Ministre des relations étrangères
342 Pont des Amours
Bourg des Mahoganys
Sylva
Lac-Rouge, Grand Kah
Sylva se doit de relever plusieurs points déroutant dans votre missive. Le premier et le plus problématique étant le sous-texte concernant la responsabilité sylvo-nordiste dans le massacre des civils. S'il va de soi que le pari était risqué, le caractère apocalyptique de Carnavale reste exclusivement de la responsabilité carnavalaise. Ce n'est pas aux autres nations d'adapter leur politique internationale et de s'écraser devant cet État terroriste sous peine d'être responsable et de mériter le massacre de civils. Et la nation de "mériter" est très importante puisque c'est la conséquence logique du raisonnement appliqué par le Kah : vous ne vous êtes pas adapté à la violence absolue du régime terroriste carnavalais, vous êtes conséquemment partiellement responsable de la violence qui s'applique contre vous, donc vous la méritez. Et de là part un autre raisonnement toujours plus intolérable : la déresponsabilisation de Carnavale qui pourra clamer avoir été contrainte de le faire et aller dans le sens de cette inversion accusatoire. Pourquoi Carnavale accepterait-elle d'être responsable de ses penchants eschatologiques si on déclare la moindre culpabilité chez la véritable victime de ne pas y avoir tenu compte ?
Le propos est d'autant plus déplacé que Carnavale était déjà en train de commettre un génocide en Kabalie. Considérer que Sylva et l'Empire du Nord sont les catalyseurs d'un indicible crime que Carnavale avait déjà perpétré n'a dès lors aucun sens.
Concernant votre flotte dans le Golfe des Empires, nous prenons notes de vos éclaircissements sans pour autant y apporter les mêmes conclusions, mais le sujet n'est pas là. Une chose doit toutefois être clarifiée : il n'est aucunement prévu de mener une guerre d'anéantissement, ou du moins, d'anéantissement des civils. L'effacement des institutions carnavalaises ayant permis les conditions nécessaires à l'adoption d'une politique apocalyptique génocidaire au profit de nouvelles institutions plus saines et démocratiques est envisageable et appréciable. La destruction de l'arsenal militaire est un objectif assumé. Les frappes sont ciblées contre les infrastructures militaires et militaro-industrielles. Là encore, il faut porter attention à ne pas faire un retournement accusatoire : c'est Carnavale qui dissimule sous les immeubles ses silos, pas l'OND. En tirant depuis ces infrastructures, qui sont dès lors une menace vitale, il est légitime de procéder à leur encontre des frappes ciblées. Peu de temps après les déclarations kahtanaises, Carnavale a lancé une nouvelle frappe balistique, témoignant de la nécessité de poursuivre les opérations pour achever un désarmement complet. Un débarquement de l'OND, une occupation des infrastructures et un démantèlement des institutions carnavalaises ne sont pas justes une éventualité, mais une nécessité pour éviter que dans cinq ans, ne soient lancés à nouveaux un holocauste.
Concernant l'influence progressive que vous auriez avec Carnavale, nous serions enchantés d'en apprendre plus. Conviendrez-vous que l'actualité ne donne pas l'impression qu'une quelconque influence positive et nous osons croire que Carnavale, après un génocide et un holocauste, n'est pas meilleure qu'il y a des années. Dans le cas du Drovolski, nous nous ferons une joie de vous partager nos avancées qui, déjà visibles à petite échelle sur le plan écologique, pourrait s'étendre à la politique internationale mésolvardienne. Vous serez les premiers informés d'une réussite de cette influence douce.
Pour conclure, la fin du massacre est un objectif de l'OND, un objectif qui n'est pas atteignable par la douceur de manière exactement semblable aux Komunteranos qui ne pouvaient pas être désarmés par de tels procédés. Quelle solution douce aurait permis d'interrompre le génocide en Kabalie avant qu'il ne soit achevé ? Quant à la disparition du gouvernement carnavalais, elle n'empêche pas à la perpétuation des tirs balistiques et ne garanti aucunement de laisser place à moins pire. Dès lors, une occupation du territoire visant à achever le désarmement que vous approuvez n'est pas incohérent avec une volonté d'interrompre ces carnages.
Avec l'expression de nos salutations distinguées,