29/10/2017
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[RP] Chroniques - Page 4

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L'IMPLACABLE TYRAN


Soleil,
sourd et sûr,
souverain sur la saison.
Il s’assied, il s’acharne,
il sature l’air,
il sème ses sabres sur ma peau.

Les cigales cisaillent le silence,
scandent, scellent,
un chœur chaud,
sec, serré, sans cesse.

La vitre ouverte vibre,
le vent vient,
un souffle sale et sucré,
chargé d’herbes hachées au rotofil,
de résines, de poussière et de palmiers.

L'implacable tyran

Tout colle -
la chair, la chemise, le cuir des sièges.
Les manches courtes cèdent,
les épaules s’exposent,
brillantes, brûlées,
buvant la brûlure.

Il brûle tout
dans une blancheur sans bord,
les pierres pâlissent,
les routes rutilent,
les yeux plissent, prisonniers
d’un éclat implacable.

La lumière ne lâche pas.
Elle reste,
elle rôde,
elle ronge le soir,
elle refuse de se retirer.

Alors,
dans ce règne étouffant,
je trouve mon trésor :
un soda frais, sifflé d’un seul souffle,
goût glacé, giclée vive,
récompense rare,
miracle minuscule
au milieu du monde en feu.
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CEUX QUI NE DOUTENT


Ils se disent porteurs d’aurore,
mais ce qu’ils lèvent, c’est l’incendie.

Leur certitude roule
comme une marée sans rivage :
elle emporte tout,
elle noie les voix qui vacillent.

On loue leur flamme
parce qu’elle brûla d’abord des monstres,
et l’on ferme les yeux
quand elle consume des vivants.

Ceux qui ne doutent

Leur force se baptise justice,
leurs ruines deviennent reliques,
leurs cendres, offrandes.

Mais ceux qui ne doutent
sont pierres,
et les pierres ne savent qu’abattre.
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RÉJOUISSANCES


Main écorchée, serre d’ombres grouillantes, griffe où s’accrochent des racines carnivores.
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Les veines, fouets furieux, claquent, s’entre-déchirent, et vomissent leur boue brûlante dans la carcasse des os.
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Chaque filament, vipère vorace, s’enroule, siffle, lacère, étrangle le sang en festin.
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Réjouissances

La chair éclate en silence, comme un fruit pourri sous les dents d’un dieu malade, et les canaux déversent leur pus d’agonie dans les gouffres du corps.
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C’est une armée de spectres microscopiques qui mord, qui ronge, qui rit, une tempête de mâchoires invisibles qui célèbre le désastre.
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Et moi, au cœur du carnage, je laisse éclater un rictus : désormais mes veines bavardent, je ne suis plus qu’un banquet.
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