résultats du scrutin à venir. Reste à savoir quelle serait la réponse des gouvernements hotsalien et confédéral face à une éventualité...
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25/03/2017

Le Courrier de Troitsiv

Plan Mokosh : La science au secours de l'agriculture hotsalienne

Mariya Dovhan, Présidente du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline
La Présidente du Conseil Mariya Dovhan a tenté de répondre aux inquiétudes des syndicats d'agriculteurs en annonçant personnellement les mesures prises dans le cadre du Plan Mokosh.

La nouvelle du reboisement partiel du territoire hotsalien pour la première fois depuis un demi-siècle a fortement relancé les débats sur la politique gouvernementale quant aux arbitrages entre les communautés rurales rodnovériennes et les secteurs industriels et agricoles. Le Conseil de Réclamation Nationale est en effet accusé par les syndicats paysan de systématiquement favoriser les intérêts des communautés rurales dès lors qu'apparaissent des litiges autour de l'expansion des zones urbaines ou agricoles vers les lieux considérés comme sacrés par les groupes néopaïens, en particulier les forêts. En plus de provoquer une explosion des loyers dans les villes et de ralentir fortement le développement des activités économiques dans les secteurs primaire et secondaire, cette politique induit une stagnation de la production agricole hotsalienne dans un contexte d'explosion démographique qui provoque une tension de plus en plus forte sur le marché de l'alimentaire, menaçant de remettre en cause le modèle d'autonomie de la Confédération de Kresetchnie en la matière. L'Hotsaline « en tant que détenteur du premier bassin agricole de Kresetchnie s'agissant des plaines de Posiv, a une responsabilité à l'échelle confédérale en matière de sécurité alimentaire » a notamment admis le ministre du Développement Économique Yaroslav Soroka.

Sans avoir pour autant l'intention de revenir sur sa politique de convergence avec les intérêts communautaires des Rodnovériens, qui risquerait un éclatement de la coalition si Renaissance, le second parti de majorité gouvernementale, se décidait à quitter la majorité en se sentant trop lésé, le Conseil de Réclamation Nationale s'est tout de même résolu à répondre aux inquiétudes soulevées par les syndicats d'agriculteurs, et proposer des solutions pour tenter de palier à la stagnation de la production. Bien que l'augmentation de la surface exploitable au détriment des espaces forestiers reste exclue par le gouvernement, la Présidente Mariya Dovhan a annoncé un plan d'investissement massif dans le développement de l'industrie agrochimique. Si les parcelles ne peuvent être étendues davantage, l'idée réside dans l'augmentation de leur productivité par le développement et l'utilisation à très grande échelle de nouveaux agents chimiques, au premier rang desquels figurent des engrais visant à favoriser la croissance et la rentabilité des plants, mais également des pesticides destinés à limiter les ravages causés par les espèces invasives sur les cultures.

Fruit d'une collaboration étroite entre le Ministère de la Planification Industrielle et le Ministère du Développement Économique, avec un droit de contrôle exercé par le Ministère de la Protection du Patrimoine Naturel, le projet, baptisé « Plan Mokosh » en référence à la déesse païenne des récoltes et de la fertilité, se décline dans un premier temps par le versement de subventions à l'achat des agents chimiques existants par les agriculteurs hotsaliens. L'objectif de cette première étape est de s'assurer le plein accès et l'utilisation des produits disponibles sur l'intégralité des parcelles agricoles du pays. Ce premier palier a vocation à préparer la seconde étape du plan, qui passe par un investissement substantiel dans le secteur agrochimique, afin de permettre à celui-ci de développer rapidement des nouveaux agents qui débarqueront sur le marché au cours des années à venir, assurant ainsi la pérennité d'un nouveau modèle agricole basé sur une hyper-rentabilité croissante des terrains et des plantations, sans nécessiter un aménagement de nouvelles parcelles qui viendrait entrer en contradiction avec la politique identitaire et environnementale du Conseil de Réclamation Nationale.

Si ces deux premiers volets sont les principaux leviers d'action mis en valeur par le gouvernement, celui-ci entend également bénéficier des progrès réalisés au cours des dernières années dans les secteurs de la génétique. Alors que l'Hotsaline peut déjà se targuer d'une certaine avance dans ce domaine de par l'emploi à grande échelle de la clusterisation génétique pour trier les populations dans les territoires reconquis sur l'organisation terroriste des Raches, l'objectif serait d'investir dans de nouveaux projets liés à la modification directe du génome des espèces exploitées dans les fermes hotsaliennes, de manière à garantir une rentabilité maximale. Le plan passe bien évidemment par le développement de nouvelles variétés de graines présentant des propriétés susceptibles d'améliorer les rendements de l'agriculture céréalière, ainsi que fruitières et légumineuses, par la création de variétés plus résistantes à des conditions météorologiques défavorables ou à la vermine, ou offrant simplement une rentabilité supérieure. Mais le Conseil ne prétend pas forcément s'arrêter là, et envisage également de démocratiser l'élevage de nouvelles espèces animales génétiquement modifiées afin de les immuniser à certaines maladies, limiter leur régime alimentaire à des aliments moins coûteux, ou encore augmenter leur masse musculaire afin de maximiser la quantité de viande produite par tête. Bien que de tels projets soient déjà étudiés de manière relativement théorique par les laboratoires de génétique, ce nouveau volontarisme politique couplé à une augmentation drastique des fonds de financement en vue d'une commercialisation rapide et d'une application à grande échelle pourraient bien provoquer un bond technologique en la matière dans les années à venir, et amener ces nouvelles espèces dans nos assiettes plus vite que nous ne le croyons.
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15/08/2017

Le Courrier de Troitsiv

L'état-major fait pression pour une réintégration rapide des territoires anciennement occupés par Rasken

Campagne de sensibilisation à la défense lancée par le Ministère de l'Information et de la Cohésion Nationale de la République d'Hotsaline
Le Ministère de l'Information et de la Cohésion Nationale a lancé une campagne de mobilisation dans l'anticipation d'une prolongation de la guerre contre le Grand Kah

Deux mois après l'organisation du référendum pour la réintégration des territoires kresetchniens occupés par un Empire Raskenois mis au pied du mur par la pression populaire locale, ces terres demeurent sous l'administration de l'Autorité Provisoire de Réintégration Territoriale gouvernée par l'ancien transfuge illiréen Elona Maajsk, chargée d'assurer la gestion des affaires civiles en attendant la pleine et entière réintégration de la zone aux États membres de la Confédération. L'affaire est loin d'être réglée, dans la mesure où des tensions subsistent entre la République de Gradenbourg d'un côté, et le Klosterbund de Bergrun couplé à la République de l'Avène Libre de l'autre, ces derniers rechignant à abandonner le contrôle des territoires grandebourgeois dont ils assurent la défense et l'administration depuis le cessez-le-feu de la guerre de 1994. En plus d'installer un climat de tensions internes au sein de la Confédération, le gouvernement gradenbourgeois par intérim se montrant particulièrement véhément dans ses plaidoyers en faveur d'une réinstauration pleine et entière du Gradenbourg dans ses frontières d'origine, ce retard du redécoupage des terres occupées a également pour inconvénient de prévenir la pleine réexploitation de ces territoires et de leurs populations respectives, lesquels représentent pourtant des ressources économiques et humaines précieuses pour les États membres qui s'en trouvent amputés depuis trois décennies.

Ce besoin se fait particulièrement pressant à l'heure où la Confédération de Kresetchnie se retrouve en guerre contre la deuxième puissance mondiale, le Grand Kah, qui exploite ses diverses enclaves d'Eurysie centrale pour venir frapper directement le territoire national hotsalien. Si le conflit se limite pour l'heure à des affrontements aériens, le gouvernement craint un enlisement et une éventuelle extension des combats aux frontières du pays, alors que la Kresetchnie se trouve bordée par deux excroissances kahtanaises d'Eurysie, s'agissant de la Mährenie et de la Kaulthie. La confédération est-elle en mesure de supporter sur le long terme un tel affrontement ? Il semble que l'état-major soit sceptique quant aux capacités militaires du pays, déplorant notamment les effectifs réduits de l'armée hotsalienne, qui compliquent le remplacement des hommes tombés au combat et la rotation des soldats déployés sur le front. Au-delà de simples considérations organisationnelles et budgétaires, la situation s'explique avant tout par la taille du pays et sa démographie. Avec sa superficie réduite et ses sept millions d'habitants, l'Hotsaline est loin de se trouver en capacité de déployer une armée en puissance comparable à celle des grandes nations de ce monde, en terme purement démographique. Un état de fait qui se trouve aggravé par l'amputation des territoires anciennement occupés par Rasken à l'ouest, lesquels abritent pas moins de sept cent mille Hotsaliens coupés de la mère patrie depuis la guerre de 1994.

Afin de mettre toutes les chances du côté de la Kresetchnie dans la guerre qui s'annonce, l'état-major hotsalien fait pression sur le Conseil de Réclamation Nationale afin que celui-ci réintègre au plus vite les territoires nationaux placés sous le contrôle de l'Autorité Provisoire de Réintégration Territoriale, quitte à le faire unilatéralement sans attendre le verdict du Conseil des États de la Confédération quant au sort des territoires disputés entre le Gradenbourg et leurs occupants bergrorishs et avourgeois. Pour ces quelques haut-gradés alarmistes, la prudence du gouvernement hotsaliens sur le sujet est superflue, dans la mesure où les territoires du pays ne sont pas concernés par les litiges en cours. La réintégration de ces sept cent milliers d'Hotsaliens à la communauté nationale offrirait à l'armée une nouvelle manne de recrues dans lesquelles piocher pour renforcer les rangs des forces de défense, ce qui requiert un temps de formation que l'état-major voit s'envoler pendant les discussions qui agitent le Conseil des États. Si le Conseil de Réclamation Nationale ne s'est pas encore positionné officiellement par rapport aux récriminations des généraux, la priorité donnée à la défense en cette période de crise pourrait avoir raison des hésitations du gouvernement à passer la seconde vitesse sur le dosser de la réintégration, quitte à brusquer encore un peu plus les partenaires de l'Hotsaline au sein de la Confédération de Kresetchnie.
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15/09/2017

Le Courrier de Troitsiv

Gradenbourg : le jeu dangereux de l'Empereur Stanislav Schützenberger

Avions velsniens et raskenois survolant le sol kresetchnien dans la no fly zone instaurée au Gradenbourg
L'Empire Raskenois a répondu à la main tendue kresetchnienne par l'invasion de l'espace aérien gradenbourgeois

Jusqu'où le pouvoir impérial raskenois ira-t-il pour tenter de s'emparer de la Kresetchnie ? C'est une question que les responsables politiques hotsaliens se posent sérieusement après l'incursion de plusieurs dizaines d'aéronefs raskenois et velsniens dans le ciel de la Confédération. Au plus fort des combats aériens qui se déroulent au-dessus de la Kresetchnie dans le cadre de la guerre contre le Grand Kah, l'Empire Raskenois a en effet décrété unilatéralement l'établissement d'une « no fly zone » surveillée par ses propres forces aériennes et antiaériennes, interdisant ainsi le survol du territoire kresetchnien aux propres forces armées de la confédération, ainsi qu'aux aéronefs ennemis. Eberstadt a emboîté le pas de son allié raskenois dans les minutes suivant l'annonce de cette interdiction de survol, en faisant pénétrer ses propres avions de combat dans l'espace aérien kresetchnien. Intervenu sans adresser le moindre avertissement aux autorités locales, ce mouvement inattendu des forces armées velsniennes contre la Kresetchnie, constitue en lui-même une agression caractérisée si l'on se réfère aux critères définis par le traité fondateur de la Ligue de Velcal, dont la création fut pourtant initiée par la Grande République elle-même. Si l'intervention velsnienne peut légitimement surprendre, elle peut s'expliquer cependant par une volonté de la part de la Grande-République d'accompagner l'incursion raskenoise et se joindre volontairement à cette violation de la souveraineté territoriale de la confédération, afin de ne pas avoir à observer les obligations de défense imposées par sa participation commune à la Ligue de Velcal. Ainsi, Velsna « sauve les meubles » en quelque sorte, en choisissant délibérément de figurer au rang des envahisseurs pour ne pas avoir se positionner en défenseur suite à l'annonce insensée de son allié raskenois.

Si les autorités kresetchniennes peinent à blâmer l'intervention de la Grande-République de Velsna, dont la position vue depuis Troïtsiv ressemble à celle d'un grand frère contraint de gérer les conséquences des accès de colère d'un enfant turbulent, la classe politique hotsalienne est bien plus dubitative quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de l'Empire Raskenois suite à cette nouvelle incursion sur le territoire confédéral. L'invasion survient quelques mois seulement après le départ des troupes raskenoises qui occupaient le sol de Kresetchnie depuis 1994 et la reprise de contrôle de ces terres par la confédération. Suite à ces évènements, la majorité des membres des gouvernements hotsalien et kresetchnien plaçaient leurs espoirs dans une prochaine résolution définitive de la guerre kresetchno-raskenoise entamée trente ans plus tôt lors de la première invasion de la Kresetchnie par Rasken, motivée par ses prétentions annexionnistes sur le Gradenbourg et les territoires hotsaliens et avourgeois limitrophes. Les combats du siècle dernier se sont achevés sur un cessez-le-feu bancal, négocié à la hâte entre les deux parties en vertu des pertes subies sur le front et l'absence d'évolution de la situation, malgré l'invasion des territoires hotsalien et altarien par l'organisation terroriste des Raches en parallèle. Aucun traité de paix n'ayant jamais été officiellement négocié, le départ des troupes raskenoises ouvrait potentiellement la voie à une résolution de la guerre et à une possible normalisation des relations entre l'empire et la confédération, voire peut-être à la mise en place d'une coopération bilatérale dans le domaine de la défense et de la sécurité, compte tenu des menaces que l'expansionnisme kahtanais a déjà fait peser sur les deux pays pendant l'épisode des ultimatums et menaces d'invasion expédiés aux uns et aux autres par les autorités mähreniennes.

L'affaire semblait relativement bien partie avant que la monarchie raskenoise ne décide de balayer d'un revers de main toutes les discussions tenues en amont de la réintégration des territoires occupés à la confédération. Suite au référendum tenu au Gradenbourg, à l'issue duquel l'occupation raskenoise a été très largement désavouée au profit d'un rétablissement de la souveraineté kresetchnienne sur les terres occupées, l'Empire Raskenois était le premier à réclamer qu'une rencontre bilatérale soit organisée avec le gouvernement confédéral kresetchnien, afin de négocier les conditions du départ de ses troupes et discuter de l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays. Le retrait rapide des troupes raskenoises a alors été exigé par la partie kresetchnienne comme condition préalable à la tenue de ces discussions, non seulement pour s'épargner une tentative de réhabilitation du gouvernement fantoche de l'Administration Militaire de Gradenbourg établi par Rasken sur les territoires occupés, mais également dans l'optique de s'assurer de la bonne foi d'Eberstadt quant à sa volonté exprimée d'une transition apaisée et d'un respect plein et entier de la volonté exprimée par la population des terres occupées lors du précédent référendum. Une fois le retrait des troupes d'occupation obtenu et le territoire réinvesti par les troupes hotsaliennes, le gouvernement confédéral kresetchnien est revenu vers le ministère des affaires étrangères raskenois pour lui signifier son intention de procéder à la rencontre dont il avait été précédemment question, afin de normaliser définitivement les relations bilatérales et ouvrir la voie à une éventuelle collaboration. La missive fut tout bonnement ignorée par la diplomatie raskenoise, qui n'y répondra que quelques jours plus tard en envahissant l'espace aérien de la confédération.

Ce mouvement de troupes inopportun a tôt fait de confirmer les craintes des franges les plus méfiantes à l'égard des intentions de l'Empire Raskenois au sein de la classe politique hotsalienne. Si beaucoup voulaient sincèrement croire en la repentance apparente d'Eberstadt qui, après avoir envahi le territoire kresetchnien dans une guerre qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes et occupé ce même territoire illégalement pendant trois décennies, annonçait enfin le retrait de ses troupes, certaines voix continuaient d'inviter les autorités confédérales à la prudence, d'où l'exigence d'un gage de bonne foi de la part des Raskenois, consistant en le départ de leurs garnisons, avant d'entamer toute négociation. La suite des évènements a malheureusement donné raison aux détracteurs de Rasken, démontrant la véracité de la thèse selon laquelle les négociations demandées par Eberstadt en amont de la fin de l'occupation constituaient surtout pour le pouvoir impérial raskenois un moyen de gagner du temps et de continuer de jouer un rôle dans le processus de libération, espérant sans doute une reconnaissance au moins partielle des institutions fantoches qu'il avait mises en place en Kresetchnie au sein de l'Administration Militaire de Gradenbourg, ainsi que de pouvoir intervenir dans l'épisode de transition politique qui allait suivre la réintégration des territoires occupés, et notamment du Gradenbourg, à la confédération.

Il faut dire que la situation se comprend dès lors que l'on considère le fait que le retrait raskenois, conséquence du référendum organisé dans les terres occupées, n'est en rien le fruit d'une volonté politique de la part de Rasken d'adopter une vision nouvelle dans sa manière d'aborder ses relations avec la Kresetchnie. Si l'on observe froidement la situation, le fait est que les Raskenois n'ont fait que quitter la Kresetchnie la queue entre les jambes après avoir été très largement désavoués par la population locale, alors que la poursuite de l'occupation était devenue proprement intenable en raison de la violence des manifestations qui agitaient constamment Brugberg et les autres villes majeures occupées par l'ennemi. Malgré ce retournement flagrant, force est de constater que les Raskenois n'ont pas pour autant changé de vision, et encore moins renoncé à leurs prétentions territoriales en Kresetchnie. Du point de vue de la famille Schützenberger, le repli des troupes impériales ne consistait ni plus ni moins qu'à reculer pour mieux sauter. L'établissement récent de la « no fly zone » spécifiquement au-dessus du territoire gradenbourgeois, en ignorant le reste du territoire kresetchnien et sans avancer la moindre justification diplomatique ou stratégique qui justifie une telle intervention, achève d'attester que les velléités annexionnistes de Rasken en Kresetchnie sont toujours tout aussi vivaces. Si l'option du rattachement pur et simple à l'Empire Raskenois, qui figurait parmi les alternatives proposées par la population des territoires occupés lors du dernier référendum, a été largement rejetée par les votants, elle est loin d'avoir été abandonnée par l'Empereur Stanislav et son administration apexienne. En profitant des affrontements antiaériens contre le Grand Kah pour envahir le territoire kresetchnien, Rasken envoie un message clair : il profitera du moindre signe de faiblesse apparent de la part de la confédération pour faire à nouveau valoir ses prétentions territoriales. Tant que le pouvoir impérial raskenois existera et se trouvera en capacité de menacer la souveraineté du pays, les Kresetchniens ne trouveront jamais la paix.

La nature impériale et expansionniste des revendications raskenoises sur la Kresetchnie est un fait déjà assez largement documenté. Lorsqu'il faisait entrer ses troupes sur le territoire confédéral en 1994, l'Empire Raskenois avançait déjà des motifs divers et contradictoires, mettant aussi bien en avant la présence sur place de dissidents démocrates qui s'étaient réfugiés au Gradenbourg à l'issue de la guerre civile raskenoise qui avait vu la victoire des partisans du régime impérial, que la prétendue nécessité de placer sous tutelle un Gradenbourg en pleine crise économique. À l'issue des affrontements qui ont vu la mort d'un grand nombre de Gradenbourgeois, comme de Raskenois et d'autres Kresetchniens, permettant notamment aux terroristes des Raches de faire irruption dans la confédération par le sud-est en exterminant la quasi totalité de la population des territoires envahis, Rasken s'est établi durablement sur place en poursuivant une occupation de long terme dans l'ensemble des territoires kresetchniens dont il était parvenu à prendre le contrôle par les armes, que ceux-ci soient gradenbourgeois, hotsaliens ou avourgeois. Près de la moitié du territoire de l'Administration Militaire de Gradenbourg était ainsi issu des terres nationales hotsaliennes, ce qui n'empêchait pas pour autant Eberstadt de prétendre à leur annexion au même titre que le reste des zones occupées, rendant par là même totalement caduque toute la supposée pertinence du narratif raskenois autour de la prétendue proximité historique et culturelle entre Rasken et le Gradenbourg. La famille Schützenberger a envahi la Kresetchnie pour accroitre l'étendue de son domaine et en tirer les bénéfices économiques et financiers afférents, point à la ligne. Tous les argumentaires fallacieux déployés par Eberstadt pour justifier ses diverses violations de la souveraineté de la confédération ne sont autre que poudre aux yeux visant à dissimuler maladroitement les véritables motivations annexionnistes des commanditaires des épopées sanglantes des troupes de Rasken en Eurysie centrale.

L'annonce tacite que ces revendications demeurent aujourd'hui encore d'actualité, en dépit des tractations récentes autour du processus de réintégration des territoires occupés, provoquent une grande inquiétude parmi les élites hotsaliennes et kresetchniennes. Pour beaucoup, la question territoriale et l'antagonisme de Rasken vis-à-vis de la confédération était une affaire classée par la fin de l'occupation. Même les éléments les plus sceptiques à l'égard de l'empire germanique occidental avaient mis beaucoup d'eau dans leur vin depuis la fin de l'occupation, au premier rang desquels figure le parti de la Présidente du Conseil de Réclamation Nationale Mariya Dovhan, la Voix des Exilés, dont le discours d'alarmisme sécuritaire s'était largement reporté vers la menace posée par l'expansionnisme rouge en Eurysie centrale, délaissant l'hostilité traditionnelle du parti à l'égard de Rasken, qui a tout de même perduré sans interruption jusqu'à la fin de la présence raskenoise en Kresetchnie. Autre temps, autres priorités. La main tendue par le gouvernement confédéral à la diplomatie raskenoise au lendemain du départ des troupes ennemies est en elle-même un indicateur important, quand on sait que l'importance du rôle politique et économique de l'Hotsaline au sein de la confédération rend difficile la prise de toute initiative de ce type sans l'aval express du gouvernement hotsalien. Alors que les regards commençaient à se tourner massivement vers l'est, cette nouvelle incursion raskenoise par la porte arrière de la cour a contraint la classe politique à un volte-face unanime. À l'heure où les ballets aériens se poursuivent dans le ciel kresetchnien au rythme des affrontements meurtriers entre l'aviation hotsalienne et l'armada de destruction déployée par le Grand Kah, les bureaux ministériels de Troïtsiv se penchent déjà sur l'après-guerre, non pas en envisageant les mesures à prendre pour se prémunir d'une nouvelle offensive telle que celle que fut l'Opération Pale Tempest, mais pour résister à la pression constante exercée par Eberstadt dans ses tentatives effrénées de faire main basse sur les territoires occidentaux de la Kresetchnie. La guerre contre Axis Mundi n'est pas encore achevée que déjà, la menace communiste a été quasiment oubliée pour laisser place à l'ennemi d'antan dont le nom revient dans toutes les bouches.

Les premières victimes des élans d'hostilité assénés frénétiquement par la famille Schützenberger sur la Kresetchnie sont pourtant, après les Kresetchniens, les Raskenois eux-mêmes. Force est de constater que la politique de l'Empereur Stanislav et de son prédécesseur n'ont été rien d'autre, jusqu'à aujourd'hui encore, qu'un fiasco épouvantable. L'offensive de 1994, censée être une promenade de santé pour les bottes raskenoises, a viré, déjà à l'époque, au cauchemar pour les troupes de l'envahisseur, qui ont dû mener des combats extrêmement durs autour des pics gelés de Kresetchnie en tentant de grapiller toujours quelques kilomètres de terrain supplémentaire pour la gloire de l'Empereur Schützenberger. Sur le terrain de la communication, cette invasion et l'occupation qui s'en est suivie ont été gérés de manière catastrophique, si bien que les propres alliés de l'Empire Raskenois, Velsna en tête, et ce, en dépit du soutien indéfectible de la Grande République à l'égard de son principal fournisseur d'hydrocarbures, n'ont jamais osé se positionner pleinement de manière favorable à la politique observée par Rasken sur ce dossier. Se cantonnant à une position de neutralité bienveillante, le Sénat des Mille a maintes fois déjà tenté de pousser son partenaire germanique à céder le contrôle de ces territoires, perçus comme une gigantesque épine dans le pied de la diplomatie raskenoise, ainsi que de son dispositif sécuritaire. Pour quel bilan économique par ailleurs ? D'après le propre aveu des autorités raskenoises elle-même, l'occupation de l'Administration Militaire de Gradenbourg fut un énorme gouffre financier pour Rasken, qui a investi des sommes faramineuses dans le développement des infrastructures et du tissu économique local, sans jamais voir le moindre retour sur investissement. Ce retour ne se fera vraisemblablement jamais, dans la mesure où les territoires réintégrés à la Confédération ont coupé tout lien économique avec le voisin germanique sous le régime d'occupation militaire provisoire instauré par l'Hotsaline. Là où le bilan de la politique schützenbergoise à l'égard de la Kresetchnie est le plus dramatique pour les Raskenois, c'est bel et bien sur le plan de la sécurité. Si l'on met de côté tous les agents de la police militaire qui furent malmenés au cours des manifestations d'une violence extrême qui ont secoué le Gradenbourg en signe de protestation contre l'occupation raskenoise, l'hostilité évidente que ces invasions et violations de souveraineté répétées ont suscité chez les Kresetchniens, Hotsaliens et Bergrorischs en tête, à l'égard de l'Empire Raskenois, placent le pays dans une situation de tension militaire et diplomatique constante.

Les occasions de désamorcer les tensions ont pourtant été nombreuses à se présenter à l'Empereur Stanislav. Si l'on met de côté l'évidence du fait que le gouvernement raskenois aurait pu se montrer respectueux de la souveraineté territoriale de ses voisins et de la volonté démocratique de la population des territoires occupés en retirant ses troupes à tout moment au cours des trois dernières décennies, la missive expédiée par le gouvernement confédéral kresetchnien dans l'espoir de normaliser ses relations avec l'Empire après le départ de ses garnisons n'est pas la première main tendue adressée par Troïtsiv en amont de cette résolution récente. Suite à l'échec de la tentative de médiation velsnienne, Elena Vasylenko avait pris d'elle-même l'initiative de contacter directement le gouvernement raskenois en sa qualité de vice-présidente du Conseil, afin de proposer un sommet de résolution du conflit raskeno-kresetchien par des négociations uniquement bilatérales. Bien qu'acceptée dans un premier temps par la partie raskenoise, la proposition a finalement été ignorée par Eberstadt, qui a préféré procéder à l'organisation de son référendum d'auto-détermination dans les terres occupées, espérant sans doute naïvement que l'injection massive de subventions en tous genres dans les quelques mois précédant le scrutin suffise à lui garantir un résultat favorable. Mais il n'en fut rien. Alors que Rasken aurait pu obtenir un accord de compromis lui permettant de conserver une certaine influence politique et économique sur le Gradenbourg, il a préféré jouer son va-tout en ignorant les appels à la négociation formulés par l'Hotsaline, pour finalement devoir s'enfuir de Kresetchnie la queue entre les jambes sous les lancers de pavés après avoir été largement désavoué par la population.

En décidant de relancer les hostilités alors que la situation semblait s'être stabilisée après le départ de ses troupes, le gouvernement raskenois est parvenu à s'attirer les foudres de l'ensemble d'une classe politique hotsalienne auparavant réconciliatrice. À quelle fin ? Si l'on observe l'évolution actuelle de la situation, l'établissement de la « no fly zone » raskenoise dans le ciel du Gradenbourg ne sera rien d'autre qu'un coup d'épée dans l'eau. À l'issue de la guerre contre le Grand Kah, les avions raskenois quitteront à nouveau l'espace aérien kresetchnien sans avoir tiré le moindre bénéfice de leur intervention. Peut-être Stanislav Schützenberger sera-t-il personnellement satisfait d'avoir fait savoir au monde qu'il n'avait pas renoncé à ses prétentions sur le territoire de la Confédération de Kresetchnie, ainsi que d'avoir reçu le soutien épisodique de la Grande République de Velsna au cours de cet épisode. Mais pour Rasken et sa population, l'incident n'aura d'autre conséquence que d'ouvrir un nouveau chapitre d'hostilités avec la Kresetchnie, dont les répercussions à moyen et long terme sont encore impossibles à déterminer.
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