16/11/2017
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[AFFAIRES ETRANGERES] Commissariat aux affaires extérieures - Page 28

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De la part de:
Nicole Johnson, Ministre des affaires étrangères
Bradis, République de Lermandie
A destination de:
Citoyenne Iccauhtli, représentante du Commissariat aux Affaires Extérieures,
Lac-Rouge, Union des Communes du Grand Kah


Objet : Réponse diplomatique


Madame Iccauhtli,

Mon gouvernement est ravi de votre réponse positive et de votre ouverture diplomatique entre nos deux grandes nations.
En effet, bien que le système politique de la République de Lermandie ne fonctionne pas comme celui de votre grande nation, mon gouvernement, soutenu par le Président Duval, estime qu'il y a une opportunité de coopération entre nos deux nations en matière économique, d'échange culturel et scientifique, ainsi que dans le domaine sécuritaire, notamment pour la protection du trafic commercial entre nos continents.
Bien que certains États puissent avoir des réticences à engager un dialogue avec votre nation en raison de différences de régime politique, nous considérons qu’il est essentiel de maintenir un dialogue ouvert et constructif.

Concernant les tensions entre la République de Lermandie et la Fédération de Sterus, elles résultent principalement des actions du Consul Pandoro, dont les décisions semblent motivées par des intérêts économiques extérieurs cherchant à exercer une influence néfaste sur notre souveraineté nationale. Dans ce contexte, le Président Duval a jugé nécessaire d’adapter notre stratégie diplomatique et sécuritaire afin de préserver nos intérêts et de garantir notre stabilité régionale.
Concrètement, cette nouvelle stratégie vise à défendre les intérêts de la République de Lermandie dans son voisinage proche pour éviter une potentielle future tête de pont visant à nous menacer, mais aussi à coopérer avec diverses puissances pour la défense de nos intérêts mutuels.

Dans ce cadre, le Président Duval est ouvert à une rencontre diplomatique avec un représentant de votre grande nation afin d’explorer en détail les opportunités de collaboration mutuelle.

Je vous prie d'agréer, Madame Iccauhtli, l'expression de mes salutations distinguées.

Cordialement,

Nicole Johnson, Ministre des Affaires Étrangère
Commissariat aux Armées Populaires
Republik Sosialis Negara Strana



A l'attention de la Lieutenant-maître Liu Dolores Min, Officier de Liaison du Directoire de la Garde Communale,

Camarade,

Suite au succès des exercices communs dénommés "AUBE AZUR", il a rapidement été conclu par nos Commissariats respectifs la nécessité de moderniser le corps aérien des Armées Populaires Stranéennes. Pour ce faire, le Commissariat aux Armées Populaires a élaboré un plan de remise à niveau. Organisé autour de trois axes (engins aériens tactiques, engins aériens, défenses anti-aériennes), la République Socialiste effectuerait deux commandes auprès des Communes Unies. Suite à nos discussions préalables et nos échanges interservices, le troisième axe portant sur la construction d'engins aériens fera l'objet d'un transfert de connaissances du Grand Kah vers le Negara Strana.

Pour l'heure, le Commissariat aux Armées Populaires effectue une première commande de 10 chasseur-bombardier de 7e génération, pour un prix d'achat à 20 000 UMI.

Une fois validation faite de votre part de la commande, nous effectuerons le versement de fond permettant l'acquisition du matériel aérien.

Hormat Saya,

Prakosa Pradona, Commissaire aux Armées Populaires
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À destination de tous les membres du commissariat amoureux de la Paix

Chers amis, chers voisins,

À l’heure où les vents de la confrontation soufflent à nouveau sur les mers nazumis, l’Empire Burujoa, fidèle à sa vocation d’équilibre et de paix, vous adresse cette missive empreinte de fraternité, de responsabilité et de haute conscience des temps.

Les récents mouvements militaires, ont fait trembler les eaux calmes sur lesquelles reposait notre confiance mutuelle. Il est de notre devoir, en tant que nations maîtresses de notre destin, de nous réunir pour discuter, de manière digne, souveraine et lucide, des voies permettant d'éviter la montée d'une spirale d’escalade non désirée.

C’est pourquoi, l’Empire Souverain du Burujoa propose la convocation d’une Table Ronde Diplomatique, sous égide burujoise, rassemblant le Shogunat du Fujiwa, les Communes Unies du Grand Kah, la Troisième République du Jashuria, l’Empire du Grand Ling, la République socialiste du Negara Strana et la République Démocratique du Wanmiri. Que des nations désireuses de préserver la stabilité durable de notre espace commun.

Cette rencontre aura deux buts principaux :

Etablir un premier cadre de dialogue sécuritaire permanent face aux tensions militaires croissantes ;

Bâtir ensemble les conditions d’un avenir régional libre de toute domination extérieure et fondé sur les principes d’égalité, de respect mutuel et de coopération durable.

Nous proposons que cette réunion se tienne dans la ville de Lua Pele Liilii, cité de Tairopototo et havre de paix tropicale propice aux négociations, à une date qui conviendra aux parties, le lieu de la réunion étant également ouvert à toute négociation. Nous garantissons, comme le veut l'honneur de notre tradition, la neutralité parfaite du lieu, la sécurité absolue des délégations et l’égale dignité des représentants.

Dans cette ère incertaine, il est temps pour les puissances du Nazum de se tenir ensemble, non pas sous la loi du plus fort, mais sous celle de l’intelligence collective caractéristique de notre région.

Le Nazum est depuis des siècles le phare mondial de la liberté, de la prospérité et de l’harmonie entre les peuples. Tâche à notre génération de poursuivre le minutieux travail d’équilibre entre nos nations entrepris il y a déjà plusieurs siècles par nos illustres ancêtres, direct ou spirituel.

Recevez, chers amis, chers voisins, l’assurance de ma plus haute considération et l’expression de mon engagement sincère en faveur d’un ordre pacifié, juste et digne de nos peuples.

Karaimu, le 26 novembre 2016, Keiko Burujoa, 3e princesse burujoise et directrice du département des affaires étrangères portrait
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Ministère des affaires étrangères de la Barvynie





Nous souhaitons nos salutations distinguées à nos camarades Kah-tanais/e d'outre-mer.

Nous vous remercions pour votre missive, et nous excusons du temps d'attente, nous avons été très occupés par les agissements de la République de Retsvinia envers les insurgés Veltaviens. Et nous espérons que votre proposition tient encore, car par évidence.

Nous acceptons avec un plaisir immuable, votre requête, qui consiste à venir au sein de notre capital, Velzmegrad, vous serez accueilli par notre ministre des Affaires étrangères, qui vous conduira directement devant la camarade Saynaara Archynovna Stepanova, Secrétaire Générale du Partie Populaire Communiste, qui représente le peuple, et est, par la même occasion, la deuxième personne possédant le pouvoir exécutif de notre république, le Présidium aurait apprécié vous recevoir, cependant il est déjà en déplacement en Estalie, il vous fait part de ses salutations distinguées.

Je vous laisse fixer la date du rendez-vous. Le ravitaillement en carburant de votre moyen de transport sera garanti par notre république, et nous serions fort intéressés par des conseils et des recommandations que vous pouvez nous apporter. Que ce soit politique, économique, militaire, idéologique, diplomatique, nous les prendrons comme les conseils d'un aîné.

Nous vous souhaitons une agréable journée, il tarde de vous rencontrer, que l'avenir vous soit favorable.

Gloire au Socialisme, Vive la liberté.

La République Socialiste de Barvynie.

Rédigé par : Aytal Bulchutovich Petrov
Le 02/12/2016 à 22h20
Depuis Velzmegrad
Signé par : Saynaara Archynovna Stepanova
À l’attention de la Citoyenne Actée Iccauhtli,
Pour le Commissariat aux Affaires Extérieures du Grand Kah.


Du Pavillon de la Lanterne,
Gwanghwa-dong, Haesim, Gorae Man.



Salutations fraternelles,

Le Pavillon de la Lanterne a reçu avec attention et reconnaissance votre message, et se réjouit d’apprendre l’arrivée prochaine de votre délégation dans notre capitale, dans la résidence mise à disposition pour accueillir l’ambassade kah-tanaise. Leur venue marque une étape importante dans la construction d’un lien solide entre nos deux nations, fondé sur l’écoute, l’observation mutuelle et le respect. Nos propres représentants sont également disponibles pour rejoindre Axis Mundis sous peu.

Vous soulevez de même avec justesse la nécessité d’un dialogue plus structuré sur les perspectives d’un rapprochement géostratégique. Nous partageons votre réticence à enfermer la relation entre nos deux peuples dans les seuls cadres diplomatiques conventionnels. Mais nous croyons cependant que ces cadres commerciaux ou autres, lorsqu’ils sont ouverts, libres et portés par une volonté partagée, peuvent devenir de véritables portes entre les peuples. Ils permettent aux idées, aux voix et aux regards de circuler, aux chercheurs de penser ensemble, aux artistes de se découvrir, aux travailleurs de coopérer, et aux communautés d’échanger dans le respect de leur diversité.

C’est dans cette perspective que nous acceptons votre invitation à ouvrir des discussions sur les formes les plus pertinentes et durables de coopération entre le Grand Kah et Gorae Man. Je pourrais par exemple, si vous le désirez, me joindre à l'équipe diplomatique qui doit venir prendre ses fonctions à Axis Mundis, afin d'entamer directement ces discussions.

Que ce pas de plus dans notre relation soit posé avec sincérité, lucidité et confiance.

Avec nos salutations les plus distinguées,

Lee Min-jin
Coordinatrice des affaires étrangères
Pour l’Assemblée des Cercles et le peuple de Gorae Man
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À l’attention du Ministère des Affaires Étrangères du Grand Kah

Salutation camarade,

C’est avec le plus grand honneur que nous nous adressons à vous, Monsieur le Ministre, en vue d’exprimer notre désir de créer une ambassade officielle dans votre pays.
Nous pensons qu’une représentation diplomatique stable sera de nature à favoriser l’entente entre nos deux peuples sur le plan politique, économique, culturel et autre. Nous restons bien entendu à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

je vous adresse mes salutations respectueuses.



Rodion Kerzhakov
Ministre des affaires étrangères


imageimage<br>imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.<br>Une incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlise<br><br>Les vingt-trois premières années du conflit sont marquées par une guerre de positions. D'un côté, l'armée gouvernementale, affaiblie par les défections mais soutenue par la population urbaine. De l'autre, les forces tsaristes, qui contrôlent une bonne partie de l'est rural mais peinent à étendre leur influence.<br>C'est une guerre sale, cruelle, où les civils paient le prix fort. J'ai rencontré de nombreux témoins de cette époque, des deux côtés de la ligne de front. Leurs récits se rejoignent sur un point : la brutalisation progressive du conflit.<br>"Au début, on se battait encore avec un certain code d'honneur", témoigne Mikhail Volsky, ancien combattant tsariste de 78 ans que j'ai rencontré dans un café de la capital (oui, d'anciens ennemis boivent parfois le thé ensemble c'est ça aussi, la Yashosie d'aujourd'hui). "Mais au fur et à mesure, c'est devenu de plus en plus dur. Les exécutions sommaires, les représailles contre les civils... Chaque camp avait ses atrocités."<br>Du côté gouvernemental, on tient un discours similaire. "Les tsaristes ont commencé à utiliser des méthodes terroristes très tôt", affirme Boris Petrov , ancien officier des forces gouvernementales. "Attaques contre les voies ferrées, assassinats d'administrateurs civils, intimidation systématique des populations qui nous soutenaient."<br>Cette escalade dans la violence, elle s'explique en partie par la nature même du conflit. Une guerre civile, ce n'est pas une guerre classique entre deux États. C'est un déchirement au sein d'une même société, entre voisins, parfois même entre membres d'une même famille. La haine s'accumule, se transmet, se nourrit des humiliations et des deuils.<br>Mais elle s'explique aussi par l'évolution des enjeux. Car rapidement, cette guerre cesse d'être purement idéologique pour devenir aussi surtout ? une lutte pour le pouvoir et les richesses.<br>Dans les territoires contrôlés par chaque camp, des réseaux mafieux se développent. Trafics d'armes, marché noir, racket... La guerre devient un business. Et quand la guerre devient un business, elle a tendance à s'éterniser. La quasi totalité se développe chez les Tsariste.<br><br>1987-1996 : l'internationalisation du conflit<br><br>1987 marque un tournant. Jusque-là, les deux camps se battaient principalement avec leurs propres moyens. Mais cette année-là, les forces tsaristes commencent à recevoir un soutien extérieur significatif. Officiellement, personne ne reconnaît rien. Officieusement, tout le monde sait que des armes, de l'argent et même des "conseillers" arrivent du Slaviensk.<br>Pourquoi cette aide ? Les motivations sont multiples. Le Slaviensk n'a jamais vraiment accepté l'émancipation socialiste de la Yashosie. Soutenir les tsaristes, c'est une façon de déstabiliser un régime qu'il considère comme hostile.<br>Mais il y a aussi des intérêts plus prosaïques. La Yashosie regorge de ressources naturelles : minerais, pétrole, gaz. Un régime tsariste, plus libéral économiquement, serait probablement plus ouvert aux investissements étrangers qu'un gouvernement socialiste.<br>Cette internationalisation change la donne militaire. De nul part, les forces tsaristes disposent d'armements modernes, de moyens de communication sophistiqués, d'une logistique efficace. L'équilibre militaire, fragile depuis 1964, bascule nettement en leur faveur.<br>Les forces gouvernementales reculent sur tous les fronts. En 1994, elles ne contrôlent plus que 40% du territoire national. Le moral des troupes s'effondre, les désertions se multiplient. C'est dans ce contexte que se produit l'événement qui va tout changer.<br><br>L'attentat de 1996 : le basculement<br><br>1996. La plus grande base militaire gouvernementale du pays, est attaquée par un peu près commando tsariste de 1 200 hommes. L'assaut dure quatre heures. Bilan : 12 000 morts, la quasi-totalité des effectifs de la base.<br>Mais ce qui marque les esprits, ce ne sont pas seulement les chiffres. C'est la méthode utilisée. Pour la première fois dans ce conflit, les tsaristes ont recours massivement aux attentats-suicides. 26 kamikazes se font exploser dans différents secteurs de la base, ouvrant la voie aux assaillants.<br>J'ai pu consulter le rapport d'enquête militaire sur cet événement. La lecture était glaçante et c'est pour cela que je ne vais pas vous la montrer.<br><br>Comment des jeunes gens apparemment ordinaires en arrivent-ils à se transformer en bombes humaines ? La question hante encore aujourd'hui les spécialistes du conflit yashosien.<br>Il y a aussi, bien sûr, l'endoctrinement. Les forces tsaristes ont développé, au fil des ans, une propagande de plus en plus radicale. Le "sacrifice suprême pour la patrie et le tsar" devient un idéal vers lequel tendre. Les familles des kamikazes sont honorées. C'est juste inhumain. Mais au-delà de ces explications psychologiques, l'attentat de 1996 révèle surtout à quel point ce conflit s'est radicalisé. On est loin des idéaux de 1964. On est dans la logique pure de la guerre totale, où tous les coups sont permis, de nombreux crime de guerre on t été recensé.<br><br>Les conséquences de l'attentat : un cercle vicieux<br><br>Les conséquence sont avant tout militaires. Les armes et matériels emportés, 27 chars d’assaut, 36 chars légers, quelques centaines de lance-roquettes, des milliers d’armes légères, bien qu’une demi-douzaine d’hélicoptères de combat, mettent au mieux les tsaristes en mesure d’une offensive générale.<br>Mais les conséquences psychologiques sont peut-être encore plus importantes. Cet attentat marque un point de non-retour dans la spirale de la violence. Les forces gouvernementales, humiliées et en colère, durcissent à leur tour leurs méthodes. Les bombardements de zones civiles se multiplient, les prisonniers tsaristes sont de moins en moins souvent faits.<br>"Après 1996, on n'était plus dans la même guerre", témoigne le général Nikolaï Smirnov, ancien chef d'état-major des forces gouvernementales. "L'ennemi avait montré qu'il était capable de tout. On ne pouvait plus se permettre de jouer selon les règles."<br>Cette logique de l'escalade, on la retrouve des deux côtés notamment chez les Tsariste, je vais donc pas vous l'expliqué pour évite que des personnes soient choqué. Chaque atrocité justifie la suivante. Chaque escalade appelle une surenchère. C'est le cercle vicieux de la guerre civile, qu'on a vu à l'œuvre dans bien d'autres pays mais qui prend en Yashosie une dimension particulièrement tragique.<br><br>2011 : l'aide extérieure change encore la donne<br><br>En 2011, nouveau tournant. Cette fois, ce sont les bombardements de la capitale yashosienne qui marquent les esprits. Pendant trois jours, la Capitale est pilonnée par des missiles de fabrication slaviensk, officiellement tirés par les forces tsaristes mais en réalité fournis et probablement guidés par des "conseillers" étrangers.<br>Le bilan est lourd : 3 400 morts civils, des quartiers entiers rasés, l'aéroport et la gare principale détruits. Mais surtout, c'est un message politique qui est envoyé : les tsaristes et leurs soutiens étrangers sont désormais capables de frapper au cœur du pouvoir socialiste.<br>J'ai visité ces quartiers bombardés l'année dernière. Dix ans après, les traces sont encore visibles. Des immeubles éventrés qu'on n'a pas eu les moyens de reconstruire, des terrains vagues où se dressaient autrefois des écoles ou des hôpitaux.<br>"Ma fille avait 8 ans quand les bombes sont tombées", me raconte Svetlana Petrova, 45 ans, employée dans une bibliothèque municipale. "Elle dormait dans sa chambre au troisième étage. Le missile est passé à deux mètres de la fenêtre avant d'exploser dans l'immeuble d'en face. Le souffle a détruit notre appartement, mais on a eu de la chance : on était vivantes."<br>Aujourd'hui, sa fille a 19 ans. Elle ne veut plus entendre parler de politique, refuse de voter, dit qu'elle quittera le pays dès qu'elle le pourra. "Tsaristes, socialistes, elle s'en fout", soupire sa mère. "Tout ce qu'elle sait, c'est que les adultes se battent et que ce sont les enfants qui paient."<br>Cette génération née dans la guerre, élevée dans la violence, c'est peut-être le plus gros dégât collatéral de ce conflit. Des dizaines de milliers de jeunes Yashosiens qui n'ont jamais connu la paix, qui considèrent la guerre comme normale, inévitable.<br>Comment construire l'avenir d'un pays avec une jeunesse aussi traumatisée ? C'est une question que se posent de plus en plus d'intellectuels yashosiens, des deux côtés de la ligne de front.<br><br>Le rôle trouble des puissances étrangères<br><br>Car il faut bien le dire : sans l'aide extérieure, cette guerre aurait probablement pris fin depuis longtemps. Pas forcément dans le sens souhaité par chaque camp, mais elle aurait pris fin. L'équilibre militaire fragile qui permet au conflit de s'éterniser n'existe que grâce aux soutiens étrangers.<br>Du côté tsariste, l'aide du Slaviensk est désormais reconnue, même si elle reste officiellement "humanitaire". Armes, munitions, carburant, financement... Sans ce soutien, les forces du "Tsarat de Khardaz" n'auraient jamais pu tenir soixante ans.<br>Cette internationalisation du conflit pose des questions dérangeantes. Dans quelle mesure cette guerre sert-elle encore les intérêts du peuple yashosien ? Ne s'est-elle pas transformée en guerre par procuration entre grandes puissances, où les Yashosiens ne sont plus que des pions sur un échiquier géopolitique ?<br>"C'est exactement ça", confirme le professeur Alexeï Malkovik, politologue à l'Institut des relations internationales de Kharinsk. "Cette guerre n'a plus grand-chose à voir avec les idéaux de 1964. C'est devenu un moyen pour les puissances régionales de s'affronter indirectement, sans prendre de risques directs."<br>Le paradoxe, c'est que cette situation arrange finalement tout le monde... sauf les Yashosiens. Le Slaviensk maintient la pression sur un régime qu'il juge hostile sans s'impliquer militairement. Alors que le Morzanov et la CSN envoie des aide humanitaire que sa soit au Tsariste ou Socialiste. Qui perd dans cette affaire ? Les populations civiles, bien sûr. Celles qui fuient les combats, qui perdent leurs proches, qui voient leurs enfants grandir dans la violence. Mais aussi, plus largement, l'avenir même de la nation yashosienne.<br><br>2017 : où en sommes-nous ?<br><br>Aujourd'hui, en 2017, le conflit semble figé dans un équilibre instable. Les forces tsaristes contrôlent environ 70% du territoire voir 80%, principalement rural, mais les forces gouvernementales tiennent toujours les principales villes et les zones industrielles.<br>Les populations ont appris à vivre avec la guerre. Dans certaines régions, des cessez-le-feu tacites permettent même un commerce transfrontalier. J'ai vu des paysans tsaristes vendre leurs légumes sur les marchés gouvernementaux, des ouvriers gouvernementaux travailler dans des mines tsaristes.<br>"Au quotidien, on s'arrange", explique Dimitri, chauffeur de taxi qui préfère taire son nom de famille. "Moi, j'ai de la famille des deux côtés. Mon frère vit en territoire tsariste, ma sœur ici. On se voit pour les fêtes, on évite de parler politique. La guerre, c'est pour les dirigeants et les soldats. Les gens normaux, ils veulent juste vivre tranquilles."<br>Cette fatigue de la guerre, on la sent partout. Dans les sondages quand ils existent , une majorité de Yashosiens des deux camps se disent favorables à des négociations de paix. Mais les dirigeants, eux, campent sur leurs positions notamment les Tsariste qui refuse la négociation. Du côté tsariste, on réclame toujours la "restauration complète de l'ordre légitime" et le "jugement des criminels socialistes". Du côté gouvernemental, on exige la "reddition inconditionnelle des sécessionnistes" et le "retour à l'ordre constitutionnel".<br><br>Les vraies victimes : les civils<br><br>Car au final, qui paye le prix de cette interminable guerre civile ? Pas les généraux, pas les politiques, pas les puissances étrangères qui tirent les ficelles. Ce sont les civils ordinaires, ceux qui n'ont jamais demandé à choisir entre un tsar et un commissaire du peuple.<br>J'ai passé une semaine dans un camp de réfugiés près de la frontière. Officiellement, il abrite 8 000 personnes. En réalité, on est plutôt autour de 15 000, dans des conditions épouvantables.<br>"J'ai fui avec mes trois enfants il y a deux ans", me raconte Katarina, 34 ans, ancienne comptable. "Notre village était pris entre deux feux. Les tsaristes nous accusaient de collaborer avec les gouvernementaux parce qu'on payait nos impôts. Les gouvernementaux nous soupçonnaient de soutenir les rebelles parce qu'on ne dénonçait personne. Un matin, ils ont commencé à se tirer dessus dans la rue principale. On a pris ce qu'on pouvait porter et on est partis."<br>Ses enfants, âgés aujourd'hui de 15, 12 et 8 ans, n'ont jamais connu autre chose que la guerre et l'exil. L'aîné refuse d'aller à l'école, dit que "ça sert à rien d'apprendre puisque de toute façon on va tous mourir". Le plus jeune fait des cauchemars toutes les nuits, se réveille en hurlant dès qu'il entend un avion passer.<br>"C'est ça, le vrai bilan de soixante ans de guerre", commente amèrement Katarina. "Des enfants qui ont peur de leur propre ombre et qui ne croient plus en rien."<br>Cette génération sacrifiée, c'est le plus gros crime de cette guerre. Tous ces gosses qui auraient pu devenir ingénieurs, médecins, artistes, enseignants... et qui traînent leur trauma de camp de réfugiés en camp de réfugiés.<br><br>Alors, qui est responsable ?<br><br>Au terme de cette enquête, une question demeure : qui porte la responsabilité de cette tragédie ? Qui a déclenché cette spirale infernale qui dure depuis soixante ans ?<br>Les faits sont têtus. C'est bien un petit groupe de nostalgiques tsaristes qui, en 1963-1964, a pris les armes contre un gouvernement légitimement élu et reconnu internationalement. C'est bien eux qui ont rompu l'ordre constitutionnel, divisé le pays, plongé la nation dans la guerre civile.<br>"On peut discuter de tout", résume le professeur Kolesnikov, "mais pas de ça. Le gouvernement socialiste de 1939 était légitime, issu d'une révolution populaire contre l'occupation étrangère. Il avait réalisé des réformes importantes, modernisé le pays, amélioré la vie de millions de Yashosiens. Les tsaristes de 1964 n'avaient aucune légitimité démocratique. Leur seule légitimité, c'était la force des armes." Bien sûr, on peut comprendre les frustrations de ceux qui avaient perdu leurs privilèges avec l'arrivée du socialisme. Bien sûr, on peut regretter la disparition de certaines traditions. Mais de là à prendre les armes, à diviser le pays, à condamner des générations entières à la guerre... Et puis, il y a la méthode. Cette utilisation systématique du terrorisme, des attentats-suicides, des bombardements aveugles contre les civils. Cette radicalisation progressive qui a transformé un conflit politique en boucherie généralisée.<br>"Le mouvement tsariste a franchi toutes les lignes rouges", estime Boris Patrov, l'ancien officier gouvernemental. "L'attentat de 1996, les bombardements de la capitale, l'utilisation de kamikazes... Ils sont allés beaucoup plus loin que nous dans l'horreur."<br>Cette escalade dans la violence, c'est peut-être le vrai visage de ce mouvement tsariste. Derrière les discours sur la "tradition" et l'"ordre naturel", une logique totalitaire qui considère que la fin justifie tous les moyens.<br><br>Et maintenant ?<br><br>Soixante ans après le début de cette tragédie, que peut-on espérer ? Que faut-il faire pour que les enfants yashosiens puissent enfin grandir en paix ? La solution ne peut être que politique. Militairement, aucun des deux camps ne peut l'emporter définitivement. L'équilibre des forces, maintenu artificiellement par les soutiens étrangers, condamne le pays à un conflit permanent.<br>Il faut négocier. Il faut que les dirigeants des deux camps acceptent de faire des compromis notamment les Tsariste.imageUne incursion dans les documents et les souvenirs d’un conflit déchirant un peuple depuis six décennies. Une histoire de nation blessée, entre nostalgie monarchiste et idées révolutionnaires. Lorsque que l'on se promène dans Kharinsk, la capitale yashosienne, on ne peut que constater les impacts de balles sur les murs des bâtiments. Ces blessures visibles au niveau urbain portent la marque d’une histoire que beaucoup se refusent d’explorer, celle d’un pays enlisée dans la violence qui le gangrène depuis 1964. Depuis six mois, j’ai explore des archives, rencontrer des historiens, des anciens combattants des deux camps, civils résignés tout perdus. Ce mélange de passion et méthode m’a conduit à esquisser le tableau qu’on va découvrir, d’un conflit plus ancien que ne le supposent la plupart d’entre nous.<br><br>1939-1963 : L'âge d'or socialiste ?<br><br>Pour comprendre la guerre actuelle, il faut remonter à 1939. Cette année-là, après des décennies d'occupation mor, la Yashosie obtient enfin son indépendance. Le mouvement révolutionnaire qui prend le pouvoir est mené par des intellectuels socialistes."C'était un moment extraordinaire que je n'oublierai jamais", se souvient Elena Voronova, 89 ans, à la retraite que j'ai rencontrée dans son petit appartement. "Pour la première fois, on avait l'impression que notre pays nous appartenait vraiment. Fini les contremaîtres mors, fini l'exploitation. On allait construire quelque chose de nouveau, j’étais vraiment contente à ce moment là vous imaginez pas la joie que j'avais". L'alphabétisation progresse rapidement. Le développement industriel prend de l’ampleur et devient plus rapide, notamment dans les secteurs minier et métallurgique. Les conditions de vie s’améliorent. Les 40 heures et les congés payés sont mis en place. Mais la modernisation est chaotique. Les normes de production et la réforme du secteur agricole, surtout dans l’Est, bouleversent le monde rural traditionnel. Les grands propriétaires terriens, souvent de l’ancienne noblesse, voient leur domaine nationalisé et redistribué aux paysans. "Du jour au lendemain, il s'est retrouvé avec rien. Pas d'indemnisation, pas de reconnaissance pour les générations de sa famille qui avaient développé ces terres. Je comprends qu'il ait été amer."<br>Cette amertume, elle va couver pendant près de vingt-cinq ans dans certaines familles, certains villages de l'est. Parce que si le socialisme yashosien apporte indéniablement du progrès social et économique les statistiques sont là pour en témoigner, il se fait aussi au détriment d'une certaine tradition, d'une certaine identité que certains refusent d'abandonner.<br><br>Les prémices : 1963, l'année de tous les dangers<br><br>C'est l'année où tout bascule, même si à l'époque, personne n'imagine l'ampleur de ce qui va suivre. A l'est du pays, des incidents éclatent sporadiquement. Des dépôts d'armes disparaissent, des fonctionnaires sont intimidés, quelques slogans monarchistes apparaissent sur les murs. Au ministère de l'Intérieur, on ne prend pas vraiment la chose au sérieux. "639 individus fichés", lit-on dans un rapport de police de l'époque que j'ai pu consulter aux archives nationales. "Principalement des fils de propriétaires expropriés et quelques nostalgiques. Surveillance recommandée mais pas d'inquiétude majeure."Erreur. Grosse erreur.<br>Parce que ces 639 "nostalgiques", ils ne sont pas des rêveurs inoffensifs. Ils s'organisent, se structurent, créent des réseaux.<br>"Les gens avaient perdu leurs repères", analyse le professeur Dmitri Kolesnikov, historien à l'université et spécialiste de cette période. "Le socialisme avait apporté le progrès, c'est indéniable, mais il avait aussi cassé des liens sociaux, des traditions millénaires. Dans certains villages, on avait l'impression que plus rien n'avait de sens."<br>C'est dans ce terreau de nostalgie et de déracinement que va germer la rébellion tsariste. Pas par idéalisme politique la plupart des insurgés de 1964 ne connaissent pas grand-chose aux théories monarchistes mais par rejet de ce qu'ils perçoivent comme une modernité imposée d'en haut.<br><br>Février 1964 : l'explosion<br><br>Le 15 février 1964 restera dans l'histoire comme le jour où une révolte locale s'est transformée en guerre civile. Ce matin-là, les 639 insurgés recensés par la police sont devenus plusieurs milliers. Comment ? Pourquoi si vite ?<br>J'ai retrouvé Ivan Petrov, ancien lieutenant-colonel de l'armée yashosienne, aujourd'hui âgé de 82 ans. En 1964, il était jeune lieutenant stationné dans l'est du pays. Son témoignage est saisissant.<br>"On a été complètement pris de court. La veille, tout était normal. Le lendemain matin, on se retrouve avec la moitié de nos effectifs qui refuse d'obéir aux ordres. Pas juste les soldats les officiers aussi. Des types qu'on connaissait depuis des années, avec qui on avait fait nos classes."<br>Cette défection massive de l'armée, c'est le premier mystère de cette guerre. Comment des soldats formés dans l'idéal socialiste ont-ils pu retourner leurs armes contre leurs propres institutions ? Les explications sont multiples et complexes.<br>D'abord, il faut rappeler que l'armée yashosienne de 1964 est encore largement constituée de conscrits issus du milieu rural. Beaucoup viennent précisément de ces régions de l'est où les transformations socialistes ont été les plus difficiles à accepter. Ils portent en eux les frustrations et les ressentiments de leurs familles.<br>Ensuite, il y a la question du commandement. Plusieurs officiers supérieurs, notamment le général Konstantin Volkov, sont issus de l'ancienne noblesse. Ils ont fait carrière sous le régime socialiste, mais n'ont jamais vraiment adhéré à ses idéaux.<br>"C'était de l'opportunisme pur", estime le professeur Kolesnikov. "Ces gens-là attendaient leur heure depuis 1939. Le mouvement tsariste leur a donné l'opportunité de reprendre le pouvoir qu'ils avaient perdu."<br>Mais au-delà des calculs politiques, il faut aussi tenir compte de l'effet d'entraînement. Dans l'armée comme ailleurs, quand un groupe conséquent bascule, il entraîne les indécis dans son sillage. La psychologie des foules, ça marche aussi en uniforme.<br><br>La proclamation du "Tsarat de Khardaz" : un coup de force illégitime<br><br>Le 18 avril 1964, donc, les insurgés franchissent le point de non-retour. Dans une petite ville, à l'est du pays, ils proclament l'indépendance du "Tsarat de Khardaz". Une cérémonie grandiose, avec tous les fastes de l'ancien régime tsariste : costumes d'époque, hymnes monarchistes, discours enflammés sur la "restauration de l'ordre naturel".<br>J'ai pu me procurer l'enregistrement de cette proclamation, conservé dans les archives de Radio Yashosie. La voix du général Volkov, devenu "régent" autoproclamé, résonne encore étrangement aujourd'hui : "Frères yashosiens, l'heure de la libération a sonné. Trop longtemps notre peuple a subi le joug de l'idéologie étrangère. Trop longtemps nos traditions ont été bafouées. Aujourd'hui, nous reprenons notre destin en main."<br>Beau discours. Mais derrière les mots, une réalité moins reluisante. Cette "libération" se fait par la force des armes, contre la volonté de la majorité de la population yashosienne. Car il faut le rappeler : en 1964, le gouvernement socialiste jouit encore d'un soutien populaire important.<br>"Mon père travaillait dans une aciérie près de la capital", se souvient Natasha Smirnova, 67 ans "Quand la nouvelle de la révolte est arrivée, tous les ouvriers se sont mobilisés pour défendre les usines. Ils avaient peur que les monarchistes viennent tout casser, tout privatiser. On avait pas tort, d'ailleurs ! j'étais même d'accord"<br>Effectivement, dans les territoires passés sous contrôle tsariste, les premières mesures consistent à "dénationaliser" une partie de l'industrie et à rétablir certains privilèges fonciers. Pas forcément ce que souhaite la majorité des Yashosiens, y compris ceux qui n'étaient pas spécialement enthousiastes du régime socialiste.<br><br>1964-1987 : la guerre s'enlis
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LA PRINCIPAUTÉ DE CARNAVALE

Principauté

a bien entendu votre proposition.

La Principauté n'ignore pas qu'elle a trouvé un voisin paisible chez le Grand Kah.
La Principauté n'ignore pas non plus que vous avez des arriérés de paiements assez faramineux pour votre base flottante dans le Golfe de Carnavale.

La Principauté n'y voit que des bonnes nouvelles.

L'OND peut bombarder notre cité, elle n'atteindra pas les infrastructures souterraines sauf à tenter de ravager la péninsule sur plusieurs centaines de mètres de profondeur.

Si nos immeubles s'effondrent, nous les érigerons de nouveau.
Si nos jardins brûlent, nous les replanterons.
Carnavale est en constante transformation, comme un chrysalide, nous nous approchons de notre stade final.

Il nous manque juste encore un peu de temps.

Si l'OND tente une invasion terrestre, nous sommes prêts à collaborer avec le Grand Kah en utilisant des dizaines de milliers de nos citoyens comme boucliers humains pour forcer un cessez-le-feu humanitaire.

Le Grand Kah étant un acteur neutre et humaniste de la région, vous aurez votre prétexte pour imposer une cessation des hostilités.
Et nous nous aurons le temps qui nous manque.
Matilde Boisderose
Ministre des relations étrangères
342 Pont des Amours
Bourg des Mahoganys
Sylva
à l'attention de ses excellences du Commissariat aux affaires extérieures,
Lac-Rouge, Grand Kah



Excellence,

C'est toujours un plaisir de prendre la plume pour représenter Sylva dans un échange avec le Grand Kah. Les spécificités distinctes de nos nations n'auront jamais empêché la concordance d'idéaux de paix et prospérité bien trop souvent malmenés. Mais systématiquement, Sylva et le Kah sont allés au-delà des divergences pour se focaliser sur un objectif supérieur de paix, que ce fut lorsque les komunteranos troublèrent Paltoterra ou que les loduariens s'essayaient à la déstabilisation de la région. C'est à nouveau en ce sens et compte tenu des enseignements des derniers évènements que nous prenons contact avec vous.

Suite à la double et indicible démonstration du danger que représentent les armes chimiques par Carnavale, est proposé un Traité de Non Prolifération des armes de destruction massive de manière à générer un engagement mondiale et internationale contre ce type d'équipements. Cette crise a été un précédent, pinacle de l'horreur cyclopéenne qu'il convient de ne pas réitérer. Nous ne saurions par ailleurs qu'encourager au soutien de toutes autres initiatives de ce genre, quel qu’en soit l'auteur, de manière à légitimer cette démarche et aller vers une pacification globale.
Là où il serait tentant de s'engouffrer dans la brèche ouverte par Carnavale, ce traité propose plutôt de tirer des leçons de ce précédent dont une extrapolation ne saurait apporter quoique ce soit d'utile ou constructif. C'est un appel à aborder avec la plus grande rationalité et humilité l'enseignement offert que nous pouvons présentement saisir, plutôt que de l'ignorer à dessein.


Par ailleurs, et puisque la priorité est la reconnaissance d'une norme internationale coupant court aux ambitions de destruction pure et indiscriminée, le Duché de Sylva annonce également initier les procédures d'adhésion au PFM-ACM. Toutes initiatives de la sorte doivent recevoir du poids pour contribuer à entériner la négation de ces menaces. Et Sylva œuvre déjà en ce sens, en commençant par ses proches partenaires, après l'enseignement offert par la violence carnavalaise.
Nous espérons que la concordance de nos objectifs de paix et stabilité de Paltoterra, et la reconnaissance de l'impératif supérieur de la paix et de la fin de toutes destructions de masses visant volontairement à maximiser les morts d'innocents amèneront à des approbations mutuelles.

Avec l'expression de notre confiance,

Matilde Boisderose
Matilde Boisderose
Ministre des relations étrangères
342 Pont des Amours
Bourg des Mahoganys
Sylva
à l'attention de ses excellences du Commissariat aux affaires extérieures,
Lac-Rouge, Grand Kah



Excellence,

Nous vous remercions pour ces clarifications et souhaiterions revenir sur quelques points par ordre chronologique :
– L'absence de soutien totale et la désapprobation de l'opération punitive,
– Les solutions alternatives qui auraient été possible contre Carnavale,
– Les cas du Faravan puis du Drovolski.

Concernant le premier point, nous sommes d'accords que Carnavale est la seule responsable du massacre d'Estham et de Cramoisie. Ces drames ne résultent pas d'une mauvaise interprétation sylvo-nordiste du nihilisme carnavalais ayant débouché à l'escalade. Non, c'est le nihilisme carnavalais de lui-même qui a amené à cette fatalité. Carnavale est l'unique responsable de ces tragédies, et le terme fatalité est choisi à dessein : Carnavale est par essence pensée pour la destruction et la négation. Ce qui est arrivé à Estham serait fatalement arrivé ailleurs, comme le témoigne Cramoisie.
Carnavale s'est illustré comme une menace absolue, qui réitère ses provocations. La désapprobation ne doit pas être dirigée contre Sylva ou l'OND, car ce serait faire le jeu de Carnavale qui joue sur les fractures telles qu'observé en Afarée. Carnavale est l'ennemi du vivant et de l'humanité, et c'est contre cet amas informe d'horreur, pâle imitation d'une nation État, que doit s'unir le monde. Nous n'appelons pas à ce que le Grand Kah intervienne militairement lui aussi, mais nous appelons à son soutien politique, le même soutien politique dont a bénéficié le Grand Kah lors de la neutralisation de la bien moindre menace que furent les terroristes komunteranos. Le temps est à l'action décisive.

Cela amène aux solutions alternatives, douces, détournées et indolores. Oui, il y en a, il y en a systématiquement. Mais tel que ce fut le cas pour les komunteranos, il y a des situations où le temps manque et où des impératifs de diligences priment face à l'urgence. Nous n'avons pas le temps d'attendre que le génocide soit achevé en Kabalie ou que Carnavale décide de prendre une autre cible. Elle doit être neutralisée, maintenant et sans attente. Les pertes civiles carnavalaises n'égaleront jamais celles de Kabalie, d'Estham ou de la prochaine cible.
Vous évoquez d'ailleurs certaines causes et solutions concernant le Drovolski : la tolérance et la nécessité de l'isolement. Dans le cas de Carnavale, c'est très juste. Carnavale s'est construite cette puissance grâce à la tolérance à son égard, et l'isolement est la solution. C'est pourquoi nous avons une demande difficile à faire au Grand Kah : retirer vos flottes de Carnavale et rompez vos relations avec. Ce seraient des gestes raisonnables et justifiés considérant les génocides que mène Carnavale. Ce serait un geste nécessaire de rompre des partenariats militaires qui témoignent d'un soutien, d'une approbation et d'une proximité bien trop forte avec un pays se livrant à de tels crimes. Vous évoquez la fausse équivalence ? En quoi cela en est-elle ? En quoi le positionnement d'une telle flotte ne conforte pas Carnavale dans l'idée d'un soutien concret ? En quoi un tel accord ne témoigne pas d'une approbation et entente ? En quoi un tel partenariat n'alimente pas ou inversement, décourage Carnavale dans cette direction ? Ce sont des exemples parfaitement équivalents. Il va de soi que nous ne présentons pas cela comme une accusation, mais une question sincère visant à acquérir une compréhension optimale de la situation pour mieux la résoudre.

Vient maintenant la question du Faravan. Il n'y a aucune approbation vis-à-vis de l'arsenal chimique de Faravan, mais l'établissement de critères définissant le degré de menace d'une entité en fonction d'un nombre de critères auxquels ne répondent pas Faravan. Disposer d'une arme chimique, d'un avion capable de larguer trois tonnes de bombes incendiaires sur des immeubles ou une brigade d'artillerie représentent des potentiels équivalents de destruction et de mort. C'est la raison pour laquelle l'identification des intentions et doctrines relève une telle importance. La proximité entre Sylva et Faravan induit une confiance à son égard et permet d'affirmer que l'usage de ces armes ne sera pas opéré à une fin offensive, permettant de ne pas considérer le pays comme une menace au même degré que Carnavale. Faravan ne partage pas ce nihilisme. Pour autant, Sylva n'approuve pas cet armement, mais dans une situation de crise appelant à l'union contre l'ennemi de l'humanité, les dénonciations publiques laissent place à des discussions en coulisses, d'autant plus lorsqu'il est question d'un proche allié. Et si Faravan employait à une fin offensive ces missiles, il n'y aurait aucune tolérance à son égard, aucun soutiens de l'OND.

Vient enfin la question de Drovolski, une menace à un degré presque aussi important que Carnavale. La principale différence est le degré d'urgence et l'influence bénéfique que Sylva parvient à tisser. Vous évoquiez la nécessité de recourir à des méthodes douces et indolores : Sylva en a la possibilité avec le Drovolski et y recourt. Nous orientons déjà l'industrie du pays vers un modèle progressivement plus écologique et sécurisé, et les ententes permettront à terme une amélioration du niveau de vie des populations dont on entend que trop peu parler. Les relations sylvo-mésolvardiennes présentent en ce sens quelques résultats, autrement dit quelques résultats de plus que ce que l'on a observés avec Carnavale depuis le début de son existence. Isoler maintenant le pays ne ferait que rompre toutes les avancées lentement acquises par Sylva.

Pour ce qui est des choix concernant les traités, nous ne voyons nul intérêt à y revenir après bonne compréhension des positions kah-tanaise. Seul prévaut une entente mondiale sur la fin de ces pratiques.

Avec l'expression de notre détermination à résoudre la crise de Carnavale,

Matilde Boisderose
Logo MOFA

De la part de :
Richard Kaylor, Ministre Fédéral aux affaires étrangères,
Columbia, Grande République de Westalia.

A l'attention de :
Citoyenne Actée Iccauhtli, Commissariat aux affaires extérieures,
Lac-Rouge, Communes Unies du Grand Kah.

Objet : Remerciement pour le soutien kah-tanais



Citoyenne Actée Iccauhtli,

Au nom des peuples de la Grande République de Westalia, notre gouvernement souhaite vous remercier pour votre soutien dans la tragédie qui s'est produite en pleine mer, le 22 octobre 2016. La mort de seize de nos soldats, abattus de sang-froid par la perfidie de bellicistes et de dirigeants fous, a profondément attristé notre population, qui n'a pas connu une telle agression depuis la guerre que nous avons menée au début des années 80, contre la dernière invasion viétique de la Lermandie. A notre plus grande tristesse, les années de paix et de coexistence pacifique qui ont pu résulter de ce terrible conflit semblent désormais s'effondrer jour après jour, voyant l'Aleucie être le théâtre de ces folies humaines qui n'ont pour auteurs que des dirigeants qui ne connaissent pas l'horreur que peut-être une guerre, mais de nombreux westaliens savent quel en est le prix et nous ne souhaitons pas que cela se reproduise. Des événements comme les instabilités répétées de l'Oskallie ou les agissements inconsidérés de la Fédération de Stérus dans notre région maritime n'ont pas manqué de rappeler que l'Aleucie n'est désormais plus épargné par les tensions diplomatiques majeures et qu'il est nécessaire de se préparer à toute éventualité.

Nous vous remercions une fois de plus pour les informations cruciales que vous nous avez transmises concernant la détection de ces vieux modèles d'avions de conception kah-tanaise, qui semblent donc appartenir aux Jaguars du Paltoterra. Cet élément est l'une des pièces manquantes qui nous permettent de mieux comprendre ce qui a pu se produire dans les eaux du Scintillant. L'hypothèse de la présence de plusieurs acteurs semble donc se confirmer, concernant les scénarios identifiés au cours de notre enquête, jusqu'à présent. Ce groupe de mercenaires sans foi ni loi n'avait jusqu'à présent eu aucun grief à l'encontre de notre pays, mais en répondant à l'appel de l'argent ou des manigances d'autres nations moins favorable à la nôtre, ces derniers n'ont pas hésité à ouvrir le feu sur un bâtiment westalien et à faucher la vie de nos soldats. Il va sans dire que nous ne pourrons pas garder le silence sur leur agissement et que notre gouvernement prendra les mesures nécessaires pour y répondre. Bien évidemment, la réponse militaire n'est aucunement envisagée dans ce contexte, mais les dispositions que nous adopterons à l'égard de ce groupe seront comme toutes les entités qui utilisent le feu et le sang comme moyen d'intimider notre population.

Nos services sont en train de finaliser l'enquête que nous menons concernant cette agression et notre gouvernement prendra bientôt la parole pour faire part de la vérité sur ce qu'il s'est passé à l'aube du 22 octobre 2016. L'information n'est donc pas encore officielle, mais nous avons jugé qu'il était bon de vous partager en avance la conclusion que nous avons pu avoir sur l'affrontement. Si nous avons pu mettre une étiquette sur l'un des acteurs de cette bataille grâce à vos informations, les Jaguars du Paltoterra, ce dernier ne semble pas être le principal responsable de cette dernière. En effet, à partir des informations rassemblées le jour de l'attaque, par nos forces armées dépêchées sur place, nous avons réussi à identifier la participation de plusieurs avions appartenant à la Fédération de Stérus. Vous êtes sûrement au courant des positions hostiles que tient le gouvernement de Barba à l'encontre de la Grande République, depuis quelques années désormais. Depuis nos premiers échanges avec cette nation, nous n'avons jamais réussi à comprendre réellement l'origine des ressentiments que cette dernière entretien contre les westaliens, qui se sont mués aujourd'hui en des actions irréparables. Au cours de ces deux dernières années, nous leur avons offert toute notre bonne fois, dans une entente basée sur la paix et le dialogue, comme a pu le démontrer notre déplacement à Manticore pour trouver une solution à la première tentative d'escalade militaire provoquée par ces derniers. Aujourd'hui, nous constatons avec tristesse que nos efforts ont été évaporée par la folie, la paranoïa et les ambitions belliciste de l'autocrate stérusien qu'est le Consul Pandoro, un homme qui mène son peuple vers un avenir loin des libertés et des ambitions démocratiques dont il se réclame, un futur trouble et malheureux entre les mains d'un homme dont les stérusiens auraient tout intérêt à voir quitter le pouvoir.

Les informations que je vous transmets doivent bien évidemment rester entre nous, jusqu'à leur officialisation qui ne tardera pas. Je peux déjà vous rassurer sur notre plan d'action à la suite de ces révélations, nous ne comptons pas faire usage de la force militaire comme moyen de représailles à cette attaque. Une telle décision condamnerait l'Aleucie à une guerre continentale qui provoquerait la mort de très nombreux innocents, peu importe leurs origines, détruirait nos économies et nous affaiblirait tous. La Grande République de Westalia, en tant qu'acteur majeur de notre continent, souhaite préserver la paix, dans une responsabilité diplomatique, mais surtout humaine, de s'assurer que l'Aleucie ne devienne pas une poudrière à cause de nos actions égocentriques de vengeance. La Fédération de Stérus n'attend que cela pour déverser toute sa haine, sa violence et sa folie dans la région et nous ne lui offrirons pas cette opportunité. Le massacre de millions d'innocents à Estham, par les perfides bombardements carnavalais, ont déjà bien assez blessé notre continent pour que nous ayons à rajouter un nouveau bain de sang, dont le nouveau mal ne serait pas mieux que celui qui est en train de chuter en Eurysie. Cependant, nous comptons bien appliquer des représailles diplomatiques et économiques à l'encontre de notre ennemi, suffisantes pour lui faire comprendre que nous avons d'autres moyens de ripostes que la force militaire, et dont nous espérerons avec le soutien du plus grand nombre de nations à travers le monde.

L'avenir de l'Aleucie est encore trouble, tout particulièrement lorsque nous détenons une vérité qui n'apportera pas nécessairement du bien à tous. Notre devoir reste d'assurer la paix, mais également de révéler au monde les agissements des nations aux actions inacceptables, dont Stérus s'en fait désormais le porte bannière.

Notre gouvernement réitère ses remerciements pour les informations et le soutien que le Grand Kah nous offre en ces temps inquiétants, un geste que nous nous souviendrons avec amitié et respect.

Dans l'attente de notre prochain échange, je vous prie de bien vouloir recevoir mes salutations les plus respectueuses.

Signature MOFA
Aux Services Diplomatiques Kah-tanais
Ila leve Organe Diplumatiam Kah-tanem


Camarades,

Le cœur du peuple illiréen saigne avec vous devant les exactions sans nom ni motifs qui semblent poctuer la politique exterieure carnavalaise récente. Etant tout comme vous convaincu que l'OND a une part de responsabilité certaine dans cette escalade incontrôlée, et désireux de ne pas les voir raser une ville peuplée de 40 millions d'innocent en simple vengeance, en exemple ; nous vous apportons ici toute la solicitude et haute considération pour votre volonté d'interposer vos forces de liberté. Par la présente nous vous offrons tout service humanitaire et tactique que vous accepterez de nous. Conscients de la formidable étendue marine entre les principaux territoires kah-tanais, nous pensons que notre situation géographique pourrait être mise à profit pour soulager la douleur d'un peuple carnavalais pris entre les bombes onédiennes et les horreurs encore plus noires de l'arsenal carnavalais.

Puissent nos nations trouver leur premier terrain de coopération en ces circonstances funestes — il aurait été certes plus approprié de conduire des exercices humanitaires conjoints dans le confort de la paix, mais les dispositions géopolitiques actuelles ne nous laissent guère le choix de faire marche arrière.

Veuillez bien accepter l'expression de nos sentiments fraternels,

Ministre de la Diplomatie Ian Unerstag,
République Populaire et Sociale d'Illirée

MAE


CABINET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU DUCHÉ


À l'attention des commissaires aux affaires extérieures des Communes-Unies du Grand Kah.

Madame, Monsieur,

Je vous écris pour vous faire parvenir les sentiments de sympathie qui sont ceux de mon gouvernement à l’heure où la Convention générale de l’Union annonce son initiative humanitaire pour Carnavale. L’initiative de la Convention générale est non seulement utile, mais aussi merveilleusement proportionnée, ce à quoi mon gouvernement attache une importance toute particulière. Dans son engagement pour la stabilité de l’Eurysie occidentale, le duché de Gallouèse a toujours tenu à garantir un équilibre entre toutes les parties. Nous espérons que l’armée du Commissariat à la Paix ne bousculera pas cet équilibre.

Aujourd’hui, Carnavale est un danger pour l’Eurysie, dans la mesure où elle menace de bombarder des populations civiles à Teyla ou Tanska. Il devient donc nécessaire de mettre sa force de projection hors d’état de nuire, comme il était nécessaire de le faire en Translavie. Mais nous souhaitons insister auprès des Communes : il est nécessaire de ne pas pratiquer le « changement de régime » à Carnavale. Les criminels de guerre qui dirigent les industries Obéron peuvent être arrêtés, et le pouvoir qui a commandé les massacres d’Estham et de Kabalie, démantelé dans la mesure du raisonnable. Mais la seule chose qui compte vraiment, et la seule qui soit nécessaire, est de détruire les armes de destruction massive d’Obéron.

Le faire dans le cadre d’une opération humanitaire qui empêchera l’OND de poursuivre ses frappes est la bonne marche à suivre, et nous l’approuvons. C’est pourquoi le duché de Gallouèse souhaiterait s’associer à votre projet et déployer ses propres forces armées aux côté des vôtres à Carnavale.

J’espère que le commissariat aux affaires extérieures sera sensible à notre offre qui garantit une forme d’équilibre par l’association d’acteurs locaux. J’espère en outre que la Convention générale saura écouter nos recommandations.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

Ligert, le 11 mars 2017
M. Gwetran de l’Hairdre, ministre des affaires étrangères du Duché
4590
Secrétariat Général de l'Organisation des Nations Démocratiques


Excellence,

Le Secrétariat Général note avec sérieux la célérité avec laquelle le Commissariat s'est entrepris à agir pour intervenir sur le territoire de la Principauté de Carnavale. "Le temps de l'observation" s'est terminé quand des millions de nordistes ont été massacrés par Carnavale, que des kabaliens sont en proie à une extinction systématique par Carnavale. Trois semaines se sont écoulées depuis l'holocauste d'Estham, plusieurs mois depuis le début du génocide en Kabalie, et plusieurs millions de vies humaines, sans doute trop lointaines, n'avaient peut être pas suffit pour que soit jugé nécessaire le besoin d'arrêter la folie humaine. Quatre heures seulement d'une opération aérienne visant à lever de centaines de millions d'autres vies la menace d'une nouvel holocauste auront cette fois-ci été suffisantes. Vouloir mettre un terme au massacre en Eurysie est aussi notre souhait. Seulement nous pensions aussi la même chose de l'Afaree et de l'Aleucie, et de toute l'humanité.

Le Secrétariat Général le reconnaît, l'action initiale entreprise par deux États membres, en leur nom propre, n'était peut être pas la meilleure. Néanmoins l'inaction absolue aurait pu provoquer autant de génocides en Kabalie et en d'autres territoires que Carnavale eut jugée faisable ou nécessaire. L'inaction ne pouvait être la solution et, en massacrant deux millions de civils alors même qu'aucune bombe n'avait touché son territoire ou sa population, Carnavale confirmait ses intentions. Ses menaces, ensuite, contre d'autres capitales d'États membres de l'OND, l'ont la encore confirmé. A notre connaissance, alors que la Principauté s'adonnait à la loterie de la décision de son prochain holocauste, que d'autres millions de vies humaines étaient clairement, publiquement et sérieusement menacées des plus directement, le Commissariat restait la encore à nouveau dans l'inaction la plus absolue. Après déjà tant de victimes et alors que d'autres se profitaient à l'horizon apocalyptique de Carnavale, l'action militaire n'était plus que la seule solution. La situation locale est extrêmement grave et l'organisation des Nations Démocratiques prend toutes les mesures pour n'atteindre que des cibles militaires et minimiser, autant que faire se peut, les pertes civiles parmi la population innocente de Carnavale. Nous n'avons pas vocation ni le souhait, contrairement à Carnavale, de détruire une société et d'en tuer les populations.

Le Secrétariat Général, pas plus que les États membres, ne dispose en l'état actuel, seulement quelques heures après le début de l'opération, des informations suffisantes pour attester de la destruction de l'appareil apocalyptique carnavalais. Vraisemblablement, le Commissariat dispose à ce titre de renseignements plus conséquents que l'Organisation des Nations Démocratiques. Néanmoins, nous vous serions gré de nous transmettre les éléments à votre disposition pour nous confirmer l'existence de purges dans les rues ensanglantées pour vous citer. En l'absence de présence au sol dans les rues de Carnavale, et du fait du nuage toxique déployé par Carnavale, nous ne sommes pas en mesure de récolter ces informations. Il semblerait en être autrement de votre côté malgré, à notre connaissance, une présence limitée hors des rues de Carnavale et une relation bilatérale des plus restreintes. Pour autant, les renseignements que vous semblez avoir sont des plus inquiétants et c'est pour cette raison que nous sommes entièrement prêt à vous faire pleine confiance à ce sujet, à la suite des précisions fournies par vos services.

Concernant votre demande, le Secrétariat Général ne pouvant décider pour ses États membres, a convoqué une reunion d'urgence demain à 10 heures. Ce temps, que nous savons insoutenable pour les populations civiles après l'holocauste d'Estham, mais aussi utile pour l'arsenal apocalyptique carnavalais pour se préparer si il voulait frapper à nouveau, permettra aux États membres d'effectuer les évaluations preliminaires de la situation sur place après les bombardements initiaux tout en assurant la sûreté dans le ciel de Carnavale. Une telle analyse ne peut être effectuée dans l'immédiat. Ce délai permettra aussi aux États membres de mesurer avec tout le sérieux nécessaire votre demande. De plus, le Secrétariat Général se permet de vous demander des précisions quant aux zones blanches que vous souhaitez instaurer pour permettre à la population Carnavalaise de se protéger. Il me faut à ce stade préciser que Bourg-Léon a été très peu atteinte. Nous ne souhaitions notamment pas prendre le risque de mettre votre personnel à risque.

Le Secrétariat Général se tient prêt à une profonde collaboration pour assurer la sûreté des populations civiles de Carnavale mais aussi des populations civiles de l'Organisation des Nations Démocratiques, cela n'est pas négociable. Nous, nous ne voulons plus d'holocauste d'Estham, de génocide kabalais, de morts inutiles.

Soyez assuré de notre plein souhait de vouloir mettre un terme à la folie apocalyptique et à la perte de tant de vies humaines.

Roderick Benvolent,
Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Démocratiques


HRPLe delai vise à attendre la confirmation de l'arbitrage et/ou, la transmission des informations avant que le conseil de l'OND ne se tienne. Ce week-end au mieux donc.
A qui de droit,

Bien le bonjour,

Je suis Aisha Ult Sid Ahmed, je suis actuellement celle qui tente autant que faire se peut de coordonner les forces expéditionnaires shuhes au sein de Cramoisie (et je fais aussi de la sociologie d'ailleurs, si vous souhaitez financer des terrains, appelez-moi). Des sources Pèlèes nous ont fait remonter que des équipes Kah-Tanaises ont également franchi la frontière et pénétré le Désert Rouge. Il nous fait plaisir de voir qu'au sein de nos deux pays, existent des préoccupations communes. Nous serions intéressé-es par l'établissement de relations pour plusieurs raisons :

- Échanger nos renseignements, ainsi que nos astuces de survie

- Permettre à des ressortissant-es shuh-es de venir dans certaines expéditions kah-tanaises, et à l'inverse, permettre à des volontaires du Kah d'intégrer des expéditions shuhes

- Organiser des expéditions conjointes, nous pensons pouvoir aller plus loin en joignant nos moyens, nos technologies, et nos équipes

Si vous êtes intéressé-es, nous pouvons nous rencontrer, que ce soit de manière bilatérale, ou au sein du Liberalintern.

Bien cordialement,

Cette étrange monde est aussi fascinant que le fascisme qui l'a produit, et tout aussi piégeux. Pourquoi des gens acceptent encore d'entrer dedans ? Et pourtant, on a deux pays avec des gens qui décident d'entrer dedans de leur plein gré
Ministère

05/01/2017
à Tsuchian,
Au Lieutenant-maître Liu Dolores Min,
Du Directoire du Commissariat à la Paix,


Nous sommes profondément enchanté de savoir que notre appel a été entendu d'aussi loin dans le monde. La Ramchourie est bien loin d'être la pierre angulaire du commerce dans la région, et ce pays a souvent été oublié dans le monde contemporain. Ce qui est néanmoins apeurant, ce sont les puissances impérialistes qui s'investissent dans ce conflit pour ne servir que leurs propres intérêts, et cela est inacceptable. Le Grand-Kah est la nation du progrès, et de la lutte contre les mouvements anti-impérialistes, ainsi, nous ne doutons pas et ne douterons jamais de vos paroles et de vos actes. Ils sont réfléchis dans le seul but de permettre l'avènement d'un monde plus égalitaire, stable et conscient de lui-même. C'est pour tout cela que nous sommes profondément reconnaissant de votre soutien à notre cause.

Nous sommes entièrement favorables aux différents points que vous énoncez. Bien que l'expérience du Negara Strana, notre pays de refuge, nous a permis de nous créer une armée relativement proche des standards modernes, les soldats locaux, eux, ne disposent de l'expérience du à l'isolationnisme ridicule de l'ancienne et défunte Seigneurie Elective. Ainsi, l'envoi de formateurs ne pourra que nous aider à créer une armée révolutionnaire digne de cela.
Néanmoins, j'insisterais, bien que je pense que vous êtes du même avis, sur la nécessité de ne pas envoyer au front vos hommes. Ils sont infiniment trop précieux pour être lancé sur les lignes de l'enfer, et je ne voudrais en aucun cas envoyer des hommes étrangers à la mort. Je ne saurais me pardonner d'un telle horreur.
Nous sommes également d'accord avec vous. Au vu du contexte de la guerre civile, il est difficile d'imaginer un transport à la vue de tous, cela serait fort risqué.

Nous vous remercions mille fois de votre soutien, la révolution réussira avec ces aides, nous en sommes certains,

Avec toutes mes salutations les plus distinguées,
Tchang Nam-Kah, Président provisoire et Man-Tah ( Guide ) du Tahorintang
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