Image d’illustration d’un plateau télévisé pour débat politique.
Le deuxième débat de l’année 2015 a pris place dans la soirée du 20 juillet, à partir de 20h30, sur la chaîne Notizia TV, sous le nom de “Sénat 2015 : Face au peuple”. Contrairement au premier débat sur Jōhō NWK qui a réuni uniquement deux candidats, la première chaîne de télévision madrerianne a fait le choix d’inviter quatres personnalités politiques majeures, représentant chacune leur propre camp dans les élections à venir. En premier, le Sénateur Simeon Belagri, leader naturel de l’Alliance Sociale et Démocrate, regroupant les partis de la gauche westalienne, et le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, représentant le Parti de l’Union Républicaine. Ces derniers sont suivis par les deux nouveaux invités, par rapport au précédent débat, à savoir le Président du groupe Parti Libre et Démocrate au Congrès Suprême, Justin Darfor, et le Sénateur Henry Ross, Président du Parti National Westalien. Au cours de la soirée, le débat a été l’émission la plus suivie par les westaliens, avec 18,5 millions de téléspectateurs, soit 78,6% de l'audience, réalisant un meilleur score que la précédente (17 millions de téléspectateurs). A deux mois des sénatoriales primaires, les tensions montent, l’indécision des citoyens se réduit de plus en plus et les partis politiques avancent leurs derniers pions sur la très complexe scène politique qui se joue actuellement dans notre pays. Pour convaincre les électeurs, ces quatre invités ont abordé différents sujets suivants les perspectives de leur propre vision politique : crise rurale, diplomatie et présentation de leur futur de la Grande République ont été au rendez-vous hier soir. Comme pour le précédent débat, nous avons commandé une série de sondages auprès de la Westalian Society of Opinion, à partir desquels nous allons pouvoir vous partager une analyse de l’avis des téléspectateurs, les moments forts du débat, mais également les surprises retenues lors des échanges. Alors que les scrutins prévus en septembre vont déterminer l’avenir de notre pays, qui, lors de ce débat, a réussi à convaincre les électeurs ? Les premiers éléments de réponse à suivre…
“Crise rurale” et solutions pour les campagnes westaliennes : la surprise Justin Darfor sur le plan global et l’écrasante victoire des nationalistes sur le plan rural.
Fin juin 2015, Columbia est de nouveau secoué par une manifestation populaire de grande ampleur. Les habitants du monde rural westaliens envahissent la capitale fédérale et s’installent devant le Sénat de la Grande République et le Palais d’Argent, résidence officielle de la Présidence Fédérale, débutant un siège de quelques jours, dont le but est de réclamer plus de moyens pour moderniser les campagnes, pour aider les agriculteurs et également pour dénoncer l’inaction de la classe politique face à ces problématiques, qui n’ont réellement étaient misent sur le devant de la scène qu’après ce rassemblement de ruraux mécontents, le plus important de l’histoire du pays. Ainsi, le sujet que l’on qualifie de “crise rurale” était inévitablement un thème de débat qui n’aurait pas pu être évité par les différents invités, tout particulièrement lorsque celui-ci a été présenté pour débuter les échanges politiques. Pour cette partie, nous avons décidé de réaliser une analyse qui présente deux points de vue : la première est celle du ressenti globale de la population sur le sujet abordé, quelles personnalités les citoyens westaliens, dans leur ensemble, ont trouvé la plus convaincante sur les problématiques rurales. La seconde est celle du ressenti des principaux concernés, celle des habitants vivant dans les territoires profonds de notre pays et qui subissent de plein fouet cette crise dévastatrice.
D’un point de vue global, la surprise fut plutôt importante en voyant que le Délégué asfortiste Justin Darfor fut l’invité de ce débat à avoir convaincu le plus de téléspectateurs (27,6%) avec sa vision pour résoudre la crise rurale. Qu’est-ce qui a permis à son discours de se démarquer de celui des autres ? D’après Marcus Odwent, professeur en science politique à l’Université de New Landor, “Monsieur Darfor s’est démarqué des autres candidats en abordant le sujet de façon à ce que les téléspectateurs puissent se reconnaître dans les propositions qu’il a avancées. Il a également touché indirectement un sujet bien plus indirect que la simple problématique des campagnes westaliennes, il a désigné une cause qui se retrouve dans d’autres problèmes que rencontrent nos citoyens : la lourdeur de l’administration et des lois spécifiques. Si je laisse à chacun se faire son avis sur ce qui doit être jugé comme un problème ou non avec ces éléments, il est d’une évidence irréfutable qu’une bonne partie des westaliens considèrent ces dernières comme un tracas quotidien, que cela soit dans leur travail, comme dans leur vie personnelle. Ainsi, le représentant asfortiste a sorti son épingle du jeu en se positionnant comme le porteur d’un système plus rapide, plus simple et moins coûteux pour la population. En marquant d’entrée avec ce premier sujet, il est évident qu’il a fait gagner de précieux points au Parti Libre et Démocrate”. Quand est-il de ses adversaires ? Suivi de peu derrière, le Premier Ministre Fédérale a réussi à convaincre un nombre respectable de téléspectateurs (24,2%). En tant qu’un des acteurs principaux dans la résolution de cette crise, sa prise en main rapide lors du “siège de Columbia” et le succès des négociations avec les syndicats agricoles a permis de le positionner comme un homme fort, qui a déjà des résultats à présenter devant le peuple, bien que peu de chose ont réellement été acté en moins d’un mois. Du côté de la gauche, le Sénateur Simeon Belagri se positionne avec un score inférieur à son principal rival (22,3%), mais tout de même assez proche. Toujours dans sa lignée politique de leader de l’Alliance Sociale et Démocrate, ce dernier a accentué ses propositions vers un meilleur modèle social, un des principaux piliers idéologiques de la gauche sur cette campagne 2015, mais n’aura pas réussi à se démarquer face à ses adversaires sur ce sujet. En bon dernier, on retrouve pourtant l’homme qui a fait de cette crise son sujet de prédilection et ceci bien avant le “siège de Columbia”, dont il est l’un des principaux instigateurs, nous parlons bien de Henry Ross qui, bien qu’avec un score correct (18,4%), a été le moins convaincant à l’échelle nationale sur ce sujet, probablement pour ces prises de positions polémiques et extrémistes qui ont repoussé une partie des téléspectateurs.
Si l’on prend cette fois-ci uniquement l’avis des westaliens vivant en milieu rural, le résultat de ce premier sujet change complètement. En effet, si Henry Ross a été la personnalité la moins convaincante sur le plan national, son discours a été beaucoup plus apprécié par les principaux concernés de cette crise, écrasant ses adversaires avec une approbation de 37,9% des téléspectateurs ruraux. Toujours selon le Professeur Marcus Odwent, “Henry Ross a de nombreux avantages dans la conquête de l’opinion rurale. Le premier, et le plus évident, c’est sa prise en compte des problématiques qu’ils rencontrent et ceci depuis plusieurs années. Cette “ancienneté” dans ce débat a permis d’instaurer une forme de discours acquise au sein de nombreuses communautés rurales. L’autre grand avantage, c’est qu’Henry Ross est “l’un des leurs”, un citoyen d’origine rural et qui a un passé marqué par la longue période de silence qui a permis à cette crise d'émerger. Il entretient tout particulièrement son histoire où ses parents agriculteurs ont tout perdu du jour au lendemain et comment ses politiques, lors de son mandat en tant que Maire de Brokenbridge, ont permis de revitaliser le secteur agricole des terres adjacentes à la seconde plus grande ville de l'État-Républicain d’Horvanx. Si la majorité de la population westalienne considère cet homme comme un extrémiste, de nombreux ruraux le considèrent comme un représentant de leur colère, ce qui le place en force avec cet électorat longtemps marginalisé”. Ses adversaires, de leur côté, réalisent des scores bien inférieur, avec seulement le Délégué Justin Darfor qui obtient un score assez proche de celui révélé dans notre premier sondage à l’échelle nationale (24,1%), devant un Arthur Horvanx qui connait l’approbation bien plus basse au sein des populations rurales (19,4%), en comparaison du Président Fédéral Victor Hardenbor, il y a quatre ans, dont la popularité à la même période atteignez le score de 34,7%, en 2011. Loin derrière, et sans surprise, on retrouve le Sénateur Simeon Belagri qui réalise un score de 12,2%. Si ce dernier rencontre toujours autant de difficulté à se forger une popularité décente auprès des populations rurales, il réalise tout de même un meilleur score qu’en 2011, qui était de 5,4%, auprès de ces communautés. Cette augmentation majeure est probablement due à une croissance importante des idées sociales au sein des campagnes westaliennes, un effet politique grandement mis en valeur lors du “siège de Columbia”, où plusieurs syndicats ruraux de gauche ont réussi à se démarquer dans un milieu traditionnellement dominé par la droite radicale.
Objectifs diplomatiques des invités : la revanche de Simeon Belagri
Avec l’ouverture sur le monde, le regard des westaliens sur l’actualité internationale et la diplomatie de la Grande République a grandement changé. Si, il y a dix ans, le citoyen moyen ne s’intéressait guère à ce genre d’information, nombre d’entre eux suivent désormais avec assiduité les nouvelles en provenance de l’extérieur du pays, principalement aleuciennes. La première raison de ce changement est l’apparition de nouvelles opportunités à l’échelle continentale et mondiale, qui n’existaient pas jusqu’à la mise en place de la doctrine du Kaiko-bu d’Henry Takajiwa, étudier ou travailler à l'étranger n’étant plus aussi difficile d’accès de nos jours. Une autre raison majeure de cet intérêt est la transformation de l’économie tournée vers l’intérieur du pays en une économie porté sur l’internationale, principal succès de l’ouverture sur le monde et qui aura permis à la Grande République de se hisser jusqu’au rang de troisième puissance économique aleucienne en quelques années, tout en pavant un avenir prometteur à l’échelle mondiale. Entre les opportunités, l’économie, mais également la situation d’une Westalia de plus en plus active dans les affaires du continent, ce sujet s’est donc forgé une place d’importance dans l’esprit des westaliens comme des politiques qui les représentent. Au cours du débat, c’est le Sénateur Simeon Belagri qui a réussi à présenter le futur de la diplomatie westalienne le plus convaincant, toujours selon les téléspectateurs (35,3%). Selon Mark Tenley, professeur en géopolitique à l’Université de New Landor, “l’année 2014 et l’année 2015 ont été marquées par de nombreux événements où la diplomatie a été régulièrement au coeur de l’actualité, que cela soit la crise des manifestations d’Antegrad, la disparition de John Alkent ou l’antagonisation des relations avec la Fédération de Stérus. Dans son discours, je pense que Simeon Belagri saisit correctement les enjeux de la diplomatie pour les quatre prochaines années à venir, mais également les attentes de la population sur un élément de gouvernance qui va, je le pense, être encore plus au centre de l'actualité. En mettant en avant la nécessité de réformer l’ASEA vers un modèle plus social, démocratique et favorisant la cohésion, il démontre clairement qu’il veut tourner la page de l’époque stérusienne de cette organisation, avec la volonté de recentrer l’attention de l’alliance sur ses autres membres, mais également sur les pays aleuciens qui ne le sont pas encore. C’est un changement de politique important et qui a été correctement calculé, quand on sait que le Front Populaire et Démocrate avait promis un rapprochement avec la Fédération de Stérus, il y a encore un an de cela. L’opinion populaire anti-Stérus est toujours présente et je pense qu’il a bien saisi que cet objectif ne pourrait pas être accueilli sans y perdre en popularité, surtout depuis le début de l'ère Pandoro”.
Du côté de son principal rival, le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, on retrouve aussi un score assez haut (30,9%), qui marque un attachement particulier des téléspectateurs aux discours pro-ASEA des représentants des deux principaux mouvements politiques du pays. Soutenant un horvanxisme anti-isolationniste, à l’inverse du leader d’extrême-droite, le chef du gouvernement s’est positionné comme l’homme de droite le plus convaincant sur ce plan, probablement dans une volonté électorale d’aller chercher des électeurs de la droite modéré ou asfortienne, majoritairement en faveur de ce genre d’organisation internationale, là où la droite radicale se montre souvent plus sceptique. Un fait qui rappelle qu’Arthur Horvanx doit composer, en interne, entre les libéralistes d’Henry Takajiwa et les traditionalistes d’Alfred Eisendorf. A l’inverse, le Délégué Justin Darfor s’est démarqué pour une position de forte décentralisation de l’alliance aleucienne, en justifiant la nécessité de favoriser la signatures d’accords bilatéraux pour faire prospérer le pays à l’international, plutôt que de favoriser le renforcement de l’organisation qu’il juge “particulièrement utile pour le développement de liens diplomatiques et le maintien d’un marché commun”, mais rappelant que “les intérêts divergents et la dépendance à un traité qui ne cesse d’élargir ses membres va nécessairement être moins efficace que si nous allions directement négocier par nous-même avec d’autres nations, sans contraintes internationales derrière”, tout en soulignant son engagement à voir la Grande République rester un membre à part entière de l’ASEA, mais dans une version beaucoup plus affaiblie de l’organisation, à priori.
Réalisant le pire score d’approbation sur ce sujet (8,2%), le Président du Parti National Westalien a tenu un discours particulièrement hostile à l’alliance aleucienne dont notre pays fait partie. Alternant entre propos complotistes, isolationnistes et rejet de toutes les idées qui se trouvent à la gauche des siennes, Henry Ross a marqué cette partie du débat par une prise de parole pleine de haine et de peur. En effet, celui-ci a réaffirmé sa volonté d’entamer un départ de l’ASEA pour la Grande République, ou “Westalexit”, pour reprendre le terme utilisé par ses partisans. Avançant un argumentaire comme quoi cette organisation nous coûterait “bien trop cher” et nous volerait “de nombreuses ressources utiles à notre développement”, sans réellement avancer des exemples concrets sur ces propos. Il a également réitéré sa position profondément anti-Stérus, qualifiant le gouvernement actuel d’avoir “fait preuve de trop de laxisme et de complaisance à leur égard” et proposant “d’établir les sanctions les plus sévères et les plus punitives à l’encontre de l’État crapule du Consul Pandoro”. Ces positions diplomatiques aux antipodes des autres invités se base sur la volonté de voir la Grande République retourner dans une forme d'isolationnisme et de replis sur soi-même, pour mieux lutter contre “les invasions idéologiques venant de l’extérieur”, avec la volonté de tourner le pays vers d’autres nations partageant des idéologies beaucoup plus traditionalistes et conservatrices que les relations actuelles de Westalia. “Si un jour cet homme arrive au pouvoir, notre pays va s’effondrer sur lui-même, sous le propre poids de ses délires isolationnistes et de sa lubie de lutte contre le monde extérieur. On est plus dans les années 60, hein, la Viétie communiste a été écrasée et nous vivons correctement notre démocratie. Pas besoin de faire un bond en arrière jusqu’au XIXème siècle pour que notre pays puisse rester puissant et sache se protéger des dangers qui pourraient nous guetter”, nous a confié ce matin un habitant de New Landor. Pour le Professeur en science-politique Marcus Odwent, “cette peur de l’extérieur est une opération électorale visant à trouver un bouc émissaire facile, très récente qui plus est, pour se positionner comme un mouvement anti-système et particulièrement accueillant des westaliens qui n’ont pas réussi à profiter de l’ouverture sur le monde. Il n’y a aucune preuve qu’un ou plusieurs pays extérieurs cherchent à influencer la politique intérieure de la Grande République, je conseil à nos concitoyens de faire très attention avec ce genre de discours qui ne se base sur aucune source tangible et qui cherche uniquement à créer une peur construite de toute pièce par ceux qui affirment la combattre”.
Le futur de la Grande République : opération séduction réussie pour Simeon Belagri
Le dernier grand sujet de ce débat télévisé s’est porté sur un sujet volontairement libre et assez large pour que les différents invités puissent partager leur propre vision du futur de la Grande République, pour les quatre prochaines années. De toute l’émission, c’était le moment à saisir pour que les représentants des mouvements politiques présents sur le plateau puissent réellement se démarquer de leurs rivaux. Déroulé de leur programme, objectifs et hypothétique conclusion de leur mandat, supposément en 2019, ont été le cœur des différentes prises de paroles, toutes uniques et à l’image des personnalités qui les ont prononcées. Une fois de plus, c’est Simeon Belagri qui a réussi à se démarquer de ses rivaux de la droite, avec un discours accès sur un élément politique qu’il a toujours accentué au cours de ses précédentes campagnes : une réforme démocratique des institutions du pays, qu’il juge encore imparfaites dans leurs capacités à représenter le peuple de manière indépendante, ramenant sur la table la suppression du Conseil Électif, l’élection au suffrage universel direct de la Présidence Fédérale ou encore un fonctionnement de nomination assez proche à celui d’avant 2003, pour le Conseil de la Justice Fédérale, une réforme constitutionnelle contre laquelle il a longuement lutté à l’époque et qui fut le tremplin de son ascension politique au début des années 2000. “Moi, je veux bien qu’il réalise tout ce qu’il a dit, le Sénateur Belagri, lors du débat. C’est bien la démocratie, mais j’ai du mal à y croire quand il a décidé que l’Alliance Sociale et Démocratique devrait accueillir le Parti des Ouvriers Libres en son sein. Je sais que les westaliens n’aiment pas, à juste titre, ces fanatiques du communisme, qui ne s’en revendiquent pas, mais agissent tout comme. Si le Sénateur devient Président Fédéral, j’espère qu’il respectera sa promesse d’écouter le peuple et qu’il ne donnera pas une trop grosse importance à ces fous d’extrême-gauche, dans les politiques du pays. Ils font déjà bien assez peur en ayant rejoint la coalition de gauche…”, nous a confié une habitante inquiète de Columbia, en parlant du débat télévisé de la veille.
Loin derrière, avec presque dix points d’écart (27,5%), on retrouve le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx, qui a de nouveau martelé le fer de lance du conservatisme westalien : l’Union Nationale. Théorie politique presque sanctifiée par ses partisans, probablement le chef du gouvernement en première ligne. Il a, cette fois-ci, avancé un point de vue beaucoup plus ouvert qu’à son habitude, en incluant de façon directe le peuple hamajak dans cette “alliance des peuples westaliens”, chose que la droite radicale à bien du mal à faire et que l’extrême-droite rejette complètement. Si les critiques à l’encontre des autonomistes et indépendantistes sont toujours présentes dans ses discours politiques, ce changement surprenant marque une rupture avec les positions très traditionalistes qu’il a tenu jusque-là. Réelle volonté de changement ou opportunisme électoral ? Nul ne pourra le dire jusqu’à ce qu’il arrive de nouveau au pouvoir, en septembre… Ou peut-être jamais. En tout cas, il est sûr que cette position, plus modérée sur l’Union Nationale, aura peut-être une chance de séduire un électorat de droite ou centriste plus soucieux de ce genre de question, tout en essayant de se forger l’image d’une personnalité unificatrice et ouverte.
Encore plus loin derrière, on retrouve l’invité asfortiste, Justin Darfor, qui recueille 17,5% d’approbations auprès des téléspectateurs. Dernier à s’exprimer dans ce débat, il a particulièrement appuyé son discours sur l’héritage laissé par Stanislas Asfort, fondateur et premier Président Fédéral de la Grande République (1919-1931), qui jouit encore d’une image extrêmement positive au sein de la population, malgré le fait que le parti ayant toujours défendu ses idées ne se portent plus aussi bien depuis une vingtaine d’années. Il a également surpris son auditoire en s'alignant bien plus sur le discours de son opposant Simeon Belagri, que ses homologues de droite, en soutenant le suffrage universel direct pour élire le Président Fédéral, ou encore en soutenant une plus grande autonomie des États-Républicains, abandonnant la tournure centraliste de son partie et lui faisant prendre un retour à ses origines fédéraliste, bien plus proche de l’asfortisme originel. Il faut dire que le Sénateur de gauche et le Délégué du PLD se connaissent bien, puisqu’ils ont longtemps côtoyé les bancs du Congrès Suprême, au sein du même parti politique, à la fin du XXème siècle, rappelant une fois de plus que le Front Populaire et Démocrate est avant tout une scission de l’aile gauche du Parti Libre et Démocrate.
Bien éloigné de ses adversaires, le Sénateur nationaliste Henry Ross recueille un score de 9,7% d’approbation, accumulant un nouvel échec dans ce débat. Une fois de plus, ses positions extrémistes et clivantes ont rencontré une population westalienne fermée à l’idée d’un retour à l’isolationnisme, à la ségrégation et à l’autoritarisme depuis longtemps révolu. Dépeignant une société “nettoyée de ses tumeurs”, à savoir le “désunionisme hamajak” et les “idées communistes”, le Président du PNW a présenté un futur dystopique digne des nations les plus totalitaires de l’Histoire mondiale et une fin programmé de la démocratie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Au moins, il n’aura pas menti sur une chose, il promet bel et bien un changement radical de la Grande République.
L’avis des westaliens : Simeon Belagri dépasse Arthur Horvanx
Sans surprise, nous retrouvons le Sénateur Simeon Belagri en tête du sondage sur l’avis global (32,7%), après être ressorti victorieux de deux sujets sur trois lors du débat (toujours selon nos sondages). Si le candidat de la gauche westalienne pour la Présidence Fédérale n’avait pas réussi à battre le chef du gouvernement lors de leur précédente rencontre télévisée, en mai dernier, il a cette fois-ci réussi l’exploit de remporter un débat politique face au leader de campagne du Parti de l’Union Républicaine, ayant toujours échoué dans ses débats face à l’ancien Premier Ministre Fédéral Akito Fujitawa et tout autant face à son rival historique, le Président Fédéral Victor Hardenbor. Il aura fallu attendre un adversaire comme Arthur Horvanx pour arriver à surpasser ce plafond jusque-là inatteignable pour lui et son parti. Contrairement à l’émission de Jōhō NWK, sa présence en tant que seul représentant de la gauche a probablement beaucoup aidé dans sa volonté de se différencier des autres partis politiques et d’incarner une véritable volonté de changement aux yeux des westaliens. Déjà en position de force après sa victoire écrasante aux élections représentatives de juin, l’Alliance Sociale et Démocrate pose un premier pied avantageux sur la ligne de départ pour les sénatoriales primaires, qui se dérouleront dans bientôt deux mois.
Ayant échoué à réitérer sa victoire en mai, et probablement affaiblie politiquement par l’échec dévastateur de son parti aux élections représentatives, le Premier Ministre Fédéral Arthur Horvanx se retrouve une fois de plus en position de difficulté face à son adversaire, mais également au sein de son propre parti, où sa figure d’unité, qu’il a eu tant de mal à se construire en un an de poste, commençait déjà à s'effriter depuis juin. S’il réalise un score respectable auprès de l’audience sondée (29,5%), il marque surtout le déclin visible du parti conservateur le plus influent de l’histoire westalienne. Selon le Professeur en science-politique Marcus Odwent, “le déclin du PUR n’est pas vraiment dû aux échecs d’Arthur Horvanx en tant que leader des conservateurs, mais plus d’un effet dominos remontant bien plus loin dans le passé, entre la très contesté réforme constitutionnelle de 2003 et les nombreuses manifestations populaires de 2013 et 2014. A vrai dire, le Premier Ministre Fédéral a réussi à tenir la barre d’un navire troué de toute part et à la diriger d’une main particulièrement habile depuis sa nomination. En seulement une année, le chef du gouvernement a pris différentes réformes populaires qui ont inversé l’impopularité du parti, qui aurait, à mon avis, réalisé des scores bien plus bas en juin. Malgré les élections, les manifestations agricoles et une surexposition médiatique, Arthur Horvanx a réussi à devenir, et à rester, la seconde personnalité politique préférée des westaliens, derrière son principal rival, Simeon Belagri. Désormais, le destin du PUR sur la scène politique de la Grande République repose entre ses mains et il a encore quelques cartes à abattre pour atteindre ses objectifs. Quoi que puisse être le résultat, je pense qu’il continuera à jouer un rôle important dans la vie politique du pays, étant toujours Sénateur du comté de Reggio di Terracristo après tout”.
Celui qui a tiré le plus son épingle du jeu dans ce débat, c’est incontestablement le Délégué Justin Darfor. Leader d’un parti en plein milieu de son déclin, il a réalisé un score d’approbation bien plus important que ses prédécesseurs (20,9%), au cours des dix dernières années. Compromis idéologique entre un asfortisme belagrien allié à la gauche et un néo-horvanxisme hardenborien, il incarne peut-être le retour d’une droite libérale et asfortienne qui a dominé la scène politique du pays au cours du XXème siècle. Réformant les positions centralistes et peu ouvertes au changement de son parti, il ne serait pas risqué de dire que Justin Darfor souhaite se positionner en tant que leader qui revendique un attachement à un asfortisme originel et non à une version particulièrement modifiée par un siècle d'existence. S’il n’est pas le premier des invités, il a réussi à faire jeu égal avec les principales figures de ces élections et pourrait être celui qui a le plus gagné de ce débat, où rien ni personne n’attendait quelque chose du Parti Libre et Démocrate.
Figure la plus marquante de ce débat, pas nécessairement dans un bon sens, le Sénateur Henry Ross est sans surprise bon dernier dans l’approbation des téléspectateurs (10,6%). Entre propos frôlant le racisme, la haine et l’anti-démocratisme, ce n’est pas réellement une défaite pour le leader du camp nationaliste, qui réalise au contraire un taux d’approbation historique en comparaison à son dernier débat de 2011 (5,2%). Ce dernier profite d’une polarisation de la société entre la gauche et la droite, boosté par le déclin de son principal rival en termes d’électorat, le PUR, qui a vu nombre de ses partisans les plus radicaux se tourner vers un vote PNW aux dernières élections. Une situation particulièrement inquiétante qui pourrait se traduire par une nouvelle division des droites westaliennes, au profit de l’extrême-droite, qui pourrait en ressortir victorieux pour la première fois de son histoire, d’ici quelques années, si l’électorat de la droite radicale n’est pas sérieusement reconquis par les mouvements conservateurs. Si l’inquiétude est présente, les derniers sondages sur les sénatoriales primaires n’indiquent qu’une légère évolution du nombre de sièges des nationalistes, où le Parti de l’Union Républicaine reste toujours en position de force, à droite.
Un avenir toujours indécis : la peur du blocage toujours présente
Si l’Alliance Sociale et Démocrate se présente comme favorite pour obtenir une majorité lors des prochaines élections sénatoriales, le risque d’un blocage est toujours bel et bien présent. En effet, pour assurer sa victoire totale, l’ensemble de ses sénateurs doivent former une majorité absolue, afin de prendre le contrôle du poste de Président du Sénat, dernier siège du Conseil Électif mis en jeu, mais surtout un gouvernement solide pour assurer le contrôle du pays. En effet, s’ils ne remplissent pas cette condition, il y a une forte probabilité que les partis de droite s’unissent dans un vote de censure contre tout gouvernement de gauche, qui serait présenté devant la chambre basse de la Grande République, et n'hésiterons pas à reconduire le Président du Sénat actuellement en poste, Wilson Larster. Un effet papillons qui pourrait entraîner un blocage du pays, aussi bien dans la formation d’un gouvernement, que l’élection d’un Président Fédéral. Le futur n’a jamais été aussi indécis et l’ASD pourraient bien être mise à rude épreuve tout au long de ces derniers mois de campagnes, alors que la droite westalienne a déjà acté sa volonté d’opposition totale à la coalition de gauche, malgré une désunion affichée et incapable de former un gouvernement en cas de blocage. Un futur flou, terrifiant et qui risque de plonger le pays dans une instabilité politique historique depuis l'avènement de la Grande République. Le sort du pays sera donc décidé le 17 septembre (1er tour) et le 24 septembre (second tour) 2015 par les électeurs…