01/04/2018
00:18:27
Index du forum Continents Eurysie Caratrad

Activités étrangères en Caratrad - Page 4

Voir fiche pays Voir sur la carte
0
.
Privatisations : tout doit disparaître !
Jouez, vous gagnerez peut-être !

https://i.imgur.com/iX48bjZ.jpeg

.
0
Envie d'un petit billet ?
D'un grand frisson ?


Constituez vous otage de Carnavale !

Joyeux

La Principauté vous accueille dans un cadre enchanteur où vous pourrez profiter gratuitement du plus haut niveau de confort de Bourg-Léon.

Spa, thalasso, soins du corps et de l'âme, flannez dans les jardins et profitez ENFIN de VRAIES vacances, loin du tumulte du monde !

Grand Hôpital pourvoie à tous vos besoins ! Vous êtes même rémunéré pour cela* !

Entre 2 et 8 CC/jour selon votre état de santé.
En souscrivant à notre offre, vous acceptez de subir un examen médical complet à Grand Hôpital.
La Principauté ne pourra pas être poursuivie si vous êtes exécuté, être otage comporte des risques, parlez-en à votre médecin.

MAIS COMMENT EN PROFITER ?

Appelez simplement notre numéro bleu : +66600000211 et on se charge de tout !

Entrez à Carnavale par la frontière des Îles Marquises : ça n'a jamais été aussi simple !
Profitez ensuite d'un trajet tout confort en avion de ligne vers la métropole.

L'OND n'osera pas vous détourner !
Ses citoyens font partie des passagers !


N'attendez plus !
Otage à Carnavale : un boulot qui régale !
0
https://i.imgur.com/srsJpjA.jpeg


Ce message est le dernier que vous recevrez de nos brouteurs.
3646
https://i.pinimg.com/1200x/e2/59/22/e25922e5ddd1d8154b8e8d466ca554d5.jpg

La vie est parfois faite d'opportunités et de malheurs.
Quelque part vers le lieu d'interception de la flotte Stérusienne.
Event modération

La situation entre les flottes et donc les hommes semblait réglée. Les hommes avaient réglé une situation de tension élevée. La présence d'une flotte pouvant faire la guerre dans les eaux du Nazum n'avait pas plu à tous les pays, les nations et états-majors de la région. Les tensions réglées, si récemment, flottaient encore au-dessus des eaux, comme un drap recouvrant les océans, étouffant les sons, alourdissant l'air. Les marins, sur les ponts des frégates dont les pavillons, jadis symboles d'hostilité, pendaient maintenant mollement sous un soleil ardent et pointaient ses rayons sur les cuirasses des navires présents. C'est alors, qu'au cœur de cette paix et cet apaisement, qu'un navire de chaque flotte put observer, autant qu'ils étaient au total, un événement somptueux qui fit taire les murmures et attira le regard des hommes.

Un souffle puissant, pouvant être vécu de l'intérieur des cuirasses comme un choc violent et doux à la fois, retentit de chaque côté des navires ayant la chance de participer à ce spectacle. Les structures métalliques frissonnèrent, faisant vibrer le pont sous les bottes et les écrans des postes de contrôle. Sur les ponts extérieurs, les hommes furent témoins de la source. Là, à moins de cent mètres, une forme colossale apparaissait devant les si petits yeux des humains voyant le spectacle. Cette forme est apparue, non pas suite à une violence abrupte montrant un danger, mais avec une finesse inégalée dans ce monde. Ce n'était pas un sous-marin inconnu, pas une anomalie détectée par les sonars, mais une baleine, pourtant si différente de tout ce que leurs instruments ou leurs yeux n'avaient jamais enregistré.

Sa peau, lisse et sombre à la fois, brillait de mille feux à mesure que l'eau se dégageait et que les rayons du soleil frappaient avec puissance et délicatesse le corps des baleines. Mais ce qui captiva le plus les hommes, ce furent ses yeux. Vastes, d'un noir abyssal et d'une intelligence palpable, ils semblaient contenir la sagesse des océans et les souvenirs des millénaires. Il n'y avait aucune peur, aucune agressivité dans ce regard, seulement une curiosité insondable, presque un appel silencieux qui résonnait plus fort que n'importe quel ordre radio.

À la vue de cela, les baleines (une baleine visible par flotte pour rappel) donnèrent un coup de queue dans les eaux calmes de l'océan. Un geste lent et majestueux soulevant l'eau tout aussi majestueusement et dont quelques gouttes retombèrent sur les ponts des navires. Le geste des baleines n'était pas celui d'un réflexe animal face au danger, c'était une invitation car, aussitôt ce geste terminé, les baleines tournèrent leur immense corps vers l'Ouest. Puis, elles entamèrent une lente et régulière progression, sans un geste brusque, sans une accélération soudaine, comme si elles s'assuraient d'être suivies.

Au fond d'eux, assez inexplicablement, quelques hommes au sein des navires ressentaient un appel, un appel contrôlable, fort heureusement. Cet appel n'était pas un simple instinct, mais une symphonie d'émotions contradictoires. Une part d'eux criait au danger, les avertissant du danger potentiel de cet appel inconnu et d'une possible aventure dans des eaux profondes, troubles et même peut-être une tempête. Couplé à ce sentiment de danger, il y avait un sentiment de paix, parfois plus fort ou moins puissant que le sentiment de danger selon les hommes. Une sérénité émanait de l'être majestueux, une promesse de libération face aux conflits les plus profonds des êtres vivants. Cette paix était accompagnée d'un espoir certain mais entouré de cris de souffrance d'hommes et de femmes portant sur eux le poids d'un mal inconnu.

Alors qu'allaient décider les capitaines de navires ? Fallait-il suivre ces êtres majestueux ou au contraire se contenter de regarder passivement la situation ? Ou encore plus sage ou lâche, selon le point de vue, partir de cet endroit avant qu'il soit peut-être trop tard ?


Attention, aucune action hostile de joueur à joueur ne pourra être menée. Au regard du coût des navires, aucun navire ne pourra être perdu durant cet événement, mais des pertes humaines pourront être décomptées.
0
nouveau logotype du Clëron ?

HOTSALINE : L'OND FACE À DES DIVISIONS JAMAIS VUES

Le conflit qui a embrasé l'Eurysie centrale depuis cet été est une source de division d'une ampleur encore jamais observée au sein de l'organisation, opposant les choix d'alliance teylais aux ambitions onédiennes pour le Droit international. Candidate à la domination globale, l'OND affronte sa première vraie épreuve.


Erwan Le Tallec - correspondant à Manticore

Siège de l'OTAN, à Bruxelles
Le siège du Conseil militaire de l'OND, à Bandarhan, capitale de la République faravienne.

À Urreson, Oksana Grodovska n'oublie pas. Elle n'oublie pas son mari bien sûr, le sergent Nikita Grodovsky, 33 ans, mécanicien dans la chasse estalienne, tué cet été lors du bombardement de l'aérodrome de Sauvadok. Mais elle n'oublie pas, surtout, que le missile qui a pulvérisé son époux était un missile teylais. Pas seulement de provenance : il a été construit à la Fonderie militaire de Gèvre et manœuvré par les forces armées du royaume, comme les 71 autres missiles balistiques tirés par Teyla sur les infrastructures aériennes de l'Estalie communaliste dans le cadre de l'opération « Cap Sombre ». En Estalie, comme en Kaulthie, elle aussi visée marginalement par des frappes teylaises commanditées par la République d'Hotsaline, le ressentiment est fort contre Teyla, accusée non sans raison d'une attaque injustifiée.

Non sans raison, car l'opération « Cap Sombre » s'inscrit dans le cadre de la guerre qui oppose, depuis le début de l'été, l'aviation hotsalienne et celle de l'Internationale Libertaire (Liberalintern). Cette dernière, structurée autour des Communes-Unies du Grand Kah, inclut de nombreux pays d'Eurysie centrale convertis, récemment ou non, au communisme. « Cette guerre qui a définitivement embrasé l'Eurysie centrale est le savant mélange de son instabilité chronique, de la radicalité des élites hotsaliennes et de l'encerclement de cette dernière par les rouges » explique Ludovic Boucher, éditorialiste. La situation géopolitique, tendue dans la région, a donc conduit sans escalade préalable à une attaque hotsalienne sur les forces armées estaliennes. Cette agression sans casus belli ni déclaration de guerre a été largement condamnée par l'ensemble de la communauté internationale, que l'ont sait pourtant particulièrement divisée ces dernières années.

Un tel sujet, celui d'une guerre d'agression injustifiée, serait d'ordinaire un cheval de bataille pour Teyla, première puissance économique et militaire de l'Organisation des nations démocratiques (OND). Cependant, le royaume francien est aussi allié à la Confédération de Kresetchnie (qui inclus l'Hotsaline), en vertu d'un traité ratifié en 2013. La situation, inconfortable, a dû être tranchée lorsque les forces armées coalisées du Liberalintern se sont unies dans une réplique massive contre l'Hotsaline. C'est finalement les autorités hotsaliennes qui ont annoncé, lors de l'opération Cap-Sombre, disposer de l'appui balistique teylais. Angel Rojas, le premier ministre (MRU, social-démocrate) de la reine, déclarait peu après « honorer sans distinction toutes les alliances signées par Teyla ».

Voilà donc Teyla, qui milite pourtant avec l'OND pour la création de règles internationales de droit, participant à une offensive sans la légitimité morale canonique du droit onédien. Ce qui est reproché côté teylais, c'est « l'ampleur démesurée de la réponse estalienne, qui est une escalade que rien ne saurait justifier », défend le Vice-président MRU de l'assemblée nationale Antoine Croquetaigne. Comprendre : l'entrée en jeu du Grand Kah lors de la riposte estalienne. Les Communes-Unies interviennent pour la deuxième fois en un an en Eurysie. « Après Carnavale, cela fait un autre front où le Kah marche sur les plates-bandes de Manticore », explique Carles Lebiroq, géopolitologue. « Teyla est très investie en Eurysie centrale : en Illirée, à Karty, en Krestechnie... Une intervention du Kah n'était pas envisageable. Un coup porté à ses vraisemblables proxys dans la région, en revanche, était non seulement envisageable, mais souhaitable » détaille l'expert.

L'intervention teylaise est donc à lire sous le prisme de la rivalité croissante entre Lac-Rouge et l'OND, commencée par la rupture entre le Kah et le duché de Sylva, et accentuée par l'intervention kah-tanaise à Carnavale. Mais elle prend avant tout en compte les intérêts teylais, vu que seul Manticore dispose de vrais appuis en Eurysie centrale. Dans le même temps, le royaume entre en contradiction avec le principal projet onédien, porté par Tanska et soutenu, récemment encore, par l'arrivée du Califat d'Azur comme membre observateur de l'organisation. En intervenant, Teyla prend-elle le risque de faire voler en éclats l'unité de l'OND ? Les premiers retours de son aventure balistique l'ont laissé croire.

Alors que, de toutes parts, Teyla est la cible d'accusations au pire, de réprimandes au mieux - comme c'est le cas de la Gallouèse qui a demandé des explications par la voie de son ambassadeur à Manticore - ses alliés onédiens bottent en touche. La politique de l'autruche semble avoir été choisie par les chancelleries de la Yukanaslavie, du Royaume-Uni et du Faravan, qui se contentent de renvoyer la question à une « affaire non-communautaire », c'est-à-dire qui ne regarde que Teyla. Du côté de la Sylvie, de Tanska et de l'Empire du Nord, on dit comprendre l'intervention teylaise et condamner, dans le même temps, la politique étrangère et guerrière du gouvernement hotsalien. En retrait, Norja explique « ne pas soutenir » les frappes teylaises. Mais le gouvernement sylvois, lui, avance que Teyla avait « fait preuve de diplomatie », locution qui laisse perplexe un diplomate gallèsant en poste à Bourg-des-Mahoganys. Teyla est donc lâchée dans son soutien de l'OND, les autres membres tentant mordicus de sauver la face de leur projet légaliste.

Il n'empêche que ce projet prend, avec l'opération « Cap sombre », un mauvais coup. De quoi attiser les tensions au sein d'une OND qui, jusque là, parlait d'une seule voix. À Manticore, où siège le Conseil général de l'OND, on sent d'ailleurs un certain malaise vis-à-vis de cette situation. Interrogée au sujet de Teyla, une source diplomatique tanskienne insiste sur la condamnation de l'Hotsaline, pourtant alliée du royaume, et celle de la riposte communaliste en reprenant le récit d'une « escalade décisive ». Après avoir esquivé le sujet du rôle teylais, le diplomate finit par reconnaître son inquiétude que l'affaire prenne de l'ampleur. Il confirme toutefois que Tanska sera derrière Teyla en cas d'attaque ciblée contre elle.

C'est peut-être la dernière certitude de l'OND dans cette affaire. L'article 5 de la Charte de Bandarhan, qui prévoit la défense mutuelle en cas d'attaque sur l'un des membres signataires. Aujourd'hui, tous les membres de l'OND sont signataires de cette charte. Une source militaire gradée de l'armée teylaise nous confirme que « le seul bloc qui se fera à cent pourcent derrière Teyla, c'est si on active l'article 5 suite à une attaque sur notre sol ». Une autre source militaire, faravienne, nous explique que si tensions il y a, elle concernent les diplomates, pas les militaires réunis par le Conseil militaire de Bandarhan. De quoi rappeler que l'OND dispose sans doute de la plus grande armée au monde, et que cette armée, déjà engagée à Carnavale, est en ordre de marche.

Mais encore faut-il tomber d'accord sur l'usage que l'on fait d'une telle armée. Pour la première fois, le projet onédien semble confronté aux intérêts de certains États membres et rencontre un défi fondateur. Le positionnement azuréen, très critique de l'Hotsaline et de Teyla, achève de consacrer la dichotomie entre les intérêts teylais et légalisme onédien. Sur le plan diplomatique, un « bloc à cent pourcent derrière Teyla » semble chimérique. Les dernières certitudes de l'OND reposent désormais sur ce qu'elle a déjà bâti, et non sur ce qui est à bâtir. Son grand défi sera maintenant de voir si elle peut repartir de l'avant. Beaucoup de choses sont en jeu aujourd'hui, à Manticore.
0
.

Tiocfaidh àr là

https://i.pinimg.com/736x/58/57/11/585711e836172e3dcbacfc8d72f780e7.jpg
Cliquer sur l'image

Le serpent des San Martolod n'est plus
Les îles sont libres
Les îles sont libres
0
AGP

Pays concerné : Velsna
Date : 12/01/2018
Localisation : Velsna

Dépêche AGP :
A l'occasion d'un vote quasi-plébiscitaire, le Sénat des Mille de la Grande République a entériné l'adoption d'une déclaration de non-développement des armes de destruction massive sur le territoire velsnien.

Le même texte engage également à la remontrance et la condamnation d'une liste de pays faisant déjà développement ou usage de telles armes.


Sources : (éventuelles)
0
Quotidia, Le média de l'excellence conservatrice, informations offertes par le Groupe Falieri a écrit : 22 février 2018

Philosophie politique velsnienne et défaite carnavalaise: la démonstration de la résilience des sociétés


a
La Bataille de velcal (1632, huile sur toile, Paolo Ascari)


L'année 2017 est à marquer d'une page noire dans l'Histoire eurysienne. En effet, après des années de tension entre l'organisation onédienne et la Principauté de Carnavale, l'Etat désormais considéré comme terroriste est passé à l'acte, et par le bombardement d'Estham, celui-ci ci s'est engagé dans une guerre totale avec l'organisation internationale, laquelle s'est trouvée le soutien de la majorité des acteurs mondiaux, tandis que Carnavale s'est confrontée à la condamnation et à la détestation d'une majeure partie de l'opinion publique. Un an plus tard, et alors que selon les rumeurs les plus récentes, la Principauté aurait acté sa défaite, l'heure est au bilan: quelles leçons nos élites politiques peuvent tirer de ce qui constitue selon toute vraisemblance la faillite des hautes sphères de la politique carnvalaise. L'aviation onédienne n'est pas la seule raison de la défaite carnavalaise: certes, la majorité des conflits dans l'Histoire ont trouvé leur issue dans la supériorité tactique et stratégique d'un camp sur un autre, mais la Principauté n'aurait-elle pas pu faire davantage en ayant point commis les erreurs qu'elle a commis. La supériorité numérique de onédiens n'est-elle pas à tempérer avec le manque de jugement des élites carnavalaises ? De leur inaptitude à la conclusion d'alliances ? De leur incompréhension profonde des grands mécanismes de relations internationales ? Si Etham n'avait jamais eu lieu, si Carnavale ne s'était pas condamnée elle même à devenir perso non grata auprès de la quasi totalité des ambassades mondiales, l'issue aurait-elle été différente ? Si Carnavale eut-été autre chose qu'un Etat dont la majeure partie de la population ne présente aucune appartenance ou affiliation à ses élites politiques ? Si la défaite de Carnavale est en apparence un évènement totalement étranger aux affaires de la Grande République, celle-ci devrait interroger ses élites en tous ces points, et nous interroger sur la résilience des sociétés: quels sont les facteurs qui déterminent cette résilience de toute une société et son aptitude à poursuivre le combat, même quand celui-ci paraît déséquilibré et demande une implication totale de la totalité des citoyens ? ironiquement, Velsna a déjà été confrontée à une telle menace existentielle, et a passé un tel test. Pour cela il nous faut revenir huit siècles en arrière.


Il était une fois Velcal: comment la résilience d'une société a déterminé le vainqueur des Guerres Celtiques

Nous sommes le 3 juillet 1219, à cinquante kilomètres au sud de la cité velsnienne. A la couchée du jour, dans une clairière située à quelques encablures au sud de la cité de Velcal, 30 000 velsniens gisent sur un champ de bataille s'étendant à l'horizon. Au cours d'un affrontement ayant duré moins de trois heures, le général achosien Erwys Gwyndel a détruit la totalité de l'armée velsnienne. Ce ne sont pas seulement des soldats que le chef de guerre a encerclé et massacré dans la plaine de Velcal: celui-ci a tué 30 000 citoyens, sur une ville qui en compte alors 150 000 en état de se battre dans l'exercice de leurs droits civiques. En un après-midi, Erwys Gyndel a décimé près de 20% de l'intégralité du corps civique velsnien, mais pas seulement... Ce ne sont pas simplement des citoyens qui gisent à l'orée de la nuit dans la plaine de Velcal, mais également toute une élite politique, cette élite qui valorise la guerre comme source de revenu et de légitimité: les tenants de cette élite, leurs enfants et leurs clients. La bataille de Velcal voit ainsi la disparition de 86 sénateurs, dont le chef de guerre achosien s'empresse d'envoyer les chevalières dans son pays, afin de faire valoir auprès du Sénat acosien la nécessité de disposer de renforts afin d'en finir définitivement avec la cité velsnienne. A la disparition d'une partie de l'aristocratie sénatoriale se double celle d'une grande partie de l'appareil militaire: cette armée comptait pour les trois quarts de toutes les levées militaires d'alors: la cité est sans défense. Être un soldat velsnien coûte cher et prend du temps: il faut non seulement se prévaloir de la citoyenneté, mais également pourvoir au financement de son propre équipement, et de disposer du temps de son entraînement. En parallèle de cette catastrophe, de plus en plus de cités de la plaine velsnienne commencent à remettre en cause leur loyauté à Velsna, et Umbra change de camp en faveur des achosiens. Erwys Gyndel, malgré l'avis de ses lieutenants qui proposent de fondre directement sur Velsna, envoie ans la soirée une proposition de paix humiliante à la cité sur l'eau.

A ce moment, tout porte à croire que Velsna n'a d'autre choix que d'accepter son sort, mais la réponse qu'obtiennent les achosiens est à l'opposé de leurs attentes: ceux-ci essuient un refus aussi laconique que catégorique. Au Sénat, une force inattendue a été à l’œuvre de ce revirement fondamentale de la guerre: la resilience des élites velsniennes face à la perspective de leur propre destruction a remplie son office, attitude dont un discours fameux du Sénateur Umberto Idilmo a immortalisé l'esprit:

"Jamais, ô grand jamais je n’émettrai de récrimination à l'égard de nos concitoyens vaincus, y compris les responsables de cette défaite. Ces questions nous affaiblissent, et il faut désormais nous poser les bonnes conclusions. A cette quête je répondrai ceci: si Velsna entend survivre il lui faut une nouvelle armée, dés maintenant. Nous trouverons des soldats n'importe où. Nous abaisserons l'âge requis pour l'enrôlement dans la Garde civique à 16 ans, nous abaisserons les qualifications requises pour intégrer l'armée, nous amnistierons les criminels et les prisonniers de guerre prêts à se battre pour notre cité, nous donnerons la citoyenneté à tous ceux, qui sous notre autorité ne la possède pas encore. Nous trouverons des soldats n'importe où, coûte que coûte. Nous utiliserons toutes nos ressources possibles. Et si pour se faire, il est nécessaire de dépouiller les basiliques et les églises des armes et des armures que nous avons offert à San Stefano et à Dame Fortune, alors nous le ferons. A ceux qui me diront qu'il s'agit là d'un sacrilège, je lui répondrai que ce n'est que bon sens, et que San Stefano considère davantage notre salut que des offrandes dont il n'aura pas d'usage. Oublions nos querelles, cessons de raisonner par nos interêts personnels, et nous mettrons ces barbares à genoux, bataille après bataille, combat après combat. L'enjeu de cette guerre n'est pas tant notre quête de prospérité que l'agonie ou la survie de Velsna en tant que cité."

Il est coutume de considérer cette prise de parole comme le tournant fondamental de la seconde guerre celtique: pas par un affrontement décisif, mais par la prise de conscience du changement de dimension de conflit. Ce que les achosiens ont conçu comme une lutte vengeresse visant à la réparation de leur défaite lors de la première guerre celtique, les velsniens réinterprètent cette guerre comme une lutte existentielle conditionnant l'avenir de leur cité. Nous connaissons la suite de l'Histoire: le Sénat achosien, qui ne perçoit le changement de nature du conflit, refuse l'envoi de renforts à Eerwys Gyndel, ce qui permet à Velsna de s'armer à nouveau, puis de renverser progressivement la vapeur de ce conflit malgré des pertes abyssales, et Achos est définitivement vaincue en 1233, à peine quatorze ans après la bataille de Velcal.

Les parallèles à faire avec la situation OND-Carnavale existent, et sont pertinents à énumérer. Mis bout à bout, ils permettent de dresser un tableau explicatif de la défaite de la Principauté de Carnavale.


La nécessité de l'appréhension de la nature profonde d'un conflit

Le premier constat à dresser de la situation réside certainement, comme dit, dans la bonne compréhension de la motivation de chaque belligérant. Ce fut certainement là une première erreur de jugement commise par les élites de la Principauté. L'enchaînement des décisions de la principauté, depuis le bombardement d'Estham jusqu'à l'acceptation des conditions de paix fixées par les onédiens constitue la démonstration de l'incompréhension que les responsables politiques carnavalais ont eu de cette guerre. En actant les évènements d'Estham, Carnavale a justifié la mobilisation d'une part importante des sociétés onédiennes dans l'optique de remporter le conflit, et leur a donné la légitimité nécessaire à une mobilisation considérable de tant de moyens humains et matériels. Là où la nécessité de remporter le conflit se s'est pas faite ressentir par la population carnavalaise, l'Empire du Nord a été frappé au cœur, et a donner à voir aux autres nations onédiennes la perspective d'une défaite. Tout comme le chef de guerre achosien qui a échoué à concevoir la seconde guerre celtique comme autre chose qu'un enchaînement de batailles visant à infliger des pertes aux velsniens, la Principauté a probablement estimé que le bombardement de Carnavale suffirait a acter un succès, ce qui en a résulté en une mobilisation de la société civile des pays onédiens. Les pertes militaires et humaines ne sont ainsi pas le seul facteur déterminant le vainqueur d'un conflit: la victoire se décide également par le degré d'acceptation de la violence par les populations: en ce sens, le bombardement d'Estham a eu les mêmes conséquences sur les onédiens que la bataille de Velcal en a eu sur les velsniens.


L'incapacité de l'assimilation des interêts de l'élite et du reste de la population carnavalaise:

La cohésion d'une société est d'une importance capitale dans la conduite d'un conflit moderne, dont l'issue se décide souvent par le soutien de l'opinion publique. A défaut d'un soutien généralisé, l'issue d'un conflit se décide lorsque la population est apte à tolérer un certain degré de coercition et de contrainte. Le plus souvent, il est nécessaire de mobiliser une cause fédératrice dont l'issue conditionne l'avenir d'un plus grand nombre d'individus possible. Dans le cadre de la Seconde guerre celtique, l'enjeu qu'a été la survie de la cité velsnienne a été suffisant afin de former un bloc uni, mené par les élites politiques velsniennes, lesquelles ont réussi à rallier une population qui s'est sentie concernée directement par le sort de leur ville. Cet enjeu a été si efficace qu'il conditionne encore aujourd'hui les relations achoso-velsniennes dans une certaine mesure, et que les achosiens sont encore perçus comme la personnification de "la menace barbare", qui entre le XIIIème siècle et aujourd'hui a été mobilisée à de nombreuses occurrences afin de justifier la politique extérieure de la Grande République. A chaque fois que les interêts de Velsna sont menacés, il est souvent un ou plusieurs sénateurs pour rappeler que l'issue du moindre conflit d’intérêt est aussi déterminante que l'ont pu l'être les Guerres celtiques en leur temps, que cela vrai ou non. Cet impérialisme dit "défensif" est devenu l'un des outils rhétoriques suscitant le plus de mobilisation des élites dans un contexte de guerre.

Dans le cadre de la guerre de Carnavale, il est difficile de concevoir comment les élites carnavalaises, à partir de l'incident d'Estham, puis dans le cadre de leur discrédit total à l'occasion du l'épisode sanglant de l'Armageddon't, auraient pu trouver le moteur de leur lutte vis à vis de reste de la société de la Principauté. Ou du moins, une cause permettant de justifier le degré de violence et de coercition qu'il est nécessaire d'exercer sur une population pour atteindre un but de guerre. Le bombardement d'Estham, un acte d'agression sur un sol étranger, n'a rien d'un évènement fédérateur semblable à ce que la bataille de Velcal a pu être en son temps. Les élites carnavalaises se sont retrouvées dans une position précaire dés leur entrée en conflit, de par cette mauvaise décision qui a complexifié l'intégralité de leur discours. La rhétorique anti-onédienne, qui d'ordinaire peut être perçue comme efficace dans un grand nombre de contextes, a ainsi beaucoup perdu en efficacité par ce statut d’État agresseur, alors même que l'image d'une Carnavale agressée et résistant aux assauts de toute une fédération de pays coalisés, aurait peut-être pu renversé le cours des choses de par le ralliement d'un grand nombre de pays à leur cause.

Les failles du narratif carnavalais, cependant, n'ont pas été le seul élément qui a fortement compliqué les choses pour la principauté: la difficulté majeure à laquelle les élites carnavalaises se sont confrontées est également à lier aux dysfonctionnements inhérents à la société carnavalaise, qui n'a pas permis aux élites de se servir du conflit pour fédérer leurs interêts à ceux de leur population. Pour vaincre Achos et mobiliser l'ensemble de la société velsnienne au XIIIème siècle, les élites sénatoriales ont été disposés à une transformation radicale de leur modèle politique visant à garantir des gains véritables à l'ensemble de la population de la cité: la disparition d'une partie non négligeable de cette élite a comme qui dirait créée un appel d'air à une nouvelle génération de citoyens évoluant à l'origine dans l'ombre de cette aristocratie, qui a pu se servir de la guerre avec Achos afin d'incarner une nouvelle élite, légitimée par le champ de bataille, dans ce que l'on peut appeler "une théologie de la victoire". Un tel renouvellement des élites n'est pas sans évoquer un parallèle avec l'Armaggedon't, mais il faut y voir les limites de l'exemple carnavalais: un simple renouvellement des élites ne suffit pas à sauver un modèle politique. Les velsniens ne se sont pas contentés de remplacer les pertes de leurs élites: celles-ci ont promis des gains à court et moyen terme à une très large partie de la population moyennant leur sacrifices. Ainsi, la citoyenneté velsnienne, qui avant les guerres celtiques était confinée aux seuls habitants de la ville de Velsna, a été étendue à l'ensemble des habitants du territoire de la République, donnant ainsi de nouvelles perspectives à toute une population auparavant en retrait de la vie politique, tandis que prisonniers et marginaux se sont vu donné l'occasion de servir dans la Garde civique velsnienne, avec la promesse d'une ascension sociale et politique à la clé. La comparaison avec l'Armageddon't qu'a connu Carnavale s'arrête là: cet évènement, qui aurait pu être l'occasion de rabattre les cartes de la société carnavalaise, a seulement permis le remplacement d'une élite par une autre, dont l'approche du conflit est restée identique. La population carnavalaise n'a vu poindre aucune promesse en échange des sacrifices qui lui ont été demandés par leurs élites, que ce soit en termes de gains politiques ou économiques. La société velsnienne fonctionne selon un principe de privilèges et de services rendus dans une forme de mythe méritocrate, tandis qu'il est difficile de déterminer ce qui peut motiver la population carnavalaise à s'engager corps et âme dans la défense des institutions d'une Principauté qui délaisse leurs besoins de reconaissance politique et sociale. Cette absence de perspective de gain a été à notre sens une entrave majeure aux efforts de guerre de Carnavale contre l'OND.


Ne jamais accepter les conditions d'un traité défavorable:

Si la nouvelle n'est pas encore confirmée par les sources journalistiques, nous nous devons d'évoquer la perspective de l'acceptation de la paix par la Principauté Carnavalaise, et en qui cela constitue la dernière erreur d'une série de mauvaises décisions dont ce conflit a été le théâtre. Après la bataille de Velcal, les velsniens, alors même que près de 20% de leur corps civique eut été décimé, ont catégoriquement refusé les conditions d'une paix humiliante. Il convient dés lors de rappeler les mots de ce même Sénateur Idilmo: "La guerre juste est préférable à la mauvaise paix.". Le ton est donné par le sénateur: la paix n'est préférable que dans des conditions que la défaite militaire ne permet pas. Cette optique à long terme favorise le sacrifice humain sur le temps court, pour des profits sur le temps long, et cette attitude détermine la manière dont la classe politique velsnienne envisage la conduite des guerres jusqu'à nos jours. Les rumeurs récentes sur une capitulation carnavalaise permettent de constater que son élite politique et économique n'a pas réussit à assimiler cette appréhension sur la conduite de la paix et de la guerre. Dans de telles conditions, il eut été préférable, au vu de l'ampleur du casus belli invoqué par l'OND, que Carnavale continue ce conflit coûte que coûte et quelque soit le coût humain qui le représente. Dans le cas de figure d'une invasion inévitable, la constitution d'un gouvernement en exil, et l'assurance de la sauvegarde d'une partie de l'appareil militaire eut été une priorité absolue, et le fait que Carnavale n'ait pas considéré cette option constitue une faute grave. La perspective d'une contnuation de la lutte, bien que paraissant plus douloureuse sur le court terme, eut été plus riche d’opportunités à l'avenir qu'une simple capitulation. De telles opportunités auraient pu se présenter plus tard, par le biais éternel des grands mouvements d'alliance mondiaux qui auraient pu permettre au gouvernement en exil carnavalais d'obtenir du soutien, tout lui permettant de poursuivre des opérations de guérilla dans sa métropole occupée, là où l'acceptation des conditions de paix le condamne à des conséquences défavorables sûres et certaines.


En ce sens, tous ces éléments sont révélateurs de la fragilité de la position initiale de la Principauté, pas tant sur le plan militaire que sur le plan rhétorique et politique, et la faillite de ses institutions dans la conduite de cette guerre. Il est bien entendu acceptable de reprocher à la supériorité numérique ennemie au moins une partie résultat de ce conflit, mais il est indéniable qu'en cas de victoire, le travail de l'OND a été grandement facilité par les failles profondes du système carnavalais, et par un ensemble de décisions maladroites dont les conséquences ont été grandes.
Haut de page